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  • Migrant-e-s : les frontières tuent, il faut les ouvrir !

    Mercredi 24 novembre, les corps de 27 migrantEs qui tentaient de gagner le Royaume-Uni sur une embarcation de fortune ont été repêchés dans la Manche, au large de Calais. Cet énième drame révèle encore une fois la situation tragique des migrantEs et l'instrumentalisation dont ils et elles sont l'objet partout, dans l'Union européenne comme à ses frontières.

    Des marchandages européens criminels

    En Turquie depuis des années et plus récemment en Biélorussie, les dictateurs Erdogan et Loukachenko utilisent la « menace migratoire » comme monnaie d'échange dans leurs rapports de forces géopolitiques avec l'Union européenne. Cette dernière se prête à ce macabre marchandage en obtenant en retour une externalisation du « sale boulot » — refouler les migrantEs — par ces pays encore moins soucieux des droits humains. Quant aux pays de Maghreb, ils sont eux aussi rémunérés pour empêcher les migrantEs d'arriver, les livrant ainsi aux pires destins en mer Méditerranée ou sur terre, en particulier en Libye.

    Au sein de l'UE, la même politique règne, à peine édulcorée : fermer les frontières, dépenser des centaines de millions d'euros afin de pourchasser les migrantEs et instrumentaliser ces dernierEs à des fins de marchandage entre États sur fond d'offensive raciste. Ainsi, la Pologne planifie la construction d'un mur, le Danemark voudrait expulser les réfugiéEs syriens arrivés en 2015, et l'Italie a refusé que des navires qui viennent en aide aux migrantEs accostent sur ses terres.

    Dans un contexte de tensions post-Brexit, le Royaume-Uni et la France se livrent à une indécente tartufferie alors qu'un accord sur les migrantEs a bien été signé en 2004 entre les deux pays. Le premier fait mine de ne pas être responsable de ce qui ne se passe pas officiellement sur ses terres. La seconde verse des larmes de crocodile, se victimise et fait comme si le dernier drame en date était un fait isolé, nouveau, dont elle ne serait pas responsable...

    Accueillir toutes et tous

    Cette odieuse politique française n'est pas nouvelle, mais Macron repousse les frontières de ses prédécesseurs : les demandes d'asile se réduisent, les migrantEs sont harcelés, leurs tentes détruites, leurs biens confisqués… Les moyens d'accueil sont ridicules alors que les moyens de répression sont eux en constante augmentation.

    Dans le cadre de la campagne présidentielle, alors que Macron met déjà largement en œuvre leur politique, les candidats de LR se distinguent à peine de Le Pen et Zemmour. Ils rivalisent dans une surenchère de haine, de stigmatisation et de propositions répressives qui aggraveraient encore le sort des migrantEs mais aussi de touTEs les immigréEs. Le Pen et Zemmour ont un projet de société ségrégationniste. Le second, qui vient d’annoncer sans surprise sa candidature, ne se cache même pas de vouloir déporter des millions d'immigréEs !

    Rien ne sert de se défausser sur les « passeurs », les pays voisins ou d'origine. Les États européens, la France en tête, sont responsables de la situation. Ainsi, les grandes puissances impérialistes portent une responsabilité ancienne et écrasante dans le fait que ces « damnéEs de la terre » quittent leur lieu de vie : pillage des ressources, interventions militaires, destruction des économies et des écosystèmes, soutien aux pires régimes, déstabilisation de ceux qui ne rentrent pas dans le rang... Leur politique est criminelle, car on sait que les frontières tuent d'autant plus qu'elles sont fermées. La taille et la richesse de l'UE permettraient pourtant d’accueillir les migrantEs sans aucun problème.

    Toute solidarité internationale passe par l’accueil de toutes et tous, pour la liberté de circulation et d'installation. Cela commence aussi par la régularisation de touTEs les sans-papiers.

  • Pour un arrêt du nucléaire et une socialisation du secteur de l’énergie..

    En France, 70 % de la production d’électricité vient des centrales nucléaires. Annonçant en décembre 2020 la construction de 6 EPR1, d’un porte-avions et d’un sous-marin nucléaires, Macron a réaffirmé : « Sans nucléaire civil, pas de nucléaire militaire, sans nucléaire militaire, pas de nucléaire civil ». Cette relance du programme nucléaire a un alibi, la voiture électrique, et s’appuie sur ses influenceurs patentés qui avancent masqués.

    La filière nucléaire est au bord de la faillite. Les 6 EPR coûteraient plus de 50 milliards d’euros à EDF, qui doit aussi débourser 100 milliards d’euros pour rénover ses centrales, 18 milliards d’euros pour le chantier EPR en Angleterre plus les surcoûts liés à divers fiascos (EPR Flamanville, opérations en Amérique latine…). L’État a injecté 4,8 milliards d’euros dans Orano, 3 milliards d’euros dans EDF, sans parler du démantèlement et de la gestion des déchets. Ces coûts titanesques seront payés par les usagerEs.

    La privatisation d’EDF avec maintien d’une entité nucléaire publique est un exemple criant de socialisation des coûts et de privatisation des bénéfices. Dans un marché libéralisé de l’énergie livré à la concurrence capitaliste, les requins du secteur laissent durablement à la charge de la société toutes les conséquences sociales, économiques, environnementales et sanitaires. Les dividendes versés aux actionnaires d’EDF (22 milliards d’euros en 13 ans) auraient été plus utiles à développer les énergies ­renouvelables (EnR).

    Un monopole public de l’énergie, secteur « essentiel »

    Le productivisme capitaliste pousse à la consommation et crée des marchés socialement inutiles. Le principal gisement d’énergie, c’est d’abord les économies : arrêt des gabegies, du tout-auto, des gadgets inutiles, de l’obsolescence programmée … au profit d’appareils sobres en énergie, de l’isolation thermique, de la maîtrise de l’éclairage public, d’une politique de transports cohérente et efficiente...

    En plein déni sur les risques d’accidents et au lieu de développer les EnR, le gouvernement s’obstine à imposer de fausses solutions : prolonger les centrales vieillissantes, construire des EPR, enfouir les déchets de haute activité à Bure (Cigeo2)… La PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) est un gaspillage éhonté de fonds publics : les compteurs Linky (6 milliards d’euros), l’EPR (19 milliards d’euros), Cigeo (35 milliards d’euros)… ou encore ITER3 (20 milliards d’euros) pour produire 500 MW pendant 6 minutes !

    Les entreprises d’État du nucléaire se comportent en multinationales sans scrupules, comme Orano-Areva qui soutient la dictature au Niger. Le NPA propose leur mise sous contrôle total par les salariéEs et usagerEs, sans indemnités ni rachat. Et, pour satisfaire les besoins d’électricité, de créer un monopole public de l’énergie, débarrassé du nucléaire. Le mode actuel de production hyper-centralisé doit évoluer vers un maillage énergétique sur tout le territoire, permettant aux populations de contrôler et de décider en fonction des besoins prioritaires, tout en veillant à préserver la biodiversité. Cela permettrait aussi de centraliser l’évaluation des potentiels d’économies énergétiques, de mise en place des EnR et même d’assurer un transfert gratuit des technologies EnR vers les pays du Sud, permettant un développement écologiquement viable.

    En Europe, une coopération doit permettre une mutualisation des productions d’éolien off-shore, de géothermie dans le nord, de solaire dans le sud... afin d’assurer un approvisionnement constant, dans le cadre d’un accord de service public européen.

    • 1.EPR : réacteur dit de « 3e génération » en construction à Flamanville.
    • 2.Cigeo : centre de stockage souterrain de déchets nucléaires en construction à Bure.
    • 3.ITER : réacteur d’essai à fusion nucléaire en construction à Cadarache.
  • Notre programme pour sortir du nucléaire...

    Le NPA a élaboré un scénario d’arrêt du nucléaire : d’abord en finir avec le gaspillage, réduire la consommation électrique et satisfaire les besoins réels, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Une démarche logique, avec des arguments difficilement contestables, en liant les questions environnementales aux questions sociales, seule façon réaliste d’être antinucléaire. Démonstration.

    Réduire la consommation électrique

    Pertes en ligne et consommation des centrales

    Un arrêt des activités nucléaires économiserait au moins 20 TWh (les seuls réacteurs consomment 24 TWh). De plus, environ 32 TWh sont perdus en ligne. Ces pertes peuvent être largement réduites en dix ans par la baisse de la consommation, la modernisation d’équipements et surtout grâce au développement des EnR en local. On pourrait ainsi économiser 1/4 des pertes (8 TWh minimum), soit au total 28 TWh.

    Chauffage

    En France, au moins 30 % des foyers sont équipés de chauffages électriques (5 % en Allemagne), consommant plus de 60 TWh par an. C’est une aberration : 1 W consommé utilise 3 W thermiques ! Nous proposons donc l’interdiction de nouvelles installations de chauffage électrique, comme en Autriche ou au Danemark, et son remplacement dans 10 % des logements chaque année. Economie minimum : 40 TWh.

    Éclairage public et domestique

    Il faut obliger les entreprises et les collectivités à réduire leurs éclairages et équiper les foyers de lampes basse consommation et d’appareils économes. Sur les 45 TWh consommés, cela permettra une économie de 8 TWh dans le tertiaire et le domestique, 8 TWh dans le non-résidentiel et le public, soit 16 TWh.

    Industrie et commerce

    Nous proposons l’interdiction des panneaux lumineux publicitaires, la révision des normes sur le froid industriel, la suppression progressive de la climatisation (sauf nécessité : hôpitaux, EHPAD…), l’amélioration de l’isolation des locaux et une réglementation thermique instaurant des bâtiments à énergie positive. Une politique de sobriété énergétique qui s’appuierait sur la socialisation des secteurs clés de l’économie entraînerait, pour les grosses entreprises, la mise en chantier de moyens de production propres (micro-éoliennes, panneaux solaires...). Sur les 120 TWh consommés, l’économie potentielle est au minimum de 20 TWh.

    Normes des appareils électriques

    Une étude de Greenpeace sur quatre types d’appareils électroménagers montre que 17 TWh peuvent être économisés en 10 ans, et bien plus en l’appliquant à tous les appareils. Selon l’ADEME, les « mode veille » consommeraient en permanence 2 300 MW (soit 2 réacteurs nucléaires) ; les supprimer sur 10 % des appareils économiserait sur 10 ans 20 TWh.

    --> Total économies = 141 TWH

    Développer les énergies renouvelables

    L’éolien terrestre et offshore

    L’exemple allemand est éloquent : en 2020 la puissance installée (54 900 MW) a produit 112 TWh ; en 2030, 91 000 MW (dont 20 000 MW d’éolien en mer, malgré un littoral bien moins favorable que le nôtre) produiront 141 TWh.

    Nous proposons d’installer 3 000 MW par an (1 000 éoliennes au sol de 3 MW par exemple). Soit, sur dix ans, 30 000 MW produisant 54 TWh (pour un fonctionnement a minima de 1 800 h/an correspondant à une grande partie du territoire). Les vents en mer, plus réguliers et plus puissants permettent à raison de 16 000 MW en dix ans, de produire 56 TWh (pour 3 500 h/an).

    Le micro-hydraulique

    Les grandes installations (barrages) ne peuvent plus être développées sans mettre en péril les écosystèmes et les modes de vie des populations. En revanche, l’implantation d’unités de production micro-hydrauliques (moins de 1 MW) est possible. Cela permettrait d’installer facilement et rapidement 9 TWh.

    Le solaire

    Le soleil produit 8 000 à 10 000 fois la consommation actuelle de l’humanité ! En capter une infime partie permettra demain de résoudre la majorité des problèmes énergétiques. Les progrès réalisés sont considérables et ne cessent de s’accélérer. Si on impose à toute construction neuve des panneaux photovoltaïques (et des chauffe-eau solaires) sur 20 % des surfaces bâties (en France, 100 km2/an), on produirait 26 TWh en prenant les plus mauvais rendements. Et sur le bâti ancien, en programmant 350 MW par an, on parvient en 10 ans à 4 TWh.

    La cogénération, la géothermie et autres

    Sous-utilisée dans l’industrie et les grands réseaux de chaleur, la cogénération, qui consiste à produire de la chaleur et en même temps de l’électricité, peut être largement développée. Potentiel minimum : 20 TWh.

    Nous sommes loin d’avoir exploité la diversité des EnR : la géothermie (la Suisse, avec un potentiel bien moins bon que la France, prévoit de produire 4 TWh), l’hydrolien (l’énergie des marées et des courants marins ou fluviaux), le micro-éolien... Potentiel estimé en dix ans : 30 TWh

    --> Total énergies renouvelables = 189 TWH 

    Une électricité sans nucléaire ni effet de serre, c’est possible

    Consommation électrique : 460 TWh. Avec notre plan d’économies (141 TWh), la consommation annuelle pourrait donc se réduire à 319 TWh

    Production d’électricité non nucléaire : 165 TWh dont 127 TWh en EnR (65 en hydraulique + 40 en éolien + 12 en solaire + 10 en bioénergies) et 38 TWh en énergies fossiles.

    Pour satisfaire les besoins d’électricité sans nucléaire, il faudrait donc produire en EnR 319 – 165 = 154 TWh (192 TWh sans énergies fossiles).

    C’est possible : avec notre scénario prudent, nous disposons de 189 TWh.

    MW ? TWh ?

    MW (mégawatt = 1 million de watts) : unité de puissance électrique (EPR : 1 650 MW)

    TWh (térawattheure) : énergie produite (ou consommée) en 1 000 heures par 1000 MW (total consommation foyers France = 150 TWh sur un total de 460 TWh)
    Source : bilan RTE France 2020.

  • Du tout-pétrole au tout-électrique, la totale impasse du tout-auto !

    Lactive présence du lobby automobile a marqué la COP26 lors du débat « transports » : tout a tourné autour de la voiture électrique, avec la fin du moteur thermique en 2035. Mais cet horizon est problématique, il est très discuté.

    C’est ainsi que, pendant de très nombreuses années encore, se construiront des voitures à moteur thermique dont nous connaissons pourtant le rôle catastrophique dans le réchauffement climatique. Mais, même de manière chaotique, le processus de remplacement est maintenant lancé. Et c’est dans cette conjoncture que le cap des 2 milliards de voitures individuelles est en vue au niveau mondial, tout comme celui des 40 millions en France.

    En France, la double imposture de la voiture électrique

    Elle est tout sauf une voiture « zéro émission » ! Globalement, de la fabrication de la voiture et des batteries jusqu’à sa mise à la casse, électrique et thermique se valent. Lithium et cobalt posent d’énormes problèmes : si on va au cours du siècle vers 3, voire 4 milliards de voitures électriques, c’est un désastre. Et elle se révèle alors pour ce qu’elle est, un élément central du greenwashing.

    La voiture électrique, appelée aussi en France « automobile », et la filière nucléaire se soutiennent dans une rhétorique imparable, se justifient l’une l’autre, font système : « véhicule zéro émission + énergie décarbonée = solution climatique ». Un système infernal, une fuite en avant de tous les dangers justifiant la prolongation/rafistolage des réacteurs, EPR, Cigeo, ITER, SMR1

    Sortir du « tout-auto » : une urgence absolue

    C’est une vraie révolution qu’il faut : arracher la filière auto des mains des actionnaires, socialiser les deux groupes, pour donner priorité absolue aux transports publics avec reconversion générale de l’activité, avec maintien de tous les effectifs, des équipes. Et engager sans attendre une révolution culturelle tellement nous avons été happés par le productivisme automobile du capitalisme : oui, nous prendrons les transports en commun, d’autant plus qu’ils seront gratuits, nous savons marcher et nous savons rouler à vélo ! Avec une production auto très largement diminuée, oui, nous saurons aussi instaurer un autre usage, un usage partagé de la voiture !

    Commission nationale Écologie

    • 1.SMR : mini-réacteurs sous-marins implantés le long des côtes, que Macron souhaite développer.
  • Crises sociale et climatique : sortir du capitalisme, c’est urgent !

    Le marché dérégulé de l’énergie pousse à la baisse du « coût du travail ». Dans les centrales nucléaires, un agent EDF sur deux partant à la retraite n’étant pas remplacé, les nouveaux embauchés sont envoyés « au feu » avec peu de formation. 30 000 travailleurEs extérieurs, précarisés, assurent 80 % des activités de maintenance des centrales. Concurrence exacerbée, moyens de radioprotection insuffisants, prises de risques et stress permanent accentuent encore davantage l’exploitation et la mise en danger des travailleurs.

    Urgence écologique, urgence sociale

    Notre scénario de sortie du nucléaire répond aussi à l’urgence sociale. Toutes les études convergent désormais : à investissement équivalent, on crée bien plus d’emplois durables dans les EnR que dans le nucléaire. De plus, les EnR produites localement entraînent naturellement un maillage territorial.

    Il y a du travail pour plusieurs décennies dans les installations à l’arrêt. Leur suivi et la gestion des déchets va mobiliser toutes les compétences des travailleurs du nucléaire. Il faudra réaliser cette reconversion dans de bonnes conditions : embaucher des travailleurs en CDI afin de garantir une protection et une sécurité efficaces pour eux-mêmes, pour la population et la planète. En finir avec la folie capitaliste, surmonter les inconvénients de certaines EnR grâce à la recherche et à notre intelligence collective, ce sera la tâche d’un vrai pôle énergétique public, non soumis à la dictature du marché, sous contrôle des salariéEs et des usagerEs. Un projet enthousiasmant pour lequel il y a urgence à nous mobiliser !

    Commission nationale Écologie

  • Crise sanitaire, vie chère… Solidarité avec la lutte en Guadeloupe et en Martinique !

    Depuis le 15 novembre, la Guadeloupe est en grève générale, avec en pointe les personnels de l’hôpital de Pointe-à-Pitre et les pompiers. Et lundi 22 novembre, la grève générale sest aussi étendue à la Martinique, avec aussi des blocages et des manifestations.

    Oui à la protection, non à la répression

    Les raisons de la colère sont centrées depuis l’été sur la question de lobligation vaccinale pour les agentEs hospitaliers et les pompiers. Les décisions prises en métropole ont été plaquées sur la Guadeloupe alors que le taux de vaccinés de plus de 18 ans (au moins une dose) y est de 46,43 % contre 91 % en France (chiffres ARS). Les syndicats avaient commencé à négocier un protocole adapté cet été mais, fin septembre, Paris a imposé la rupture de toute négociation et lapplication à la Guadeloupe des mesures prises en France. Depuis, se sont multipliées les arrestations, les violences policières, et déjà plus de 500 agentEs hospitaliers ont été suspendus.

    Le mécontentement parti de la méfiance envers l’État et la vaccination trouve sa source dans les profondes inégalités que vit la population antillaise, et la colère créée depuis 50 ans par le scandale du chlordécone, produit de traitement des bananeraies, insecticide toxique et cancérogène utilisé par les grands producteurs bananiers avec laval des différents pouvoirs de l’époque, provoquant une pollution généralisée et lexplosion des cas de cancers de la prostate. Comme le dit un syndicaliste pompier : « Ils ont bien décidé une dérogation pour le chlordécone, c’est donc possible pour l’obligation vaccinale »...

    Si la vaccination demeure le meilleur moyen de lutter contre la pandémie de covid et de sauver des vies (ce dont les soignantEs de Guadeloupe, vaccinéEs à près de 90%, ont bien conscience), les mesures de contrainte et de sanctions sont non seulement autoritaires mais inefficaces : rien ne saurait remplacer la prévention et la conviction.

    Répondre aux inégalités et à la crise sociale

    Derrière ce refus de la gestion autoritaire de la crise sanitaire par le pouvoir macroniste, les racines sociales de la mobilisation sont profondes. Cest la raison pour laquelle les collectifs de Guadeloupe et de Martinique ont mis en avant un cahier de revendications qui fait ressortir toutes les exigences face aux inégalités et à la misère vécue par la population.

    Il faut dire quen Guadeloupe, 33 % de la population vit sous le seuil de pauvreté (contre 14 % en France métropolitaine), le taux de chômage est de 21 % et la pandémie n’a fait quaggraver la situation. De plus, les prix alimentaires sont de 33 % plus élevés quen métropole, sans parler des prix dinternet et de nombreux biens directement importés par les grands groupes de distribution. Les problèmes posés par la grande lutte de 2009 ne sont donc pas réglés, et le Medef local ne sest jamais senti obligé d’appliquer la prime de vie chère de 200 euros à touTEs les salariéEs, obtenue suite à cette profonde mobilisation.

    Pourtant, au lieu dexpliquer cette réalité, les médias ne se font l’écho que des « violences des manifestants » avec des images dimmeubles incendiés et de magasins pillés... Et le premier flic de France Darmanin vient denvoyer 200 policiers et gendarmes supplémentaires, ainsi que 50 agents du Raid et du GIGN, portant à 2250 le nombre de policiers et gendarmes présents sur l’île. Dans le même temps, le couvre-feu à 18h a été établi sur toute l’île. Il sagit bien de la gestion autoritaire dune crise sociale par un gouvernement qui fait preuve d’un état d’esprit à proprement parler colonial, pouvoir qui méprise les exigences de la population de la Guadeloupe et de la Martinique.

    Refusons le traitement policier de la crise sociale aux Antilles. Solidarité avec les populations de Guadeloupe et de Martinique, soutien à la grève générale !