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Communiqués du NPA... - Page 25

  • Avec Attal, les paysanNes sont loin du compte !

    Le salon de l’agriculture approche. Le gouvernement a besoin de calmer la colère des agriculteurEs, de les voir remballer tracteurs, lisiers et banderoles. Il a donc lâché des mesures axées sur les « normes », dénoncées par la FNSEA, la Coordination rurale et les Jeunes agriculteurs comme principales responsables de la crise.

    Ainsi, Attal a abondé dans le sens des demandes de diminution du nombre et des exigences des normes. Foin de la loi Egalim ! Haro sur le plan Écophyto ! L’engagement pris pour réduire l’usage des pesticides de 50 % d’ici 2030 a été mis en pause.

    Tant pis, même si cette carotte ne réglera pas le problème du revenu des paysanNEs, un des sujets qui ont déclenché la colère et amorcé la révolte.

    La reculade du gouvernement sur les pesticides a provoqué la colère des ONG. En cause, le remplacement de l’indice NODU (nombre de doses unités) qui ne sera plus le principal indicateur, par l’HRI-1 (indicateur de risque harmonisé, rien que le nom !) fondé sur les quantités de pesticides déversés à l’hectare, minimisant leur toxicité. Par exemple, la levure chimique, pesticide autorisé en bio, comptera davantage qu’un pesticide puissant et toxique mais en moindre volume. L’ONG Générations futures a montré que l’HRI-1 fera passer le plan Écophyto pour une vraie réussite, alors qu’on est loin de l’objectif fixé. Ainsi, de 2011 à 2021, avec le NODU, on a une augmentation de 3 % des pesticides, avec l’HRI-1 on a une baisse de 32 % ! Un enfumage de plus !

    Dans le secteur agricole comme ailleurs, aucune solution économique et sociale compatible avec la lutte contre le réchauffement climatique ne peut émerger d’un système vérolé par la concurrence, la recherche de profits croissants, l’exploitation des ressources et des travailleurEs.

    Pendant ce temps, les exigences immédiates en matière de prix et de revenus pour permettre aux paysanNEs de vivre correctement de leur travail, comme le réclame justement la Confédération paysanne, attendent toujours.

    Commission nationale écologie

  • Défendons les peuples contre les impérialismes !

    Il y a près de deux ans, la Russie lançait une guerre d’invasion brutale contre l’Ukraine. Enchaînant les crimes de guerre, l’armée russe a massacré des civilEs et bombardé massivement des villes ukrainiennes, pour tenter d’intégrer l’Ukraine dans « l’espace » dominé par la Russie…

    Au-delà des millions de réfugiéEs et de déplacéEs, des dizaines de milliers de victimes civiles et de soldats ukrainiennes ont déjà payé le prix de cette guerre. Les annexions illégales et les crimes de guerre se multiplient : russification forcée d’enfants et des territoires occupés, pluies de missiles sur les infrastructures… La Russie de Poutine utilise quant à elle ses prisonnierEs et populations pauvres comme chair à canon.

    Soutenir la résistance populaire ukrainienne

    Nous sommes totalement solidaires du peuple ukrainien. Les troupes russes doivent quitter l’ensemble du territoire ukrainien, et chaque région ukrainienne doit pouvoir faire valoir son droit démocratique à l’autodétermination. Les sanctions économiques doivent être renforcées contre l’oligarchie au pouvoir en Russie, la dette ukrainienne doit être annulée, et le peuple ukrainien doit recevoir des aides financières et les armes pour protéger ses vies, ses infrastructures vitales et ses droits.

    Nous soutenons particulièrement la gauche ukrainienne qui continue à lutter pour les droits sociaux remis en cause par le gouvernement Zelensky, sous la pression des grandes puissances occidentales. Ces politiques néolibérales, mais aussi la répression politique contre la gauche, affaiblissent la résistance populaire ­ukrainienne.

    Combattre le régime ultra autoritaire de Poutine

    En Russie, Poutine emprisonne les opposantEs… quand il ne les assassine pas, comme c’est le cas d’Alexeï Nalvany (même si nous ne partagions pas ses positions nationalistes et racistes, son soutien à l’annexion de la Crimée). Des centaines de ses partisanEs ont été arrêtéEs pour avoir osé manifester leur colère face à cet assassinat.

    Notre solidarité va à celles et ceux qui, au sein de la fédération de Russie, combattent la guerre, la corruption de l’oligarchie russe qui tient les rênes du pouvoir politique et économique, et résistent au régime de plus en plus fascisant de Poutine. C’est le cas de la gauche russe, ainsi que de personnalités comme le politologue et sociologue marxiste Boris Kagarlitsky, condamné à une peine de cinq ans de prison, notamment pour avoir pris ­position contre la guerre en Ukraine.

    De l’Ukraine à la Palestine, l’occupation est un crime

    Les grandes puissances membres de l’OTAN veulent tirer de la guerre en Ukraine le plus grand profit possible et globalement préserver leur « sphères d’influence » sur le dos des peuples. Dans un contexte où la Russie et la Chine contestent l’hégémonie occidentale mais n’y opposent aucune alternative progressiste, la course aux armements et la surenchère militariste, en Ukraine comme ailleurs, sont lourdes de dangers pour ­l’ensemble de l’humanité.

    Il faut dénoncer les discours hypocrites des États-Unis ou de l’Union européenne qui prétendent défendre « la démocratie » en Ukraine contre l’occupation russe… et soutiennent l’État d’Israël dans sa politique génocidaire à Gaza. Ainsi la Cour internationale de justice a souligné le risque de génocide à Gaza, où plus de 30 000 GazaouiEs ont été assassinéEs (dont 70 % de femmes et d’enfants). Et Netanyahou annonce qu’il veut finir le travail à Rafah où 1,8 million de PalestinienNEs sont réfugiéEs dans des ­conditions épouvantables !

    Cela rend d’autant plus urgent et nécessaire de développer concrètement la solidarité : peser sur nos gouvernements pour les forcer à infléchir leur politique (notamment en manifestant le plus massivement possible), participer aux campagnes comme BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions) contre l’État d’Israël ou aux réseaux solidaires de la résistance ukrainienne, aider les populations victimes des guerres, et soutenir les forces de résistance armées et non armées.

  • « Gouvernance nucléaire » : de la fusion à la confusion...

    Le 13 février, le Sénat a voté la « fusion » au 1er janvier 2025 de l’Autorité de sûreté nucléaire (le « gendarme du nucléaire ») et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (le contrôleur technique des installations nucléaires).

    Rebaptisée Autorité indépendante de sûreté nucléaire et de radioprotection (AISNR), elle sera dotée d’une « commission d’éthique et de déontologie ». Histoire de sauver les apparences, car 2 des 5 commissaires à la tête de l’AISNR sont nommés par les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, et les 3 autres par Macron. Ce démantèlement, décidé le 3 février 2023 par Macron dans le huis-clos d’un Conseil de politique nucléaire, est critiqué par les scientifiques et combattu depuis un an par une majorité des 1 650 ­salariéEs de l’IRSN. 

    Combativité intacte des salariéEs

    Ce 8 février, à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFDT-CGC, 700 grévistes de l’IRSN mais aussi de l’ASN, ont remanifesté devant le Sénat, avec une combativité intacte. Le projet de loi doit passer à l’Assemblée nationale à une date indéterminée, situation ubuesque pour ce volet déjà différé de la loi « d’accélération du nucléaire » à la suite de la mobilisation du personnel de l’IRSN. Autre signe de nervosité : du fait de la désindustrialisation rapide du pays, EDF doute de sa capacité technique et de ses moyens humains pour mener à bien le « grand carénage ». Ce projet titanesque vise à prolonger de vingt ans les 56 réacteurs existants, certains atteints de sénilité précoce (vieillissement prématuré des enceintes en béton armé du réacteur et « corrosion sous contrainte » de tuyauteries essentielles à la sécurité).

    Multiplication incontrôlée des risques

    Le Canard enchaîné vient ainsi de révéler qu’EDF a externalisé la gestion de la maintenance prédictive de ses centrales (entretien/remplacement des équipements pour éviter pannes ou accidents) à AWS, filiale de la multinationale US Amazon, laquelle paye 0 euro d’impôt en France. Le contrat (860 millions d’euros) est resté confidentiel sous couvert de « secret des affaires ». Cette loi scélérate permet d’emprisonner des journalistes lanceurs d’alerte pour les contraindre à divulguer leurs sources, mais autorise les industriels à refuser de révéler les polluants toxiques de leurs produits. Elle permet aussi, semble-t-il, de mentir puisque, concernant ce contrat, Bernard Salha, directeur technique d’EDF, a affirmé devant le Sénat : « Je n’ai pas eu cette info […]». L’uranium naturel enrichi en France est importé, et l’uranium retraité en France est enrichi en Russie. Ce contrat avec AWS met à nu le mensonge d’État de la clique macroniste sur la « souveraineté énergétique ». D’autant que le Foreign Intelligence Surveillance Act et le Cloud Act institués sous l’ère Trump imposent aux hébergeurs de données à les communiquer aux autorités US. Par ailleurs, les méthodes vendues par les sociétés de conseil en maintenance reposent sur une logique financière issue des compagnies d’assurances, transposée à l’industrie, mais inadaptée au risque nucléaire. Pire, les données prétendument « sécurisées » sont exposées au piratage et aux cyberattaques des États ou des mafias, comme le prouve le piratage récent des données sensibles de 33 millions d’assurés sociaux hébergées chez un sous-traitant d’Humanis. 

    Commission nationale écologie

  • AOC virée, renforcer la mobilisation pour le droit à l’éducation pour toutes et tous...

    On ne saura jamais dans quelle mesure l’exfiltration d’Amélie Oudéa-Castéra, championne olympique du mensonge et du mépris social contre le ministère de l’Éducation, a retardé le remaniement, repoussé comme dans un mauvais sketch plusieurs fois par jour pendant 4 jours. 

    Ce départ forcé était une baffe pour le tout-puissant Macron, et pour un Attal dont on découvre en vitesse accélérée la morgue et le penchant autoritaire. Après deux jours de grève en une semaine (1er et 6 février), un début de mobilisation lycéenne avec des blocages de certains établissements, la nomination de Nicole Belloubet a été la seule modification à la liste des 15 ministères pré-­affectés. Si on peut apprécier ce premier recul, il est indispensable de mesurer qu’il est le fruit de la crainte d’une extension de la mobilisation du monde de l’éducation… mais pour mieux poursuivre la politique engagée. Et cela même si, ou grâce, au fait que N. Belloubet est la seule personne un peu connue venant du PS à faire son entrée dans la team d’Attal. 

    Vers une dénationalisation de l’Éducation nationale ?

    Les signaux sont là pour le prouver. Le jour même de la nomination de Belloubet au Conseil supérieur de l’Enseignement, les textes du « choc des savoirs » prévoyant la nouvelle (dés)organisation du collège ont été unanimement rejetés par les organisations syndicales de l’Éducation et des parents d’élèves. Cela devient d’ailleurs une habitude un mois après le même rejet du projet de réorganisation de la voie professionnelle. Les équipes gouvernementales montrent à quel point elles méprisent l’opinion des organisations syndicales, même les plus « sages » : FSU, UNSA ­éducation, FnecFP-FO, Sgen-CFDT et FEP-CFDT, CGT éduc’action, SUD éducation, ainsi que les représentantEs des parents d’élèves FCPE. D’autre part, le directeur du cabinet de la nouvelle ministre se trouve être totalement étranger au monde de l’éducation mais juriste spécialiste de la Constitution. Cela fait poindre l’éventualité que ce gouvernement veuille avancer à marche forcée sur des projets de dénationalisation de l’Éducation nationale. Si Belloubet devra mettre son mouchoir sur ses déclarations de 2005 contre les suppressions de postes ou celles de 2016 contre les groupes de niveaux et le port de la blouse au collège, elle pourra en revanche peut-être s’attaquer à la « territorialisation de l’enseignement ». Comme elle le déclarait en 2016 : « Partout les systèmes sont plus décentralisés qu’en France (dans plus des 3/4 des pays, les enseignants sont gérés au niveau local soit par les collectivités soit par les établissements) ; partout les établissements sont plus autonomes. Même lorsqu’elles entrent dans la pédagogie, il ne faut pas craindre cette extension des compétences des collectivités », soit répondre aux injonctions répétées de la Cour des comptes et aux demandes de Pécresse.

    Un mouvement d’ensemble pour s’opposer point par point

    D’où l’enjeu de ne pas lui laisser la moindre latitude et de passer au niveau supérieur de la mobilisation. Pour ce faire, il faut expliquer et dénoncer la cohérence du projet gouvernemental de construction d’une école qui forme les futures élites et dresse les futurEs exécutantEs. Et s’y opposer point par point : combattre les 650 suppressions de postes dans le 1er degré qui aboutiront à l’augmentation du nombre d’enfants dans les classes et la fuite vers le privé des familles qui voudront préserver leurs enfants. Refuser la mise en place du « choc des savoirs » par les groupes de niveaux qui achèvent le collège unique et qui enferment les enfants dans des trajectoires scolaires prédéterminées, largement dépendantes des critères socio-économiques de leurs parents. Défendre l’accès au lycée pour touTEs les élèves. Combattre la réforme de la voie professionnelle qui diminue encore le nombre d’heures d’enseignement des élèves. Refuser que les professeurES aient pour seule mission de trier et d’orienter, au lieu d’enseigner et donner des outils pour s’émanciper des déterminismes et conditionnements sociaux.

    C’est tout l’enjeu des semaines qui viennent. Alors que les préparatifs de la rentrée permettent de prendre la mesure concrète des dégâts, il faut discuter des moyens de les empêcher. Les points d’appui peuvent se trouver dans les éléments de combativité offensive, comme le plan d’urgence défendu dans le 93, pour aller vers un mouvement d’ensemble de toute l’éducation, personnels, élèves et parents, à la hauteur du ras-le-bol et de la colère du monde de l’éducation.

    Commission Éducation nationale du NPA

  • La grève est un droit !

    Les réactionnaires poursuivent leur offensive et profitent du préavis de grève à la SNCF ces prochains jours pour avancer leur idéologie nauséabonde visant à museler les travailleurEs. Ainsi, Éric Ciotti a annoncé vouloir « poser des textes législatifs pour encadrer » le droit de grève, rejoint par Gérard Larcher et les centristes du Sénat qui ont l’intention de déposer une proposition de loi prévoyant d’instaurer jusqu’à soixante jours « pendant lesquels il ne pourrait pas y avoir de préavis de grève ». Et Hervé Marseille, chef de file de l’UDI, de surenchérir que « le droit de grève n’est pas menacé, mais simplement trop utilisé » !

    Les travailleurEs de la SNCF réclament de  leur direction qu’elle honore pleinement les engagements pris en 2022. Financièrement, rien ne l'empêche, puisque grâce à une politique des prix parfaitement opaque et à la fin du statut des cheminots pour les nouvelles embauches depuis 2020, la société ferroviaire a empoché des bénéfices record de 2,4 milliards d’euros en 2022…

    Les cheminotEs – comme tant d’autres travailleurEs (Ubisoft, Safran, Alstom, Bel) – réclament des augmentations de salaires, et pour cela font grève car ce moyen d’action syndicale a prouvé son efficacité. Mais pour Ciotti et compagnie, comme pour les patrons, c’est trop. Au-delà des moyens d'actions, ce sont les revendications qui sont illégitimes à leurs yeux. Ils veulent des travailleurEs dociles qui ne revendiquent rien. 

    Mais quelle indignité de la part de ces sénateurs qui eux n’ont eu qu’à appuyer sur un bouton pour augmenter leurs frais de mandat de 700 euros par mois ! Une augmentation que le président du Sénat, Gérard Larcher, justifiait ce matin même par… le prix de la chambre d’hôtel pendant les Jeux Olympiques ! Quelle indécence, quand 3,6 millions de personnes sont sans abri !

    Les travailleurEs  ne se laisseront pas faire. Partout, et dans l’unité la plus large, le NPA appelle à défendre ce droit constitutionnel qu’est le droit à la grève, sans le rogner. La justice et le droit sont du côté des travailleurEs en grève. La grève est un droit, nous ferons tout pour qu’elle devienne un fait… avec ou sans autorisation, et ce, dès le 8 mars prochain pour la journée de grève féministe.

  • Droit du sol : Mayotte, laboratoire des politiques identitaires et racistes du pouvoir...

    Ce dimanche 11 février, Darmanin s'est rendu à Mayotte pour annoncer vouloir y supprimer le droit du sol par une réforme constitutionnelle. Cette annonce intervient dans un contexte de paralysie de nombreux services de l'État et d'associations de droits humains par des collectifs de citoyenNEs locaux qui propagent ouvertement leur haine envers les exiléEs et leur interdisent l'accès aux besoins les plus élémentaires.  

    Après la promulgation de la loi Darmanin-Le Pen, ce gouvernement ne se cache plus d’être le marchepied de l’extrême droite, et reprend explicitement une partie de son programme. La fin du droit du sol sur l’île reprend la rhétorique identitaire de la droite depuis 30 ans et ouvre la voie à une République à deux vitesses entre celles et ceux qui pourront hériter de la nationalité française et d’autres qui ne pourront jamais y accéder. Naturellement cela permet à Ciotti et Bardella, dans une surenchère xénophobe, de proposer de revenir sur le droit du sol sur l’ensemble du territoire français, ce qui ajoute à un climat sécuritaire et réactionnaire, dans un consensus médiatique préoccupant.

    La fascisation est en marche : tout en se targuant de défendre « les valeurs de la République », Darmanin n’hésite pas à rompre avec les principes d’égalité et d'indivisibilité, ce qui constitue une atteinte fondamentale. Sous l’argumentaire nauséabond de protéger « l’attractivité » du territoire, on voit bien la réalité du régime colonial et raciste de la France à Mayotte, où les MahoraisEs n’ont pas les mêmes droits qu’en métropole, et où les étrangerEs sont stigmatiséEs sans fin.

    Pourtant rien n'est annoncé pour répondre aux besoins réels du département le plus pauvre de France, où 80 % de la population se trouve sous le seuil de pauvreté, et l’eau n’est disponible qu’un jour sur trois.

    A Mayotte comme ailleurs, les frontières extérieures de l'Etat français tuent massivement et servent de prétexte à une politique réactionnaire sans limite au détriment des droits de toutes et tous. Le NPA sera de toutes les mobilisations pour combattre les politiques identitaires et racistes de ce gouvernement.

  • Unité face au gouvernement de combat des riches et à l’extrême droite...

    Il a fallu un mois à Macron et Attal pour compléter leur gouvernement. Le temps de voir si Bayrou accepterait un ministère après avoir été acquitté par la Justice au bénéfice du doute, et de chercher une doublure à Oudéa-Castéra qui indiquait trop clairement que ce gouvernement est bien celui des ultra-riches.

    Le profil des rares nouveaux venus au gouvernement est dans la continuité du macronisme. Marina Ferrari, nouvelle secrétaire d’État au numérique, est la nièce d’un ancien député-maire d’Aix-les-Bains et la cousine de la journaliste Laurence Ferrari. Frédéric Valletoux, nouveau ministre de la Santé, est le fils de l’un des anciens dirigeants de la banque Dexia : journaliste aux Échos, il est depuis vingt ans maire puis député de Fontainebleau. Le gouvernement est celui d’une petite caste de politiciens, dont les familles dominent les conseils d’administration des grandes entreprises et les médias.

    Un gouvernement des privilégiés

    Sur 34 ministres, 17 sont millionnaires, comme le révélait l’Humanité le 12 février, et cela en dépit du fait que la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique n’a pas encore pu éplucher toutes les déclarations. « Un tiers du nouveau gouvernement pourrait être classé parmi le 1 % de Français le plus fortuné ». Rien que ça !

    Nombreux sont les ministres à asseoir leur fortune sur la pierre, puisqu’ils ou elles possèdent cinq à dix propriétés immobilières. Ce qui explique la présence parmi ces nouveaux ministres, de Guillaume Kasbarian, le porte-­parole à l’Assemblée nationale du lobby des propriétaires fonciers. Kasbarian, c’est l’homme de la loi « anti-squat », celle qui permet d’expulser plus facilement les locataires. C’est le député qui a défendu l’habitat insalubre et les marchands de sommeil, celui qui vient de permettre la location des logements d’un volume de 20 m3, avec 1,80 mètre de hauteur de plafond. C’est cet ennemi des associations de défense des locataires et de la Fondation Abbé-Pierre qui est devenu cette semaine ministre du Logement.

    Main tendue à l’extrême droite

    Sans majorité à l’Assemblée, le gouvernement Attal cherche son salut en se tournant vers l’extrême droite, dans la continuité de ce qu’a fait Borne sur la loi immigration. Interrogé sur ses relations avec le RN, Attal a déclaré jeudi 8 février qu’il entendait travailler « avec tout le monde ». Le lendemain, Macron a confirmé cette nouvelle stratégie, en estimant « normal » que son gouvernement puisse discuter avec l’extrême droite.

    Le pouvoir macroniste, qui se présentait comme un rempart face à l’extrême droite est devenu son marchepied. Il emprunte désormais son programme à celui du RN, comme le fait Darmanin en annonçant une révision constitutionnelle pour supprimer le droit du sol à Mayotte.

    Construire une gauche de combat

    La croissance sera plus faible que prévue (plutôt 0,9 % que 1,4 %) et le chômage stagne malgré les mesures coercitives prises contre les bénéficiaires du RSA. La rallonge budgétaire dès mars semble inévitable, le 49.3 aussi. Le chaos néolibéral et la montée de l’extrême droite n’ont rien d’inévitable. Nous pouvons y faire face, en remettant la question sociale au cœur de l’actualité. C’est ce que permet la grève des 17 et 18 février à la SNCF, qui peut être un point d’appui avant la grève des femmes du 8 mars et celle de la fonction publique le 19 mars.

    L’indexation des salaires sur les prix est une nécessité face à l’inflation qui ne recule pas. Il faut mettre fin aux politiques d’austérité budgétaire et réinvestir massivement dans les services publics de santé ou d’éducation. La mobilisation de toutes et tous sera nécessaire.

    Ce front social doit avoir un prolongement électoral portant les revendications du mouvement social. C’est pourquoi le NPA a proposé à La France insoumise de construire une liste capable de rassembler notre camp social aux élections européennes du mois de juin prochain. Contre l’Europe libérale, la gauche doit s’opposer aux libéraux et aux nationalistes, dans les urnes comme dans la rue, pour porter une politique de rupture avec les traités européens, capable d’ouvrir la voie à une alternative anticapitaliste et écosocialiste.

  • Les deux fronts de la guerre de l’école...

    L’éducation fait partie du domaine réservé de Macron, comme il le déclarait le 23 août 2023. Et c’est précisément le lieu où il souhaite mettre en place sa politique d’extrême-centre, qui œuvre à créer deux sociétés distinctes entre les privilégiés et les pauvres et à militariser la société pour maintenir ce nouvel ordre social à tout prix. C’est sur ces deux fronts, en même temps, qu’il nous a déclaré la guerre.

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  • Après le discours d’Attal, réarmons nos luttes pour la santé publique...

    Attal, le Premier ministre, a fait son discours. Entre autres sujets, il a parlé de la santé. Comme le reste, il en a parlé en des termes martiaux, puisqu’il a annoncé « poursuivre le réarmement de notre système de santé ».

    Comme le signale le Collectif Inter-Hôpitaux (CIH), le « désarmement » du système de santé est en cours depuis de nombreuses années. Macron et ses gouvernements n’ont jamais cessé de supprimer des lits. Ils ne sont pas revenus sur la tarification à l’activité (T2A) malgré leurs promesses. Rappelons que depuis son lancement en 2004, ce mode de financement a grandement participé aux dérives de l’« hôpital entreprise », déconnecté des réels besoins des établissements et des patientEs.

    Renflouer la santé publique

    Aujourd’hui la fuite des soignantEs, épuiséEs, contribue au naufrage de la santé publique qui n’a pas besoin d’être « réarmée » mais renflouée.

    Partout en France, les milliers de lits fermés, les services d’urgences « régulés » — quand ils ne sont pas fermés —, les blocs opératoires en sous-­régime par manque de personnel conduisent à des drames et des pertes de chances relayés quotidiennement dans la presse1.

    Attal n’a fait aucune annonce budgétaire. Les centres hospitaliers universitaires (CHU) manquaient d’au moins 1,2 milliard d’euros à la fin 2023, soit trois fois plus qu’en 2022. Que répond Attal à cette situation ? : « Les moyens du Ségur de la santé [n’étaient pas] encore arrivés partout ». Ajoutant que cela changera rapidement...

    Pour qu’il y ait plus de médecins face aux patientEs il pense à obliger les médecins libéraux à effectuer des gardes, en soirée, le week-end, dans leur cabinet, à l’hôpital ou en maison de santé. Évidemment le numerus clausus instauré depuis 1971 pour limiter les dépenses de santé a mécaniquement limité la formation de médecins et a créé des déserts médicaux dans tout le pays. Que ce soit en secteur rural ou urbain.

    Pour lutter contre ces déserts, Attal a annoncé vouloir régulariser des médecins étrangers, sans qui aucun hôpital ne pourrait fonctionner aujourd’hui. Il a même expliqué qu’il allait nommer un émissaire chargé d’aller chercher à l’étranger des médecins qui voudraient venir exercer en France. Rappelons qu’il y a aujourd’hui 18 000 praticiens à diplôme hors Union européenne (PADHUE)… qui seraient inscritEs à une épreuve de vérification des connaissances.

    Par ailleurs, Attal avait promis lors de sa visite au CHU de Dijon de « mettre l’hôpital en haut de la pile » de ses dossiers et un budget hôpital sans précédent l’année prochaine (avec l’annonce des 32 milliards bidon). Quinze jours et une conférence de presse de Macron plus tard, l’hôpital est redescendu en bas de la pile et il ne reste plus que les gadgets organisationnels et punitifs qui ne résoudront rien. Par exemple l’obligation de payer les rendez-­vous non honorés chez le ­médecin, dite « taxe lapin ».

    Attal n’a pas abandonné l’idée de restreindre le droit à l’aide médicale d’État pour les étrangerEs sans-papiers. Et ce, malgré la censure de certains articles de la loi immigration de Darmanin par le Conseil constitutionnel. Il a expliqué que ce serait fait avant l’été, par voie réglementaire.

    Le projet de loi sur l’aide active à mourir sera examiné « avant l’été », avec la promesse de renforcer « considérablement » les unités de soins palliatifs.

    Des luttes d’ampleur nécessaires

    Après ces annonces, la vie des soignantEs et des patientEs ne va pas s’améliorer. Les moyens nécessaires au bon fonctionnement des hôpitaux ne seront pas donnés. Comme le dit le CIH : « Cela constitue une mise en danger avérée des citoyens ». Olivier Milleron qui en est membre enfonce le clou : « On a droit à des mesurettes, des mesures gadget, tout ça reste très anecdotique par rapport à la crise actuelle, aux déficits historiques des hôpitaux [comprendre la sous-dotation budgétaire], aux services d’urgences qui ferment faute de personnels, aux problèmes ­d’attractivité... ».

    Il n’y a donc pas d’autre solution que de renouer avec des luttes d’ampleur menées conjointement par le personnel de santé et la population pour que la santé publique soit pourvue des moyens nécessaires à la prise en charge correcte de quiconque en aurait besoin.

    Dépenser des milliards dans l’armement (de 49,3 milliards d’euros pour le budget militaire en 2023 à 69 milliards en 2030) et diminuer les budgets nécessaires aux soins de la population, au point de compromettre la santé, voire la vie, des malades, c’est un des symboles d’une société en voie de putréfaction.

    Commission santé sécu social