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Actualités nationales... - Page 4

  • Le patronat est à l’offensive, ne nous laissons pas faire !

    Énergies fossiles, extractivisme, course à la croissance, augmentation de la production liée à l’armement… Pour les capitalistes, aucune limite ni humaine ni écologique ne doit entraver la course folle aux profits. En France, les entreprises du CAC 40 ont fait plus de 130 milliards d’euros de profits en 2024 et les capitalistes attaquent tous les acquis sociaux qui les empêchent de faire encore plus de profits.

    Nos emplois valent plus que leurs profits

    Nous subissons des suppressions massives d’emplois aussi bien dans le privé que dans les services publics.

    Les grands groupes de l’automobile annoncent la délocalisation d’une part importante de la production avec la suppression de 35 000 à 50 000 emplois. La CGT a recensé plus de 400 plans de suppressions d’emplois depuis septembre 2023 et estime à plus de 200 000 le nombre d’emplois menacés.

    Le gouvernement n’est pas en reste avec des coupes budgétaires violentes et près de 200 000 suppressions de postes dans la fonction publique. 

    Ces restrictions ont d’ores et déjà des conséquences dramatiques dans tout le secteur social, associatif et culturel, avec là aussi des emplois qui disparaissent sans que ce soit médiatisé !

    Avec la récente réforme de l’assurance chômage, ce sont des centaines de milliers de travailleurEs supplémentaires qui vont être privéEs d’aide et précipitéEs dans la précarité.

    La Sécurité sociale, elle est à nous !

    En plus de supprimer nos emplois, le patronat, avec l’aide du gouvernement, s’attaque au produit de notre travail qui est socialisé pour couvrir des besoins vitaux : assurances maladie, assurance chômage, retraites… Il cherche à capter cet argent qui lui échappait encore jusqu’à présent pour l’ouvrir au marché. Les soi-disant négociations sur les retraites qui se tiennent en ce moment ne peuvent aboutir à rien de positif. Le gouvernement n’a aucunement l’intention de tenir compte du vote des députéEs le 5 juin dernier pour l’abrogation de la réforme des retraites, d’autant plus que la mobilisation le même jour dans la rue était extrêmement faible.

    Contre-attaquer, construire un nouvel espoir !

    Seul un puissant mouvement social, public et privé ensemble, nous permettra de faire reculer le patronat et le gouvernement. Construisons la riposte pour ne pas perdre nos emplois, pour ne pas laisser détruire nos acquis sociaux !

    Contre la logique du profit nous devons imposer des choix qui visent à répondre aux besoins de la très grande majorité de la population, tout en préservant la planète : travailler moins pour pouvoir travailler tous et toutes, produire moins, mais des biens et des services qui répondent à nos besoins. Nous voulons la retraite à 60 ans, la semaine de quatre jours avec 7 h de travail, des conditions de travail correctes… pour ne pas perdre notre vie à la gagner !

  • Sommet sur les Océans, beaucoup d’écume pour rien !

    Alors que se tient l’UNOC (conférence des Nations unies sur les océans) à Nice, Macron multiplie les déclarations sans engagement, ni contrainte, ni financement.

    Pourtant, les océans sont au cœur des crises écologiques. Plus chauds, plus acides, plus pollués, les océans et leur santé sont aussi celle de la planète et de tout le vivant. Ils exigent des mesures radicales.

    L’état des océans est indissociable de celui du climat. Prétendre protéger les milieux marins sans sortir des énergies fossiles est une escroquerie. Alors qu’entre 4,8 millions et 12,7 millions de tonnes de plastique terminent dans les océans chaque année, la réduction drastique de la production de plastique est incontournable. Mais rien de tout ça n’est au menu de ce grand raout. Rien non plus pour s’en prendre réellement à la pêche industrielle qui est responsable de la chute (-54 % en 40 ans) des populations de poissons « prédateurs ».

    Le NPA-l’Anticapitaliste demande la multiplication d’aires marines protégées avec interdiction stricte de la pêche industrielle et l’arrêt des subventions publiques aux pêcheries industrielles. À l’heure de l’urgente rupture écologique, le soutien aux artisans pêcheurs locaux et à l’ensemble du secteur est primordial : continuité des salaires et des revenus, mobilisation des compétences pour transformer leur activité. Plutôt que d’épuiser les mers et les océans, limitons la consommation de poissons aux captures provenant des pêches de proximité. L’existence de réelles zones protégées sera aussi une protection contre la menace que constituent les projets d’extraction minière dans les grands fonds.

    Les océans valent mieux que leurs profits !

  • Solidarité avec la Palestine : une partie de la gauche entre lâcheté et récupération...

    Le 24 mai à Blois, c’est une première : le Parti socialiste local rejoint une manifestation en solidarité avec la Palestine, en nombre et de manière visible. Deux jours plus tard, le 26 mai, c’est à Paris, au Trocadéro, que le PCF, EÉLV et le PS organisent un rassemblement commun.

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  • L’occupant n’aura jamais de prise sur ce que l’humanité a de plus beau...

    À la question « De quoi avez-vous le plus besoin ? », le Dr. Munir al-Bursh, à Gaza, répond : « D’une mort miséricordieuse ». Il témoigne : « Nous avons encore vécu une matinée sanglante. Les quadcopters commandent aux civilEs d’aller dans telle zone, puis ces mêmes avions ouvrent le feu sur les civilEs amassés. Plus de 30 martyrEs et 179 blesséEs sont arrivés à l’hôpital ce matin. De nombreux martyrEs et blesséEs sont encore là-bas, l’occupant empêchant aux secours d’y accéder. Nous ne pouvons pas recevoir un tel nombre de blesséEs, après avoir perdu l’Hôpital européen, le plus grand dans le sud, et compte tenu du manque de tout. »1

    Jeudi, l’occupant a bombardé pour la huitième fois l’hôpital al-Ahli, assassinant notamment quatre journalistes. Les lambeaux de leur chair jonchaient ce qui était naguère le jardin coquet de l’enceinte de l’hôpital.

    Les hôpitaux détruits

    Les hôpitaux, sans oxygène ni électricité, sans bloc opératoire ni soins intensifs, sans matériel de base ni médicaments essentiels, sont transformés en mouroirs. L’occupant s’assure que ceux qui ont survécu aux bombardements ne survivront pas à leurs blessures.

    Israël est le seul pays au monde où des médecins appellent au bombardement des hôpitaux.

    Le Dr. Feroze Sidhwa, de retour de Gaza, témoigne : « À Gaza, j’ai opéré sans stérilisation, sans électricité, sans anesthésiques, à même le sol dans le couloir. Les enfants mouraient, non parce que leurs blessures étaient mortelles, mais parce que nous manquions de sang, d’antibiotiques et de fournitures de base. La plupart de mes patients étaient des enfants de moins de 12 ans, le corps déchiré par les explosifs. Ceux qui avaient survécu se réveillaient souvent en découvrant que toute leur famille avait disparu. »2

    20 mois de massacres

    Depuis 20 mois, jour après jour, les puissants regardent le pire des massacres succéder au pire des massacres.

    Depuis 20 mois, les puissants laissent l’occupant assassiner des nouveau-nés avant même que leur certificat de naissance n’ait été établi.

    Depuis 20 mois, les puissants regardent des parents enterrer des restes humains contenus dans des petits sacs en plastique.

    Ce qu’est Gaza

    Gaza est l’endroit au monde où on remercie Dieu lorsqu’on a un corps à enterrer.

    Gaza est l’endroit au monde où, dans la matinée, un chirurgien ampute sa fille et ses quatre nièces sans anesthésie.

    Gaza est l’endroit au monde où, une heure après avoir confié son enfant à un médecin à l’hôpital, lorsque le père revient, il ne trouve plus ni enfant, ni médecin, ni hôpital.

    À Gaza, il convient de dire adieu à chaque instant à ceux qu’on aime, avant de se coucher, avant d’aller chercher de l’eau, avant de les quitter même pour un bref moment, car on ne sait pas si on reviendra, ni si, à son retour, on retrouvera les siens.

    Les enfants de Gaza forment la plus grande cohorte d’enfants amputés, la plus grande cohorte d’orphelins-seuls, traumatisés, sans espoir ni consolation, dans un monde où la dévastation hante chaque recoin, jusque dans les cimetières et les vergers, où partout règne la même odeur de poudre, de mort, de sang et de corps brûlés.

    Tous les projets de mariage, d’études, d’agrandissement de la maison, tous les projets professionnels ont volé en éclats. La vie des enseignantEs, des paysanEs, des ingénieurEs, des chercheurEs est entièrement rythmée par la survie dans les ruines, la quête d’eau et de nourriture. Mourir n’effraie personne. Perdre les siens terrorise tout le monde.

    Ihab raconte comment, dimanche, il a demandé à ses fils de l’attendre sur la colline à l’écart de la cohue alors qu’il essayait d’obtenir de la nourriture à Rafah. « J’ai vu les tanks derrière la colline. La terreur m’a submergé. J’ai prié Dieu qu’il nous protège. » Son fils Yazid, 15 ans, témoigne : « Les tanks ont ouvert le feu. Mon frère [Yazan, 13 ans] a immédiatement été touché à l’estomac, ses intestins sortaient. »3

    Ce qu’est Israël

    Israël, c’est le pays où les gens manifestent pour empêcher un peuple d’avoir de la nourriture.

    Israël, c’est le pays qui décide de faire parvenir, après 80 jours de blocus total, cinq camions de ravitaillement à 2 millions de personnes – dont deux remplis à ras bord de linceuls.

    Israël, c’est le pays dont l’envoyé à l’ONU bâille ou feint un bâillement, lorsque Riyad Mansour évoque avec émotion l’anéantissement de toute une génération d’enfants.

    Israël, c’est le pays où, avec la lâcheté caractéristique, un soldat de l’armée d’occupation décide, depuis la console de son bureau blindé de Tel-Aviv, de larguer un missile sur un vieil homme se frayant péniblement un chemin dans une rue jonchée de gravats, éteignant une mémoire de plus, un être lumineux de plus, qui donnait de la force et de la joie à ses petits-enfants.

    Israël, c’est cette démocratie occidentale qui vient de promulguer dans l’indifférence générale une loi autorisant la perpétuité pour les enfants de 12 ans dans des prisons où ils seront légalement torturés et violés. Au moins 70 détenuEs palestiniens ont été tuéEs dans les prisons israéliennes depuis octobre 2023.

    Israël, c’est cette démocratie occidentale qui vient d’annoncer dans l’indifférence générale la construction de 22 nouvelles colonies illégales en Cisjordanie occupée.

    L’occupant viole le droit

    Au regard de ce qu'ils nomment « la situation humanitaire », les États occidentaux évoquent de possibles sanctions, de possibles enquêtes, qui ne sont qu’une manière de faire gagner du temps à l’occupant. L’Occident condamne mais n’agit pas ; s’inquiète de « possibles violations » du droit mais continue de livrer des armes à l’occupant et achète les armes israéliennes testées à Gaza.

    Les médias continuent de relayer la propagande de l’occupant, justifiant l’injustifiable, minimisant l’horreur. Peut-être brodent-ils plus finement leurs mensonges, surbrodent-ils avec plus d’habileté la falsification – ce qui ne la rend que plus redoutable.

    Comme l’écrit Dina Elmuti à propos de Deir Yassin, « souvenons-nous que la violence ne peut pas exister dans un vacuum ; elle est invariablement entremêlée de mensonges »4.

    Qui est menacé ? Celui qui possède l’arme nucléaire, les miradors, les F-16, les tanks, les drones tueurs, les véhicules blindés, les hélicoptères de combat, les bulldozers ? Celui qui a été reconnu et est soutenu par l’ensemble des États occidentaux ? Ou celui dont plus d’un tiers de la population est acculée, depuis 1967, sur 2,6 % de la Palestine historique ?

    Qui a reconnu de facto l’autre dans les frontières de 1967 et accepte la création d’un État sur 22 % du territoire de 1948 ? Qui demande depuis octobre 2023 une enquête indépendante sur les hôpitaux et les prétendues bases militaires dans leurs sous-sols ? Et qui refuse cette enquête ? Qui a ratifié le Statut de Rome de la Cour pénale internationale et demande depuis dix ans que les deux parties comparaissent pour tout crime commis ? Et qui refuse ?

    En affamant la population, en empêchant tout accès aux soins, en détruisant les réseaux d’eau, en pulvérisant les maisons, les écoles, les bibliothèques, en endeuillant les familles, l’occupant détruit tout ce qui sert de fondements à une société – tout ce qui permet aux enfants de vivre, et invalide le passé en même temps que l’idée même d’avenir.

    En faisant distribuer par des mercenaires américains une quantité dérisoire de nourriture à une population affamée, en réduisant à quatre points les lieux de ravitaillement au lieu des plus de 400 habituels, en armant et encourageant des gangs mafieux, l’occupant met tout en œuvre pour déchirer ce que les bombes n’ont pas suffi à détruire du tissu social.

    Vivre, c’est vivre libre

    Mais la force d’une culture de l’entraide sont impénétrables aux génocidaires, et l’occupant n’aura jamais de prise sur ce que l’humanité a de plus beau. La résistance ne se résume pas à des roquettes faites d’explosifs recyclés et à de vieilles kalachnikovs. Lutter contre l’oppression, c’est la volonté de préserver la dignité, l’empathie et l’amour du prochain. C’est une aspiration, un flux d’énergie puisé dans les cris, les larmes, le sang et les ruines. C’est le serment intime que la vie refleurira, que les rires et les pas du debké résonneront à nouveau là où, aujourd’hui, règnent la dévastation et l’odeur de la mort. Résister, c’est faire en sorte que le sang n’ait pas coulé en vain. C’est une indicible foi. C’est la conviction que vivre, c’est vivre libre.

    « Honte à ceux qui prônent la reddition. Les factions palestiniennes et les Palestiniens, quels que soient leurs moyens, ne se rendront pas. Notre peuple lutte depuis 77 ans pour la liberté, nous n’avons jamais brandi le drapeau blanc et nous ne le ferons jamais. Si la résistance se rendait, Israël envahirait toute la Bande de Gaza en quelques heures et procèderait à l’expulsion de masse de tous les PalestinienNEs de Gaza en quelques jours. En aucun cas, cela ne sauverait Gaza. Cela entraînerait l’annihilation du peuple palestinien, cela tuerait tout espoir pour notre peuple, et en même temps, les colons occuperaient toute la Cisjordanie sans exception. Que ceux qui demandent à la résistance de se rendre nous montrent ce qu’ils font en ce moment pour lutter contre l’annexion de la Cisjordanie », selon Mustafa Barghouti5.

    Dans aucun pays au monde, on ne descend dans les rues pour soutenir le génocide ; personne n’escalade les cathédrales et les montagnes pour y hisser le drapeau colonial ; personne n’interrompt une séance parlementaire, une remise de diplômes ou un festival pour plaider la cause du suprémacisme sioniste.

    Nous sommes la force vive face à la puissance militaire mortifère. Nous sommes le droit. Que l’espoir porte notre soutien, la libération de la Palestine est le seul avenir envisageable.

    Je voudrais terminer par une pensée pour Zuheir, qui aide une vieille femme à fuir en la portant comme on porte un enfant.

    Une pensée pour Adel et Amjad, qui accourent vers un enfant marchant seul dans la rue et l’emportent, quelques instants avant que le quartier ne soit pulvérisé.

    Une pensée pour Mouna, blessée, à demi-inconsciente, allongée dans la poussière, qui voit son enfant blessée, seule, en pleurs, et qui ne peut pas la prendre dans ses bras.

    Envoyons tout notre amour, notre force et notre espoir à Gaza.

    Marie Schwab

  • Soutien à la flottille de la liberté !

    Gaza est sous blocus depuis 2007, sous guerre génocidaire depuis 19 mois et sous embargo humanitaire depuis 3 mois. Plus de 2 millions de personnes sont quotidiennement bombardées, assassinées et affamées. La nourriture, les médicaments ou les produits d’hygiène élémentaires sont rares, plongeant Gaza dans une crise humanitaire sans précédent, alors même que les bombardements continuent. L’inaction et la complicité des dirigeants occidentaux, dont Macron, permettent à ce siège de continuer encore aujourd’hui menaçant la survie de millions de personnes. Face à cette atrocité, le mouvement de solidarité s’est organisé, et la Flottille pour Gaza a pris la mer il y a une semaine avec à son bord l’eurodéputée Rima Hassan et la militante écologiste Greta Thunberg. L’objectif ? « Briser le siège » et apporter un soutien humanitaire à la population de Gaza par bateau. En réponse, Benjamin Netanyahou a annoncé son intention d’empêcher la Flottille d’accoster et a procédé à l’arrestation de l’ensemble de l’équipage cette nuit.

    Rappelons qu’Israël n’a pas le droit de faire un blocus sur Gaza, qu’Israël n’a pas le droit d’empêcher les bateaux humanitaires d’accoster à Gaza. Israël n’a pas non plus le droit d’arraisonner ou d’attaquer ces mêmes bateaux dans les eaux internationales. Pourtant, Israël a déjà attaqué des flottilles : en 2010, l’attaque de la flotille avait 10 morts dans les eaux internationales, et il y a deux mois des drones avaient attaqué une flotille. L’arrestation des militantEs de la flottille de la liberté est illégale.

    Le NPA-l’Anticapitaliste condamne l’intervention d’Israël sur ces flottilles. Israël doit laisser passer en toute sécurité l’aide apportée par ce bateau et garantir la sécurité de ses occupants. 

    Le NPA-l’Anticapitaliste apporte son soutien à Rima Hassan, à Greta Thunberg et aux 10 autres personnes de l’équipage face à la répression israélienne, et exige leur libération. 

    Enfin le NPA l’Anticapitaliste condamne l’inaction et l’absence de sanctions envers Israël qui mène en toute impunité une guerre génocidaire à l’encontre du peuple palestinien, en premier lieu de la France et de son gouvernement dirigé par Macron. 

    Nous appelons à se mobiliser largement afin de soutenir la Flottille pour Gaza et à se rassembler ce lundi 9 juin à 18 heures.

  • Qui veut noyer la Sécu, l’accuse de déficit…

    Modèle social « à bout de souffle », situation « hors de contrôle » : entre les agences de notation, le Medef, la Cour des comptes, Macron et Bayrou, c’est la course à la dramatisation du « déficit » des finances publiques et de la Sécurité sociale. Le spectre d’un scénario « à la grecque » est agité.

    Lobjectif est de provoquer un effet de sidération permettant d’anesthésier toute réaction. Pouvoir et patronat entendent ainsi créer la résignation nécessaire à l’acceptation pour 2026 d’un nouveau plan d’austérité de 40 milliards d’euros et d’une nouvelle étape dans la destruction de la Sécurité sociale. Il est grand temps pour le mouvement social et ouvrier d’organiser la riposte.

    Une « crise de liquidité », vraiment ?

    Concernant la Sécu, la Cour des comptes n’hésite pas à évoquer le risque « de plus en plus sérieux de crise de liquidité à partir de 2027 ». En clair, une incapacité à faire face au financement du système de santé, des retraites et des prestations familiales, de la perte d’autonomie.

    Les chiffres avancés dans le rapport de la Cour des comptes ne confirment pourtant pas la catastrophe annoncée. Pour 2024 le « déficit » de la Sécurité, supérieur de 4,8 milliards aux prévisions s’élève à 15,3 milliards, soit… 2,4 % sur les 640 milliards de crédits votés. Pour les années à venir, il s’élèverait à 25 milliards, soit moins de 4 %. Rien qui annonce une situation « incontrôlable » !

    Ces chiffres doivent surtout être comparés avec le manque de recettes, organisé par ceux-là mêmes qui dénoncent un « gouffre » insoutenable. Les exonérations de cotisations sociales, accordées aux entreprises, s’élèvent à 83 milliards d’euros (plus de 3 fois le « trou » annoncé !). Elles ont pour seul but de diminuer le « coût du travail », c’est-à-dire la part des salaires afin d’augmenter celle des profits, sans qu’ait jamais pu être démontré un réel avantage pour l’emploi. En finir avec les exonérations de cotisations ne supprimerait pas seulement le déficit ; des excédents seraient dégagés pour mieux répondre aux besoins sociaux.

    Défendre la Sécu

    Mais c’est la voie inverse qui est aujourd’hui envisagée avec l’instauration de la « TVA (anti)sociale », impôt injuste payé avant tout par les classes populaires et se substituant aux ­cotisations versées par les employeurs1.

    « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » dit le proverbe. Pour le Medef comme pour le pouvoir, la méthode est encore plus perverse : inoculer eux-mêmes le virus du « déficit », afin d’abattre la « bête noire » qu’est pour eux la Sécu. Alors que l’on s’apprête à célébrer les 80 ans de cette conquête essentielle de la solidarité ouvrière, il y a urgence, face à la brutalité de l’attaque, à se ressaisir et à organiser une riposte mobilisatrice et unitaire.

    On ne peut que saluer l’initiative que vient de prendre en ce sens le collectif unitaire du « Tour de France de la santé » qui invite « toutes les organisations attachées à la Sécurité sociale à une réunion d’échange et de préparation »

    Son appel affirme : « À l’heure où nous allons fêter les 80 ans de la Sécu, il est temps de réagir. Nous ne pouvons plus attendre ! De nombreuses organisations planifient des événements en lien avec cet anniversaire et c’est une bonne chose. Mais nous sommes nombreux·ses à souhaiter que dans le même temps nous puissions collectivement, dans un large mouvement unitaire, construire une initiative d’ampleur nationale pour s’opposer aux mesures remettant en cause notre Sécu et à la cure d’austérité annoncée, mais aussi avancer nos propositions ». Souhaitons que cet appel soit entendu.

    J.C. Delavigne

  • Libération immédiate des prisonnier·es politiques de Kanaky !

    Mardi 3 juin, alors que Steeve Üne était encore en audition, l’ordonnance des trois juges d’instruction qui ont auditionné les autres militant·es de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) a été rendue publique. Elle ordonne la libération des quatre premiers : Christian Tein, Guillaume Vama, Dimitri Qenegei et Erwan Waetheane, après avoir autorisé Frédérique Muliava et Brenda Wanabo à rentrer au pays et retrouver leurs familles. 

    Cette ordonnance montre ce que les emprisonné·es, déporté·es en France et leurs soutiens expriment depuis le début : les accusations extrêmement graves étaient sans aucun fondement matériel. Elles avaient un double objectif. D’abord, discréditer la CCAT, regroupement d’organisations et d’associations indépendantistes ayant pour but d'organiser la résistance au passage en force du gouvernement français. Ensuite, tandis que ce gouvernement avait fait voter le 14 mai la fin du processus de décolonisation et provoqué le soulèvement de la jeunesse de Kanaky, il s'agissait pour lui de désorganiser les cadres de la résistance populaire.

    Cette ordonnance de libération (mais sans prise en charge du retour au pays pour les détenu·es) est une nouvelle défaite politique pour Macron et pour ceux de son gouvernement qui veulent s’opposer à l’indépendance de Kanaky-Nouvelle Calédonie, après la suspension de la loi sur le dégel du corps électoral. 

    Pour autant, ces colonialistes ne renoncent pas, nous le savons. Ils ont fait appel de l’ordonnance. Les détenu·es sont donc maintenu·es en prison jusqu’au passage devant le président de la Cour d’appel en fin de semaine et une nouvelle décision de la chambre d’instruction la semaine prochaine.

    La violence de la répression policière, mais aussi de la répression politique par des sanctions économiques – que sont l’arrêt des facilités financières aux collectivités territoriales alors qu’un·e salarié·e sur 7 a perdu son emploi et que les prix flambent – ne sont pas venus à bout de la volonté de la population d’en finir avec la colonisation. 

    L’urgence est donc :

    - la libération des prisonnier·es de la CCAT ; 

    - leur relaxe des accusations politiques ; 

    - et le retour au pays à la charge de l’État français. 

    L’urgence, c’est aussi le retour des dizaines de détenus kanak – on ne les oublie pas – qui ont également été déportés dans des prisons françaises et se retrouvent coincés à 16 000 km de chez eux dans la plus grande précarité.

    C’est une des conditions à l’avancée des discussions politiques que Macron organise à partir du 12 juin sur l’avenir du territoire. En Kanaky-Nouvelle Calédonie comme partout, il est fini le temps des colonies ! 

  • Imposer des sanctions contre Israël, unifier le mouvement de solidarité...

    À l’heure où le génocide s’intensifie à Gaza avec des images absolument terrifiantes, le mouvement de solidarité est en difficulté pour répondre à la hauteur de l’enjeu.

    Devant la famine qui s’approfondit à Gaza, le bombardement d’écoles et l’impossibilité pour le dernier hôpital de fonctionner, une certaine émotion, un certain effroi envahissent enfin l’opinion mondiale. Il était temps. 

    Des prises de position publiques

    Les dirigeants des grandes puissances, à l’instar de Macron, sont forcés de montrer leur distance avec la politique de Netanyahou et de dénoncer le danger de génocide… alors que l’ONU l’a fait depuis plusieurs mois. La France, la Grande-Bretagne et le Canada ont même menacé Israël « d’autres mesures, y compris des sanctions ciblées »

    Sans qu’on sache si cela aura un jour des répercussions concrètes. Car, concrètement, Macron ne lève pas le petit doigt pour empêcher le commerce et les partenariats avec Israël. Il ne fait rien non plus contre la présence de l’État génocidaire au salon du Bourget, par le biais de grandes entreprises de l’armement et de l’aéronautique, comme Elbit Systems qui pèse 7 milliards de dollars de chiffre d’affaires et ou comme Rafael Advanced Defense Systems qui produit des drones, des missiles et du matériel de surveillance.

    La prétendue solution à deux États

    En revanche, Macron tente de nouveau de nous vendre la fable de la reconnaissance de l’État de Palestine. La proposition est tentante pour de nombreuses organisations, car cela permettrait de faire apparaître la Palestine comme un acteur diplomatique. En réalité, cette proposition ne peut répondre aux besoins de la situation. 

    Première raison, Macron demande une reconnaissance mutuelle entre la Palestine et Israël, ce qui signifierait pour Israël reconnaître les frontières de son État — ce qu’il n’a jamais fait — et pour les PalestinienNEs, accepter la réalité de l’État raciste, d’apartheid qu’est Israël, tandis que leur territoire consisterait en une galaxie de micros-morceaux d’État dont les connexions seraient contrôlées par Israël. 

    Cela, en outre, remettrait en selle l’Autorité palestinienne, alors qu’elle est extrêmement discréditée en raison de la répression qu’elle exerce contre les forces de résistance palestinienne et de sa collaboration avec le régime sioniste.

    Deuxième raison, cette proposition divise le mouvement de solidarité au moment où il aurait besoin de la plus grande unité contre le génocide. En effet, s’opposent deux options : d’une part, la construction d’un État de Palestine au côté de l’État d’Israël ; de l’autre — l’option que nous défendons — la libération d’une Palestine démocratique, laïque et égalitaire où chacun peut vivre selon sa religion et son origine du moment qu’il accepte son cadre décolonial. Ce débat est inévitable. 

    Construire la solidarité

    La discussion sur l’avenir de la Palestine ne devrait pas nous détourner de la construction du mouvement de solidarité, plus que jamais nécessaire. Il faut imposer des sanctions contre Israël et pour cela, construire le mouvement de solidarité et la mobilisation unitaire. 

    La bataille contre la dissolution d’Urgence Palestine, qui est une étape démocratique clé, peut être un outil pour unifier le mouvement. Il est possible d’organiser des comités contre la dissolution partout, pour que dans chaque ville les forces qui s’opposent au génocide se rencontrent et s’organisent pour construire une mobilisation unifiée.

    Antoine Larrache