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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 206

  • Pour les droits démocratiques, contre l’extradition de Julian Assange !

    Ce vendredi, la justice britannique a décidé d’annuler en appel le refus d’extrader Julian Assange vers les États-Unis. Une procédure d’extradition du co-fondateur de Wikileaks est donc de nouveau rendue possible, la justice US voulant le juger notamment pour « espionnage », avec des peines pouvant aller jusqu’à 175 ans de prison.  

    L’acharnement contre Julian Assange est un acharnement contre le journalisme, la liberté d’expression et plus profondément contre le droit démocratique à dénoncer les pratiques criminelles menées au plus haut sommet des États. Nous devons donc le défendre sans ambiguïté. 

    Car si nous ne nous reconnaissons pas dans un grand nombre de déclarations de Julian Assange, qui pour certaines sont clairement réactionnaires, antiféministes, racistes — sans même parler des accusations d’agression sexuelle — et doivent à ce titre être dénoncées, il a été arrêté car il a, avec Wikileaks, exposé des images et des documents mettant à nu la violence de l’armée US, et plus généralement celle des puissances impérialistes. 

    Fondé en 2006, Wikileaks a été à l’origine de très nombreuses révélations de scandales de corruption, d’atteintes aux droits démocratiques, de crimes de guerre. Wikileaks avait reçu pour cela de nombreux prix journalistiques ou émanant d’ONG. Mais depuis avril 2010 et la publication d’une vidéo montrant comment des soldats étatsuniens avaient froidement abattu — et avec des commentaires d’un cynisme inimaginable — des civils irakiens dont des enfants, les États-Unis ont déclenché une véritable guerre contre Wikileaks et les lanceurs d’alertes.

    De ce point de vue, il est impératif de le défendre face à la répression qu’il subit, à l’instar de celle que subissent d’autres lanceurs d’alerte. Nous exigeons sa libération immédiate et l’abandon de toutes les poursuites dans le cadre des affaires de Wikileaks, et le gouvernement français doit lui offrir le droit d’asile.

  • Philippe Poutou: «Face au fascisme, se retrouver pour discuter concrètement d’une riposte collective»...

    Le meeting Zemmour de dimanche dernier est une alerte. Alors on dira aucun scoop, rien de vraiment nouveau, mais il y a les images d'agressions contre les militants antiracistes de SOS Racisme, ou même les images et les échos qu'on a eus des journalistes de l'émission « Quotidien » ou de Mediapart qui ont été maltraités, conspués, insultés.

    On parle de Zemmour, avec sa parole « libérée », décomplexée, raciste, xénophobe, fasciste, même s'il s'en défend, on l’a vu dans le meeting, mais à côté de ça on voit bien à quel point des paroles comme celles-là peuvent encourager des groupes d’extrême droite, des militants d'extrême droite qui n'attendent que ça pour pouvoir se libérer eux.

    Et eux se libérer c’est frapper. Et si on parle de Zemmour et de son entourage, il ne faut pas oublier Le Pen et le Front national évidemment, et puis au-delà on sait très bien qu'il y a d'autres candidatures, à droite notamment, avec toute une partie de la droite qui n’est pas du tout gênée par ces idées d'extrême droite et ces idées réactionnaires.

    « On peut pas attendre que des choses très graves se passent »

    Donc voilà. On est dans cette ambiance, ce n'est peut-être pas nouveau mais ça semble s’accentuer, ça semble bien s'installer et on mesure petit à petit le danger.

    Un danger pour nous globalement, pour la population, pour les militants mais, bien au-delà des milieux militants, un danger pour les femmes, un danger pour les homosexuels, pour toute la communauté LGBTI, un danger pour les migrants évidemment… Parce qu'en fait ce passage à l’acte cela veut dire des agressions contre toutes ces personnes-là. C'est une réalité déjà dans certaines villes il y a des agressions, il y a des attaques, il y a des fichages par l'extrême droite.

    Ils se montrent, ils insultent et menacent par des vidéos.

    Voilà, on est dans cette ambiance-là. Les choses avancent, ça s'installe et à un moment donné il y a la question de la riposte qui se pose.

    On peut pas attendre que des choses très graves se passent.

    On peut pas attendre qu’à un moment donné on ait vraiment basculé dans une société fasciste ou une société archi-autoritaire.

    Donc là il y a quelque chose qui se pose à nous : c'est comment on répond, comment on construit la riposte, même si on est dans une élection où chacune des candidatures, où chacun des groupes militants va être préoccupé essentiellement par la campagne électorale.

    Il faut qu'on soit capable dans cette période-là aussi, de discuter de mobilisations, et notamment une mobilisation unitaire antifasciste contre les idées réactionnaires, contre les idées racistes, sexistes, homophobes…

    Il faut qu’on arrive à discuter de ça,  à voir comment on s’organise, comment on fait, et il va être très important que, dans la période qui vient, on soit en capacité d'organiser des rendez-vous très larges.

    « Discuter concrètement des formes que peut prendre la riposte »

    On en appelle donc à l'ensemble des organisations militantes, politiques, syndicales, associatives, des collectifs, des forces militantes de gauche, des forces militantes du mouvement social, à se retrouver et à discuter concrètement des formes que peut prendre la riposte contre les idées réactionnaires, contre le fascisme.

    Il y a déjà eu des choses qui ont commencé, avec ce dimanche à Paris une manifestation antifasciste à l'occasion du meeting de Zemmour. Il y avait eu déjà, à Paris aussi, la semaine d’avant, une manifestation antifasciste. On sait aussi que dans plusieurs villes il y a eu des mobilisations, relativement importantes parfois, contre la venue de Zemmour.

    Donc voilà c'est ça qu'il faut qu'on encourage, c’est ça qu'il faut qu'on arrive à construire.

    C’est aussi la question de voir comment la population se préoccupe de ça, et comment les forces de gauche, sociales, politiques, les associations, les syndicats, l’ensemble des forces militantes s'impliquent là-dedans et prennent au sérieux cette menace-là.

    Ce n’est pas juste des mots qu’on balance comme ça. Ce n’est pas juste une peur qu'on se fait, comme ça, gratuitement. Il y a une réalité aujourd'hui et on a de quoi s'inquiéter : c'est parce qu'à côté de cette menace fasciste avec les idées réactionnaires, avec les candidatures comme Zemmour et Le Pen, qui à elles deux représentent plus de 30%, ou autour de 30% de l'électorat si on en croit les sondages, on voit un régime politique, celui de Macron, de son gouvernement, des gens comme Darmanin, qui vont aussi sur ce terrain-là, qui vont sur un terrain anti-migrants, profondément antisocial, prêts à réprimer le mouvement social comme ils l'ont fait avec les Gilets jaunes, mais pas seulement.

    « On en appelle évidemment à une prise de conscience »

    Donc on est là-dedans, dans une société qui se « policiarise », dans une société avec des lois liberticides, avec un pouvoir de plus en plus autoritaire et on le voit aussi, c'est un élément du paysage, c'est quand même une police violente qui assume cette violence-là qui la revendique même, qui en demande plus.

    Donc on voit tous les éléments qui s'installent, d'une société qui s'en prendrait réellement à notre liberté et à notre capacité ou en tout cas aux moyens qu'on aurait de contester ce monde-là.

    Il y a donc urgence à se battre à la fois contre ces idées-là et, en même temps, on voit bien le lien qu’il faut faire contre la crise du monde capitaliste, contre l'appauvrissement de la population, les inégalités sociales, contre l’ultra-enrichissement aussi de possédants dont une partie, on le voit avec Bolloré, en vient à soutenir ces idées d'extrême droite.

    Voilà le paysage, nous on en appelle évidemment à une prise de conscience et à se demander comment on fait pour se retrouver, discuter d'une véritable mobilisation large, d'une riposte contre toutes ces idées réactionnaires et pour notre avenir à nous toutes et tous.

    Philippe Poutou

  • Philippe Poutou : "Se retrouver et discuter concrètement de la riposte face au fascisme"...

    "On appelle l'ensemble des organisations militantes, politiques, syndicales, associatives, des collectifs, des forces militantes de gauche, des forces militantes du mouvement social, à se retrouver et à discuter concrètement des formes que peut prendre la riposte contre les idées réactionnaires, contre le fascisme."

  • Face à Zemmour-Le Pen et à la fascisation: construire une riposte unitaire et développer des réponses radicales...

    Le meeting de lancement de campagne de Zemmour à Villepinte a été l’occasion de mesurer l’ampleur de la menace que représente sa candidature, et des dangereuses dynamiques desquelles elle participe : normalisation de positionnements d’extrême droite, regroupement et renforcement des groupuscules violents, consolidation d’un bloc d’extrême droite à plus de 30%, pressions sur l’ensemble du champ politique. Il y a urgence à réagir et, sans verser dans le catastrophisme, à prendre la mesure de ce qui est en train de se passer et à se donner les moyens de construire une riposte à la hauteur des enjeux… et des dangers.

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  • Contre la menace de la droite et de l’extrême droite, une réponse unitaire, une urgence anticapitaliste !

    La candidature de Zemmour et l’investiture de Valérie Pécresse ancrent toujours plus la campagne présidentielle à la droite extrême. Il est urgent d’organiser une réponse unitaire, tout en discutant d’une réponse radicale, de la reconstruction d’une gauche décomplexée, anticapitaliste et internationaliste.

    Escalade identitaire, violences réactionnaires

    La candidature de Zemmour, tout comme celle de Marine le Pen, représente un danger majeur pour la très grande majorité de la population, et plus particulièrement pour les immigréEs, les musulmanEs, les femmes, les personnes LGBT et touTEs les militantEs... Les violences contre les militantEs de SOS Racisme lors du meeting de Zemmour à Villepinte ou lors de la manifestation contre les violences faites aux femmes à Paris ne sont qu'un aperçu du danger que représente l’extrême droite.

    La brutalité, le culte de la guerre sont au cœur de son idéologie. Ainsi, avec « Reconquête » comme nom de parti, Zemmour s'inscrit dans cette nostalgie des guerres de religions, qui promeut la haine.

    Dans ce contexte, l'ensemble de la droite durcit son discours dans un sens nationaliste et réactionnaire : atteinte au droit du sol, au droit d'asile, quotas, criminalisation des immigréEs... De Macron à Le Pen les candidats se surpassent pour dénicher la meilleure mesure contre l’immigration. Le programme de Pécresse flirte bien avec celui de l’extrême droite.

    Les riches se frottent les mains !

    Les capitalistes jubilent car, tout comme le président Macron, les candidats Pécresse, Zemmour ou Le Pen garantissent leurs intérêts. Ils ne sont en rien « antisystème » et veulent assurer la pérennité du capitalisme, promettant une guerre de classe sans merci : recul de l'âge de départ à la retraite, augmentation du temps de travail et nouveaux cadeaux au patronat par des allègements fiscaux.

    Pécresse, qui se définissait il y a quelques mois comme « 2/3 Merkel et 1/3 Thatcher », promet une véritable saignée dans l'emploi public avec la suppression de 20 000 postes de fonctionnaires. Zemmour s’approprie la préférence nationale du RN et veut supprimer les allocations familiales, les aides au logement, le minimum vieillesse et le RSA, aux non-EuropéenEs.

    Tous nous préparent une nouvelle dégradation de nos conditions de vies, par une mise en concurrence des plus précaires, au seul profit des capitalistes.

    Unir nos forces contre le danger de l’extrême droite

    Face à une droite et une extrême droite décomplexée, nous avons besoin d’une gauche radicale, anticapitaliste et internationaliste qui n'a pas renoncé, qui ne cède pas un pouce à la démagogie raciste et nationaliste. C'est le sens de ce que porte Philippe Poutou : pour la liberté de circuler, l'ouverture des frontières, la régularisation de tous les sans-papiers et plus largement l'idée qu'un autre monde est possible. Combattre le danger fasciste, c'est s’attaquer à l’ensemble du système capitaliste pourvoyeur d'inégalités, de désespoirs qui constituent le terreau préféré des réactionnaires pour y semer leur poison.

    Mais face à une telle menace contre notre camp social, c'est d'abord une mobilisation de masse qu'il faut construire, à la fois radicale unitaire et populaire, ancrée dans les quartiers, parmi la jeunesse... En ce sens, le NPA propose que l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier, des forces démocratiques, se rencontrent pour envisager une riposte commune. Le samedi 18 décembre, la Journée mondiale des migrantEs doit constituer une étape pour construire ce front antifasciste si nécessaire.

  • De l’argent, il y en a, mais il n’est pas magique...

    « Il n’y a pas d’argent magique ! ». Jamais avare de formules aussi détestables que révélatrices de sa classe sociale, ainsi répondait Macron le manager à un soignante ulcérée de la destruction de l’hôpital public. Nous étions en l’an de disgrâce 2018. En cette fin d’année 2021, après bientôt deux années de pandémie et une étonnante politique libérale de « socialisme de l’offre » mieux connue sous le nom de « quoi qu’il en coûte », nous serions cyniquement tenté donner raison à Manu le yuppie.

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  • Aux Antilles, Macron et ses ministres veulent diviser et imposer le silence à la mobilisation populaire...

    Communiqué du NPA

    Le ministre des colonies Lecornu et Darmanin ont bombé le torse ces derniers jours en proclamant : « Nous avons rétabli l’ordre aux Antilles ». Et, à l’appui, a été annoncé l’envoi de troupes supplémentaires pour mater la population. Couvre-feu maintenu, attaques de la police contre les barrages : c’est le bilan réel du voyage express de Lecornu à la Guadeloupe et à la Martinique. Le gouvernement n’a fait preuve d'aucune considération pour les revendications populaires exprimées depuis trois semaines, contre la gestion autoritaire de la crise sanitaire et, plus largement, pour ds mesures permettant de faire face à la crise sociale (augmentation de tous les revenus, embauches dans les services publics, arrêt des licenciements…).  

    Les Antilles sont « des territoires de la République » quand il s’agit d’imposer les diktats du gouvernement, pas quand l’État doit rendre des comptes sur ses responsabilités.

    « Territoire de la République », ce n’est pas le cas, visiblement, quand un tiers de la population de Guadeloupe et de Martinique vit sous ce qui est considéré comme le seuil de pauvreté ou quand, d’après la direction du Budget, l’investissement moyen de l’État par habitant est de 116,29 euros en outre-mer, contre 176,40 en moyenne nationale.

    Ce n’est pas le cas non plus quand Veolia s’est gavé pendant près de 50 ans dans la gestion de l’eau de l’île, installant des canalisations défectueuses, n’assurant aucun entretien. Avec la permanence des coupures, la population n’a pas d’accès réel à l’eau courante, 60% de l’eau captée disparait avant la distribution et le prix exigé était en 2019, 50% plus cher que la moyenne française. Pire, en passant la main à la collectivité territoriale en 2016, la multinationale a visiblement exigé de celle-ci qu’aucune poursuite ne soit engagée contre sa gestion. 

    Lecornu exigeait à son arrivée à Pointe-à-Pitre que les syndicats dénoncent la violence sur les barrages, où sont présents, notamment, les jeunes. Mais que pense-t-il du sort d’une jeunesse qui de 15 à 29 ans subit un taux de chômage de 36 % en Martinique et de 51 % en Guadeloupe ? Que pense-t-il du poison du chlordécone, présent partout aux Antilles, dans l’eau, la terre et l’intoxication de la population, poison que l’État a accepté d’autoriser pendant 20 ans après que sa toxicité eut été établie et que les USA en eurent interdit l’usage depuis 1975 ?

    Jouant les Machiavel de pacotille, Lecornu et Macron se sont dit ouverts à parler de l’autonomie pour la Guadeloupe : c’est une feinte minable face aux exigences des collectifs, en Guadeloupe comme à la Martinique. Comme le dit Elie Domota, dirigeant du LKP, ce n’est pas avec l’ouverture de ce débat que l’État français va répondre aux exigences immédiates sur l’application des conventions collectives, le chômage des jeunes, l’approvisionnement en eau potable.

    À la Martinique, le gouvernement a un peu rouvert la porte qu’il avait claquée en Guadeloupe, en proposant de reporter les délais imposés aux soignantEs pour leur vaccination. Sans pour autant s’engager sur les propositions alternatives des organisations pour assurer la continuité des soins ni chercher à répondre aux inquiétudes exprimées. Donc aucune question n’est réglée et les provocations policières se sont multipliées. 

    Il est de notre responsabilité, organisations et militantEs politiques et du mouvement social, d’exprimer notre solidarité avec les classes populaires des Antilles et de nous opposer à la politique coloniale du gouvernement français.