Olivier Veran, le Ministre de la santé vient de dévoiler la deuxième série de mesures censées répondre à la crise du système hospitalier, révélée aux yeux de tous par l’épidémie de COVID 19. Trente trois mesures, 4000 lits ouverts « à la demande », 2,1 milliards (en 5 ans) pour rénover les EHPAD, 2,5 milliards (en 5 ans) pour des « projets hospitaliers prioritaires », 1,4 milliards (en 3 ans) pour combler le « retard numérique en santé ». L’avalanche des chiffres, après les 8,2 milliards pour revaloriser les salaires des personnels, veut créer l’impression que « nous avons voulu changer de braquet et accélérer dans tous les domaines la transformation de notre système de santé ». Mais, si le gouvernement « accélère », c’est pour poursuivre dans la même direction, celle qui mène droit dans le mur.
NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 263
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Annonces de Veran sur l’hôpital : derrière la com’ le vide...
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Le combat Adama est notre combat à touTEs !
La marche à Beaumont-sur-Oise, samedi 18 juillet, quatre ans après la mort d’Adama, a été un succès de mobilisation, même d’après les chiffres de la police (1500 en 2019, 2700 en 2020).
Nous aurions plutôt dit que 5000 manifestantEs sont venus rendre hommage à Adama et exiger, pour lui comme pour toutes les victimes de violences policières dont les familles étaient présentes, justice et vérité. -
Solidarité avec le mouvement de protestation au Mali...
Le NPA condamne vigoureusement la répression qui s’est abattue sur le mouvement de protestation au Mali les 12 et 13 juillet derniers et qui a été dénoncée par les malienEs de Paris qui ont manifesté samedi 18 juillet. Si les autorités ont reconnu trois morts, les médias d’opposition évoquent au moins dix-sept et jusqu’à une vingtaine de personnes tuées, et Amnesty International en évoque « au moins onze » tout en exigeant une « enquête indépendante ». Une telle enquête devrait se pencher, entre autres, sur le rôle de l’unité d’élite Forsat (« Force spéciale anti-terroriste »), qui a bénéficié de formateurs étrangers dont l’armée française, et qui a été utilisée contre les manifestantEs.
Le mouvement de protestation de masse au Mali monte depuis plusieurs mois. Le déclencheur a été la contestation des résultats officiels des élections législatives tenues les 29 mars et 19 avril 2020. En plein milieu de la pandémie due au coronavirus et des mesures de confinement, les autorités avaient exhorté les MalienEs à aller voter, ce que seul eune minorité a fait. Au second tour, un collectif d’observation de la société civile a évalué le taux de participation à un peu plus de 23 %. Le changement abrupt des résultats officiels dans la nuit du 19 avril a mis le feu aux poudres, lorsque soudainement le parti au pouvoir (RPM, Rassemblement du peuple malien) a été crédité d’une dizaine de sièges de députéEs de plus que les premiers pronostics ne le prédisaient.
Néanmoins, c’est le mal-vivre de la majorité de la population qui constitue le fond de la contestation. Régulièrement, des manifestantEs évoquent l’absence d’emplois (en dehors du « secteur informel »), le sous-financement catastrophique de l’éducation et de la santé, le mal-logement, comme véritables causes de leur mécontentement. Suite à une première série de manifestations, des émeutes avaient éclaté dans plusieurs quartiers de la capitale Bamako le 6 mai, et un homme a été tué lors d’une manifestation à Kayes le 11 mai. C’est à partir du 5 juin que des manifestations régulières, massives et structurées se sont déroulées, essentiellement les vendredis, à Bamako et dans d’autres villes. Pour cette raison, l’alliance de forces politiques, sociales et religieuses hétérogènes qui se sont liguées contre le pouvoir et ses pratiques a pris le nom de « Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques » (M5-PFP).
La communauté internationale mise sur une négociation avec l’imam Mahmoud Dicko, un des leaders influents de la mobilisation dont le rôle récent consistait surtout à appeler au calme et contre les débordements. Des représentantEs de l’Union africaine, la CEDEAO et de la mission des Nations Unies au Mali (la MINUSMA) l’ont ainsi rencontré le 8 juin dernier. Le mouvement de protestation constitue cependant un large arc de forces, du militant anti-corruption et professeur de littérature Clément Dembélé – dont la « disparition forcée » pendant quinze jours en mai 2020 constituait aussi un motif de contestation – au parti historiquement d’inspiration marxiste-léniniste SADI (Solidarité africaine pour le développement et l’indépendance) en passant par une partie des dirigeants religieux.
La répression doit être stoppée immédiatement. À ce stade, l’unité du mouvement et la satisfaction des revendications légitimes de la population sont essentiels. En France, il s’agit d’exiger que les autorités françaises cessent de protéger le gouvernement du président « IBK » (Ibrahim Boubacar Keïta) accusé de corruption par de multiples sources, cessent de privilégier les forces et opérations militaires tout en imposant des plans néolibéraux qui détruisent les infrastructures du Mali. Le NPA soutiendra les mobilisations populaires et la solidarité en France avec le peuple malien.
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Venezuela : stop à la criminalisation du droit à la critique !
Ces dernières semaines, nos camarades vénézuéliens ont lancé deux campagnes sur Twitter pour populariser le hashtag #LibérezLesTravailleursPrisonniers (#LiberenALosTrabajadoresPresos), pour la libération de Rodney Álvarez, Rubén González, Alfredo Chirinos, Aryenis Torrealba, Marcos Sabariego et Bartolo Guerra.
Tous sont travailleurs ou dirigeants syndicaux, dans le secteur pétrolier ou sidérurgique et tous sont actuellement détenus pour leurs activités revendicatives, parce qu'ils ont dénoncé la corruption ou pour des raisons arbitraires.
Nous avons appris dimanche l’arrestation de Nicmer Evans, politologue, et de son avocat, pour un simple tweet où il critique un député de la majorité et sous le prétexte d’ « incitation à la haine ».
Nous ne partageons pas les idées de Nicmer Evans, mais le NPA condamne cette évolution autoritaire du gouvernement Maduro et appelle à la libération de tout.e.s les prisonnier.e.s qui sont incarcéré.e.s pour avoir critiqué son gouvernement.
Le peuple vénézuélien peut compter sur notre soutien total soutien face aux sanctions criminelles des États-Unis qui l’étouffent un peu plus chaque jour.
Mais la meilleure manière de les combattre restera toujours l’auto-organisation de la population et non pas ces méthodes arbitraires qui ne servent que les seuls intérêts des proches de Maduro. -
L'Anticapitaliste, le journal : numéro 531...
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La menace d’une deuxième vague de coronavirus se précise...
Tous les clignotants sont repartis au rouge concernant la circulation du Covid-19.
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Dans la santé, un « train » de mesures qui peut en cacher un deuxième… en pire !
Arrivé au gouvernement après un mois de pseudo concertation dans la Santé, Jean Castex, Premier ministre du gouvernement Macron, vient abonder l'enveloppe du plan Ségur d'1,1 milliard d’euros supplémentaires, soit un total de 7,5 milliards d'euros. Cette somme aura des contreparties…
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Ils ne veulent pas « changer de cap ». Retrouvons le chemin des mobilisations...
Rien de nouveau sous le soleil. Avant même le discours de politique générale du Premier ministre, qui ne sera que le décalque de celui du président, l’interview-fleuve de Macron a confirmé ce que nous savions déjà du président et de sa vision du monde : mépris, arrogance, émotions feintes, mais aucun changement de cap, bien au contraire. À l’occasion de ce 14 Juillet, Macron a ainsi rappelé les piliers de sa politique : ne rien exiger des plus riches, faire payer la crise aux plus pauvres, valoriser l’« excellence » individuelle au détriment de toute forme de solidarité collective.
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Macron, ou comment ne pas « changer de cap » alors qu’on va droit dans le mur...
Rien de nouveau sous le soleil. L’interview-fleuve de Macron a confirmé ce que nous savions déjà du président et de sa vision du monde : mépris, arrogance, émotions feintes, mais aucun changement de cap, bien au contraire.
Refusant d’opérer le moindre retour critique sur les trois premières années de son quinquennat, Macron a ainsi ressorti le refrain de la « pédagogie » : si ses contre-réformes ont été contestées, c’est qu’elles ont été « mal comprises » ; s’il suscite la détestation, c’est en raison de « maladresses » et de « phrases sorties de leur contexte ». Rien à voir, évidemment, avec le caractère structurellement inégalitaire de ses politiques.
D’ailleurs, Macron nous l’a promis : il n’y aura pas de « changement de cap », mais seulement un « changement de chemin ». Comprendre : davantage de com’ et de pseudo-concertation, mais les objectifs seront les mêmes. Exemple avec la contre-réforme des retraites à propos de laquelle Macron, s’il a été flou quant au calendrier, a eu l’outrance d’affirmer qu’elle était non seulement « nécessaire » et « juste », mais qu’elle était en outre « faite pour les premiers de corvée »…
Le même cap également sur les questions écologiques, sans aucune disposition concrète, mais seulement, une fois de plus, des postures, des manœuvres dilatoires et des annonces très générales, qui ne seront pas plus suivies d’effets que les précédentes dans la mesure où le pouvoir s’oppose toujours à toute immixtion dans les intérêts privés…
À propos de l’épidémie de Covid, après l’hommage hypocrite aux soignantEs tout en ayant refusé les embauches nécessaires et la moindre réouverture de lits dans les hôpitaux, Macron explique que « tout est prêt » pour une éventuelle deuxième vague. Des affirmations contradictoires avec ce qu’expliquent les soignantEs quant aux capacités des établissements hospitaliers, et une seule annonce concrète avec l’obligation du port du masque dans les lieux publics clos, dont on ne comprend pas bien pourquoi elle ne sera effective qu’au 1er août…
Concernant la crise économique et sociale, Macron y est allé de sa déclaration solennelle : « La priorité de cet été et de la rentrée prochaine, c’est l’emploi ». En s’opposant aux licenciements et aux suppressions d’emplois ? En faisant payer les profiteurs de la crise ? En réduisant le temps de travail afin que nous puissions travailler touTEs ? Absolument pas ! Il faudra se serrer la ceinture, accepter de la « modération salariale » (euphémisme pour qualifier les baisses de salaires), tandis qu’il n’y aura aucune augmentation d’impôts pour les plus riches et que Macron dégaine un énième « dispositif exceptionnel d’exonérations de charges » pour prétendument favoriser l’emploi des jeunes…
Ultime provocation : interrogé sur la scandaleuse nomination de Gérald Darmanin, mis en cause pour viol, Macron a osé expliquer qu’il avait eu « une discussion d’homme à homme » avec le futur ministre de l’Intérieur avant que ce dernier soit nommé, ajoutant qu’il ne fallait pas « céder à l’émotion constante ». Ou comment cracher une deuxième fois sur les féministes et, plus généralement, sur les femmes victimes de violence…
Celles et ceux, notamment les personnels soignants, qui se sont fait entendre le 14 juillet, entre autres à Paris, en descendant dans la rue et en venant perturber la sauterie présidentielle des Champs-Élysées, indiquent la marche à suivre. Le prochain rendez-vous pour montrer notre colère et notre détermination face à un pouvoir brutal et obsédé par les intérêts des plus riches est fixé à Beaumont-sur-Oise ce samedi, pour Adama et contre le racisme et les violences policières. L’occasion de faire entendre la contestation et de maintenir un climat propice à la construction d’une riposte à la hauteur dès la rentrée.
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Nouveau gouvernement pour une même politique. Nous refusons toujours de payer leurs crises !
La nomination de Jean Castex comme Premier ministre avait annoncé la couleur. Ce proche de Sarkozy est connu pour avoir mis en place la T2A, la tarification à l’activité dans les hôpitaux visant à faire fonctionner ceux-ci comme de véritables entreprises... Anciens comme nouveaux, les ministres de ce gouvernement ne font que le confirmer : Macron veut creuser le sillon d’une politique toujours plus antisociale.
Associations de malfaiteurs
Ainsi le maintien d’un certain nombre de ministres – pourtant fort contestés – marque l’affirmation d’une continuité contre notre camp social. C’est le cas de Le Maire qui reste à l’Économie, le ministre des milliards distribués à fonds perdu à des entreprises qui suppriment des emplois, sans s’opposer aux fermetures d’usine. C’est aussi Blanquer dans l’Éducation nationale : de la loi qui porte son nom à la prétendue « continuité pédagogique », avec son mépris des élèves et des personnels, l’autoritaire Blanquer aurait bien mérité de dégager pour l’ensemble de son œuvre…
Accusé de viol (avec une enquête en cours), l’arrivée du sarkozyste Darmanin au ministère de l’Intérieur est une provocation, mais c’est surtout un gage donné aux syndicats de police les plus réactionnaires. L’arrivée surprise de Dupond-Moretti, avocat des prétendues causes perdues mais surtout de ceux qui se croient intouchables (Balkany, Cahuzac, Tron…), confirme la volonté de s’adresser à la droite populiste. Enfin, la nomination de Barbara Pompili, chantre du capitalisme vert et de l’écologie de marché, n'est qu'une opération de com’ au lendemain de la Convention citoyenne sur le climat et de la poussée d’EÉLV dans les urnes. Cela sans parler des nominations d’Amélie de Montchalin, ex-cadre d’Axa, à la fonction publique ou de l’animatrice télé Roselyne Bachelot...
La régression sociale au programme
Pour tout ce petit monde, la feuille de route est claire. À lui seul, le retour au premier plan de la réforme des retraites annoncées par Macron lui-même (avec l’allongement possible de la durée de cotisation) est une profession de foi que l’on ne connaît que trop, après les semaines d’affrontement social et de grève reconductible dans les transports en décembre et janvier derniers. Avec en plus la petite touche personnelle présidentielle, son mépris social toujours plus grand : il faudrait « mettre fin à cette maladie française qu’est la préférence au chômage »… Cela au moment même où les effets de la crise économique engendrent une succession de plans sociaux et d’annonces de licenciements ou de suppression de postes, en particulier dans l’industrie automobile ou aéronautique.
Nous ne nous laisserons pas faire !
Avec le choc économique qui vient, pour résister à une crise du capitalisme dont on a vu les multiples effets ces dernières années (crise sanitaire, environnementale, économique, démocratique…), celles et ceux d’en bas doivent prendre leurs affaires en main, d’abord en organisant les résistances.
Cela commence le mardi 14 juillet, où les salariéEs, en particulier les personnels hospitaliers, se retrouveront dans la rue pour porter leurs revendications et donner un premier avertissement à Macron et ses amis capitalistes. Dans le contexte des mobilisations internationales de ces dernières semaines contre le racisme et les violences policières, la manifestation de Beaumont-sur-Oise (95) afin d’obtenir la vérité et la justice sur la mort d’Adama Traoré, est aussi un rendez-vous important. Deux dates qui doivent être les premiers jalons d’un été que l’on espère chaud, et qui annoncent une rentrée où les luttes contre ce pouvoir et les capitalistes qu’il sert devront se conjuguer avec la construction d’une alternative à un système toujours plus mortifère.