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Actualités nationales... - Page 5

  • Face à la violence raciste, un front antifasciste et antiraciste !

    Samedi soir, alors que dans de nombreuses villes de France, on fêtait la victoire du PSG en Ligue des Champions, un homme d’origine tunisienne était assassiné et son voisin, un demandeur d’asile kurde, blessé par balles. L’auteur de cette attaque n’a rien caché de ses motivations. Au contraire, il a laissé plusieurs messages vidéo, racistes et islamophobes, avant et après son passage à l’acte.

    A quelques semaines d’intervalles, deux hommes, Aboubacar Cissé et Hichem Miraoui ont donc été assassinés, victimes d’individus radicalisés, racistes et d’extrême droite. Nous ne cessons de le dire, le racisme tue ! L’islamophobie tue ! Le fascisme tue !  

    Ces meurtres viennent à la suite de dizaines d’agressions, d’insultes, visant, ciblant, les communautés des anciennes colonies et en particulier les populations perçues comme issues du monde arabo-musulman. Jusqu’à présent, ces attaques (telle femme voilée attaquée dans la rue, tel autre insulté et battu parce qu’arabe ou noir) étaient passées sous silence, euphémisées. 

    Ce silence coupable, notamment de la justice, qui refuse la plupart du temps de reconnaître le caractère raciste ou islamophobe de ces agressions, mais aussi des médias, a permis non seulement à des nervis d’extrême-droite organisés mais aussi à des individus de plus en plus racistes et haineux, de passer à l’acte, jusqu’au meurtre.

    Accélération de la violence raciste

    Aujourd’hui le monde politique et médiatique condamne ce meurtre et conspue le racisme. Mais dans le même temps, Macron et son ministre de droite extrême Retailleau, continuent de mener les mêmes politiques racistes et islamophobes. 

    Ces politiques, par les discours et par les lois, écrasent et ciblent toujours les mêmes, les quartiers populaires, les musulman.es, les exilé.es. Elles nourrissent la haine et la violence. Ainsi, alors que des incidents étaient en train d’avoir lieu en marge des célébrations de la victoire du PSG, Retailleau désignait à nouveau les mêmes cibles, hurlait contre « les barbares » et la « sauvagerie » soi-disant descendue des quartiers populaires. Deux mois avant, il n’hésitait pas à crier « À bas le voile » lors d’un meeting organisé par un lobby pro-israélien.

    Dégageons les pompiers pyromanes

    La presse pointe l’existence d’un « racisme d’atmosphère », nous affirmons que le   racisme systémique et l’islamophobie d’État sont des sources majeures du racisme meurtrier et de la progression de l’extrême droite !

     Nous ne devons plus nous taire, ni reculer. Partout, dans nos quartiers, dans nos entreprises, dans nos écoles, il faut mettre un coup d’arrêt aux paroles et aux actes racistes, il faut combattre les politiques racistes de nos gouvernements et ceux qui portent le discours de l’extrême droite pied à pied.  

    La bataille pour l’égalité et la dignité de toutes et tous, dans la rue comme au travail, est centrale. C’est toute la gauche sociale et politique qui doit s’en saisir ! il faut un front antiraciste et antifasciste à la hauteur de l’enjeu !

  • Université d’été : S’informer, se former, débattre et construire… sous le soleil !

    Comme chaque année, on vous attend du 24 au 27 août à Port-Leucate pour la 17e Université d’été. L’objectif : se retrouver dans un cadre agréable, échanger sur l’année politique écoulée et recharger les batteries pour les combats à venir.

    Notre université d’été est l’occasion pour les militantEs et sympathisantEs faire le plein de formation, d’idées, d’échanges et de dialoguer avec des ­camarades invitéEs d’autres organisations. 

    Des débats et de nombreuses thématiques

    Le programme est en cours d’élaboration, mais vous pouvez déjà compter, cette année encore, sur des ateliers, débats, tables rondes et bien sûr meeting de rentrée. Nous aborderons un grand nombre de thématiques : travail, licenciements, crise du capitalisme, extrême droite, antiracisme, féminisme, LGBTI+, cause animale…

    Un cycle sera consacré à Frantz Fanon pour le centenaire de sa naissance, l’occasion pour nous de revenir sur la lutte d’indépendance en Algérie ou encore sur ses apports en matière d’antiracisme et de psychiatrie. Un militant à (re)découvrir en ces temps où le colonialisme à l’échelle du monde se développe, y compris en France où l’État et le gouvernement ont cassé les processus en cours en Kanaky.

    Une situation politique qui appelle à se mobiliser

    À l’international, le génocide des PalestinienNEs se poursuit, et celles et ceux qui tentent d’apporter leur solidarité sont répriméEs. La réélection de Trump vient catalyser la dégradation de la situation politique mondiale et accompagne la montée des partis d’extrême droite. Les capitalistes nous entraînent dans une course à la guerre et ce faisant, s’attaquent à nos emplois, à nos conditions de travail, à nos services publics… La crise du capitalisme accélère la course au productivisme et entraîne la destruction de nos environnements, entravant durablement nos capacités de vie sur terre.

    Notre camp social doit maintenant faire face à la fois au déploiement des politiques néolibérales de casse de nos conquis sociaux et à la montée des idées réactionnaires portée par l’extrême droite et la droite républicaine et qui attaquent les personnes trans aux USA ou au Royaume-Uni, les droits à l’IVG en Italie, les migrantEs en Allemagne, les musulmanEs en France…

    Un cadre agréable

    Nous travaillons aussi depuis plusieurs années à améliorer l’accessibilité de notre université d’été : garderie pour les enfants, tarifs progressifs en fonction des revenus, mais aussi référent handicap, végétalisation de l’alimentation… Un cadre serein pour des débats sereins ? C’est encore une fois, ce que nous espérons vous offrir à Port-Leucate. Alors, save the date, du 24 au 27 août ! Les inscriptions seront bientôt ouvertes. Nous vous y espérons nombreuxSES !

    Commission université d’été

  • Meurtre raciste dans le Var : jusqu’à quand va-t-on compter les morts ?

    Un homme d’origine tunisienne a été tué de cinq balles par son voisin ce dimanche 1er juin à Puget-sur-Argens (Var). Un autre voisin, d’origine turque, a été grièvement blessé. Le meurtrier a diffusé plusieurs vidéos avant et après les faits, exposant clairement ses motivations racistes.
    Ce n’est pas un « drame de voisinage », comme certains voudraient le faire croire. Ce meurtre s’inscrit dans un climat politique et médiatique délibérément alimenté par le pouvoir et ses relais : discours racistes martelés à longueur d’antenne, amalgames constants entre immigration et insécurité, attaques répétées contre les quartiers populaires, les personnes musulmanes ou perçues comme telles. Ce contexte favorise de tels passages à l’acte, dont la répétition doit alerter.
    Quelques semaines après l’assassinat islamophobe d’Aboubakar Cissé, ce nouveau crime raciste est l’aboutissement logique de cette banalisation. Il ne s’agit ni d’un accident ni d’un fait divers. Quand Bruno Retailleau qualifie toute une partie de la population de barbares, quand les plateaux télé déversent chaque jour leur mépris contre les exiléEs, les immigréEs, les NoirEs, les Arabes, les musulmanEs, construits comme dans des dangers pour la civilisation, ils fabriquent des conditions politiques où les personnes racisées sont désignées comme des cibles.
    Le NPA-l’Anticapitaliste exprime toute sa solidarité aux proches des victimes et appelle à une réaction collective. Face à une fascisation galopante et aux violences racistes qui explosent, nous devons construire une riposte politique unitaire et organiser une solidarité active.

  • Le gouvernement est islamophobe, on le savait !

    Les macronistes et leurs alliéEs poursuivent leur offensive réactionnaire. Près d’un mois après l’assassinat d’Aboubakar Cissé, tué de 57 coups de couteau dans une mosquée, le gouvernement publie et met en scène un rapport sur « les Frères musulmans et l’islamisme politique en France » qui ne parvient à démontrer que l’étendue de l’islamophobie de son commanditaire. Alors que le RN a échoué à s’imposer par les urnes face à la mobilisation populaire, le ministre de l’Intérieur de Macron impose le programme et le discours de l'extrême droite par sa présence et sa politique. 

    Sur la base de suspicions ou d’activités banales, et pour toute contestation de leur exclusion, les FrançaisEs musulmanEs, ou perçuEs comme telLEs, sont décritEs comme des ennemiEs intérieurEs, comme des dangers pour la République, par un ministre de l’Intérieur qui remet en cause ouvertement l’État de droit. C’est cela l’enjeu, la remise en cause des droits des personnes musulmanes ou perçues comme telles d’exister sur les plans politiques médiatiques et y compris de circuler librement dans l’espace public.

    Il faut y voir une volonté pour certainEs de se positionner très à droite pour de futures élections comme le montre la proposition de loi de Gabriel Attal d’interdire le port du voile pour les femmes de moins de 15 ans. Mais il s’agit également d’un moyen, en vue des prochaines élections municipales, de délégitimer les futurs candidats de la gauche notamment LFI en les accusant d’être proche de frères musulmans. Ce rapport reprend traits pour traits la phraséologie de l’extrême droite, dans un argumentaire qui rappelle les publications antisémites des années 1930 : théorie du grand remplacement, entrisme, séparatisme, etc. Il montre ainsi qu’au cœur de l’islamophobie française il y a non seulement des relents coloniaux mais également une mécanique typiquement conspirationniste.

    L’existence de ce rapport et l’utilisation qu’en fait le gouvernement fait porter une menace sur l’ensemble des musulmanEs ! C’est un symptôme de la fascisation en cours de la France que nous ne laisserons pas faire. Face à cette fascisation, le Nouveau Parti anticapitaliste-l’Anticapitaliste appelle à une réaction unie de l’ensemble des forces politiques, syndicales et associatives afin de lutter non seulement contre les passages à l’acte islamophobes mais aussi contre celles et ceux qui les arment et les légitiment.

  • À Alès, à Montpellier, comme ailleurs, ripostons dans l’unité à la violence de l’extrême droite !

    Vendredi 30 mai, une douzaine de fachos du Bloc montpelliérain (BM) ont attaqué le public, réuni en nombre en ce soir de féria, du Prolé, bar emblématique d’Alès et lieu de sociabilité militante historiquement lié au PCF. Après une première provocation en forme de repérage mercredi soir, les néo-nazis du BM sont revenus vendredi soir pour une action coup de poing avec des gazeuses, blessant une vingtaine de personnes. La Croix-Rouge et le SAMU ont dû intervenir, et un militant cheminot a été hospitalisé en urgence.

    Ce passage à l’acte violent du Bloc montpelliérain fait écho à l’agression d’un syndicaliste par ce même groupe, il y a un an lors de la fête des fanfares à Montpellier. Ce coup de force d’un groupuscule néo-nazi dans la région et ailleurs en France n’est pas le premier et doit nous faire prendre la mesure de la riposte à construire.

    Pendant que le RN se renforce électoralement, le gouvernement reprend la rhétorique de l’extrême droite, et le ministre de l’Intérieur n’hésite pas à remettre en cause l’État de droit. Et, tout en laissant agir impunément les groupes violents comme le Bloc montpelliérain, il compte bien dissoudre Urgence Palestine et La Jeune Garde, ce dernier à la demande du groupe Némésis

    Voilà autant de feux verts pour que les groupes d’extrême droite prennent confiance et passent à l’acte. Macron et ses ministres sont responsables de cette poussée violente de l’extrême droite.

    L’unité, telle est notre arme !

    Nous avons besoin de construire un front unitaire qui se dresse face à la fascisation en cours et tienne tête aux fachos d’où qu’ils viennent, des urnes ou de la rue. Un front qui les empêche d’accéder à de nouvelles positions institutionnelles et qui les fasse reculer. Qui redonne de la confiance à notre camp social en mettant en œuvre des pratiques d’autoprotection de nos événements politiques et de nos lieux de sociabilité, en tissant des réseaux de solidarité, qui puissent contester aux fachos leur occupation de la rue et la tenue de leurs initiatives. Le NPA-l’Anticapitaliste prendra toute sa part dans la construction d’un tel front.

    Le NPA-l’Anticapitaliste apporte tout son soutien aux blesséEs du Prolé et appelle à se joindre au rassemblement qui se tiendra lundi 2 juin à 18 heures, devant la sous-préfecture, à Alès.

  • C’est le retour de la TVA antisociale !

    La TVA sociale est la mesure phare du paquet de mesures d’austérité que François Bayrou va détailler début juillet. En effet, le gouvernement entend sabrer 40 milliards d’euros dans les dépenses sociales pour le budget 2026. L’idée est de faire financer la Sécurité sociale par une hausse de la TVA plutôt que par une hausse des cotisations sociales, c'est-à-dire plutôt que par une hausse des salaires.

    La TVA, impôts sur la consommation et source de la moitié des recettes fiscales de l’État français, est l'impôt le plus injuste qui soit ! En effet, son poids pèse sur les ménages les plus modestes car ils consomment tout leur revenu. Tandis que les ménages les plus riches épargnent une part importante de leur revenu et donc… échappent en partie à cet impôt ! Ainsi, plus le revenu des ménages augmente, plus la part de leur revenu payé en impôt diminue…

    L’enjeu de la mesure n’est pas la justice fiscale et sociale mais la protection du capital. Comme l’a déclaré Bayrou lors de l’annonce de son plan le 27 mai : « les entreprises doivent être mises à l’abri pour le long terme ». La hausse de la TVA est en fait un cadeau fait aux entreprises qui pourront ainsi verser moins de cotisations. Une hausse d'un point de la TVA rapporterait 13 milliards d’euros ? La belle affaire ! Ce sont 13 milliards d’euros qui n’iront pas dans les salaires ! En revanche, la hausse des prix, tout le monde pourra la ressentir en faisant les courses ! 

    Par ailleurs, les exonérations de cotisations sociales coûtent chaque année environ 80 milliards d’euros aux caisses de la Sécurité sociale. Somme qui est compensée, partiellement, par le budget de l’État, et qui constitue autant de recettes en moins pour l’école, la justice, la culture…

    D’autres choix sont possibles. Un point de cotisation sociale en plus rapporte entre 4,8 et 7,6 milliards d’euros ; 1 % d’augmentation des salaires, 4,9 milliards d’euros et 100 000 chômeurEs en moins ferait rentrer 2,4 milliards dans les caisses de la Sécu. L’égalité salariale hommes-femmes rapporterait, elle, 5 milliards d’euros.

    Les syndicats et l’ensemble des salariéEs doivent être vent debout contre ce nouveau vol organisé de notre salaire ! Contre l’étatisation de la sécu et son financement par l'impôt, le NPA-l’Anticapitaliste revendique une Sécu financée intégralement par les salaires et gérée à 100 % par les salariéEs ! Nous devons construire la riposte face à cette attaque contre notre camp social et construire un rapport de force qui permette d'imposer d’autres choix.

  • Arrêt des poursuites : la lutte antifasciste et la solidarité avec les migrantEs ne sont pas des délits !

    Mardi 27 mai, des membres du groupe d’extrême droite fémonationaliste Némésis ont tenté de perturber la tenue du meeting en solidarité des jeunes mineurEs isoléEs de Belleville à Paris. C’est grâce à l’action collective des militantEs sur place qu’elles n’ont pas pu aller au bout de leur action, et que le meeting a pu se tenir.

    Suite à la résistance de nos camarades, elles ont alors annoncé porter plainte. Depuis, deux militants ont été placés en garde à vue au commissariat du 13e arrondissement de Paris. Le premier le jour même, et le second, membre du NPA-l’Anticapitaliste et syndicaliste au SNES-FSU le soir du mercredi 28 mai, sur dénonciation de Némésis en marge d’un meeting contre l’islamophobie.

    Les deux camarades sont toujours en garde à vue à l’heure actuelle.

    Nous exigeons l’arrêt immédiat des poursuites et leur libération : la lutte antifasciste et la solidarité avec les migrantEs ne sont pas des délits ! 

    Face à la montée de l’extrême droite et aux attaques de plus en plus fréquentes de groupuscules fascistes qui n'hésitent pas à s’en prendre violemment à nos luttes et à nos militantEs, nous devons plus que jamais résister ensemble.

    Encore une fois, la police montre les liens étroits de collaboration qui existent entre elle et l’extrême droite. C’était déjà sous la pression de Némésis que Bruno Retailleau avait annoncé la dissolution du groupe antifasciste La Jeune Garde, il y a quelques semaines.

    Nous appelons à un rassemblement de soutien à nos camarades ce jeudi 29 mai à 11h00 devant le commissariat du 13e.

    Montreuil, le 29 mai 2025

    Communiqué unitaire : NPA-l'Anticapitaliste, les sections syndicales SNES-FSU, SN-FO-LC, SUD Éducation, CGT éduc’action du lycée Voltaire à Paris.

  • L’État en croisade contre les musulmanEs...

    Moins d’un mois après le meurtre d’Aboubakar Cissé dans une mosquée, le gouvernement relance une offensive islamophobe sous couvert de lutte contre l’« islamisme politique ». Un rapport sur les « Frères musulmans » alimente cette stratégie en vue des prochaines municipales. Une nouvelle étape dans la fascisation.

    À moins d’un an des élections municipales, l’exécutif lance le fantasme du « frérisme municipal », accusant sans preuves des éluEs, des militantEs et des associations de travailler à une islamisation rampante des institutions locales. En s’attaquant à des acteurs associatifs ou politiques issuEs des quartiers populaires, le pouvoir entend disqualifier toute forme d’organisation autonome et populaire.

    Ce n’est pas un hasard si ce rapport arrive après les attaques contre le CCIE (Collectif contre l’islamophobie en Europe), et dans un contexte où la répression s’abat sur toutes les voix critiques des politiques d’État — en particulier quand elles viennent de personnes racisées. Il s’agit de construire dans l’imaginaire collectif une menace diffuse tapie dans les conseils municipaux, les salles de prière, les associations.

    Fabriquer une menace intérieure

    Ce texte, présenté en conseil de défense, n’a rien d’un travail sérieux : absence de sources, amalgames grossiers, reprises d’idées anciennes, conclusions non démontrées. Il prétend révéler des stratégies d’entrisme dans l’éducation, les services publics ou les médias, mais ne repose que sur des allégations alarmistes. C’est moins un rapport qu’un outil de propagande, conçu pour entretenir la peur et justifier une politique de surveillance généralisée.

    Ce rapport contredit même souvent les résultats des enquêtes scientifiques. Par exemple, un rapport de l’Institut des Hautes Études du ministère de l’Intérieur (IHEMI) publié en mai 2022, fruit du travail d’une dizaine de chercheurEs et de plus de 100 entretiens menés auprès de 32 fédérations sportives, conclut qu’il n’existe pas de phénomène structurel de « radicalisation » ou de « communautarisme » dans le sport associatif en France. Le gouvernement s’est bien entendu abstenu de donner une quelconque publicité à ces constats.

    Une logique complotiste

    La cible n’est pas seulement une organisation précise. C’est tout un pan de la société — musulman ou perçu comme tel — que ce document transforme en corps étranger, en suspect permanent. Sous couvert de neutralité républicaine, l’État continue de fabriquer un ennemi intérieur. Il s’agit clairement d’une offensive complotiste.

    « Ces complotismes représentent le stade ultime de la racialisation, puisqu’ils ne se contentent plus d’altériser la population juive ou musulmane : ils l’élèvent au statut de menace existentielle pour la “civilisation occidentale”. Ce stade de racialisation est essentiel pour justifier des violences physiques à leur encontre, des violences qui se présentent dès lors comme une défense légitime contre un génocide civilisationnel », selon Reza Zia-Ebrahimi, auteur du livre Antisémitisme et islamophobie, une histoire croisée.

    Une fascisation accélérée

    Cette stratégie participe d’une fascisation dont on constate chaque jour l’accélération. L’État ne se contente plus de céder à l’extrême droite : il en épouse les obsessions, les mots, les méthodes. La laïcité est instrumentalisée pour effacer les voix dissidentes, la sécurité devient le prétexte à l’exception permanente.

    En accusant sans preuve, en dissolvant sans procès équitable, en interdisant des expressions, en restreignant les droits, le pouvoir fabrique une société où l’État se pense en guerre contre une part de la population. Face à cette offensive islamophobe menée au plus haut niveau de l’État il faut une riposte unie de toutes les forces de gauche, antiracistes, syndicales et associatives, contre la fascisation en cours.

    Commission nationale antiracisme

  • Moratoire sur les fermetures de maternités ? Et maintenant des actes !

    Le 15 mai, l’Assemblée nationale a approuvé par 97 voix contre 4 un moratoire de trois ans sur les fermetures de maternités de proximité.

    Ce vote, contraire à l’avis du gouvernement, intervient, alors qu’a été rendu public un rapport montrant la hausse de la mortalité infantile en France. Celle-ci est passée de 3,5 décès pour 1 000 enfants nés vivants en 2011 à 4,1 en 2024. Une tendance inverse à celle que l’on constate ailleurs en Europe. La France qui était en 1990 en haut du classement européen pour sa faible mortalité infantile se place aujourd’hui à la 23e place sur 27.

    Scandale sanitaire

    Les causes de cette remontée de la mortalité infantile doivent être analysées et relèvent de facteurs multiples. Les difficultés d’accès aux soins, de la qualité du suivi, de l’augmentation du nombre de « bébés à risque » y jouent certainement un rôle important. La mise en place d’un registre national des pathologies et d’études de santé est une condition pour mieux comprendre et agir.

    Les interventions des parlementaires ont fait le lien entre le scandale sanitaire que révèlent ces chiffres et la politique de fermeture massive des maternités de proximité. En cinquante ans le nombre de maternités a presque été divisé par trois1. Cette hécatombe, justifiée par des arguments de sécurité discutables, est avant tout guidée par les exigences d’un « hôpital entreprise » en quête permanente de « rentabilité ». Les maternités tendent à devenir des « usines à bébés » réduisant l’accouchement à un acte technique dont la « productivité » doit être optimisée, au détriment de son humanité. Quant à la « sécurité » pour la mère et l’enfant, est-elle garantie quand le risque de décès néonatal est multiplié par deux quand le trajet jusqu’à la maternité dépasse 45 minutes ?

    Pas encore gagné

    Le moratoire voté par les députéEs a le mérite d’attirer l’attention sur la régression que constitue la hausse de la mortalité infantile et sur les conséquences de l’affaiblissement et du démembrement de l’hôpital public, que la crise du covid avait déjà mis en lumière. Il ne suffira pas, loin s’en faut, à lui apporter des solutions.

    Rien ne garantit que le texte voté à l’Assemblée « en première lecture » ne s’enlise pas dans les méandres des procédures parlementaires. L’exécutif et la macronie hostiles à ce vote ont déjà montré avec les projets d’abrogation de la réforme des retraites qu’ils avaient de grandes capacités à saboter le vote d’une décision qui ne leur convenait pas.

    Les limites du moratoire 

    Même s’il devait voir le jour, le moratoire n’est qu’une suspension provisoire. Il ne garantit pas le maintien ultérieur d’activité des maternités menacées et encore moins la réouverture des sites déjà fermés. Mais surtout, l’arrêt des fermetures suppose, si on le prend au sérieux, la garantie des moyens pour l’appliquer (présence de personnel formé, budgets).

    Or ces exigences entrent en conflit direct avec l’austérité aggravée annoncée pour les budgets hospitaliers à venir. Les fermetures de lits, de services, d’établissements de proximité est la conséquence des ­politiques d’austérité pratiquées par tous les gouvernements. On ne peut les arrêter sans s’attaquer à ces politiques. Rendre le travail hospitalier attractif par des salaires décents, améliorer les conditions de travail en créant les emplois indispensables est incompatible avec le nouveau tour de vis de 40 milliards annoncé par le pouvoir.

    La nécessaire mobilisation

    Pour réellement mettre en application le « moratoire », il faudrait s’inscrire dans la perspective d’un financement de la santé à la hauteur des besoins. La sincérité de la démarche des députéEs se jugera à leur vote sur le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Sur ce terrain, l’unanimité affichée sur le moratoire risque de ne pas être au rendez-vous.

    Ce n’est pas sur le terrain miné d’un jeu institutionnel que se jouera le maintien ou la réouverture des maternités et hôpitaux de proximité, mais sur celui de la mobilisation sociale unitaire, sans laquelle aucune rupture effective avec l’austérité n’aura lieu. Le vote du moratoire peut servir de point d’appui pour y parvenir, il ne la remplacera pas.

    Commission nationale Santé, Sécu, Social du NPA-A

    • 1. Le nombre des maternités est passé de 1 369 en 1975 à 464 aujourd’hui.
  • Kanaky – Nouvelle-Calédonie : L’extrême droite et l’extrême centre en embuscade...

    Nicolas Metzdof, député membre du groupe macroniste, et Sonia Backés, ancienne secrétaire d’État à la citoyenneté de Darmanin et porte-parole de la droite coloniale, ont mis en échec Manuel Valls dans sa tentative d’arriver à un accord entre les forces politiques locales.

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