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Communiqués du NPA... - Page 23

  • SEB-Tefal : Déjouer le chantage à l’emploi...

    En y mettant les moyens — bus affrétés et deux jours payés, chantage à l’emploi — la direction de Seb a réussi à entraîner 450 salariéEs du groupe, ainsi que la CFE-CGE et FO dans une manifestation hostile au projet d’interdiction des PFAS (polluants éternels). C’est finalement un projet de loi très tronqué qui a été adopté en première lecture par les députéEs le 4 avril.

    De grandes manœuvres donc pour cacher les responsabilités des entreprises sur l’environnement, la santé publique et l’emploi : Tefal pourra ainsi continuer de produire des poêles contenant des PFAS.

    En brandissant la menace d’une destruction de 3 000 emplois, le PDG du groupe SEB s’oppose à la proposition de loi du député écologiste Nicolas Thierry, visant à interdire la fabrication, l’importation et l’exportation des PFAS. Ces polluants, utilisés notamment pour les revêtements des poêles Tefal, sont dangereux pour la santé humaine, pour l’environnement et pour leur résistance à la dégradation, d’où le terme de polluants éternels. Leur interdiction est donc urgente.

    TétaniséEs par la perspective du chômage

    Dans la manif parisienne du 3 avril, on a vu la pancarte : « L’écologie oui. Nos emplois aussi ! » Or, c’est bien la formulation qui est trompeuse et qui prend en étau les salariéEs. Il ne s’agit pas de choisir entre des emplois et la santé de toutEs (dont celle des travailleurEs d’abord). Ne renversons pas les responsabilités. C’est bien aux entreprises de gérer leur modèle économique dans le respect de la loi, de la santé publique et des citoyenNEs.

    Loin des façades de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises, « normée » par les instances mondiales) business-compatible, il s’agit bien pour nous de soumettre les entreprises à leur responsabilité sur leur environnement naturel et humain, et de rappeler qu’elles sont là pour produire des biens essentiels, et non produire pour maintenir un modèle économique.

    Et les instances représentatives du personnel ?

    « Flagrant délit de non-anticipation », pointe le porteur du projet de loi. Et c’est bien le cas, puisque ces polluants sont connus depuis vingt ans. Dans une perspective plus concrète et immédiate, rappelons par ailleurs que les orientations stratégiques de l’entreprise, tout comme l’introduction de nouvelles technologies, doivent faire l’objet d’une consultation des instances représentatives du personnel. Un premier pied dans la porte pour recadrer les débats au sein des entreprises.

    À travers cette actualité, c’est tout l’enjeu de l’anticipation et de la justice de la transition écologique qu’il faut mettre durablement au centre de nos exigences, une transition juste et sécurisée pour les travailleurEs. La continuité du salaire en sera un élément central qui permettra aux salariéEs de passer d’un emploi « carboné », amené à disparaître, à un emploi compatible avec les enjeux climatiques et donc pérenne.

    L’urgence climatique impose un changement de modèle profond de la société, de notre économie et de nos modes de production. Imposons une transition écologique vers une société non-­capitaliste, vers l’écosocialisme.

    Commission nationale écologie

  • Fonction publique : contre le projet Guerini, pour des augmentations de salaire, mobilisation !

    En déclarant vouloir lever « le tabou du licenciement dans la fonction publique », le ministre Guerini a choisi d’ouvrir par une provocation les pseudo-concertations préalables au dépôt de son projet de loi. Il confirme ce faisant que le texte à venir sera fondamentalement hostile aux agent.es du service public. Mais le cœur de sa contre-réforme n’est pas là, car les dispositions permettant de licencier des fonctionnaires pour insuffisance professionnelle existent déjà. Et si l’État employeur n’en a que peu l’usage, c’est parce qu’il préfère s’affranchir complètement du statut en ayant recours de plus en plus massivement à l’emploi précaire. Ainsi plus d’un agent sur cinq est désormais contractuel.

    C’est d’abord sur la rémunération de celles et ceux qui assurent le service public que le mauvais coup va porter, alors qu’elle a évolué deux fois moins vite que la moyenne des salaires dans le privé au cours des dernières années. Le ministre affirme vouloir « mieux récompenser l’engagement et le mérite par la rémunération ». Mais comment croire à de pareilles déclarations d’intention alors que le gouvernement vient de supprimer 10 milliards d’euros de crédit à la fonction publique, et annonce des coupes plus drastiques encore pour le prochain budget ? Les primes au mérite sont déjà un jeu de dupe : les ratios d’agent.es plus ou moins méritant.es sont déterminés par avance, en fonction des enveloppes budgétaires – méthode d’évaluation d’ailleurs interdite par les tribunaux dans le privé. En donnant plus d’importance à ces mécanismes, au détriment de la progression à l’ancienneté, Guerini veut soumettre les agent.es publics à l’arbitraire des chefs, rebaptisés managers, et casser les solidarités collectives. Les inégalités et discriminations, déjà fortes (les femmes perçoivent une rémunération globale inférieure de 11% à celle des hommes dans la fonction publique), s’accroîtraient encore.

    Comme l’ensemble des travailleur.es, celles et ceux des services publics veulent pouvoir vivre de leur travail. Elles et ils réclament d’être mieux payé.es face à la hausse du coût de la vie, pas que certain.es soient un peu mieux loti.es au détriment de leurs collègues !

    Si Guerini, Attal et Macron veulent réellement désmicardiser la France et la fonction publique (20 % des agent.es sont au SMIC), la solution est simple : dégel immédiat du point d’indice et alignement de son évolution sur celle des prix, augmentation de 300 euros par mois pour toutes et tous. Ces revendications n’ont rien d’irréaliste : la paye des travailleur.es publics allemand.es vient d’augmenter de 340 euros minimum, dans le cadre d’un accord conclu l’année dernière entre l’État, les collectivités locales et les syndicats sous la pression de très fortes mobilisations. C’est la voie à suivre !

    Austérité budgétaire, nouvelle contre-réforme de l’assurance chômage (alors que la précédente vient tout juste d’entrer en vigueur), projet de loi simplification qui vise à réduire encore le nombre de représentant.es des salarié.es et casser les garanties collectives dans le privé, et maintenant casse du statut des fonctionnaires : c’est une offensive d’ensemble contre notre camp social qui se dessine, pour alimenter toujours plus en argent public un système capitaliste à bout de souffle. Le NPA propose donc à l’ensemble des organisations syndicales, politiques et associatives d’y répondre par une mobilisation de notre camp tout aussi globale et coordonnée. Ils ne s’arrêteront que là où nous les arrêterons ! 

  • Un vote à l’Assemblée qui fait écho à la colère paysanne...

    La gauche unie derrière Marie Pochon, députée Les Écologistes, qui présentait la proposition de loi (reprise de celle de LFI retoquée à l’Assemblée en novembre 2023) est passée malgré l’opposition de la majorité, du gouvernement, du RN — qui s’est abstenu — et de la droite absente au moment du vote. 

    Les prix planchers 

    La loi prévoit un prix de vente minimal supérieur au prix de revient pour aboutir à une rémunération deux fois supérieure au smic pour les producteurices. Les prix seraient déterminés par une « conférence publique » dans les filières qui le souhaitent ou sur décision du gouvernement et seraient revus tous les quatre mois. 

    La macronie, gênée aux entournures — car Macron avait fait le malin au Salon de l’agriculture en vantant le mérite des prix planchers — a bataillé contre… en arguant que la loi conduirait à établir « des prix administrés », défavorables à l’importation et à l’exportation. Des arguments qui rejoignent ceux des distributeurs qui voient dans les prix planchers « un frein à la compétitivité », comme le soulignait Thierry Cotillard, président du groupe Mousquetaires-Intermarché. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, se dit « sceptique ». C’est sûr qu’une juste ­rémunération des paysanNEs est moins porteuse économiquement qu’un système exploitant jusqu’à l’os les agriculteurices. 

    En revanche, la Confédération paysanne, la Coordination rurale se disent satisfaites. Comme Greenpeace. De plus, la loi crée un fonds dédié à la transition agro-écologique des exploitations, par le versement de 10 % des bénéfices provenant de la grande distribution, de l’agro-­alimentaire et de l’agrochimie. 

    Interdiction des « polluants éternels »

    Les PFAS ou polluants éternels — ces molécules retrouvées dans les emballages alimentaires, les revêtements antiadhésifs, les cosmétiques, produits ­ménagers — provoquent des perturbations hormonales, de la fécondité, des dérèglements du système immunitaire, des cancers. Après la Convention de Stockholm en 2001 qui prévoyait l’interdiction de certains polluants, les POP (polluants organiques persistants), c’est la première fois que la France vote un texte qui prévoit l’arrêt de la fabrication, de l’importation, de l’exportation, de la mise sur le marché des PFAS. Les députéEs LR et RN ont réussi à en exclure les ustensiles de cuisine (voir page 6 l’article sur Tefal) et se sont abstenuEs. Même si l’on connaît le pouvoir des industriels à contourner les lois pour préserver le business, on peut se réjouir de ce vote. Néanmoins, la vigilance s’impose. Pannier-Runacher n’a-t-elle pas autorisé à pulvériser cinq fois par an, au lieu de deux, les champs de betteraves d’un pesticide (Movento) dont la matière active est le spirotétramate, substance suspectée par l’Union européenne d’être toxique pour la reproduction ? La seule colère paysanne ne suffira pas, nous sommes toutes et tous concernéEs par la transformation écologique de l’agriculture. 

    Commission nationale écologie

  • Les moyens de la police anti-terroriste au service de Lafarge et du béton : soutien aux 17 personnes arrêtées !

    Lundi 8 avril, 17 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue à la suite de la campagne d’actions contre Lafarge et le monde du béton, menée à l’initiative de plus de 200 organisations. Ces arrestations visent l’action d’une centaine de personnes sur un site Lafarge à Val-de-Reuil, dans l’Eure, en décembre dernier… durant une dizaine de minutes. Contrairement à ce qui a été affirmé, aucune séquestration n’a eu lieu lors de cette action.

    Dans la lignée de la répression disproportionnée de Sainte-Soline, comme dans celle qui s’est abattue sur celles et ceux qui résistent aux entreprises de destruction du vivant (mégabassines, A69...), le gouvernement persiste à vouloir anéantir toute résistance, en utilisant les moyens de l’antiterrorisme, de surveillance des militantEs, d’arrestations et de gardes à vue musclées à répétition. 

    Les militantEs du NPA sont dans le collimateur, comme notre camarade Christine, institutrice à la retraite et ancienne conseillère municipale, connue pour son engagement militant de longue date, et un militant du NPA, militant écologiste de longue date.

    Nous appelons à soutenir les personnes arrêtées et mises en cause, et à participer aux rassemblements et manifestations de soutien de ce jour à Rouen, à Levallois-Perret devant les locaux de la SDAT, à Caen, à Nantes, à Reims et à Lyon, ainsi qu'à tous les autres rassemblements qui auront lieu demain et jeudi.

    Ni le béton ni la police ne nous bâillonneront !

  • Santé : Attal l’illusionniste et sa « taxe lapin »...

    Dans un entretien à la presse régionale le 6 avril, le Premier ministre a précisé le contenu de son « plan santé ». Prétendant « obtenir des résultats rapides et concrets pour les Français », Attal tente un numéro d’illusionniste pour détourner l’attention des véritables raisons de la crise du système de santé, des responsabilités du pouvoir dans cette crise, tout en poursuivant et aggravant la politique d'austérité.

    La principale mesure annoncée est la taxe dite « lapin » : une taxe de 5 euros dont devront s’acquitter les malades ne s’étant pas présentés à un rendez-vous médical. Ce dispositif contraindra le patientE à transmettre ses coordonnées bancaires aux plateformes de réservation type Doctolib. En sortant de son chapeau cette « taxe lapin », Attal tente de faire porter sur les malades eux-mêmes la responsabilité de la dégradation de l'accès aux soins, tant à l'hôpital que dans les territoires où les déserts médicaux s'étendent...

    Comme toute mesure punitive de ce type, une taxe de 5 euros n'aura qu'une efficacité limitée. Elle ne pénalisera que celles et ceux, les plus pauvres et précaires, pour qui 5 euros ont une importance. Chez les autres, elle ne fera que renforcer une attitude consumériste vis-à-vis des soins : payer le droit de ne pas venir à son rendez-vous... La responsabilisation des patientEs vis-à-vis des soins ne peut venir que d'une réappropriation démocratique par les usagerEs de leur système de santé et de protection sociale au moyen d'une sécurité sociale autogérée, et d'un système de soins public et gratuit auquel les patientEs sont associés.

    Le but principal de cette « taxe lapin » est bien de détourner l'attention des véritables problèmes qui vont s'aggraver avec le renforcement de l'austérité budgétaire au nom de la prétendue lutte contre les déficits : manque de financement du système hospitalier faute de budgets suffisants, rémunération insuffisante des professionnels, management toxique... Et comme l'a souligné l'association des maires des communes rurales, ce n'est pas cette taxe ou l'accès direct à un spécialiste (autre mesure du plan Attal) qui permettront d'obtenir un rendez-vous sur des territoires... où il n'y a de toute façon plus de généralistes ou de spécialistes !

    Les autres mesurettes annoncées par Attal, comme la possibilité de prescriptions de certains antibiotiques par les pharmaciens ou l'appel à des médecins déjà surchargés et en nombre insuffisant pour assurer la permanence des soins, ne répondent en rien à la gravité de la situation. Quant à la petite augmentation du nombre de médecins formés, elle ne commencera à avoir d'effet que dans 10 ans.

    Les véritables problèmes sont ailleurs : dans le délabrement faute de moyens d'un hôpital où manquent les lits et le personnel, dans l'absence de centres de santé publics et gratuits sur tout le territoire, dans un accès aux soins de plus en plus difficile pour des raisons financières... Le renforcement de la politique d'austérité au nom de la lutte contre les déficits va encore les aggraver. La réponse à l'illusionniste Attal et à son gouvernement ne peut être qu'une mobilisation générale pour faire de la santé une véritable priorité.

  • Le glyphosate, le feuilleton sans fin...

    Rebondissement inattendu le 25 mars dans le dernier épisode de la saga du glyphosate, substance active herbicide à large spectre d’action sur les végétaux : le journal le Monde a obtenu enfin la publication d’un rapport vieux de huit ans et caché par l’Anses.

    Ce rapport insistait sur l’insuffisance des tests et donc s’accommodait mal avec la ré-autorisation de l’herbicide en zones agricoles, forestières et non agricoles, au centre d’une campagne médiatique en 2017 et qui fut votée fin 2023. 

    L’Anses enterre son rapport

    L’Anses, agence sanitaire qui évalue les pesticides en France, a donc enterré un rapport sur le glyphosate en 2016, au motif qu’il aurait fait doublon avec un travail commencé par la Commission européenne sur la toxicité du glyphosate. Faux prétexte car l’Anses a continué à investiguer plusieurs mois après la création du groupe de travail européen. Un doute, peut être ? 

    Quand le Monde a demandé la communication du rapport en 2021, l’Anses a refusé. Le journal a donc entamé une requête devant le tribunal administratif de Melun. L’Anses a fini par publier le rapport... la veille de l’audience ! Pourquoi tant de cachotteries ? 

    Que dit le rapport de l’Anses ?

    Les experts étaient formels : les tests faits par le groupe de travail de la Commission européenne ne sont pas suffisants. Unanimes, ils recommandaient d’utiliser des tests de mutation génique sur des cultures de cellules de mammifères et/ou un test dit « des comètes », in vivo, et pas seulement in vitro, comme la méthodologie européenne le préconise. Ne pas publier le résultat de leurs recherches a donc permis une évaluation moins exigeante de la ­génotoxicité des produits à base de glyphosate, comme l’a rappelé Pauline Cervan, toxicologue de Générations futures : « L’Anses s’appuie toujours sur les recommandations formulées en 2011 par les autorités européennes, alors que ses propres experts assuraient dès 2016 que ce n’était pas suffisant ». Ainsi, les produits comme Credit Xtreme et Gallup 360-K ont pu être autorisés à partir de 2017. 

    De plus, l’Anses invoque des désaccords parmi les scientifiques au sujet d’une étude de chercheurEs portugais en raison d’incertitudes et biais méthodologiques. Cela ne peut justifier de cacher le rapport, puisqu’un scientifique de son groupe a bien constaté « un faisceau de résultats convaincants ­représent[ant] une véritable alerte sur un effet génotoxique induit par différentes formulations ».

    Le glyphosate, une vraie série noire

    Le cinéma a assez duré, le glyphosate doit être interdit ! La protection des populations doit s’appliquer. Aucune institution européenne ne pourra empêcher l’industrie chimique de dicter sa loi, car là n’est pas le but de cette Europe taillée sur mesure pour le capitalisme. Voilà pourquoi, entre autres raisons, il est urgent de bâtir une Europe sortie des traités établis et dictés par la loi du profit qui dessert les peuples et l’environnement. 

    Commission nationale écologie

  • Lycée Ravel : islamophobie et politique sécuritaire, nous ne sommes pas dupes !

    L’affaire d’islamophobie au lycée Ravel ne cesse de prendre de l’ampleur. Le 28 février, un chef d’établissement interpelle violemment une élève de BTS pour lui demander de retirer son sous-hijab, qu’elle enfilait afin de se rhabiller à la sortie du lycée. Alors que la jeune femme doit prendre un moment pour retirer le nœud du bonnet, celui-ci s’en prend violemment à elle au point que des élèves devraient s’interposer pour interrompre le proviseur. Le proviseur a ensuite démissionné, alléguant des menaces qui pèseraient sur sa sécurité. Des menaces bien entendu condamnables.

    Le geste du chef d’établissement est d’abord celui d’un personnel de l’Éducation nationale pour qui les dispositions islamophobes de l’institution scolaire ont paru justifier la violence sur une élève. La légitimation d’une forme d’intolérance à la visibilité de l’islam, par des dispositifs légaux, n’a pas seulement pour effet d’opprimer les mulsumanEs mais aussi d’encourager la violence islamophobe. Nous affirmons notre soutien à l’élève concernée, ainsi qu’à tous les élèves mulsumanEs qui subissent l’islamophobie d’État entérinée par la loi de 2004.

    La médiatisation de cette violence, nécessaire pour dénoncer les conséquences réelles des règlements administratifs discriminatoires, a suscité des réactions outrées parmi les populations visées par l’islamophobie d’État « et d’atmosphère » au quotidien.

    Les menaces sont graves et ne doivent pas être minimisées, elles manifestent des tensions réelles et croissantes qui sont le résultat de la discrimination accrue dans notre pays. Pour autant, il ne s’agit plus de « ne pas faire d’amalgame » mais de refuser l’inversion des responsabilités. Le parallèle qui est réactivé dans les médias avec l’assassinat de Samuel Paty est intolérable car il représente une instrumentalisation de sa mort pour silencier la dénonciation de l’islamophobie. Invitée à réagir à la mise en retrait du proviseur, la jeune fille agressée s’est dit « désolée pour lui ». Elle n’est pourtant en rien responsable des menaces, venant d’individus des Hauts-de-Seine, sans lien avec elle. Une fois encore, les musulmanEs, même victimes d’oppression, sont somméEs de se solidariser avec leurs agresseurs.

    Depuis le début du mois de mars, l’escalade islamophobe est insoutenable : le soutien de la classe politique, du PS à l’extrême-droite, au chef d’établissement manifeste l’aggravation de la cécité islamophobe dans notre pays. Une étape est franchie par le Premier ministre, Gabriel Attal, qui non content d’avoir intensifié la pression islamophobe avec l’interdiction des « signes religieux par destination » et non plus seulement « ostentatoires », c’est-à-dire visibles, affirme porter plainte contre l’adolescente pour « dénonciation calomnieuse ». La ministre de l’Éducation, Nicole Belloubet, y ajoute la mise en place de « d'une force mobile scolaire » pour « soutenir » les chefs d’établissement dans leur mission islamophobe.

    Nous dénonçons la réaction sécuritaire et raciste du gouvernement Attal et nous nous opposons à cette transformation de l’Éducation nationale en institution idéologique dont la priorité selon le gouvernement est l’application de lois islamophobes. Nous affirmons notre soutien aux élèves discriminéEs, aux enseignantEs et personnels d’éducation qui luttent pour une société libre d’oppressions et s’opposent à la mise au pas raciste du service public.

  • Contre le « choc des savoirs », le bloc des solidarités !

    L’intersyndicale éducation (CGT Éduc Action, FO, FSU, Sud Éducation et localement des sections de l’UNSA et de la CNT avec le soutien de la FCPE) appelait à la grève mardi 2 avril contre la mise en œuvre du « choc des savoirs » et sa concrétisation : le tri des enfants de la maternelle jusqu’au lycée.

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  • Non aux expulsions des Kurdes !

    Hier, Firaz Korkmaz, jeune militant kurde de 24 ans réfugié en France a été livré à ses bourreaux par l'État Français. Firaz avait fui la répression en Turquie (menaces, torture, prisons...) et avait demandé l'asile en France. Après quelques jours en CRA, c'est ligoté, bâillonné et menotté, qu'il a été embarqué de force dans un avion pour la Turquie, et ce malgré les risques de torture et de prison qu'il y encourt. Firaz a été incarcéré immédiatement après son arrivée à Istanbul.

    Le NPA salue les militantEs qui ont tenté d'empêcher son expulsion hier à l'aéroport.

    La répression brutale et sanglante dont sont victimes les Kurdes en Turquie n'est pas un secret.

    Au-delà de cette violation du droit international, l'État français se déshonore une fois de plus par sa complaisance avec les pouvoirs autoritaires. Alors que les milices fascistes turques des "loups-gris" tentent d'incendier des maisons de familles kurdes en Belgique et qu'Erdogan bombarde le Kurdistan depuis des mois avec le silence complice mais surtout avec les armes de l'OTAN, Macron et Darmanin se plient aux exigences d'Erdogan.

    Cette expulsion intervient dans un contexte préoccupant. Partout en Europe des militant•es kurdes sont expulsé•es vers la Turquie, notamment en Suède après qu'Erdogan ait fait de l'extradition des Kurdes la condition de la levée de son veto à l'élargissement de l'OTAN à la Suède.

    Le peuple kurde s'est honoré dans la lutte contre Daesh et ses anciens alliés de l'OTAN l'ont bien vite oublié. La France doit accueillir et protéger les Kurdes et cesser toute coopération commerciale et militaire avec l'État turc. Le secret défense doit être levé dans l'affaire du triple féminicide politique du 10 janvier 2013 à Paris. Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) doit être retiré de la liste des organisations terroristes.

    La solidarité du NPA va à la cause du peuple kurde. Nous devons nous mobiliser pour mettre fin aux expulsions des Kurdes et nous joindre aux campagnes internationales pour la libération d'Abdullah Öcalan et de touTEs les prisonnierEs politiques en Turquie.

  • 8 mars en France : un vent d’espoir dans un contexte de guerre et de reflux des mobilisations...

    De par son dynamisme et son caractère massif, la journée internationale de lutte pour les droits des femmes et des minorités de genre a été porteuse d’un nouvel élan dans le combat pour l’émancipation sociale.

    Une nouvelle vague de féminisme semble se dégager à partir de l’émergence de mobilisations puissantes ayant eu lieu dans différents pays du monde, l’Argentine, le Mexique, l’Espagne, la Pologne ou encore l’Iran. Leur force consiste en la capacité à faire converger des revendications hétérogènes dans une critique structurelle du système de domination capitaliste et patriarcal où les deux entités sont étroitement enchevêtrées.

     

    Les VSS au cœur de la lutte contre la domination patriarcale

    Le mouvement #Metoo, qui a permis de faire avancer les consciences contre les violences sexistes et sexuelles dans le monde entier, continue à résonner et à secouer l’ordre patriarcal. Le 8 mars a donc été également l’occasion pour porter une parole collective forte capable de balayer les siècles de silence autour des féminicides et des violences subies par les femmes. Dans les coulisses du monde du cinéma, dans les lieux de travail comme dans les partis politiques, la libération de la parole des oppriméEs fait trembler tout un système sexiste de gestion du pouvoir trop longtemps normalisé et banalisé. La dénonciation des violences devient alors un nœud crucial du combat féministe en raison du rôle qu’elles endossent dans la reproduction des relations de domination patriarcale.

    Une vague de solidarité internationaliste face au génocide en Palestine

    Les manifestations du 8 mars ont réussi à mobiliser largement dans un contexte marqué par la défaite du mouvement des retraites et la relative faiblesse des structures qui se mobilisent au niveau national pour dénoncer le génocide en Palestine. Une forte solidarité internationaliste contre la barbarie de l’attaque coloniale de l’État d’Israël s’est exprimée dans les rues. Les cortèges solidaires de la cause des femmes palestiniennes ont été très visibles et dynamiques. Cela a permis de réaffirmer l’importance d’un mouvement des femmes international et autonome qui s’oppose à l’ordre social capitaliste, impérialiste et patriarcal.

    La grève féministe revitalise les répertoires du mouvement ouvrier

    « Nous nous mettons en grève pour dénoncer le capital qui exploite nos économies informelles, précaires et intermittentes » : c’est avec ces mots que l’appel à la grève féministe internationale a été lancé en Argentine en 2017. Sept ans après, la grève féministe a fait son chemin et s’est imposée dans les cadres syndicaux, politiques et associatifs. Il s’agit d’une énorme victoire du mouvement féministe qui, à travers l’appropriation du principal outil de lutte de la classe ouvrière, arrive à formuler une critique structurelle de la société capitaliste contemporaine, capable d’articuler le travail reproductif non rémunéré des femmes et l’exploitation de la main-d’œuvre, les violences économiques et coloniales et leurs intersections avec les violences patriarcales.

    Dans un contexte de reflux des luttes sociales, les femmes arrachent l’introduction de la liberté de recourir à l’IVG dans la Constitution. Si cette conquête n’est pas totalement satisfaisante, on parle en effet de « liberté » et non pas de « droit » et les politiques de démantèlement de l’hôpital public ne semblent pas garantir un accès concret, il s’agit tout de même d’une victoire historique du féminisme qui, depuis les années 1960, a fait du droit à disposer de son corps l’un de ses principaux combats.

    « Femme, vie, liberté » : le slogan des femmes kurdes, scandé pendant la mobilisation en Iran, constitue à la fois un projet d’émancipation sociale et une consigne stratégique incontournable. Nous ne pouvons pas envisager une société libre sans agir en même temps pour libérer les femmes et les personnes LGBTI de l’oppression.

    Au fur et à mesure que les luttes des femmes grandissent, leurs revendications acquièrent une dimension de plus en plus transversale aux différentes sphères, du droit à l’égalité dans le travail au droit à disposer de son corps, en passant par la construction d’un rapport des forces dans le contexte de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

    La vivacité de cette journée internationale et son caractère massif montrent à quel point le combat des femmes est crucial dans les processus de transformation révolutionnaire de la société.

    Commission d'intervention féministe