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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 165

  • Une victoire est possible contre Macron, sa réforme et son 49.3 !

    L’utilisation du 49.3 par le gouvernement est un scandale démocratique. Elle incarne la faiblesse de la base sociale du pouvoir et son cours autoritaire. Mais il est évident que cette décision, qui concrétise le caractère minoritaire du pouvoir, a été prise sous la pression du mouvement. Malgré un accord avec la direction de LR, les députés n’ont pas osé voter la réforme.

    Un gouvernement illégitime et aux abois

    Ce 49.3 renforce l’illégitimité du gouvernement et pousse les directions intégrées aux institutions à se maintenir au sein de la mobilisation, CFDT en tête. Elle montre le caractère particulièrement antidémocratique des institutions de la Ve République, qui permettent à un gouvernement minoritaire de faire passer une réforme. Cette démonstration est, en un sens, une bonne nouvelle pour le mouvement.

    Les mobilisations qui se sont tenues aux quatre coins du pays ce jeudi soir témoignent de la colère face au scandale démocratique en cours, et la répression qui s’est abattue, contre les manifestations, mais aussi contre des militantEs syndicaux spécifiquement ciblés, comme ceux de l'énergie, du durcissement du pouvoir. Macron est ultra-minoritaire, sa réforme aussi, et les premières enquêtes d’opinion post-49.3 indiquent le rejet massif de ce passage en force et la profondeur de la contestation, qui ne faiblit pas. Avec la poursuite de la mobilisation, il est probable que le gouvernement accentue la répression. Cela nécessitera une solidarité et une réponse unitaire à la hauteur de la provocation.

    Même si le pouvoir est affaibli, rien n’est évidemment gagné. Les motions de censure seront rejetées, le rapport de forces reste incertain. Le mouvement doit franchir un cap pour gagner, on ne peut plus se contenter de grèves saute-mouton. La date du jeudi 23 mars annoncée par l’intersyndicale est très lointaine. On doit l’utiliser pour construire la grève là où ce n’est pas encore le cas, en s'appuyant sur les secteurs mobilisés. Mais nous avons besoin d’accélérer les rythmes, pour ne pas démoraliser et pour ne pas laisser seuls les secteurs en pointe.

    Pour gagner, plus que jamais en grève et dans la rue !

    Il s’agit de renforcer les grèves reconductibles, en particulier dans les services publics et les entreprises d’État. Dans le privé, il faut arriver à amplifier la mobilisation pour ralentir la production et peser directement sur le patronat en parallèle de la représentation politique de celui-ci. Les grèves reconductibles ont fortement contribué à déstabiliser le gouvernement. Nous devons tout faire pour les élargir, faire de cette lutte une mobilisation quotidienne, le mouvement doit occuper l’actualité chaque jour. Ce que nous visons, c’est la grève générale.

    Nous devons maintenir et amplifier les manifestations de masse qui montrent la profondeur du mouvement, sa légitimité. Il s’agit de construire des mobilisations partout, qui visent directement le pouvoir politique comme l’avait fait le mouvement des Gilets jaunes : il faut que le mouvement vise le blocage du pays. La question doit être posée d’une manifestation nationale à Paris pour contester politiquement et massivement la réforme et le pouvoir.

    Une riposte s’impose face au scandale démocratique en cours. Le gouvernement et Macron doivent partir, mais il faut empêcher que ce soit l’extrême droite, en embuscade, qui rafle la mise. Il s’agit d’imposer une politique qui parte des besoins des salariéEs de la jeunesse, des retraitéEs et qui s’appuie sur leurs mobilisations pour les imposer, un gouvernement aussi fidèle aux intérêts des salariéEs que celui de Macron l’est à ceux du patronat. Il est de la responsabilité de toutes les organisations de la gauche syndicale, politique, associative, de discuter de tous ces points.

    Au-delà, et plus que jamais, une alternative politique autour d’un projet de rupture avec les politiques capitalistes est nécessaire, une rupture pour une société écosocialiste.

  • Qui va l’emporter ?

    Après la séquence de mobilisation des 7, 8 et 9 mars, ponctuée par la plus grande manifestation sociale des 50 dernières années, après le vote de la loi à l’Assemblée et au Sénat par des dispositifs d’urgence, le problème du rapport de force sur la réforme des retraites se résume de plus en plus crûment : où est la légitimité, dans la rue ou à l’Élysée ? 
    [article écrit avant l’utilisation du 49-3]

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  • Nice, printemps des migrations...

    Du 1er au 30 avril 2023, à Nice,
    le Printemps des Migrations nous invite à migrer, 
    de quartier en quartier, de dedans en dehors,
    d’art en d’art, de lieu en lieu, sans frontières.

    Nice, Niça, Nizza, Nissa, Nikaia… tantôt du nord, tantôt du sud,
    ligure, sarde ou savoyarde, lieu de départ ou d’arrivée : 
    Nice depuis toujours par delà les frontières.

    https://printemps-des-migrations.org/

  • La réforme à la poubelle...

    «Quand les éboueurs font grève, les orduriers sont indignés. » La belle formule de Prévert a pris une actualité toute particulière depuis quelques jours, alors que se multiplient les reportages sur « les poubelles » qui s’entassent dans les rues de Paris, et que le chœur des macronistes offusqués se fait entendre sur les radios et les chaînes d’information.

    Les bourgeois trouvent cela normal que l’on ramasse leurs déchets, mais refusent de voir que ceux qui s’occupent de cette tâche sont des salariéEs, avec des vies, des aspirations, et des droits. Tout serait tellement plus simple si les « invisibles » se contentaient de se taire et de subir. Mais lorsque les « invisibles » en ont assez, tout le monde le voit.

    La grève des éboueurs a ceci de singulier que ses conséquences sont immédiatement visibles dans l’espace public, et qu’elle n’épargne personne, y compris les classes bourgeoises, qui ne vivent à peu près jamais les conséquences, par exemple, d’une grève des transports en commun urbains vu qu’elles ne les utilisent quasiment pas.

    Les éboueurs font partie de ces professions qui incarnent le fossé qui existe, dans le système capitaliste, entre utilité sociale et valorisation sociale. Un fossé qui est en réalité l’expression de l’une des contradictions fondamentales du système : celles et ceux qui font tourner la société sont celles et ceux à qui on dénie le droit de décider comment la société doit tourner.

    Les solidarités qui s’expriment avec la grève des éboueurs, y compris venues d’habitantEs voire de commerçantEs grandement impactés par la grève, témoignent de la force et de la profondeur de la mobilisation contre la réforme des retraites. Face à l’arrogance du pouvoir et à ses projets antisociaux, il s’agit bien de se serrer les coudes et de faire valoir notre force collective.

    C’est ce qui se passe tous les jours aux quatre coins du pays et qu’il s’agit de développer, comme lorsque le Modef, la Confédération paysanne et la CGT organisent, le 15 mars à Versailles, une distribution de nourriture paysanne aux salariéEs en grève. De quoi donner des cauchemars à ceux qui croient qu’un vote au Parlement ou un 49.3 brisera notre détermination.

    Car si les orduriers s’indignent, c’est aussi parce qu’ils savent qu’ils n’ont pas gagné la partie car nous avons la capacité, comme le montrent les éboueurs en grève, de bloquer les activités essentielles. Les jours qui viennent vont être décisifs : à nous de ne rien lâcher pour les contraindre à jeter leur réforme et tous leurs projets antisociaux à la poubelle.

    Julien Salingue