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Communiqués du NPA... - Page 51

  • Après les annonces provocatrices d’Édouard Philippe, amplifier les grèves et la mobilisation !

    Une provocation. Les annonces du Premier ministre Édouard Philippe sur la réforme des retraites confirment ce que les opposantEs à ce projet destructeur affirment depuis des semaines : le prétendu « système universel » se traduira par une baisse des pensions (avec la prise en compte de l’ensemble des carrières et non des meilleures années), un allongement de la durée de cotisation (avec l’âge dit « pivot » à 64 ans) et une « harmonisation » par le bas avec la destruction des conventions collectives (fin des « régimes spéciaux »). 

    Malgré un discours mielleux sur la forme, durant lequel Édouard Philippe n’a cessé de répéter – et de galvauder – les mots « égalité », « solidarité », « répartition », « justice », c’est donc bel et bien à une déclaration de guerre, au monde du travail et à toutes celles et tous ceux qui se mobilisent contre ce projet inique, que l’on a assisté. Même la CFDT parle de « ligne rouge franchie »… 

    Face à cette déclaration de guerre et aux manœuvres du pouvoir, qui tente de diviser les salariéEs en mettant en concurrence les générations, les différents régimes, le public et le privé, la riposte doit être unitaire, massive et déterminée. Il s’agit de massifier le mouvement de grève reconductible et de l’étendre à toujours plus de secteurs, en s’appuyant sur les journées de mobilisation appelés par les organisations syndicales les 12 et 17 décembre, jusqu’au retrait total du projet de réforme. Les appels au 12 et au 17 ne doivent pas se résumer à des « journées saute-mouton », tactique qui n’a pas fonctionné ces dernières années : elles doivent permettre aux secteurs difficiles à mobiliser, en particulier dans le privé, de rejoindre le mouvement quotidien indispensable à la victoire. 

    Le pouvoir a fait le choix de l’épreuve de force en affichant, une fois de plus, son mépris du monde du travail. Le niveau du rapport de forces à construire face à lui, qui dispose de forces de répression dont il fait un usage avec une violence inédite, est celui d’une grève de masse, qui regroupe tous les secteurs du monde du travail, vers un blocage du pays.

    Faire reculer le gouvernement sur la réforme des retraites, ce serait remporter une victoire sur les politiques de régression sociale, et ouvrir la possibilité d’une contre-offensive des classes populaires pour construire une autre société. Tout est possible.

    Montreuil, le 11 décembre 2019. 

  • 5 décembre : la grève contre Macron et sa réforme des retraites est sur les rails...

    Avec entre 800 000 (selon la police) et 1,5 million de manifestantEs (selon la CGT), cette première journée de grève contre la réforme de retraites a été particulièrement suivie. A Paris et dans de nombreuses villes de régions, on n’avait pas vu autant de monde dans les rues depuis longtemps, quelquefois depuis le grand mouvement de l’hiver 1995, ce qui est de bonne augure pour la suite… Dans de nombreuses villes, les interventions de la police ont perturbé les défilés, mais rien n’y a fait : la détermination était de mise chez les manifestantEs, qui n’ont pas cédé face aux provocations et aux violences policières.

    La fréquentation des manifestations est à l’image de cette première journée de grève contre le projet de Macron, qui a été tout aussi massive dans beaucoup de secteurs, de services publics, et même dans certaines entreprises privées. A la SNCF, il y avait entre 60 et 90 % de grévistes selon les professions, avec 90 % des trains qui n’ont pas circulé aujourd’hui, et on annonce déjà une journée au même niveau dès demain. Tout autant mobilisés, les salariéEs de la RATP ont aussi voté largement dans leur AG la reconduction pour demain. Dans l’éducation nationale, les taux de grèves n’ont pas été aussi hauts depuis de nombreuses années : si le ministère annonce un peu plus de 40 % de grévistes, les syndicats décomptent environ 70 % de grévistes dans le premier et second degré, avec de nombreuses écoles totalement fermées.

    Du coup, il va falloir à ce pouvoir un peu plus que des petites manœuvres pour éteindre cette colère. Espère-t-il s’en sortir en présentant sa contre-réforme un peu plus tôt que prévue, dès le milieu de la semaine prochaine, comme il l’a annoncé aujourd’hui ? CertainEs - parmi ses « partenaires sociaux » - se prêteront sans nul doute à ce petit jeu, alors qu’il n’y a rien à négocier : les grévistes veulent le retrait du projet, point barre.

    Les prochains jours vont être décisifs pour la construction de la grève reconductible et l’extension du mouvement, vers une grève générale qui oblige non seulement le pouvoir à retirer sa réforme des retraites, mais aussi pour dégager Macron et son monde.

  • Ensemble, changer le système et pas le climat !

    La semaine du 20 au 27 septembre a connu une mobilisation historique pour la justice climatique : plus de 7,5 millions de manifestantEs dans 185 pays, la plus importante mobilisation coordonnée à l'échelle mondiale depuis 2003 contre la guerre en Irak. Une nouvelle génération se lève et entraîne d'autres secteurs de la société : syndicalistes, scientifiques, parents… De nouvelles mobilisations sont prévues ces 29 et 30 novembre à la veille de la COP25.

    Contre l'inaction climaticide, sortir des combustibles fossiles

    La COP25 aura lieu du 2 au 13 décembre à Madrid. Comme chaque nouveau rendez-vous international, elle affiche l'ambition « d'accroître les engagements des pays ». Mais les gouvernements refusent de nuire aux grands groupes capitalistes du pétrole, de l’agriculture industrielle, des transports…

    Le charbon, le pétrole, le gaz sont responsables des émissions de gaz à effets de serre qui réchauffent le climat. Il faut diviser par cinq leur utilisation. Il faut arrêter le nucléaire, dangereux et producteur de déchets toxiques pour des millénaires, et réaffecter les sommes extravagantes qu’il engloutit (EPR de Flamanville, Bure) aux infrastructures et à la recherche dans les renouvelables. Cette transformation radicale doit inclure la reconversion de touTEs les travailleurs/ses des secteurs concernés vers ceux où des centaines de milliers d’emplois nouveaux peuvent être créés.

    Comment y arriver en laissant la main aux capitalistes qui pomperont jusqu’à la dernière goutte de pétrole ? Il faut les exproprier et décider démocratiquement de produire ce dont on a besoin en prenant soin de la planète et de ses habitantEs !

    Il est encore temps pour agir

    Passer à un système énergétique 100 % renouvelable ne suffit pas, il faut rompre avec le productivisme inhérent au capitalisme qui pousse à produire toujours plus donc à consommer toujours plus. Pour cela, l'inventivité du système est sans limite : ce vendredi, le Black Friday, grand moment d'incitation à acheter toujours plus, en est un bon exemple !

    A l'inverse, nous voulons en finir avec le gaspillage d'énergie, de ressource et de travail dû à la publicité et à l'obsolescence programmée, éliminer les productions inutiles ou nuisibles (production d’armes, d’engrais chimiques, publicité…), abandonner l’agriculture industrielle en faveur d’une agriculture écologique locale qui peut fixer d’énormes quantités de carbone dans les sols et procurer une nourriture saine à toutes et tous. Il faut arrêter tous les grands projets inutiles, coûteux et dévastateurs (centres commerciaux, aéroports, LGV, autoroutes)...

    Converger maintenant !

    Les journées des 29 et 30 novembre se situent au cœur d'une période intense : manifestations féministes, luttes pour la santé, contre la précarité et le chômage, Gilets jaunes, grèves pour défendre le droit à la retraite, manifestations anti-raciste et contre l'islamophobie... La convergence est plus que jamais à l'ordre du jour, face à un système qui, en plus d'épuiser et de détruire les travailleurs/ses, épuise et détruit aussi l'ensemble de la vie, celle des humains et celle de la nature.

    Cette convergence pour imposer un système social fondé sur des principes démocratiques, féministes et écologiques, ne peut se construire que par et dans les mobilisations, les débats, l'auto-organisation, les grèves et les blocages. « Fin du monde, fin du mois, même système, même combat ! »

    Le 25 novembre 2019

  • Plan d’urgence hôpital : ils n’ont rien entendu, frappons plus fort !

    Macron, Philippe et Buzyn disaient avoir « entendu » la colère du monde hospitalier. C’est pourtant l’image d’un gouvernement sourd et aveugle que donne le 3e plan de sauvetage de l’hôpital annoncé en 6 mois, dévoilé ce matin par le Premier ministre et la ministre de la Santé. Pas plus que les précédents il n’apporte de réponse à la crise de l’hôpital.

    Le plan se concentre  sur une question : favoriser la relance de l’investissement hospitalier, plombé par l’austérité et l’endettement qui en a résulté auprès des banques. Pour un tiers, cette dette sera reprise par l’État. Et encore : seuls les « bons élèves », ceux qui accepteront les restructurations imposées, seront servis.

    Mais ce « plan d’urgence » ne répond en rien aux véritables urgences pour lesquelles se battent les hospitalierEs depuis des mois : le manque de personnel, qui entraine les fermetures de lits et de services, la surcharge des urgences, l’épuisement des soignantEs, la perte de sens du travail.

    Le gouvernement présente comme une « avancée » le passage de l’enveloppe budgétaire hospitalière annuelle de 2,1 à 2,5 %… quant il en faudrait 4,4% pour maintenir simplement la situation existante. « L’effort » gouvernemental consiste donc à retirer quelques dizaines de millions aux 900 millions d’économies annuelles imposées aux hôpitaux sur les 3 ans à venir. Belle « avancée » ! Sur le terrain, rien ne va donc changer : services bondés en permanence, attentes sur des brancards pendant des heures aux urgences, personnels épuisés et débordés.

    Quant aux rémunérations insuffisantes qui rendent inattractives les carrières hospitalières,  la seule réponse du gouvernement est un saupoudrage scandaleux. Quelques miettes, sous forme de primes pour certaines catégories : les bas salaires… en Ile-de-France, les « métiers en tension », les aides-soignantes des EHPAD. Une gifle pour celles et ceux qui revendiquent 300 euros par mois pour toutes et tous : simple rattrapage du blocage des salaires imposé depuis 10 ans.

    Loin d’abandonner la perspective de l’hôpital entreprise, le « plan d’urgence » va au contraire accélérer la transformation d’une partie du corps médical en managers pour leur mettre « les mains dans le cambouis » de la gestion de l’austérité.

    La réponse à ces annonces va de soi : il est nécessaire de passer à la vitesse supérieure dans la mobilisation, de généraliser le mouvement de grève des hôpitaux à l’ensemble des services, en utilisant tous les moyens d’action capables d’imposer un rapport de forces au pouvoir.

    La participation massive aux journées du 30 novembre et du 5 décembre y contribuera.

    Pour faire reculer ce pouvoir, qui ne « lâche rien », il y a aussi urgence à faire converger les colères et les luttes à partir du 5 décembre.

    Montreuil, le 20 novembre 2019. 

  • Bolivie : Non au coup d’État !

    Déclaration du Bureau exécutif de la Quatrième Internationale. 

    Ce n’est pas le moment de tergiverser. La Bolivie subit un coup d’État brutal et violent organisé par une extrême droite raciste, qui a commencé à retrouver un espace politique et un soutien social ces derniers mois dans ce pays andin. Nous dénonçons ce coup d’État et exprimons notre entière solidarité avec le peuple bolivien !

    Au début des années 2000, les mouvements sociaux boliviens dans les campagnes et les villes, dirigés par des paysans indigènes, ont construit un processus long et ardu de lutte contre les mesures néolibérales qui accentuaient l’extrême pauvreté du pays en privatisant tout, y compris l’eau. Peu à peu, un consensus anti-néolibéral s’est formé en Bolivie et la droite a perdu du terrain. Evo Morales, à la tête du MAS, est alors apparu comme une alternative électorale au régime. Un processus de mobilisation et de débat animé et intense a porté Evo Morales et García Linera au pouvoir en 2006. L’histoire de la Bolivie était en train de changer. L’Assemblée constituante dont les indigènes furent le moteur a rédigé la Constitution qui allait transformer la Bolivie en un État plurinational. En 2008, l’extrême droite, composée principalement des oligarchies de propriétaires fonciers blancs, a tenté un coup d’État en empêchant l’approbation de la nouvelle Constitution. La pression et la mobilisation populaire ont été immenses et la Constitution a été promulguée en 2009. Ainsi s’est conclu un moment intense de lutte pour l’hégémonie, et une période de plus grande stabilité a commencé sous la direction du MAS.

    Dans un contexte économique et politique international favorable, la Bolivie a jeté les bases d’une stabilité économique fondée sur la croissance, la répartition des revenus et la réduction de la pauvreté. Cette stabilité a été peu touchée par la crise internationale de 2008, qui a eu tant de conséquences négatives pour le monde et pour l’Amérique latine. Sous le gouvernement d’Evo Morales, la Bolivie a transformé sa structure étatique pour élargir les formes de participation des peuples autochtones, a quadruplé son PIB, a réduit l’extrême pauvreté de 35,2 % à 15,2 % et a été le pays de la région dont la croissance a été la plus rapide. Cependant, peu à peu, à la fois en raison des limites structurelles du pays et des erreurs de direction, ce qui a été appelé le processus de changement a commencé à montrer ses limites. La distorsion entre les discours sur le bien-être et un projet développementiste et extractiviste a entraîné de graves crises au sein du gouvernement et la perte du soutien de ses bases dès 2012. De plus, l’incapacité à renouveler le leadership a également renforcé la difficulté à faire perdurer ce processus.

    En Bolivie, la nouvelle Constitution (promulguée en 2009 lors du premier mandat d’Evo Morales) ne permet qu’une seule réélection. Toutefois, il a été entendu que le premier mandat d’Evo, initié sous l’ancienne Constitution, ne comptait pas. Il a donc été « élu pour la première fois dans le cadre de la nouvelle Constitution » en 2009. Il a ensuite été réélu en 2014. Théoriquement, il ne pouvait plus être candidat. Ne parvenant pas à renouveler son leadership, le MAS a proposé un référendum pour décider s’il pouvait se présenter à nouveau, et en 2016 ce vote a refusé une nouvelle candidature d’Evo Morales. Il a alors fait appel devant la Cour suprême et sa demande a été approuvée. C’est dans de telles conditions d’usure qu’en 2019 il a été candidat contre Carlos Mesa, un des piliers du néolibéralisme, qui avait été renvoyé en 2005 par les mobilisations sociales. Evo Morales a remporté le premier tour des élections au terme d’un processus mal mené et confus, et l’opposition l’a accusé de fraude. L’Organisation des États américains (OÉA), dominée par la droite, a proposé de nouvelles élections. Sous la pression, Evo Morales a accepté. Mais l’extrême droite a porté un coup sinistre.

    L’extrême droite bolivienne, qui avait été vaincue en 2008, est revenue en force dans un contexte international qui lui est favorable, avec Trump président des États-Unis et Bolsonaro au pouvoir au Brésil. Dirigée par Fernando Camacho, un fondamentaliste chrétien, elle a peu à peu réussi à convaincre les militaires de se joindre au coup d’État, ce qui a décidé du processus.

    Il ne fait aucun doute que les positions équivoques d’Evo Morales, de García Linera et du MAS dans la conduite du processus de changement en Bolivie ont contribué à créer des conditions de mécontentement social et à fournir des arguments « démocratiques » à la droite et au coup d’État. Cependant, ce ne sont pas les erreurs du gouvernement Morales qui ont motivé le coup d’État, mais ses réalisations et leur poids symbolique : inclusion sociale, autonomie et émancipation de beaucoup de peuples autochtones, réduction des inégalités et de la pauvreté.

    La méthode utilisée pour forcer la démission du président a été la violence, avec l’incendie de maisons de parents et de sympathisants, la brutalité et l’humiliation publique. Après la démission du président, la violence a continué et tous les partisans d’Evo Morales sont menacés. Des « disparitions » forcées et des détentions arbitraires ont été signalées. Il s’agit d’un coup d’État classique, avec une coalition de comités policiers, militaires et civils.

    Evo Morales et ses partisans ne méritent pas d’être arrêtés ni persécutés. La population bolivienne a trop souffert historiquement. Nous souhaitons qu’elle recouvre la force pour récupérer son pays et nous y contribuerons.

    • Solidarité avec le peuple bolivien, solidarité avec Evo Morales et ses camarades, solidarité avec la Bolivie !

    • Que le coup de force ne dure pas et que le peuple bolivien récupère le pays !

    • La lutte ne finit jamais !

    • No pasarán !

  • Macron sonne du COR pour chasser nos retraites...

    Le Conseil d’orientation des retraites (COR) a rendu son oracle. Dans un nouveau rapport commandé par le Premier ministre, il prévoit un besoin de financement supplémentaire des régimes de retraites allant de 7,9 milliards à 17,2 milliards en 2025, date de la mise en place de la réforme « systémique » de Macron. Selon ce rapport, le « trou » se creuserait jusqu’en 2030 où il atteindrait entre 22,1 et 26,9 milliards, avant de se résorber par la suite.

    Ce rapport ne fait en réalité que rappeler les conclusions du précédent publié il y a six mois. Il s’inscrit dans une mise en scène du pouvoir servant à justifier le reniement des promesses électorales de Macron et à imposer une nouvelle contre-réforme « paramétrique » des retraites, avant le big bang « systémique » de la retraite par points.

    Macron s’était engagé pendant sa campagne en 2017 à ne toucher ni au niveau des pensions, ni à l’âge de départ en retraite, ni à la durée de cotisation permettant de partir en retraite. Une à une, ces promesses sont remises en cause pour appliquer la politique d’austérité et de baisse de la dépense publique au profit des « premiers de cordée ».

    Acte 1 : l’exécutif demande en septembre au COR d’affiner ses prévisions sur la situation des régimes de retraites. Acte 2 : dans son « show » sur les retraites, Macron annonce à Rodez qu’il « n’a pas la réponse », mais que « si le COR nous dit qu’il manque 8 à 10 milliards, il faudra travailler un peu plus longtemps »… Acte 3 : le pouvoir fait « sonner le COR », qui rend son rapport et confirme ce qu’il disait il y a six mois : un « trou » de 8 à 17 milliards. Acte 4 : le gouvernement est donc « contraint » de prendre des mesures douloureuses immédiates : recul de l’âge de départ en retraite et allongement de la durée de cotisation.

    Au-delà des « prévisions » pour le moins incertaines du COR, une réalité ne fait pas de doute : le nombre des retraitéEs augmentant dans les années à venir, la part de richesses consacrée aux retraites devrait elle aussi augmenter. Ce n’est ni un drame ni une catastrophe : il suffirait d’augmenter légèrement les cotisations sociales patronales pour adapter le système aux besoins, en d’autres termes modifier la répartition des richesses au détriment des plus riches. Ce que précisément refuse l’exécutif, pour lequel la part des retraites doit rester fixe voire diminuer.

    La pitoyable mise en scène autour du rapport du COR, et la double peine - « paramétrique » et « systémique » - désormais annoncée aux salariéEs et au retraitéEs, ne peuvent qu’amplifier la détermination de celles et ceux qui s’apprêtent à se mobiliser à partir du jeudi 5 décembre pour mettre en échec ces projets néfastes.

    Montreuil le 19 novembre 2019

  • Hong Kong : solidarité face à la répression !

    Depuis dimanche, l'Université polytechnique de Hong Kong est assiégée par la police. Plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de personnes, se sont retrouvéEs ainsi prises dans une véritable souricière, sans ravitaillement, et sans accès au soin pour les blesséEs.

    Le but immédiat de la police est de pouvoir arrêter, puis faire condamner pour émeute un grand nombre de personnes. Les peines encourues peuvent aller jusqu'à 10 ans de prison. Le but final est d'en finir avec la révolte qui secoue Hong Kong depuis plus de 5 mois. Celle-ci repose sur la volonté de la grande majorité de la population de sauvegarder et étendre ses droits démocratique, et notamment celui de pouvoir élire les dirigeantEs du territoire au suffrage universel.

    Refusant obstinément de satisfaire les revendications démocratique de la population, tout en voulant éviter les inconvénients d'une intervention directe de son armée, le pouvoir de Pékin a décidé d'envoyer au front la police de Hong Kong. Celle-ci a été récemment renforcée à cet effet par du personnel pénitentiaire ayant déjà réprimé des révoltes dans les prisons. Elle est efficacement aidée par des « canons à eau » fabriqués en France (à Saint-Nazaire) qui projettent notamment un liquide bleu hautement toxique et indélébile.

    Le NPA soutient pleinement les revendications portées par la grande majorité de la population de Hong Kong, notamment :

    - la levée immédiate du siège de l'Université polytechnique,

    - l'absence de poursuite contre les personnes arrêtées,

    - une commission d'enquête indépendante sur les violences policières,

    - l'avènement du suffrage universel, promis officiellement depuis 1984.

    Paris le 19 novembre 2019

  • Liberté immédiate pour Ayoub, Barth, Sélim et Victor...

    Communiqué unitaire. 
    Après avoir été interdits d'accès à leur fac pendant trente jours, quatre syndicalistes étu­diants de l'Unef Nanterre viennent d'être placés en garde à vue! Ces militants sont engagés depuis le début de l'année aux côtés des sans-facs, sacrifiés sur l'autel de la sélection. Le président de la fac, Jean-François Balaudé, a fait un principe du refus de laisser ces jeunes accéder à l'enseignement supérieur et aux études de leur choix. Un refus de principe, car il préfère laisser la tension monter et dépenser l'argent de l'université en embauchant des vigiles privés pour réprimer la contestation, plutôt que de négocier les dernières inscriptions. Il veut ainsi affirmer, en bon soldat du macronisme, son mépris de ceux et celles qui luttent face à l'injustice.

    Pour écraser ces résistances, la présidence de Paris-Nanterre n'hésite pas à s'affranchir du droit élémentaire: elle a ainsi réuni le 7 octobre dernier une Commission des formations et de la vie universitaire (CFVU) sans convoquer une partie des élus étudiants et étudiantes, dont Barth et Victor! La direction de l'université est allée jusqu'à envoyer des vigiles pour les empêcher physiquement de se rendre sur le lieu de la réunion. Et c'est précisément pour avoir essayé d'entrer dans le bâtiment où se tenait ce conseil que nos quatre cama­rades sont aujourd'hui accusés de “ violences”. Ils sont aujourd'hui retenus par la police parce qu'ils ont voulu faire respecter le droit des élus à siéger et le droit des étudiantes et des étudiants à étudier !

    Alors que la jeunesse étudiante se mobilise partout en France suite à l'immolation de l'étudiant de Lyon, pour rappeler au gouvernement ce qu'est la réalité de la précarité, ce type de mesures ne s'apparente qu'à de l'intimidation pour tenter de dissuader ceux et celles qui veulent relever la tête et refuser de se laisser faire. Mais le gouvernement, la présidence de la fac et la police se trompent : cette tentative ne fait que renforcer notre détermination !

    Ayoub, Barth, Sélim et Victor doivent être immédiatement libérés. Toutes les poursuites judiciaires et administratives doivent être abandonnées. Ce sont ceux qui condamnent l'avenir des jeunes, en sélectionnant et en précarisant, qui devraient être arrêtés!

    Les camarades ont été libérés : vidéo sur Facebook.

    RASSEMBLEMENT LUNDI 18 NOVEMBRE A PARTIR DE 18H30 DEVANT LE COMMISSARIAT DE NANTERRE 

    54 rue du 19 mars 1962- RER Nanterre Ville 

    Unef-Tacle, Solidaires 92, FSU, Front social 92, CGT Geodis Calberson, Sud PTT 92, NPA, NPA jeunes

  • L’anniversaire des Gilets jaunes durement réprimé. Rendez-vous le 5 décembre !

    Depuis plusieurs jours, médias et pouvoir avaient fait monter la mayonnaise autour de cette journée marquant l’anniversaire du mouvement des Gilets jaunes. Annonces alarmistes, mobilisation renforcée des « forces de l’ordre », préparation de l’opinion aux prétendues « violences » jaunes… toutes les conditions étaient réunies pour que police et gouvernement cherchent à saborder ce premier anniversaire. En refusant en amont la plupart des parcours proposés par les organisateurs pour les manifestations du jour, la Préfecture a nourri la frustration de milliers de Gilets jaunes qui voulaient dignement manifester dans la capitale. Mais cela n’était visiblement pas suffisamment, et près de 1500 contrôles préventifs ont aussi été effectués, méthode bien connue depuis un an pour mettre la pression sur celles et ceux qui entendent descendre dans la rue.

    Place d’Italie où étaient présents Olivier Besancenot et le NPA, lieu de départ de la principale manifestation (manifestation déclarée, avec un parcours accepté en amont par la Préfecture), les forces de police étaient omniprésentes, au contact des manifestantEs. Dans cette stratégie de tension, les affrontements ont très vite commencés, jusqu’à l’organisation d’une nasse géante largement arrosée de gaz lacrymogènes. En interdisant en début d’après-midi toutes les manifestations dans la capitale, ce pouvoir porte une lourde responsabilité dans la situation chaotique que ses décisions n’ont pas manqué d’entraîner. Et il en a été de même dans d’autres grandes villes, comme Marseille, Nantes, Toulouse ou Bordeaux, où les gaz lacrymogènes ont aussi été largement utilisés...

    Le bilan actuel des interpellations, 120 à 18h30 rien qu’à Paris, est bien la marque de fabrique de ce pouvoir qui n’a jamais voulu donner d’autres réponses que répressives à la colère sociale. Plus que tout, il craint la convergence de ces colères, en particulier autour de la journée de grève et de manifestation du 5 décembre et de ses suites. Et si aujourd’hui, Macron et ses sbires ont tenté de gâcher ce premier anniversaire du mouvement des Gilets jaunes, ils n’empêcheront pas la mobilisation, massive et radicale, qui vient.

    Montreuil le samedi 16 novembre 2019

  • Un an de mouvement : contre Macron et son monde, avec les Gilets jaunes !

    Ce week-end, les Gilets jaunes sont à nouveau dans la rue pour un « Acte 53 » qui marque le premier anniversaire du début de ce grand mouvement de contestation du pouvoir.

    Lorsque, courant octobre 2018, les premiers appels à se mobiliser le 17 novembre 2018 contre la hausse de la taxe sur les carburants ont commencé à circuler, nul ne pouvait s’attendre à ce qui allait se passer dans les semaines suivantes. Ce jour là, 300 000 personnes ont occupé 2000 points de blocage dans tout le pays, lançant ainsi un mouvement populaire inédit exigeant la démission de Macron. Et un an plus tard, nul ne peut contester que celui-ci a contribué à bouleverser le climat social et politique, mais aussi à bousculer l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier.

    Durement réprimé par le pouvoir et calomnié par les médias à son service, le mouvement a su très vite contraindre Macron et le gouvernement à des reculs. Après l'annulation pour 2019 de la hausse de fiscalité sur les carburants décidée le 5 décembre, Macron a du annoncer ensuite quelques mesures, le plus souvent en faux-semblants : 100 euros de plus par mois pour certains salariéEs au Smic, des heures supplémentaires sans impôts ni cotisations sociales, et une exemption de hausse de CSG pour les retraitéEs gagnant moins de 2000 euros mensuel. Le tout est évalué à 10 milliards d'euros.

    C’est une vraie leçon de choses pour l’ensemble du mouvement ouvrier qui a globalement raté la convergence nécessaire avec les Gilets jaunes : quand la radicalité et la massivité se conjuguent, des reculs même partiels peuvent être arrachés, contre un gouvernement de combat qui n’a jamais hésité à utiliser une répression toujours plus importante pour éteindre cet incendie social.

    Alors que se profile la grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites jeudi 5 décembre, le NPA sera présent ce week-end au côté des Gilets jaunes qui, depuis un an, continuent à se mobiliser chaque semaine par milliers dans la rue. Une étape nécessaire dans la construction de la convergence des colères dont nous aurons besoin pour bloquer le pays et obliger le pouvoir à remballer ses prétendues « réformes ».

    Montreuil, le 14 novembre 2019