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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 190

  • Des mesures sociales, vraiment ?

    - La candidate du RN ne veut pas augmenter le SMIC. Comme tous les autres candidats (Pécresse, Zemmour, Macron), elle propose la solution labellisée par le MEDEF : « Permettre aux entreprises une hausse des salaires de 10 % (jusqu’à 3 SMIC) en exonérant cette augmentation de cotisations patronales ». Elle est très proche de Macron avec cette proposition, lui qui veut permettre le versement d’une prime nette de cotisations. Dans les deux cas, c’est si les employeurs le veulent. L’absence de paiement de cotisations patronales rendrait ces augmentations neutres pour la sécurité sociale.

    - Les chômeurEs et les plus pauvres n’ont aucune place dans le programme de Marine Le Pen. Elle ne compte pas revenir sur la réforme de l’assurance chômage, qui a considérablement réduit le niveau de l’Aide au retour à l’emploi. Dans la lignée de l’action de Macron, Le Pen compte continuer de criminaliser les chômeurEs en créant un « ministère de la lutte contre les fraudes ».

    - Macron avait supprimé l’Impôt de solidarité sur la fortune sur sa partie financière, Marine Le Pen compte le rétablir… mais en supprimant sa partie immobilière pour favoriser « l’enracinement » des riches. Déjà que la rente immobilière est, dans ce pays, l’apanage d’un petit pourcentage de la population, elle serait encore plus attractive avec Le Pen. Les riches ne seraient pas davantage taxés par elle qu’ils ne l’étaient par Macron.

    - Les jeunes riches seraient encore plus riches : Le Pen compte supprimer l’impôt sur le revenu pour les moins de trente ans, sans conditions de revenus. Les consultants surpayés de McKinsey et autres jeunes loups sortis d’écoles de commerce à 3 000 euros mensuels peuvent la remercier pour cette belle ristourne. Quant aux autres, ils ne sont pas concernés : en particulier la moitié des ménages, celle qui gagne trop peu pour payer l’impôt sur le revenu.

    - L’autre obsession de Marine Le Pen, comme Macron et Zemmour, est la baisse de l’imposition de l’héritage : une mesure qui ne bénéficierait qu’aux Français aisés, les autres héritant peu ou pas du tout.

    - Exonérer les donations des parents mais aussi des grands-parents à leurs enfants et petits-enfants jusqu’à 100 000 euros par enfant tous les dix ans.

    Marine Le Pen, souvent présentée comme la candidate des « petites entreprises » contre les gros patrons, est tout à fait au diapason des intérêts du patronat de toute taille et tout type. On l’a vu, ses mesures de « pouvoir d’achat » ne font pas passer les actionnaires à la caisse, qu’il s’agisse de ceux des entreprises qui n’augmentent pas les salaires ou de ceux des grands groupes comme Total qui s’engraissent sur le dos des consommateurs. En outre, elle a prévu de leur accorder les cadeaux suivants :

    - Conformément aux revendications du Medef, la candidate veut baisser les « impôts de production » et supprimer la Cotisation foncière des entreprises (CFE), soi-disant pour protéger les « PME locales » (toutes les PME sont locales mais passons), ce qui bénéficierait à toutes les entreprises.

    - Elle compte supprimer l’impôt sur les sociétés pour les entrepreneurs de moins de 30 ans pendant les cinq premières années « pour éviter leur départ à l’étranger ».

    Source : Frustration Magazine

  • L’extrême droite : quel programme et quelles forces sociales ?

    Marine Le Pen a fait campagne en cherchant à se parer d’un visage social. Elle veut donner l’impression d’augmenter les salaires en transformant les cotisations sociales en salaire net, en défiscalisant les heures supplémentaires. C’est-à-dire augmenter le pouvoir d’achat tout en attaquant le salaire socialisé (sécurité sociale, retraites, etc.). Cela irait de pair avec le développement de fonds de pension privés, enjeux stratégique du patronat français pour concurrencer les fonds de pension anglo-saxons ou issus des rentes de l’exploitation des matières premières (pétrole, gaz, huile de palme…).

    Un programme raciste et antisocial

    Le RN a toujours été un parti de l’ordre exigeant des interventions policières plus importantes dans le maintien de l’ordre social et colonial dans les quartiers mais aussi dans les mobilisations y compris lors des Gilets jaunes. Ce parti exige depuis toujours la dissolution des syndicats et le retour à un fonctionnement pétainiste réconciliant travail et capital, dont des CSE à peine réformés pourraient très bien servir de forme moderne. Au-delà de la dissolution des syndicats, le RN prévoit également la dissolution de toutes les organisations communautaires ou qui défendent les droits des étrangerEs. Son arrivée au pouvoir signifierait donc des dissolutions massives et des arrestations nombreuses dans le mouvement de solidarité. Dans le même sens, le RN prévoit également de réduire les financements des organisations féministes, LGBTI +. De fait son accession au pouvoir signifierait un recul du droit à l’avortement.

    Mais surtout le programme du RN est un programme de ségrégation raciale. Multiplication des arrestations, des placements en centre de rétention, des expulsions, interdiction du port du voile dans l’espace public, d’envoyer de l’argent au pays : toutes ces mesures font partie du programme de Marine Le Pen. Il faudrait y ajouter le déchaînement de violences racistes menées par les groupes d’extrême droite et la police dont l’assassinat du rugbyman Aramburu il y a quelques semaines est un avant-goût.

    La constitution d’un bloc social ?

    Ce programme et son profil d’union nationale de défense contre la vie chère, l’immigration et la menace terroriste permettent à Marine Le Pen de constituer un bloc ralliant différentes catégories sociales géographiquement situées dans les zones périurbaines. On y trouve des fractions de la petite-bourgeoisie, notamment des indépendants, de secteurs ouvriers derrière des fractions de la bourgeoisie, notamment du patronat des petites et moyennes entreprises qui bénéficient peu ou sont victimes de la mondialisation et du marché commun.

    Ce qui rend possible la constitution de ce bloc, c’est le poids des défaites du passé, la paupérisation d’une partie de notre camp, la perte de croyance dans la possibilité de trouver des issues collectives. Ce poids du rapport de forces dégradé conduit à rechercher des solutions individuelles, centrées sur le repli sur soi, racistes et contre la solidarité.

    La stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen et sa préparation à l’accession au pouvoir d’État par le biais institutionnel, combinées aux importantes difficultés financières du parti, sont venues s’opposer à la construction d’un parti militant. À l’inverse, Reconquête a mené campagne, distribué des tracts et des affiches dans ces nouvelles zones d’implantation. Cette campagne militante a permis de regrouper des dizaines de milliers (peut-être 100 000) de partisans dans des meetings à l’échelle de la campagne. Même si les chiffres sont sûrement gonflés, l’apparition d’un nouveau parti de plusieurs dizaines de milliers de militants est extrêmement inquiétante pour l’avenir.

    Harry Smith

  • Quelques réflexions à propos de l’Ukraine...

    Il est paradoxal que certains groupes «à gauche» («gauche» latino-américaine, Podemos, LO, etc.) reprennent de manière biaisée quasiment l’argumentaire néo-stalinien de Poutine: on renvoie dos à dos Poutine et l’OTAN, dans une interprétation mensongère datant d’avant la chute du mur de Berlin, dans une nostalgique grille de lecture à la Thorez, à la Carrillo ou à la Marchais. Pire, il faudrait «privilégier la diplomatie et le dialogue», il ne faudrait surtout pas livrer d’armes aux Ukrainiens! (entendu d’une élue de Podemos).

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  • Courrier du Nouveau Parti anticapitaliste à Lutte ouvrière...

    Cher·e·s camarades,

    Les résultats de l’élection présidentielle sont particulièrement inquiétants. Ils expriment à la fois un rapport de forces dégradé et une polarisation, certes déformée par un mode de scrutin particulièrement antidémocratique, dans la situation politique, avec l’arrivée au second tour du pôle d’extrême droite (dont le total des voix dépasse celui de l’ensemble des candidatures de gauche) et du pôle néolibéral-autoritaire autour d’Emmanuel Macron. Un troisième pôle, autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon, s’est également affirmé. Incarnant un réformisme renouvelé, il s’agit d’un positionnement plus radical que ce qu’incarnait le PS depuis 1983, ce qui est positif.

    Pour autant, le tableau est plus que jamais inquiétant, et la victoire de l’extrême droite est désormais une possibilité sérieuse. Elle serait une catastrophe pour l’ensemble de notre camp social. Pour notre part, nous pensons que l’urgence de l’heure est que pas une voix de notre camp n’aille à Le Pen car il est vital que l’extrême droite soit battue dimanche, et c’est aussi la raison pour laquelle nous avons participé aux manifestations qui se sont tenues dans cet entre-deux-tours.

    Ceci dit, si c’est Macron qui sort vainqueur dimanche, son programme de casse antisociale a déjà été annoncé, à commencer la mise en place de la retraite à 65 ans, s’appuyant sur un autoritarisme que l’on imaginera exacerbé, vu la pression exercée par l’extrême droite depuis plusieurs mois.

    Nous devons donc nous préparer plus que jamais à l’affrontement, et pour cela à regrouper le monde du travail autour des résistances à construire et de mesures d’urgence.  Cela passe, pensons-nous, par la construction de structures unitaires de coordination et de mobilisation. L’enjeu est d’obtenir enfin des victoires significatives pour changer le rapport de forces en faveur de notre classe.

    Par ailleurs, nous avons pu mesurer durant cette campagne autour de notre candidat Philippe Poutou, en particulier dans les meetings, que beaucoup sont orphelin·e·s d’une perspective politique pour le monde du travail, d’une gauche de combat et d’une force politique à construire pour l’incarner.

    C’est dans ce contexte que se préparent les élections législatives. Il y a un enjeu réel à limiter le nombre de députés d’extrême droite ou pro Macron, et à ce que s’y affirme une rupture à gauche avec la ligne sociale-libérale, ce qui serait aussi une bonne nouvelle pour les luttes. C’est pourquoi nous sommes favorables à ce que des candidatures d’union existent pour faire face à la droite et à l’extrême droite, sur la base d’un programme de contestation du macronisme, de rupture avec les politiques bourgeoises et les logiques capitalistes. C’est la raison pour laquelle nous avons répondu positivement à la proposition de rencontre que nous a envoyée l’Union populaire il y a quelques jours.

    Nous savons qu’en ce qui vous concerne, vous ne partagez pas cette démarche. Pour autant il nous semble important que nous échangions ces prochains jours sur notre appréciation de la situation et des tâches pour les révolutionnaires, tant en ce qui concerne la construction des luttes que sur le terrain électoral. C’est la raison pour laquelle nous vous proposons de nous rencontrer rapidement.

    Salutations anticapitalistes

    Le Comité exécutif du NPA

  • Courrier du Nouveau Parti anticapitaliste à l’Union populaire...

    Cher·e·s camarades,

    Nous avons bien reçu votre courrier concernant les élections législatives, et nous nous félicitons de l’initiative que vous avez prise.

    Les résultats du premier tour de la présidentielle ont été le révélateur d’une situation politique et sociale de plus en plus polarisée, avec l’arrivée au second tour du pôle d’extrême droite (dont le total des voix dépasse celui de l’ensemble des candidatures de gauche) et du pseudo « centre » néolibéral-autoritaire, autour d’Emmanuel Macron. Un troisième pôle s’est également affirmé, représenté par la candidature de Jean-Luc Mélenchon, et c’est un élément positif dans un rapport de forces dégradé.

    La victoire de l’extrême droite est une possibilité sérieuse. Elle serait une catastrophe pour l’ensemble des classes populaires, en premier lieu pour les personnes étrangères, les musulman·e·s, les personnes racisées, les femmes et les personnes LGBTI. L’urgence de l’heure est que pas une voix de notre camp n’aille à Le Pen, pour que l’extrême droite soit battue dimanche.

    Mais nous savons bien, dans le même temps, qu’une victoire de Macron ne sera pas un répit pour le camp des exploité·e·s et des opprimé·e·s. Le président des ultras-riches a annoncé la couleur durant sa campagne : toujours plus de casse sociale (avec notamment la retraite à 65 ans) et de gestion policière/autoritaire de la conflictualité.

    Le NPA et Philippe Poutou l’ont répété durant cette campagne : sans tirer un trait d’égalité entre le candidat néolibéral-autoritaire et la candidate fasciste, il faudra dans tous les cas se mobiliser face aux attaques contre nos droits et face à la menace fasciste, pour obtenir enfin des victoires significatives et changer le rapport de forces. Cela passe par la construction de structures unitaires de coordination et de mobilisation.

    Mais nous savons aussi que les indispensables mobilisations ne peuvent se suffire à elles-mêmes. Il est urgent de reconstruire des outils d’organisation de notre classe : collectifs, associations, syndicats, partis… Nous l’avons, là aussi, répété durant la campagne : notre camp social est orphelin d’un outil politique à la hauteur des enjeux, d’une gauche radicale, décomplexée, déterminée à en découdre avec le capitalisme et son personnel politique, et à faire face à la menace fasciste.

    Cet outil ne tombera pas du ciel. Il passera par des expériences collectives de mobilisation, par des discussions publiques entre forces politiques, par des dynamiques de reconstruction/recomposition. C’est aussi l’enjeu des batailles menées lors des échéances électorales, quand bien même ces dernières resteraient l’expression déformée des rapports de forces sociaux.

    C’est pour exprimer tout cela que nous avons présenté la candidature de Philippe Poutou à la présidentielle, autour d’une démarche et d’un profil singuliers, ainsi que d’un programme de rupture anticapitaliste et révolutionnaire, internationaliste, qui n’auraient su se confondre avec ceux de Jean-Luc Mélenchon et de l’Union populaire.

    La question des élections législatives se pose différemment. La raison essentielle est le constat du rapport de forces global, de l’urgence d’une riposte unitaire face à la classe dominante. De plus, il ne s’agit pas de voter pour un individu et un programme élaboré par un courant, mais pour 577 personnes, avec la possibilité de trouver des médiations, des équilibres, des compromis, autour une dynamique transcendant les logiques d’appareil et/ou boutiquières, tout en permettant que nos différentes positions politiques soient représentées.

    Pour toutes ces raisons, nous répondons favorablement à votre demande de rencontre pour discuter de la possibilité de candidatures communes aux élections législatives.

    Nous souhaitons une campagne regroupant diverses forces et collectifs, et se situant clairement dans une démarche à la fois de résistance à l’extrême droite et aux politiques antisociales et de proposition d’une politique en rupture avec la gestion loyale du capitalisme. Il s’agirait d’enclencher une dynamique militante pour les élections et pour les luttes sociales, particulièrement contre le pouvoir qui sera issu de la présidentielle, une dynamique capable de jouer un rôle positif pour la mobilisation de notre camp social et la modification des rapports de forces globaux, très dégradés.

    Une campagne sociale, écologiste, antiraciste, féministe, contre toutes les oppressions et discriminations, portant les aspirations démocratiques et émancipatrices qui se sont exprimées ces dernières années, notamment dans la jeunesse : augmentation des salaires, accueil des migrantEs et régularisation des sans-papiers, lutte contre le changement climatique, lutte contre les logiques guerrières, développement des services publics (en particulier dans la santé et l’éducation), lutte contre les oppressions, etc.

    Cette campagne devrait être menée en toute indépendance par rapport aux organisations de la gauche sociale-libérale, en particulier le Parti socialiste.

    Nous souhaitons une campagne commune et démocratique à la base mais aussi l’indépendance politique de chaque organisation (liberté pour chaque organisation de s’exprimer et défendre son programme) et des élu·e·s qui pourraient en être issu·e·s, une répartition cohérente avec le poids de chacun des circonscriptions éligibles et non éligibles, ainsi qu’une répartition cohérente des financements de l’État.

    Rencontrons-nous dans les jours qui viennent.

    Salutations anticapitalistes

    Le Comité exécutif du NPA

  • La possibilité du fascisme et la lutte pour un autre monde...

    Contrairement à 2017, l'issue du second tour semble moins évidente avec la progression de Marine Le Pen et de l’extrême droite. L’apparition du candidat fasciste Zemmour n’affaiblit pas la candidate traditionnelle de l’extrême droite qui progresse en nombre de voix, elle la renforce. Son profil lui permet d’achever sa stratégie de dédiabolisation. Mais la candidature Zemmour permet également à l’extrême droite de pénétrer dans de nouvelles couches sociales, notamment de la bourgeoisie et en particulier dans les villes habituellement hostiles à l’extrême droite, comme à Paris où il arrive en troisième position.

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  • Après le premier tour de la présidentielle, prendre résolument un chemin incertain...

    Le bilan fondamental de premier tour de l’élection est la polarisation entre une extrême droite fascisante et dynamique et une gauche qui rompt avec la social-démocratie avec, au centre, un pouvoir autoritaire en équilibre instable. Une situation qui appelle un infléchissement de la politique des révolutionnaires.

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  • Guerre en Ukraine : notre dossier (communiqués, réactions, articles, vidéos)...

    Cet article recense les publications sur l'Ukraine depuis le début février sur le site de l'Anticapitaliste.

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