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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 81

  • Rapport sur la simplification : une nouvelle loi Travail en préparation !

    Remis au ministre de l’Économie le 14 février, il s’intitule « Rendre des heures aux Français ». Les Français en question semblent néanmoins se résumer aux patrons ! Le sous-titre précise en effet que le rapport décline « quatorze mesures pour simplifier la vie des entreprises ». Parmi celles-ci, de nouvelles attaques contre les droits des salariéEs qui ressemblent à s’y méprendre à une nouvelle loi Travail.

    Sur les salaires, se passer de conventions collectives de branche

    Les parlementaires macronistes préconisent ni plus ni moins que la suspension des conventions collectives dans les entreprises de moins de 50 salariéEs. Durant leurs cinq premières années d’existence, ces sociétés pourraient, par « accord » individuel avec chaque travailleurE, ne pas appliquer les salaires minima prévus par leur accord de branche ! 

    Les ordonnances Macron permettaient aux entreprises de conclure des accords moins-­disants que leur convention collective dans certains domaines. Néanmoins cette faculté est restée peu utilisée : bien souvent il n’y a pas d’interlocuteurs syndicaux pour conclure de tels accords. Surtout, les branches conservent une compétence exclusive pour définir les salaires minima et la classification. Le gouvernement veut donc faire sauter ce verrou, et abandonne ses beaux discours sur le ­dialogue social. 

    Quant à l’accord des salariéEs concernéEs, la réglementation sur le temps partiel en donne un aperçu : les contrats de travail doivent en théorie prévoir une durée minimale hebdomadaire de travail de 24 heures, mais les travailleurEs peuvent « demander » une durée de travail inférieure. Les employeurEs font donc signer en masse des lettres types par lesquelles les salariéEs renoncent à la protection prévue par la loi. Il en sera de même pour les minima conventionnels si ce genre de crapulerie venait à être autorisée. Des centaines de milliers de travailleurEs du commerce, de l’automobile, du bâtiment ou encore de la sécurité, seraient condamnés au smic. 

    Haro sur les représentants du personnel

    Les ordonnances Macron de 2017 ont considérablement réduit le nombre de représentantEs du personnel dans les entreprises, mais le Macron de 2024 trouve qu’il y en a encore trop ! Le rapport préconise donc de décaler l’ensemble des seuils sociaux d’un cran. Traduction : alors que des élections professionnelles sont obligatoires dans toutes les entreprises d’au moins onze salariéEs, elles n’auraient plus lieu qu’à partir d’un effectif de 50 travailleurEs. Et le CSE verrait ses prérogatives considérablement réduites (personnalité juridique, possibilité de recourir à des experts, consultations obligatoires sur certains sujets) en dessous de 250 salariéEs. Réalisant probablement le caractère monstrueusement régressif de leurs préconisations, les parlementaires macronistes avancent un « niveau d’ambition» inférieur : créer des seuils intermédiaires à 20 et 100 salariéEs, en lieu et place des seuils actuels fixés à 11 et 50. Mais ils tiennent à préciser que « notre recommandation est de viser le plus possible la plus ambitieuse » !

    Attaque sur la durée du temps de travail

    Enfin, il s’agirait de remplacer plusieurs procédures de demande de dérogation, concernant le dépassement de la durée du travail hebdomadaire ou quotidienne maximale, ou encore l’affectation des salariéEs à des postes de nuit, par une simple dérogation. La même régression a été instituée par Hollande concernant l’emploi de jeunes à des travaux dangereux en 2014. Bilan : dans leur immense majorité, les employeurs ne font même plus de déclaration et l’administration du travail a perdu toute visibilité en la matière. Une autre préconisation du rapport consiste par ailleurs à dépénaliser... les manquements aux obligations de déclaration. Les patrons pourraient donc s’affranchir des limites en matière de durée du travail et invoquer l’« oubli » d’une formalité déclarative. Un véritable permis de frauder !

    Avec la nouvelle contre-réforme de l’assurance chômage, l’austérité budgétaire et la loi Guerini sur la fonction publique en préparation, le projet « simplification » relève d’une nouvelle offensive coordonnée et cohérente des classes dominantes, qui poussent leur avantage après l’échec de la mobilisation en défense de nos retraites. Nous devons y répondre de manière tout aussi globale et cohérente, par la mobilisation de l’ensemble de notre camp.

    Simon Saissac

     

  • Le racisme tue les enfants : pour riposter marchons le 21 avril à Paris...

    En juin 2023, Nahel, 17 ans, est assassiné par la police d’une balle à bout portant. En mars 2024, Wanys, 18 ans, meurt tué sur son scooter lorsque celui-ci est délibérément percuté par un véhicule de police.

    L’interminable liste de victimes ne cesse de s’allonger : Zied, Bouna, Lamine, Amine, Adama, et Mohamed tué au CRA de Vincennes en mai 2023… pour n’en citer que quelques-uns. Tout le monde se souvient des images en décembre 2018 des lycéenNEs en lutte de Mantes-la-Jolie, misEs à genoux les mains derrière la tête, filméEs par les flics qui expliquaient que « voilà une classe qui se tient sage »

    Criminalisation des jeunes racisés

    Les enfants des quartiers populaires, non-blancs, sont considérés comme des adultes dangereux et sont davantage victimes de répression : ils sont plus susceptibles d’aller jeunes en prison, plus susceptibles d’être tués pour « refus d’obtempérer ». Ils sont même convoqués au commissariat dès 8 ans ou 10 ans pour des propos ou des attitudes à l’école. 

    C’est le constat d’Amal Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence Notre police assassine — dont le frère Amine a été tué par la police le 21 avril 2012 d’une balle dans le dos et qui a été le plus jeune détenu de France (à l’âge de 13 ans). Le racisme d’État, sous la forme de la criminalisation et des violences policières impunies, s’attaque particulièrement aux enfants racisés, et les mobilisations n’arrivent qu’une fois la mort advenue. Il y a urgence à empêcher ces meurtres, leurs banalisations et l’impunité totale ou presque dont bénéficient les « forces de l’ordre ». Comble de la honte, l’assassin de Nahel a même pu profiter d’une cagnotte de soutien qui l’a rendu millionnaire. 

    Contre les violences policières et le racisme

    L’appel national à la marche du 21 avril est un événement national qui est à l’initiative de Yessa Belkhodja du Collectif de défense des jeunes du Mantois et d’Amal Bentounsi. Autour d’elles, s’est créé un collectif qui regroupe des partis comme PEPS, NPA, des organisations comme UJFP, Fondation Frantz-Fanon, Paroles d’honneur mais aussi la CNT, le PIR, etc. L’appel est national mais le travail de mobilisation est resté centré en région parisienne pour l’instant. 

    Nous espérons que cette initiative devienne une opportunité pour relancer un mouvement antiraciste qui manque de souffle depuis les manifestations du 23 septembre dernier contre les violences policières. Les questions de racisme, d’islamophobie et des violences policières, notamment dans la jeunesse, vont devenir centrales dans les prochains mois : l’offensive politique de l’extrême droite — notamment en vue des européennes — en a fait un point central et il nous faut riposter.

    Édouard Soulier

     

  • La répression ne fera pas taire la solidarité avec la Palestine !

    Ces derniers jours, sous diverses formes, la répression contre celles et ceux qui ont manifesté leur refus du massacre à Gaza commis par l’Etat d’Israël s’est abattue. 

    La semaine dernière, après le NPA ou Solidaires étudiant.es EHESS qui y ont déjà eu droit, c’est le cheminot de SUD Rail, militant à Révolution permanente, Anasse Kazib, ainsi que d’autres militantEs, qui ont été convoqué par la police dans le cadre d’enquêtes préliminaires pour « apologie du terrorisme ». 

    Aujourd’hui, nous venons d’apprendre avec colère et stupéfaction que le tribunal correctionnel de Lille vient d’infliger un an de prison avec sursis à Jean-Paul Delescaut, secrétaire de l’Union départementale de la CGT du Nord. Il lui est reproché le contenu d’un tract de soutien aux Palestiniens diffusé quelques jours après les attaques du Hamas le 7 octobre dernier, qualifié d’« apologie du terrorisme ». Nous lui apportons, lui et la CGT, toute notre solidarité militante.

    Concomitance de calendrier, quelques jours après l’interpellation de 17 personnes placées en garde à vue à la suite de la campagne d’actions contre le bétonneur Lafarge, ainsi que l’interdiction par l’université d’Angers d’une fête antifasciste à laquelle devait participer l’historienne Ludivine Bantigny, une conférence sur la Palestine avec Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan subit la répression. Suite à des prises de positions de personnalités politiques de LR, du RN ou du PS, l’université de Lille a d’abord annulé hier cette conférence prévue dans ses locaux, puis la préfecture de Lille vient scandaleusement d’interdire sa reprogrammation dans une autre salle !

    Appelée par des militantEs de quartier ce dimanche à Paris, la marche contre le racisme et l’islamophobie, vient aussi d’être interdite par la Préfecture de police… Signe d’un air du temps absolument nauséabond. Sous des prétextes fallacieux, ce pouvoir veut s’attaquer à tout ce qui lui résiste, faire taire les oppositions aux puissants, aux impérialismes, aux actionnaires... Il cherche en particulier à casser la solidarité avec le peuple palestinien qui résiste aux pressions d’une puissance colonisatrice et coupable de crimes de guerre. 

    Il y a danger, il y a urgence : l’ensemble du mouvement de solidarité avec la Palestine, la gauche sociale et politique, doivent résister ensemble. Nous appelons l’ensemble des forces progressistes et du mouvement ouvrier à se réunir dans les prochains jours pour organiser la riposte la plus large, pour affirmer que la solidarité n’est pas un crime et combattre pour la sauvegarde des libertés publiques. On veut toutes et tous nous faire taire, mais cette répression n’arrêtera pas la lutte plus que jamais nécessaire en faveur du peuple palestinien, de ses droits légitimes, et de l’ensemble des droits démocratiques partout.

  • Le cessez-le-feu à Gaza, une urgence pour éviter l’embrasement du Proche-Orient !

    Samedi 13 avril au soir, l’Iran et certains de ses alliés ont lancé un bombardement d’envergure sur le sol israélien. Ainsi, une centaine de drones, 30 missiles de croisière, et une centaine de missiles balistiques ont été tirés depuis l’Iran, l’Irak, le Yémen et le Liban. Cette riposte iranienne a été conçue pour occasionner le moins de dégâts possible, en prévenant à l’avance l’ensemble des pays de la région, dont Israël, ainsi que les Etats-Unis. Mais depuis ce week-end, la communauté internationale retient son souffle car cette riposte d’envergure s’inscrit dans l’accélération d’une crise régionale aux conséquences planétaires.

    Provocations israéliennes et riposte de l’Iran

    Si cette riposte iranienne est impressionnante par son envergure, elle n’était pas inattendue, puisqu’elle répondait à une attaque inédite de l’Etat israélien. Le 1er avril dernier, des F-16 israéliens bombardaient le consulat iranien à Damas, faisant 12 morts, dont un des généraux iraniens les plus gradés. Cette attaque, qui a enfreint les principes élémentaires du droit international, constituait une escalade majeure pour entraîner l’Iran dans un engrenage d’attaques et de ripostes jusqu’à l’embrasement total.

    Alors que les alliés d’Israël, dont la France, ont bloqué une résolution des Nations-Unies pour condamner l’attaque israélienne, le régime dictatorial iranien, qu’il faut aussi critiquer en particulier pour sa répression des droits démocratiques et des revendications féministes, cherche à garantir ses propres intérêts au Proche-Orient et garder un rapport de force stratégique vis-à-vis d’Israël. Pour cela,  il avait donc besoin de riposter militairement pour faire une démonstration de force.

    Israël enlisé à Gaza

    En effet, le gouvernement Netanyahou est engagé dans une guerre génocidaire à Gaza qui a déjà fait près de 40 000 mort.es et détruit la majorité des infrastructures palestiniennes. Pourtant, au-delà de faire un carnage effroyable dans la population de Gaza, l’armée israélienne est incapable de remplir les objectifs de guerre qu’elle a annoncé. Elle n’a pas réussi à délivrer les otages israéliens, à tuer ou capturer les dirigeants du Hamas et éradiquer l’infrastructure militaire du Hamas et de la résistance palestinienne. Au contraire, la résistance palestinienne continue de monter des embuscades aussi surprenantes que désespérées dans l’ensemble de la bande de Gaza, montrant ainsi que l’armée israélienne ne contrôle toujours pas le territoire.

    Le coût politique de cette guerre horrible pèse sur le gouvernement Netanyahou. Il fait face à un raidissement sans précédent de la communauté internationale, aux condamnations, pour l’instant orales, de ses alliés les plus proches comme les Etats-Unis, et sur la scène intérieure, à la réactivation d’un front anti-Netanyahou de plus en plus important.

    L’Etat israélien entraîne l’ensemble de la région vers la guerre

    Accroché à un régime fascisant et ultra-religieux, Benjamin Netanyahou n’a qu’une stratégie pour tenir le plus longtemps possible au pouvoir : la guerre. Et une guerre embrasant l’ensemble du Moyen-Orient, de manière à obliger les Etats-Unis à intervenir directement dans le conflit et changer radicalement les rapports de force dans la région, mais aussi sur la scène politique Israélienne. Les Etats-Unis s’y refusent pour l’instant, car ils savent bien que la communauté internationale est écartelée entre deux conflits majeurs, l’Ukraine d’une part et la Palestine de l’autre. Mais en attendant, nos Etats se militarisent et se préparent au retour de conflits de haute intensité entre grandes puissances.

    Jusqu’à quand nos gouvernements vont-ils laisser l’Etat israélien mener une guerre génocidaire à Gaza et mettre le feu au Moyen-Orient ? La seule sortie de crise possible, c’est d’imposer le cessez-le-feu à Gaza, l’embargo sur les armes et des sanctions contre le régime israélien.