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Actualités nationales... - Page 93

  • Qui nous protège de la police ?

    En 2020, Darmanin suffoquait : « Quand j’entends le mot violences policières, personnellement je m’étouffe ». Ce dernier lundi 24 juillet, c’est le directeur général de la Police nationale, Frédéric Veaux qui déclarait que « savoir le policier en prison [l’empêchait] de dormir » après le placement en détention d’un policier marseillais dans le cadre d’une enquête sur des violences policières considérant « qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison, même s’il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail ». Une déclaration qui suivait une véritable manifestation de policiers marseillais lors de la mise en examen de leurs collègues.

    Cette réaction s’inscrit dans une dangereuse escalade des prises de position face à la multiplication des révélations des violences policières. Déjà, après la mise en examen du policier qui a tué Nahel, le syndicat Alliance se permettait de déclarer que « le policier, comme tout citoyen, a le droit à la présomption d’innocence », critiquant les réactions pourtant mesurées de Macron. Dans la foulée, ce même syndicat s’associait à l’UNSA Police dans un communiqué qui multipliait les expressions provocatrices : « Hordes sauvages », de « nuisibles », « chienlit » subie « depuis des décennies », « les policiers sont au combat car nous sommes en guerre. Demain nous serons en résistance et le gouvernement devra en prendre conscience ».

    Il n’y a là rien d’étonnant dans une profession dont plus de 60 % des membres ont voté pour l’extrême droite lors de la dernière élection présidentielle. Si les magistrats directement concernés se replient derrière la légalité de la procédure et la possibilité de recours, leurs syndicats majoritaires s’inquiètent du fait qu’« un degré a été franchi dans la gravité et dans la remise en cause de l’institution judiciaire. »

    Le plus inquiétant réside dans la discrétion des membres du gouvernement s’exprimant par tweet pour le pourtant expansif Dupont-Moretti, silencieux pour Darmanin. Emmanuel Macron, de son côté, affirmait lundi comprendre « l’émotion » des policiers.

    En difficulté au Parlement, rejeté par le monde du travail, le pouvoir est dans l’incapacité de s’opposer aux dérives, qu’il favorise largement, d’un appareil policier plus que jamais sous influence de l’extrême droite et menaçant même de se dégager des lois de leur République.

    Robert Pelletier

  • La police et la justice pour écraser la révolte des quartiers populaires...

    Un mois après l’assassinat de Nahel, une première mesure chiffrée de la répression d’État est possible. Avec la certitude qu’elle n’est que la partie émergée, car les sources dont nous disposons sont les déclarations tonitruantes des ministres macronistes Darmanin et Dupond-Moretti, et le résultat du travail de solidarité militante autour des victimes, qui ne fait que commencer.

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  • Université d'été du NPA : on y retourne ?

    Au vu de ces dernières semaines qui clôturent une année de mobilisation tout aussi chargée, on a bien raison de se dire que l’été doit servir à reprendre des forces et se réarmer politiquement pour affronter la rentrée. Pour cela quoi de mieux que d’être au village vacances de Rives-des-Corbières à Port-Leucate du dimanche 27 au mercredi 30 août ?

    Lors de notre précédent article 1, on avait déjà dévoilé quelques noms d’invitéEs présents à notre prochaine université d’été. Livrons-nous ici à de petits focus sur quelques aspects du programme.

    La théorie des cycles

    Comme le savent déjà les participantEs habituels de notre rendez-vous annuel, il existe deux types d’ateliers dans le programme de notre université d’été :

    – les ateliers thématiques indépendants, qui se déroulent sur une demi-journée autour d’un thème unique sans autre suite ;

    – les ateliers faisant partie d’un cycle composé de plusieurs séances. 

    Cette année, dans un mouvement balancé entre retour nécessaire sur l’année écoulée et construction de perspectives pour ces prochains mois, entre luttes sociales et sillon politique, entre constructions unitaires et affirmation révolutionnaire, nous proposons deux cycles. 

    Le premier permettra de tirer les premiers enseignements de la grande mobilisation sur la contre-réforme des retraites qui s’est tenue entre janvier et mai. Que nous disent ces récentes mobilisations sur l’état de notre classe ? Questions de l’auto-organisation, des « secteurs clés », de la nécessité de la grève générale… Quelles stratégies de lutte ? En réponse, face aux coups de force antidémocratiques et à l’autoritarisme du pouvoir, comment s’affronter au gouvernement ? Un cycle dont une des étapes importantes sera la tenue d’une table ronde de débat mardi 29 août à 17 h avec des représentantEs nationaux de la CGT, de l’union syndicale Solidaires et de la FSU. 

    Dans le sillage des différentes rencontres et discussions qui ont eu lieu cette année entre forces et collectifs politiques, le second cycle sera consacré à la question de la construction d’une alternative politique et de l’outil pour la porter. Dans un échange articulant interne et externe au NPA, l’enjeu est à la fois d’affiner notre projet stratégique et organisationnel, tout en prolongeant les champs et espaces de discussions avec les organisations que nous avons invitées cette année : Ensemble !, Rejoignons-nous, La France insoumise, l’Union communiste libertaire, la Gauche écosocialiste… Et même les ex-Soulèvements de la Terre, organisation aujourd’hui dissoute par un macronisme liberticide. Méthodes de luttes, recomposition politique, questions stratégiques globales seront abordées dans ce cycle, avec de plus une table ronde dimanche 27 août à 17 h consacrée à l’écosocialisme. 

    Les jours oui, les nuits aussi !

    Cette année, notre meeting de rentrée aura lieu lundi 28 août en soirée : aux côtés des porte-paroles du NPA, on devrait y entendre en prise avec l’actualité des militantEs des solidarités internationales, des quartiers populaires… Surprise !. 

    Les autres soirées seront essentiellement organisées autour de nos projections discussions, avec d’excellents films documentaire présentés par celles et ceux qui y ont participé. Et comme vous allez le voir, nous avons souhaité aborder une grande variété de thèmes. Dimanche soir, on commence avec Nina Faure, militante féministe et réalisatrice du film We are coming. Chronique d’une révolution féministe : « Un plaisir (...) de poursuivre une émancipation collective. Le plaisir d’abolir le patriarcat, tout simplement. » On ne peut mieux dire !

    Mardi soir, nous profiterons de la venue de Melissa Gingreau, co-porte-parole du collectif Bassines non merci, pour présenter De l’eau jaillit le feu, film où intervient Thony Martins, un agriculteur mobilisé contre les mégabassines qui sera aussi parmi nous.

    Enfin, parce qu’il est impossible après le mouvement exceptionnel sur les retraites que nous avons connu de ne pas revenir sur cette lutte, nous accueillerons le duo de réalisatrice/teur Adeline Gonin et Christophe Cordier autour de leur film En grève consacré à la grève des cheminotEs de la gare de l’Est sur la question des retraites… fin 2019, début 2020.

    Et en plus, tous les soirs, des animations, des rencontres, un bar convivial, de la danse et des chansons. Les habituéEs savent…

    La semaine prochaine, pour un dernier article avant la suspension estivale de la parution de l’hebdo, on tâchera de se montrer le plus exhaustif possible. D’ici là, vous n’oublierez pas de vous inscrire ? 2

    Date limite des inscriptions :

    Dimanche 20 août 2023

    Commission université d’été

    1 – https://lanticapitaliste.org/actualite/vie-du-npa/universite-dete-enfin-en-parle 

    2 – https://nouveaupartianticapitaliste.org/UDT2023 

  • Congés payés : La misère n’est pas plus belle au soleil...

    Les congés payés, le droit au loisir et à l’oisiveté sont une des plus vieilles et des plus importantes revendications du mouvement ouvrier. Gagné de haute lutte, le droit aux vacances est aussi un petit peu de temps que les travailleuses et les travailleurs reprennent sur leur aliénation quotidienne. 

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  • « Nous sommes désormais coutumiers du détournement de la justice à des fins de répression des mouvements sociaux »...

    Entretien avec Claire Dujardin.

    Des peines très lourdes sont tombées sur les personnes interpellées lors des révoltes dans les quartiers populaires à la suite de la mort de Nahel. Claire Dujardin, avocate au barreau de Toulouse et présidente du SAF (Syndicat des avocats de France), livre son point de vue.

    En tant que membre du SAF, comment juges-tu la circulaire Dupont-Moretti qui demandait début juillet une réponse judiciaire « rapide, ferme et systématique » face aux révoltes des quartiers populaires ? 

    Le Collectif Justice des Enfants, dont le SAF est un membre actif, a écrit au sujet de la circulaire du ministre de la Justice : « Le garde des Sceaux, désormais chantre de la surenchère sécuritaire, propose dans sa dernière circulaire du 5 juillet 2023 de pénaliser les parents dont les enfants commettent des délits en lien avec les émeutes, ou d’écarter la présomption de non-discernement des enfants de moins de 13 ans, présomption légale qui est pourtant l’un des acquis positifs du CJPM [code de la justice pénale des mineurs, NDLR]. En ces temps tourmentés, il ne fait manifestement pas bon rappeler la loi lorsqu’elle protège ».

    Depuis plusieurs années, et notamment lors des manifestations des Gilets jaunes mais aussi lors de l’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, le ministère de la Justice s’immisce dans le travail de la justice pénale en donnant des instructions générales pour inviter les procureurs et les présidents de juridictions à faire preuve de fermeté et de rapidité dans la réponse à apporter aux poursuites des manifestantEs. Souvenons-nous aussi de la note du 12 janvier 2019 du procureur de la République de Paris qui préconisait de ne pas lever les gardes à vue même si l’infraction n’était pas constituée, ou encore de la venue de madame Belloubet au service de traitement en temps réel des procédures pénales du tribunal de Grande Instance de Paris. Ces immixtions de l’exécutif posent de réelles questions quant au respect de l’indépendance de la justice.

    Au lieu de rappeler que la justice est indépendante et doit faire son travail sereinement, au lieu de dénoncer les gardes à vue abusives en rappelant aux parquetiers qu’ils doivent veiller et contrôler les mesures privatives de liberté, au lieu de rappeler que la procédure pénale ne peut être détournée au service du maintien de l’ordre, au lieu de rappeler que les mesures pénales qui seraient adoptées à l’encontre des mineurs doivent être éducatives, le Garde des Sceaux se fait le serviteur de l’Intérieur. 

    Le nombre de comparutions immédiates est inhabituel. Comment la justice, fortement encombrée, a-t-elle pu répondre à un tel afflux ? À quel prix pour le personnel ? 

    Nous sommes désormais coutumiers du détournement de la justice à des fins de répression des mouvements sociaux. Cela n’est malheureusement pas nouveau, et Foucault le disait très justement, « la police est une instance de régulation sociale et de normalisation, et la justice fonctionne pour enregistrer officiellement, légalement, les contrôles de la police ». L’outil le plus efficace pour apporter une réponse rapide et ferme est la comparution immédiate. Cette procédure expéditive et brutale ne laisse pas le temps à la défense de se préparer et va juger sur des dossiers ficelés uniquement sur des constatations policières. Au SAF, nous dénonçons régulièrement et depuis de nombreuses années cette justice de classe et d’abattage qui ne traite principalement que de dossiers concernant des personnes pauvres, des personnes racisées, des étrangers et des manifestantEs désormais. Ainsi, à chaque mouvement social, les audiences de comparution immédiate se remplissent ou se dédoublent. Au détriment des autres services, le service civil notamment qui traite des litiges du quotidien, celui des affaires familiales, la justice pour mineurs, le service d’application des peines... 

    Les audiences se terminent à des heures indécentes, et les personnels de justice en sont fortement impactés. Dans le cadre des débats sur le projet de loi programmation de la Justice et durant les États Généraux de la Justice, nous avions ainsi fait le lien entre le manque d’effectifs et les choix faits de politique pénale. La justice manque cruellement de magistrats et de greffiers, surtout en matière civile. Or, des magistrats et greffiers sont de permanence sur des tableaux de roulement pour venir siéger sur les audiences pénales ou renforcer les équipes au pénal. Cela est le cas pour les comparutions immédiates mais aussi pour les cours criminelles départementales qui ont remplacé la Cour d’assises. Le rapport du comité Sauvé d’octobre 2021 l’avait souligné, le service civil est le parent pauvre de la Justice. Or, les mesures prises par le Garde des Sceaux dans le projet de loi en cours de débat et bientôt adopté ne viendront nullement apporter la réponse adéquate aux dysfonctionnements graves et importants du service public de la Justice. Il est donc impératif de prévoir plus de magistrats et de greffiers, et de revoir la politique pénale pour donner plus de moyens aux pôles civils des juridictions. Il est également essentiel de valoriser le travail et le statut des greffiers qui sont en ce moment en grève. La Justice est au bord du gouffre et loin d’être réparée. 

    Les peines de prison ferme semblent être nombreuses et lourdes, y compris pour des jeunes sans casier. N’y a-t-il pas une justice d’exception ? 

    De nombreux jeunes se sont retrouvés incarcérés, soit du fait de condamnations pénales à de la prison ferme avec mandat de dépôt, soit en détention provisoire dans l’attente de leur audience. C’est le résultat de ces consignes de fermeté du Garde des Sceaux et du battage médiatique autour des émeutes, la justice étant attendue pour rétablir l’ordre. Comme le dit très justement le Syndicat de la Magistrature, « ce n’est pas à la justice d’éteindre une révolte… L’autorité judiciaire pâtit, loi après loi, de la construction d’un ordre policier qui rogne sur les droits et libertés des citoyens, les prive de l’accès à la justice et empêche un réel contrôle judiciaire de la police, au nom de la sécurité ».

    La justice a posé un double regard sur ces jeunes : un regard de classe et de mépris face à des jeunes de quartiers, racisés et moins diplômés, et un regard moralisateur qu’on retrouve souvent lorsque des manifestantEs comparaissent devant le tribunal. 

    La seule réponse qui a pu être apportée est l’enfermement, car les lois françaises sont principalement tournées vers l’incarcération et que la culture de l’enfermement est forte chez les magistratEs. Le SAF demande d’ailleurs qu’un mécanisme de régulation carcérale soit mis en place pour stopper l’inflation. Or, ce n’est pas le choix fait par le Garde des Sceaux qui a décidé de construire encore plus de places de prison. Face à cette justice à deux vitesses, le SAF milite pour que les droits de la défense soient renforcés et invite les personnes concernées à se former sur leurs droits et s’organiser collectivement pour mieux se défendre. 

    Propos recueillis par la rédaction

  • De l’intérêt ou non du dialogue social...

    « L’acceptation d’une logique de dialogue social et civil, de partenariat et de gouvernance, réduit le salariat à un groupe d’individus ayant en commun une forme juridique d’emploi. Le dialogue et le partenariat sont porteurs d’une idéologie consensualiste incompatible avec la reconnaissance d’intérêt de classe du salariat ». Jean-Pascal Higelé, « Les Formes de la délibération interprofessionnelle. Le sens du dialogue », Sociétés contemporaines, 2012, n° 86.

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  • Avec Borne 3, la « marche forcée » va continuer...

    Emmanuel Macron s’est livré ce vendredi 21 juillet à un exercice périlleux en ouverture du premier Conseil des ministres du gouvernement Borne 3. Le discours en dit long sur la situation du pouvoir, après un remaniement communiqué de manière erratique la veille.

    En s’adressant en même temps à l’ensemble des citoyenEs et aux ministres, dans un discours oscillant entre politique générale et coaching ministériel, le Président a exprimé la difficulté de l’exercice du pouvoir.

    Il a pourtant « choisi la continuité et l’efficacité pour les temps qui viennent en réaffirmant avec clarté [sa] confiance à la Première ministre » et s’est félicité que le gouvernement ait « traversé les budgets, la réforme des retraites, des textes importants en matière d’énergie et d’économie et puis mis en œuvre la feuille de route des “cent jours” ». Il a affirmé un « cap est clair et simple : l’indépendance du pays pour consolider un modèle plus juste. »

    En clair, les actions engagées sur l’école, la santé, l’écologie, la réindustrialisation et le plein emploi, le travail et le chômage vont se poursuivre. On sait bien ce que cela veut dire en matière de cadeaux aux profits et à l’agriculture intensive, en matière de dérégulation du droit du travail, de pression sur les salaires et de casse des service publics. On a vu ! Il s’en félicite et annonce la suite. 

    Ainsi, « dans l’année écoulée, plus de lois sont passés qu’il y a six ans », a-t-il souligné. À trois reprises au moins, il s’est satisfait des avancées « à marche forcée »

    Après « En marche », nous voilà donc « à marche forcée », ce qu’indique d’ailleurs au plan politique la loi de la programmation du ministère de l’Intérieur ou le doublement du budget militaire dont une fois encore le Président s’est félicité, ou encore le contentement que la « justice [ait] su être implacable ».

    D’autant qu’on est prévenu, la rentrée sera sous le signe de la préparation d’un budget serré et de la préparation des échéances sportives de 2024. En attendant, les ministres eux-mêmes n’ont qu’à bien se tenir : « Il est attendu du gouvernement de le France d’être exemplaire », a rappelé Macron avant d’envoyer un petit tacle à la sortante Marlène Schiappa, sans la nommer : « Conformément à la Constitution, les ministres dirigent leur administration. Être ministre, ce n’est pas parler dans le poste. »

    Autrement dit, avec Gabriel Attal à l’Éducation, et Aurélien Rousseau à la Santé ou Aurore Bergé au ministère des Solidarités, avec ce gouvernement resserré autour de celles et ceux qui lui doivent tout, Macron se prépare à gouverner plus encore sous le signe de l’autoritarisme. 

    Plus que jamais, le mouvement ouvrier – syndicats et partis – doit s’unir autour d’un plan d’urgence parfaitement opposable à la politique de Macron à mettre en œuvre en l’imposant par la grève et par la rue, dans les entreprises et les quartiers !

  • L’extrême droite face à la révolte des quartiers populaires...

    Angers, Lyon, Chambéry et, de façon différente, Lorient ont été le cadre d’une mobilisation d’environ 150 militants d’extrême droite contre la révolte des quartiers populaires et le mouvement contre les violences policière qui peine à émerger. De telles actions ne s’étaient pas produite en 2005 et sont révélatrices de l’état des extrêmes droites aujourd’hui. 

    Une société de plus en plus violente, la perte de contrôle de la République sur des pans entiers du territoire, la guerre civile qui vient entre séparatistes islamistes immigrés délinquants et républicains sont les « constats » partagés par groupuscules radicaux… et jusqu’à la direction des Républicains (LR) 1.

    Une offensive politique contre l’ensauvagement qui prépare la guerre civile

    Face à ces « constats », les réponses varient. Le changement significatif côté RN est de se placer dans le cadre « républicain » en exigeant une répression féroce de l’appareil d’État et en renforçant les moyens d’action de ce dernier. Le discours est identique au mot près du côté de Reconquête, qui va néanmoins plus loin en proposant de donner un permis de tuer aux forces de l’ordre mais aussi aux commerçants face aux émeutiers. 

    Parmi les groupuscules, on trouve deux orientations. Celle pour laquelle il faut se séparer, prendre le contrôle de zones rurales, en France ou ailleurs, et laisser la société s’effondrer. Et celle qui se prépare à la guerre civile pour la mener et la gagner. Ces orientations politiques, portées y compris par LR et répétées en boucle dans les médias mainstream, notamment du groupe Bolloré, légitiment, préparent les actions violentes de la nébuleuse d’extrême droite. 

    Une nébuleuse fasciste violente qui se renforce mais reste groupusculaire

    Si l’action de la nébuleuse mérite d’être notée, elle reste faible : 150 militants dans 4 villes. À comparer aux milliers de jeunes qui ont participé aux nuits de révoltes. Si à Lorient et à Chambéry, ces actions ont conduit à des hospitalisations ou des arrestations d’émeutiers, à Angers il s’agit uniquement d’une confrontation en centre-ville avec des militants politiques, puis de la défense de leur local par des fafs qui n’ont pu que tenir leur position. Les deux nazis arrêtés après avoir percuté une voiture sur un parking de supermarché à Lyon illustrent une nouvelle fois que le « terrorisme » d’extrême droite est jusqu’ici le fait de demeurés…

    Il faut également souligner l’articulation entre ces actions et la dynamique en cours au sein des forces de répression. À Lorient, le commando est vraisemblablement le fait de militaires, sans que l’on sache s’il existe un lien avec un groupe d’extrême droite constitué. À Chambéry, les chasseurs alpins fournissent un nombre significatif de militants d’extrême droite, ce qui explique que ces derniers défilent au pas et entonnent des chants paras. Dans ces deux villes on a pu observer au moins une forme de bienveillance de la part des forces de l’ordre. On voit donc que parmi les forces de répression, il existe une tentation d’aller plus loin que les ordres et d’agir face à la guerre civile parmi des groupes militants. Ces convictions politiques peuvent également conduire à une certaine bienveillance vis-à-vis de l’extrême droite.

    Offensive de l’extrême droite

    Une offensive politique d’extrême droite est en cours qui a recomposé au-delà de ses rangs entraînant une partie de la droite et de la macronie, représentant aujourd’hui des millions d’électeurs. Cette offensive se place dans le cadre républicain, nouveau vecteur qui sert à cornériser ses opposants et donc la gauche, LFI en tête, qui est exclue depuis les dernières législatives. Sans qu’elle soit directement organisée, cette offensive politique nourrit une nébuleuse fasciste violente, dont les effectifs faibles croissent légèrement. En revanche, sa confiance, son audace et donc ses actions progressent elles plus rapidement. 

    L’ensemble du mouvement ouvrier — partis, syndicats, collectifs et associations — doit répondre à ces deux éléments, en menant une contre-offensive politique et en renforçant ses capacités d’auto­défense de façon à briser dans l’œuf la menace fasciste.

    Commission nationale antifascisme