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Actualités nationales...

  • COP30, réagir avant qu’il ne soit trop tard...

    Marquée par l’absence des États-Unis et de plus de la moitié des chefs d’État concernés, la COP30, à Belém du 10 au 21 novembre, est la preuve du recul général sur le front de la lutte contre le dérèglement climatique.

    Dix ans après les accords de Paris, le bilan est sévère. L’objectif des 1,5 °C ne sera pas tenu, la 7e limite qui garantit l’habitabilité de la planète est dépassée : les océans s’acidifient et perdent leur capacité d’absorber le CO₂. La biodiversité qu’ils renferment est menacée. Les événements climatiques extrêmes se multiplient : incendies de forêts, inondations, tornades meurtrières. Plusieurs points de bascule vont être atteints (extinction des récifs coralliens, fonte des glaciers polaires, modification des courants océaniques), ouvrant sur un futur inquiétant et imprévisible.

    Bilan catastrophique, responsables identifiés

    La course effrénée aux profits, aveugle à l’urgence climatique, privilégie les intérêts des plus riches au détriment de l’intérêt général. Trois dossiers majeurs ne seront pas traités à la COP. L’autorisation d’exploiter le pétrole près de l’embouchure de l’Amazone est le symbole de la poursuite des énergies fossiles. Sous la pression de Trump, les négociations internationales pour diminuer les émissions du transport maritime ont été abandonnées. Enfin, les grands noms de l’agro-industrie sont des invités choyés par le président Lula, qui leur a réservé Agrizone, un espace dédié.

    La plupart des gouvernements, l’UE en particulier, poussés par les forces climatosceptiques de la droite et de l’extrême droite, abandonnent progressivement les mesures environnementales. Ils concentrent leurs efforts sur les budgets militaires au détriment des politiques de justice sociale et climatique. Les mesures décisives de prévention qui pourraient limiter les dégâts ne seront pas prises.

    Un mouvement international de résistance s’organise

    La présidence de la COP préfère les 1 600 lobbyistes des fossiles aux représentantEs des peuples autochtones, refouléEs lorsque ils et elles ont voulu présenter leurs revendications. À leur côté, une multitude d’organisations et de mouvements écologistes, syndicaux, féministes et anticapitalistes sont réunis à Belém pour repenser leurs stratégies, coordonner et renforcer les processus de lutte et de résistance. Dimanche, plus de 50 000 manifestantEs ont crié leur colère contre la « COP des lobbyes ».

    Nous devons amplifier ces mobilisations contre les projets écocides, contre l’extractivisme minier et l’agro-industrie, pour défendre le vivant (espèces menacées, forêts, mangroves et zones humides…). Chaque fraction de degré évitée limite la dégradation de nos conditions de vie et la destruction des écosystèmes. Nos luttes s’inscrivent dans un cadre inter­nationaliste évident : les ravages ­environnementaux n’ont pas de frontière.

    Contre notre ennemi commun, le capitalisme prédateur, notre objectif est le même : construire une société de justice sociale et climatique. Nous l’appelons écosocialisme.

    Commission nationale écologie

  • Sahara occidental : Une invasion coloniale sous parrainage impérial...

    Le 31 octobre 1975 s’ouvre une page sombre de l’histoire coloniale contemporaine : l’invasion du Sahara occidental par le Maroc, soutenue militairement et diplomatiquement par la France et les États-Unis. 

    Près d’un demi-siècle plus tard, le vernis propagandiste n’a pas entièrement réussi à masquer ce que fut cette intervention : une véritable boucherie coloniale.

    Une agression soutenue par Paris et Washington

    Le 21 mars 2025, l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, l’a lui-même reconnu publiquement. Lors d’une conférence à Rabat, il admet que « l’armée française a ouvert le feu » sur des colonnes du Polisario, détruites par des avions Jaguar. Un aveu saisissant, confirmant l’implication directe de Paris dans l’invasion.

    Washington n’est pas en reste. Le secrétaire d’État Henry Kissinger s’emploie alors, en coordination avec Rabat, à organiser et légitimer la Marche Noire. En toile de fond : la volonté de récompenser la coopération intense, quoique secrète, entre le Maroc et Israël. Protégé par deux grandes puissances impérialistes, le régime colonial marocain peut avancer sans craindre de conséquences diplomatiques majeures.

    Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte le 6 novembre 1975 la résolution 380, exigeant le retrait immédiat du Maroc. Cette injonction restera lettre morte, sans que cela n’entraîne aucune sanction. 

    Massacres, exode et crimes de guerre

    Dès les premières semaines de l’invasion, ONG, journalistes et Comité international de la Croix-Rouge documentent une longue liste d’exactions commises par les armées d’occupation marocaine et mauritanienne : bombardements chimiques, exécutions sommaires, mutilations, attaques contre des colonnes de réfugiéEs en fuite, sièges de villes entières.

    La Fédération internationale pour les droits de l’homme (FIDH) décrit dès février 1976 des massacres visant « des personnes de tous âges et de toutes conditions », y compris des enfants, exécutéEs pour refus d’allégeance au roi du Maroc. Des mutilations sont rapportées, comme des doigts coupés à des jeunes hommes pour les empêcher de combattre. La ville d’El Aïun se vide à 80 %, tandis que des camps de réfugiéEs sont bombardés.

    L’universitaire américaine Ann Lippert témoigne devant le Congrès de bombardements au napalm entre janvier et février 1976 : selon elle, il existait « une volonté délibérée » des forces d’occupation ­marocaines « d’éliminer » les réfugiéEs.

    Les attaques les plus meurtrières surviennent en février 1976 autour de Guelta Zemmur et Um Dreiga, où les forces d’occupation marocaines bombardent des milliers de civils, utilisant du napalm à plusieurs reprises.

    Le documentaire Enfants des Nuages (2012) diffuse des images d’enfants sahraouiEs mutiléEs, ainsi que des témoignages glaçants. L’un d’eux raconte l’exécution de toute sa famille : soldats marocains pénétrant dans une maison, tirant sur les proches, frappant sa mère enceinte, égorgeant frères et père avant de torturer puis d’enterrer vivant l’enfant dans des ordures. Sauvé in extremis, il rejoint les camps de réfugiéEs algériens.

    Face à ces massacres, l’Algérie est le seul pays à ouvrir ses frontières. Dès janvier 1976, la Croix-Rouge note la fuite de dizaines de milliers de SahraouiEs. Dans les années suivantes, près de 50 000 réfugiéEs, sur les 72 000 habitantEs recenséEs au Sahara occidental en 1974, s’installent dans les camps de Tindouf. Deux tiers du peuple sahraoui se retrouvent ainsi déracinés.

    Un crime colonial impuni

    En chiffres, l’invasion du Sahara occidental, ce sont des milliers de SahraouiEs massacréEs, exécutéEs ou brûléEs par les bombardements chimiques et plus des deux tiers de la population poussés à l’exil. Un demi-siècle après, Rabat continue d’imposer une domination coloniale soutenue par les mêmes puissances occidentales qui ont rendu possible la catastrophe de 1975. Rappeler cette histoire n’est pas seulement un travail de mémoire : c’est une nécessité politique, tant que le peuple sahraoui reste privé de liberté.

    Amel

  • Face aux violences et à l’extrême droite, les femmes luttent pour leurs droits...

    e 25 novembre est la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux minorisées de genre. À cette occasion, des mobilisations ont lieu partout en France le samedi 22 et le mardi 25 novembre. En France comme à l’international, les violences  font système. Mais les femmes luttent et s’organisent pour défendre leurs droits et porter la solidarité avec les femmes du monde entier.

    Dossier réalisé par la commission d’intervention féministe

  • Contre les violences faites aux femmes, manifestons massivement dans la rue et dans l’unité !

    Le 25 novembre est la journée internationale de lutte contre les violences envers les femmes et les minorisées de genre. C’est l’occasion de dire dans la rue, haut et fort, que nous ne nous laisserons pas faire et que nous sommes solidaires de toutes celles qui, dans le monde entier, résistent, se dressent contre les gouvernements autoritaires et se battent pour leur liberté et leurs droits ! 

    Solidarité avec les femmes du monde entier

    Les femmes et les minorisées de genre payent de leur corps le prix fort à l’heure où les guerres impérialistes et les conflits armés s’intensifient. Le viol est massivement utilisé comme arme de guerre au Soudan ou en République démocratique du Congo. Les violences reproductives s’y rajoutent et à Gaza elles participent du génocide, avec la destruction systématique des hôpitaux et maternités. 

    Nous sommes solidaires de toutes les femmes et minorisées de genre, privées de liberté et des droits les plus élémentaires, comme en Afghanistan ou en Iran, ou qui subissent les régressions de leurs droits du fait de politiques réactionnaires et de choix budgétaires antisociaux, comme en Italie, en Argentine, en Tunisie ou aux États-Unis. Mais aussi de celles qui sont contraintes à l’exil, dont certaines sous sous le joug des réseaux de traite de prostitution.

    S’unir face aux violences

    En France, cette année, au 6 novembre, ce sont encore 138 féminicides qui ont été recensés. Chaque année, 153 000 personnes majeures sont victimes de viols et 217 000 d’agressions sexuelles. Toutes victimes d’un système capitaliste patriarcal dont le maintien repose sur un système de domination où la violence est un élément central. Nous continuons de défendre une loi cadre intégrale contre les violences et les moyens qui vont avec.

    Alors que la lutte contre les violences faites aux femmes avait été déclarée grande cause nationale en 2017 par Macron, rien n’a réellement été fait. Le budget du gouvernement Lecornu, soutenu par la droite et l’extrême droite, prévoit des coupes massives dans les budgets sociaux comme dans les services publics et s’attaque à la sécurité sociale. Ces mesures vont aggraver la situation des femmes et vont exacerber les inégalités et les rapports de domination.

    Cette année encore, l’extrême droite, qui constitue une menace majeure pour les femmes et minorisées de genre, cherche à s'incruster dans les manifestations féministes et instrumentalise la lutte contre les violences sexistes et sexuelles à des fins racistes et fémonationalistes. Rappelons-le haut et fort : les racistes et les transphobes n’ont rien à faire dans nos luttes féministes !

    La meilleure réponse est de participer massivement aux mobilisations du 22 et 25 novembre et de travailler à l’unification du mouvement féministe pour la défense de ses revendications propres, des droits des femmes, en solidarité avec toutes les femmes et les minorisées de genre du monde entier ! Toutes dans la rue les 22 et 25 novembre !

  • Palestine : Une semaine dans la France complice d’Israël...

    À Gaza, le cessez-le-feu est un leurre et les PalestinienNEs demeurent sous blocus, dans des conditions qui menacent leur existence. En France, le gouvernement a poursuivi sa complicité avec Israël par tous les moyens, à commencer par la répression des voix solidaires.

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  • L’impasse du jeu parlementaire...

    Mercredi 12 novembre à minuit, l’Assemblée nationale a donc interrompu ses débats sur le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). 

    Le texte, dont la partie dépenses n’a pas été votée, a été transmis en l’état au Sénat. Il inclut le « décalage » de la contre-réforme des retraites, présenté comme une victoire par le PS et les Écologistes tandis que le PCF et LFI dénoncent un vote qui « revient à avaliser la retraite à 64 ans ». Une nouvelle démonstration de l’échec d’une gauche engluée dans le jeu institutionnel où elle n’a le choix qu’entre l’acceptation de l’austérité libérale ou sa ­dénonciation impuissante.

    Une suspension qui n’en est pas une

    Ce qui est présenté comme une concession de la Macronie au PS ne suspend pas la contre-réforme des retraites. Celle-ci continuera de pénaliser celles et ceux qui sont déjà partis depuis 2024 et ne fait que la suspendre pendant 2 ans pour celles et ceux qui partiront entre 2026 et 2028.

    Cette concession, même élargie aux carrières longues, reste très limitée. Elle permettra au mieux aux générations concernées de cesser leur activité quelques semaines plus tôt. Elle a un autre rôle : faire accepter surtout une contrepartie, l’acceptation d’un nouveau tour de vis dans des dépenses sociales déjà très insuffisantes.

    Réduire les dépenses sans toucher aux profits

    Le PS voudrait créer l’impression qu’avec le budget transmis au Sénat, les coupes massives initialement prévues par le gouvernement seraient ­abandonnées. Les votes majoritaires de l’Assemblée nationale ont en effet supprimé quelques-unes des pires « horreurs » du texte initial : taxe supplémentaire sur les mutuelles et mise à contribution des retraitéEs, gel des pensions et des prestations sociales ; doublement des « franchises médicales » ; baisse du plafond du nombre de jours indemnisés pour certaines affections de longue durée (ALD). Une mini-enveloppe supplémentaire de 850 millions d’euros serait accordée aux hôpitaux, qui ont déjà cumulé 3 milliards de déficit en 2024.

    Mais, comme l’a souligné Farandou, ministre du Travail, le texte transmis au Sénat remet en cause la politique ­gouvernementale de « réduction du déficit ». Au lieu de le ramener de 23 à 17 milliards d’euros, il le ferait monter à 24. La conclusion du ministre va donc de soi : « il nous manque beaucoup d’économies que l’on a du mal à faire voter ». C’est ce à quoi vont maintenant s’atteler le Sénat, majoritairement à droite, le gouvernement, le « bloc central », la droite, avec le soutien du RN, tous partisans de réduire les dépenses sans mettre à contribution « nos entreprises », c’est-à-dire les profits.

    Le PS et ses alliés « de gauche » vont donc devoir accepter de nouvelles baisses des dépenses indispensables à la Sécurité sociale s’ils persistent dans leur volonté de ne pas ­censurer Lecornu. Au bout du chemin parlementaire, il n’y aura pour eux d’autre issue qu’une capitulation complète ou un piteux ralliement de dernière minute à la censure.

    L’impuissance du jeu institutionnel

    Mais la dénonciation virulente et justifiée par la LFI des reculs du PS n’offre pas de réelle alternative car elle se cantonne au seul terrain institutionnel : soit la censure pour provoquer des législatives anticipées, soit la destitution de Macron, mais qui a bien peu de chances de se réaliser au vu des rapports de forces au Parlement. Seule la reprise de la mobilisation peut permettre une victoire sociale sur la retraite et les budgets d’austérité et imposer un départ de Macron qui ne profite pas au RN. Mais LFI ne dit ni ne fait rien pour relancer une action unitaire, consacrant exclusivement son énergie à la préparation des élections à venir, en premier lieu des municipales.

    Reprendre le chemin de la mobilisation

    Il n’existe pourtant pas d’autre voie que de renouer le fil des mobilisations sociales. La division et l’inertie syndicale n’aident certes pas, mais les mobilisations à venir — journée internationale contre les violences faites aux femmes du 25 novembre, manifestation nationale pour la Palestine à Paris le samedi 29 novembre et journée de grève appelée par la CGT, la FSU et Solidaires le mardi 2 décembre — peuvent permettre à notre camp social de se mobiliser et de reprendre l’offensive.

    La commission santé sécu social

  • En finir avec la maltraitance des enfants...

    À l’approche du 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux minoriséEs de genre, nous pensons aux enfants victimes. Après une année marquée par les affaires Bétharram et Le Scouarnec, l’appel des 500 mamans du collectif Incesticide, les attaques contre l’EVARS, les travaux de la CIVISE et les révélations liées au juge Durand, ainsi que les luttes des mineurs isolés et le vingtième anniversaire des morts de Zyed et Bouna, la société commence à mesurer l’ampleur des violences contre les enfants.

    En France, 160 000 enfants subissent l’inceste chaque année. Celles et ceux qui témoignent reçoivent rarement aide ou protection. Quand ils cherchent refuge auprès d’adultes, on les traite souvent de menteurEs. Les mères sont suspectées de manipulation, accusées d’aliénation parentale et condamnées si elles refusent d’exposer l’enfant au père violent. Dans les situations de violences conjugales, les enfants sont toujours victimes.

    Les vulnérabilités s’accumulent. Sans papiers, les enfants ne sont pas protégéEs et doivent prouver leur minorité. Deux mille dorment dans la rue. RaciséEs, iels sont cibléEs par les violences policières. Intersexes, iels subissent des mutilations génitales. Trans, iels voient leur transition rendue inaccessible. Pour les enfants en situation de handicap, les aides scolaires sont absentes ou insuffisantes ; les classes adaptées sont impossibles avec des effectifs pléthoriques.

    On refuse aux enfants le droit d’être des enfants, mais cela peut changer : les victimes prennent la parole. Pour mettre fin aux violences et faire valoir leurs droits — vivre en sécurité, être crus et protégés — il faut rompre avec le système de maltraitance et instaurer une écoute bienveillante où les enfants seront respectés et considérés comme autonomes.

    Cela exigera des moyens considérables. Il n’y a qu’une solution : aller chercher l’argent là où il est et se mobiliser — le 20 novembre (Trans Day of Remembrance), les 22 et 25 novembre contre les violences faites aux femmes et aux minoriséEs de genre, et le 2 décembre contre l’austérité.

    Aurélie-Anne Thos

  • Dans l’œil du cyclone...

    La situation en France semble à l’arrêt. Après les manifestations et grèves des 10 et 18 septembre et du 2 octobre, la retraite anticipée de Bayrou et le volte-face de Lecornu (je m’en vais… ou pas), les mobilisations ralentissent. Les organisations syndicales et politiques sont en attente du budget. Le rythme de la rue est calqué sur celui du parlement, laissant un espace politique inespéré à l’extrême droite. Mais les choses peuvent changer rapidement. Nous devons nous y préparer.

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  • Contre les vents mauvais : aller de l’avant...

    Les politiques réactionnaires et d’extrême droite semblent s’imposer sur tout le globe. Dans le même temps, les révoltes massives de la GenZ apportent un souffle nouveau et la confiance dans notre camp social pour reprendre la main. Cela passe nécessairement par des mobilisations massives et déterminées pour en finir avec le capitalisme.

    La marche du monde donne le sentiment de flotter au gré du vent. Au États-Unis, Trump impose sa politique, appuyant un shutdown1 de plus de 40 jours, dont une des conséquence est de ne pas payer ni les fonctionnaires, ni, entre autres, les aides alimentaires (touchées par 1 étatsunien·ne sur 8) et clouant au sol près de 2 700 avions, par manque de contrôleurs aériens. Il n’est pas le seul en jeu sur la scène mondiale. En Palestine, l’armée israélienne a violé 200 fois le cessez-le-feu du 10 octobre, tuant plus de 240 gazaoui·es. Le génocide continue, même si, pour l’instant, la guerre totale semble avoir pris une autre forme (lire l’article de Saralaska, p. 14). En Angleterre, plus de 100 000 personnes ont manifesté contre les migrants le 13 septembre (lire l’article de Thierry Labica, p. 6). Aux Pays-Bas, l’extrême droite perd de peu les élections législatives, laissant le gouvernement à une coalition de centre gauche précaire. Face à cette offensive réactionnaire, des mobilisations massives explosent au Maroc, à Madagascar ou au Népal contre le chômage, la corruption et pour la liberté d’expression. La France est traversée par les mêmes vents contradictoires (lire l’article de Raphaël Greggan et Koldo Mendi p. 4), dont l’issue est incertaine.

    Reprendre le gouvernail en main

    Il est possible d’agir face à cette déferlante. La crise politique que nous traversons est la conséquence directe des crises économique, sociale et écologique mondiale, mais notre camp social a la possibilité de tout changer. Hors des pays impérialistes occidentaux, la jeunesse de la GenZ2 se mobilise contre les politiques austéritaires et liberticides, alors qu’elle n’a jamais connu de victoire majeure. Les mobilisations de septembre et début octobre en France ont montré que notre camp social est capable d’initiatives pour se défendre et affirmer son refus des politiques néolibérales. De notre côté, nous sommes partie prenante de ces initiatives et soutenons l’unité des organisations du mouvement social. Dans ce cadre, nous appelons à une journée de manifestation unitaire le 29 novembre en solidarité contre le génocide en Palestine. Nous soutenons l’appel intersyndical à la grève du 2 décembre. Bref, nous reprenons la rue pour aller plus loin et faire vaciller le gouvernement et le patronat. Cela passera par des grèves massives inscrites dans la durée. C’est à cela que nous nous préparons dès maintenant, dans tous les cadres où nous intervenons.

    Discuter, argumenter et agir

    Le NPA seul n’a pas toutes les clés en main. Nous avançons et discutons de nos propositions largement. Lors de notre 6e congrès, nous avons voté majoritairement des motions antispécistes. Nous ouvrons ce débat dans le dossier de ce numéro (lire les articles de la commission cause animale, de la commission nationale écologie et de Phœbé Mendes pp. 19-28). Nous restons résolument opposés à l’extrême droite, cet élément fait partie de tous nos combats, y compris dans celui de la cause animale (lire l’entretien croisé entre Florence Dellerie et Mathilde Millat p. 29). Nous ne nous contentons pas d’une opposition verbale, mais nous luttons pied à pied contre toutes leurs apparitions (lire l’article de Hafiza b. Kreje et Johnny Alençon, p. 36). Le combat contre le fascisme est au cœur de notre politique et nous appelons à l’unité, dans la rue et dans les urnes, de l’ensemble des organisations de gauche pour lutter contre ce péril mortel. Cependant, dans cette bataille, l’État n’est pas neutre. Comme le constate Michel Frost3, rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseurs de l’environnement, « la violence policière, c’est quelque chose qui est un peu unique en France [...] qui pose de vraies questions de contrôle par les hiérarchies du comportement des gendarmes et des autres membres des forces de l’ordre ». Dans ce numéro, nous revenons sur 20 ans de violences policières depuis le meutre de Zyed et Bouna (lire l’article de Hafiza b. Kreje, p. 33). Convaincu·es de la centralité de l’antiracisme dans la période, nous avons lancé une campagne sur ce sujet dans laquelle nous déclinons notre analyse matérialiste du racisme d’État et contribuons ainsi à notre hauteur aux mobilisations menées par les organisations antiracistes pour en finir avec la police.

    C’est ainsi que nous œuvrons à la mise en branle de l’ensemble de notre camp social pour renverser la vapeur pour construire une société débarrassée de l’exploitation et des oppressions. Ce n’est pas une tâche simple, mais elle est indispensable à la réussite de nos combats. 

    • 1. Aux États-Unis, le shutdown se produit lorsque le Sénat et la Chambre des représentants ne votent pas le budget annuel. La conséquence est l’arrêt immédiat du paiement des fonctionnaires et des aides fédérales, jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé.
    • 2. La génération Z (GenZ) est la génération née entre 1997 et 2012.
    • 3. Jérôme Hourdeau, Sainte-Soline : « le résultat d’une stratégie délibérée de maintien de l’ordre ». Médiapart, 8 novembre 2025.