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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 191

  • Ouvrez, ouvrez les frontières !

    En 10 ans, 26 000 personnes sont mortes en Méditerrannée, chiffre sans doute en-dessous de la vérité. En 2015, le corps d’Aylan échoué en Turquie avait ému. Aujourd’hui, les drames se succèdent dans l’indifférence générale.

    Le 26 février, au moins 70 migrantEs sont mortEs noyéEs près de la plage de Steccato di Cutro en Calabre. Ils venaient de Turquie et avaient cherché à éviter la Grèce et ses camps. La barque avait été repérée par un avion de Frontex, mais aucun secours ne leur était venu en aide.

    Frontex et la guerre des États européens contre les ONG

    La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, dirigeante du parti fasciste Frères d’Italie, a exprimé sa « profonde douleur » face à ce drame et juge qu’il est « criminel de mettre en mer une embarcation de 20 mètres… avec 200 personnes à bord et une mauvaise météo ». Le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, membre de la Ligue du Nord, a expliqué qu’il fallait arrêter les départs, seule façon d’éviter les mortEs. Ignoble !

    Il n’y a plus de bateaux sauveteurs des États européens, seulement des bateaux des ONG. En Italie, le gouvernement d’extrême droite a engagé une guerre contre les ONG qui viennent secourir les migrantEs en perdition en Méditerranée. Le nouveau décret pris par le gouvernement de Giorgia Meloni oblige les navires humanitaires à effectuer un seul sauvetage à la fois dans une journée, les contraignant à accoster dans un port avant de retourner pour en secourir d’autres.

    Ces navires ne pourront plus accoster dans des ports situés à proximité du sauvetage, mais devront remonter plus au nord des côtes italiennes. SOS Méditerranée parle d’une guerre qui leur est menée et estime que cela vise à les faire « disparaître de la Méditerranée centrale ». Pour Médecins sans frontières, éloigner les ports où les bateaux peuvent se rendre complique les sauvetages en ­augmentant les coûts en carburant.

    L’Europe : un espace de non-accueil

    De plus en plus de voies d’exil sont fermées rendant les passages de plus en plus dangereux. Lors de la visite du Premier ministre anglais Rishi Sunak le 11 mars à Paris, Macron et lui se sont mis d’accord sur un marchandage ignoble : empêcher toute traversée de la Manche, toute arrivée de réfugiéEs venant de France en Angleterre, en échange de quoi le gouvernement anglais verserait 541 millions d’euros pour financer des patrouilles policières sur les côtes françaises et construire un CRA dans le nord de la France.

    Ursula van der Leyen veut que l’Europe redouble « d’efforts concernant le pacte sur la migration et l’asile ». Lorsque le 10 juin 2022, les 27 États ont adopté un « mécanisme volontaire de solidarité », il ne s’agissait pas de solidarité vis-à-vis des migrantEs mais entre les pays de l’UE pour répartir les demandeurEs d’asile.

    Dans la même logique, la base de données européenne Eurodac permettant le fichage des migrantEs et des demandeurEs d’asile pourra être étendue aux pays limitrophes, renforçant toujours plus les frontières européennes. Il s’agira d’externaliser toujours plus loin, de tenir à distance celles et ceux qui sont considéréEs comme « indésirables », de payer des pays comme la Libye pour interdire les passages. Le développement dans les Balkans d’un système de collecte de données des personnes exilées et qui sera commun avec l’UE illustre cette volonté d’un flicage anti-migrantEs à l’échelle d’un continent.

    Commission immigration-antiracisme du NPA
  • Une victoire est possible contre Macron, sa réforme et son 49.3 !

    L’utilisation du 49.3 par le gouvernement est un scandale démocratique. Elle incarne la faiblesse de la base sociale du pouvoir et son cours autoritaire. Mais il est évident que cette décision, qui concrétise le caractère minoritaire du pouvoir, a été prise sous la pression du mouvement. Malgré un accord avec la direction de LR, les députés n’ont pas osé voter la réforme.

    Un gouvernement illégitime et aux abois

    Ce 49.3 renforce l’illégitimité du gouvernement et pousse les directions intégrées aux institutions à se maintenir au sein de la mobilisation, CFDT en tête. Elle montre le caractère particulièrement antidémocratique des institutions de la Ve République, qui permettent à un gouvernement minoritaire de faire passer une réforme. Cette démonstration est, en un sens, une bonne nouvelle pour le mouvement.

    Les mobilisations qui se sont tenues aux quatre coins du pays ce jeudi soir témoignent de la colère face au scandale démocratique en cours, et la répression qui s’est abattue, contre les manifestations, mais aussi contre des militantEs syndicaux spécifiquement ciblés, comme ceux de l'énergie, du durcissement du pouvoir. Macron est ultra-minoritaire, sa réforme aussi, et les premières enquêtes d’opinion post-49.3 indiquent le rejet massif de ce passage en force et la profondeur de la contestation, qui ne faiblit pas. Avec la poursuite de la mobilisation, il est probable que le gouvernement accentue la répression. Cela nécessitera une solidarité et une réponse unitaire à la hauteur de la provocation.

    Même si le pouvoir est affaibli, rien n’est évidemment gagné. Les motions de censure seront rejetées, le rapport de forces reste incertain. Le mouvement doit franchir un cap pour gagner, on ne peut plus se contenter de grèves saute-mouton. La date du jeudi 23 mars annoncée par l’intersyndicale est très lointaine. On doit l’utiliser pour construire la grève là où ce n’est pas encore le cas, en s'appuyant sur les secteurs mobilisés. Mais nous avons besoin d’accélérer les rythmes, pour ne pas démoraliser et pour ne pas laisser seuls les secteurs en pointe.

    Pour gagner, plus que jamais en grève et dans la rue !

    Il s’agit de renforcer les grèves reconductibles, en particulier dans les services publics et les entreprises d’État. Dans le privé, il faut arriver à amplifier la mobilisation pour ralentir la production et peser directement sur le patronat en parallèle de la représentation politique de celui-ci. Les grèves reconductibles ont fortement contribué à déstabiliser le gouvernement. Nous devons tout faire pour les élargir, faire de cette lutte une mobilisation quotidienne, le mouvement doit occuper l’actualité chaque jour. Ce que nous visons, c’est la grève générale.

    Nous devons maintenir et amplifier les manifestations de masse qui montrent la profondeur du mouvement, sa légitimité. Il s’agit de construire des mobilisations partout, qui visent directement le pouvoir politique comme l’avait fait le mouvement des Gilets jaunes : il faut que le mouvement vise le blocage du pays. La question doit être posée d’une manifestation nationale à Paris pour contester politiquement et massivement la réforme et le pouvoir.

    Une riposte s’impose face au scandale démocratique en cours. Le gouvernement et Macron doivent partir, mais il faut empêcher que ce soit l’extrême droite, en embuscade, qui rafle la mise. Il s’agit d’imposer une politique qui parte des besoins des salariéEs de la jeunesse, des retraitéEs et qui s’appuie sur leurs mobilisations pour les imposer, un gouvernement aussi fidèle aux intérêts des salariéEs que celui de Macron l’est à ceux du patronat. Il est de la responsabilité de toutes les organisations de la gauche syndicale, politique, associative, de discuter de tous ces points.

    Au-delà, et plus que jamais, une alternative politique autour d’un projet de rupture avec les politiques capitalistes est nécessaire, une rupture pour une société écosocialiste.

  • Qui va l’emporter ?

    Après la séquence de mobilisation des 7, 8 et 9 mars, ponctuée par la plus grande manifestation sociale des 50 dernières années, après le vote de la loi à l’Assemblée et au Sénat par des dispositifs d’urgence, le problème du rapport de force sur la réforme des retraites se résume de plus en plus crûment : où est la légitimité, dans la rue ou à l’Élysée ? 
    [article écrit avant l’utilisation du 49-3]

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