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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 127

  • Racisme : halte à la loi sur l’immigration et à son durcissement...

    « Le but est de faire en sorte que quand une personne étrangère dans notre pays ne respecte pas les valeurs de notre République, par son comportement, par ses paroles […] la République ne soit pas contrainte de la conserver sur son territoire »1. Une déclaration gerbante du RN de plus ? Non, une clarification apportée par Olivier Véran sur le projet de loi « immigration » de Darmanin qui devrait être examinée au Sénat le 6 novembre.

     

    Eh oui, la loi Darmanin revient encore et encore... et encore en pire ! En effet, depuis l’assassinat de Dominique Bernard, professeur de Lettres, à Arras le 13 octobre, cette loi est désormais présentée comme un outil dans la lutte contre le « terrorisme ». Les amendements LR qui visaient à durcir encore davantage les conditions d’entrée, de séjour et du droit d’asile2 avaient déjà tous été adoptés au printemps (encore en discussion la suppression de l’AME et le référendum sur l’immigration). Maintenant c’est l’article 33 du projet de loi qui pourrait disparaître, et c’est un article permettant l’expulsion pour « adhésion à une idéologie djihadiste » ou pour non-respect des valeurs de la République qui serait rajouté. Attal est d’ores et déjà passé aux travaux pratiques, puisque 183 élèves ne feront pas leur rentrée après les vacances, dans l’attente de leur conseil de discipline, pour avoir « perturbé ou contesté » la cérémonie d’hommage à Dominique Bernard et Samuel Paty4. Ainsi, avant même la discussion de cette loi, elle permet encore et toujours de réactiver les discours racistes et islamophobes et de renforcer les discriminations.

    En lutte contre la précarisation des immigréEs

    En passant, ces développements enrichissent les moyens dont dispose la loi pour précariser le séjour des immigréEs, y compris de celleux ayant un titre de séjour à renouveler. L’insécurisation juridique et la restriction des droits de salariéEs sur une base raciale permet au capital de disposer d’une main-d’œuvre surexploitable dans les secteurs non délocalisables de l’économie : BTP, restauration, aide à domicile, nettoyage, etc. Ce qui n’a pas empêché plus de 800 sans-papiers de se mettre en grève le 17 octobre pour « une régularisation collective en commençant par tous les travailleurs des chantiers des JO et du Grand Paris ainsi que le retrait de la loi Darmanin et la renégociation des droits et des conditions de régularisation des travailleurs immigréEs » (voir page 6). Vingt-quatre heures après, c’est une première victoire avec la signature d’une promesse d’embauche ouvrant la voie à une régularisation pour plusieurs centaines de grévistes. Ce mouvement est désormais rejoint par d’autres grévistes qui occupent notamment des boîtes d’intérim et pourrait s’étendre encore à d’autres secteurs et d’autres régions. Car c’est bien la lutte et pas la loi qui donne des papiers.

    Toutes les avancées légales (mêmes les plus ambivalentes) pour les régularisations du séjour ont suivi de vastes mobilisations : après la marche de 1983 ou après les grèves massives de sans-papiers de 2008-2010. Contre Darmanin et son monde, ces grèves ont besoin de la solidarité de l’ensemble de notre classe. Par un vaste mouvement de grève à l’offensive sur l’égalité des droits et les salaires ?

    Commission immigration-antiracisme du NPA
  • Équateur : après les élections présidentielles, le projet néolibéral continue...

    Daniel Noboa, le candidat de droite, a remporté dimanche 15 octobre, le 2e tour des élections présidentielles en Équateur, avec 52,1 % des voix face à Luiza Gonzalez (47,9 % de voix), la candidate soutenue par le Mouvement de la Révolution citoyenne de l’ex-président Rafael Correa (2007-2017). Le vote est obligatoire et a compté 82 % de votantEs et 7 % de blancs et de nuls.

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  • Palestine : Chronologie (1948-2018)...

    1948 : Création de l’État d’Israël.

    1949-1967 : Gaza est administrée par l’Égypte.

    1967 : Guerre des Six-Jours.

    1979 : Traité de paix avec l’Égypte. Israël restitue le Sinaï à l’Égypte (1982), mais conserve le contrôle de Gaza.

    1987 : Première intifada et création du Hamas.

    1993-1995 : Accords d’Oslo.

    2000 : Seconde Intifada.

    2002 : Début de la construction du Mur israélien de séparation.

    2005 : Démantèlement des 21 colonies à Gaza. Israël conserve le contrôle des frontières terrestres, aériennes et maritimes.

    2006 : Le Hamas remporte les élections législatives avec 74 sièges sur 132, et 44 pour le Fatah.

    2007 : Début du blocus de la bande de Gaza.

    2008 : Opération « Plomb durci ».

    2011 : Dôme de fer.

    2012 : Opération « Pilier de défense ».

    2014 : Opération « Bordure protectrice ».

    2018 : La « marche du retour » à l’occasion du 70e anniversaire de la Nakba.

  • Palestine : histoire d’un ethnocide...

    À la fin du 19e siècle, la Palestine constituait une province du vaste Empire ottoman, qui comptait environ 350 000 personnes de langue arabe. Largement majoritaires, en particulier dans les zones rurales et les déserts, les musulmanEs vivaient en très bonne entente avec les minorités religieuses, essentiellement concentrées à Jérusalem. Celles-ci étaient constituées de juifEs (environ 8 % de la population palestinienne) et de chrétienEs, qui représentaient environ 12 % des PalestinienEs et s’organisaient en une multitude d’églises de rites différents (grec, arménien, copte, ­égyptien, latin, éthiopien).

    Le sionisme : un projet colonial de destruction des Arabes de Palestine

    Cet équilibre traditionnel fut remis en cause par la montée en Europe de l’antisémitisme. Alors que les pogroms se multipliaient à l’est de l’Europe dans les années 1890, un petit groupe de nationalistes appela les juifs d’Europe à émigrer en Palestine, dans l’objectif de recréer le royaume mythique de Salomon. Des dizaines de milliers de juifs, venuEs surtout de Russie et de Pologne, s’installèrent à Sion, autrement dit à Jérusalem. Ils bénéficiaient alors de la sympathie des puissances européennes, en particulier de l’Angleterre qui, dans le contexte du dépeçage de l’Empire ottoman après la Première Guerre mondiale, s’était vue reconnaître en 1920 un ­protectorat sur la Palestine.

    Dans les années d’après-guerre, le développement en Europe de régimes antisémites assura le succès du sionisme, en suscitant une nouvelle vague d’émigration en Palestine, qui permit aux juifs de représenter environ 30 % de la population palestinienne dès 1939. D’origine européenne, ces émigréEs disposaient de richesses qui leur permirent d’accaparer les terres. Dépossédée, la population arabe se trouvait sous la menace du ­sionisme, ­autrement dit de la création d’un État juif sur ses terres historiques. Dès 1929, les populations arabes menèrent des pogroms antijuifs, qui firent une centaine de morts, avant qu’à partir de 1935 n’éclate une révolte générale. En difficulté, les Anglais réprimèrent férocement la révolte arabe, tout en essayant en vain de limiter l’émigration juive.

    La Nakba

    Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les milices juives estimèrent qu’il était temps de faire aboutir leur projet d’État juif, en multipliant les attentats contre les Anglais et les Arabes. La situation devenant incontrôlable, les Britanniques annoncèrent en 1947 qu’ils souhaitaient mettre un terme à leur domination en Palestine. L’ONU et les quatre puissances qui la dominaient alors (USA, URSS, Angleterre et France) décidèrent de partager la Palestine en deux États, l’un pour les Juifs, l’autre pour les Arabes, tandis que Jérusalem se voyait dotée d’un statut international. Ce plan, qui dépossédait les Arabes de plus de la moitié de la Palestine suscita, leur colère : les agressions et les massacres se multiplièrent, avant de dégénérer en une véritable guerre, au cours de laquelle les milices juives prirent le dessus. Elles expulsèrent une grande partie des populations arabes dans les territoires qu’elles occupaient, donnant ainsi naissance à la « Nakba » (la Catastrophe).

    En 1949, lorsque les combats s’arrêtèrent, le nouvel État d’Israël englobait 78 % de la Palestine historique. La grande majorité de la population arabe avait été contrainte à l’exil, dans les camps de réfugiéEs qui s’ouvrirent en grand nombre, en Égypte, en Syrie ou au Liban, tandis que leurs propriétés étaient confisquées et redistribuées à des émigrants juifs. Les rares terres palestiniennes restées sous le contrôle des Arabes furent envahies par les États voisins : la Cisjordanie, avec Jérusalem-Est, fut occupée par la Transjordanie, qui donna ainsi naissance à la Jordanie, tandis que la petite bande de Gaza était occupée par l’armée égyptienne.

    À la conquête de la Palestine

    L’État d’Israël était ainsi né d’une guerre de conquête, qui l’avait conduit en dehors du droit international à conquérir un vaste territoire et à en éliminer la grande majorité de sa population. L’acceptation par les grandes puissances de ce crime originel en entraîna bien vite de nombreux autres : en 1967, l’État d’Israël envahissait la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza, ­s’emparant de toute la Palestine, et occupait aussi les étendues désertiques du Golan syrien et du Sinaï égyptien. L’ONU se refusa à reconnaître ces annexions et toute une série de résolutions ordonnèrent à Israël d’évacuer ces « territoires occupés ». Dans le contexte de la guerre froide, les États-Unis parvinrent toutefois à assurer l’impunité totale de l’État d’Israël, qui constituait un fidèle allié.

    Ainsi protégé, le gouvernement israélien effectua un nouveau pas, en annexant Jérusalem-Est. Il installa aussi les nouveaux émigrantEs dans les territoires occupés, créant ainsi des colonies juives au sein des territoires arabes. La montée en puissance des mouvements de résistance palestinienne, regroupés dans l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), leurs actions, militaires et non-militaires, soutenues par la solidarité internationale, amenèrent les États-Unis à imposer une paix en Palestine, au lendemain de la guerre du Golfe. En 1993, les accords d’Oslo contraignirent Israël, en échange de sa reconnaissance par l’OLP, à accepter la future mise en place d’un État palestinien, autorisant dans l’immédiat l’OLP à administrer les villes de Gaza et de Jéricho et les territoires environnants.

    Le projet criminel du « Grand Israël »

    L’arrivée au pouvoir en 2001 d’Ariel Sharon, un militaire ultra-nationaliste, mit ­définitivement fin au processus de paix. Entamant une dérive de plus en plus droitière, les gouvernements israéliens travaillaient ouvertement à la mise en place d’un « Grand Israël », autrement dit d’un État juif qui s’étendrait jusqu’au Jourdain. Limitant drastiquement les marges d’action de l’autorité palestinienne en Cisjordanie, qui perdit rapidement tout crédit, l’État d’Israël y amplifia sa politique d’implantation de colonies juives. Évoquant de plus en plus clairement leur volonté d’annexer tout ou partie de la Cisjordanie, les IsraélienEs y enfermèrent les populations palestiniennes dans de petites enclaves séparées par de hauts murs. Cette politique de création de bantoustans palestiniens trouva son apogée dans la bande de Gaza, que les IsraélienEs évacuèrent en 2005, pour enfermer la population dans ce vaste camp à ciel ouvert de seulement 360 km2.

    L’ONU a plusieurs fois pris acte de l’avancée de la colonisation. En 2016, le Conseil de sécurité avait réaffirmé qu’il ne reconnaîtrait « aucune modification aux frontières du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, autres que celles convenues par les parties par la voie de négociations »1. Le 12 février dernier, le Conseil de sécurité exprimait sa « consternation face à l’annonce par Israël de la poursuite de la construction et de l’expansion de colonies de peuplement et de la ­“légalisation” des avant-postes de colonies »2 et s’inquiétait de la situation des PalestinienEs.

    L’attaque du 7 octobre 2023 constitue une aubaine pour le gouvernement d’extrême droite qui dirige Israël, une possibilité d’effectuer un nouveau pas vers son projet de création d’un « Grand Israël ». Dans la mesure où l’État d’Israël se définit comme « l’État-nation du peuple juif », ce projet, qui constitue l’aboutissement de la logique sioniste, ne peut passer que par l’éradication physique, la subordination absolue ou encore l’enfermement des populations arabes de Palestine. Seule la résistance du peuple palestinien et le soutien que peuvent lui apporter tous les peuples du monde peuvent empêcher cette nouvelle étape annoncée de l’ethnocide palestinien.

  • Pour la victoire des Palestiniens ! Non à la surenchère sécuritaire et raciste de Darmanin...

    Alors que des centaines de PalestinienNEs meurent chaque jour sous les bombes d’Israël, que l’eau et l’électricité ont été coupées dans la bande de Gaza, qu’Israël prépare une intervention au sol dans le but de déplacer 1,2 million de PalestinienNEs, la préoccupation du pouvoir en France est de protéger son allié Israël et d'interdire l'expression de la solidarité militante avec les PalestinienNEs.

    Cela est cohérent avec la politique menée depuis des années par le pouvoir: immédiatement après la réélection de Macron en 2022, Gérald Darmanin a enfourché le 29e projet de loi « immigration » depuis 1980. Chaque fois plus répressif et conforme aux vues de l’extrême droite et aux besoins d’un patronat avide de main-d’œuvre corvéable dans certains secteurs, ce type de projet de loi est aussi une arme pour désigner des boucs-émissaires et mener une campagne raciste. Pour un pouvoir de plus en plus illégitime, ce texte est aussi le véhicule des ambitions présidentielles de celui qui rêve de marcher sur les pas de Sarkozy.

    Agitation permanente du ministre de l’Intérieur

    Tout récemment, le meurtre dans une école d’Arras et le conflit en Palestine ont été l’occasion pour le ministre de l’Intérieur de lancer une nouvelle offensive.

    Gérald Darmanin a déclaré publiquement sans preuves et en l’assumant que Karim Benzema, depuis longtemps pris pour cible des réactionnaires et aujourd’hui pour son soutien aux civilEs palestinienNEs, était en lien « notoire » avec les Frères Musulmans, donc une sorte d’influenceur salafiste. Ces allégations répétées matérialisent la manière dont le pouvoir entend stigmatiser les musulmanEs, en laissant entendre leur complicité même passive avec les massacres du Hamas.

    Dans le même temps, en établissant un lien entre la « haine du flic » et « la haine du juif », le ministre de l’Intérieur construit un ennemi intérieur, « anti-républicain » et supposément antisémite, pour discréditer tout militant de gauche dénonçant les violences policières et soutenant les droits du peuple palestinien. Et il passe du discours aux actes profondément antidémocratique : des poursuites judiciaires pour apologie du terrorisme ont été lancées contre des personnes et des groupes, dont le NPA et le secrétaire de l’UD CGT du Nord.

    Auto-promotion de la loi immigration

    Enfin, Darmanin a développé un argumentaire laissant penser, là encore au mépris des faits, que sa « loi immigration » aurait permis d’éviter l’attentat d’Arras puisque le coupable, de nationalité étrangère, aurait été expulsé avant de pouvoir passer à l’acte. Or, comme le relève Mediapart : « sur les 130 individus condamnés en France dans des affaires de djihadisme […], 90 sont Français, 29 binationaux et seulement 11 étrangers (l’auteur ne précise pas s’ils sont en situation irrégulière) ».

    Ainsi, depuis l’attaque du Hamas contre des civilEs israéliens le 7 octobre, le pouvoir a laissé se faire des amalgames dans lesquels ses adversaires sont à la fois des islamistes (ou leurs soutiens), des terroristes (ou leurs soutiens), et des antisémites. À cette offensive nous répondons que le soutien au peuple palestinien, le refus des lois racistes et de la récupération islamophobe des attentats ne s’éteindra pas. Ni sous les fakes news, ni sous les anathèmes, ni sous la répression judiciaire.