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Actualités nationales... - Page 54

  • Martinique : Palestine, Kanaky (et Ukraine !), faut-il manifester ?

    Première manifestation depuis la fin décembre (hormis la présence salutaire de Martinique Palestine Solidarité dans les cortèges du 8 mars et du 1er mai), celle-ci s’imposait au moment où la dernière parcelle de la « bande de Gaza » vit les heures les plus douloureuses et dangereuses de toute son histoire. 

    La présence du député européen réunionnais Younous Omarjee (LFI), à peine descendu d’avion, et celle du député de la Martinique Marcellin Nadeau (parti Péyi-a) étaient à cet égard significative.

    Cela n’a pas empêché dans les conversations militantes et même dans les interventions au micro des débats assez répétitifs mais incontournables. Était-il juste d’associer dans un slogan improvisé les causes de la Palestine et de la Kanaky ? (« On tue à Gaza, on tue à Nouméa, c’est le colonialisme qui assassine »). Faut-il manifester pour ces combats lointains alors que nous manquons d’eau, de transports publics suffisants, de mécanismes protecteurs contre le vol de terres… et non de chlordécone dans le sang ?

    Luttes locales et combats lointains : même combat

    Reprenons nos réponses. D’abord, l’opposition des luttes locales au combats « lointains » ne sert pas du tout l’implication dans les combats locaux. Au contraire, elle sert d’alibi facile à celles et ceux qui ne se mobilisent sur rien. En dénigrant le réflexe sain de la révolte contre l’injustice dans quelle que partie du monde que ce soit, on affaiblit la volonté de se rebeller contre les problèmes qui nous assaillent ici et maintenant. Il y a toujours des choix de mobilisations à faire, mais relativiser l’importance cardinale d’une action mondiale contre le crime et le génocide n’est ni moral, ni intelligent, ni efficace.

    Ensuite, les tâches de solidarité internationaliste dans le monde mondialement mondialisé d’aujourd’hui est une aide que l’on se porte à soi-même. Inutile d’insister longuement sur l’exemple de la Kanaky tellement nous sommes confrontés à des problèmes assez semblables : refus obstiné du colonialisme français de respecter la parole qu’il a dû donner dans un moment de grande mobilisation populaire ; entêtement à maintenir la domination coloniale y compris en donnant la main à la recolonisation de peuplement ; incapacité à résoudre les problèmes sociaux, source périodique d’explosions de colère. L’argument vaut aussi, quoique de façon différente pour le cas de la Palestine : que serait le monde, que deviendrait la lutte des peuples pour leur émancipation, le nôtre compris, si le génocide en cours à Gaza arrivait à son horrible terme, si les peuples indignés du monde se révélaient impuissants à arrêter le bras des criminels dans le cas, beaucoup plus connu, plus long et au risque total que l’abominable cas du Rwanda, dont cela dit, nous payons encore le coût au Congo ?

    Autodétermination des peuples et indépendance de classe

    Et même si les choses sont beaucoup plus embrouillées dans le cas de l’Ukraine, que gagneraient les peuples se battant pour leur autodétermination d’une victime du « typique argousin grand-russe » qui règne sur la Russie avec le rêve abominable de reconstruire une « prison des peuples », glorieusement abolie par la Grande Révolution d’octobre 1917 ?

    Dans le monde interconnecté du 21e siècle, où le capitalisme en crise vit des concurrences enragées pour le profit, suscitant des conflits entre États qui sont tous capitalistes (la Chine et la Russie comprises), l’autodétermination des peuples redevient un enjeu capital, plus universel que jamais dans l’histoire. 

    À Gaza, à Nouméa, à Kiev, il est de notre intérêt d’en défendre le principe et la réalité en prenant deux précautions essentielles : garder à l’esprit la conscience précise des différences entre les situations et garder une totale indépendance à l’égard des forces dirigeant les processus de résistance. Surtout, bien entendu, quand il s’agit de forces étatiques qui ne sont pas nos amies, loin s’en faut ! En particulier quand il s’agit de l’Ukraine.

    Groupe Révolution socialiste

  • Dans la rue et comme à la CPI, Netanyahou sur le banc des accusés...

    Après les étudiantEs, les lycéenNEs se mobilisent à leur tour en France en soutien au peuple palestinien, contre l’intervention à Rafah. En cette semaine anniversaire de la Nakba, plusieurs manifestations étaient organisées en particulier à Bruxelles le 19 mai. Mais c’est du côté institutionnel qu’un coup a été porté à la politique de Netanyahou.

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  • Guerre à la drogue : la fuite en avant du gouvernement...

    Deux événements quasi concomitants, la remise du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur « l’impact du narcotrafic en France et les mesures à prendre pour y remédier » et l’attaque sanglante d’un fourgon de l’administration pénitentiaire dans l'Eure, ont replacé la question des drogues illicites sous le feu des projecteurs.

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  • Halte à la répression en Kanaky ! Stop à la recolonisation ! Autodétermination !

    Le 14 mai dernier, le gouvernement français lançait une nouvelle offensive contre le peuple kanak. Après des mois de mobilisations pacifiques, le vote du dégel du corps électoral constitue une nouvelle provocation et confirme la recolonisation du territoire amorcée depuis 2021. Face à la révolte, comme par le passé, l’État français pratique une politique de répression féroce.

    Le soulèvement d’un peuple

    Darmanin a taxé les militantEs indépendantistes de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain), de « voyous », de « mafieux », « non politiques »... C’est un procédé rodé des États impérialistes de criminaliser et disqualifier les coloniséEs. Mais la mobilisation en Kanaky est populaire. Des grèves dans plusieurs secteurs et des opérations de barrages filtrants ont paralysé le pays. Le mouvement est particulièrement fort dans la jeunesse qui se mobilise depuis plusieurs semaines contre cette nouvelle dépossession coloniale, mais aussi contre les discriminations racistes et sociales quotidiennes.

    Trente ans après les accords de Nouméa, les inégalités sont abyssales. À compétences égales, ce sont les métropolitains qui occupent les emplois au détriment des travailleurEs kanaks. Véritable racisme systématique, cette hiérarchisation sociale est totalement revendiquée par les loyalistes qui veulent maintenir cet ordre colonial. Cette « Légalité coloniale, cet “Ordre républicain”, permet toutes les injustices », écrivait le leader indépendantiste kanak Éloi Machoro assassiné en 1985 par le GIGN.

    Une répression coloniale tous azimuts

    La Kanaky est dans la liste des territoires de l'ONU qui sont des territoires à décoloniser. Mais pour l’État français, renoncer à sa colonie, c’est renoncer à 30% des ressources mondiales de nickel, aux ressources maritimes et à la position géostratégique du territoire pour assurer ses opérations militaires. L’Etat français opprime et réprime le peuple kanak depuis plus de 170 ans, tentant de le rendre minoritaire en le diluant toujours davantage dans un corps électoral élargi.

    Quand les manipulations démocratiques ne passent pas, c’est le choix d’une répression féroce qui préside. Couvre-feu, État d’urgence, répression dans le sang, vagues d’arrestations… C’est le vrai visage de l’État colonial qui a déployé un important dispositif de gendarmes, de CRS, du GIGN, du RAID relayé sur place par les milices loyalistes caldoches. L’histoire de la colonisation française en Kanaky est jalonnée de massacres. Les accords de Matignon en 1988, consolidés par ceux de Nouméa en 1998, censés assurer le droit à l’autodétermination du peuple kanak, sont piétinés par Macron. L’État colonial français ne sera jamais l’allié des Kanaks.

    Le combat des Kanaks est celui de tous les oppriméEs

    Face à cette nouvelle provocation du gouvernement français, il faut démonter le discours colonial qui à longueur de médias décrédibilise et délégitime la révolte des Kanaks. Des mobilisations à l’initiative du Collectif Solidarité Kanaky, dont nous sommes partie prenante, sont organisées un peu partout. L’ensemble du mouvement ouvrier et de la jeunesse doit se solidariser avec le peuple kanak pour peser sur notre propre impérialisme.

    Nous exigeons le retrait du projet de loi sur le dégel du corps électoral, la libération des prisonniers politiques, l’abandon des poursuites pour les inculpés, mais aussi le respect du droit à l’autodétermination du peuple kanak avec l’ouverture de discussions pour un processus de décolonisation. Des Kurdes aux Palestinien·nes, la lutte des Kanaks est celle de tous les peuples opprimés dans le monde.

  • La révolution «imminente» et la nécessité des comités de soldats...

    Le 15 mai 1974, dans l’entre-deux tours de la campagne présidentielle, une pétition signée par 100 soldats du contingent était publiée dans « Libération » et « Rouge », quotidien le temps de la campagne présidentielle.
    Retour sur une lutte démocratique au cœur de l’État, « cette bande d’hommes armés » par Robert Pelletier. 

  • Il y a trente ans, la jeunesse et les travailleurs s’unissaient pour antiCIPer...

    En mars-avril 1994, la France connut un printemps agité, en particulier dans la jeunesse. La droite était de retour et, pour lutter – prétendait-elle – contre le chômage, elle voulait autoriser les entreprises à rémunérer à 80 % du Smic les jeunes de moins de 26 ans ayant bac+2 ou moins pour une durée de six mois à un an, renouvelable une fois. En période de récession, la réponse fut sans appel. 

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  • Le 25 mai, toustes ensemble contre le choc des savoirs et pour l’école publique !

    Depuis qu’il a été annoncé en décembre par Gabriel Attal, le « choc des savoirs » provoque l’unanimité contre lui des enseignantEs, des parents et même des personnels de direction. Le 25 mai, la mobilisation doit rebondir.

    Le « choc des savoirs » n’a en effet qu’un seul objectif : accentuer le tri des élèves en fonction de leurs origines sociales. Au-delà des groupes de niveaux, nombre de mesures se mettent en place, notamment en primaire : labellisation des manuels, changement des programmes, évaluations standardisées annuelles, traitement de la difficulté scolaire hors du temps classe...

    La limitation de la liberté pédagogique comme l’évaluation permanente des élèves sont des outils indispensables pour inscrire les enfants dans un parcours de sélection dès leur plus jeune âge. C’est aussi le remplacement de l’éducation par la coopération et l’entraide, le questionnement et la discussion entre pairs et entre générations par la compétitivité, le prêt-à-penser et la soumission à ce qui tombe d’en haut. Bref la « restauration de l’autorité », dernière croisade de Macron et Attal. À cela s’ajoute des mesures budgétaires qui aggravent l’existant et renforcent la dégradation de conditions de travail déjà inadmissibles.

    Un contre-choc qui peine à se mettre en place

    La grève très réussie du 1er février marquait un point de départ intéressant entre d’un côté la défense de l’école publique — et donc des moyens pour qu’elle vive — et de l’autre le rejet du choc des savoirs. Mais le mouvement massif nécessaire pour obtenir un autre budget et une autre politique scolaire n’a pas été à la hauteur. Au-delà des difficultés objectives avec les vacances scolaires, d’autres facteurs ont beaucoup pesé : le manque de matérialisation concrète et immédiate du « choc des savoirs » dans le premier degré et l’absence de plan d’action de l’intersyndicale permettant de se projeter et de travailler le terrain, par exemple. Le tout dans le contexte de la défaite sur les retraites, un quotidien très dur dont les collègues peinent à s’extraire et qui brise les collectifs.

    L’initiative la plus intéressante vient du 93 qui, au-delà de sa spécificité territoriale, a su allier les éléments permettant un mouvement d’ampleur : travail de terrain préalable, unité syndicale, revendications alliant sens du métier et conditions d’exercice, caisse de grève, modes d’actions et calendrier varié… autant d’éléments qui doivent inspirer.

    Rebondir le 25 : une nécessité

    Le 25 mai peut, s’il est abordé correctement, permettre de reconstruire, avec le soutien des parents, le collectif militant nécessaire à la riposte. Ces dernières semaines en effet les réunions publiques et initiatives se multiplient, ce qui montre une disponibilité qui, si elle est minoritaire, n’en est pas moins agissante. Il faudrait donc qu’au plus vite, au-delà de cette date isolée, et surtout en amont de cette dernière se discutent les suites qui intègrent les éléments qui ont fait leur preuve : calendrier d’actions, travail de terrain, revendications claires et unité syndicale. Il n’y aura pas de raccourci pour reconstruire ce que Blanquer et Attal ont si méthodiquement détruit. Pas plus qu’il n’y a de fatalité ! Le 93 l’a montré.

    Antoine Bouyou