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Actualités nationales... - Page 3

  • Libération de Georges Ibrahim Abdallah : enfin !

    Le NPA-l’Anticapitaliste accueille avec satisfaction l’annonce de la libération de Georges Ibrahim Abdallah qui devrait être effective le 25 juillet prochain. 

    Militant libanais du FPLP (Front populaire de la libération de la Palestine) puis militant des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises), Georges Abdallah a consacré sa vie à la lutte contre l’impérialisme et pour la justice au Liban et en Palestine, notamment contre l’État d’Israël qui avait envahi son pays, et contre leur soutien étatsunien.

    Il a payé cet engagement par 40 ans de prison, l’une des plus longues peines pour un prisonnier politique en Europe. Libérable depuis 1999, l’État français s’est acharné pour le maintenir en détention. Accompagnant la pression des États-Unis, les différents gouvernements (dont ceux de gauche) ont à chaque fois bloqué ses demandes de libération sous des prétextes fallacieux. 

    Sa détention aussi longue est une injustice criante et symbolise la criminalisation de la solidarité avec la Palestine et la résistance à l’impérialisme. L’une des conditions de sa libération est son expulsion vers le Liban et son village natal. Le NPA-l’Anticapitaliste salue sa libération et souhaite qu’elle soit effective dans les meilleurs délais. Le NPA-l’Anticapitaliste salue également la mobilisation et l’engagement sans faille du comité de soutien qui ont permis que cette libération ait lieu.

    Georges Abdallah est de nos luttes, nous sommes de son combat ! 

  • Droit d’asile : Un pas en avant pour les GazaouiEs...

    La Cour nationale du droit d’asile (CNDA) a été saisie d’une demande de protection par une femme et son fils mineur originaires de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza. 

    L’ OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) leur avait accordé la protection subsidiaire compte tenu de la « situation de violence aveugle d’intensité exceptionnelle » résultant du conflit armé entre les forces du Hamas et les forces armées israéliennes, conformément à une jurisprudence de la CNDA du 12 février 20241.

    Qualité de réfugié 

    Les requérantEs n’étaient pas enregistréEs par l’UNRWA2. Ils demandaient à la CNDA de leur reconnaître la qualité de réfugié sur le fondement de la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiéEs. 

    La CNDA, réunie en grande formation3 le 20 juin, a examiné leur requête en tenant compte de la situation qui prévaut à Gaza à la suite de la rupture du cessez-le-feu en mars 2025. Elle a constaté que les forces israéliennes contrôlent une partie substantielle du territoire de la bande de Gaza et que les méthodes de guerre de ces dernières entraînent un nombre important de victimes et de blesséEs civils dont une majorité de femmes et d’enfants, une destruction à grande échelle d’infrastructures essentielles à la population, des déplacements forcés, et que les blocages dans l’acheminement de l’aide humanitaire entraînent une insécurité alimentaire. 

    Persécution du fait de la nationalité

    Ces méthodes sont suffisamment graves, du fait de leur nature et de leur caractère répété, pour pouvoir être regardées comme des actes de persécution. La CNDA a estimé que ces persécutions sont liées à un motif de la Convention de Genève. Elle a jugé que les PalestinienNEs de Gaza possèdent les caractéristiques liées à une « nationalité » au sens de l’article 1er, A, 2 de la Convention de Genève : « l’appartenance à un groupe soudé par son identité culturelle, ethnique ou linguistique, ses origines géographiques ou politiques communes, ou sa relation avec la population d’un autre État ».

    Par sa décision rendue le 11 juillet4, la CNDA a jugé que les PalestinienNEs originaires de Gaza non protégés par l’UNRWA peuvent se voir accorder le statut de réfugié en raison des méthodes de guerre utilisées par les forces israéliennes depuis la rupture du cessez-le-feu. Pour ces raisons, la CNDA a reconnu à la requérante et à son fils mineur la qualité de réfugiéEs.

    La CNDA avait déjà jugé, par une décision du 13 septembre dernier, que les PalestinienNEs originaires de la bande de Gaza et protégés par l’UNRWA pouvaient demander le statut de réfugié en France5. Ces deux décisions qui font jurisprudence redonnent aux GazaouiEs qui demandent l’asile en France, l’espoir de pouvoir y vivre.

    Maria Puccini

    • 1. ww.cnda.fr/decisions-de-justice/dernieres-decisions/bande-de-gaza.-la-cour-juge-que-la-bande-de-gaza-connait-une-situation-de-violence-aveugle-d-intensite-exceptionnelle
    • 2. United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East ou Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient
    • 3. Formation de jugement élargie dont le rôle est de trancher des questions de droit inédites et d’assurer la cohérence de la jurisprudence.
    • 4. « Gaza : les palestiniens originaires de la bande de Gaza qui ne sont pas déjà protégées par l’ONU peuvent bénéficier du statut de réfugié », Cour nationale du droit d’asile
    • 5. « Droit d’asile : une porte s’ouvre pour l’accueil des GazaouiEs », l’Anticapitaliste n° 725 du 17 octobre 2024, https://lanticapitaliste….
  • Les travailleurEs ne paieront pas la guerre de Bayrou et Macron !

    Depuis des mois, Bayrou usurpe le poste de Premier ministre. Avec un discours manipulatoire sur l’économie à « l’agonie » et la dette représentant un « danger extrême », il s’attaque aux travailleurEs, à leurs droits sociaux et au code du travail. 

    Il parle d’une crise des dépenses, alors qu’on assiste à une crise des recettes. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, la baisse des prélèvements et des impôts, pour les plus riches principalement, représente plus de 308 milliards d’euros. L’an dernier les grandes entreprises et les plus riches se sont vu offrir 73 milliards d’euros de baisse d’impôt. Dans le même temps, 211 milliards d’euros d’aides publiques coulent à flot pour des entreprises qui font des profits immenses, licencient et versent des dividendes aux actionnaires.

    Bayrou reprend les recettes usées de la droite libérale en annonçant la « simplification des procédures bureaucratiques qui asphyxient les entreprises, les foyers et les personnes » et des mesures d’austérité drastiques : le  non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, la destruction de 3000 emplois publics, la suppression de 2 jours fériés, le déremboursement de médicaments, la baisse des moyens alloués aux collectivités territoriales, des attaques sur les revenus des retraités, un nouveau conclave de démantèlement de l’assurance-chômage et du droit du travail… Une casse sociale saupoudrée d’une « contribution de solidarité » pour les Français « les plus fortunés », dont on sait qu’elle n’aura aucune conséquence ! Ces mesures brutales vont appauvrir considérablement les travailleurEs, plonger dans la précarité et les difficultés financières des milliers de ménages et en particulier les femmes et les plus jeunes. 

    Après le hold-up démocratique, le massacre écocide et l’adoption de la loi Duplomb, voici venu le temps du dépeçage social, qui ne se cache même plus derrière l’objectif (jamais atteint) du ruissellement. Difficile de s’en réclamer quand l’Insee dévoile un taux de personnes pauvres inégalé depuis 30 ans, quand l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) fustige la baisse des prélèvements obligatoires depuis 2017, quand la commission du Sénat pointe comme premier budget de l’État, celui des subventions aux entreprises.

    À la guerre sociale, s’ajoute le militarisme qu’il leur faut financer sans prendre sur les profits. Macron a promis, lors du 14 juillet, de porter le budget des armées à 64 milliards d’euros en 2027, soit deux fois plus qu’en 2017.

    Face à cette double déclaration de guerre contre les travailleurEs, le NPA-l’Anticapitaliste appelle à préparer la rentrée syndicale et politique dans l’unité la plus large pour mettre un coup d’arrêt à la régression.

    Nous demandons : 

    • le partage du temps et la réduction du temps, pour travailler touTes et moins et mieux ;
    • l’augmentation des salaires, pour contribuer aux caisses de la Sécu : santé, chômage, retraites ;
    • l’égalité entre les salaires des hommes et des femmes : à travail égal, salaire égal ;
    • le réinvestissement des profits dans une production respectueuse de l’environnement et de la santé ; 
    • l’ajout de deux jours fériés ; un pour une fête juive, et un autre pour une fête musulmane. Au moment où les actes islamophobes et antisémites prospèrent, nous proposons de mieux vivre ensemble.

    Nous appelons à nous organiser. Tous ensemble, travailleurEs avec ou sans emploi, du privé ou du public, ne nous laissons pas voler notre sécu, notre assurance chômage, nos droits sociaux pour les canons et les profits.

    Face à cette cure d’austérité sans précédent et cette guerre aux pauvres et chômeurs imposée par un gouvernement illégitime et minoritaire, le monde du travail et toutes les organisations politiques, syndicales, associatives de notre camp social doivent faire front.

    Faire front populaire, pour reprendre la rue contre ce gouvernement qui s’attaque à nos vies et détruit la sécurité sociale, comme nous avons su faire front populaire il y a un an contre l’extrême droite.

    Dehors Bayrou, dehors Macron ! Tous ensemble, par la grève, reprenons la rue ! Organisons-nous !

  • Ni leurs canons ni leurs profits, reprenons la rue !

    Depuis avril, le gouvernement, à commencer par le ministre des Finances, Éric Lombard — deuxième millionnaire du gouvernement — prépare l’opinion à de nécessaires économies, de l’ordre de « 40 milliards » pour le budget 2026. Le choix de ce chiffre en dit long sur la manière dont le gouvernement veut nous « beurrer les lunettes »…

    Ces 40 milliards « correspondent à l’écart entre le déficit public visé et celui prévisible en prolongeant les tendances actuelles, sans nouvelles mesures. Si le Premier ministre était parti du budget 2025, selon la formule habituelle, le même effort aurait été chiffré à environ 24,5 milliards d’euros », décrypte Denis Cosnard1. Premier enfumage.

    Autre enfumage, le conclave hypocrite sur les retraites, tandis que Bayrou et ses ministres matraquaient sur la dette et les économies et agitaient les « dangers extrêmes » et une « agonie » pour l’économie.

    Le Premier ministre, illégitime, a cherché ancrer dans la tête de toutes et tous que nous devions payer ce « déficit » et que l’argent serait pris sur nos salaires socialisés : retraites, assurance chômage, congés payés, sécurité sociale, services publics… 

    Une vieille politique de droite

    Plusieurs études et rapports parus ces derniers jours sont pourtant venus contester par avance ses projets. Ainsi, la commission d’enquête sénatoriale « sur l’utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants » a conclu le 8 juillet2 qu’avec 211 milliards d’euros par an d’exonérations fiscales, d’allègement de cotisations ou de subventions directes aux entreprises, sans aucune contrepartie en matière de garanties d’emplois, les entreprises représentent le premier budget de l’État. 

    Une politique dite « du ruissellement » par Macron, qui a fait la preuve de sa nullité, puisque l’Insee dévoilait le 7 juillet les chiffres de la pauvreté en France. En 2023, plus de 600 000 personnes ont basculé dans la pauvreté, du jamais-vu depuis 1996, avec les jeunes actifs en première ligne. 

    L’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) démontrait, dans un document de travail rendu le 11 juillet, que depuis 2017 le creusement du déficit était dû à la baisse des recettes, notamment des prélèvements obligatoires (comprendre les impôts) et non des dépenses, comme le gouvernement cherche à nous le faire croire… 

    Face à cela, aucun institut économique sérieux ne s’attend à une embellie économique. Bien au contraire ! Le chômage et la pauvreté devraient encore augmenter et les inégalités se creuser… 

    Déjà vu

    En commençant, mardi 15 juillet, par confondre à dessein, cotisations sociales (qu’il appelle charges sociales — tout ce qui relève en fait du salaire socialisé) et impôts (qui reposent sur l’ensemble des revenus), il donne le cap : celui d’un programme de guerre sociale contre les travailleurEs, et notamment l’assurance chômage.

    Bayrou annonce la « simplification des procédures bureaucratiques qui asphyxient les entreprises, les foyers et les personnes » et le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, suppression de 2 jours fériés, un nouveau conclave de démantèlement de l’assurance chômage et du droit du travail… Le rognage en règle s’apparente à un dépeçage social, un massacre écocide (à l’image de l’adoption de la loi Duplomb) et un hold-up démocratique. Du déjà-vu, en pire ! Toute comme la « contribution de solidarité » pour les Français « les plus fortunés », dont on sait qu’elle n’aura aucune conséquence…

    Et comme si cela ne suffisait pas, Macron a promis, lors du 14 juillet, de porter le budget des armées à 64 milliards d’euros en 2027, soit deux fois plus qu’en 2017. À la guerre sociale, s’ajoute le militarisme qu’il leur faut financer sans prendre sur les profits. 

    Il est plus qu’urgent de préparer la rentrée syndicale et politique de façon unitaire, de reprendre la rue, de reprendre les droits démocratiques usurpés. Tous ensemble, nous, travailleurEs avec ou sans emploi, du privé ou du public, ne nous laissons pas voler notre sécu, notre assurance chomâge, nos droits sociaux, pour les canons et les profits. 

    Dehors Bayrou ! Tous ensemble, reprenons la rue !

    Fabienne Dolet

    • 1. Denis Cosnard, « Budget 2026 : les 40 milliards d’euros, un fétiche politique très contesté », Le Monde, 14 juillet 2025.
    • 2. Mathias Thépot, « 211 milliards d’euros par an : les entreprises gavées aux aides publiques », Mediapart, 8 juillet 2025. 
  • Accords commerciaux avec Israël : l’heure du choix pour l’Union européenne...

    Le Conseil des Affaires étrangères de l’UE (Union européenne) a décidé, le 20 mai 2025, la révision de l’accord d’association avec Israël. Le 23 juin, un rapport accablant, confirmant les accusations contre Israël de plusieurs crimes internationaux est présenté remettant en cause ces accords.

    Les traités commerciaux avec Israël ne sont pas récents et ont commencé dès les années 1970 avec les accords du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade), lorsque l’UE a cherché à élargir de nouveaux partenariats commerciaux vers des pays hors Europe (ce fut le cas avec la Turquie également, malgré le régime militaire et la répression du peuple kurde). 

    L’État d’Israël est même un État associé à l’UE, régi par la politique européenne de voisinage, le partenariat euroméditerranéen et l’Union pour la Méditerranée. 

    Défiscalisation et colonialisme

    Un accord, entré en vigueur le 1er juin 2000, inclut que les produits israéliens bénéficient du même avantage fiscal qu’un produit de l’UE. Malgré tout, en décembre 2008, à la suite de la mobilisation de la société civile, l’UE a bloqué les exportations émanant des colonies — alors qu’en décembre 1996, les oranges « originaires » d’Israël avaient eu droit à un accord particulier pour concurrencer les oranges du sud de l’Europe. Ces produits ont toujours une provenance floue et peuvent toujours venir de colonies lorsqu’il s’agit de produits de Cisjordanie. 

    Une première campagne pour la suspension de cet accord avait abouti en 2002 au vote du Parlement européen pour la suspension de l’accord, mais cela n’a jamais été ratifié par le Conseil de l’Europe. 

    Selon le site BDS, un tiers des exportations israéliennes viennent des colonies (2 milliards de dollars), malgré l’article 2 des accords de coopération qui stipule que les relations entre l’UE et Israël « reposent sur le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques »1

    Les différents gouvernements, d’Ehud Barak, d’Ariel Sharon et de Netanyahou n’ont jamais respecté cet article. Pourtant, les accords n’ont pas cessé. 

    Un partenariat privilégié 

    L’Union européenne est le premier partenaire commercial d’Israël. Elle n’est pas prête à se laisser priver de plus de 20 milliards d’euros de ressources, d’échanges scientifiques autour du système de positionnement par satellites Galileo, des innovations technologiques en téléphonie et, surtout, du projet d’oléoduc gazier sous la Méditerranée.

    Ce qui est exceptionnel, ce n’est pas que l’UE révise son accord, mais qu’elle ne l’ait pas fait dès 2003 et les premiers massacres de civilEs à Jénine après la mise en place de ces accords en 2000. 

    Israël ne reconnaît ni le droit international ni le droit européen, mais nous pouvons aussi voir que l’UE elle-même ne respecte pas ses propres textes. 

    L’État espagnol, dont le Premier ministre Sanchez a annoncé « ne pas faire affaire avec un État génocidaire », continue tout de même à avoir plus de 40 contrats en vigueur, que ce soit via l’État lui-même ou via des entreprises privées2.

    Les 27 États membres de l’Union ont quelque peu durci leur position face à l’aggravation de la situation à Gaza au cours des derniers mois, mais l’examen conclut à des « indices de violation » des engagements en matière de droits humains… Analyse a minima et hautement frileuse, menée par le SEAE (Service européen pour l’action extérieure). 

    Continuer la mobilisation 

    Que ce soit clair, même si c’est une avancée, la position des ministres des Affaires étrangères de l’UE n’est pas une garantie. L’ambassadeur israélien auprès de l’UE, Haim Regev, a déclaré que le ministère des Affaires étrangères « travaillait et menait une campagne diplomatique intensive » (sic) pour que l’accord ne soit pas suspendu mais réexaminé grâce au soutien de 10 des 27 États membres3. La suspension totale nécessiterait l’unanimité des 27. Cependant, quelques volets peuvent être suspendus à la majorité qualifiée, comme les échanges commerciaux ou les échanges énergétiques. 

    Tout en continuant la pression sur les députéEs européenNEs, comme la campagne BDS, c’est à travers les mobilisations, le boycott, la dénonciation, que nous pouvons toucher l’économie israélienne. 

    Manue Ouzo

    • 1. 1 – Toute l’Europe.
    • 2. Orient XXI : « Accords d’association avec Israël. L’Union européenne dos au mur. »
    • 3. The Times of Israël, 23.05. 2025
  • 14 juillet : de l’argent magique pour l’armée et les guerres impérialistes...

    Selon Macron : « Nous, Français, entendons demeurer libres dans le siècle ». Dimanche 13 juillet, lors du traditionnel discours aux armées, le président des riches et des industriels de l’armement a multiplié les phrases creuses pour masquer une réalité difficile à assumer. 

    Alors que Bayrou explique dès qu’on lui tend un micro, que « tout le monde » doit participer à trouver 40 milliards d’économies dans le futur budget de l’État – le tout sans hausse d’impôts et sans revenir sur les milliards offerts au patronat sans contrepartie, via le CICE et les allégements de cotisations sociales patronales – une institution n’est pas touchée par la crise, l’armée.  

    Impérialisme et militarisme

    Le terrain avait été balisé le vendredi précédent par le chef d’état-major des armées lui-même, plus haut gradé de l’armée française, qui a pris le temps d’expliquer que la guerre était déjà en Europe, que « le Kremlin a fait de la France une de ses cibles prioritaires » et que la Russie constitue « une menace durable », sans parler de la « menace terroriste » et de la guerre au Proche-Orient, dont il ne précise pas qu’elle est menée par les États-Unis et Israël.

    Toute la propagande relayée par les grands médias sur les « nouvelles formes de guerre » n’a en réalité qu’un objectif, faire accepter la hausse exponentielle des budgets militaires.

    Les dépenses militaires en forte hausse

    Le budget des armées est encadré par une loi de programmation militaire qui fixe les dépenses sur six ans. De 2019 à 2025, il était de 295 milliards d’euros, il est passé à 413 milliards pour 2024-2023. Macron annonce 3,5 milliards d’euros supplémentaires en 2026 et 3 milliards en 2027. Et ce n’est pas fini ! Les pays de l’Otan sont poussés par Trump à augmenter leurs dépenses militaires pour qu’elles atteignent 3,5 % du PIB, contre 2 % pour la France aujourd’hui, ce qui est déjà énorme !

    « Pour être libre dans ce monde, il faut être craint. Pour être craint, il faut être puissant », a aussi déclaré Macron. Cette hausse des dépenses militaires permet au passage de remplir d’argent public les poches des industriels de l’armement, les Dassault, Thalès et autres Safran. Et là, curieusement, on ne regarde pas à la dépense et on ne parle plus du « piège mortel de la dette ».

    Contre le militarisme, reprenons la rue !

    Pour notre camp social, le militarisme est une catastrophe. Un euro pour l’armée, c’est un euro en moins pour les services publics, pour la santé et l’éducation, pour la transition écologique, c’est de l’argent en moins pour répondre aux besoins de la population. 

    Le militarisme, c’est en France la dérive autoritaire de l’État, la caporalisation de la société, la censure des voix dissidentes. 

    Contre le militarisme et la guerre, il faut nous mobiliser, dans l’unité sociale et politique la plus large, reprendre la rue pour réaffirmer et construire concrètement une solidarité internationaliste, anticoloniale avec tous les peuples en lutte, avec les PalestinienNEs en Cisjordanie et à Gaza, avec la résistance ukrainienne, avec les peuples d’Iran en lutte contre la dictature !

  • Non à l’expulsion de Zehra Kurtay !

    Le 26 mai dernier, la journaliste et militante socialiste révolutionnaire antifasciste turque Zehra Kurtay, réfugiée en France depuis 2007, a été convoquée à la préfecture de Créteil sans qu’aucun motif ne soit donné.

    Elle a découvert que son titre de séjour avait été annulé, qu’une OQTF (obligation de quitter le territoire français) avait été émise, qu’un laissez-passer avait été préparé par le consulat turc, et que la date d’expulsion était décidée.

    Ses camarades et proches se sont immédiatement mobiliséEs après son transfert au CRA (centre de rétention administratif) de Rouen. La mobilisation en France et en Europe, devant les consulats turcs, a permis de la sortir du CRA. Ce soutien a continué lors du passage de Zehra devant le tribunal administratif de Melun, le 18 juin dernier, où son expulsion vers la Turquie a été annulée. Mais elle reste menacée d’expulsion « vers un pays tiers », ce qui permettrait ensuite de l’envoyer en Turquie où sa vie est menacée. Durant l’instruction, elle a découvert qu’elle était placée sur la liste grise des « terroristes » recherchés par l’État turc.

    Journaliste et militante politique

    Zehra Kurtay, 53 ans, commence à militer à l’Université où elle étudie le français. Elle rejoint les journalistes bénévoles du média d’extrême-gauche Le Combat. En 1994, elle devient journaliste professionnelle, et est emprisonnée pour la première fois avec des collègues pour leur couverture de la vie politique turque. Après son déménagement à Istanbul et la création du journal de quartier La voix de Gazi, elle devient en 1998 la rédactrice en chef du journal Kurtulus, qui connaît une première perquisition violente. L’année suivante, lors d’une autre perquisition, elle est arrêtée.

    Elle est emprisonnée à Ümraniye, où elle est torturée. Elle partage un dortoir avec des dizaines d’autres prisonniers politiques avant qu’une réforme carcérale isole les détenus dans de petites cellules. Au bout d’un an, une grève de la faim est décidée contre ces conditions de rétention. Zehra Kurtay est dans la première vague qui entame sa grève en 2000. En réponse, le pouvoir turc lance l’opération « Retour à la vie » dans 20 prisons, mais sur les 200 prisonniers en grève de la faim, 27 sont tués et plus de 100 blessés. Zehra continue sa grève, et au bout du 181e jour, l’administration décide de la nourrir de force, et elle garde des séquelles, notamment car elle souffre du syndrome de Wernicke-Korsakoff.

    Réfugiée en France

    Elle est libérée pour raison de santé, mais en 2007, elle est contrainte à l’exil car le gouvernement turc veut la renvoyer en prison. Elle part sous une fausse identité en France, où elle obtient le statut de réfugiée politique, avant d’être arrêtée par la police française et envoyée en prison de 2008 à 2012 pour des liens suspectés avec le DHKP-C (Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple), un mouvement marxiste-léniniste turc, considéré comme terroriste. En 2019, son statut de réfugiée politique lui est retiré, elle l’apprend en 2021 quand elle veut renouveler son titre de séjour de dix ans. Elle commence alors sa lutte auprès de l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) pour le récupérer.

    En grève de la faim, Zehra a besoin d’aide

    Son OQTF est la conséquence des ordonnances prononcées par Gérald Darmanin, qui peut ainsi expulser les réfugiés politiques d’extrême gauche, sans s’attaquer au terrorisme d’extrême droite, alors que celui-ci est en hausse et fait la une avec le procès de groupes comme « Waffenkrat » ou les « Barjols ». Face à une expulsion vers un pays tiers et de là vers la Turquie, Zehra a décidé de reprendre une grève de la faim illimitée le 3 juillet 2025, et de la rendre visible en s’installant sous la Porte Saint-Denis à Paris 10e. Cette grève est menée en parallèle d’une nouvelle grève de la faim de 8 prisonniers politiques, comme Fikret Akar depuis 105 jours, pour ne plus être emprisonnés dans des cellules de type « cachot ». La Turquie ne respecte pas les droits de l’homme, la France non plus.

    Soihartze et Séverine

    Pour signer la pétition Justice Pour Zehra Kurtay !

  • Le NPA uni et en ordre de bataille pour la rentrée...

    Le dernier CPN (Comité politique national, l’instance large de direction politique du NPA) avant les vacances d’été nous a mis en ordre de bataille pour la rentrée, en continuant d’avancer sur nos deux jambes, unitaire et révolutionnaire.

    La jambe unitaire d’abord. Là où ils existent, nous investissons et construisons les cadres du NFP (Nouveau Front populaire). Face aux attaques gouvernementales prévues pour la rentrée (nouvelles coupes budgétaires, poursuite des licenciements, extension du travail le 1er Mai), nous prenons contact avec les organisations du mouvement social pour construire les résistances nécessaires. Enfin, nous participons aux municipales là où cela a du sens, de façon unitaire, sur la base du programme du NFP, avec nos lignes rouges et en défendant honnêtement nos positions. Si nous avons des éluEs, ce ne sera pas dans une majorité de gestion du système (donc pas avec le PS), et nous conserverons une totale liberté de vote (en particulier sur le vote du budget) et d’expression.

    « Reprenons la rue », un mot d’ordre et une stratégie

    La jambe révolutionnaire ensuite. Nous avons voté la mise en place à la rentrée d’une campagne ambitieuse de l’ensemble du parti sur le thème Reprenons la rue. Cette campagne doit nous permettre d’apparaître et d’exister, de nous construire et de recruter, mais aussi de nous mobiliser comme parti uni et de nous homogénéiser encore plus. Trois axes centraux seront développés : 1/ Reculs sociaux et écologiques, et capitalisme subventionné ; 2/ Reculs démocratiques, offensive réactionnaire (féminisme, LGBTI), autoritarisme et racisme d’État ; 3/ Colonialisme, impérialisme et guerre ; tous combinés à une seule stratégie : mobilisations, manifestations, grèves.

    Un grand meeting en octobre

    Cela permet à la fois de développer localement, selon les réalités des comités, des mots d’ordre spécifiques, et d’avoir un mot d’ordre commun (Reprenons la rue !). Un grand meeting central du NPA sera organisé à l’occasion de cette campagne en octobre, avec montée nationale, sur la thématique provisoire Contre les guerres impérialistes et pour la résistance des peuples, à rediscuter au CPN de septembre en fonction de l’actualité. Cette campagne sera articulée à la campagne de construction dans la jeunesse, Reprenons la fac : en septembre, tous les comités doivent investir les facs et les lycées en lien avec les JA (les Jeunesses anticapitalistes du NPA), car c’est le moment-clé de l’intervention dans la jeunesse.

    Rendez-vous à l’université d’été

    Pour mener ce vaste programme à bien, une étape importante sera notre université d’été. Du matériel pour la campagne y sera disponible, et nous continuerons de discuter de son contenu. Il est donc temps de vous inscrire et d’inviter largement les gens autour de vous !

    Aurore Koechlin