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Actualités nationales... - Page 2

  • La solidarité avec la résistance ukrainienne, un impératif pour la gauche...

    L’invasion de l’Ukraine par la Russie, déjà responsable de plus d’un million de victimes, n’est pas près de s’arrêter. Réponse à quelques arguments qu’on entend trop souvent et qui cherchent à délégitimer la solidarité.

    Car, malgré l’offensive d’un régime néofasciste contre un peuple, nombreuses sont les forces de gauche qui, lorsqu’elles ne s’y opposent pas explicitement, sont réticentes à s’inscrire dans le mouvement de solidarité internationale avec l’Ukraine. 

    Relation des impérialistes avec la Russie

    Premier argument : l’Ukraine serait « gangrénée par des nazis et des fascistes », ce qui correspond mot pour mot à la propagande déployée par Poutine pour légitimer son invasion. Dans la réalité ukrainienne, les forces apparentées à l’extrême droite ont réalisé 2 % des voix aux dernières élections législatives de 2019. Si l’on ne peut nier la dangerosité des groupes d’extrême droite présents au sein de l’armée, ils représentent une infime minorité des 900 000 agentEs que compte l’armée ukrainienne. Il y a ici une responsabilité décisive de la gauche européenne à montrer un soutien sans ambiguïté. L’extrême droite en Ukraine s’appuie sur ce refus de solidarité de la part de la gauche internationale pour délégitimer les courants progressistes. Une capitulation de l’Ukraine accompagnée de la perte des territoires occupés par l’armée russe conduirait au renforcement et à l’exacerbation du nationalisme promu par l’extrême droite.

    Deuxième argument : la ­responsabilité de l’Otan et des impérialismes occidentaux dans le déclenchement de l’invasion. C’est leur « provocation » qui aurait forcé la Russie à réagir. Cette explication omet, d’une part, la nature guerrière et expansionniste de la Russie poutinienne : principale puissance nucléaire de la planète, deuxième exportatrice d’armes au monde, la Russie a été impliquée dans trois autres opérations militaires sanglantes depuis le tout début du mandat de Poutine (Tchétchénie, Géorgie et Syrie). D’autre part, loin de mener une guerre contre la Russie, dans les années précédant l’invasion de 2022, les principaux impérialismes européens (France, Allemagne, Italie et Angleterre) avaient développé une relation économique privilégiée avec la Russie de Poutine, en particulier pour l’accès aux hydrocarbures russes.

    Les UkrainienNEs mobiliséEs

    Troisième argument : Une guerre interimpéraliste « par procuration » ? Cette perspective réduit les peuples à n’être que des victimes de conflits géopolitiques entre des superpuissances, et leur ôte toute agentivité dans la lutte pour leur propre émancipation. La guerre que mènent les UkrainienNEs contre l’invasion russe est une guerre de résistance populaire. L’armée ukrainienne est à 80 % une armée non professionnelle, soutenue activement par la population, les organisations syndicales1, les collectifs féministes et la gauche socialiste et anti-autoritaire. La paix et la sécurité des populations sont fondamentales pour renforcer les mobilisations contre les politiques néolibérales et le pouvoir de l’oligarchie ukrainienne.

    La capitulation de l’Ukraine renforcerait l’extrême droite

    Quatrième argument : le soutien militaire à l’Ukraine favoriserait la poursuite et l’extension de la guerre. La doctrine du régime russe est fondée sur un expansionnisme militaire structurel. La résistance ukrainienne est la seule actuellement capable d’enrayer la dynamique guerrière et fasciste au pouvoir en Russie qui se fonde notamment sur le sacrifice de masse de soldats issus des zones périphériques du pays, les plus pauvres et les plus racisées. La volonté de domination de la Russie sur les territoires de l’ex-URSS va de pair avec une mise sous tutelle des aspirations sociales et démocratiques en Russie. Les organisations russes qui incarnent ces aspirations font d’ailleurs face à une répression totale depuis le début de l’invasion. Ce qui légitimerait le réarmement généralisé et favoriserait l’extension de la guerre, c’est au contraire une capitulation de l’Ukraine et la perte de ses territoires, annexés par la violence. Soutenir la résistance ukrainienne, y compris militairement, c’est garantir la possibilité d’une paix juste et durable et favoriser un changement des dynamiques socio-politiques pour les peuples de la région.

    Gin et Elias Vola

  • Sécurité au travail : la déréglementation tue !

    En moins de trois mois, cinq jeunes, dont quatre mineurs, sont morts au travail. Révoltant et triste et pourtant si prévisible… Et que va faire le gouvernement ? Rien. Et même pire.

    Le 10 juillet dernier, la ministre du Travail, Panosyan-Bouvet, déclarait : « Les accidents du travail graves et mortels ne sont pas des statistiques mais des vies, des familles et des collectifs de travail brisés. S’ils ont des causes diverses, ils ont en commun d’être, pour beaucoup, évitables. Les mêmes constats sont souvent faits : insuffisance de l’évaluation des risques, risques générés par de longues chaines de sous-traitance, manque de formation des travailleurs, notamment des jeunes et des nouveaux arrivants ». 

    Les décès successifs de jeunes travailleurs ces derniers mois ont mis en lumière une nouvelle fois l’ampleur des morts au travail, et le gouvernement se retrouve contraint de faire croire qu’il agit, tout en ménageant les patrons, responsables de ces morts. La ministre a donc annoncé une série de mesures pour lutter contre les accidents graves et mortels, plus imprécises les unes que les autres, et aux délais de mise en œuvre incertains. 

    Si le gouvernement voulait réellement lutter contre cette hécatombe, particulièrement chez les jeunes qui sont deux fois plus touchés que la moyenne des travailleurEs, il pourrait commencer par revenir sur les déréglementations introduites par Macron et son prédécesseur.

    Suppression de la vérification de conformité en 2015

    Au printemps 2015, Valls et Rebsamen ont supprimé, par décret, l’autorisation de l’inspection du travail pour affecter des salariéEs mineurEs à des travaux dangereux. Depuis, une simple déclaration, que la plupart des employeurs ne se donnent même plus la peine d’adresser, suffit pour faire travailler unE jeune sur une presse, l’exposer à des agents chimiques dangereux, ou lui faire conduire un engin de levage. 

    Auparavant les inspecteurEs du travail se déplaçaient dans l’entreprise et vérifiaient la conformité des équipements concernés et plus généralement le respect des règles de sécurité dans l’entreprise, ce qui conduisait fréquemment à des décisions de refus (y compris dans les lycées professionnels !). 

    Toujours en 2015, la loi Rebsamen a autorisé les patrons à renouveler les CDD et les contrats d’intérim deux fois au lieu d’une seule. Il était pourtant déjà parfaitement connu que la précarité surexpose les travailleurEs aux accidents du travail. 

    Fin de la visite médicale d’embauche en 2016

    L’année suivante, la loi El-Khomri, dite « loi travail », a mis fin à la visite médicale d’embauche, remplacée par une visite d’information et de prévention à réaliser dans les trois mois suivant l’arrivée du salarié dans l’entreprise — ce qui veut dire jamais pour les contrats de courte durée — et a permis d’espacer jusqu’à 5 ans les visites périodiques. 

    Les ordonnances Macron de 2017 sont venues couronner cette rafale de mesures contre la santé et la sécurité des travailleurEs en supprimant les CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), seule instance de représentation du personnel dédiée à ces sujets, pour confier leurs prérogatives aux CSE (comité social et économique). 

    Sans surprise, le gouvernement n’envisage de revenir sur aucune de ces déréglementations. Il a, par contre, annoncé avec son projet de budget 2026 une nouvelle réforme du droit du travail qui pourrait comprendre la suppression des visites médicales de reprise par la médecine du travail après un arrêt maladie. Chassez le naturel... 

    Il est grand temps de dégager Macron, Bayrou et leur clique. Dès la rentrée, toutes et tous en grève et dans la rue !

    Simon Saissac

  • À Murcie, comme à Romans-sur-Isère ou Southport : Make Racists Afraid Again !

    Les gauches européennes avaient l’illusion d’un État espagnol où la politique de la coalition de gauche menée par le PSOE de Pedro Sanchez, comportant entre autres Sumar et les partis de la gauche indépendantistes et Junts Per Catalunia (droite indépendantiste), pouvait endiguer la montée des extrêmes droites. Les ratonnades de Torre Pacheco (province de Murcie) nous ont rappelé des scènes que nous avons vu l’été dernier à Romans-sur-Isère et au Royaume-Uni.

    La droite et l’extrême droite ont instrumentalisé un fait divers : l’agression de Domingo Tomás Martinez, 68 ans, le 9 juillet en pleine rue de Torre Pacheco. La photo de son visage tuméfié est reprise par l’extrême droite qui diffuse aussi la vidéo d’une agression ayant eu lieu en mai à Almeria, d’un autre homme âgé. José Ángel Antelo, chef de file local de Vox (extrême droite) partage de fausses photos des soi-disants coupables, et l’influenceur raciste Daniel Esteve à la tête de « Desokupa » appelle à « prendre des bâtons » pour envoyer les coupables à « l’hôpital ». Les mêmes mécanismes que pour les ratonnades de Romans-sur-Isère et Southport, un an plus tôt.

    L’extrême-droite espagnole s’est aussi organisée pendant deux semaines via des groupes Telegram, ici « Deport Them Now », en appelant à « nettoyer Murcie » et « frapper n’importe quel Moreno ». Les premières agressions racistes visent les personnes perçues comme maghrébines, aux cris de « Moros de mierda ! » et se font dans le sillage du rassemblement organisé par la mairie de Torre Pacheco, tenue par le Partido Popular (PP, Droite). Les bandes racistes visent le quartier de San Antonio, et le dimanche un kebab est attaqué par 40 hommes habillés en noirs avec des armes contondantes.

    Ces « ratonnades » surviennent une semaine après que Rocio de Meer, porte-parole de Vox a parlé de l’expulsion de 7 à 8 millions de personnes hors de l’État espagnol, et après des mois de campagnes arabophobes, islamophobes et xénophobes par la coalition PP-Vox à la tête de la province de Murcie. À la suite de ces pogroms, Borja Sémper, porte-parole du PP, a soutenu Vox en rejetant la faute de l’agression sur l’immigration, alors que la victime de l’agression d’Almeria a rappelé que son attaque a été commise par des hommes blancs d’origine espagnole. Ce n’est pas la première fois que les droites espagnoles collaborent. En 2023, après l’échec du PP et Vox à obtenir une majorité au Congrès, le PP et Vox avaient appelé à des mobilisations nationales contre la renomination de Pedro Sanchez à la tête de l’État. Cette tentative de putsch avait été rejointe par différents groupes d’extrême droite comme la Phalange (organisation historique du fascisme espagnol), Desokupa, Hazte Oir (extrême droite catholique).

    Comme Keir Starmer (Parti travailliste) au Royaume-Uni, le gouvernement espagnol de gauche juge l’extrême droite responsable de l’agression, mais n’est pas capable de voir son propre rôle dans ces violences racistes, via les différentes lois anti-immigrations, les violences menées aux frontières comme le massacre de Melilla, le 24 juin 2022 et la politique xénophobe de l’administration contre les exiléEs. Rien de surprenant de la part de l’État qui a développé la « limpieza de sangre » (pureté de sang), qui n’est jamais revenu sur son histoire et ses crimes coloniaux, où il est possible de se réclamer ouvertement du franquisme, qui nie et combat le droit à l’autodétermination des peuples, maintient deux enclaves coloniales… tout en soutenant d’une main la Palestine mais de l’autre reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental

    Le NPA-l’Anticapitaliste appelle à ouvrir les frontières, cesser la collaboration avec des États coloniaux et racistes comme le Maroc, à combattre les lois xénophobes et racistes, à remonter des cadres antifascistes unitaires et de masses pour reprendre la rue et surtout, de Romans-sur-Isère, à Southport comme à Murcie : « Make Racists Afraid Again ».

  • Rogner sur les dépenses de santé pour financer les assistés du CAC 40 !

    Doublement des franchises de 50 à 100 euros, attaque contre les affections de longue durée et les arrêts de travail, c’est une coupe massive dans le budget de la santé que Bayrou veut nous vendre dans son projet de financement, au nom des déficits qu’il a lui-même créés !

    Une austérité à 44 milliards d’euros. Et pour y arriver, une nouvelle ponction de 5 milliards d’euros sur le budget de notre système de santé déjà exsangue. Voilà le projet de budget 2026 présenté par Bayrou au nom de la lutte contre les déficits. Il s’agit encore de sabrer dans les dépenses, alors que notre système de santé, comme le budget de l’État, souffre essentiellement d’un manque de recettes, avec un déficit creusé à coups de subventions au capital. 

    Même la très libérale Cour des comptes est obligée de noter que « de 2014 à 2024, le total des allègements généraux de cotisations patronales a presque quadruplé, passant de 20,9 milliards à 77,3 milliards d’euros ». Des exonérations que le budget de l’État va quasi intégralement compenser, creusant ainsi son déficit. Si Bayrou a besoin de 44 milliards, qu’il aille les chercher dans la poche des milliardaires et du CAC 40, qu’il ­subventionne à coups ­d’­exonérations !

    Responsabiliser les patients qui « décident » d’avoir un infarctus ou un cancer du sein ?

    Bayrou veut culpabiliser les malades, qui « abusent et qui fraudent », alors que 82 % des fraudes en santé en 2024 — 519 millions sur 628 millions — sont le fait des établissements de santé et des professionnels de ville, selon les comptes de la Sécurité Sociale. Et que les fraudes aux cotisations sociales patronales se montent, elles, à 10 milliards d’euros ! 

    Comme si on choisissait d’être malade, et comme si ce n’étaient pas les médecins qui prescrivaient les soins ! Comme si les patientEs en affection de longue durée étaient des privilégiéEs pour lesquels tout serait ­gratuit. Déjà gravement malades, ils ont en fait un reste à charge 1,8 fois plus élevé que le reste des patients, car de nombreux soins justement ne sont pas pris en charge par la Sécu.

    Les conséquences : une explosion du coût des complémentaires santé, une augmentation des inégalités sociales de santé et du renoncement aux soins. Elles vont frapper encore une fois les plus pauvres, les plus âgés, les plus malades.

    Une austérité qui creuse les inégalités sociales de santé

    Avec ce nouveau tour de vis pour la santé, l’Ondam (Objectif national de dépenses d’assurance maladie) serait seulement de + 1,9 %. Un choc, alors que face aux besoins, à la dette des hôpitaux, au Ségur non financé, au manque de personnels, même la FHF (fédération hospitalière de France) demandait une augmentation de + 6 %, quand les syndicats des travailleurEs de la santé demandent de leur côté + 10 % !

    Pour l’hôpital, la dette va continuer à se creuser, à plus de 30 milliards d’euros. Sous-investissement, fermeture des services, maltraitance des personnels et des usagers vont s’aggraver. Un exemple, au Grand Hôpital de l’Est francilien, des dizaines de médecins étrangers ont reçu l’ordre de rembourser jusqu’à 100 000 euros de primes, qui figuraient pourtant dans leur contrat !

    Alors il faut censurer ce gouvernement, dans la rue et dans les urnes ! Et lui opposer une politique qui parte des besoins sociaux, des besoins de santé !

    Commission santé sécu social du NPA

  • Loi Duplomb : le gouvernement contre la science !

    On leur a dit que c'était impossible, alors ils l'ont fait. La loi Duplomb, adoptée le 8 juillet 2025, est un texte dont les promoteurs sont dans le déni. Les débats autour de cette loi, le succès d’ampleur inédite de la pétition, avec un million et demi de signatures en dix jours, attestent du fossé entre des classes dirigeantes, au service des lobbys industriels, et une population soucieuse de l’environnement, mais démunie face au pouvoir et aux institutions.

    Déni scientifique

    Le bloc central macroniste se réclame de la raison et du pragmatisme. Pourtant, tous ses arguments vont à l'encontre de la science. 

    Mégabassines, élevages intensifs, la loi Duplomb accède à toutes les demandes de l’agro-industrie et de la FNSEA, qui vont engendrer toujours plus de pollution. 

    Elle permet aussi le retour de pesticides dangereux, notamment les néonicotinoïdes, qui vont s’accumuler dans le sol et les nappes phréatiques. 

    Leurs effets sur la santé humaine sont connus : troubles neurologiques, risques de cancer, atteintes immunitaires, en particulier chez les enfants et les femmes enceintes.

    Ils sont aussi un fléau pour les écosystèmes car responsables du déclin massif des abeilles et des pollinisateurs, essentiels à la biodiversité.

    Déni démocratique

    La loi Duplomb, c’est aussi un tour de passe législatif. Pour éviter le débat parlementaire, le rapporteur LR, allié à la macronie, a fait voter une motion de rejet contre son propre texte. Celui-ci a donc atterri directement dans l’ambiance feutrée d’une commission mixte paritaire, composée de sept deputéEs et sept sénateurs, loin des débats enflammés de l'hémicycle de l'Assemblée. 

    Cette méthode inédite, légale mais profondément antidémocratique, rencontre aujourd'hui la contestation populaire. Le succès de la pétition sonne comme un rejet massif de ces pratiques et une prise de conscience citoyenne.

    Minoritaire dans les urnes, illégitime dans ses choix, le gouvernement Bayrou est en difficulté. La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, s’est même déclarée favorable à un débat.

    Contre le cancer et l'industrie, reprenons la ruralité

    Pris en étau entre la FNSEA et la Coordination rurale, le monde paysan a du mal à voir émerger une alternative au modèle agricole productiviste et destructeur. 

    Les prochaines municipales annoncent une vague brune dans les campagnes. Ce signal doit être un électrochoc pour la gauche sociale et écologiste. Il est temps de réinvestir ces territoires délaissés, d'y construire des solidarités, de soutenir celles et ceux qui y vivent et y produisent.

    Cela passe par un travail commun avec des collectifs locaux, des organisations comme la Confédération paysanne, par la promotion de pratiques agricoles soucieuses de l'environnement, de la santé et du vivant. Il ne suffit pas de contester une loi ; il faut faire vivre des alternatives concrètes, sur le terrain.

    Si cette loi ne peut être abrogée dans l'immédiat, elle peut être rendue inapplicable par les pratiques, par la désobéissance, par l'organisation collective. C'est sur ce terrain que nous pouvons gagner : dans les champs, dans les villages, dans les consciences.

  • Feu vert du rectorat pour une école privée pilotée par Stérin !!!

    Le rectorat d’Orléans-Tours vient d’autoriser l’ouverture de l’Académie Saint-Louis de Chalès, un internat catholique non-mixte, piloté par le milliardaire réactionnaire Pierre-Édouard Stérin. C’est une décision grave qui marque une capitulation de l’État devant l’extrême droite.

    Sous couvert de « liberté éducative », cette école vise à former une élite conservatrice, dans un entre soi sexiste, classiste et religieux. Sa fameuse « charte de l’éducation intégrale » impose une vision rétrograde du genre, de la place des femmes, de la famille et de la société. Derrière les mots comme « vertu », « ordre » ou « excellence », ce sont les vieux piliers de l’Église et du patriarcat qui ressurgissent, au service d’un projet politique réactionnaire.

    Un projet dénoncé, une décision complice

    Cette décision ne vient pas sans contestation. Une lettre ouverte signée par plus de 160 personnalités, syndicats, collectifs et partis — dont le NPA — avait été adressée au rectorat pour lui demander de s’opposer fermement à l’ouverture de cet établissement. Elle alertait sur les dangers : instrumentalisation des enfants, non-mixité imposée, enseignement religieux opaque, financement par un milliardaire d’extrême droite.

    En refusant d’agir, l’administration devient complice de l’ouverture d’une école de classe, confessionnelle, sexiste, dans un territoire rural où les services publics sont déjà en souffrance.

    Deux poids, deux mesures

    Ce feu vert vient illustrer de manière éclatante le « deux poids, deux mesures ». Ces dernières années, plusieurs écoles musulmanes ont été fermées au nom de la « laïcité ». Les mères voilées ont été ciblées, stigmatisées lors de sorties scolaires. Mais quand une école catholique séparatiste, fondée sur la non-mixité et le mépris de l’école publique, est créée l’État regarde ailleurs. Ce cynisme n’est pas une erreur, c’est une stratégie : laisser prospérer les projets d’extrême droite au nom d’une prétendue neutralité, pendant qu’on démantèle les acquis de l’école publique.

    Une « pédagogie intégrale » réactionnaire

    Derrière l’habillage de l’ « éducation intégrale », l’Académie Saint-Louis promeut un modèle d’éducation autoritaire, hiérarchique et profondément classiste. Ce n’est pas une pédagogie neutre : c’est un projet de formatage idéologique, dans la lignée des public schools britanniques du 19e siècle, conçues pour produire une bourgeoisie virile et disciplinée. À Chalès, on retrouve cette même logique de rigueur martiale, d’internat isolé, de culture du dépassement par la souffrance et la soumission.

    Cette pédagogie s’inscrit dans la lignée de l’internat de Bétharram, longtemps utilisé comme modèle pour les jeunes garçons issus de milieux catholiques conservateurs. Chalès entend bien reprendre ce flambeau au 21e siècle, avec les moyens financiers et les relais politiques de l’extrême droite contemporaine.

    Un projet politique d’ampleur

    L’Académie Saint‑Louis de Chalès n’est pas un cas isolé. Elle fait partie d’une offensive idéologique planifiée, visant à reconquérir les domaines de l’éducation, de la culture et de la jeunesse. C’est un laboratoire de l’extrême droite, à l’image de ce qui se développe ailleurs en France sous l’impulsion de Stérin, du programme Périclès ou de l’influence des milieux catholiques conservateurs.

    C’est une stratégie assumée de la bourgeoisie réactionnaire : sortir les enfants de celle-ci de l’école publique, les former dans des cadres privés et hiérarchisés.