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Communiqués du NPA... - Page 54

  • Une lettre du NPA aux organisations du mouvement ouvrier...

    Chers camarades, 

    Depuis plusieurs semaines, le monde est plongé dans une très grave crise illustrant de façon dramatique les failles d’un système capitaliste incapable de répondre aux besoins de l’humanité. Ici, le pays s’est installé dans une vaste crise sanitaire dont on peut difficilement mesurer aujourd’hui toutes les conséquences. Comme dans le reste du monde, le développement de l’épidémie du Covid-19 constitue une menace réelle, à commencer pour les plus fragiles d’entre nous, mais joue aussi un rôle de révélateur tant sur l’incurie de ceux qui prétendent diriger la société que sur la nocivité du système économique et social qu’ils servent.

    L’ensemble de la société paie le prix fort des politiques des différents gouvernements successifs de droite ou prétendument de gauche qui ont mis à bas les services publics, à commencer par celui de la santé. Pendant des semaines, Macron et ses soutiens ont minimisé le risque sanitaire, et n’ont aujourd’hui d’autres réponses à apporter que le confinement d’une grande partie de la population… toute en ordonnant aux autres de continuer à aller travailler, même dans des secteurs non essentiels. Le Medef ordonne, Macron exécute !

    Et pour répondre à la crise économique sans précédent de leur système, les mêmes n’ont d’autres réponses que des reculs sociaux pour le monde du travail – explosion du temps de travail, attaques sur les congés et les RTT, chômage massif… – tout en nourrissant la machine à profits à coup de dizaines de milliards d’euros, en particulier ceux votés récemment par l’Assemblée dans les différents budgets rectificatifs.

    Il y a donc urgence à préparer une riposte massive et commune de l’ensemble de notre camp social et de ses organisations. Depuis le début de cette crise sanitaire, différentes initiatives ont été prises, en particulier sous forme de tribunes, d’appel ou de pétition issues du mouvement social, en particulier votre tribune-pétition « Plus jamais ça » qui rassemble d’importantes forces syndicales et associatives. Du côté des forces politiques, au-delà des prises de positions séparées des uns et des autres, un premier cadre unitaire existe autour de l’organisation des « manifestations en ligne » des derniers samedis après-midi sur les réseaux sociaux. 

    L’ensemble de ces initiatives constitue de premiers cadres d’expression de protestation contre la politique du gouvernement et de condamnation du système capitaliste, « pour reconstruire ensemble un futur, écologique, social et démocratique, en rupture avec les politiques menées » comme vous le dites dans votre pétition. Mais nous pensons qu’il est possible et nécessaire de faire plus. De ce point de vue, on ne peut en particulier se satisfaire de la séparation actuelle entre organisations du mouvement social – syndicats et association – et forces politiques, ni de l’absence d’expression commune depuis plusieurs semaines de l’ensemble des organisations se réclamant de notre camp social.

    Il faut mettre rapidement autour d’une même table – fusse-t-elle virtuelle – les représentantEs de nos différentes organisations afin de voir quelles initiatives peuvent-être prises ensemble, autour de quelles mesures de rupture avec les politiques menées par les classes dirigeantes, etc. Dans des conditions certes particulières, le 1er mai doit être comme chaque année l’occasion que s’exprime le plus massivement possible notre camp social, il faut donc rapidement le préparer. C’est d’autant plus important que la date du 11 mai, annoncée par Macron sans nul doute pour satisfaire aux desiderata du Medef, va marquer une étape lourde de dangers, en particulier sanitaires.

    En espérant une réponse positive de votre part, recevez nos salutations militantes.

  • Assez de violences policières dans les quartiers populaires !

    Samedi 18 avril dans la soirée, des policiers ont blessé gravement un habitant de Villeneuve-la-Garenne en ouvrant la portière d’une voiture banalisée alors que celui-ci conduisait une moto. Le journaliste Taha Bouhafs, qui était sur place dès le samedi soir, a recueilli des témoignages indiquant une volonté de blesser de la part de la police. 

    Cet épisode fait suite à de nombreux autres cas de violences policières en Seine-Saint-Denis, mais aussi plus largement dans les quartiers populaires partout en France. Le confinement tel qu’instauré non seulement augmente les inégalités et est particulièrement invivable pour les plus pauvres, mais en plus il est accompagné d’un arsenal de mesures coercitives et d’une augmentation de la répression. 

    Dès samedi soir, de nombreux habitantEs de Villeneuve-la Garenne se révoltaient contre les forces de police, et dimanche soir des révoltes éclataient dans plusieurs quartiers populaires d’Île-de-France (Saint-Denis, Fontenay-sous-Bois, Gennevilliers...) alors que le journaliste Taha Bouhafs était violemment interpellé par les force de l’ordre. 

    Le NPA apporte son soutien à toutes les victimes des violences policières et aux habitantEs des quartiers populaires qui se révoltent contre la police, bras armé d’un État autoritaire. 

    Nous réclamons immédiatement : 

    • L'arrêt des amendes
    • Le désarmement de la police et la dissolution de la brigade anti-criminalité
    • L'arrêt des contrôles au faciès
    • La réquisition des logements vides
    • La suspension des loyers
    • Des moyens de protections pour touTEs
  • Tchernobyl : 34 ans après la catastrophe, les incendies dispersent les radioéléments...

    Trente-quatre ans presque jour pour jour après l’accident de Tchernobyl, plusieurs incendies ont dévasté la zone interdite – dite zone d’exclusion – de trente kilomètres de rayon autour du réacteur n°4 qui explosa le 26 avril 1986. Les flammes se sont approchées au plus près de la centrale accidentée et des installations stratégiques qui l’entourent. La vue aérienne de l’incendie, disponible sur le site Firms de la Nasa, montre que les feux se sont approchés très près du dôme métallique de 25 000 tonnes achevé fin 2016 et censé contenir la radioactivité du cœur fondu du réacteur pendant un siècle. 

    Quel impact radiologique ?

    Si les incendies semblent désormais maîtrisés, malgré de nouveaux départs de feu le 16 avril, il reste encore à déterminer avec précision leur impact radiologique. Comme l’eau, le feu peut être un des éléments qui concourent à relâcher de la radioactivité dans l’environnement. Dans son communiqué de presse du 8 avril 2020, la CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) indique que « ces incendies vont inévitablement impliquer une remise en suspension de substances radioactives dans l’atmosphère, principalement du césium 137 mais peut être également du plutonium et du strontium 90. Ces substances s’étant accumulées dans la biomasse de la région, la combustion de celle-ci entraîne, en toute logique, leur rejet dans l’air. » 

    Aux alentours de la centrale, la forêt a fini par reprendre le dessus, rappelle François Besnus, directeur de l’environnement à l’IRSN. « En poussant, les arbres ont remobilisé une partie des éléments radioactifs qui restaient présents au sol. Ainsi, les bois et la canopée se recontaminent en éléments radioactifs, même si c’est beaucoup moins intensément que lors de l’accident de 1986. » Or, avec les incendies de ces derniers jours, les radionucléides ont été pour partie libérés dans les fumées, puis transportés au gré des vents, bien au-delà de l’Ukraine. Les conditions météorologiques qui ont prévalu jusqu’au 14 avril 2020 ont favorisé le transport des masses d’air provenant de la zone de ces rejets vers la Biélorussie, le sud de l’Ukraine, l’est de la Roumanie et de la Bulgarie. Les modélisations montrent que l'ouest de l'Europe a pu être atteint, mais à des niveaux de contamination a priori très faibles (les analyses sont en cours). La question de l'impact radiologique se pose en premier lieu pour les pompiers intervenus sur les sites mais également pour les populations riveraines.

    Le nucléaire, un danger permanent 

    La centrale de Tchernobyl est toujours présente, et le nucléaire toujours un danger permanent. Entre 1986 et 2000 les trois autres réacteurs ont continué à fonctionner à Tchernobyl et le site, outre le sarcophage du réacteur accidenté, contient de nombreuses zones de déchets hautement radioactifs à vie longue. En France même, les traces du nuage de 1986 sont toujours bien présentes. Les dernières campagnes de carottages de sol effectuées par le laboratoire de la CRIIRAD en 2014-2015 en Alsace ou en Rhône-Alpes montrent que « le césium 137 est toujours présent dans la couche superficielle des sols (en moyenne, environ 80 % du césium 137 se trouve dans les strates de 0 à 20 centimètres). La période physique du césium 137 est de 30 ans, c’est-à-dire que sa radioactivité est divisée par deux en trente ans, il faudra attendre 300 ans pour qu’elle soit divisée par 1000 » (Communiqué CRIIRAD Valence, le 25 avril 2016).

    Si le temps joue sur la mémoire de cette catastrophe, il a peu d’impact sur la longévité et la dangerosité des radioéléments. Cet incendie est là pour nous le rappeler. 

    En France les 58 réacteurs vieillissants, les dizaines d’installations nucléaires de base (INB) civiles ou militaires ne sont pas non plus à l’abri des événements naturels (cf le tremblement de terre proche de Cruas et Tricastin le 11 novembre 2019, sans parler, en fonctionnement “normal” des “incidents”, des “anomalies”… et de deux “accidents” de niveau IV sur l’échelle internationale) à Saint Laurent des Eaux.

    Il est grand temps d’arrêter le nucléaire.

    Commission Nationale Ecologie.

  • Macron ne pourra pas confiner nos colères bien longtemps...

    lors que la pandémie du Covid-19 a déjà emporté près de 15 000 personnes, Macron a donc - une nouvelle fois - parlé, et parlé, et parlé… D’abord du blabla pour rendre hommage aux personnels soignants qui, malgré les moyens dont les gouvernements successifs les ont privés, font face au quotidien. Bien des mots de la part du président... mais toujours aucun moyen !

    Attendu sur cette question, Macron a annoncé une prolongation du confinement jusqu’à au moins le lundi 11 mai. Dans la suite de l’improvisation et de l’irresponsabilité de ce pouvoir depuis le début de cette crise sanitaire d’ampleur, Macron et le gouvernement, sans aucune anticipation, n’ont donc d’autre politique que de prolonger ce confinement « par défaut ».

    Sans surprise, si Macron n’a aucun moyen supplémentaire à donner aux personnels de santé, il promet par contre de nouvelles aides aux entreprises et à une série de secteurs professionnels, avec en particulier des « annulations de charges ». De nouveaux cadeaux, toujours aux mêmes…

    Macron promet la reprise progressive des établissements scolaires du 1er et 2nd degré à partir du 11 mai, mais sous quelles conditions ? Et pourquoi alors laisser les universités fermées jusqu’à l’été ? En réalité, cette réouverture des écoles pour les plus jeunes est tout simplement la condition indispensable pour renvoyer leurs parents au boulot, quelle que soit la situation sanitaire. Le Medef l’a ordonné… et Macron exécute.
    Sans plus de détails, Macron promet aussi des tests de dépistage… mais aussi le pistage avec la mise en place d’une application de contrôle.

    Une « aide exceptionnelle » pour les familles les plus modestes avec enfants (dont on ne connaît ni le montant ni les conditions) et des masques pour tout le monde à partir du 11 mai, voilà tout ce que nous aurons obtenu ce soir... Mais derrière les mots ronflants et les grandes phrases sur « l’après », ce pouvoir est totalement démasqué. Sa politique - étaler le « pic de l’épidémie » afin d’éviter au système sanitaire de ne pas être totalement débordé - atteint aujourd’hui toutes ses limites et n’a pas d’issue. Face à ces atermoiements sans perspective, le risque s’accroît d’un « déconfinement » sans horizon à cette heure, mais sans nul doute sauvage et chaotique sous la double pression d’une situation de plus en plus insupportable pour une partie de la population (les plus pauvres et les plus précaires en particulier) et de la volonté du patronat aidé par ce gouvernement de remettre en route au plus vite la machine à profits…

    A l’opposé, nous devons continuer à nous battre pour que notre santé, nos vies, passent avant la fuite en avant capitaliste, pour créer pour la suite les conditions d’un déconfinement qui ne tourne pas à la catastrophe sanitaire. Cela suppose des mesures d’urgence :

    - La réquisition des moyens de production permettant la fabrication des tests, des masques et de tous les matériels indispensables à la lutte contre la pandémie.

    - Le blocage de toutes les tentatives de redémarrage des activités non indispensable, tout en garantissant au personnels contribuant aux activités nécessaires un travail en sécurité.

    - Un collectif budgétaire immédiat pour permettre à l’hôpital, aux EHPAD, aux services sociaux de faire face : création de 120 000 postes de personnel soignant, ouverture des dizaines de milliers de lits fermés depuis une quinzaine d’année...

    Confiner une partie de la population tout en poussant l’autre à retourner au boulot au mépris de toute garantie de santé publique, voilà la feuille de route que nous a promis Macron ce soir. Mais nous ferons tout ces prochaines semaines pour que ce pouvoir ne connaisse pas « les jours heureux » que Macron a fait semblant de nous promettre tout en préparant l’inverse...

    Montreuil le lundi 13 avril 2020

  • Pendant la crise pandémique, zéro revenus = zéro loyer !

    Le logement est devenu avec l'obligation du confinement le lieu essentiel de résistance au virus. Or il n'y a quasiment rien eu dans les décisions gouvernementales en soutien aux habitantEs confinés des quartiers populaires. Macron a tout de suite annoncé des reports de charges, de loyer pour les entreprises... mais rien en ce qui concerne les habitantEs si ce n'est un report de deux mois de la fin de la trêve hivernale. Un minimum bien insuffisant.

    Les revenus de beaucoup de salariéEs sont remis en question, par le chômage technique, par l'arrêt des missions d'intérim, par la garde des enfants souvent faite par les femmes, par la disparition des boulots précaires, alors que les dépenses sont en hausse : plus de cantines scolaires ou de restaurants d'entreprise, des repas à la maison plus nombreux, davantage de charges d'eau et d'électricité, le prix des denrées de première nécessité en hausse...

    Il n'est pas acceptable que les salariéEs se voient précarisés dans leur logement alors qu'ils doivent faire face à une pandémie dont ils ne sont pas responsables. Déjà qu’une grande partie du monde du travail paient le prix fort en continuant à travailler, s'exposant au virus, vivant dans des logements modestes...

    Le gouvernement doit prendre immédiatement des mesures de soutien aux locataires, ce qui passe par l'exonération des loyers pour la période du confinement applicable à tous les bailleurs publics ou privés. Il doit annuler toutes les poursuites pour dettes et les procédures d'expulsion engagées dans cette période. Il doit prolonger la trêve hivernale jusqu'en mars 2021, prononcer un moratoire sur les crédits immobiliers des propriétaires occupants, et réquisitionner les logements vides pour mettre à l'abri les sans logis ou mal logés.

    De plus, ce gouvernement a engagé une réforme de l'APL en 2018 qui a ponctionné les bailleurs sociaux pour renflouer ses caisses, fragilisant le logement social. Aujourd'hui il doit rendre l'argent qui doit servir au soutien des habitantEs face à la pandémie.

    Le NPA soutient toutes les mobilisations, les appels, les pétitions qui se multiplient et qui exigent ce plan d'urgence. Il appelle à l'unité de toutes et tous pour imposer ces mesures vitales.

  • Face à la pandémie de Covid-19, nos vies valent plus que leurs profits. Déclaration européenne de la IVe internationale...

    En Europe, et surtout dans l’Union européenne – deuxième bloc économique mondial –, il est prouvé jour après jour que les politiques publiques menées depuis vingt ans ont sapé les structures de santé publique qui auraient pu faire face à une pandémie telle que celle de Covid-19. En mars, cette zone était au cœur de la pandémie.
    Aujourd’hui, c’est aussi au tour des États-Unis, et demain de l’Afrique, de l’Amérique latine et de l’Asie, avec des risques de plus en plus importants pour des millions de personnes dans des pays aux structures sanitaires déficientes.

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  • Michelin appelle à la fin du confinement général au risque de la poursuite de l’épidémie...

    Dès le lundi 30 mars, le signal de la reprise des activités a été lancé par Michelin en France et en Europe. L’usine de Troyes a commencé à cuire son premier pneu, un pneu agricole, mercredi 1er avril au matin. Débutée par des activités pour l’agriculture et le génie civil, la reprise vise maintenant à se synchroniser avec les constructeurs automobiles pour « pouvoir les servir quand leurs chaînes redémarreront ».

    Au-delà de son entreprise et fort de son expérience, le PDG de Michelin interpelle le gouvernement : « Nous le disons au gouvernement : le confinement ne peut pas être éternel. Nous devons nous habituer à vivre avec un coronavirus qui n’aura pas disparu après la fin du confinement. Nous n’allons pas pouvoir vivre enfermés sans limite de temps ou en attendant pendant des mois qu’un médicament soit mis au point ou qu’un vaccin soit trouvé. Car, à ce moment-là, à la crise sanitaire s’ajouteraient une crise économique et une crise sociale majeures. »

    Ouvrir une brèche

    Le message est clair : les conséquences économiques d’un confinement prolongé seraient plus néfastes que le virus lui-même. Le PDG de la Michelin appelle donc le gouvernement à choisir l’économie, c’est-à-dire ses profits. Contre la vie des salariéEs et de la population.

    On s’interroge sur les motifs qui poussent toute l’industrie automobile à vouloir reprendre alors qu’il n’y a plus d’acheteurs nulle part en Europe. Le PDG de Michelin fournit une partie de l’explication. Commencer par la reprise même partielle des activités, c’est explicitement ouvrir une brèche dans le confinement général de la population. Le patron de Michelin, sûrement bien isolé et protégé, veut nous habituer à vivre avec le coronavirus sans vaccin ni moyens généralisés de dépistage. Avec les risques mortels pour la population dont les salariéEs !

    « Nos vies valent plus que leurs profits ». Plus que jamais d’actualité contre des patrons qui décidément osent tout !

    Le blog NPA auto-critique est animé par les militantEs du NPA de la branche automobile.

  • Macron n'a rien appris : pour la santé, le «jour d’après» sera le jour d'avant… en pire !

    Certains y avaient vu une lueur d'espoir. Dans son allocution du 12 mars, Macron déclarait : « Ce que révèle déjà cette pandémie, c'est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe […]. Il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché ».

    Macron aurait-il donc « appris » des conséquences terribles des politiques d'austérité et de privatisation de la protection sociale menée par lui et tous ses prédécesseurs ? Le « jour d’après » marquerait-il un tournant radical vers un système de santé placé « hors des lois du marché » ?

    Il n'a pas fallu longtemps pour avoir la réponse. Un projet de note, rédigée à la demande de l'Élysée par la Caisse des dépôts et consignations et révélée par Mediapart, préconise un « jour d’après" qui ne serait rien d'autre que le « jour d’avant »... en pire. 

    L'État providence selon Macron, après comme avant la crise, reste un état « stratège » qui ouvre les vannes d'un financement public massif... aux entreprises privées (start up, réseaux de soins concurrentiels des assurances et mutuelles, établissements de santé « non lucratifs »). La note de la CDC prévoit en outre la relance des « partenariats public-privé », qui transforment les hôpitaux publics en vache à lait pour le privé, et qui avaient du être arrêtés ces dernières années suite à plusieurs scandales. Et l’on ne parle même pas de la préconisation de la transformation, avec de l'argent public, en navires-hôpitaux, de bateaux de croisières devenus invendables : une aubaine pour les armateurs !

    Pas un mot, en revanche, sur ce qu'attendent les personnels hospitaliers en lutte depuis plus d'un an et les patientEs qui constatent même hors épidémie la dégradation du service public, la pénurie de personnel, de matériel, les fermetures de services. Pour demain, comme pour aujourd’hui, les personnels de santé ne demandent pas des discours, mais des actes. Ils et elles ne demandent pas à être des « héros » épuisés et sacrifiés, mais des professionnelEs capable de donner les soins nécessaires, en toute sécurité pour eux et pour les patients. Or, dans la note de la Caisse des dépôts, rien sur l'augmentation des budgets hospitaliers, rien sur la réouverture des lits et des services nécessaires, rien sur le recrutement massif de personnel, pour les urgences et tous les services hospitaliers, rien sur le maintien et la réouverture des urgences de la chirurgie, des maternités des hôpitaux de proximité sur tout le territoire, ni sur l'extension hors de l'hôpital d'un service public assurant partout un accueil proche. En un mot : rien sur la remise à niveau d'un service public de santé assurant gratuitement l'accès aux soins de touTEs et capable de faire face aux crises sanitaires.

    Non, Macron n'apprendra rien, et il n'y a aucune « unité nationale » possible derrière un pouvoir qui, incapable de faire face à l'épidémie actuelle, entend poursuivre « le jour d’après », la politique qui a mené à la catastrophe. Personnels hospitaliers, usagers de la santé, la solution ne viendra que de notre action solidaire pour imposer les réponses d'urgence à la crise: pour aujourd'hui, des masques, des protections, du matériel des médicaments, la réquisition des entreprises pour les fournir, le recrutement du personnel nécessaire ; et pour demain, un service public de santé gratuit et proches garantissant à toutes et tous l'accès aux soins.

  • Pandémie Covid-19 : Protégeons nos vies, pas leurs profits !

    Déclaration du Bureau exécutif de la IVe Internationale

    La pandémie du Coronavirus constitue un problème de santé publique gravissime et les souffrances humaines qu’elle va provoquer seront énormes. En Europe occidentale, les systèmes de santé sont déjà au bord de l’asphyxie. Si elle atteint massivement des pays dits du Sud, dont le système de santé publique, déjà faible ou très fragile, a été terriblement mis à mal par 40 ans de politiques néolibérales, les décès seront très nombreux.

    Nous sommes confrontés à la plus grave pandémie depuis un siècle. Le nombre de morts dus à la grippe (dite espagnole) de 1918-1919 reste difficile à évaluer, mais il fut considérable, frappant avant tout de jeunes adultes. Sa gravité s’explique notamment par le fait qu’elle a suivi directement la Première Guerre mondiale. La rapidité d’expansion de la pandémie Covid-19 s’explique quant à elle notamment par l’affaiblissement des capacités de résistance des populations, provoqué par l’ordre néolibéral et la montée des précarités. Et cela dans le contexte de la multiplication des échanges internationaux due à la mondialisation capitaliste, la marchandisation généralisée et le primat de la loi du profit.

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  • Coronavirus : Macron veut nous discipliner, mais sans annoncer la moindre mesure pour la santé

    La prise de parole d’Emmanuel Macron s’est focalisée sur deux thèmes : le confinement généralisé et le fétichisme de la production. La suspension des réformes des retraites et de l’assurance chômage, les promesses d’aides ne masquent pas la réalité d’une politique inefficace et autoritaire.

    Interdiction des réunions, des rassemblements personnels, possibilité de légiférer par ordonnances, fermeture des frontières, sur fond de référence à la guerre et à l’Union nationale : c’est toute la vie démocratique et culturelle qui est menacée d’être suspendue, comme l'ont confirmé les annonces martiales de Castaner plus tard dans la soirée. Macron exige le confinement, devenu indispensable à l'heure actuelle selon les autorités sanitaires, mais sans utiliser le mot et sans proposer, par exemple, la moindre mesure pour aider les personnes dont les logements ne sont pas adaptés ou pour les sans-logis.

    Et, en revanche, il faut aller travailler, à n’importe quel prix, notamment les moments de transports où on peut répandre le virus. En télétravail – ce qui n’est pas toujours possible, surtout si l’on doit garder des enfants – ou en réorganisant le travail, ce qui se concrétise déjà dans certaines entreprises par le travail en 2x8. Des réquisitions ont été envisagées dans certains services publics, sans que l’on sache lesquels.

    La gestion de l’épidémie est en réalité en grande partie renvoyée à la responsabilité individuelle de chacunE, alors que c'est le gouvernement qui est responsable de la situation en ayant refusé de prendre des mesures plus tôt et en ayant minimisé la crise à venir. 

    Il n’y a pas une mesure pour les hôpitaux : pas une seule embauche, pas de chiffre avancé, pas de réorganisation de la production pour produire des masques, du gel, des respirateurs qui manquent cruellement à l'heure actuelle, simplement la promesse d’un hôpital de campagne militaire en Alsace ainsi que de vagues annonces de gardes d’enfants des personnels soignants.

    Les mesures pour les salariéEs précaires sont extrêmement floues. Et si Macron nous convie à retrouver "ce sens de l'essentiel" que sont la lecture et la culture, aucune mesure n'a été annoncée pour aider, par exemple, les salariéEs de la culture, comme les intermittentEs, à faire face aux conséquences du confinement.

    En revanche, on a bien entendu que 300 milliards sont réservés pour empêcher une faillite des banques, et que les entreprises auront des avantages (report du paiement des factures, etc.) que la population n’aura pas.

    Le NPA revendique un arrêt de la production non indispensable, la réorganisation de la production pour produire ce qui est indispensable, notamment pour endiguer la crise sanitaire, sur le plan matériel (masques, gel hydro-alcoolique, respirateurs…) comme dans la recherche scientifique.

    Le NPA s’oppose à toute mesure antidémocratique ou générant des reculs des droits des salariéEs. C’est par en bas et collectivement, entre salariéEs, que l’on évalue les risques que l’on prend, en conscience, des décisions, que l’on sait si on peut travailler, se réunir, revendiquer des moyens médicaux.

    Il faut investir massivement dans la santé, réquisitionner les cliniques privées, les logements vides, les hôtels de luxe, fermer la Bourse.

    Le NPA s’adresse à toutes les organisations du mouvement ouvrier pour discuter de comment revendiquer et imposer des mesures pour la santé, pour endiguer le virus, sans restreindre les droits démocratiques et sociaux.

    Montreuil, lundi 16 mars 2020