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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 238

  • Israël assassin, Macron complice !

    Alors que l’agression israélienne se poursuit, l’urgence est au développement de la solidarité avec les PalestinienEs en lutte pour leurs droits nationaux et démocratiques.

    À l’heure où ces lignes sont écrites, plus de 220 PalestinienEs ont été assassinés dans les bombardements sur Gaza, menés au prétexte des tirs de roquettes des organisations armées palestiniennes. Dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 mai, pas moins de 42 personnes ont été tuées dans un bombardement massif rue Wehda, dans la ville de Gaza : 16 hommes, 16 femmes et 10 enfants. L’armée israélienne affirme avoir visé une « installation militaire souterraine » et évoque, avec morgue, « des pertes civiles involontaires ».

    Palestine agressée, Palestine révoltée

    En Cisjordanie, au cours de la journée du 15 mai, au moins 11 PalestinienEs ont été tués lors de manifestations, l’armée ayant ouvert le feu à balles réelles. À l’intérieur d’Israël, les expéditions « punitives » menées par les groupes de colons d’extrême droite se succèdent, avec une multiplication des ratonnades, qui suscitent indignation et colère chez les PalestinienEs d’Israël, certains d’entre eux s’en prenant à leur tour à des commerces ou à des habitantEs juifs. À Jérusalem, d’où la vague de colère — et de répression — est partie fin avril, la mobilisation se poursuit contre les expulsions, avec rassemblements et manifestations quasiment tous les jours.

    Depuis plus d’une semaine, l’ensemble des secteurs de la population palestinienne se mobilisent : à Gaza, en Israël, à Jérusalem, en Cisjordanie. Et l’on a même vu des manifestations aux frontières d’Israël, en Jordanie, au Liban et en Syrie. Un cinglant avertissement adressé à la puissance coloniale qui n’a eu de cesse, au cours des dernières décennies, de fragmenter la population palestinienne : la révolte à laquelle nous assistons, si elle n’est évidemment pas l’affirmation d’une unité politique soudainement retrouvée, n’en demeure pas moins l’expression de la conscience d’une communauté de destin entre les différents secteurs palestiniens, à l’image de cet appel à la grève générale lancé par des collectifs de jeunes et qui a été largement repris et suivi dans toute la Palestine historique ce mardi 18 mai.

    Amplifier la solidarité

    Joe Biden répète « [qu’]Israël a le droit de se défendre »... comme si l’on n’assistait pas à une énième agression israélienne ! Macron qui dénonce la « spirale de la violence » et appelle « au cessez-le-feu et au dialogue ». Autant de déclarations qui ignorent superbement une vérité pourtant évidente : l’occupation, la colonisation, la répression quotidienne sont des violences, et tout « appel au calme » n’incluant pas l’exigence de la fin de ces violences et la satisfaction des droits nationaux et démocratiques des PalestinienEs est en réalité un appel à ce que ces dernierEs cessent de lutter contre l’oppression coloniale.

    Macron confirme qu’il s’inscrit dans la continuité de Sarkozy et de Hollande dans une politique d’alliance avec Israël, qui va jusqu’à la criminalisation de la solidarité avec les PalestinienEs, avec le week-end dernier l’interdiction, à la demande de Darmanin, de la manifestation parisienne.

    Cette interdiction a été un échec, puisque nous étions des milliers dans les rues de Paris, dispersés mais déterminés, malgré le dispositif policier démesuré. Et nous étions des dizaines de milliers dans toute la France, militantEs syndicaux, politiques et associatifs, avec aussi une forte présence de la jeunesse, notamment des quartiers populaires.

    Les PalestinienEs ne peuvent compter que sur leurs propres forces et sur la solidarité internationale : à nous de la construire ! Arrêt immédiat de l’agression israélienne ! Soutien aux droits nationaux et démocratiques des PalestinienEs ! Halte aux complicités de la France !

  • Ce weekend dans le 06...

    - Samedi 15 mai à 14h00 AG au TNN pour savoir quelle sera la suite du mouvement après le 19 mai. Iels appellent toustes celles et ceux qui le souhaitent à les rejoindre.
    - Samedi 15 mai à 17h00 place Garibaldi le collectif pour une paix juste et durable au Moyen Orient appelle à manifester son soutien au peuple palestinien. La préfecture vient d'interdire cette manifestation au nom de tensions en 2014 qui n'ont jamais existées. Le collectif appelle du coup à un rassemblement statique Place Garibaldi. Je trouve cela juste mais dans ma situation je n'irai pas.
    - Dimanche 16 mai à 14h place Masséna marche contre les LGBTphobies.

  • Solidarité avec les PalestinienEs face à la répression coloniale !

    Depuis plusieurs jours, les forces armées israéliennes répriment violemment les PalestinienEs de Jérusalem mobilisés pour défendre leurs droits, dont le plus fondamental d’entre eux : celui de vivre chez elles et eux.
    Ce nouvel épisode répressif a pour origine la mobilisation d’habitantEs du quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem, contre l’expulsion programmée de deux familles palestiniennes de leur maison. Une expulsion qui s’inscrit dans la politique de judaïsation systématique de la partie palestinienne de la ville, menée conjointement par le gouvernement israélien et par les organisations de colons les plus extrémistes.
    Face à la mobilisation des habitantEs de Sheikh Jarrah et de leurs soutiens israéliens et palestiniens, les autorités israéliennes ont, comme à leur habitude, envoyé la police et l’armée pour réprimer les manifestantEs. Depuis vendredi, des centaines de PalestinienEs ont été blessés — dont plus de 300 ce lundi matin sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem.
    À l’heure où nous écrivons, la bande de Gaza est bombardée, et l’on parle déjà de plusieurs morts palestiniens, dont des enfants.
    Les événements en cours nous rappellent que l’entreprise coloniale israélienne, faite de violences, d’expropriations et d’humiliations, se poursuit chaque jour, dans le silence complice de la prétendue « communauté internationale ». En France, le ministère des Affaires étrangères, tout en affirmant qu’il considère que la colonisation est illégale, renvoie dos-à-dos les PalestinienEs et l’État d’Israël en « [appelant] l’ensemble des acteurs à faire preuve de la plus grande retenue et à s’abstenir de toute provocation pour permettre un retour au calme dans les plus brefs délais. »
    Il n’existe pas de « calme » colonial, et il n’y a pas de responsabilité partagée dans ce nouvel épisode de répression : ce qui est en cause, c’est la politique d’apartheid menée par l’État d’Israël et la négation des droits démocratiques et nationaux des PalestinienEs.
    Le NPA affirme sa solidarité avec les PalestinienEs en lutte, et rappelle qu’aucune « solution juste » ne pourra être trouvée sans la satisfaction de l’ensemble de leurs droits : fin de l’occupation civile et militaire, égalité des droits, droit à l’autodétermination et droit au retour.
    Le soutien à l'État d’Israël doit cesser ! Ce dernier doit au contraire être sanctionné et rendu comptable de ses crimes. C’est tout le sens de la campagne BDS (Boycott-désinvestissement-sanctions), dont le développement et le renforcement, en l’absence de toute autre forme de sanction et de pression, demeure une nécessité.
    Le NPA sera partie prenante des diverses initiatives de soutien aux PalestinienEs prévues dans les jours et semaines à venir.

  • Nouvelle tribune de militaires : la réaction s’organise, à nous de reprendre l’offensive !

    Valeurs actuelles a rendu publique une nouvelle tribune de militaires hier soir, trois semaines après la publication d’une première tribune essentiellement signé par des militaires retraités. À l’inverse, cette nouvelle tribune est supposée être signée par des militaires d’active et ouverte au soutien de la population.
    S’il n’est pas possible de connaître le nombre exact de signataire, ainsi que la répartition entre civils et militaires, il est indéniable que ces tribunes rencontrent un écho. Le Figaro annonce ainsi que, quelques heures après sa publication, la tribune avait déjà reçu 36 000 signatures. Le site de Valeurs actuelles affirme ce matin qu’elle enregistrait plus d’un million de lectures.
    « Oui, nos aînés ont raison sur le fond de leur texte, dans sa totalité. » Au moins le message est clair : cette nouvelle tribune reprend le constat posé par la tribune des généraux retraités. Est notamment mise en avant la lutte contre « l’islamisme » dans le cadre des opérations extérieures, dans lesquelles les signataires considèrent avoir « offert leur peau pour détruire l’islamisme auquel vous [le pouvoir] faites des concessions sur notre sol ». Et d’alarmer sur la situation en France : « Nous voyons la violence dans nos villes et villages. Nous voyons le communautarisme s’installer dans l’espace public, dans le débat public. Nous voyons la haine de la France et de son histoire devenir la norme. »
    Outre ce constat, le texte reprend donc l’alternative de la « tribune des généraux » : soit le pouvoir politique intervient pour résoudre la situation, soit la guerre civile éclatera. Et les signataires de promettre : « Oui, si une guerre civile éclate, l’armée maintiendra l’ordre sur son propre sol, parce qu’on le lui demandera ».
    Il est évident que les pompiers pyromanes du gouvernement tiennent une part de responsabilité dans la radicalisation des forces armées qu’illustre cette nouvelle tribune. Leurs politiques antisociales ont jeté des centaines de milliers de jeune et de travailleurs dans la précarité et, pour faire face à la colère sociale que ces politiques provoquent, Macron et les siens n’ont de cesse de développer un discours islamophobe, raciste et sécuritaire, dénonçant « l’ensauvagement » du pays. Le Pen père avait malheureusement raison lorsqu’il affirmait que les électeurs préfèrent « l’original à la copie », et ces discours ont eu pour principal effet de légitimer l’extrême droite et ses idées. Cette dernière se trouve alors en position de force pour imposer son agenda.
    Un an avec une élection présidentielle dont la seule certitude semble être la présence de l’extrême droite au second tour, et alors que les pires réactionnaires font feu de tout bois, il y a urgence à reconstruire une réponse militante unitaire pour y faire face. Une telle réponse devra nécessairement s’articuler avec la lutte contre l’autoritarisme du gouvernement, pour l’égalité des droits et pour les droits sociaux. Pour construire une réponse à la hauteur des enjeux il nous faut aujourd’hui regrouper forces politiques, syndicales, associatives, mais aussi les collectifs de luttes antiracistes, contre les violences policières.
    La manifestation du 5 juin à l’issue du procès des assassins du militant antifasciste Clément Méric, ainsi que la manifestation du 3 juillet contre le congrès du Rassemblement national à Perpignan, doivent être les premières étapes d’une telle construction. L’appel des libertés et la proposition d’une grande manifestation au printemps vont également dans ce sens. Le NPA sera partie prenante de l’ensemble de ces initiatives : il y a urgence !

  • Il y a 40 ans, l’élection de François Mitterrand...

    Mitterrand, politicien au lourd passé, avait réussi à s’imposer comme un « homme providentiel ». Son intelligence a été de comprendre que le PS (dont il avait pris le contrôle) ne pouvait se reconstruire, face au PC, que sur un discours « gauche » et unitaire. Il a aussi pris appui sur la gauche du parti pour barrer la route à Michel Rocard.

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    Arrivé au pouvoir, il s’est immédiatement coulé dans la monarchie présidentielle de la 5e République et a donné des gages aux États-Unis et à l’Europe capitaliste. Tout en prenant dans un premier temps des mesures conformes au moins en partie au programme sur lequel il avait gagné les élections, il a nommé au poste essentiel de ministre de l’Économie et des Finances Jacques Delors (qui en fait était opposé à l’essentiel de ce programme) et marginalisé les ministres communistes.

    Le PCF (à l’époque hégémonique dans la CGT) s’est montré après mai 1981 totalement opportuniste et suiviste par rapport à Mitterrand et a contribué à désarmer les travailleurEs et tous ceux qui commençaient à renâcler. La force du système présidentiel, la satisfaction des dignitaires du PS de pouvoir enfin accéder au pouvoir et la politique du PCF ont permis à Mitterrand d’impulser à partir de mars 1983 une trahison ouverte des espoirs de 1981 sans que l’extrême gauche puisse faire beaucoup plus que de la dénoncer.

    On comprend mal pourquoi certains, notamment Jean-Luc Mélenchon, ne cessent de tresser les louanges de celui qui, durant ses deux mandats, a largement impulsé le tournant de la social-démocratie vers le néolibéralisme.

  • Quelques leçons de l’expérience de Podemos...

    La formation, en janvier 2020, du gouvernement « progressiste » de coalition entre le parti socialiste espagnol et Podemos signe la fin d’un cycle politique inauguré par les mobilisations sociales massives des années 2012-2015. Au niveau politique, l’émergence de Podemos a semblé un instant cristalliser l’espoir d’une alternative de rupture avec les politiques néolibérales, comme Syriza a pu l’être au même moment en Grèce. Cet espoir a été bafoué et l’aboutissement de ces deux expériences s’avère, pour l’essentiel, identique : la normalisation gestionnaire et l’intégration à un système et un cours néolibéral fondamentalement inchangé, Podemos au titre de force d’appoint de la social-démocratie traditionnelle, Syriza étant parvenue à prendre sa place, après avoir mis en œuvre l’une des purges d’austérité les plus drastiques des dernières décennies à l’échelle du continent. 

    Pourtant, des secteurs de la gauche, notamment en France, considèrent que le « progressisme » porté par Sanchez et Iglesias représente une source d’inspiration1. De semblables espoirs avaient été placés en 2015 dans le gouvernement socialiste portugais qui a bénéficié du soutien extérieur des communistes et de Bloc de gauche. Dans cet article, Brais Fernandez et Miguel Urban Crespo, deux anciens dirigeants du secteur anticapitaliste de Podemos, dressent un bilan sans complaisance et analysent les causes profondes de cette évolution. Anticapitalistas, le courant dont ils font partie, a participé à la fondation du mouvement et, bien que minoritaire, a joué un rôle important dans sa vie interne et sa présence publique. Des figures issues de ses rangs comme Teresa Rodriguez en Andalousie, le maire de Cadiz José Maria Gonzalez, dit « Kichi », Raul Camarguo à Madrid ou Miguel Urban lui-même au parlement européen ont en effet été des visages parmi les plus emblématiques de Podemos au cours de sa phase ascendante.

    Dans ce contexte, leur décision de quitter Podemos, prise peu après la formation du gouvernement de coalition avec le PSOE et ratifiée par un vote des militant.e.s en mai 2020 (avec près de 90% des voix)  prend une signification toute particulière2. Les leçons de cette expérience, ainsi que des autres du même type, (Syriza en Grèce, le Bloc de gauche au Portugal en particulier) sont incontestablement d’une importance cruciale pour la réorientation des forces de la gauche anticapitaliste dans une période marquée par l’aiguisement des contradictions d’un système qui, plus que jamais, constitue une menace mortelle pour la survie de l’humanité.

    Stathis Kouvélakis

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