NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 111
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Financement des partis politiques et argent public...
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Algérie : l’exercice de la citoyenneté est-elle un crime ?
Dans un régime de libertés démocratiques, la citoyenneté, c’est-à-dire la participation des citoyens à la construction de l’espace public mais aussi sa détermination à défendre ses droits, est le critère essentiel même pour que fonctionne le régime. Dans un régime de dictature, d’autoritarisme, la citoyenneté incarne la subversion, un trouble-fête pour les gouvernants. En est-il ainsi dans notre pays en vue des tracasseries qui s’abattent sur Kamel Aissat dont le procès est programmé pour le 24 décembre ? Il est poursuivi pour des accusations hallucinantes et insensées « d’atteinte à l’intérêt national » et « d’atteinte à l’unité nationale ». Lui le patriote de toutes les patries et des peuples opprimés.
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Où va la guerre d’Israël contre Gaza ?
Il semble désormais probable que d’ici la fin de cette année 2023, l’État sioniste changera le cours de la guerre qu’il a lancée contre la bande de Gaza et passera à une nouvelle phase. La première phase préliminaire de bombardements intenses et terriblement meurtriers qui a immédiatement suivi l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » a été suivie par une deuxième phase d’invasion terrestre qui a ciblé le nord de la bande de Gaza, et une troisième phase au cours de laquelle l’invasion s’est déplacée vers la partie sud, en se concentrant sur Khan Younès. Rafah a été relativement épargnée, afin qu’elle puisse servir de refuge à la population de Gaza jusqu’à ce que les dirigeants sionistes décident, en fonction de la situation sur le terrain et au niveau international, quel sort ils devraient chercher à imposer à ce territoire gravement sinistré. Il était en effet clair dès le début que l’invasion actuelle serait déterminée par « ce que l’armée israélienne peut réaliser avant qu’une combinaison de pertes dans ses rangs et de pressions internationales ne l’oblige à s’arrêter ».
La phase préliminaire de bombardement a duré trois semaines. Cela était dû d’abord au fait que le commandement militaire israélien a été pris par surprise. Il n’était pas préparé à une guerre d’invasion telle que celle que le gouvernement sioniste a décidé de lancer en réponse à l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » et avait donc besoin de temps pour se préparer et planifier l’agression en cours. La deuxième raison est que, comme la plupart des armées des pays riches, les forces armées israéliennes sont devenues couardes (une posture que le célèbre analyste militaire israélo-américain Edward Luttwak a qualifiée de « post-héroïque »), en particulier face à la résistance de combattants prêts à mourir. Les forces d’occupation israéliennes cherchent donc à mener des guerres au coût humain le plus bas possible dans leurs rangs, grâce à un recours très étendu à la guerre à distance.
Lorsqu’il s’agit d’envahir des zones urbaines, comme c’est le cas à Gaza, la conséquence de cette dernière considération est une destruction d’une très grande intensité et un coût énorme en vies civiles parmi la population locale. C’est bien pourquoi l’agression actuelle a pris une telle ampleur génocidaire, avec environ vingt mille Palestinien.nes tué.es jusqu’à présent, dont une grande majorité de civils, outre plusieurs milliers de disparu.es sous les décombres. De son côté, l’armée israélienne n’a perdu qu’environ 125 soldats, selon ses propres sources. Même si le nombre de pertes israéliennes devait largement dépasser le chiffre officiel actuel, d’autant que le nombre de blessés est bien supérieur au nombre de morts et qu’il y a un grand nombre de blessés graves, il en va de même pour les blessés palestiniens, sans parler des victimes indirectes de l’invasion et du siège meurtrier qui l’accompagne. La guerre en cours reste donc un cas record dans l’histoire des guerres en termes de disproportion des morts subies par les deux camps. Dans une certaine mesure, elle ressemble à l’utilisation unilatérale d’une arme de destruction massive sur une zone peuplée.
L’armée sioniste a réussi à prendre le contrôle de la majeure partie de la moitié nord de la bande de Gaza après avoir détruit la plupart de ses bâtiments, déplacé la très grande majorité de sa population et tué un pourcentage terrifiant de cette dernière. Elle concentre désormais ses efforts sur le renforcement de son contrôle sur la moitié sud, en particulier sur les parties nord et est de cette second moitié de l’enclave. Cela se déroule alors que la protestation mondiale provoquée par l’ampleur impressionnante des meurtres et des destructions commises par l’armée sioniste s’intensifie, tandis que la sympathie pour les Israélien.nes victimes du « Déluge d’Al-Aqsa » s’affaiblit progressivement, malgré les efforts de propagande déployés pour la raviver. Cela a conduit à une escalade de la pression internationale sur le gouvernement sioniste, lui enjoignant de s’abstenir de nouveaux massacres et destructions à grande échelle. Cette pression est désormais également exercée par le seul gouvernement dont Israël ne peut se permettre d’ignorer la position, celui des États-Unis, son partenaire dans la guerre contre Gaza, sans le soutien militaire et politique duquel une guerre d’une telle intensité sur une si longue période n’aurait pas été possible.
Les forces d’occupation seront donc contraintes de mettre un terme à l’invasion et aux bombardements massifs dans quelques jours et de passer à une quatrième phase au cours de laquelle elles s’efforceront de renforcer leur contrôle sur le territoire envahi, c’est-à-dire la majeure partie de la bande de Gaza, par le biais d’une « guerre de moindre intensité » visant à éradiquer toute résistance restante dans ces zones et à détruire le réseau de tunnels dans leur sous-sol. Israël sait que les États-Unis et d’autres gouvernements occidentaux continueront à soutenir une telle quatrième phase de « guerre de moindre intensité » puisqu’ils ont proclamé leur soutien dès le début à l’objectif d’éradiquer le Hamas, comparé à l’EI depuis le « Déluge d’Al-Aqsa ». Quant à l’objectif à plus long terme, dont dépend la nature de la cinquième phase à suivre, il sera à son tour déterminé par le degré de succès de l’armée sioniste dans le renforcement de son contrôle sur les zones conquises et par la capacité d’Israël à continuer de mettre en œuvre la « seconde Nakba » en empêchant le retour d’une grande partie de la population palestinienne dans ces zones – de peur qu’elles ne se transforment à nouveau en foyers de résistance de nature à épuiser l’armée d’occupation.
Du point de vue israélien, les perspectives se situent désormais entre le scénario prôné par l’extrême droite sioniste, qui appelle à l’annexion de la bande de Gaza avec développement d’un colonialisme de peuplement dans ce territoire, et le scénario qu’impose le rapport de force aux dirigeants de l’État sioniste, qui peut être comparé à une répétition dans la bande de Gaza de la situation qui prévaut en Cisjordanie. L’armée d’occupation israélienne contrôlerait ainsi une vaste ceinture de sécurité stratégique à l’intérieur de l’enclave, le long de ses frontières, de la même manière qu’elle contrôle la vallée du Jourdain, et maintiendrait d’autres sites tampons entre les zones peuplées qui fourniraient une opportunité pour la mise en place d’un mouvement de colonisation similaire à celui qui existe dans la « zone C » en Cisjordanie. Le pouvoir nominal sur le reste de la bande de Gaza serait confié à des dirigeants palestiniens dont l’identité est toujours controversée entre le gouvernement israélien, d’une part, et Washington et ses alliés, de l’autre.
En effet, l’administration Biden souhaite remettre le pouvoir à Gaza à « l’Autorité palestinienne » basée à Ramallah après l’avoir « revitalisée », selon l’expression utilisée par le président américain (la manière dont cela se ferait reste floue pour tout le monde, y compris pour Biden lui-même et son administration). A l’opposé, Netanyahu et ses alliés de l’extrême droite sioniste refusent l’établissement d’une autorité unique régnant sur la Cisjordanie et la bande de Gaza, afin de ne pas subir de pressions pour concéder la proclamation d’un « État palestinien ». Ceci en dépit du fait qu’un État établi dans de telles circonstances ne pourrait être rien de plus, en réalité, qu’un État croupion privé de souveraineté dans les domaines fondamentaux et donc, en substance, rien d’autre qu’une continuation de l’occupation.
Gilbert Achar
Traduit de l’adaptation anglaise publiée par l’auteur sur son blog de l’original arabe publié le 19 décembre par le quotidien Al-Quds al-Arabi
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Palestine, mobilisation dans les universités !
Depuis l’offensive génocidaire israélienne sur la Palestine et à la suite de l’appel des étudiantEs palestinienNEs, des comités en soutien à la Palestine se sont construits dans plusieurs facs en France, comme à l’EHESS, à Montpellier, à Nanterre, à la Sorbonne-Nouvelle, à Rennes, à Toulouse ou encore à Sciences Po Paris.
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Pas de trêve à Noël !
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Forums anticapitalistes : « On construit l’Alternative », ça continue !
Le 16 décembre, s’est tenu le deuxième forum « On construit l’Alternative » initié par le NPA, Rejoignons-Nous et Ensemble ! PEPS et l’UCL étaient aussi présents. Si la participation fut décevante tant du point de vue numérique que de l’élargissement au-delà des forces initiatrices, le contenu fut riche.
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En Pologne, les premières limites du gouvernement démocrate...
Alors que dans la majorité des élections récentes la droite conservatrice progresse, les élections polonaises du 15 octobre 2023, avec une participation historique (78 %), ont au contraire mis en minorité le gouvernement conservateur. De plus, seulement 40 % d’électrices et d’électeurs ont participé aux référendums migratoires racistes convoqués au même moment, rendant leur résultat non valable.
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Praticiens à diplôme hors Union européenne jetables ? Une prescription qui ne passe pas !
Malgré le manque de médecins, des milliers de praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) risquent de se voir, au 31 décembre, privés de leur autorisation d’exercer en France, alors qu’ils font tourner les hôpitaux depuis des années !
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Au Chili, après une nouvelle Constitution encore rejetée : retour à la case départ ?
Ce dimanche 17 décembre 2023, pour la deuxième fois en un peu plus d’un an, les Chiliennes et Chiliens étaient appelés à voter lors d’un référendum « pour » ou « contre » une nouvelle Constitution, qui devait mettre fin à celle édictée en 1980 durant la dictature de Pinochet (et réformée à plusieurs reprises depuis 1989).
Ce nouveau scrutin national se déroule quatre ans après la grande révolte sociale de 2019, et deux ans après l’élection du jeune président de la gauche progressiste (autour d’une coalition regroupant Parti communiste et Frente Amplio), Gabriel Boric. Là encore, les plus de 15 millions d’électrices et électeurs se sont clairement prononcés contre la proposition constitutionnelle : 55,8 % s’y sont opposés.
Un vote de classe
On constate à nouveau dans la capitale comme au plan national, un rejet de classe, tandis que les trois communes les plus riches du pays votaient « pour ». Seules deux régions ont opté majoritairement pour la proposition constitutionnelle. Pourtant, le grand patronat et ses médias ont investi massivement dans la campagne en faveur du « pour », afin de défendre un projet encore plus réactionnaire que la Carta Magna en place. Rédigée par l’extrême droite et la droite dans le cadre d’un processus beaucoup plus « contrôlé » que le précédent par les partis traditionnels, la proposition empêchait notamment toute législation favorable à l’avortement, sanctuarisait le système des fonds de pensions par capitalisation, consolidait la marchandisation de l’eau, de l’éducation, de la santé ou encore gravait dans le marbre un des codes du travail les plus conservateurs de l’Amérique latine.
Une défaite pour l’extrême droite
En septembre 2022, plus de 62 % de la population avait déjà refusé une proposition constitutionnelle. Il s’agissait alors d’un texte plutôt orienté à gauche, féministe, qui défendait de nouveaux droits pour les peuples autochtones et qui prétendait dépasser — en partie — l’État subsidiaire néolibéral. Malgré les différences et dans une conjoncture désormais morose, où dominent le discours sécuritaire et les difficultés économiques, un rejet massif s’est donc exprimé à nouveau ce dimanche : la crise d’hégémonie en cours est loin d’être terminée.
Le Parti républicain de José Antonio Kast, extrême droite qui a émergé avec force depuis trois ans, et qui s’est construite pour le retour « à l’ordre », connaît en même temps une défaite importante avec ce vote. D’autant que Kast se voyait déjà comme le nouveau président à partir de 2027. Les couteaux sont de sortie entre la coalition de la droite traditionnelle (Chile Vamos) et le clan républicain, chacun cherchant à s’attribuer l’origine de la débâcle.
Globalement, ce résultat donne un peu « d’air frais » à un gouvernement progressiste qui s’est caractérisé depuis 2021 par une faible capacité transformatrice et surtout aucune volonté — même minimale — d’affrontement avec les secteurs dominants. Minoritaire au parlement, enfermé dans une logique gestionnaire, allié avec le Parti socialiste social-libéral, Gabriel Boric a immédiatement appelé « au consensus national » tout en fermant la porte à toute poursuite d’un processus constituant. Dans ce contexte, seule une revitalisation de l’esprit rebelle d’octobre, des luttes populaires, autochtones et féministes pourrait rebattre les cartes et rouvrir un horizon émancipateur.
Franck Gaudichaud
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Afrique : Poutine fait la mue à Wagner...
Cinq mois après la mort de Prigojine, la société de mercenaires russes Wagner en Afrique est en train d’être transformée.