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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 200

  • Faire entendre une gauche de rupture anticapitaliste...

    Autour de LFI, d’EÉLV, du PCF... et du PS, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a été lancée le week-end dernier. Après plusieurs rencontres, le NPA a décidé de ne pas y participer, en raison des concessions trop importantes qui y ont été faites au PS et de façon plus générale au social-libéralisme.

    Nous nous étions engagés dans les discussions avec l’Union populaire de Jean-Luc Mélenchon en raison des enjeux de la période : une polarisation entre, d’une part, un très dangereux bloc d’extrême droite et, d’autre part, un bloc de gauche autour de Mélenchon, avec en outre un troisième bloc, en équilibre instable, autour de Macron et ses politiques ultralibérales et autoritaires.

    Les résultats de la présidentielle montrent que les luttes sont fragmentées, défensives… et souvent défaites. Actuellement, la contestation des politiques libérales se fait essentiellement par ces processus électoraux, et peu par la mobilisation.

    Nous avons donc cherché un accord autour d’un programme minimum correspondant à une rupture avec les politiques pro-capitalistes actuelles. Même s’il conserve des limites importantes, celui de la Nupes serait un progrès sur le Smic, les retraites, l’écologie, les droits des femmes, la répression policière, etc.

    Le PS au détriment du NPA

    Hélas, les négociations ont échoué. Au départ, le PS devait être écarté... Il a finalement été intégré, et la place qui lui a été laissée (tant au niveau du programme que des circonscriptions) change la nature du projet initial. La volonté affichée par l’Union populaire d’être majoritaire à tout prix, la force des institutions de la Ve République et le rapport de forces dégradé, ont poussé à des compromis, à se lier à des forces connectées au capitalisme, comme le PS avec, dans ses bagages, des candidats libéraux...

    Pourtant, les processus de recomposition à gauche sont plus que jamais en cours, avec des crises et même des ruptures au sein du PS, mais aussi des clarifications qui s’opèrent. De nombreuses et nombreux militantEs ont ainsi dénoncé la part belle faite au PS au détriment du NPA ou des collectifs de quartiers populaires comme « On s’en mêle ».

    Malgré ces désaccords et vu les enjeux importants, le NPA va mener campagne pour permettre une défaite de l’extrême droite et de Macron dans les prochaines élections, et permettre si possible la victoire de cette gauche, dont les ruptures sont inabouties mais réelles avec les politiques menées par Jospin ou Hollande. Ce serait aussi un encouragement aux luttes sociales.

    Se mobiliser pour changer radicalement la société

    C’est la raison pour laquelle nous appelons à voter et soutenons, y compris de façon militante, les candidatEs de gauche de rupture de la Nupes, face auxquels nous ne présentons pas de candidatEs. Dans d'autres circonscriptions, là où les conditions sont réunies, le NPA cherche, face à des candidats labellisés Nupes mais incarnant une continuité avec le social-libéralisme (en particulier ceux issus du PS), à faire entendre une alternative, avec des candidatures unitaires, issues du monde du travail et des quartiers populaires, représentant une gauche de combat, indépendante des institutions et du social-libéralisme.

    Outre les enjeux directement électoraux, nous souhaitons que cette campagne serve à tisser des liens avec les forces – dans la Nupes et dans l’ensemble de la gauche sociale et politique – qui estiment que le changement réel passe par les mobilisations. Montrer qu’une autre voie est possible, celle de la rupture révolutionnaire avec le capitalisme, au côté de celles et ceux qui veulent reconstruire un espoir pour faire face à l’extrême droite et à Macron, pour changer radicalement le monde.

  • Les féministes ukrainiennes sous les yeux de l'Occident...

    « Je définis la solidarité en termes de réciprocité, de responsabilité et de reconnaissance d'intérêts communs comme fondement des relations entre diverses communautés. Plutôt que d'imposer une supposée communauté d'oppression, la pratique de la solidarité met en avant les communautés de personnes qui ont choisi de travailler et de lutter ensemble. La diversité et la différence sont ici des valeurs centrales - à reconnaître et à respecter, et non à effacer dans la construction d'alliances. Jodi Dean (1996) développe une notion de "solidarité réfléchie" que je trouve particulièrement utile. Elle soutient que la solidarité réfléchie est élaborée par une interaction impliquant trois personnes : " Je te demande de me soutenir contre une troisième personne ". Cela implique de thématiser la troisième voix " pour reconstruire la solidarité comme un idéal inclusif ", plutôt que comme une notion de " nous contre eux ". La notion de Dean d'une compréhension communicative, toujours en construction, du "nous" est utile, étant donné que la solidarité est toujours un accomplissement, le résultat d'une lutte active pour construire l'universel sur la base des particularités/différences. C'est la lutte politique active, orientée vers la praxis, incarnée par cette notion de solidarité qui est importante pour ma réflexion - et la raison pour laquelle je préfère concentrer mon attention sur la solidarité plutôt que sur le concept de " sororité ". »1

    Chandra Talpade Mohanty

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  • En Palestine, les cicatrices de mai 2021 ne se sont pas refermées...

    Des titres des journaux aux fils des réseaux sociaux, l’intensification de la violence en Israël-Palestine ces dernières semaines a été largement comparée aux scènes qui ont conduit aux événements de mai 2021, lorsqu’un soulèvement palestinien massif, une campagne de répression israélienne et une guerre vicieuse ont enflammé la terre entre le fleuve et la mer1.

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  • Un enfant si je veux quand je veux...

    Depuis le 23 février 2022, l’IVG est accessible en France jusqu’à 14 semaines de grossesse, une avancée qui permet également aux sages-femmes de pratiquer les interruptions volontaires de grossesse chirurgicales. Mais nous devons aller plus loin !

    L’IVG jusqu’à 24 semaines : c’est possible et souhaitable

    Au Pays-Bas et au Royaume-Uni les IVG se pratiquent déjà jusqu’à 24 semaines, en Suède cela est possible jusqu’à 18 semaines. C’est donc vers ces pays que les 5 000 femmes ayant dépassé les délais en France se dirigent, chaque année, pour accéder à l’IVG. La proposition du délai de 24 semaines pour avorter n’est donc pas une proposition qui serait isolée et n’existerait que chez nous. Au Royaume-Uni et au Pays-Bas elle a été le fruit d’un travail éthique, de discussions médicales et de luttes féministes !

    L’OMS recommande par exemple « de supprimer les obstacles politiques à l’avortement sécurisé qui ne sont pas justifiés d’un point de vue médical, tels que la criminalisation, les périodes d’attente obligatoires, l’obligation d’obtenir l’autorisation de tiers (par exemple, du partenaire ou de membres de la famille) ou d’institutions, et les limites quant au moment de la grossesse où l’avortement peut être pratiqué ». C’est-à-dire concrètement, comme au Canada ou dans certains États des États-Unis, d’autoriser l’avortement jusqu’à la dernière semaine de grossesse. Pour l’OMS, il s’agit en effet de lutter contre les avortements clandestins qui concernent 25 millions d’avortements par an, provoquant l’hospitalisation de millions de femmes et le décès de 39 000 d’entre elles.

    En réalité, on sait que les restrictions et les délais concernant l’accès à l’avortement ne permettent pas de réduire le nombre d’IVG réalisés, ce qui signifie que pour de nombreuses femmes, en termes de souffrance, de douleur et même d’impact sur leur vie sociale, l’IVG sera toujours préférable à la poursuite d’une grossesse non désirée jusqu’à l’accouchement. Il ne faut pas s’y tromper, les femmes qui ne désirent pas poursuivre une grossesse seront à la recherche de moyens, même les plus extrêmes, pour y parvenir. À l’inverse, nous savons que plus l’avortement est accessible – par l’allongement des délais d’accès, les suppressions des délais de réflexion, etc. – plus les femmes y ont recours tôt et ont accès immédiatement aux soins adaptés à leurs besoins.

    Une lutte féministe de chaque instant

    Emmanuel Macron, qui était opposé à l’allongement du délai jusqu’à 14 semaines de grossesse, n’hésite pas à jouer sur la rhétorique des anti-IVG en expliquant que l’avortement est un « ­traumatisme » pour les femmes.

    Il faut rappeler que l’IVG émane d’un choix conscient et du désir de ne pas poursuivre sa grossesse. Il s’agit en fait de garantir l’accès à nos droits reproductifs, d’exercer notre autonomie, d’avoir un contrôle sur nos corps, de choisir pour et par nous-mêmes quand et comment fonder une famille si nous le voulons. Il s’agit de nous libérer du processus de domination masculine et de briser l’oppression patriarcale qui voudrait nous enfermer dans la sphère privée et familiale.

    Allonger le délai légal de l’IVG à 24 semaines est donc bien une avancée du point de vue des droits des femmes. Dans le monde, une femme meurt toutes les neuf minutes d’un avortement clandestin : défendre l’allongement du délai légal de l’IVG à 24 semaines est donc une revendication qui a une portée internationaliste. Cette revendication rejoint ce que nous avons toujours avancé : le libre choix des femmes à disposer de leur corps et à planifier leur famille.

    Aurélie-Anne Thos

  • Un permis de tuer pour la police ?

    « Le problème de la police, c’est la justice. » Ce slogan du syndicat policier d’extrême droite Alliance, qui avait été popularisé lors de la mobilisation policière du 19 mai 2021 devant l’Assemblée nationale, a de nouveau résonné dans les rues de Paris lundi 2 mai. Ce mot d’ordre particulièrement révélateur de l’état d’esprit des « forces de l’ordre » a ainsi été repris lors du rassemblement organisé par Alliance, l’Unsa et Synergie à Paris, mais aussi lors des dizaines d’autres mobilisations policières organisées aux quatre coins de la France, pour protester contre la mise en examen du policier qui a tué deux occupants d’une voiture sur le Pont-Neuf le soir du 24 avril, second tour de l’élection présidentielle.

    L’impunité totale : c’est ce que revendiquent ces syndicats, en mettant en cause la justice et le droit, dont on sait pourtant qu’ils n’ont guère permis, ces dernières décennies, de faire réellement condamner les policiers auteurs de violences et de crimes. La « présomption de légitime défense » : c’est ce qu’ils demandent aussi, doux euphémisme pour réclamer un permis de tuer, revendication portée lors de la campagne présidentielle par Le Pen et Zemmour, candidats pour lesquels les policiers et les gendarmes ont massivement voté.

    Ces dernières semaines, de nombreux cas de violences policières, voire de crimes policiers, ont été constatés. Une confirmation que la réélection de Macron n’a nullement signifié pour les forces de répression une quelconque forme d’appel à la retenue. Bien au contraire, dans la mesure où les cinq premières années de pouvoir Macron ont été celles de l’accélération du cours autoritaire, du recours systématique à la police pour « gérer » la conflictualité sociale. Les « bonnes relations » avec la police demeurent un pilier de la Macronie, qui a de nouveau montré, lors des manifestations du 16 avril et du 1er Mai, qu’elle n’entendait pas renoncer à sa politique d’encadrement et d’intimidation des manifestations.

    Tout un symbole : Amal Bentounsi, du collectif Urgence notre police assassine, a été interpellée le 2 mai dans le contre-rassemblement organisé à proximité de celui des syndicats policiers. Elle est poursuivie pour « organisation d’une manifestation non déclarée » et sera jugée le 11 août. Nous lui exprimons toute notre solidarité, ainsi qu’à toutes celles et tous ceux qui luttent contre les violences policières et que le pouvoir veut faire taire. Et nous continuerons de nous mobiliser avec elles et eux, sans avoir peur de le répéter : oui, la police tue.

    Julien Salingue

  • Élections législatives : déclaration du Conseil politique national du NPA ...

    Les résultats de l’élection présidentielle donnent une responsabilité à l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier et du mouvement social, à la gauche qui refuse le libéralisme et la destruction de nos droits, pour l’unité d’action dans la rue et dans les urnes. C’est dans ce sens que le NPA a souhaité discuter avec l’Union populaire de candidatures communes aux élections législatives. En effet, face à la montée de l’extrême droite et au danger fasciste, contre le nouveau mandat de cinq ans de Macron et de ses sbires organisant les attaques antisociales et autoritaires, nous souhaitons qu’une majorité de gauche de rupture, au moins le plus d’élu.e.s possible, puisse exister à l’Assemblée. Nous pensons donc qu’une dynamique d’union serait un signal positif en direction du mouvement social et des luttes, redonnant confiance aux opprimé.e.s et aux exploité.e.s. La perspective d’organiser les résistances et d’arracher de nouveaux droits par tous les moyens, doit nous unir.

    Nous avons donc rencontré l’Union populaire pour tenter d’aboutir à un accord. Sur le plan programmatique, nous avons écrit ensemble un texte qui rappelle la nécessité d’une rupture avec les politiques libérales, de revenir en particulier sur les lois de Hollande et de Macron concernant le droit du travail, la répression, d’accueillir les migrant.e.s, d’augmenter le SMIC, de mettre en place la retraite à 60 ans pour toutes et tous, d’éradiquer la pauvreté... Ces mesures sont loin de représenter l’ensemble du programme anticapitaliste du NPA, mais elles sont suffisantes pour être défendue dans le cadre d’une alliance et même pour soutenir leur mise en œuvre par un gouvernement qui serait issu d’une telle coalition si elle était majoritaire, avec Jean-Luc Mélenchon pour Premier ministre, sans renoncer à notre indépendance.

    Cependant, au fur et à mesure des discussions avec les autres forces politiques, l’équilibre politique de la coalition s’est modifié progressivement, atténuant le caractère de rupture avec les politiques libérales qui faisait sa force.

    Ainsi l’accord trouvé avec Europe écologie-Les Verts, très avantageux en termes de circonscriptions offertes, revient sur plusieurs points du programme partagé entre le NPA et l’UP, par exemple sur la nécessité de ruptures avec l’Union européenne.

    Par ailleurs, la faible place de collectifs de quartiers populaires dans l’accord unitaire comme « On s’en mêle » n’est pas le bon signal donné à celles et ceux qui subissent de plein fouet les politiques antisociales, sécuritaires, racistes et islamophobes.

    Malgré tout, il nous semblait toujours important de participer à cette dynamique d’union.

    Cependant, l’accord noué, mercredi matin, par l’Union populaire avec le Parti socialiste, est problématique à plus d’un titre. D’abord parce qu’il revient sur plusieurs propositions essentielles, une augmentation du SMIC qui ne serait plus « immédiate », une rupture avec l’Europe libérale aux modalités devenues floues, « la retraite à 60 ans pour tous » présente dans les accords contractés avec EÉLV et le PCF devenue un « droit à la retraite à 60 ans » (dont on sait qu’il signifie l’existence d’importantes décotes)…

    Dans cette logique, le PS se voit octroyer 70 circonscriptions (dont 30 gagnables), soit bien plus que la proposition initiale de l’UP d’une répartition à la proportionnelle entre les différentes forces parties prenantes.

    En ajoutant à ces candidatures PS les nombreuses candidatures d’EÉLV qui ne représentent pas une rupture avec le libéralisme, la marque de cette gauche, qui a gouverné à de nombreuses reprises contre les classes populaires et dirige aujourd’hui bon nombre de villes ou de régions, devient significative.

    Tout cela constitue pour nous un point de bascule : cette « Nouvelle Union populaire écologique et sociale » (NUPES) n’assume pas la continuité politique de l’Union populaire qui a conduit, dans le cadre de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon à représenter un espoir de transformation radicale de la situation, ou alors de façon bien ambiguë et contradictoire.

    Nous savons que de nombreuses et nombreux militantEs de gauche espéraient « voir Philippe Poutou à l’assemblée », mais ils et elles doivent savoir qu’à aucun moment une circonscription n’a été proposée par l’Union populaire permettant son élection, ni même sa candidature en Gironde. Dans le cadre d’un accord avec le Parti socialiste, l’UP nous propose seulement cinq circonscriptions – bien loin de la proportionnelle entre les différentes forces – dont aucune n’est éligible, ni ne correspondant  à nos implantations militantes. Ainsi, le PS s’est vu accorder trois fois plus de circonscriptions que ce qu’il a pesé dans la présidentielle, tandis que le NPA se voit proposer trois fois moins que ce qu’il a pesé. Tout un symbole !

    Dans les faits, l’Union populaire aurait souhaité une participation du NPA à la NUPES, mais sans possibilité d’existence politique réelle en son sein.

    Nous constatons donc avec regret que l’UP a fait le choix de trouver un accord avec les composantes gestionnaires du système au détriment d’un accord avec le NPA, qui a pourtant répondu favorablement à la proposition de l’UP dès le début, et qui a poursuivi les discussions jusqu’au bout dans l’espoir d’aboutir à un accord.

    Nous aurions pu nous mettre d’accord avec l’Union populaire, le PCF, et même EÉLV, mais nous ne pouvons pas valider un tel accord incluant le Parti socialiste et sur la base des propositions qui nous ont été faites. Le NPA ne signera donc pas l’accord de la NUPES.

    Le NPA organisera sa participation aux élections législatives lors d’un Conseil politique national qui se tiendra le 14 mai. En tout état de cause, nous appellerons à voter et soutiendrons, y compris de façon militante, les candidatEs de gauche de rupture de la NUPES, face auxquels nous ne présenterons pas de candidatEs. Dans d'autres circonscriptions, là où les conditions sont réunies, le NPA cherchera, face à des candidats labellisés NUPES incarnant une continuité avec le social-libéralisme, à faire entendre une alternative, avec des candidatures unitaires, issues du monde du travail et des quartiers populaires, représentant une gauche de combat, indépendante des institutions et du social-libéralisme.