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Actualités internationales... - Page 94

  • Le 18 décembre, journée internationale des migrant·e·s...

    Le durcissement des attaques néolibérales entraîne, à l’échelle internationale comme en France, un développement de l’extrême droite et du danger fasciste.
    La construction d’un front antiraciste large, capable de mettre dans la rue des milliers et, à terme, des centaines de milliers de personnes dans la rue comme en Allemagne, n’en est que plus importante.

    Le développement de l’extrême droite et du danger fasciste résulte de trois phénomènes :  

    – Un affaiblissement des corps intermédiaires : afin de pouvoir mettre en place leurs politiques d’austérité, les gouvernements ont dû casser de nombreuses résistances dont les corps intermédiaires que sont notamment les syndicats. Pour rappel, la loi travail affaiblit considérablement les moyens des syndicats. L’ensemble des corps intermédiaires, syndicats inclus, ont toujours eu un double rôle : obtenir des avancées et pacifier le corps social. Suite aux attaques néolibérales, les corps intermédiaires sont devenus incapables de remplir leur double fonction. L’émergence de révoltes comme les Gilets jaunes s’expliquent largement par la nécessité pour la population de trouver de nouveaux canaux d’expression ; 

    – Un renforcement des politiques racistes et racialistes des États afin de maintenir des populations entières dans la précarité, la peur et donc l’exploitation. Pour ne parler que de la France, la loi asile et immigration, l’état d’urgence qui a permis une augmentation des violences policières dans les quartiers populaires et, récemment, la proposition d’augmenter les frais de scolarité pour les étudiantEs étrangers vont dans le même sens : fragiliser les populations étrangères et racisées pour qu’elles puissent se faire plus violemment exploiter ; 

    – Un renforcement de l’extrême droite dans les urnes et des groupes identitaires sur le terrain : l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite ou son renforcement dans les urnes (partout en Europe et dans une grande partie du monde) encourage la perpétuation d’actes racistes, ­homophobes et antisyndicalistes. En Italie comme au Brésil, la ­victoire de gouvernements d’extrême droite s’est accompagnée d’une multiplication des violences racistes et antisyndicales. En France la monté du Rassemblement national décomplexe les identitaires qui passent aux actions sur le terrain, entre autres et notamment dans les Alpes. 

    Renforcer la conscience antiraciste

    Dans ce contexte où les corps intermédiaires sont très affaiblis, des révoltes plus ou moins spontanées sur divers sujets comme les Gilets jaunes vont se multiplier. Ces révoltes sont des opportunités pour nous. Néanmoins, rien ne garantit que les aspirations portées par ces mouvements vont aller vers plus d’égalité pour toutes et tous. Dans une période où le danger fasciste est réel, une partie des classes populaires, moyennes, des petits propriétaires et du ­patronat peuvent décider de faire une ­alliance contre-révolutionnaire. L’histoire a montré que ces alliances se faisaient systématiquement sur une ligne raciale, au détriment des raciséEs.  

    Ainsi, une de nos tâches majeures dans la période est de renforcer, dans tous les secteurs où nous luttons, la conscience antiraciste. Nous devons également travailler à l’émergence d’un front antiraciste capable de faire contrepoids à l’influence de l’extrême droite dans les futurs mouvements. 

    Dans cette perspective, la date du 18 décembre (journée internationale des migrantEs) est centrale. Tous les secteurs de la lutte contre le racisme s’en sont emparés. Il est à noter que les syndicats, dont la CGT, mettent des moyens considérables pour en faire une réussite. Ce cadre large et unitaire (composé de collectifs de sans-papiers, de collectifs de luttes contre les violences policières, d’associations d’aide aux migrantEs, de syndicats, de partis, de revues…) pourrait être l’embryon d’un front antiraciste large capable de mettre des milliers de personnes dans la rue, et à terme, des centaines de milliers comme en Allemagne. Les militantEs du NPA ont un rôle important dans la réussite de cette date en favorisant l’organisation de rassemblements le mardi 18 décembre à 18 heures dans un maximum de villes de France. 

    Ensemble, face au développement de l’extrême droite et du danger fasciste, faisons de la construction d’un front antiraciste large, une des priorités de la période !

    Hugo (commission migrations et antiracisme).

  • Asile : la file d’attente invisible...

    Il y a quelques années, pour demander l’asile en France, il suffisait de se rendre en préfecture, parfois à plusieurs reprises, pour enfin obtenir le formulaire à remettre à remettre à l’Office français pour la protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). Ce n’est plus le cas.

    Avec l’instauration des Plateformes d’accueil pour demandeurs d’asile (PADA), il a été créé un obstacle supplémentaire, puisque c’est d’abord à la PADA que le ou la demandeurE d’asile doit se présenter (avec file d’attente), puis en préfecture. 

    Service payant

    Depuis mai dernier, un nouveau sas a été mis en place en Île-de-France par l’Office français d’immigration et d’intégration (OFII), avec l’instauration d’une plateforme téléphonique, habilitée à donner les rendez-vous en PADA à discrétion dans les huit départements de la région, et censée supprimer les files d’attente et autres campements. Les demandeurEs d’asile devront être muniEs d’un portable, faire le numéro 01 42 50 09 00 à leurs frais, car la communication est payante, et un rendez-vous sera donné en PADA par SMS. Les demandeurEs sont évidemment censés avoir un portable personnel et de l’argent pour payer les communications dès leur arrivée en France, soit dans la période où ils et elles n’ont droit à aucune aide matérielle.

    Le numéro ne répond plus

    Après quelques ratés au départ, et bien souvent des délais d’attente coûteux se terminant par « Nous vous prions de bien vouloir renouveler votre appel », la plateforme a fonctionné et des rendez-vous ont été donnés à un certain nombre de personnes en PADA – même s’il s’avère que les PADA en reçoivent moins qu’avant – et ensuite en préfecture. Mais, depuis plus d’un mois, le numéro ne répond pas. Les associations de défense du droit d’asile ont reçu ces dernières semaines des plaintes de demandeurEs d’asile qui…. ne peuvent demander l’asile, faute d’interlocuteur. Alors que le lancement de la plateforme avait fait l’objet d’une réunion de la direction de l’OFII avec les associations, donné lieu à un tirage de flyers multilingues et avait été abondamment et positivement relayé, l’engorgement n’a jusqu’à ce jour donné lieu à aucune explication de l’OFII qui avait promis de traiter au moins 300 demandes par jour, et de « résorber les stocks résiduels » ­(comprendre les demandeurEs d’asile en attente). 

    Agir sans délai

    Du côté des associations, c’est pour le moment le silence. Chaque demandeurE est renvoyé à sa solitude, son désespoir, sa misère. Ils et elles courent le danger d’être renvoyéES, car sans papiers : qui les croira lorsqu’ils et elles expliqueront avoir tenté de joindre la plateforme téléphonique ? Et si enfin la situation venait à être débloquée, certainEs auront alors dépassé le délai des 120 jours prévus pour demander l’asile en procédure normale, et seront placés en procédure accélérée. CertainEs ont déjà filé en régions, d’autres veulent aller dans un autre pays. C’est la recherche désespérée de la solution individuelle qui prévaut, puisque ces ­demandeurEs sont désormais atomisés.

    Face à cette situation dramatique, et parce que les files d’attente « visibles » devant les PADA ont disparu, et avec elles l’élan de solidarité des deux années passées, il ne reste qu’à espérer que les associations de défense du droit d’asile, au fait de ce nouveau drame, agiront sans délai pour demander des comptes aux autorités.

    Maria Puccini

  • Référendum en Kanaky-Nouvelle-Calédonie : la lutte pour le droit à l’autodétermination et la justice sociale continue...

    Sans surprise, le référendum organisé ce dimanche en Kanaky-Nouvelle-Calédonie s’est soldé par la victoire du « Non » à la question « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ». 

    Pas de surprise, même si l'ampleur de la victoire du « Non » est moindre qu'annoncé par les sondages. Le scrutin était en effet taillé pour un succès du « Non », avec notamment une liste électorale enregistrant le processus de colonisation à l’œuvre depuis un siècle et demi, qui a fait des Kanak une minorité dans leur propre pays, où ils représentent désormais moins de 40 % de la population totale. 

    À l’occasion de ce référendum, qui n’avait donc rien à voir avec un scrutin d’autodétermination, lequel devrait concerner en premier lieu le peuple colonisé, le camp indépendantiste s’était divisé entre un appel à voter « Oui » à l’indépendance et un appel à la non-participation. Les critiques à l’égard du processus initié à l’occasion des accords de Nouméa (1998) sont nombreuses, avec notamment le constat du maintien d’une situation d’inégalité structurelle en défaveur des Kanak. Ainsi, alors qu’en moyenne 17% des ménages calédoniens vivent sous le seuil de pauvreté, ce taux atteint 52 % dans les îles Loyauté et 35 % dans la province Nord,contre 9 % dans la province Sud, où la communauté européenne est la plus nombreuse.

    Ainsi, dans un territoire riche en ressources naturelles, notamment minières, les inégalités sociales se confondent avec les inégalités ethno-raciales. Le « transfert des compétences » et l’effort pour le développement, promis par les accords de Nouméa, n’ont pas été au rendez-vous. Le Sénat coutumier parle de « peuple sinistré ».

    Malgré les déclarations de Macron, qui a eu le cynisme, dans son allocution consécutive au référendum, de vanter la « république française » et ses « valeurs », le combat contre les dégâts du colonialisme français est donc loin d’être terminé, et il ne manquera pas de se poursuivre au-delà des résultats du scrutin. Il ne nous appartient pas de décider à la place des Kanak, mais une chose est toutefois certaine  : nous serons à leurs côtés pour les luttes à venir, pour un réel exercice du droit à l’autodétermination et pour la justice sociale.