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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 144

  • On n’a pas la flamme !

    Un an avant le début des épreuves olympiques en France, c’est autre sport qu’on découvre au fil des semaines : celui de la corruption, qui s’ajoute donc à la bétonisation des quartiers et à la relégation des plus pauvres.

    On le sait, là où le béton pousse, les pots-de-vin aussi, mais on peine toujours à en mesurer l’ampleur et à imaginer toute l’intelligence et le cynisme mis en œuvre.

    Ces dernières semaines, la presse s’est fait l’écho des perquisitions qui ont eu lieu dans les locaux du Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojop), à Saint-Denis (93) et dans ceux de l’établissement public chargé des infrastructures, la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), à Paris, en raison de soupçons d’irrégularité sur des marchés publics.

    Pour l’instant, l’enquête se poursuit sans qu’on sache bien ce que recouvre la prise illégale d’intérêt, le favoritisme et le recel de favoritisme. L’information est certes passée mais les rédactions se sont bien gardées de faire une publicité excessive à ses événements.

    Seul Mediapart nous a précisé qu’une entreprise d’événementiels serait en cause et expliqué qu’il y aurait une confusion entre organisateurs et prestataires.

    C’est aussi Mediapart qui nous a appris début juillet que le contrôleur général économique et financier (CGefi), un haut fonctionnaire de Bercy devant veiller au bon respect des procédures au sein de la Solideo, a bénéficié d’une prestation de l’établissement public qu’il était censé contrôler (sous forme de location de chalets).

    Machine à cash et à béton, machine à arroser les copains, les jeux Olympiques sont archi-subventionnés pour devenir un faire-valoir aux États vis-à-vis non seulement de leurs homologues mais aussi de leur population. La discrétion reste donc de mise.

    Pourtant, tout n’est pas permis au nom du sport. Comme pour la FIFA, la fédération française de rugby, celle de tennis, des comptes devront être rendus ! À quelques jours de l’installation de la flamme olympique dans Paris, aucune raison de décerner des médailles… à la corruption et l’abus de biens communs.

  • POING hebdo. Violences policières : soutenir et étendre la colère...

    Violences sociales, racistes et coloniales, sexistes, écocides... Dans les institutions ou dans la rue, l'autoritarisme est une composante essentielle de la gouvernance des États capitalistes.

    Il est urgent de renverser la vapeur. Pour toutes les victimes de violence policières, exiger la condamnation des coupables, le dédommagement des familles. Exiger aussi l'arrêt des détentions arbitraires et des poursuites et l’amnistie pour les condamnéEs.

    Plus largement, il faut imposer dans le débat public une critique radicale de la police, institution raciste gangrenée par l'extrême droite. Et afin d'éviter de nouveaux meurtres, de nouvelles mutilations, la police en contact avec la population doit immédiatement être désarmée. La gauche sociale et politique doit donc soutenir sans réserve cette colère légitime mais également participer à l'étendre.

  • Éducation Macron à Marseille : plus belle l’école ?

    Pour sortir de la crise politique ouverte par l’opposition massive à sa réforme des retraites, Macron a décidé de s’en prendre à l’une de ses cibles favorites : l’école. Au cours de sa déambulation dans les rues de Marseille, le président-ministre de l’Éducation nationale a donc égrené les annonces, sans aucune concertation préalable ni avec les personnels ni même avec le cabinet de son propre ministre Pap Ndiaye.

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  • Se mobiliser pour les 7 maternités menacées...

    Après la grande mobilisation à Carhaix du 18 mars 2023 qui avait réuni au moins 10 000 manifestantEs en pleine bataille contre la réforme des retraites, la Coordination santé du Pays de Guingamp (22) a appelé à construire une mobilisation régionale en Bretagne le 17 juin réunissant les salariéEs et leurs syndicats ainsi que leurs comités de défense des maternités.

    Ils ont bien compris que la bataille se doit d’être collective face à l’ARS (agence régionale de santé), qu’il est illusoire de pouvoir s’en sortir chacun de son côté. Cela signifierait seulement tomber les uns après les autres.

    Les hôpitaux dans le collimateur

    L’entreprise de destruction vise collectivement les 7 maternités de la région Bretagne, c’est donc collectivement qu’il faut répondre à ces attaques.

    Fermer une maternité est déjà une mise en danger des femmes, des enfants. C’est aussi une insulte aux personnels et à la démarche d’accompagnement que permettent les structures de niveau 1.

    C’est enfin le signe d’un immense mépris pour tout un territoire, tout un maillage d’hôpitaux publics de plein exercice qui est attaqué. Ils ne sont pas dupes, cela n’est qu’une étape dans le processus de démantèlement des hôpitaux de proximité.

    Ces « restructurations » entrent dans un cadre bien défini, celui de la loi Buzyn qui entendait labelliser 600 « hôpitaux de proximité » et les transformer principalement en EHPAD avec quelques consultations et recentraliser l’hospitalisation complète sur les hôpitaux-pivots.

    L’application de l’article 33 de la loi Rist a servi d’accélérateur à ce processus en prétendant s’attaquer aux excès de l’intérim. Une lecture superficielle pourrait laisser croire que les petits hôpitaux ne sont que des victimes collatérales de cette manœuvre : en réalité, ils sont dans le collimateur de l’ARS.

    Notre santé en danger

    C’est sur cette base que plus de 2 000 personnes sont venues manifester le 17 juin à Guingamp au son des bombardes et des binious. Malheureusement, les salariéEs des autres départements bretons ont manqué le rendez-vous pour gonfler les délégations des comités de défense, certainement épuiséEs par des mois de mobilisation de lutte contre la contre-réforme des retraites.

    Il faut que ce soit seulement partie remise. Ces luttes en Bretagne pourront prendre toute leur place dans l’initiative du Collectif « Notre Santé en danger » du Tour de France pour la Santé qui devrait culminer lors du vote du budget de la Sécu.

    Commission santé du NPA

  • États-Unis : la Cour suprême met fin à la discrimination positive dans l’éducation...

    Avec ses trois dernières décisions — sur l’abandon de la discrimination positive, la limitation des droits des homosexuelEs et l’arrêt de l’allègement de la dette des étudiantEs — la Cour suprême mène une contre-révolution contre les avancées obtenues par les mouvements sociaux des années 1960 et 1970.

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  • Appel unitaire : Notre pays est en deuil et en colère...

    Notre pays est en deuil et en colère.
     
    Notre pays est en deuil et en colère. Le meurtre de Nahel tué par un policier à bout portant à Nanterre, a mis à nu les effets de décennies de politiques publiques discriminatoires et sécuritaires ciblant notamment les quartiers populaires et la jeunesse qui y grandit et particulièrement les personnes racisées et précarisées. L’escalade des violences est une impasse et doit cesser. La conception essentiellement répressive de la police, et l’évolution législative de 2017 sur l’usage des armes de service, aggravent ce que la population vit et subit que ce soit en termes de discriminations et de pratiques racistes.
     
    Les tensions entre population et police viennent de loin et s’inscrivent dans une histoire marquée d’injustices, de préjugés, de violences, de discriminations, de sexisme… et d’un racisme systémique qui traverse l’ensemble de la société et qui n’est toujours pas éradiqué.
     
    Les habitant·es des quartiers concernés et notamment les femmes pallient bien souvent seul·es les carences en termes de services publics. C’est bien la régression de ceux-ci, l’école, les lieux de partage et de culture, sportifs, la poste, les administrations etc. et le recul du soutien de l’État au tissu associatif qui ont largement contribué à marginaliser ces quartiers et des territoires entiers bien au-delà, particulièrement dans les Outre-mer.
     
    L’abandon de ces populations de quartier est aggravé par le contexte économique d’appauvrissement, d’inflation, de hausse des loyers, des prix l’énergie et la réforme de l’assurance chômage. Les inégalités sociales touchent particulièrement les enfants et les mères isolées. C’est ce que montrent les révoltes qui ont secoué les quartiers populaires depuis quelques jours en réaction à la tragédie de Nanterre.
     
    En plus de décennies de dérives d’une politique du maintien de l’ordre, de lois sécuritaires (loi sécurité globale, loi séparatisme…) et de mesures d’exception, nous assistons depuis quelques jours à des pressions du gouvernement pour mettre en place une justice expéditive. Le prononcé de mises en détention préventives systématiques avec des peines de plus en plus lourdes n’est pas acceptable !
     
    L’urgence n’est pas celle de la répression qui ne fera que renforcer l’extrême-droite et fera reculer une fois de plus les droits et libertés.
     
    L’apaisement durable n’est possible que si le gouvernement prend les mesures nécessaires pour répondre à l’urgence de la situation et aux exigences des populations concernées.
     
    L’ONU a critiqué à plusieurs reprises les politiques sécuritaires et les problèmes institutionnels de racisme en France, en particulier dans les forces de l’ordre.
    Ce sont les discriminations qui sont un poison toxique qui décrédibilise l’idée même d’égalité et sème le désespoir.
    L’extrême droite en fait son lit pour diviser toujours davantage la société. Nous dénonçons l’appel à la guerre civile contre les quartiers populaires et la qualification des personnes qui en sont issues de « nuisibles » par des syndicats de policiers.
     
    Nous condamnons la constitution d’une cagnotte de soutien au policier qui a tué Nahel à l’initiative d’un membre de l’extrême droite et l’absence de toute action du gouvernement, mettant ainsi de l’huile sur le feu.
     
    Tout est à repenser et construire. Il faut partir de bases nouvelles, créer des espaces de discussions larges et tirer les leçons des erreurs des politiques publiques depuis des décennies, en respectant les histoires, parcours, cultures et singularités dont se nourrit notre aspiration collective à l’égalité. Il est plus que temps d’écouter et de prendre en compte les demandes des habitant·es des quartiers populaires et en particulier sa jeunesse !
     
    La situation nécessite que le gouvernement prenne ses responsabilités et apporte des réponses immédiates pour sortir de l’affrontement :
    – abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre ;
    – une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement ;
    – le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ;
    – la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police.
     
    Rien ne peut cependant se faire sans un autre partage des richesses, sans lutter contre les inégalités sociales. Rien ne peut se faire sans la lutte contre la pauvreté et la précarité, aggravées par le dérèglement climatique, la hausse des loyers et des charges, et sans le renforcement des services publics et de l’éducation populaire. C’est à ces chantiers que le gouvernement devrait s’attaquer au lieu de mener des politiques publiques régressives qui font le lit de l’extrême droite.
     
    Nos organisations syndicales, associations, collectifs, comités et partis politiques sont mobilisés pour le maintien des libertés publiques et individuelles.
     
    Dans l’immédiat, nous appelons à rejoindre tous les rassemblements et marches autour de ces revendications, partout dans le pays à partir du mercredi 5 juillet, à l’exemple de la marche organisée par le Comité Vérité et Justice pour Adama, à Beaumont-sur-Oise, et de celle de la Coordination Nationale contre les violences policières du 15 juillet.
     
    Nous appelons à des marches citoyennes le samedi 8 juillet dans toute la France et les territoires ultra-marins.
     
    Nous construirons ensemble les suites de ces mobilisations.
     
    Signataires
     
    Syndicats :
    ● CGT,
    ● CNT-Solidarité Ouvrière,
    ● Fédération Syndicale Étudiante (FSE),
    ● FSU,
    ● Solidaires Étudiant-e-s,
    ● Syndicat des Avocats de France,
    ● UNEF le syndicat étudiant
    ● Union Syndicale Solidaires,
    ● Union Étudiante,
     
    Associations :
    ● 350.org,
    ● Adelphi’Cité,
    ● Amnesty International France,
    ● Alternatiba,
    ● Alternatiba Paris,
    ● Les Amis de la Terre France,
    ● ANV-COP21,
    ● ATTAC France,
    ● Bagagérue,
    ● Conscience,
    ● Coudes à Coudes,
    ● DAL Droit au Logement,
    ● La Fabrique Décoloniale,
    ● FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigrés-e-s),
    ● Fédération Nationale de la Libre Pensée,
    ● Fédération nationale des maisons des potes,
    ● Femmes Egalité,
    ● Fondation Copernic,
    ● Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré·es),
    ● Greenpeace France,
    ● Jeune Garde Antifasciste,
    ● LDH (Ligue des droits de l’Homme),
    ● Memorial 98,  
    ● Observatoire nationale de l’extrême-droite,
    ● Organisation de Solidarité Trans (OST),
    ● Planning familial,
    ● Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les racismes-RAAR,  
    ● REVES Jeunes,
    ● SOS Racisme,
     
    Collectifs :
    ● Alliances et Convergences,
    ● Assemblée des Gilets Jaunes de Lyon & Environs,
    ● Colère Légitime,
    ● Collectif civgTENON,
    ● Collectif des Écoles de Marseille (le CeM),
    ● Collectif national pour les Droits des Femmes,
    ● Collectif Nouvelle Vague,
    ● Collectif Vérité et Justice pour Safyatou, Salif et Ilan,  
    ● Collective des mères isolées,
    ● Comité des Soulèvements de la Terre Sud-Essonne,
    ● Comité Local de Soutien aux Soulèvements de la Terre Aude,
    ● Comité Soulèvement Bas-Vivarais,
    ● Comité les Soulèvements de la Terre Lyon et environs,
    ● Comité local de soutien aux Soulèvements de la Terre Villefranche,
    ● Comité local de soutien aux Soulèvements de la Terre Romans-sur-Isère,
    ● Comité nîmois de soutien aux Soulèvements de la Terre,
    ● Comité de soutien à Moussé Blé,
    ● Comité justice et vérité pour Mahamadou,
    ● Comité Les Lichens Ardéchois,
    ● Comité Vérité et Justice pour Adama,
    ● Coordination des comités pour la défense des quartiers populaires,
    ● Démocra’psy,
    ● Dernière Rénovation,
    ● En Gare,
    ● Justice pour Othmane,
    ● La Révolution est en marche,
    ● Lla Terre se soulève en Corrèze,
    ● Le Peuple Uni,
    ● Les Soulèvements de la Terre - comité Île-de-France,
    ● Les Soulèvements de l'Entre2Mers (33),
    ● Lyon en lutte,
    ● Lyon Insurrection,
    ● Nîmes Révoltée,
    ● Réseau GBM,
    ● Rejoignons-nous,
    ● Collectif du 5 novembre - Noailles en colère (Marseille),
    ● Syndicat des quartiers populaires de Marseille,
    ● Collectif Justice pour Claude Jean-Pierre,
    ● Youth for Climate IDF,
     
    Organisations politiques :
    ● ENSEMBLE! – Mouvement pour une Alternative de Gauche, Écologiste et Solidaire,
    ● Europe Ecologie Les Verts (EELV)
    ● La France insoumise (LFI),
    ● Front Uni des Immigrations et des quartiers populaires (FUIQP),
    ● Gauche Ecosocialiste (GES),
    ● Génération.s (G.s),
    ● Nouveau parti anticapitaliste (NPA),
    ● Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF),
    ● Parti de Gauche (PG),
    ● Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS),
    ● Parti Ouvrier Indépendant (POI)
    ● Réseau Bastille,
    ● Révolution Écologique pour le Vivant (REV),
    ● Union communiste libertaire (UCL),

  • Cagnotte raciste : le crime ne doit pas payer !

    À l’heure où nous écrivons, la cagnotte pour soutenir le flic qui a tué Nahel le 27 juin à Nanterre a dépassé le million d’euros. Celle-ci a été lancée par l’ex-soutien de Le Pen et zemmouriste de haut vol, le haut fonctionnaire, Jean Messiha. Avec un montant dix fois supérieur à celle en soutien à la famille de Nahel, l’indécence absolue de ce chiffre est hallucinante. Il s’agit d’un montant rarissime pour une cagnotte et même s’il est certain que celui-ci est artificiellement gonflé par l’extrême droite, il reste que le soutien exprimé dépasse les milieux racistes habituels. Ce montant est tellement énorme que même la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) est sortie de son mutisme habituel concernant les violences policières.

    Cette cagnotte opère un double renversement. D’une part, une inversion indécente entre la victime et le meurtrier, et d’autre part, un renversement raciste, un enfant arabe des quartiers est vu comme un danger par sa seule existence et on exprime plus d’empathie pour un flic assassin qui, lui, est humanisé. Cette cagnotte est également un crachat à la figure des victimes de violences policières, de leurs familles et de manière générale des personnes raciséEs et des quartiers populaires qui montre que, malgré les images, malgré la culpabilité évidente, une partie importante de la population sera du côté des flics et des racistes.

    Pourtant, l’utilisation des cagnottes de soutien est historiquement un outil politique de solidarité. Leur extension pour défendre les flics et les fachos (notamment des groupes identitaires) et dans le même temps la suppression de celles de figures de résistance (comme la cagnotte pour de Christophe Dettinger) est une récupération terrible et un élément du combat idéologique de la part de la police et de l’extrême droite dans l’expression de cette solidarité. 

    Non contente d’avoir l’impunité de fait et la justice à ses côtés, la police met la pression, relayée par ses syndicats, en faisant planer la menace de guerre civile et orchestrant la solidarité avec ses tueurs. Le crime ne doit pas payer ! Fermons cette cagnotte et soutenons celle des victimes des violences policières.

    Édouard Soulier

  • Résister face à l'autoritarisme et au racisme est légitime ! 

    La séquence politique que nous vivons est une leçon de choses. Les oppriméEs devraient accepter de se faire exécuter tandis que les dirigeants réclament davantage de permis de tuer pour la police. Peines « exemplaires » pour les uns, circonstances atténuantes pour les autres : il est urgent de mettre un terme à cette violence institutionnelle antisociale et raciste. 

    Une violence systémique

    Violences sociales, racistes et coloniales, sexistes, écocides... Dans les institutions ou dans la rue, l'autoritarisme est une composante essentielle de la gouvernance des États capitalistes. Les gouvernements se taillent un arsenal juridique sur mesure pour toujours plus légaliser le recours à la violence. La loi de 2017, qui a assoupli les conditions dans lesquelles les forces de police peuvent utiliser leur arme, explique pour une large part les 13 décès enregistrés en 2022 pour « refus d’obtempérer ». 

    Macron qualifie comme un « fait inexplicable » le meurtre de Nahel. Mais celui-ci n'a pas été perpétré par des « brebis galeuses ». Il s'inscrit dans cette gestion ultra-violente du maintien de l'ordre, combinée à un racisme structurel. Le gouvernement prétend agir au nom de l’État de droit et du monopole exclusif de la violence, et pourtant à Chambéry, Lyon, Lorient ou encore Angers, des milices fascistes, proférant des slogans racistes, ont pu en toute impunité se substituer aux policiers. Les milliers d’interpellations, les centaines de comparutions immédiates et les peines élevées qui s’abattent sur les jeunes des quartiers populaires sont encore la démonstration de ce traitement à géométrie variable.  

    Résister pour la justice est légitime !

    Le refus de se plier aux appels à un « retour au calme » est légitime quand cette injonction vient de ceux qui, par leurs politiques antisociales et discriminatoires, violentent chaque jour la population des quartiers populaires. Leur « calme », c’est l’oppression et la violence, qui devraient être subies sans réagir.

    Les destructions qui ont eu lieu ces derniers jours n’ont absolument rien de comparable avec la violence du système. Et lorsque les « condamnations » viennent de ceux qui détruisent nos vies et la planète par leur défense d’un capitalisme qui exploite l’humanité et la nature, jusqu’à des guerres impérialistes, elles sont d’un cynisme révoltant. Car la légitime colère qui s’exprime révèle la brutalité de la violence exercée sur les populations les plus fragilisées, le racisme, la pauvreté, la relégation urbaine, aggravées par l'inflation, la destruction des services public, la réforme de l'assurance chômage... 

    Plus jamais ça !

    Il est urgent de renverser la vapeur. Pour toutes les victimes de violence policières, exiger la condamnation des coupables, le dédommagement des familles. Exiger aussi l'arrêt des détentions arbitraires et des poursuites et l’amnistie pour les condamnéEs. Plus largement, il faut imposer dans le débat public une critique radicale de la police, institution raciste gangrenée par l'extrême droite. Et afin d'éviter de nouveaux meurtres, de nouvelles mutilations, la police en contact avec la population doit immédiatement être désarmée.

    Les révoltes parties de Nanterre sont parties intégrantes du mouvement social. Avec le meurtre de Nahel c'est bien l'ensemble de notre camp social qui est attaqué. De la répression des mouvements sociaux et écologiques comme à Sainte-Soline, en passant par la dissolution des Soulèvements de la Terre, la logique de répression est la même. La gauche sociale et politique doit donc soutenir sans réserve cette colère légitime mais également participer à l'étendre. Partout, nous devons impulser des fronts autour d'un « Plus jamais ça » regroupant partis, syndicats, associations, collectifs et impulser des initiatives de soutien aux jeunes réprimés, devant les mairies, les préfectures… Plus largement il faut construire une riposte antiraciste, démocratique et sociale, radicale et unitaire, à la hauteur des attaques, contre Macron et son gouvernement.