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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 155

  • Le Pen et Bardella, ennemis des travailleurEs !

    «Chers amis, je ne cesserai jamais de vous dire, la politique est un acte d’amour ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a ouvert son discours, le 1er Mai au Havre, lors de la « fête de la nation » organisée par le Rassemblement national. On aurait envie de rire, si la situation n’était pas aussi grave, en entendant la leader d’extrême droite nous parler d’amour alors que son parti contribue, depuis des décennies, à véhiculer la haine.

    Après cette entrée en matière lyrique, Marine Le Pen a ensuite dressé un tableau apocalyptique de la situation politique et sociale en France, et il ne lui aura pas fallu longtemps pour revenir aux fondamentaux en pointant « le risque d’effacement des millénaires d’histoire et de culture » — comprendre le « grand remplacement ».

    En délocalisant son rassemblement annuel au Havre, ville de tradition ouvrière, le RN entendait notamment faire passer un message, en surfant sur la contestation sociale actuelle : se préoccuper de la situation des travailleurEs, être au plus près du « peuple », en mettant en scène une opposition à un Macron au service des élites.

    Mais rien n’y a fait. Contre-réforme des retraites, salaires au plus bas, précarité, chômage : une seule réponse, nationaliste, chauvine, raciste, du côté de Le Pen, reprise par Bardella qui est intervenu dans la foulée pour vanter « une France fraternelle, où les Français seraient les premiers servis chez eux par l’instauration de la priorité nationale ».

    L’imposture « sociale » du RN a été une nouvelle fois mise en évidence, lui qui était déjà fort distant de la mobilisation sociale qui dure depuis trois mois. Et pour cause ! Opposé à un véritable retour à 60 ans avec baisse de la durée de cotisation, opposé à l’augmentation du Smic, opposé à la taxation des bénéfices et des grandes fortunes, le RN n’a rien à proposer aux salariéEs et aux classes populaires, qu’il essaie de flatter tout en se rangeant résolument du côté du capital.

    C’est ainsi que Le Pen et Bardella en ont appelé à « la paix sociale par le retour de l’autorité » : comprendre l’écrasement de toute forme de contestation sociale sur fond de négation de la lutte de classe et de construction d’ennemis de l’intérieur. Comme l’ont rappelé les près de 20 000 manifestantEs qui ont défilé le 1er Mai dans les rues du Havre : l’extrême droite est et demeure l’ennemie des travailleurEs, et la riposte sociale sera antifasciste ou ne sera pas !

    Julien Salingue

  • Faire du mouvement une force politique...

    À l’évidence, le pays traverse une crise sociale et une crise démocratique. On peut même dire raisonnablement que ces deux crises traduisent de fait une crise de régime, c’est-à-dire une incapacité de la classe dominante, la classe capitaliste, de continuer à exercer le pouvoir de manière normale en s’appuyant sur les institutions politiques actuelles.

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  • Contre Macron et ses réformes, pour une alternative anticapitaliste, l’action continue !

    Les manifestations du 1er Mai ont montré que le mouvement contre Macron reste extrêmement puissant. Pour gagner, nous avons besoin d’un programme unitaire d’action et de rupture avec les politiques capitalistes. 
     
    Avec 2,3 millions de manifestantEs, ce 1er Mai est historique. Dans de nombreuses villes, ce sont 7, 8, 10 fois plus de personnes qui ont manifesté par rapport aux 1ers Mai des années précédentes. 
     
    Vers une grève massive le 6 juin 
    Quelles sont les prochaines échéances pour le mouvement ? Le 3 mai, on saura si le Conseil constitutionnel valide le référendum d’initiative partagé (RIP) qui permettrait une mobilisation populaire, pétitionnaire, pour revenir à la retraite à 62 ans. Cette demande minimaliste – nous sommes favorables au retour de la retraite à 60 ans, 55 pour les métiers pénibles, et 37,5 annuités de cotisations – si elle était rejetée, montrerait une fois de plus le caractère totalement antidémocratique de la Ve République. Son hypothétique acceptation ne serait toutefois que le début d’un long processus loin de garantir une victoire sur la contre-réforme des retraites. 
    Ensuite, l’intersyndicale appelle à une nouvelle grève le mardi 6 juin, deux jours avant le vote d’une loi proposant d’abroger la législation sur la retraite à 64 ans. Nous devons absolument réussir cette mobilisation, faire en sorte que la grève soit de nouveau massive, que cela exerce une pression maximale sur les députés. 
     
    Un affrontement global avec le pouvoir 
    Mais il est peu probable que le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale aillent dans le sens de remettre en cause la réforme des retraites avec la seule pression d’une nouvelle grève le 6 juin. Car pour les institutions, l’enjeu s’est déplacé vers un affrontement plus global entre le pouvoir et le monde du travail. En interdisant les sifflets et cartons rouges au Stade de France, en arrêtant des centaines de personnes dans les manifestations, en mettant en danger de mort des manifestantEs comme à Sainte-Soline, le pouvoir montre qu’il a prévu d’accélérer une politique antidémocratique et antisociale sans précédent dans un contexte où l’inflation continue de nous appauvrir à grande vitesse. Cette politique brutale a une dimension raciste évidente, comme le montre la situation à Mayotte, où le gouvernement entend déporter par la force 24 000 habitantEs – dont un tiers sont néEs sur le sol français et devraient donc avoir la nationalité. 
    Nous sommes entréEs dans une période d’affrontement global avec Macron et son pouvoir, qui n’est toutefois pas aussi fort qu’il prétend l’être, comme l’a montré le fait qu’il soit obligé de lâcher des augmentations de salaires aux enseignantEs et de reporter la réforme du droit d’asile. 
     
    Faire feu de tout bois 
    Nous devons faire feu de tout bois pour gagner le retrait de la réforme et contre ce gouvernement, autour de la grève évidemment, mais également en construisant et multipliant les initiatives qui visibilisent le mouvement et notre opposition : les casserolades, actions, rassemblements, réunions publiques… Ils sont illégitimes et minoritaires et ça doit continuer à se voir et s’entendre ! Mais nous devons également faire feu sur toutes les autres questions : c’est le moment de revendiquer pour les salaires, le temps de travail, en profitant des fragilisations du gouvernement. De ce point de vue, l’extrême droite, qui tente de récupérer la colère, est un ennemi mortel. Elle incarne ce qu’il y a de plus régressif pour nos droits et nos libertés. 
    Face à cela, nous avons besoin d’une contre-offensive unitaire du monde du travail, des classes populaires, de la jeunesse. Nous avons besoin que toutes les organisations, politiques, syndicales, associatives, se réunissent pour élaborer un programme d’urgence pour les classes populaires et contre le capitalisme, et mettent en place des structures pour organiser l’affrontement avec Macron. 
    Pas de retrait, pas de paix ! 

  • Macron : le début de la fin ?

    C’est une « petite phrase » glissée par Macron dans la longue interview qu’il a accordée au Parisien le 23 avril : « Je ne suis ni naïf ni dupe, les réformes des retraites, c’est toujours difficile. Depuis qu’il y en a eu, elles se passent toujours mal. Donc, c’est toujours mieux de le faire en début de mandat. » Arrogant comme à son habitude, Macron joue ici les fiers-à-bras, comme il le fait tout au long de cette interview-fleuve au cours de laquelle il multiplie les provocations sur fond d’autosatisfaction.

    Plus que jamais, Macron apparaît « en même temps » déconnecté du réel et déterminé à poursuivre son entreprise de contre-révolution néolibérale. C’est ainsi qu’il justifie de ne pas taxer les grandes entreprises tout en assurant qu’il faut davantage contraindre les chômeurEs, ou qu’il affirme sans rire que les casserolades et autres rassemblements organisés à l’occasion de ses déplacements ou ceux de ses ministres font « dysfonctionner notre démocratie [car] le but est d’empêcher les autres de s’exprimer ».

    Et le reste est à l’avenant jusqu’à une ultime provocation : « Marine Le Pen arrivera [au pouvoir] si on ne sait pas répondre aux défis du pays et si on installe une habitude du mensonge ou de déni du réel. » On croit rêver, ou cauchemarder, face à ce renversement de la culpabilité venu du chef d’une « majorité » spécialiste des fake news (sur les retraites à 1 200 euros, les retraites des femmes, etc.) et particulièrement qualifié dans le domaine du « déni de réel » face à une opposition massive à sa politique.

    Au-delà des « petites phrases », le message envoyé par Macron est clair : il prétend rester droit dans ses bottes et garder le cap, faisant mine de ne pas voir qu’il est minoritaire. Mais dans le même temps, la fébrilité est palpable puisque la condition pour adopter ce positionnement est une occultation totale de l’ampleur et de la profondeur de la contestation face à la contre-réforme des retraites et, au-delà, de l’opposition à son projet de société ultra-libérale.

    Comme un encouragement à multiplier les initiatives, à continuer les casserolades, la chasse aux ministres et autres représentants du gouvernement, et à se donner la perspective d’un blocage total du pays, du fonctionnement de son économie et de ses institutions. Pour les faire reculer, et pour que le « début de mandat » de Macron soit en réalité le début de la fin.

    Julien Salingue