Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 159

  • "DES REBELLES D'EXTINCTION RÉBELLION ET ATTAC EN GARDE À VUE SUITE À UNE ACTION CONTRE LES JETS PRIVÉS...

    Pas de justice, pas de paix.

    Mardi 27 dès 6h du matin fut le théâtre d'un énième acte de criminalisation des militant.e.s écologistes : à Nice, 3 militant.e.s d'Attac et d'Extinction Rébellion ont été perquisionné.e.s puis privé.e.s de liberté pendant 34 heures un mois après l'action contre les jets privés revendiquée par les deux groupes à l'aéroport de Cannes-Mandelieu. 

    Alors que le gouvernement français se perd dans une dérive répressive, nous dénonçons ce mépris et cette violence envers les luttes sociales et écologistes au même titre que nous dénonçons les violences policières et le meurtre de Nahel survenu récemment à Nanterre.

    À l'occasion du Festival de Cannes et pour dénoncer l'aberration du mode de vie des ultra-riches, des militant.e.s d'Attac, Extinction Rébellion et ANV-COP21 Nice avaient introduit le 20 mai, sans effraction ni intrusion, des voitures téléguidées équipées de fumigènes sur une voie de circulation de l'aéroport de Cannes-Mandelieu pour perturber brièvement le trafic aérien de jets privés.

    Plus d'un mois plus tard, ce sont trois personnes qui ont dû subir une interpellation dès 6h du matin à leur domicile avant de passer 34h en garde à vue et d'être déférées au tribunal. Iels seront convoqué.e.s le 17 novembre prochain pour un procès ahurissant et sont placé.e.s sous contrôle judiciaire en attendant. Une énième pression sur les mouvements militants alors que gronde la révolte partout en France.

    Le gouvernement a choisi ses ennemi.e.s politiques : non pas la violence de l'extrême-droite et le fascisme français ou italien, mais celle.ux qu'il a nommé "écoterroristes". (1) Non pas les véritables écoterroristes qui émettent en 1h de vol de jet privé plus de gaz à effet de serre qu'il ne faudrait émettre en un an pour limiter le réchauffement climatique, mais des citoyen.ne.s pacifiques qui alertent sur l'urgence écologique : le 28 juin les portes-parole du collectif Bassines Non Merci et de la Confédération Paysanne sont placés en garde à vue (2) ; le 22 juin c'est en prison que sont envoyés deux militants présents à Sainte-Soline ; les moyens de l'anti-terrorisme sont dévoyés pour intimider une trentaine de militant.e.s qui ressortent de 80h de gardes-à-vue sans poursuites (4) ; le 26 mai des militant.e.s d'Alternatiba sont attaqué.e.s à la grenade lacrymogène et placé.e.s en garde-à-vue sans raison (5) ; le 10 mai la police de Dijon tend un véritable guet-apens à 7 militant.e.s d'XR. (6)

    Ce dévoiement répressif n'est pas le fait du hasard, mais fait partie d'une stratégie d’arrestations ciblées par les forces de l'ordre contre les défenseur.euse.s de l'environnement, pourtant protégé.e.s par l'ONU (7). Evidemment, ces dérives ne seront pas stoppées par les autorités qui ont disculpé les gendarmes ayant commis des tirs illégaux à Sainte Soline. (8)
    Il convient par ailleurs de rappeler que cette répression est banalisée depuis des décennies (9) dans d'autres milieux. Des banlieues aux territoires ultra-marins, l'état a développé des habitudes qui font honte et scandale loin de l'attention médiatique : armes, intimidations, gardes-à-vue abusives, procès politiques, forces de l'ordre et ces magistrats au comportement indigne (10). Aujourd'hui la répression envers les militant.e.s écologistes choque, mais elle a été systématisée dans les manifestations pour nos droits sociaux et lors du mouvement des gilets jaunes. 


    L'état est criminel. Il a été condamné à plusieurs reprises par sa propre justice pour inaction climatique, et vient de l'être à nouveau ce 29 juin pour sa responsabilité dans la diffusion de pesticides qui ont mené à un empoisonnement généralisé du territoire. (11). 

    L'état est criminel, parce qu'il a formé et armé les agents qui ont tué le 27 juin à Nanterre. Cette fois-ci, le policier mis en cause a été présenté à la justice, mais bien peu de ses prédécesseur.es avec du sang sur les mains l'ont été. La justice arrive assez vite pour avoir bloqué un jet pendant 30 minutes, mais pour les violences policières en banlieue ou en manifestation : on ne l'attend plus.

    Criminel, car il détruit les maigres espoirs d’une jeune génération qui subira de plein fouet les conséquences dévastatrices de la crise écologique. Criminel, car d'un territoire à l'autre il accentue les inégalités d’accès aux ressources vitales comme l’eau et la terre. Criminel, en tolérant ces bavures et systématisant une répression sans précédent contre des mouvements pacifiques qui dénoncent ses lacunes.


    À la marche blanche du 29 juin dans les rues de Nanterre, la foule chantait : « pas de justice ; pas de paix ». Voilà notre message, celui que ce gouvernement reçoit en retour de ses errances. A travers cette répression disproportionnée, l'Etat plante lui-même les graines des soulèvements qui naissent de toutes parts.

    Nous exprimons ici notre tristesse, notre compassion et notre soutien aux proches de Nahel au même titre qu’aux autres victimes de la répression policière. Nous appelons au soutien des trois activistes de Cannes et de leurs camarades partout ailleurs. La lutte pour le vivant passe par la justice sociale. La justice sociale, dans un état de non-droit, passe quant à elle par des soulèvements de toute sorte. Alors soulevons-nous ensemble afin de donner des raisons de nous craindre à cet Etat de plus en plus apeuré.

    Signataires : 

    Extinction Rébellion 06 
    ANV-COP21 Nice
    Attac 06

    Références :
    (1) Des antifascistes italien.ne.s envoyé.e.s en CRA par les autorités françaies - https://blogs.mediapart.fr/action-antifasciste-paris-banlieue/blog/070623/propos-de-camarades-antifascistes-italien-nes-envoye-es-en-cra
    (2) https://actu.fr/nouvelle-aquitaine/niort_79191/deux-sevres-julien-le-guet-et-benoit-jaunet-places-en-garde-a-vue_59787091.html
    (3) https://twitter.com/HeleneAssekour/status/1671878051800686596
    (4) https://www.liberation.fr/societe/police-justice/soulevements-de-la-terre-les-gardes-a-vue-suite-au-desarmement-de-lusine-lafarge-toutes-levees-20230623_GQK3YZFWWVDCNJRYXD6HSXJKJI/
    (5) https://www.politis.fr/articles/2023/05/blocage-de-lag-de-total-deux-militantes-alternatiba-deposent-plainte-igpn-pour-violence-policiere/
    (6) https://www.infos-dijon.com/news/opinion/autres/dijon-extinction-rebellion-justifie-la-degradation-d-agences-bancaires.html
    (7) https://www.youtube.com/watch?v=Ruvojn8DA_k
    (8) https://www.lemonde.fr/planete/video/2023/04/07/enquete-video-comment-le-manifestant-antibassine-serge-duteuil-graziani-a-ete-gravement-blesse-a-sainte-soline_6168602_3244.html et https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/04/12/sainte-soline-les-tirs-de-lbd-en-quad-conformes-a-la-legitime-defense-selon-l-iggn_6169205_3244.html
    (9) https://www.monde-diplomatique.fr/2020/07/BONELLI/61976 
    (10) voir entre autre les travaux de Matthieu Rigouste
    (11) https://laffairedusiecle.net/letat-de-nouveau-condamne-pour-inaction-climatique-le-conseil-detat-place-letat-sous-surveillance-renforce/ et https://notreaffaireatous.org/cp-pesticides-et-effondrement-de-la-biodiversite-un-jugement-historique-condamne-letat-francais/ et https://laffairedusiecle.net/letat-de-nouveau-condamne-pour-inaction-climatique-le-conseil-detat-place-letat-sous-surveillance-renforce/ ​​​​​​​


     

  • Soutien à la révolte ! Désarmement de la police ! Darmanin démission !

    Depuis la mort de Nahel, les quartiers populaires se mobilisent. Cette mobilisation est légitime, quelle que soit sa forme. La source de la violence est du côté de la police, de Darmanin et de Macron, qui sont responsables de ce qui est arrivé.

    Une révolte antiraciste et anti-autoritaire

    Depuis des années, le pouvoir renforce en effet l’arsenal policier et raciste : les violences policières sont de plus en plus régulières et mortelles, dans les manifestations, dans les quartiers populaires.
    Elles sont sauf rare exception sans conséquences pour ceux qui les commettent, avec une impunité organisée.
    Dans la police, c’est l’extrême droite qui donne le ton. Rappelons que les organisations policières ont défilé sur les Champs-Élysées, qu’elles réclament toujours plus de libertés pour tuer.
    Tout cela, Macron et Darmanin le gèrent, y collaborent, y contribuent, en soutenant et en renforçant cette impunité, et par les multiples lois racistes et liberticides qui donnent de la force à la police et à l’extrême droite : loi séparatisme, lois sécuritaires, etc. Sans parler de la gestion autoritaire du Covid et de la répression contre les mobilisations sociales et écologistes.
    La mobilisation des quartiers est une chance pour l’ensemble des classes populaires et pour le monde du travail : elle montre la voie pour une mobilisation sociale pour la justice, contre la répression policière, contre le pouvoir autoritaire qui s’est incarné récemment par les méthodes antidémocratiques utilisées pendant le mouvement sur les retraites, avec le 49-3, le 47-1, etc. 
    Cet autoritarisme s’exprime depuis des années, avec les interdictions de manifestations, les violents épisodes de répression, mais aussi la dissolution du CCIF ou des Soulèvements de la Terre.

    Justice pour touTes !

    La justice, c’est d’abord la justice pour Nahel, pour Adama, pour Zyed et Bouna, pour les trois jeunes de Paris 20 e percutés par une voiture de police, pour toutes les victimes de violences policières, pour les personnes mutilées dans les mobilisations.
    Les coupables doivent être sanctionnés, les victimes et leurs familles doivent être dédommagées.
    Il faut en finir avec les mises en détention préventive, libérer les jeunes emprisonnés du fait des manifestations de ces dernières nuits. Toute la responsabilité de ces évènements est, rappelons-le, du côté du pouvoir.
    Il faut rétablir les transports en commun dans les quartiers, refuser toute mise en place d’un état d’urgence ou de couvre-feu. 

    Il faut désarmer la police au contact de la population, immédiatement.
    Et Darmanin doit démissionner.

    Au-delà, il faut de la justice sociale : la colère qui se révèle aujourd’hui est en même temps l’expression d’une révolte bien plus profonde, contre le racisme, contre la pauvreté qui se renforce, notamment du fait de l’inflation, des faibles salaires, de la précarité, des attaques contre l’assurance chômage, de la casse des services publics…
    Soutenir et étendre la révolte
    Qu’on ne s’y trompe pas : si le pouvoir de Macron est plus répressif, il n’est pas leseul dans le monde, et c’est parce que la répression est leur réponse à la crise économique, écologique, sociale et politique dans laquelle nous sommes plongés.

    Le NPA appelle à se mobiliser au côté des jeunes révoltés, à se rassembler devant les mairies, chaque soir, pour exprimer notre colère et nos revendications. Il appelle les organisations du mouvement ouvrier, syndicats, associations, partis, à se réunir  au plus vite pour discuter de comment construire une mobilisation à la hauteur et avec les formes qui permettent de soutenir la révolte en cours, d’obtenir la justice et de lancer la contre-offensive contre le pouvoir antidémocratique de Macron et son gouvernement.

  • Après le meurtre de Nahel : pas de justice, pas de calme !

    Deux jours après la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre, la colère est là, et elle s’exprime.

    Colère face à un énième crime raciste commis par la police, qui a heureusement été filmé, sans quoi les mensonges des policiers se seraient, une fois de plus, imposés.

    Colère face à un meurtre qui donne une fois de plus à voir, dans sa version la plus brutale, la violence quotidienne du traitement policier des quartiers populaires et des populations racisées.

    Colère face à un gouvernement qui, tout en étant contraint d’admettre que la version policière ne tient pas, déploie des milliers de flics supplémentaires pour mater la protestation.

    La colère est légitime, qu’elle prenne la forme de rassemblements, de manifestations, de marches blanches ou de révoltes urbaines.

    La révolte est légitime, face à une situation d’oppression qui n’a que trop duré, dans laquelle la relégation sociale et spatiale se combine avec les préjugés et les violences racistes systémiques.

    Refuser l’injonction au « calme » est légitime, lorsque la demande vient de ceux dont les politiques autoritaires, antisociales et discriminatoires brutalisent chaque jour des millions d’entre nous.

    Le meurtre du jeune Nahel n’est pas un accident, contrairement à ce que voudrait faire croire Macron lorsqu’il prétend qu’il s’agit d’un événement « inexplicable ».

    Car l’explication est malheureusement connue : les violences policières, y compris lorsqu’elles vont jusqu’au crime raciste, sont une composante essentielle de la gouvernance autoritaire d’un pouvoir qui considère que la conflictualité sociale se gère par la force.

    Et c’est bien l’impunité favorisée par des lois et des institutions donnant toujours plus de libertés à des policiers qui savent qu’ils seront, sauf rare exception, couverts par leur hiérarchie, qui permet que des meurtres comme celui du jeune Nahel soient commis.   

    Le NPA réaffirme la nécessité de désarmer la police, à l’opposé de ce qu’a fait en 2017 le gouvernement PS en renforçant ses pouvoirs, y compris celui de tuer — les gouvernements suivants n’inversant pas la tendance, bien au contraire.

    Le NPA apporte de nouveau toute sa solidarité à la famille et aux proches de la victime, et son soutien aux familles de victimes de violences policières et aux collectifs luttant pour la justice et la vérité.

    Le NPA demande que les personnes interpellées la nuit dernière lors des manifestations soient immédiatement libérées et que la police qui s’y est déployée se retire des quartiers. 

    Le NPA sera présent lors de la marche blanche organisée ce jeudi à Nanterre, et dans les prochaines initiatives qui seront prises pour exiger justice et vérité pour Nahel et pour toutes les victimes des violences policières.

  • À Marseille, mépris macroniste en grand !

    Alors que Macron se glorifie des résultats du premier acte du plan « Marseille en grand », un certain nombre d’éluEs ont refusé de venir l’écouter. Ils avaient lancé une alerte à Macron, restée lettre morte, parce que la réponse aux besoins sociaux n’est toujours pas là. Plus de 100 000 personnes vivent en danger dans un logement indigne, 40 % des écoles doivent être rénovées, elles sont insalubres, on peut même y trouver rats et cafards ! Dans les quartiers populaires, le taux de chômage est énorme, 47 % des hommes et 55 % des femmes (chiffres Insee), ce sont ces mêmes femmes qui s’organisent pour tisser une solidarité active entre les habitantEs, voire une alternative à une économie parallèle destructrice. Mais ce 26 juin c’est le grand retour du président dans sa « ville de cœur » (!) alors ses annonces sont attendues. 

    Ce premier jour, elles ne sont que sécuritaires, essentiellement contre les quartiers populaires. Aux trois compagnies de CRS déjà sur place est rajoutée en permanence une compagnie de la CRS 8, unité d’élite spécialisée dans la répression des « violences urbaines ». Aux 5 milliards d’euros déjà versés en 2021, essentiellement pour l’augmentation des effectifs et des moyens policiers, c’est un demi-milliard qui va être alloué aux polices judiciaire et scientifique. En parallèle, une task-force interministérielle comprenant les douanes, le fisc, la police judiciaire, la préfecture et l’Urssaf est instituée « pour la lutte contre les caïds » ! Enfin, à la prison des Baumettes 743 nouvelles places vont être créées.

    Aux violences sociales multiples, à l’abandon des populations, c’est la guerre aux pauvres à grande échelle que Macron est venu renforcer et ajouter. Comme à Mayotte, Marseille est un laboratoire de la gestion politico-policière et du mépris des quartiers populaires. Et ce monarque a une fois de plus affichéce mépris total de classe et de genre, assurant à une mère qu’il pouvait, lui, trouver une dizaine d’emplois à son fils rien qu’en faisant le tour du Vieux Port ! Vite, dégageons-le !

    Roseline Vachetta

  • La forteresse Europe, un mécanisme de l’impérialisme et du racisme !

    La disparition confirmée du sous-marin des très riches partis visiter l’épave du Titanic le 22 juin a mis au jour le contraste morbide entre les moyens déployés pour deux tragédies.

    Pour le sous-marin, plusieurs bateaux, des moyens d’écoute perfectionnés, le déploiement d’un robot français capable d’aller à ces profondeurs, le tout doté d’une couverture médiatique hallucinante. À comparer avec la tragédie au large de la Grèce : un bateau de 750 migrantEs, repoussé par les garde-côtes grecs, qui s’abîme en mer faisant des centaines de disparuEs dont plusieurs dizaines d’enfants.

    Le traitement différencié illustre la double dynamique à l’œuvre en Europe : renforcement toujours plus brutal d’une politique anti-migration associée à une déshumanisation des populations (non blanches) qui est censée les incarner. C’est une politique délibérée, avec des moyens démesurés, pour renforcer encore l’Europe forteresse au prix de tragédies humaines violentes et racistes.

    Frontex, une machine de guerre européenne contre les migrantEs

    Frontex est dotée d’un budget en constante augmentation : 755 millions d’euros en 2022 contre 365 millions en 2020 et 535 millions en 2021, dont la part principale (500 millions) est dédiée à l’European Standing Corps, la force armée européenne. Composé de 10 000 hommes, ce corps possède une flotte de 8 avions (qui avaient d’ailleurs repéré le bateau grec alors en détresse) et dont le suréquipement de surveillance est manifeste. Frontex finance également la recherche pour des solutions innovantes en matière de détection. La doctrine de Frontex vise autant les menaces militaires (type espionnage russe ou chinois) que les migrations. Les personnes migrantes sont vues comme des menaces existentielles.

    Toujours plus de frontières

    Le budget européen a beaucoup servi au développement des frontières terrestres notamment avec les pays dits tampons : par exemple, la Bulgarie a bénéficié d’importants budgets pour financer des drones et des radars, moyennant son intégration à l’espace Schengen. Un accord de janvier 2023 a développé un programme de 2 milliards d’euros pour la construction de nouveaux murs à la frontière avec la Turquie. Entre 2014 et 2022, la longueur totale des clôtures construites aux frontières extérieures de l’UE et au sein de l’UE et de l’espace Schengen est passée de 315 km à plus de 2 000 km. La frontière maritime est encore plus dangereuse : selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 2 406 migrantEs sont morts ou ont disparu en Méditerranée en 2022 (+ 16,7 % sur un an) et 1 289 depuis le début de 2023.

    La sous-traitance des migrations aux pays de transit

    La sous-traitance a commencé en 2016 avec l’accord UE-Turquie pour la crise syrienne. L’UE débloque 6 milliards d’euros sur cet accord : « Pour chaque migrant renvoyé en Turquie au départ des îles grecques, l’Union européenne accepte l’installation d’un Syrien de Turquie sur son sol, dans la limite de 72 000 personnes ». En Syrie, il s’agit de plusieurs millions d’euros depuis 2018 pour entretenir les centres de rétention qui sont de véritables prisons où les mauvais traitements, les tortures et les conditions de détention lamentables font l’objet de plusieurs dizaines de rapports d’ONG. Les garde-côtes libyens peuvent désormais menacer physiquement en toute impunité les bateaux humanitaires. Le dernier accord en date pour les pays tampons concerne la Tunisie et coïncide avec un renforcement du régime dictatorial et le développement de rhétoriques du grand remplacement pour justifier des actions violentes contre les migrantEs.

    Les tensions sont aussi intra-européennes : Darmanin a accusé la Première ministre italienne Giorgia Meloni d’être « incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue » ajoutant « Meloni, c’est comme Marine Le Pen, elle se fait élire sur “vous allez voir ce que vous allez voir” et puis ce qu’on voit c’est que l’immigration ne s’arrête pas et que ça s’amplifie ». Cette « crise » bien orchestrée a des visées internes de concurrence sur l’immigration et permet la surenchère des idées de toutes les extrêmes droites en Europe.

    Pour la suppression des frontières

    Il n’y a pas de regain de la mobilité, il s’agit d’une politique déshumanisante et discriminante qui coûte un fric colossal. Les pays riches sont les acteurs de la colonisation, de l’impérialisme et du pillage des ressources et richesses, et maintenant du réchauffement climatique. Nous dénonçons les accords de sous-traitance ainsi que toute la politique de non-accueil des migrantEs qui renforce le racisme et le fascisme ainsi que l’Europe forteresse qui est une source de morts et de tragédies. Le NPA milite pour la suppression de Frontex, des frontières et des CRA, et pour la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous.

    Commission nationale immigration, anti-racisme