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  • Génocide israélien en Palestine : l’élection de Biden pourrait être en jeu...

    L’administration du président Biden est soumise à une pression constante et croissante de la part de ceux qui sympathisent avec les PalestinienNEs et appellent à un cessez-le-feu et souvent aussi à la fin de l’aide militaire américaine à Israël. Sa réélection pourrait être en jeu dans des États clés tels que le Michigan, qui comptent une importante population palestinienne, arabe et musulmane.

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  • Après le discours d’Attal, réarmons nos luttes pour la santé publique...

    Attal, le Premier ministre, a fait son discours. Entre autres sujets, il a parlé de la santé. Comme le reste, il en a parlé en des termes martiaux, puisqu’il a annoncé « poursuivre le réarmement de notre système de santé ».

    Comme le signale le Collectif Inter-Hôpitaux (CIH), le « désarmement » du système de santé est en cours depuis de nombreuses années. Macron et ses gouvernements n’ont jamais cessé de supprimer des lits. Ils ne sont pas revenus sur la tarification à l’activité (T2A) malgré leurs promesses. Rappelons que depuis son lancement en 2004, ce mode de financement a grandement participé aux dérives de l’« hôpital entreprise », déconnecté des réels besoins des établissements et des patientEs.

    Renflouer la santé publique

    Aujourd’hui la fuite des soignantEs, épuiséEs, contribue au naufrage de la santé publique qui n’a pas besoin d’être « réarmée » mais renflouée.

    Partout en France, les milliers de lits fermés, les services d’urgences « régulés » — quand ils ne sont pas fermés —, les blocs opératoires en sous-­régime par manque de personnel conduisent à des drames et des pertes de chances relayés quotidiennement dans la presse1.

    Attal n’a fait aucune annonce budgétaire. Les centres hospitaliers universitaires (CHU) manquaient d’au moins 1,2 milliard d’euros à la fin 2023, soit trois fois plus qu’en 2022. Que répond Attal à cette situation ? : « Les moyens du Ségur de la santé [n’étaient pas] encore arrivés partout ». Ajoutant que cela changera rapidement...

    Pour qu’il y ait plus de médecins face aux patientEs il pense à obliger les médecins libéraux à effectuer des gardes, en soirée, le week-end, dans leur cabinet, à l’hôpital ou en maison de santé. Évidemment le numerus clausus instauré depuis 1971 pour limiter les dépenses de santé a mécaniquement limité la formation de médecins et a créé des déserts médicaux dans tout le pays. Que ce soit en secteur rural ou urbain.

    Pour lutter contre ces déserts, Attal a annoncé vouloir régulariser des médecins étrangers, sans qui aucun hôpital ne pourrait fonctionner aujourd’hui. Il a même expliqué qu’il allait nommer un émissaire chargé d’aller chercher à l’étranger des médecins qui voudraient venir exercer en France. Rappelons qu’il y a aujourd’hui 18 000 praticiens à diplôme hors Union européenne (PADHUE)… qui seraient inscritEs à une épreuve de vérification des connaissances.

    Par ailleurs, Attal avait promis lors de sa visite au CHU de Dijon de « mettre l’hôpital en haut de la pile » de ses dossiers et un budget hôpital sans précédent l’année prochaine (avec l’annonce des 32 milliards bidon). Quinze jours et une conférence de presse de Macron plus tard, l’hôpital est redescendu en bas de la pile et il ne reste plus que les gadgets organisationnels et punitifs qui ne résoudront rien. Par exemple l’obligation de payer les rendez-­vous non honorés chez le ­médecin, dite « taxe lapin ».

    Attal n’a pas abandonné l’idée de restreindre le droit à l’aide médicale d’État pour les étrangerEs sans-papiers. Et ce, malgré la censure de certains articles de la loi immigration de Darmanin par le Conseil constitutionnel. Il a expliqué que ce serait fait avant l’été, par voie réglementaire.

    Le projet de loi sur l’aide active à mourir sera examiné « avant l’été », avec la promesse de renforcer « considérablement » les unités de soins palliatifs.

    Des luttes d’ampleur nécessaires

    Après ces annonces, la vie des soignantEs et des patientEs ne va pas s’améliorer. Les moyens nécessaires au bon fonctionnement des hôpitaux ne seront pas donnés. Comme le dit le CIH : « Cela constitue une mise en danger avérée des citoyens ». Olivier Milleron qui en est membre enfonce le clou : « On a droit à des mesurettes, des mesures gadget, tout ça reste très anecdotique par rapport à la crise actuelle, aux déficits historiques des hôpitaux [comprendre la sous-dotation budgétaire], aux services d’urgences qui ferment faute de personnels, aux problèmes ­d’attractivité... ».

    Il n’y a donc pas d’autre solution que de renouer avec des luttes d’ampleur menées conjointement par le personnel de santé et la population pour que la santé publique soit pourvue des moyens nécessaires à la prise en charge correcte de quiconque en aurait besoin.

    Dépenser des milliards dans l’armement (de 49,3 milliards d’euros pour le budget militaire en 2023 à 69 milliards en 2030) et diminuer les budgets nécessaires aux soins de la population, au point de compromettre la santé, voire la vie, des malades, c’est un des symboles d’une société en voie de putréfaction.

    Commission santé sécu social

  • La FNSEA obtient satisfaction, pas les paysanNEs !

    En apparence, tout rentre dans l’ordre, les barrages sont levés, la mobilisation des agriculteurs est terminée. Est-ce à dire les paysanNEs qui ont du mal à vivre de leur travail vont voir leur situation s’améliorer ?

    Jeudi 1er février, le discours d’Attal à peine terminé, la FNSEA (et les Jeunes Agriculteurs) ont appelé les agriculteurs à « rentrer dans les fermes ». Les représentants des intérêts de l’agriculture ­productiviste ont de quoi être satisfaits. 

    FNSEA : 1 ; biodiversité : 0

    Le Premier ministre a annoncé la « mise en pause » du plan Écophyto — programme de réduction des pesticides lancé en 2008. La veille, il avait obtenu de la Commission européenne la dérogation sur les 4 % de terres agricoles en jachère (subvention de la PAC pour laisser des terres au repos). Quelques jours plus tôt, il avait placé les agents de l’Office français de la biodiversité sous la tutelle des préfets. Autant de revendications de la FNSEA. Autant de mauvais coups contre la biodiversité !

    Rien n’est réglé

    Les réponses du gouvernement se situent entièrement et exclusivement sur le terrain de la FNSEA, celui de la destruction du droit de l’environnement sous la bannière de la suppression des normes et des contrôles, loin des causes profondes du désespoir des paysanNEs. Comme le constate la Confédération paysanne, qui appelle à continuer le mouvement : « Rien pour garantir le revenu [...] rien de concret pour garantir des prix rémunérateurs et une PAC plus juste [...]. Rien non plus sur la sortie des accords de libre-échange, ni sur une loi EGALIM efficace ». 

    Le combat pour une agriculture permettant à des paysanNEs et des salariéEs, nombreuxEs, de vivre bien de leur travail est devant nous. Il rejoint celui pour l’accès à une nourriture saine pour toutEs, comme les luttes contre l’appropriation de l’eau et l’artificialisation des terres, contre leur empoisonnement par les pesticides et engrais chimiques… Les déclarations syndicales, les actions des mouvements et associations ­écologistes sont très importantes pour faire front contre l’agro-­industrie, contre les politiques néolibérales et pour contrer l’offensive menée par l’extrême droite. 

    Au plan politique

    Les politiques néolibérales sont soutenues par la droite comme par l’extrême droite. En novembre 2021, alors que LFI, PS et EÉLV s’y sont unanimement opposés, les députéEs RN, Républicains et Renaissance (moins un) ont tous voté pour la nouvelle PAC. Ces choix politiques provoquent des catastrophes sociales, humaines et écologiques toujours plus graves auxquelles répondent des révoltes, mais faute d’alternatives émancipatrices porteuses de justice sociale et écologique suffisamment audibles, les courants d’extrême droite y occupent une place importante et en usurpent le bénéfice politique. 

    Ce nouvel épisode montre l’urgence criante d’une perspective écosocialiste articulant mesures d’urgence et projet de société désirable, d’un outil politique unitaire, radical et démocratique pour la porter. 

    Christine Poupin

  • Arrêt immédiat des massacres et de la colonisation...

    Jeudi 1er février, des militantEs et des collectifs de solidarité belges et français se sont retrouvés à Bruxelles pour crier leur colère face au génocide en cours en Palestine et se faire entendre face au Parlement européen. 

    La date internationale correspondait à l’arrivée d’une marche partie de Paris le samedi 20 janvier dernier et qui aura duré dix jours. Organisée par le collectif « Marchons pour la Palestine », les marcheurEs voulaient interpeller les chefs d’État européens réunis ce jour-là, sur les crimes commis par Israël et réclamer un cessez-le-feu immédiat pour arrêter le génocide en cours à Gaza. 

    Complicité de génocide

    À ce titre, la plainte déposée par l’Afrique du Sud auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ), puis le rendu du jugement, ont eu un impact symbolique important pour la lutte du peuple palestinien et la solidarité à travers le monde. Nous avons peu d’illusions sur le droit international et sa capacité à contraindre les États, en particulier Israël, dans ses desseins génocidaires. Il n’est pourtant pas anodin qu’une cour internationale ordonne à Israël d’empêcher qu’un génocide ne se produise à Gaza, en précisant qu’il « existe un risque réel et imminent qu’un préjudice irréparable soit causé » au peuple palestinien à Gaza. 

    Et la réponse des alliés d’Israël ne s’est pas fait attendre : entre minimisation de la décision et annonce coordonnée de suspension des financements destinés à l’UNWRA sur la base d’allégations qui émanent directement de l’État israélien, le camp occidental a fait bloc, devenant au passage des participants actifs au génocide en cours.

    L’UNRWA au bord de l’effondrement

    Quatre mois après le début de la guerre, et alors qu’on dénombre selon les estimations les plus basses plus de 27 000 mortEs, personne n’est épargné dans la bande de Gaza. Les PalestinienNEs qui ne meurent pas des bombardements, des tirs de l’armée ou d’attaques à l’arme chimique, décèdent des suites de leurs blessures, des maladies mais surtout de la faim. Plus de 500 000 PalestinienNEs sont face à un risque imminent de famine, alors que des camions d’aide humanitaire chargés de nourriture sont bloqués au checkpoint de Rafah… que l’armée israélienne menace à présent de bombarder !

    L’impossibilité pour l’UNRWA d’exercer son mandat faute de recevoir les deux tiers de son budget signifie une condamnation collective des survivantEs. Cela aura aussi des conséquences désastreuses pour l’ensemble des réfugiéEs palestinienNEs à Jérusalem-Est, en Cisjordanie mais aussi en Jordanie, au Liban et en Syrie.

    Pourtant, sans les ventes d’armes et les « aides » par milliards de dollars, Israël ne pourrait pas se permettre cette guerre et n’a d’ailleurs atteint aucun de ses objectifs. La destruction en cours du peuple palestinien ne perdure que grâce au soutien d’États impérialistes, les États-Unis en tête, qui continuent de déstabiliser la région, des bombardements sur les zones contrôlées par les Houthis au Yémen aux frappes en Syrie et en Irak sur des positions de forces pro-iraniennes, au risque d’une nouvelle guerre.

    Plus que jamais, amplifier le mouvement de solidarité !

    Face aux massacres, les populations du monde entier restent mobilisées. Nous devons poursuivre la construction d’un mouvement de solidarité antiguerre pour réussir à unifier les organisations du mouvement ouvrier et mobiliser toutes les personnes qui cherchent à s’engager, par la construction de comités de quartiers ou l’organisation ­d’actions et de réunions publiques. 

    Alors que la répression et la censure se poursuivent contre celles et ceux qui dénoncent le génocide en cours, la pression doit aussi être maintenue sur nos gouvernements soutiens du gouvernement d’extrême droite israélien, prêts à bafouer le droit international dès qu’il vient imposer des limites à leurs stratégies guerrières. Organiser aussi la solidarité internationaliste concrète par l’aide aux refugiéEs, la stratégie de la grève pour impacter les livraisons d’armes ou encore l’envoi d’aide humanitaire en Palestine. Cette solidarité passe enfin par la participation à la campagne BDS, comme le 17 février prochain, journée d’action nationale.

    Manon Boltansky et Louisa D.