Le 5 mai dernier 2025, le criminel de guerre Benyamin Netanyahou et aussi Premier ministre d’Israël a déclaré que la population de Gaza serait « déplacée » vers le sud après que son cabinet de sécurité a approuvé une opération militaire élargie à tout Gaza.
Actualités nationales... - Page 6
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Gaza : Israël, les chariots de Gidéon...
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Contre l’extrême droite, reprenons la rue !
Vox en Espagne, UKIP et Reform UK au Royaume-Uni, AfD en Allemagne, Chega au Portugal, Lega et Fratelli d’Italia en Italie, PIS en Pologne, Javier Milei en Argentine, RN en France, Fidesz en Hongrie, Vlaams Belang en Belgique, FPÖ en Autriche, Parti pour la liberté aux Pays-Bas, tentative inopinée de coup d’Etat institutionnel en Corée du Sud, Bolsonaro au Brésil, et bien entendu Trump 2016 et Trump 2024 : au-delà des situations, rythmes et trajectoires nationales diverses, le cours autoritaire du capitalisme se déploie. Il laboure les régimes bourgeois dits démocratiques depuis la grande crise de 2008. L’extrême-droite fait irruption ou s’impose à petits pas. Elle connaît parfois des reflux, mais consolide partout ses positions… et, de plus en plus, arrive au pouvoir.
Le macronisme ouvre la voie à l'extrême droite
Depuis quelques années, il se dit que le paysage politique français est divisé en 3 blocs de force à peu près égale. Mais la dynamique en cours est celle d’une fusion croissante entre le bloc central néolibéral et le bloc d’extrême-droite capitalisant tranquillement sur cette dérive.
Alternant au pouvoir, les vieux partis de gouvernement n’ont eu pour seul programme que la potion néolibérale, destructrice des acquis sociaux, qui de surcroit précipite le déclin du capitalisme national, loin des promesses bidons du « ruissellement » et de la « politique de l'offre » .
Cette décomposition a accouché du macronisme avec ses vieilles recettes libérales, sa technocratie devenue impuissante avec le démantèlement de l’Etat, sa suffisance de classe outrée, ses gesticulations diplomatiques, son mépris des institutions et la matraque pour toute réponse à la contestation. Canard sans tête, le macronisme incarne cet extrême-centre libéral-autoritaire qui pave le chemin à l’extrême-droite… comme dans les années 30.
Un large bloc bourgeois réactionnaire en fusion
De la droite du PS jusqu’à Reconquête, il mute et tente de trouver un consensus. Sa configuration est encore incertaine dans la perspective de la présidentielle de 2027.
Son centre de gravité se trouvera-t-il dans le macronisme radicalisé par Edouard Philippe ? Dans la résurgence de la vieille droite réactionnaire bourgeoise incarnée par Bruno Retailleau ? Dans l’extrême-droite plébéienne portée par Marine le Pen ?
Les différentes sensibilités s’affrontent, se reconfigurent et s’acheminent de plus en plus clairement vers la fameuse « union des droites » qui seule peut assurer une défaite profonde et durable de la gauche par l’instauration d’un régime illibéral, voire fasciste. La perpétuation d’un capitalisme zombie et écocide est à ce prix.
Reprenons la rue !
Contre les suppressions massives d’emplois dans l’industrie, contre l’islamophobie qui tue, contre l’offensive masculiniste, en soutien aux peuples palestinien et ukranien, il est urgent pour notre camp social de reprendre l’initiative, dans la rue comme dans les urnes, dans l’unité et la radicalité.
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En finir avec la République pourrissante, reprendre la rue !
En se mettant en scène avec différents interlocuteurs, mardi 14 mai sur TF1, Macron a cherché à réinvestir le devant de la scène et à montrer qu’il contrôlait une crise politique qui lui a déjà en partie échappé. En sortant du chapeau des soi-disant référendums, il semble acter que plus rien ne se joue au Parlement. Mais alors d’où peut venir le changement ?
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Lycées professionnels : le bac de l’inégalité et des discriminations...
Avez-vous entendu parler du bac pro ? Non. Et pourtant lundi 12 mai, les épreuves démarraient pour les élèves de terminale professionnelle.
Fruit d’une réforme passée en force, cette nouvelle mouture du bac pro est un pas de plus vers l’inégalité dans le service public d’éducation. Dès son annonce en novembre 2023, le projet a mobilisé une intersyndicale réunissant tous les syndicats de la voie professionnelle avec le soutien de la FCPE. Rejetée le 8 janvier 2024, par le Conseil supérieur de l’Éducation (où siègent les représentantEs des personnels, des usagerEs, parents et élèves et des partenaires de l’État dans l’action éducative), cette « réforme », personne n’en voulait… sauf le gouvernement macroniste. Elle est à rebours même de la manière dont s’est bâtie la voie professionnelle, surtout elle témoigne d’un mépris crasse, tant pour les personnels qui y travaillent que les élèves qui y étudient – très majoritairement issuEs des classes populaires.
Une « réforme » réactionnaire
Dans le fond comme dans la forme, cette nouvelle mouture du bac est un retour en arrière totalement discriminatoire et ségrégatif. Le bac pro avait été créé en 1985 pour augmenter les qualifications professionnelles et atteindre l’objectif des 80 % d’une classe d’âge Bac. C’était un bac en 2 ans après deux ans de BEP, voire de CAP donc une possibilité pour les élèves des milieux populaires orientés pour reproduire la force de travail ouvrière d’accéder aussi à un enseignement plus précis dans les matières professionnelles mais aussi de poursuivre des enseignements généraux. Il y avait-là une « marge d’émancipation » dans un monde scolaire structuré par la sélection.
Le passage au bac en 3 ans – sous prétexte de l’aligner sur le général et technologique – avait été dénoncé par les enseignantEs car il représentait une perte d’une année sur quatre, accentuée par la diminution du volume horaire. Aujourd’hui c’est un tiers de la jeunesse scolarisée dans le secondaire qui l’est en lycée professionnel. Blanquer avait déjà baissé – encore – le nombre d’heures d’enseignements disciplinaires, fragilisant la maîtrise des contenus pour des élèves qui ont besoin de temps et de pratiques pédagogiques adaptées pour surmonter les difficultés de leur parcours scolaire. Cette énième réforme renonce de fait à l’égalité affichée entre les trois voies d’enseignement et clôture la possibilité des élèves de réussir une poursuite d’études en BTS. Et a fortiori en université, ce que Parcoursup rend déjà quasi impossible.
Une « réforme » discriminatoire
Et l’implicite se matérialise dans cette organisation anticipée du bac pro. Alors que les élèves des voies générales et technologiques sont en cours, ceux de la voie professionnelle passent donc leurs épreuves un mois plus tôt que l’an passé. Dans les lycées polyvalents, la majorité des établissements, les cours ne sont évidemment pas suspendus, avec tous les problèmes d’organisation que cela peut générer. Personne aujourd’hui ne sait ce qu’il en est pour plus de 200 000 lycéenNEs. Lorsque Blanquer avait voulu anticiper certaines épreuves du bac général en mars, les programmes avaient été adaptés. Pour le bac professionnel, rien, aucune adaptation. Aux professeurEs de se débrouiller pour faire « ingurgiter » un programme avec quatre semaines de moins. Alors que les élèves des voies générale et technologique ont une semaine de révisions, les élèves de professionnel, ont terminé leurs cours le 9 mai et commencé les épreuves le 12. Comme il reste un mois, on propose aux élèves un « parcours Y » : soit des cours renforcés, soit une période de stage en entreprise, désormais faiblement rémunérée. Un « choix » tout relatif et qui réussit à mettre encore de l’inégalité entre lycéenNEs.
Une gauche digne de ce nom doit non seulement dénoncer cela avec force mais aussi défendre un tout autre projet, émancipé des critères d’employabilités et dédié à la formation d’individus, de leur esprit critique et de leur capacité de délibération. En d’autres termes, travailler à un lycée de l’égalité.
Cathy Billard et Théo Roumier
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Pierre-Edouard Stérin, un argentier au service des extrêmes droites...
Pierre-Edouard Stérin ne se satisfait pas d’être un business angel. Il veut devenir un saint. Peut-être sera-t-il même martyrisé sur son retour d’exil fiscal ? « L’ultra-gauche appelle quotidiennement à sa décapitation » arguent ses conseils pour justifier son absence devant la commission parlementaire sur l’organisation des élections, qui s’inquiète de son influence sur les scrutins à venir.
Début mai, c’est du côté du RN que vient la dénonciation de ses manœuvres. Le RN voit sa main dans un sondage excluant Marine Le Pen, pour diviser leur parti et favoriser les Républicains. Bien que le directeur de sa holding conseille Le Pen et Bardella, Stérin n’est pas en odeur de sainteté auprès de tous les cadres du RN. Au-delà des élections, son projet nous alerte sur les « éco-systèmes » que tissent les extrêmes droites.
Portefeuille d’élus
En 2021, il annonce vouloir « venir concrètement en aide aux plus démunis ». Il lègue sa fortune à son family office pour reverser les dividendes à la bonne cause. Parmi les bénéficiaires, un « acteur majeur de la philanthropie française » qui regroupe fonds de dotation, fonds d’investissement, foncière solidaire et startup studio. On est loin des nécessiteux.
Dernière étage de son plan, Stérin lance une « pépinière de projets métapolitiques » qui allie « les moyens de l’entrepreneuriat, de l’investissement et du conseil », le fameux projet Périclès. Stérin recrute des équipes passées par des cabinets de conseil et des multinationales ou issues de la haute fonction publique, à l’image de cette « élite politique (...) du conseil municipal (...) aux grands ministères en passant par les assemblées parlementaires » que Stérin compte lever.
Le premier investisseur français diversifie son portefeuille politique. Il a ses préférences : plus Retailleau et Ciotti que Bardella et Le Pen. Mais comment ne pas investir dans le RN, malgré une ligne économique qu’il juge pas assez libérale ? Devant la commission parlementaire, le DG de Périclès remarque que leur projet n’est pas inédit : métapolitique et réseautage économique ne sont pas nouveaux. Il se veut même « un rééquilibrage » par rapport à ce dont bénéficieraient les « élus de gauche ».
Travail, famille, écosystème
Stérin n’est pas le seul financeur : citons Chatillon et Loustau, des petits joueurs, ou leur modèle, un autre exilé fiscal issu de la mouvance gudarde, Jean-François Michaud, récemment décédé. D’autres aussi cherchent à constituer « une réserve d’hommes de pouvoir ». Il est peu probable que les Horaces, ce cercle de hauts fonctionnaires et de cadres du privé entourant Marine Le Pen, bousculent la donne malgré leur récente conférence de presse promettant de passer « de l’ombre à la lumière ». Mais ça s’agite ailleurs : pour la formation des candidats aux municipales, avec une agence de communication de l’empire Bolloré ou un nouveau cycle de formation continue de l’ISSEP, l’école de Marion Maréchal.… pour la formation de cadres, avec l’Institut Iliade ou l’Academia Christiana, qui donnent « une épée et une colonne vertébrale pour ensuite, repartir dans son groupe politique, son foyer, ses projets entrepreneuriaux ».
Dans ses Mémoires identitaires, Le Gallou, co-fondateur de l’Institut Iliade, lance un appel : « communautarisez-vous ! », imaginant que des « taches blanches pourraient se rassembler dans une sorte de nouvel empire européen ». Dans le JDD en mars 2025, Stérin déclare : « Je ne crois pas dans un État tout-puissant, je crois dans les personnes, dans les familles, dans les communautés locales, dans les entreprises ».
Des libéraux-conservateurs aux radicaux pourfendeurs du libéralisme, les extrêmes droites en marge du RN partagent un même constat : pour engager des changements profonds, une victoire électorale ne suffit pas, surtout quand le parti en vue est peu militant et faiblement implanté. L’euphorie post-élections européennes de 2024 passée, chacun s’attelle à son propre « écosystème ». Mais leur addition ne constitue pas encore un paysage.
Qui façonnera le paysage ?
Dévoiler leurs plans reste une tâche nécessaire. L’urgence de la riposte doit aussi être pensée à long terme. Il nous faut dépasser la dénonciation du camp d’en face pour poser la question de « nos écosystèmes » suffisamment robustes. Sur les lieux de travail, dans les quartiers populaires et les campagnes, les solidarités sont à renforcer voire à construire. Elles jouent avec la culture, l’éducation, le sport, la santé, l’action sociale... Cette tâche peut se mener, même sans argentier philanthrope.
Commission nationale antifasciste
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Pour des Prides de lutte et de masse !
La saison des « marches des fiertés » commence ce samedi 17 mai, Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie (IDAHOT). Jusqu’au mois de juillet, ce sont des millions de personnes à travers la planète qui défileront pour défendre leurs droits.
Partout dans le monde, les attaques contre les LGBTI+ s’intensifient en suivant le mouvement général de fascisation des bourgeoisies. En Russie, le mouvement LGBTI+ est déclaré « extrémiste » et criminalisé, et l’arrivée au pouvoir de Trump a accéléré la dynamique anti-trans et réactionnaire. Ce dernier met aujourd’hui en péril la lutte contre le VIH à l’échelle mondiale et encourage le génocide à Gaza.
Offensive réactionnaire
Au Royaume-Uni, après une campagne financée par des milliardaires, la Cour suprême a réduit la définition de « femme » à un pseudo « sexe biologique » (que la Cour est bien incapable de définir !). Cette décision acte l’impossibilité concrète pour les personnes trans d’exister publiquement car de nombreux emplois ou lieux de vie nécessitent de passer par des espaces non mixtes (vestiaires, toilettes, etc.) auxquels elles n’ont légalement plus accès.
La France n’est pas épargnée. Les guets-apens et agressions homophobes se multiplient. Bolloré et Stérin attaquent l’Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS). L’accès à la PMA pour touTEs est loin d’être garanti.
La Manif pour Tous est au gouvernement. Ses ministres ont voté contre le mariage pour touTEs, contre la PMA pour les couples de femmes, contre la pénalisation des thérapies de conversion. Certains comme Retailleau ont soutenu la loi du Sénat qui interdit les transitions des mineurEs et leur impose des thérapies de conversion. Ce sont les mêmes qui instrumentalisent les questions féministes et LGBTI+ à des fins racistes, islamophobes.
Et l’extrême droite, grâce à la complaisance des médias et de la macronie, a le vent en poupe et donne le tempo. Elle est raciste, patriarcale, LGBTIphobe. Elle tue comme à La Grand-Combe.
MobiliséEs pour de nouveaux droits
Dans ce contexte, nous devons construire l’unité du mouvement social pour gagner de nouveaux droits sans nous contenter de répondre aux attaques des réactionnaires.
En premier lieu, nous devons nous mobiliser pour gagner le changement d’état civil libre et gratuit, sur simple demande et pour toutes les personnes trans, avec ou sans papiers, comme en Irlande, en Espagne, ou plus récemment en Allemagne ou en Suède. Nous devons aussi gagner l’arrêt des mutilations des enfants intersexes, la PMA vraiment pour touTEs ou le remboursement par la Sécurité sociale des frais de transition.
C’est pourquoi nous prendrons la rue pour porter ces discours de rupture. Rupture avec le capitalisme, qui nous exploite et nous opprime, avec le pinkwashing des grands groupes. Rupture avec l’hétéropatriarcat, ses normes pourries et ses oppressions LGBTIphobes. Rupture avec le racisme d’État, l’islamophobie, le colonialisme et l’impérialisme.
Commission LGBTI+
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Madagascar, victime d’une politique coloniale passée et présente...
Affirmer la présence française dans l’océan Indien, tel était le but du périple d’Emmanuel Macron qui l’a conduit à Madagascar les 23 et 24 avril derniers.
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Macron, un président ami-ami avec l’extrême droite !
En se mettant en scène avec différents interlocuteurs, mardi 13 mai sur TF1, Macron a cherché à réinvestir le devant de la scène avec toujours ses vieilles recettes.
Face à Sophie Binet, il est dans la confrontation et refuse toutes ses propositions ; il hausse même le ton. Face à Robert Ménard, il instaure un vrai dialogue, cherche des accords.
On est habituéEs, Macron n’arrête pas de dérouler le tapis rouge à l’extrême droite. Hier la liste a été longue : soutien à l’interdiction du port du voile dans le sport, durcissement des politiques migratoire et carcérale, plus de droits pour les polices municipales. Il a même validé la proposition de rendre effectives toutes les peines de prison, quitte à louer des places à l’étranger. Parions que pour son ami Depardieu ou ses collègues Le Pen et Sarkozy il n’en sera sûrement pas question.
Macron continue ses mesures antisociales : rien contre les licenciements, rien pour les salaires ; pas de nationalisation d’Arcelor ou Vencorex ; maintien de la réforme des retraites, continuation de la ligne budgétaire basée sur la réduction des dépenses ; remise en cause du statut des fonctionnaires des collectivités territoriales et des hôpitaux. Le seul impôt qu’il envisage d’augmenter, c’est le plus injuste : celui sur la consommation.
À l’écouter son bilan est celui d’un président qui n’a eu que des succès, qui a fait reculer la pauvreté et avancer la démocratie, qui organise des Jeux Olympiques, reconstruit Notre-Dame... Le bilan d’un président qui n’exclut pas un troisième mandat en 2032. Pourtant son bilan est celui du mépris envers les classes populaires et les minorités. Son bilan, c’est celui de la répression, d’un président qui n’avance qu’à coups de 49.3 et de LBD et qui a permis à l’extrême droite de progresser comme jamais.
Un président qui n’a plus ni projet, ni majorité, ni légitimité. Qui se présente comme dernier rempart contre l’extrême droite et « en même temps » lui déroule le tapis rouge et tente de dissoudre la Jeune Garde ; qui affirme condamner les dernières actions de Netanyahou à Gaza et « en même temps » refuse de reconnaître le génocide et soutient la dissolution d’Urgence Palestine.
Nous continuerons à construire les mobilisations contre ses politiques qui aggravent la situation sociale, démocratique et écologique.
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Palestine, Gaza, la Nakba s’intensifie. Que notre solidarité aussi !
Les chiffres de victimes à Gaza ont disparu de l’actualité alors que les morts ne cessent de s’amonceler. Les unEs s’habituent ou sont depuis le départ indifférentEs. Les autres savent que ces informations seules ne peuvent plus transformer l’opinion publique, et encore moins l’action des dirigeants complices.
Rien ne semble pouvoir y faire, malgré 50 000 morts déjà au bas mot, des dizaines de milliers de blesséEs, des familles entières disparues, des hôpitaux détruits et une population déplacée à maintes reprises, affamée, terrorisée, broyée. Ce scandale des scandales ne fait plus événement. Pourtant, le pire est peut-être encore devant nous.
Le maximum de terres avec le minimum d’Arabes
Le gouvernement israélien, à l’initiative du sinistre Smotrich, a récemment endossé une stratégie explicite de conquête coloniale intégrale de Gaza. Ce plan prévoit la destruction complète de Gaza, l’annexion du territoire, l’installation de colonies et l’expulsion massive des PalestinienNEs. Un projet qui relève du nettoyage ethnique pur et simple au sens du droit international, de la déportation massive. Ce projet assumé s’inscrit dans la continuité coloniale du sionisme, fondé sur l’appropriation exclusive de la terre. À quelques jours du 15 mai, la journée de la Nakba, ce plan Smotrich fait écho au plan Daleth qui a orchestré la catastrophe de 1948, avec son lot de massacres, de spoliations et de déplacements forcés, pour nettoyer la zone. De 1948 à 2025, l’objectif est le même : réduire la présence palestinienne du fleuve à la mer.
La famine comme préparatif de l’épuration
La famine organisée est l’instrument de ce plan. Depuis plus de deux mois, plus rien ne rentre à Gaza. Jamais le blocus n’a été aussi impitoyable. Les convois d’aide humanitaire, d’alimentation sont systématiquement bloqués ou bombardés ; les terres agricoles rendues infertiles par les frappes ; les boulangeries et les infrastructures civiles réduites en poussière. Gaza est désormais en proie à une crise humanitaire planifiée. Pour la première fois, on craint le délitement de la société civile gazaouie sous la pression des pénuries. Il s’agit d’une entreprise de déshumanisation méthodique visant à briser jusqu’à la possibilité de résistance. L’objectif n’est pas dissimulé : il s’agit de rendre la vie impossible pour forcer l’exode, d’affamer pour pousser à fuir.
Ici, enfumage et répression
Pendant ce temps, en France, la parole est confisquée. Les voix anticolonialistes sont systématiquement marginalisées. Les soutiens de l’État colonial israélien ont libre antenne, tribunes libres, micros ouverts. À droite, ce sont les apologistes du génocide qui s’expriment à volonté. À gauche, ce sont les voix torturées qui ont la parole, pour dire sur quatre colonnes leur infinie tristesse des dégâts humains tout en défendant Israël et son « droit à se défendre ». Pour mettre au centre du débat la faillite morale d’Israël, pour éviter de parler de structure d’oppression, avec la pseudo-solution à deux États pour éviter d’exiger des droits concrets comme l’égalité des droits et le droit au retour. On pleure une tragédie pour parler de tout sauf de décolonisation et de sanctions pour mettre un coup d’arrêt à l’horreur.
Au lieu d’un sursaut face à la réalité du génocide et à la proclamation ouverte et revendiquée du projet de nettoyage ethnique, les autorités françaises accentuent encore la répression de la solidarité. Après la dissolution de Palestine Vaincra, le projet de dissolution d’Urgence Palestine, les nombreuses procédures pour « apologie du terrorisme », le vote en faveur de la proposition de loi sur l’université visant à museler les mobilisations étudiantes et les voix critiques, tout traduit la volonté de faire taire le soutien au peuple palestinien.
Soutenir le peuple palestinien, c’est refuser le fascisme ici et là-bas
Dans ce contexte, les mobilisations prévues à l’occasion de la journée de la Nakba prennent une importance particulière. Le 17 mai sera un test de résistance face à la fascisation en cours. Il faudra être nombreuxEs, visibles, déterminéEs. Notre devoir est d’enrayer cette machine de mort. D’affirmer que soutenir le peuple palestinien, c’est refuser le fascisme ici et là-bas. De refuser qu’un projet de nettoyage ethnique triomphe dans l’indifférence.
Olivier Lek-Lafferrière
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Contre l’islamophobie, une mobilisation nationale qui appelle des suites...
Samedi 11 mai, plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Paris contre l’islamophobie et les politiques répressives visant les populations musulmanes.