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Actualités nationales... - Page 3

  • Manifestation nationale de solidarité avec la Palestine le 29 novembre...

    Malgré le cessez-le-feu, Israël poursuit ses frappes meurtrières. Le 29 novembre, premier rendez-vous de manifestation nationale unitaire à Paris, est une échéance majeure.

    Israël n’honore jamais les cessez-le-feu. Celui-ci prévoyait le retrait progressif des forces israéliennes, l’échange de captifs et l’augmentation massive de l’aide humanitaire. Bien que le Hamas ait respecté sa part de l’accord et prévenu que la recherche des cadavres des captifs israéliens prendrait du temps et nécessiterait des engins pour déblayer les tonnes de décombres, Israël utilise en connaissance de cause ce délai incompressible pour justifier la poursuite de ses frappes.

    Rien n’est terminé

    Depuis le 10 octobre, au moins 97 palestinienNEs, dont des enfants, ont été tuéEs. Le 19 octobre à lui seul, après une explosion qui a tué deux soldats israéliens à Rafah, Israël a mené une frappe qui a tué 45 palestinienNEs. Israël ne dissimule même même plus ses crimes et livre des corps non identifiables, marqués par la torture, certains ayant encore les mains attachées.

    En outre, la situation reste marquée par de nombreuses incertitudes : la démilitarisation du Hamas, la gouvernance future de Gaza, l’envergure et la nature de la force inter­nationale prévue. Et surtout qui occupe Gaza ?

    La réponse est pour le moment : Israël qui reste dans presque la moitié de l’enclave ; loin de la dune ; donc là où sont les zones cultivables. De l’autre côté, la vie reste un enfer pour les GazaouiEs : l’aide humanitaire arrive au compte-goutte, l’eau, le carburant, l’électricité sont toujours difficiles à trouver. De nombreuses familles vivent dans des abris temporaires. Pourtant environ 473 000 personnes sont retournées vers le nord de Gaza pour retrouver leur maison et les membres de leur famille sous les décombres.  

    Plusieurs centaines de PalestinienNEs ont été somméEs cette semaine de quitter leur maison à Jérusalem-Est occupée. D’autres familles vont suivre dans une politique d’expulsion massives. Les violences des colons se sont multipliées en Cisjordanie et la proposition de loi d’annexion est toujours à l’ordre du jour, malgré le véto de Trump.

    La CIJ pointe les responsabilités d’Israël

    Le 22 octobre, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu un avis concernant les obligations de l’État d’Israël dans les territoires palestiniens occupés. Elle affirme que, en tant que puissance occupante, Israël bafoue le droit international humanitaire et les droits fondamentaux du peuple palestinien. La cour rappelle que l’occupation est illégale, et que le peuple palestinien a droit à l’autodétermination. 

    La Cour ordonne notamment à Israël de garantir l’accès à l’eau, à la nourriture, aux soins et aux abris, de protéger le personnel humanitaire, de s’abstenir de tout transfert forcé de population, et de ne pas utiliser la famine comme arme de guerre. 

    C’est donc plus qu’un simple rappel juridique : c’est une condamnation politique du régime colonial israélien, mais aussi des puissances qui le soutiennent. En confirmant l’illégalité de l’occupation, la CIJ donne une légitimité supplémentaire aux mouvements de solidarité. 

    Toustes à Paris le 29 novembre !

    Cependant l’avis de la CIJ reste sans force contraignante : il faudra la mobilisation de la solidarité internationale pour qu’il soit mis en œuvre.

    C’est pourquoi il faut préparer concrètement une mobilisation d’ampleur le 29 novembre à Paris. Pour la première fois depuis deux ans, il y a un appel unitaire pour une manifestation nationale centrale. Nous avons le devoir de tout faire pour qu’elle soit massive et constitue un point d’appui pour la poursuite de notre combat pour une Palestine libre, de la mer au Jourdain.

    Amel et Édouard Soulier

  • Reprendre l’initiative, par l’action, dans l’unité...

    Les discussions sur le budget ont commencé par le rejet du volet « recettes » en commission il y a une semaine. L’ampleur de la déroute surprend quand même : seuls les députéEs Renaissance ont voté le texte. De proches alliés de Macron votant contre (LR) ou s’abstenant (Modem, Horizon et LIOT), mettant encore plus à nu l’isolement du pouvoir.

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  • 20 ans après Zyed et Bouna, la police tue toujours plus...

    Vingt ans après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois, électrocutés en fuyant un contrôle de police, le bilan est accablant : les forces de répression de l’État sont aujourd’hui encore plus meurtrières. 

    Nos pensées vont à la famille et aux proches de Zyed, Bouna et aussi Muhittin. On n’oublie pas, on ne pardonne pas !

    Des chiffres effrayants

    Depuis 2005, plus de 560 personnes sont mortes à la suite d’une interaction avec la police ou la gendarmerie, selon les recensements de Basta ! et du Bondy Blog parus ces derniers jours. Parmi elles, 162 ont péri lors de simples contrôles. En vingt ans, le nombre de décès annuels a plus que triplé : une dizaine dans les années 2000, plus de 65 en 2024.

    La loi de 2017, votée sous Hollande, a ouvert un véritable permis de tuer : les tirs sur véhicules en fuite ont été multipliés par cinq. Loin de limiter les drames, cette politique sécuritaire les a institutionnalisés. En 2022 et 2024, les tirs mortels atteignent des niveaux inédits, et la France est désormais le pays européen où l’on meurt le plus des mains de la police.

    Une violence raciste et capitaliste

    Le profil des victimes reste constant : jeunes hommes non blancs, issus des classes populaires et des quartiers populaires. Ils meurent pour un feu rouge, un défaut de casque, un refus d’obtempérer, une crise de détresse psychique. La BAC et les brigades motorisées sont en première ligne.

    Cette violence n’est pas un dérapage : elle est structurelle, inscrite dans une police ­façonnée par la gestion coloniale des populations racisées, par la défense d’un ordre social inégalitaire, par la répression des mouvements sociaux et écologistes. L’impunité judiciaire en est le bras armé : aucun des policiers responsables de la mort de Zyed et Bouna n’a été condamné. Vingt ans plus tard, rien n’a changé.

    Affaiblir, désarmer, démanteler la police

    Lorsqu’on parle de la police, on a l’impression qu’elle a toujours existé et que l’humanité a impérativement besoin des policiers : sans elle, le monde ne serait que chaos, « anarchie », et la plupart des personnes ne seraient pas protégées. Mais la police protège la propriété privée, pas la vie ; elle étouffe la contestation, elle ne combat pas la violence sociale. Face à cette institution structurée par le racisme, le virilisme et le corporatisme, l’abolition de la police et du système pénal répressif doit être notre horizon politique.

    En nous appuyant sur les acquis des mouvements abolitionnistes, nous proposons l’affaiblissement et le désarmement de la police. Contre l’ordre policier et raciste, nous voulons :

    • l’abrogation des lois sécuritaires, en priorité la loi Cazeneuve sur le refus d’obtempérer ;

    • la fin des contrôles d’identité racistes / au faciès et de la « politique du chiffre » ;

    • le désarmement de la police au contact de la population ;

    • la dissolution de la BAC et de tous les corps spéciaux de répression (CI, CSI, BRAV-M) ;

    • l’interdiction du LBD ;

    • l’interdiction de l’utilisation d’armes de guerre pour le maintien de l’ordre (grenades de désencerclement, GM2L) ;

    • la réforme de l’IGPN et la fin de l’impunité policière ;

    • la réforme du recrutement et de la formation des policiers ;

    • l’abrogation des lois racistes et islamophobes.

    Olivier Lek Lafferrière

  • Budget : les possedant.es peuvent dormir tranquilles

    Le débat sur le budget 2026 va commencer, à la fois sur le budget de l’État et sur celui de la Sécurité sociale. Côté budget de l’État, pas de surprise, Lecornu reprend les grandes lignes du projet de budget Bayrou, avec l’obsession de la réduction du déficit public, sans toucher, ou presque, à la fiscalité du capital.

    Baisse de la fiscalité sur le capital

    Le déficit public, bien réel, est le fruit de décennies de cadeaux fiscaux aux plus riches et de subventions aux entreprises. Crédit d’impôt-compétitivité, baisse du taux de l’impôt sur les sociétés, suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune, la liste des mesures fiscales favorables au patronat s’allonge. Le projet de budget 2026 comprend de nouvelles mesures de baisse de la fiscalité sur les entreprises, avec par exemple la baisse de la CVAE (Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) pour un coût supplémentaire de 1,1 milliard. Il contribue ainsi à creuser le déficit public qu’il prétend combattre. 

    Pas d’austérité pour les dépenses militaires 

    Le budget des armées est encadré par une Loi de programmation militaire qui fixe les dépenses sur sept ans. De 2019 à 2025, elle fixait un objectif de 295 milliards d’euros, avant de programmer 413 milliards pour 2024-2030.  Cela ne suffit pas à Lecornu : pour 2026, le gouvernement annonce une enveloppe supplémentaire de 6,7 milliards d’euros !

    Au-delà de la communication de haute volée de Macron (« Pour être libre dans ce monde, il faut être craint. Pour être craint, il faut être puissant »), cette hausse des dépenses militaires permet de subventionner, avec de l’argent public, les profits des industriels de l’armement, Dassault, Thalès et Safran, et la belle vie de leurs actionnaires. 

    Une suspension qui cache de nouvelles attaques

    Concernant le budget de la Sécu, le décalage de la contre-réforme des retraites, qui a décidé le PS à ne pas censurer Lecornu, est un attrape-nigaud. La même politique continue. Pour preuve, on ne touche pas aux exonérations de cotisations sociales patronales, qui représentent plus de 80 milliards d’euros, alors que ledéficit de la Sécu est de 21,5 milliards.

    Ce sont les assuré.es sociaux qui vont payer la note. Lecornu annonce une « année blanche », en clair le gel des pensions de retraites, des allocations familiales et d’autres prestations sociales (RSA, APL). Les franchises et participations forfaitaires à la charge des assuré.es vont doubler. La prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale des maladies chroniques (ALD) subit de nouvelles restrictions. Les arrêts de travail sont limités à 15 jours pour la médecine de ville et 30 jours pour l’hôpital.

    L’Objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam) ne permet qu’une très faible augmentation du budget des hôpitaux, insuffisante pour répondre aux besoins de santé. La destruction de l’hôpital va donc se poursuivre

    Ne pas rester les bras croisés 

    Face à ces attaques, notre camp social doit réagir. Les débats sont pour le moment cantonnés aux commissions parlementaires, mais ce n’est pas là que la bataille va se gagner. C’est dans la rue et par la grève, en reprenant le fil des mobilisations entamées le 10 septembre à l’appel du mouvement « Bloquons tous », puis le 18 septembre et le 2 octobre à l’initiative de l’intersyndicale, que nous pourrons stopper Lecornu et sa politique. Partout, dans nos entreprises, dans nos quartiers, il faut préparer la suite ! 

  • Retraites, budget, démocratie : face à l’enfumage, reprendre la rue !

    Ce que le PS présente comme sa grande victoire — une suspension —, personne n’en parle mieux que Macron lorsqu’il déclare : « Le Premier ministre a fait un choix, pour apaiser le débat actuel, qui a consisté à proposer le décalage d’une échéance — ce n’est ni l’abrogation ni la suspension, c’est le décalage d’une échéance. »

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  • L’antisémitisme n’a pas sa place dans nos luttes...

    Le NPA-l’Anticapitaliste soutient l’exclusion de Mustafa Çakici des cadres de mobilisation en solidarité avec la Palestine, en raison de ses nombreuses publications explicitement homophobes, transphobes, antisémites, anti-kurdes et négationnistes du génocide des Arménien·nes, largement relayées par la presse ces derniers jours.

    Le comité NPA-l’Anticapitaliste de Besançon s’est mis à l’écart depuis plus d’un an de ce militant du Doubs et du collectif dont il est membre, en déclarant notamment : « le NPA-A ne peut accepter la confusion entre antisémitisme et antisionisme qui a été mise en évidence ces dernières semaines au sein du collectif Palestine élargi. En effet, nous regrettons la manière dont les accusations d’antisémitisme portées à l’encontre d’un de ses membres ont été gérées. C’est dans ce sens que lors de notre réunion du 9 octobre [2024], le NPA-A avait pris la décision de se retirer de ce cadre, en l’absence de réelle prise en compte de ces problématiques ».

    Nous ne sommes pas dupes des motivations islamophobes d’un certain nombre de médias et de groupes qui instrumentalisent cette affaire. Mais cela ne change rien au caractère absolument inacceptable des positions exprimées par Mustafa Çakici. D’autant que, malgré des demandes plusieurs fois réitérées, il refuse de revenir sur ses publications et a encore affirmé ces derniers jours : « J’assume tout ce que j’ai dit et fait jusqu’à aujourd’hui. » Et, contrairement à ce qui est parfois avancé, ces propos ne relèvent pas uniquement d’un lointain passé : encore en octobre 2024, il partageait une publication évoquant « des rituels sataniques, dans le tunnel sous la synagogue, des prépuces à gogo ».

    Le NPA-l’Anticapitaliste rappelle que l’antiracisme ne se divise pas et que notre engagement total dans la solidarité avec la Palestine occupée et génocidée ne saurait souffrir d’aucune complaisance avec l’antisémitisme. Parce que l’antisémitisme est contre-révolutionnaire, en ce qu’il remplace la critique du système capitaliste et de l’impérialisme par une vision complotiste du monde. Parce que toute ambiguïté avec l’antisémitisme dans la solidarité avec la Palestine sert nos adversaires, qui n’attendent que ça pour salir notre combat. Mais surtout parce que l’antisémitisme a des effets concrets sur les Juifs et Juives, comme on peut malheureusement le constater, alors que l’actualité est régulièrement marquée par des dégradations de lieux de culte ou de mémoire et des violences antisémites.

  • Lecornu bis : un gouvernement de guerre sociale...

    Lecornu 2, c’est un gouvernement macroniste pur sucre, composé de technocrates, d’ancien·nes conseiller·es de Macron, et aussi de mis·es en examen : Rachida Dati à la Culture, bientôt jugée pour corruption et trafic d’influence ; Vincent Jeanbrun, ministre du Logement, accusé de favoritisme dans l’attribution de logements à des proches. 

    Et aussi Nunez, responsable avec Castaner des nombreu·ses blessé·es et éborgné·es lors du mouvement des Gilets jaunes ; Geffray, ancien numéro deux de Blanquer, artisan de plusieurs réformes qui ont détruit l’Éducation nationale ; et Stéphanie Rist, députée et relais du lobby de l’alcool à l’Assemblée, promue ministre de la Santé !

    Le retour en force de la France coloniale

    En difficulté en Afrique de l’Ouest, d’où elle a été chassée successivement du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la France impérialiste cherche à consolider ses positions dans la zone Pacifique. C’est la raison principale de la marche forcée pour imposer un accord qui écrase les droits du peuple kanak et de la proposition, annoncée par Lecornu, d’inclure les accords de Bougival dans la Constitution.

    Un budget de combat contre la population

    Les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale ont été présentés ce mardi en Conseil des ministres. 

    Derrière l’annonce de la suspension de la réforme des retraites, il y a le gel des pensions et des prestations sociales, le doublement des franchises médicales et une très faible augmentation du budget des hôpitaux, insuffisante pour répondre aux besoins.

    Pour les patrons et les plus riches, en revanche, les « efforts » sont cosmétiques : pas question de mettre en place la « taxe Zucman », ni de diminuer les aides aux entreprises. Comme les précédents, ce gouvernement veut faire payer la crise à la majorité de la population, tout en préservant les intérêts des possédant·es.

    L’extrême droite en embuscade

    La crise politique profite au RN, qui engrange les fruits du mécontentement suscité par le pourrissement accéléré des institutions de la 5e République.

    Se désolidarisant de Macron, Retailleau fait clairement le choix de « l’union des droites », c’est-à-dire d’un accord avec le RN.

    Les Républicains ont même exclu les quelques ministres reconduits dans le gouvernement Lecornu 2. Le danger d’une majorité droite extrême - extrême droite, en cas de législatives anticipées, se précise.

    Dans la rue et par la grève, reprenons la lutte !

    Reprendre la rue, par les manifestations et par les grèves, est le seul moyen de construire un rapport de force capable d’imposer nos revendications à un pouvoir totalement antidémocratique.

    Il faut poursuivre le fil des mobilisations des 10 et 18 septembre et du 2 octobre, en construisant dans nos villes et nos quartiers des assemblées ou d’autres formes d’auto-organisation, en discutant avec nos collègues de travail pour convaincre de la nécessité d’y aller, toutes et tous ensemble, et de pousser à la construction de dates de grève et de mobilisation.

    Toutes les organisations de la gauche, syndicales, sociales et politiques doivent s’accorder sur un programme basé sur celui du Nouveau Front populaire et les revendications de l’intersyndicale.

    Pour faire barrage à l’extrême droite et permettre à notre camp social de reprendre la main, il nous faut défendre, de manière unitaire et déterminée, des mesures d’urgence sociales, démocratiques et écologiques.

    Une grande journée d’action à l’appel de l’ensemble de la gauche sociale et politique serait un point d’appui pour construire les grèves et faire converger nos colères face à ce gouvernement et à Macron.

  • Suspension de la réforme des retraites : un tour de passe-passe qui ne doit pas démobiliser !

    Après le cirque politique de la semaine dernière et la nomination de ce gouvernement de macronistes pur sucre et de repris de justice, Sébastien Lecornu a donc prononcé sa déclaration de politique générale. 

    Cette déclaration de politique générale comporte une provocation : l’annonce d’inscrire l’accord de Bougival sur la Kanaky dans la Constitution avant la fin de l’année. Cet accord est un scandale imposé par l'État colonial contre le peuple Kanak, qui remet en cause le processus de décolonisation dans lequel la France s’est pourtant engagée en signant les accords de Nouméa et Matignon. En faisant ce choix, Lecornu soigne la droite et l’extrême droite, il flatte les courants réactionnaires attachés à la France coloniale et impérialiste, mal en point et chassée de ses zones d’influence et d’ingérence traditionnelles. Cette décision provoquera une colère légitime des Kanak, que le NPA-l’Anticapitaliste soutiendra.

    Mais le principal effet de manche de cette déclaration de politique générale est la proposition de suspendre la « réforme » des retraites. Cette suspension n’est ni un report ni une abrogation. Il n’y aura certes ni relèvement de l’âge jusqu’en janvier 2028, ni augmentation des trimestres – qui restent bloqués à 170, soit 42,5 annuités. Mais, dès janvier 2028, la mesure phare des 64 ans sera relancée et la réforme Touraine (43 annuités) se poursuivra. En 2023, les travailleurEs se sont très largement mobiliséEs  – par la grève et par leur présence par millions dans la rue – pour l’abrogation de cette réforme injuste, pas pour sa suspension. Lecornu s’est acheté du temps en faisant une concession au PS, qui ne votera pas la censure. En faisant ce choix, le PS laisse le gouvernement proposer un budget d’austérité qui va aggraver la régression sociale menée par Macron depuis 2017.

    Car ce que le gouvernement feint de lâcher sur la réforme des retraites, il le prend sur la sécurité sociale et sur le dos des travailleurEs. Les principales mesures antisociales du budget de Bayrou sont ici reprises : 

    année blanche pour les agentEs publics, pour les pensions et les prestations sociales ; 

    suppressions de postes dans les services publics ; 

    gel du barème de l’impôt qui va faire basculer 400 000 foyers fiscaux dans l’impôt ;

    doublement des franchises médicales… 

    7,1 milliards de coupes budgétaires sont prévues dans la santé, et le gouvernement entend poursuivre ses attaques contre le montant et la durée des indemnités journalières. Bref, poursuivre la feuille de route macroniste : faire payer les travailleurEs pour continuer de gaver le patronat et les milliardaires. 

    Ce qui l’a contraint à cette suspension, c’est la situation politique ouverte par les mobilisations depuis la rentrée. Les journées « Bloquons tout » du 10 septembre puis de grèves intersyndicales des 18 septembre et 2 octobre ont imprimé un climat social et un rapport de force qui ont fait chuter Bayrou et donc permis cette suspension. Mais il est urgent de reprendre le chemin des luttes, de la rue, de la grève pour gagner sur nos revendications, et en premier lieu l’abrogation totale de la réforme des retraites. 

    C’est dans cette perspective que le NPA-l’Anticapitaliste continuera d’interpeller publiquement les autres forces politiques de gauche en portant deux éléments essentiels : la nécessité de faire barrage à l'extrême droite et la construction d’un front social et politique portant un programme basé sur les revendications de notre classe, portées par l'intersyndicale et le programme du NFP de juin 2024. 

    Il y a urgence, et les forces de la gauche sociale et politique doivent se réunir rapidement pour construire la seule réponse que Macron pourra entendre : le rapport de force, classe contre classe.