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Communiqués du NPA... - Page 49

  • Face à la pandémie de Covid-19, nos vies valent plus que leurs profits. Déclaration européenne de la IVe internationale...

    En Europe, et surtout dans l’Union européenne – deuxième bloc économique mondial –, il est prouvé jour après jour que les politiques publiques menées depuis vingt ans ont sapé les structures de santé publique qui auraient pu faire face à une pandémie telle que celle de Covid-19. En mars, cette zone était au cœur de la pandémie.
    Aujourd’hui, c’est aussi au tour des États-Unis, et demain de l’Afrique, de l’Amérique latine et de l’Asie, avec des risques de plus en plus importants pour des millions de personnes dans des pays aux structures sanitaires déficientes.

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  • Michelin appelle à la fin du confinement général au risque de la poursuite de l’épidémie...

    Dès le lundi 30 mars, le signal de la reprise des activités a été lancé par Michelin en France et en Europe. L’usine de Troyes a commencé à cuire son premier pneu, un pneu agricole, mercredi 1er avril au matin. Débutée par des activités pour l’agriculture et le génie civil, la reprise vise maintenant à se synchroniser avec les constructeurs automobiles pour « pouvoir les servir quand leurs chaînes redémarreront ».

    Au-delà de son entreprise et fort de son expérience, le PDG de Michelin interpelle le gouvernement : « Nous le disons au gouvernement : le confinement ne peut pas être éternel. Nous devons nous habituer à vivre avec un coronavirus qui n’aura pas disparu après la fin du confinement. Nous n’allons pas pouvoir vivre enfermés sans limite de temps ou en attendant pendant des mois qu’un médicament soit mis au point ou qu’un vaccin soit trouvé. Car, à ce moment-là, à la crise sanitaire s’ajouteraient une crise économique et une crise sociale majeures. »

    Ouvrir une brèche

    Le message est clair : les conséquences économiques d’un confinement prolongé seraient plus néfastes que le virus lui-même. Le PDG de la Michelin appelle donc le gouvernement à choisir l’économie, c’est-à-dire ses profits. Contre la vie des salariéEs et de la population.

    On s’interroge sur les motifs qui poussent toute l’industrie automobile à vouloir reprendre alors qu’il n’y a plus d’acheteurs nulle part en Europe. Le PDG de Michelin fournit une partie de l’explication. Commencer par la reprise même partielle des activités, c’est explicitement ouvrir une brèche dans le confinement général de la population. Le patron de Michelin, sûrement bien isolé et protégé, veut nous habituer à vivre avec le coronavirus sans vaccin ni moyens généralisés de dépistage. Avec les risques mortels pour la population dont les salariéEs !

    « Nos vies valent plus que leurs profits ». Plus que jamais d’actualité contre des patrons qui décidément osent tout !

    Le blog NPA auto-critique est animé par les militantEs du NPA de la branche automobile.

  • Macron n'a rien appris : pour la santé, le «jour d’après» sera le jour d'avant… en pire !

    Certains y avaient vu une lueur d'espoir. Dans son allocution du 12 mars, Macron déclarait : « Ce que révèle déjà cette pandémie, c'est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe […]. Il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché ».

    Macron aurait-il donc « appris » des conséquences terribles des politiques d'austérité et de privatisation de la protection sociale menée par lui et tous ses prédécesseurs ? Le « jour d’après » marquerait-il un tournant radical vers un système de santé placé « hors des lois du marché » ?

    Il n'a pas fallu longtemps pour avoir la réponse. Un projet de note, rédigée à la demande de l'Élysée par la Caisse des dépôts et consignations et révélée par Mediapart, préconise un « jour d’après" qui ne serait rien d'autre que le « jour d’avant »... en pire. 

    L'État providence selon Macron, après comme avant la crise, reste un état « stratège » qui ouvre les vannes d'un financement public massif... aux entreprises privées (start up, réseaux de soins concurrentiels des assurances et mutuelles, établissements de santé « non lucratifs »). La note de la CDC prévoit en outre la relance des « partenariats public-privé », qui transforment les hôpitaux publics en vache à lait pour le privé, et qui avaient du être arrêtés ces dernières années suite à plusieurs scandales. Et l’on ne parle même pas de la préconisation de la transformation, avec de l'argent public, en navires-hôpitaux, de bateaux de croisières devenus invendables : une aubaine pour les armateurs !

    Pas un mot, en revanche, sur ce qu'attendent les personnels hospitaliers en lutte depuis plus d'un an et les patientEs qui constatent même hors épidémie la dégradation du service public, la pénurie de personnel, de matériel, les fermetures de services. Pour demain, comme pour aujourd’hui, les personnels de santé ne demandent pas des discours, mais des actes. Ils et elles ne demandent pas à être des « héros » épuisés et sacrifiés, mais des professionnelEs capable de donner les soins nécessaires, en toute sécurité pour eux et pour les patients. Or, dans la note de la Caisse des dépôts, rien sur l'augmentation des budgets hospitaliers, rien sur la réouverture des lits et des services nécessaires, rien sur le recrutement massif de personnel, pour les urgences et tous les services hospitaliers, rien sur le maintien et la réouverture des urgences de la chirurgie, des maternités des hôpitaux de proximité sur tout le territoire, ni sur l'extension hors de l'hôpital d'un service public assurant partout un accueil proche. En un mot : rien sur la remise à niveau d'un service public de santé assurant gratuitement l'accès aux soins de touTEs et capable de faire face aux crises sanitaires.

    Non, Macron n'apprendra rien, et il n'y a aucune « unité nationale » possible derrière un pouvoir qui, incapable de faire face à l'épidémie actuelle, entend poursuivre « le jour d’après », la politique qui a mené à la catastrophe. Personnels hospitaliers, usagers de la santé, la solution ne viendra que de notre action solidaire pour imposer les réponses d'urgence à la crise: pour aujourd'hui, des masques, des protections, du matériel des médicaments, la réquisition des entreprises pour les fournir, le recrutement du personnel nécessaire ; et pour demain, un service public de santé gratuit et proches garantissant à toutes et tous l'accès aux soins.

  • Pandémie Covid-19 : Protégeons nos vies, pas leurs profits !

    Déclaration du Bureau exécutif de la IVe Internationale

    La pandémie du Coronavirus constitue un problème de santé publique gravissime et les souffrances humaines qu’elle va provoquer seront énormes. En Europe occidentale, les systèmes de santé sont déjà au bord de l’asphyxie. Si elle atteint massivement des pays dits du Sud, dont le système de santé publique, déjà faible ou très fragile, a été terriblement mis à mal par 40 ans de politiques néolibérales, les décès seront très nombreux.

    Nous sommes confrontés à la plus grave pandémie depuis un siècle. Le nombre de morts dus à la grippe (dite espagnole) de 1918-1919 reste difficile à évaluer, mais il fut considérable, frappant avant tout de jeunes adultes. Sa gravité s’explique notamment par le fait qu’elle a suivi directement la Première Guerre mondiale. La rapidité d’expansion de la pandémie Covid-19 s’explique quant à elle notamment par l’affaiblissement des capacités de résistance des populations, provoqué par l’ordre néolibéral et la montée des précarités. Et cela dans le contexte de la multiplication des échanges internationaux due à la mondialisation capitaliste, la marchandisation généralisée et le primat de la loi du profit.

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  • Coronavirus : Macron veut nous discipliner, mais sans annoncer la moindre mesure pour la santé

    La prise de parole d’Emmanuel Macron s’est focalisée sur deux thèmes : le confinement généralisé et le fétichisme de la production. La suspension des réformes des retraites et de l’assurance chômage, les promesses d’aides ne masquent pas la réalité d’une politique inefficace et autoritaire.

    Interdiction des réunions, des rassemblements personnels, possibilité de légiférer par ordonnances, fermeture des frontières, sur fond de référence à la guerre et à l’Union nationale : c’est toute la vie démocratique et culturelle qui est menacée d’être suspendue, comme l'ont confirmé les annonces martiales de Castaner plus tard dans la soirée. Macron exige le confinement, devenu indispensable à l'heure actuelle selon les autorités sanitaires, mais sans utiliser le mot et sans proposer, par exemple, la moindre mesure pour aider les personnes dont les logements ne sont pas adaptés ou pour les sans-logis.

    Et, en revanche, il faut aller travailler, à n’importe quel prix, notamment les moments de transports où on peut répandre le virus. En télétravail – ce qui n’est pas toujours possible, surtout si l’on doit garder des enfants – ou en réorganisant le travail, ce qui se concrétise déjà dans certaines entreprises par le travail en 2x8. Des réquisitions ont été envisagées dans certains services publics, sans que l’on sache lesquels.

    La gestion de l’épidémie est en réalité en grande partie renvoyée à la responsabilité individuelle de chacunE, alors que c'est le gouvernement qui est responsable de la situation en ayant refusé de prendre des mesures plus tôt et en ayant minimisé la crise à venir. 

    Il n’y a pas une mesure pour les hôpitaux : pas une seule embauche, pas de chiffre avancé, pas de réorganisation de la production pour produire des masques, du gel, des respirateurs qui manquent cruellement à l'heure actuelle, simplement la promesse d’un hôpital de campagne militaire en Alsace ainsi que de vagues annonces de gardes d’enfants des personnels soignants.

    Les mesures pour les salariéEs précaires sont extrêmement floues. Et si Macron nous convie à retrouver "ce sens de l'essentiel" que sont la lecture et la culture, aucune mesure n'a été annoncée pour aider, par exemple, les salariéEs de la culture, comme les intermittentEs, à faire face aux conséquences du confinement.

    En revanche, on a bien entendu que 300 milliards sont réservés pour empêcher une faillite des banques, et que les entreprises auront des avantages (report du paiement des factures, etc.) que la population n’aura pas.

    Le NPA revendique un arrêt de la production non indispensable, la réorganisation de la production pour produire ce qui est indispensable, notamment pour endiguer la crise sanitaire, sur le plan matériel (masques, gel hydro-alcoolique, respirateurs…) comme dans la recherche scientifique.

    Le NPA s’oppose à toute mesure antidémocratique ou générant des reculs des droits des salariéEs. C’est par en bas et collectivement, entre salariéEs, que l’on évalue les risques que l’on prend, en conscience, des décisions, que l’on sait si on peut travailler, se réunir, revendiquer des moyens médicaux.

    Il faut investir massivement dans la santé, réquisitionner les cliniques privées, les logements vides, les hôtels de luxe, fermer la Bourse.

    Le NPA s’adresse à toutes les organisations du mouvement ouvrier pour discuter de comment revendiquer et imposer des mesures pour la santé, pour endiguer le virus, sans restreindre les droits démocratiques et sociaux.

    Montreuil, lundi 16 mars 2020

  • Municipales : le parti macroniste est sanctionné, la crise du système continue !

    Ce pouvoir est irresponsable. Alors qu’il ferme à juste titre les établissements scolaires et de nombreux lieux publics pour tenter de répondre à la grave crise sanitaire du coronavirus, il a voulu maintenir coûte que coûte ces élections municipales. Aussi, sans surprise, l’abstention a profondément marqué ce scrutin électoral, près d’un électeur sur deux ne s’étant pas déplacé. C’est l’expression la plus claire du large désintérêt populaire pour cette élection perçue comme totalement déplacée dans une situation où l’ensemble du pays est en train de s’installer dans le confinement. C’est aussi bien évidemment la continuité d’une crise démocratique qui marque l’ensemble des scrutins depuis plusieurs années, et qui s’exprime largement en dehors des urnes.

    Annoncée depuis plusieurs semaines, la sanction du pouvoir se confirme. L’opération Buzyn à Paris a pris l’eau, tout comme dans la grande majorité des principales villes du pays, avec en point d’orgue Lyon, jusqu’ici gérée par Collomb, ex-ministre de Macron, dont le candidat est très en difficulté à l’issue de ce premier tour. Les raisons de cet échec, il ne faut pas les chercher bien loin. Depuis son arrivée au pouvoir, la politique libérale et autoritaire de Macron est rejetée par les classes populaires : du mouvement des Gilets jaunes sur les rond-points et dans la rue à la contre-réforme des retraites contestée par la grève, la mobilisation contre sa politique est incessante depuis un an et demi. La gestion de la grande crise sanitaire du Coronavirus par ce gouvernement, catastrophique, fait sans nul doute partie des nombreuses raisons de voter contre les macronistes qui pendant plusieurs semaines n’ont pas mesuré l’importance du danger et n’ont pris aucune mesure d’ampleur jusqu’à jeudi dernier.

    Par cette irresponsabilité, le pouvoir amplifie aussi la crise politique en maintenant à tout prix ce premier tour des élections municipales… alors qu’à l’évidence, il sera certainement impossible de tenir le second tour. Cette crise politique n’est que le reflet d’une crise plus profonde d’un système capitaliste à bout de souffle, incapable aujourd’hui de répondre tant au risque d’un krach boursier qu’à la menace d’un dangereux virus… Les réponses aux crises - sanitaire, économique, démocratique... - que nous traversons, ce n’est pas dans les urnes que l’on peut les trouver mais dans la mobilisation de touTEs pour imposer des mesures d’urgence qui font passer nos vies avant leurs profits.

    Montreuil le dimanche 15 mars 2020

  • Que ceux qui n’ont jamais payé, payent la crise sanitaire ! (Communiqué de Sinistra Anticapitalista)...

    Par Sinistra Anticapitalista

    En face d’un risque aussi important pour la santé du publique, il ne faut pas se tromper : la priorité est d’empêcher une ultérieure diffusion de la contagion.

    S’inquiéter de la santé publique n’est pas moins de la responsabilité du gouvernement que de la responsabilité de chacune et chacun d’entre nous.

    Nous avons le devoir de contribuer à la sauvegarde de toutes et de tous, en particulier des personnes âgées et des personnes les plus faibles, comme les immunodépressifs.

    En ce moment même, nous ne pouvons pas accepter que les mesures nécessaires à l’endiguement de la maladie retombent sur les épaules des travailleuses et travailleurs salariés, des précaires, des travailleuses et travailleurs autonomes.

    La crise sanitaire ne date pas d’aujourd’hui, elle est l’effet des coupes budgétaires sauvages qui ont saigné à blanc les services de la santé publique, coupant 70,000 lits et réduisant drastiquement ceux des soins intensifs !

    Ces coupes ont été effectuées au nom de la « réduction de la dette », des « règles budgétaires européennes », de la « compétitivité », qui n’ont bénéficié qu’aux organisations privées de santé et aux riches, en privant des millions de citoyennes et citoyens de leur droit à la santé.

    Au moment même où le pays vient d’être bloqué pour empêcher la future propagation du virus, des millions de travailleuses et travailleurs peuvent se déplacer pour se rendre à leur poste de travail, se mettant en danger soi-même et, involontairement, les autres.

    Ces travailleuse et travailleurs sont en outre le plus souvent équipées des équipements de sécurité les plus rudimentaires et mis dans la condition objective de ne pas pouvoir respecter les nécessaires dispositions sanitaires et d’hygiène sur leur propre lieu de travail.

    Personne n’a plus d’intérêt à l’arrêt de la contamination que les travailleuses et les travailleurs, les personnes âgées et les personnes les plus faibles. Mais, pour endiguer l’épidémie, il faut des mesures conséquentes.  

                Parce que le droit à la santé passe avant le profit nous voulons :

    1) l’arrêt, toujours possible, des activités économiques non immédiatement nécessaires, en taxant des ressources extraordinaires (aussi par le biais d’une taxation/imposition du patrimoine) pour garantir les postes de travail, en tenant compte des plus précaires et les travailleurs du secteur privé. De plus, nous voulons la couverture totale du salaire des travailleuses et des travailleurs dont l’activité est suspendue.

    2) le respect des garanties de sécurité pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs des secteurs dans lesquels l’arrêt de l’activité n’est pas possible ; avec cela, la distribution par l’état du matériel de protection adéquat (masques, gel désinfectant, etc.)

    3) La garantie de la continuité d’un revenu pour toutes les travailleuses et les travailleurs empêchés dans le déroulement de leurs propres activités à cause des mesures extraordinaires en cours, comme le confinement à la maison, si positif à l’infection. Nous demandons donc un revenu de quarantaine à maintenir pour toute la durée de la crise.

    4)  le changement des normes qui imposent aux travailleuses et aux travailleurs d’être responsable de la suspension ou de la réduction de l’activité de l’entreprise par la prise de congés maladies, de congés parentales (et seulement à 30 %…) ou des vacances. Sans compter sur le concret risque de licenciement de la part des entreprises, rendues plus agressives par l’introduction du Job’s Act. Ces droits sont des droits inaliénables des travailleuses et des travailleurs, et donc sujet à leur exclusive disponibilité !

    5) La suspension, jusqu’à la fin de la crise sanitaire, de tous les payements échelonnés vis à vis des banques et des différentes institutions financières (emprunts, crédits, etc.) mais aussi du recouvrement des loyers aux sociétés immobilières.

    6)  Des dispositions urgentes d’amnistie. La situation des prisons est depuis longtemps explosive, et les conditions de vie des détenus, qui sont par ailleurs dans la majorité des cas derrière les barreaux pour des infractions/délits mineurs, sont maintenant encore plus insupportables. Le risque de contracter l’infection dans des zones surpeuplés et insalubres, et l’incroyable brimade qui consiste à interdire aux détenus de rencontrer leurs familles, a déchaîné la révolte et avec elle, des détenus sont morts dans les geôles de Modène, dans des circonstances encore peu claires. Dans tous les cas, nous voulons la traduction de la peine en une peine à domicile pour réduire concrètement le risque d’infection et donner aux détenus la possibilité de vivre avec leurs proches.

    7) Un blocage des expulsions et le retour des migrants expulsés qui, dans cette situation, n’ont pas les conditions pour une effective action de recours en justice, et, les services de l’immigration des préfectures de police ayant été fermés, ils n’ont pas pu obtenir la possibilité du renouvellement du permis de séjour. La libération immédiate de toutes les personnes détenues dans les centres de permanence pour le rapatriement ; où le risque de contracter l’infection est très haut.

    Nos vies valent plus que leurs profits !

    Sinistra anticapitalista, le 10 mars

  • Contre les placebos de Macron, des mesures d’urgence pour protéger la population, vite !

    Mettant fin à des jours de silence et de passivité, Macron a fini pour prendre la parole, alors que tout indique que la France se dirige tout droit vers une situation à l'italienne, avec des hôpitaux saturés et des milliers de morts. Malheureusement, s'il a tenté de faire croire à un changement de cap, les mesures annoncées restent floues et insuffisantes.

    Après avoir salué le travail des personnels de santé (sans pour autant améliorer leur condition d’exercice...) et rappelé quelques mesures de précaution essentielles déjà entendues depuis le début de l’épidémie, Macron a annoncé quelques mesures exceptionnelles, en particulier la fermeture de tous les établissements scolaires à partir de lundi. Une mesure indispensable qui aurait déjà dû être prise depuis déjà dix jours pour freiner la propagation de l'épidémie. S’il a abordé la question de la limitation des rassemblements, les modalités en sont très floues, mais parions que ce pouvoir va s’appuyer sur la nécessaire lutte contre la propagation du virus pour tenter de faire taire l’expression de toute contestation. Le président va particulièrement soigner « les entreprises », avec le report de toutes les cotisations et l’ouverture de larges possibilités de chômage partiel... mais sans compensation intégrale du salaire pour les concernéEs. De façon globale, fidèle à lui-même, Macron a joué la responsabilité individuelle... pour mieux exonérer l’État de ses propres responsabilités. Du blabla moraliste où les mots de « protection » ou de « solidarité » sont répétés ad nauseam, mais vidés de tout contenu concret.

    Malgré les quelques annonces de ce soir, le gouvernement n’est pas à la hauteur face à la crise du coronavirus, mettant en danger des centaines de milliers de personnes afin de maintenir la marche de l’économie à tout prix- une préoccupation omniprésente dans le discours de Macron - de peur que la crise économique ne s’approfondisse encore.

    Des mesures d’urgence à la hauteur s’imposent, et, au vu de l’inaction de ce pouvoir, doivent donc être imposées : distribution massive de moyens médicaux (masques, gel antibactériens…) ; augmentation immédiate des budgets hospitaliers, afin de rouvrir immédiatement tous les services ; embauche massive de personnel de santé en CDI aux 32 heures, et des salaires revalorisés de 300 euros dans les hôpitaux ; gardes d'enfants intégralement financées pour les personnels indispensables à lutter contre la crise, notamment les personnels soignants ; droit de retrait inconditionnel pour les salariéEs exposés au risque ; maintien du salaire et sans décompte des jours de congés en cas d’absence liée à la maladie ; interdiction des licenciements, y compris des contractuels et intérimaires ; arrêt de tous les travaux parlementaires, notamment sur la réforme des retraites ; retrait de la réforme sur l’assurance-chômage ; arrêt de toutes les cadeaux aux grandes entreprises et à leurs actionnaires…

    Aujourd’hui, les principales places financières ont chuté, comme en France (où le CAC40 a baissé de 30 % en moins d’un mois) ainsi qu’en Italie. Des baisses historiques annonciatrices d’un véritable krach boursier. Le coronavirus agit donc comme le révélateur d’un système économique instable et néfaste à bout de souffle fondé sur la fuite en avant spéculative.

    Face à la crise sanitaire, à ses conséquences économiques et sociales qui peuvent être très dures pour le monde du travail et l’ensemble de la population, nous ne pouvons compter que sur nous-même, en exerçant notre pression pour imposer des mesures vitales et notre contrôle sur l’ensemble de la société, parce que nos vies valent plus que leur système, que leurs profits.

    Montreuil le jeudi 12 mars 2020

  • Ne laissons pas passer le 49-3 de ce gouvernement illégitime...

    Macron a donc décidé d’utiliser l’article 49-3 de la Constitution pour faire passer la réforme des retraites à l’Assemblée. Cela fait plusieurs jours qu’E. Philippe prépare les esprits avec des arguments sur l’enlisement des discussions, qui seraient dû à l’obstruction de la France insoumise et du PCF.

    La réalité est que le 49-3 est toujours un moyen autoritaire, particulièrement antidémocratique, de faire passer une loi. Il s’agit de limiter les débats parlementaires, déjà en procédure « accélérée », ce qui n’avait aucun sens pour une telle réforme, structurelle, et de limiter les possibilités des mobilisations sociales, en accélérant les choses. Il s’agit aussi, pour un gouvernement, en engager sa responsabilité devant un vote de confiance dans les jours suivants, de mettre tout son poids dans la balance, de lier son existence à une réforme.

    Alors que le gouvernement est doublement illégitime, avec un président élu avec 16% des voix des inscrits au premier tour et avec une grande majorité de la population opposée à sa réforme, notre vision est qu’effectivement le sort de Macron et de sa réforme doivent être liés : ils doivent dégager tous les deux.

    Le NPA appelle à manifester ce soir ou demain, selon les villes, devant l’Assemblée nationale (appel à 18h30 ce soir) et les Préfectures, pour protester contre cette mesure antidémocratique, et à construire un mouvement de grève de masse, uni, dans les prochains jours. Alors que le pouvoir accélère et veut passer en force, nous ne pouvons pas attendre le 31 mars pour une riposte nationale de masse. En s’appuyant sur les mobilisations du 5 mars dans l’enseignement supérieur, du 8 mars, du 14 mars et du 31 mars, allons-y touTEs ensemble, construisons une grève générale pour gagner.

    Montreuil, samedi 29 février 2020

  • Face au coronavirus : vérité, transparence, solidarité et service public...

    Partie de Chine, l’épidémie de coronavirus s’étend progressivement à toute la planète. Elle se développe en Asie, au Moyen-Orient (Iran), en Europe, où l’Italie est particulièrement touchée, en Amérique Latine (Brésil). On peut être extrêmement inquiet des effets qu’aurait son développement probable en Afrique.

    Ce soir l’annonce brusque de 20 nouveaux cas laisse présager une extension en France.

    Sida, Ebola, SRAS, Zika, dengue hémorragique… les grandes épidémies sont de retour, attisées par les effets d’un capitalisme mondialisé. Celui-ci est en effet, dans une seule logique du profit, à l’origine de la circulation irrationnelle et inutile des marchandises et des hommes, du réchauffement climatique, de l’entassement de populations dans des mégapoles, de l’absence de services de santé fiables accessibles à tous. 

    Les propos lénifiant des gouvernements assurant que « tout est sous contrôle » ne sont pas de mise. L’exploitation des craintes légitimes de la population, par la droite et l’extrême droite, les « remèdes miracles » qu’elles préconisent comme la fermeture des frontières ne le sont pas davantage. N’en déplaise aux Le Pen et autres Ciotti, le virus ne sera pas stoppé par la police aux frontières, et faire croire le contraire, en attisant la méfiance ou la haine à l’égard de « l’étranger », ne peut qu’aggraver les peurs et favoriser la propagation de la maladie.

    En l’absence d’antiviraux et de vaccins efficaces, comme dans toute les épidémies de ce type, l’information diffusée rapidement à l’ensemble de la population, les mesures barrières (masque, lavage des mains), l’isolement des malades, leur transport direct vers les services spécialisés sans passer par les urgences, le suivi rapproché des personnes qui ont été en contact avec les malades pendant au moins les 7-14 jours de l’incubation, la protection stricte du personnel médical en contact avec les malades, sont les seuls moyens d’éviter la propagation de l’épidémie.

    Comme dans toutes les circonstances dramatiques, le pouvoir ne manque pas d’encourager et de saluer d’une larme les fantassins de la santé envoyés au front pour combattre le virus. Emmanuel Macron n’y a pas manqué ce matin en se rendant à l’hôpital Pitié-Salpêtrière.

    Lui qui, poursuivant l’œuvre de ses prédécesseurs, a organisé les coupes sombres dans les budgets hospitaliers, impose sur tout le territoire les fermetures des services clés des hôpitaux comme les urgences, refuse de répondre aux revendications des soignants en grève depuis des mois, a eu l’audace de leur déclarer : « Je compte sur vous et vous pouvez compter sur moi pour qu'on agisse ensemble… » !

    Personne ne doute de l’engagement des personnels hospitaliers dans la lutte contre l’épidémie, comme ils ont été au rendez vous lors des attentats de 2015. Mais ils sont les premiers à savoir que cet engagement a ses limites, dans un hôpital fonctionnant à flux tendu, avec des urgences débordées, des lits et des effectifs de personnel manquant, des soignantEs épuisés. Ceux-ci et celles-ci doivent toujours faire plus avec moins. Les recrutements deviennent de plus en plus difficiles, en raison de la pénibilité du travail, des bas salaires, et aujourd’hui le recul prévu de l’âge de la retraite. 

    La lutte contre l’épidémie rend encore plus urgente la défense de l’hôpital public, la satisfaction des exigences des personnels hospitaliers, l’attribution des moyens qui lui sont indispensables. La santé et parfois la vie de celles et ceux qu’il doit soigner en dépendent.

    Montreuil, le 27 février 2020