Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Communiqués du NPA... - Page 21

  • Génocide en Palestine : la CIJ dénonce la responsabilité d'Israël..

    La Cour Internationale de Justice, a rendu ce vendredi sa décision concernant la plainte déposée par l'Afrique du Sud concernant la responsabilité d'Israël dans le génocide en cour. La CIJ y reconnait que les palestiniennEs subissent un "risque plausible" de génocide par Israël.

    Si on ne se fait aucune illusion sur cet Etat criminel qui n’a eu de cesse de bafouer toutes les décisions des instances internationales prises à son encontre, ni sur la volonté de ses alliés à lui imposer cette décision, l'ordonnance rendue ce jour est un énorme camouflet pour Israël et reconnaît la légitimité de la plainte de l’Afrique du Sud.

    La CIJ a décidé de plusieurs mesures qui visent à prévenir la commission d'actes et discours génocidaires par Israël et qui obligent tous les Etats. Israël a aussi pour obligation de faire entrer l’aide humanitaire à Gaza. Un rapport devra être rendu dans un mois sur le respect des injonctions et pourrait justifier la prise d’autres mesures conservatoires.

    On ne manque pas non plus de critiques envers la cour, qui tout en reconnaissant le risque d'atteinte irrémédiable au droit des palestinienNEs de Gaza, échoue à ordonner un cessez-le -feu, comme elle avait pu le décider contre la Russie en 2022.

    La pression est forte pour Israël qui, malgré les déclarations de ses alliés, n’a pas eu un soutien inconditionnel des juges qui les représentent.

    Si on peut se réjouir de cette victoire symbolique, la décision ne suffira pas pour que le massacre cesse. C’est à nous d’amplifier et maintenir la pression.

    Il faut se servir de ce point d'appui pour exiger de la France des sanctions, comme elle a l'a fait pour la Russie. Elle doit cesser toute livraison d’armes et sa collaboration inconditionnelle au massacre des palestinienEs.

    Comme il est demandé par plus de 300 clubs sportifs palestiniens, nous devons mener campagne et exiger qu'un Etat génocidaire ne puisse pas participer aux prochains jeux olympiques, que la  France demande le retrait de ce pays de la liste de participants et s'engage à ne pas accueillir sa délégation.

    Enfin, le droit international reconnait aujourd'hui que  les marques françaises ne peuvent plus participer à un génocide en cours en soutenant l'armée comme le fait par exemple Carrefour.

  • Souscription : un bilan rassurant mais des difficultés persistantes...

    En récoltant 205 000 euros, le NPA retrouve à peu près le niveau habituel de ses souscriptions passées. Si l’objectif final de 300 000 euros est resté loin devant nous, un plancher a été atteint qui lui permettra d’affronter les prochains mois.

    Malgré des luttes puissantes, variées, prolongées et parfois inédites, l’année 2023 a été très dure pour notre camp social, tant au niveau national qu’international. Et sur le plan financier, les effets de l’inflation ont continué de peser sur tous les budgets... y compris celui du NPA. Dans un tel contexte, le résultat final de la souscription 2023 est donc plutôt rassurant. Nous avons été capables de maintenir notre capacité de collecte habituelle, tant en euros qu’en nombre de donateurs (850). Un grand merci à tous nos donateurs et aux militantEs du NPA qui se sont mobiliséEs.

    Des difficultés qui subsistent

    Cependant, les difficultés financières chroniques du NPA subsistent, et l’année 2024 ne pourra être surmontée qu’en augmentant ses recettes et en diminuant certaines de ses dépenses, surtout immobilières. Par ailleurs, la généralisation de la souscription mensualisée par prélèvement pourrait faciliter sa gestion budgétaire en lissant la collecte de ses dons. Enfin et surtout, nous serons, dans la mesure de nos moyens, de toutes les luttes. Car c’est en développant et pratiquant une orientation la plus juste possible, unitaire et révolutionnaire, au service du mouvement et des intérêts de notre classe, que le NPA saura gagner son respect et susciter des dons.

    Qu’ils rendent l’argent

    Et pour finir, répétons tous en chœur. À Jérôme [Cahuzac] et tous les exilés fiscaux du sport et du show-biz : rendez l’argent ! Bernard [Arnault], Michel-Édouard [Leclerc], Elon [Musk], Jeff [Bezos] et tous les goinfres des places financières : rendez l’argent ! Éric [Ciotti], l’argent public utilisé pour ta mère : tu le rends ! François et Penelope [Fillon], Patrick et Isabelle [Balkany], « c’est pas Versailles ici » : rendez l’argent ! Manu, Bruno, Élisabeth, nos cotisations sociales qui passent dans la poche des patrons, nos impôts employés à soutenir les entreprises, rembourser une dette illégitime, financer les flics, les juges et militaires : rendez l’argent !

    Rendez l’argent ! Rendez l’argent ! Tout est à nous, rien n’est à vous !

  • Plus vite, plus fort !

    C’est le nouveau slogan de Macron pour imposer « le nucléaire à marche forcée ». Exit le ministère de la Transition énergétique. La construction des réacteurs EPR rêvés par Macron sera « pilotée » par un super ministère « de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique ». Un montage fumeux révélateur de l’impasse dans laquelle nous conduit ce gouvernement de menteurs.

    En guise de vœux, Pannier-Runacher, feu ministre de la Transition énergétique, a confirmé le 7 janvier le projet de 14 autres EPR. En 2019, Élisabeth Borne, alors ministre de la Transition écologique, y avait pourtant mis un préalable : la mise en service de l’EPR de Flamanville. Or, il n’est toujours pas opérationnel vingt ans après la décision de sa construction, prise en 2004. C’est un fiasco écologique, technologique et économique, nié par Macron et les adorateurs du nucléaire. Les contre-vérités assénées par les négationnistes du risque nucléaire, des médias complaisants et autres « experts » influenceurs à la solde du lobby font écran à la réalité.

    Macron a tout faux 

    Le projet de loi de « souveraineté énergétique » passera en Conseil des ministres fin janvier. Il supprime tous les objectifs chiffrés de sobriété­efficacité (100 % de bâtiments basse consommation en 2050) et de développement des énergies renouvelables (33 % de la production en 2030) inscrits dans le code de l’énergie. Le seul objectif affiché est le développement du nucléaire : prolongation des vieux réacteurs et 14 EPR. Les énergies renouvelables (EnR), considérées comme « intermittentes », ne sont plus qu’une énergie d’appoint du nucléaire, labellisé « pilotable ». Le titre de la loi est en soi un concentré de désinformation. Une politique énergétique dépendante à 100 % (l’uranium qui alimente les centrales est entièrement importé… comme le pétrole), c’est donc ça la « souveraineté énergétique » ? Fébrile pour ­sécuriser les ­approvisionnements après la débâcle néocoloniale de l’opération Barkhane au Niger en 2022, Macron a multiplié les voyages éclair en 2023 : le 1er mai en Mongolie (projet de mine d’uranium convoité par le groupe Orano), le 1er novembre au Kazakhstan (1er producteur mondial) et en Ouzbékistan ; deux ­dictatures féroces mais pour le coup fréquentables (40 % de l’uranium importé). Quant à l’uranium « recyclé », il est retraité en Russie… malgré l’embargo en vigueur pour invasion de l’Ukraine. Et l’énergie nucléaire est-elle vraiment « pilotable » ? En réalité, c’est l’inverse : avec une disponibilité du parc EDF réduite à 45 % de sa puissance à l’été 2022, c’est plutôt une énergie « intermittente ». Sans débat public, profitant de la toute-puissance jupitérienne, le projet de loi « fixe » un objectif incantatoire de 75 % de disponibilité des centrales nucléaires en 2030. Un taux ridiculement bas au demeurant, bien loin des standards internationaux (autour de 90 %) ! Mais qui en dit long sur l’état de délabrement des centrales en France… et sur la confiance que le gouvernement accorde en réalité à une énergie dont il vante pourtant la fiabilité.

    Fuite en avant

    Pour « fluidifier » les processus, Macron a décidé seul que l’IRSN 1 serait fondu dans une Autorité de sûreté unique sous sa coupe 2. Un député macroniste explique : « L’IRSN se présente de plus en plus en contre-pouvoir » ; on lui reproche « sa proximité avec la société civile, et donc, parfois, avec des militants antinucléaires. » 

    Le 8 février, le projet de loi sera représenté au Parlement. Dans la suite des grèves et manifestations massives 4 qui ont mobilisé en 2023 une majorité des 1 750 salariéEs de l’IRSN, un nouvel appel à la grève a été lancé pour ce jour-là. 

    Cette dérégulation à tout-va inquiète jusqu’aux pro-­nucléaires : « Le nucléaire n’est pas une énergie comme les autres. Les risques […] diffèrent de tous les autres systèmes de production énergétiques connus. Les conséquences de ces risques s’étalent sur des décennies, voire des siècles et ne restent pas localisées à l’épicentre de l’accident […] Bouleverser la régulation d’une filière aussi sensible tout en augmentant drastiquement la montée en charge pourrait être le “en même temps” de trop. » 5 

    Oui, le principal facteur d’accident nucléaire, c’est bien Macron.

    Commission nationale évologie

    • 1. Contrôleur technique des installations nucléaires.
    • 2. Conseil de Politique nucléaire, 3 février 2023.
    • 3. Marianne, du 23 novembre 2023.
    • 4. Voir l’Anticapitaliste n° 650, n° 651, n° 652, n° 654
    • 5. Revue des Deux Mondes, le 15 janvier 2024.
  • EPR : stop ou encore ?

    L’EPR (European Presurized Reactor) n’est rien d’autre qu’un gros réacteur à eau sous pression, similaire aux 56 autres du parc EDF. Les 14 EPR2 (EPR « optimisés ») ont été rebaptisés Evolutionnary Power Reactor.

    En vérité, du marketing pour faire oublier les turpitudes de l’EPR Flamanville : nombreuses malfaçons, coût multiplié par 6 (20 milliards d’euros en 2023), mise en service repoussée à fin 2024, soit douze ans de retard 1.

    EPR saison 1

    Grâce à des dossiers falsifiés cachant des défauts de fabrication connus d’EDF depuis 2007, la cuve défectueuse de l’EPR de Flamanville a été installée dans l’enceinte du réacteur en 2014. Malgré un risque évolutif de rupture de cette cuve non conforme, l’ASN a autorisé en 2020 EDF à remplir la piscine de l’EPR Flamanville de combustible nucléaire pour un chargement du cœur du réacteur en 2022, sous réserve d’un remplacement du couvercle de la cuve en 2024. L’ASN autorisait ainsi EDF à mettre en route l’EPR avec une cuve dérogeant à ses propres normes.

    Pire, depuis 2021, les avaries et arrêts des 3 autres EPR (un en Finlande et deux en Chine) 2 ont révélé un grave défaut de conception de la cuve, qui provoque des vibrations entraînant une rupture rapide des gaines de combustible qui contamine les circuits, mais aussi une perte de contrôle du pilotage de la réaction nucléaire. Informé par des lanceurs d’alerte d’EDF, le laboratoire indépendant CRIIRAD 3 avait alors interpelé l’ASN et EDF, sans obtenir de réponse satisfaisante. Mais en 2022, l’IRSN a confirmé la gravité du problème. Discrètement, en 2023 EDF a retiré les assemblages combustibles des piscines 4. Ils seront remplacés en mars 2024 par des assemblages renforcés produits à l’usine Framatome de Romans-sur-Isère. 

    EPR saison 2

    Pour les EPR2, la recherche de la rentabilité par effet de taille avait conduit EDF à vouloir passer la puissance de 1 650 à 1 750 MW. L’ASN a répondu que les modifications nécessaires « sont de nature à réduire les marges de sûreté. L’ASN n’est donc pas favorable à une telle augmentation de puissance » 5. De plus, pour l’EPR de Flamanville, compte tenu des graves anomalies constatés sur les EPR chinois et finlandais, EDF envisage un fonctionnement entre 25 % et 60 % de sa puissance nominale (moins que les réacteurs de Fessenheim !) et un remplacement accéléré du combustible, avec potentiellement trois fois plus de déchets. À ce stade, l’EPR2 est loin d’être certifié et a fortiori construit. Les travailleurEs du nucléaire eux-mêmes doutent qu’avec la désindustrialisation et EDF en quasi-faillite 6 (que Macron envisage de renflouer en puisant dans les livrets A), la filière ait la capacité technique et les moyens humains pour 14 EPR opérationnels en 2050…

    RTE et Négawatt ont élaboré des scénarios viables sans nucléaire. Le NPA aussi 7, avec deux gisements à exploiter : la sobriété-efficacité et les énergies de flux (EnR) à la place des énergies de stock (fossiles et nucléaire). Cela passe par l’expropriation des groupes de l’énergie sans indemnités ni rachat au sein d’un monopole public et par une révolution dans l’organisation sociale et économique : agriculture, urbanisme, ­transports, services publics…

    Commission nationale écologie

    • 1. Voir l’Anticapitaliste n° 551 du 14 janvier 2021.
    • 2. Voir l’Anticapitaliste n° 574 du 24 juin 2021.
    • 3. Rapport CRIIRAD 15 mars 2023.
    • 4. Ouest-France du 27 octobre 2023.
    • 5. Avis n° 2019-AV-0329.
    • 6. Le Canard enchaîné du 10 janvier 2024.
    • 7. Voir l’Anticapitaliste n° 592 du 25 novembre 2021.
  • « Réarmement civique » : La jeunesse ne se laissera pas museler par Macron !

    Alors que la précarité étudiante reste criante — en témoigne la longueur des files d’attente lors des distributions alimentaires ainsi que les études menées par l’Observatoire de la vie étudiante ou encore le syndicat étudiant Fage —, le président de la République promet à sa jeunesse un « réarmement civique » lors de sa conférence de presse du mardi 16 janvier.

    Alors que 20 % des étudiantes se privent de plus de 3 repas par semaine, l’inquiétude de Macron vise « l’incivilité et la délinquance ». Il n’a pas manqué de mépris et de paternalisme face aux jeunes révoltéEs de juin 2023, en justifiant ces événements par l’exposition aux écrans et à l’ennui, niant toute légitimité à la colère d’une jeunesse stigmatisée et violentée. 

    Des attaques sur l’éducation et les conditions de vie

    Uniformes scolaires, généralisation du SNU, apprentissage obligatoire de la Marseillaise, classes et lycées engagés… La réponse semble claire, la jeunesse doit être contrôlée, muselée. Et pour cause, il ne cesse de l’attaquer. Cette année encore, tandis que l’état des résidences étudiantes se détériore 1 encore et toujours, mettant en danger la santé des étudiantEs, les résidentEs se voient obligéEs de quitter leur domicile durant la période des jeux Olympiques. La réquisition des logements, retoquée grâce à la procédure entamée par le syndicat Solidaires 2 contre la réquisition de 3 000 logements Crous, passe finalement en force grâce au mépris du Conseil d’État. Le problème ainsi balayé, les étudiantEs peuvent se consoler grâce aux deux billets leur donnant accès aux JO, ainsi qu’aux 100 euros de dédommagement. 

    Mais pour ses vœux, le président ne s’arrête pas là. Le niveau des élèves, l’autorité des professeurEs ou encore « force de l’enseignement laïc et républicain » sont des sujets mentionnés comme étant de réels enjeux pour l’année 2024. Pourtant, la réalité des prochains mois c’est la suppression de postes d’enseignantEs, la persistance — voire le renforcement — de fortes inégalités scolaires, et une réforme du lycée professionnel réduisant encore les possibilités d’accompagnement des élèves par leurs professeurEs et augmentant le temps de travail en entreprise. 

    Uniforme, SNU…

    Le gouvernement multiplie les initiatives (obligation de formation 16-18 ans, ­dédoublement des classes de CP et CE1 en zones REP) nourrissant ses prétentions en faveur de l’égalité des chances. L’annonce des expérimentations menées autour du port de l’uniforme scolaire est l’une d’elle. La multitude des dispositifs de ce type apparaissent alors comme des fausses solutions aux inégalités scolaires, participant ainsi au maintien de la position française au sein de l’OCDE. En France, l’écart de réussite scolaire entre les enfants les plus défavorisés et ceux issus des familles les plus riches est parmi les plus importants. L’uniforme est aussi un moyen de contrôler la jeunesse jusque dans la manière de s’habiller, et ce dès le plus jeune âge. La généralisation du SNU est un autre coup de massue contre les jeunes et nos parcours scolaires, petit à petit balayés de toutes perspectives d’émancipation.

    Face à son projet d’ordre, de morale, d’autorité et de mérite, construisons le nôtre, pour une jeunesse qui puisse (se) découvrir, s’émanciper, mais surtout se révolter face à ce vieux monde et à l’ordre établi.

     Jeunesses Anticapitalistes

    • 1. https://www.streetpress.com/sujet/1695630612-etat-abandonne-residences-universitaires-logements-crous-etudiants
    • 2. Sur la base d’un mail du Crous envoyé aux étudiantEs en mai 2023, le syndicat Solidaires avait entamé une procédure judiciaire contre la réquisition de 3 000 logements Crous.
  • Oui, il faut changer radicalement de politique agricole !

    Depuis une semaine, les mobilisations agricoles gagnent la France alors qu’elles sont déjà très fortes en Allemagne et dans plusieurs pays européens. La détresse est réelle et la colère forte. Dégradations de bâtiments de l'État à Toulouse et Carcassonne, blocages d’autoroutes en Occitanie, barrages filtrants, le mouvement s'étend et prend une ampleur nationale, malgré le drame d’aujourd’hui : une agricultrice tuée, écrasée par un véhicule qui a percuté un barrage routier à Pamiers.

    Les barrages de l’A64, en Haute-Garonne, ont trois revendications principales : création d’un fonds d’aide pour les 3500 élevages du sud-ouest touchés par la maladie hémorragique épizootique (MHE) ; mise en place d’une « politique d’irrigation sur le département » pour assurer un partage équitable; baisse du prix du gazole non routier (GNR), carburant des machines agricoles qui a bondi de 0,70 euro à 1,10, voire 1,20 euro le litre.

    La FNSEA, syndicat majoritaire, utilise cette colère pour tenter de faire reculer encore un peu plus les protections environnementales. Comme le gouvernement dont il est l’allié privilégié ou l’extrême droite, la FNSEA incarne un modèle agricole intensif et productiviste, destructeur pour les paysanNes comme pour l’environnement et la santé. L’accaparement des terres par les multinationales, le poids de l’agrobusiness et des centrales d’achat qui tirent les prix d’achat vers le bas, la signature de traités de libre-échange sont les vraies menaces. C’est cette orientation qu’il faut combattre. 

    Les paysanNes sont aux premières loges pour constater les effets du dérèglement climatique, car ielles en sont les premières victimes : inondations, sécheresse, épuisement des sols et des ressources en eau, prolifération de parasites et de maladies.

    Il faut répondre aux revendications des agriculteurs/trices. Cela veut dire changer profondément les politiques publiques agricoles : imposer aux grands groupes des prix plancher et aux banques un moratoire sur les dettes ; favoriser les modèles bio paysans ; développer et soutenir la filière bio. La mise en place de la sécurité sociale alimentaire assurerait une alimentation de qualité pour tous·tes, faciliterait de nouvelles installations, et permettrait une juste rémunération des paysanNes. Une autre agriculture est possible ! Pour cela, il faut rompre avec l’agriculture intensive, productiviste, industrielle, dopée à la chimie. 

  • Contre les provocations pro-israéliennes, soutien à LFI et au POI...

    Ce jeudi 18 janvier, La France insoumise organisait une conférence dans les locaux du Parti ouvrier indépendant en présence de Jean-Luc Mélenchon. Avant que la conférence ne commence, un petit groupe d’individus a tenté d’empêcher l’accès, tous masqués, brandissant des drapeaux israéliens et lançant des slogans de soutien à l’Etat d’Israël.

    Le NPA condamne les provocations de ces quelques individus en défense de la politique de Netanyahou et de l’État d’Israël. Sans doute espéraient-ils faire oublier que 85 % de la population est déplacée à Gaza. Sans doute espéraient-ils que leurs vociférations (« Hamas terroristes, LFI complice », « Israël vivra, Israël vaincra ») couvriraient les quelque 24 000 mortEs dont plus de 10 000 enfants.

    Le NPA apporte sa solidarité à LFI et au POI face à ces disqualifications et intimidations qui trahissent des pratiques antidémocratiques. Comme eux, nous agissons et combattons pour un cessez-le-feu à Gaza, pour l’arrêt des bombardements et des massacres à Gaza et pour le respect des droits des PalestinienNEs.

  • Sainte-Soline : Soutien aux neuf militants scandaleusement condamnés !

    Le NPA est scandalisé par les décisions du tribunal de Niort concernant le procès des neuf de Sainte-Soline. Ainsi, hier mercredi, neuf opposants aux bassines de Sainte-Soline ont été condamnés à des peines allant d'amendes à de la prison avec sursis. 

    Il s'agit à n'en pas douter d'un procès politique contre des militants considérés comme des "écoterroristes", pour reprendre la formulation de Darmanin qui avait donné la ligne à suivre au tribunal. La présomption d’innocence tant défendue par Macron et ses amis s’est muée ici en une présomption de culpabilité pour des militants écologistes et syndicaux. Tout le monde n’a pas la chance d’être ministre ou ancien ministre, comme Dussopt, relaxé le même jour. Justice de classe, justice nulle part… 

    Ces décisions se veulent aussi un avertissement à touTEs les militantEs qui osent défendre le droit à l'eau pour toutes et tous, contre l'agrobusiness, mais également qui luttent contre les projets autoroutiers et autres grands projets inutiles.

    Nous soutenons évidemment ces 9 camarades condamnés et les plus de 200 personnes blessées –  dont certaines ont frôlé la mort – lors de la manifestation du 25 mars dernier.

    Le NPA est partie prenante de tous ces combats et va continuer de l’être, contre un capitalisme qui mène l'humanité à sa perte. C’est pourquoi nous participerons à la mobilisation internationale contre les mégabassines des 20 et 21 juillet dans le Poitou.

  • L’Europe aux prises avec les démons de l’extrême droite...

    C’est d’ores et déjà annoncé aux yeux de nombreux médias, l’extrême droite au Parlement européen, plus précisément le groupe « Identité et démocratie » (ID) dont les deux poids lourds sont le RN français et la Ligue (Lega) italienne, pourrait prendre de l’importance et constituer la troisième force au futur parlement de Strasbourg qui sera élu le 9 juin 2024.

    L’avenir devra dire si cette prophétie se réalise ou non. Une chose est certaine : nombre des partis qui composent le groupe ID, regroupant actuellement 63 eurodéputéEs sur 705 — il pèse donc aujourd’hui moins de 10 % des sièges — ou encore le groupe de droite dure et de droite extrême des « Conservateurs et réformistes européens » (CRE) rival, ont connu d’importantes percées dans leurs pays respectifs, dans la dernière période.

    Percée électorale et gouvernement en Suède, Finlande, Italie, Pays-Bas

    Appartiennent au CRE, notamment, les « Démocrates de Suède » (parti d’extrême droite institutionnalisé après avoir été fondé en 1988 par des néonazis) qui sont entrés dans la majorité parlementaire à la suite des législatives suédoises du 11 septembre 2022. Après avoir obtenu 20,5 %, ils sont devenus le plus fort parti parmi les quatre à droite de l’échiquier politique, mais pratiquent le soutien au gouvernement sans participation ministérielle.

    Deux des partis membres du groupe ID, qui passe pour plus extrémiste que les rivaux des CRE, participent actuellement eux aussi aux gouvernements de leurs pays respectifs, à la suite des législatives tenues en septembre 2022 pour l’Italie et en avril 2023 en Finlande. Il s’agit respectivement de la Lega italienne et des Vrais Finlandais, la première gouvernant avec les « Frères d’Italie » de Giorgia Meloni — autre force issue de l’extrême droite — alors que les deuxièmes participent à un gouvernement avec la droite conservatrice et libérale à Helsinki, d’ailleurs placé sous le signe de l’austérité.

    Une troisième formation membre, le « Parti pour la liberté » (PVV) néerlandais, est sorti grand vainqueur des législatives aux Pays-Bas du 22 novembre 2023 — obtenant 23,5 % des suffrages exprimés et devenant de loin la première force — mais peine à former un gouvernement, à défaut d’alliés en nombre suffisant. Le nouvel exécutif du pays n’a pas encore été formé à l’heure où nous rédigeons ces lignes ; le chef du PVV qui en est aussi le seul membre formel — ce qui évite tout problème de ­démocratie interne —, Geert Wilders, avait tenté de rassurer en déclarant qu’il s’engageait à « respecter la Constitution ». Si une alliance de Wilders avec le parti paysan protestataire BBB (plus ou moins poujadiste, 4,7 % des voix) semble envisageable, d’autres partenaires potentiels, dont la branche dissidente de la démocratie chrétienne de Pieter Omtzigt (lui aussi gagnant du scrutin, avec 12,9 % pour une première candidature), se montrent assez hésitants.

    Enfin, deux partis membres du groupe ID, le FPÖ (« Parti de la liberté d’Autriche ») de 2017 à 2019 et le Parti populaire conservateur d’Estonie pendant quelques mois en 2019, ont appartenu à des gouvernements dans un passé récent, mais sont retournés dans l’opposition.

    L’extrême droite en Autriche et en Belgique aux portes de l’exécutif ?

    Cet état des choses ne devrait pas durer : l’Autriche retournera aux urnes au plus tard à l’automne 2024, soit cinq ans après les législatives du 29 septembre 2019. Ces dernières faisaient suite à la rupture de la coalition entre la droite (ÖVP, Parti du peuple autrichien) et l’extrême droite du FPÖ, consécutive au scandale massif qui avait secoué ce dernier parti, connu sous le nom d’« affaire Ibiza » puisqu’il fut révélé par une vidéo tourné dans cette île espagnole avec deux — désormais anciens — dirigeants du FPÖ. Une coalition, vacillante, entre la droite ÖVP et le parti vert autrichien a été formée, début 2020. Dans le contexte du scandale de l’époque, le FPÖ était d’ailleurs tombé à 16,2 % aux législatives autrichiennes de 2019 avec une perte de – 9,8 %, et à 17,2 % aux européennes de juin 2019. Tout cela relève du passé. Le parti d’extrême droite ­caracole aujourd’hui loin en tête dans les sondages. Ceux pour le prochain scrutin européen le donnent à 30 % pour juin 2024. Les choses sont similaires au niveau national, et Herbert Kickl, ancien ministre de l’Intérieur de l’extrême droite pendant la période gouvernementale de 2017 à 2019, pourrait finir l’année comme futur chef du gouvernement autrichien. Le parti est entré dans deux exécutifs régionaux, en Basse-Autriche et la région de Salzbourg, courant 2023.

    Un autre pays, la Belgique, ira aux urnes le 9 juin 2024 pour ses législatives en même temps que pour les élections européennes. Ces deux occasions devraient marquer le grand retour du parti d’extrême droite Vlaams Belang (« Intérêt flamand ») qui avait été, dans la décennie précédente, été temporairement marginalisé par la montée de la droite conservatrice et nationaliste-flamande à base populaire, la N-VA (Nouvelle alliance flamande). Là aussi, la période la marginalisation n’a connu qu’un temps ; le VB est actuellement coté entre 25 % et 27 % des voix dans la partie flamande du pays, pour les législatives. Et, pire, la N-VA a officiellement annoncé, samedi 13 janvier 2024, qu’elle pourrait former un gouvernement ensemble avec le VB si elle était « encore exclue du prochain gouvernement fédéral ». Dans le contexte actuel, ce ne serait qu’une alliance avec l’extrême droite en plus, en Europe…

    Commission nationale antifasciste

  • L’antimacronisme du RN : une piètre boussole pour unir ses alliées en Europe...

    Le « combat des Serbes est aussi le combat des patriotes européens », déclare le directeur de la fondation Identité et Démocratie sur Radio Courtoisie pour justifier la rencontre entre Marine Le Pen et la vice-présidente de Bosnie-Herzégovine. Ou comment prendre comme modèle les partis ethno-nationalistes aux politiques bureaucratiques, autoritaires, clientélistes et écocides.

    Obsessions du wokisme, de l’islamisation, de l’immigration ou de la décroissance, promotion de la famille, mythe de puissance de la civilisation européenne sont les orientations du RN prétendu parti « de la joie de vivre […] de la science et du progrès […] de la vie et du vitalisme ». Un programme pour lequel Marine Le Pen et Jordan Bardella peuvent compter sur leurs alliés en Europe au moment des élections européennes. Mais c’est surtout contre Macron que le RN axe cette « élection de mi-mandat ».

    Le RN et l’extrême droite au Parlement européen : des patriotes en contradiction

    Pour apparaître comme candidat à l’alternance, il faudrait partir du bilan d’une délégation dont la plupart des observateurs disent qu’elle ne bosse pas. Le groupe mène malgré tout une propagande active, en lien avec l’extrême droite française. Alors que le RN ne produit rien, ses députés européens sont très diserts : conférences, rapports, enquêtes d’opinion, deux revues, cahiers ­thématiques, etc.

    Leur groupe « Identité et Démocratie » (ID) n’a pas les contours d’un super-groupe. Il doit s’affirmer à côté des « Conservateurs et réformistes européens » (ECR), euro-­réalistes et ultralibéraux, dont l’atlantisme n’est pas le fort d’ID. Ces membres restent des alliés, comme Vox, à côté duquel des députés RN sont descendus dans les rues de Madrid en novembre. Pas de rapprochement avec Giorgia Meloni qui a commis l’erreur « d’aller pleurer le secours de l’Union européenne ». Les critiques sur les « propos incantatoires » que la Première ministre italienne n’a pas été capable de mettre en œuvre visent Marion Maréchal qui lorgne vers ECR. Outre le passage obligé chez l’allié historique Matteo Salvini, c’est en Hongrie que se jouent les alliances. Le RN travaille au corps le Fidezs, non inscrit, et Viktor Orban, Premier ministre et prochain président du Conseil européen. Le RN table sur l’arrivée des Portugais de Chega, avec leur slogan « Dieu, patrie, famille et travail », et du PVV hollandais de l’islamophobe Geert Wilders. Certains voudraient passer de « lanceurs d’alerte » à groupe majoritaire. Mais le RN peine déjà à mettre en mouvement ses alliés dont la cohérence interne est faible. La Déclaration des droits des peuples et des nations, lancée par Marine Le Pen et censée « ravir tous les patriotes d’Europe et du monde », n’est même pas traduite. Le RN table sur des alliances ponctuelles pour faire bloc sur des votes symboliques.

    Le RN en quête d’une teinte sociale

    Le RN se servira de la détestation de Macron pour critiquer la légitimité démocratique de l’UE, sans hésiter à dénoncer une « oppression de plus en plus insupportable » et un « impérialisme » s’exerçant sur les pays qui la composent. Ses premières prises de position reflètent un flottement : « européaniser » les thématiques de présidentielle ? Axer sur la dimension civilisationnelle ? Reprendre le clivage des « nationaux contre les mondialistes » ? Mobiliser les « partisans de la puissance » contre les « forces du renoncement » ? Sur cette thématique, Bardella vise le patronat avec son appel à la « sobriété normative ». La teinte sociale de son programme fera pâle figure.

    À nous de faire que son « message d’amour et de vérité » [sic] passe pour ce qu’il est : un verbiage creux, chauvin et xénophobe, dont le projet aggravera l’exploitation sociale, les crises environnementales, la perte des solidarités et la dépossession démocratique.

    Commission nationale antifasciste