Donald Trump a rapidement choisi des loyalistes pour occuper des postes ministériels et autres hautes fonctions. Le Sénat devrait normalement voter pour confirmer les membres du cabinet, et les choix présidentiels sont controversés même parmi les républicains.
NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 61
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Trump, un cabinet de dangereux fanatiques...
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Sorbonne Université en lutte pour soutenir la Palestine !
Comme dans d’autres universités, la mobilisation contre la barbarie israélienne à Gaza et au Liban a repris à Sorbonne Université dès la rentrée. À l’initiative du comité Palestine Sorbonne Université, une motion a été rédigée pour être proposée au CA (conseil d’administration) en lien avec la mobilisation à Paris-1.
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L'anticapitaliste : le journal, numéro 730...
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En meute !!!
En 2016, durant les fêtes de Pampelune, un groupe de 5 hommes viole une femme, se filme et partage la vidéo sur un groupe Whatsapp appelé « La Manada » (« la meute »). En 2018, la justice espagnole les déclare coupables d’abus sexuel mais ne retient pas la qualification de viol, malgré les témoignages, malgré les preuves vidéo. Cette minimisation va secouer la société espagnole et donner lieu à un mouvement féministe massif qui aboutira à l’introduction de la notion de consentement dans la loi.1
Dans la ville de Mazan, durant plus de 10 ans, Dominique Pélicot va droguer sa conjointe, Gisèle Pelicot, et la faire violer par plus de 80 hommes. Ces hommes qui n’avaient rien en commun, qui ne se connaissaient pas, forment pour 50 d’entre eux, depuis le début du procès en septembre 2024, une autre forme de meute. Réunis dans la salle d’audience, ils tissent des liens de solidarité, se conseillent, partagent des repas près du tribunal et se défendent les uns les autres.
Cette notion de meute, de violence collective, traverse l’ensemble des violences commises par les hommes contre les femmes. Le procès de Mazan permet de comprendre le continuum entre la violence conjugale souvent perçu comme le fait d’un homme isolé dans le cadre « privé » et la violence collective de la meute qui l’entoure et qu’il va solliciter.
Le viol collectif : forme exacerbée de la domination masculine
En France au début des années 2000, la question des viols collectifs (nommés par les journalistes « viols en réunion » ou « tournantes ») a été associée par la droite et l’extrême droite aux « banlieues » et instrumentalisée afin d’attaquer les populations racisées, migrantes et/ou précaires. Pour Christelle Hamel2, les viols collectifs ont été présentés comme un phénomène nouveau et « insérés dans des rhétoriques racistes, anti-pauvres et anti-jeunes » en occultant la réalité du caractère endémique des violences faites aux femmes. Pourtant, les viols collectifs sont loin d’être un fait récent et s’ils restent minoritaires par rapport à l’ensemble des viols commis, ils concernent tous les milieux.
Selon elle, loin de l’idée généralement admise d’un « rituel » ou d’une « initiation », lorsque les violences sexistes et sexuelles s’expriment de façon collective, elles sont alors l’expression d’une domination exacerbée. Elles émergent dans des groupes d’hommes déjà très soudés, solidaires et cultivant un entre-soi où on constate une forte hiérarchisation des genres, les femmes étant perçues comme inférieures et ayant moins de valeur. La victime est vue comme un objet qu’on se « partage » et profondément déshumanisée. Les hommes agissent et se pensent comme un groupe : ils diminuent leur responsabilité individuelle et mettent en scène leur virilité auprès des autres.
Les viols collectifs peuvent parfois être aussi une stratégie délibérée dans des contextes précis. Dans les processus coloniaux ou les guerres, les viols collectifs sont utilisés comme une arme.3 Au Soudan, au Congo, en Palestine, en Ukraine, entre autres. le viol est utilisé pour soumettre toute la population, réaliser un nettoyage ethnique, briser et humilier sur plusieurs générations. En Iran, les violences sexuelles ont été utilisées par les forces de sécurité contre le mouvement « Femme, Vie, Liberté » en 20224. En Égypte plusieurs viols ayant eu lieu sur la place Tahrir entre 2012 et 2014 auraient été commandités. Il s’agit alors d’une stratégie sciemment organisée visant à maintenir le système patriarcal en place. Les hommes qui les commettent font « corps » ensemble : militaires ou groupes armés, force de répression etc.
Le viol collectif est ainsi l’expression de l’écrasement d’un groupe sur un autre. Mais dans l’affaire Mazan les 80 violeurs ne se connaissaient pas entre eux et n’ont pas commis les viols au même moment. Ils connaissaient à peine Dominique Pelicot puisqu’ils ne l’avaient rencontré que sur internet, et pourtant ils ont, à chaque fois, accepté le « partage » non seulement de la victime mais aussi du silence permettant aux viols de continuer à se produire.
La violence collective des hommes et la constitution de réseaux
Au-delà des viols, d’autres formes de violences collectives peuvent exister et ne nécessitent pas que le groupe se constitue « physiquement ». Ainsi les hommes représentent la majorité des auteurs de cyberharcèlement. En 2019, l’affaire de la ligue du LOL5 rend publiques certaines de ces violences collectives masculines sur les réseaux sociaux : un groupe d’une trentaine d’hommes organise le cyberharcèlement de femmes, personnes racisées et personnes LGBTI sous couvert « d’humour ». « Rien ne justifiait notre comportement de meute » déclarera un des harceleurs des années plus tard. L’anonymat conféré sur internet renforce chez ces hommes un sentiment d’impunité et ils redoublent alors de violence. Le fait de ne pas être témoin directement des effets de cette violence sur les victimes achève le processus de déshumanisation. Selon Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale : « La cohésion que l’on observe dans les groupes peut amener ses membres à éprouver tout simplement moins d’inhibition à agresser autrui. Le groupe est aussi significativement plus agressif que les individus pris isolément lorsque les normes en présence sont favorables à l’agression ». Le groupe s’attaque alors aux personnes qui sont socialement dominées.
Mais les réseaux ne sont pas uniquement le lieu d’expression de harcèlement, ils sont aussi le lieu de recrutement et de partage de cette violence entre hommes. Ainsi, c’est bien sur le site coco.fr que Dominique Pelicot recrutait ses co-accusés, sur un forum intitulé « À son insu » dont l’objectif consistait notamment à partager des photos volées de femmes nues. Ce type de groupe permettant à des hommes de partager des contenus volés n’est pas nouveau. En 2017, Facebook suspendait un groupe où 52 000 hommes s’étaient retrouvés pour partager des photos volées de femmes nues6. On retrouve ici la même logique de « partage » entre hommes de contenus concernant des femmes qui sont alors perçues comme des objets. Cette façon de collectiviser cette violence joue aussi un rôle crucial dans le développement de la pédocriminalité. En 2024, le documentaire Pédocriminels, la traque revenait sur ce phénomène : « en 2022, quelque 88 millions d’images pédocriminelles circulaient dans le monde et, chaque seconde, au moins deux images de viol d’enfant sont échangées sur Internet ». Début novembre 2024, un ancien graphiste de Disney était condamné à 25 ans de réclusion pour avoir notamment commandé sur internet des viols d’enfants7.
Le continuum des violences faites aux femmes : de la culture du viol aux violences collectives
C’est un double mouvement de co-construction : d’une part les violences collectives (comme les viols collectifs) sont le fruit et l’aboutissement d’une société patriarcale où les femmes sont vues comme des objets à la disposition des hommes et qu’ils peuvent « s’échanger et se partager ». D’autre part ces violences collectives donnent lieu à la construction de réseaux déployant une idéologie masculiniste et renforçant le système patriarcal. À l’instar de ces réseaux masculinistes qui se spécialisent dans le partage et l’enseignement de techniques de harcèlement de meute, de manipulations et de haine des femmes, allant jusqu’au passage à l’acte terroriste.
De toute évidence, en dépit des clichés véhiculés par l’extrême droite, les hommes sont loin de vivre une crise d’isolement et de solitude. Au contraire, ils sont tout à fait capables de créer et maintenir des réseaux, des amitiés et de la solidarité lorsqu’il s’agit de commettre des violences sexistes et sexuelles, parfois même, comme dans le cas du procès de Mazan, de manière rétrospective. À l’inverse, le fait de reléguer les femmes à la sphère domestique et privée construit leur isolement. En Afghanistan cet isolement organisé a pris une forme extrême : les communications entre femmes sont de plus en plus restreintes et contrôlées8.
L’impunité généralisée achève le sentiment de toute puissance dans le groupe. Car autour de la meute on retrouve tout un système et ses acteurs que les agresseurs savent mobiliser : le silence des proches, collègues, amis et famille, le système policier qui n’enquête pas suffisamment (combien d’enquêtes ont été menées sur les 52 000 participants du groupe Facebook de partage de photos volées? Combien de poursuites ?), le système judiciaire qui joue systématiquement contre les victimes, les avocats parfois inutilement dégradants et humiliants (on se souvient de cette avocate qui demanda à Gisèle Pelicot si elle n’aurait pas « des penchants exhibitionnistes », ou encore l’avocate de Nicolas Bedos déclarant que son client avait été condamné pour une « main posée sur un jean »), les réactionnaires qui veulent préserver l’ordre établi, les politiques qui se soutiennent lorsqu’ils sont accusés de violences, les éditorialistes et les médias bien trop pressés de jeter le doute sur les l’intégrité des victimes...
Face à cela nous n’avons d’autre choix que de nous battre pour une transformation en profondeur de la société et en particulier pour remodeler la façon dont les hommes relationnent entre eux : plutôt que de construire des meutes solidaires dans l’expression de la violence, construire des cadres collectifs visant à sortir de l’entre-soi masculin.
Aurélie-Anne Thos
- 1. Romane Laignel Sauvage, L’affaire de « la meute » en Espagne : « Ce n’est pas un abus sexuel, c’est un viol ». INA.fr, 13 septembre 2024
- 2. Christelle Hamel, « Faire tourner les meufs ». Les viols collectifs : discours des médias et des agresseurs. Gradhiva : revue d’histoire et d’archives de l’anthropologie n°33, 2003.
- 3. Contre Attaque, Soudan, Ukraine, Syrie, Palestine : le viol comme arme de guerre. Contre-attaque.net, 2 novembre 2024.
- 4. France Info, Iran : « Les forces de sécurité ont eu recours au viol et à d’autres formes de violences sexuelles pour écraser le soulèvement » en 2022, selon un rapport d’Amnesty International. Francetvinfo.fr, 6 décembre 2023.
- 5. Hélène Combis et Pierre Ropert, « Ligue du LOL » : les mécanismes de l’effet de meute. France Culture, 12 février 2019.
- 6. Claire Digiacomi, Facebook suspend « Babylone 2.0 », un groupe secret où 52 000 membres s’échangeaient des photos volées de femmes nues. Huffington Post, 7 janvier 2017.
- 7. France Info et AFP, Viols et tortures sur des enfants philippins : un ex-graphiste de Disney français condamné à 25 ans de réclusion. Francetvinfo.fr, 1er novembre 2024.
- 8. Anaelle Jonah, En Afghanistan, le régime taliban réduit désormais les femmes au silence. France24, 30 octobre 2024.
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L'anticapitaliste : la revue, numéro 161...
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Contre les violences faites aux femmes, mobilisation générale !
Contre les violences faites au femmes, mobilisation générale!
Le 23 et le 25 novembre, des manifestations ont lieu partout en France à l'occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux minoriséEs de genre. Soyons des centaines de milliers !
Il y a viol, et viol, et viol, et viol…
La sororité et la colère qui se sont exprimées depuis le début du procès de Mazan, par des rassemblements ou sur les réseaux sociaux, nous rappellent à quel point les violences s'exercent massivement, qu’elles traversent toutes les classes mais sont toujours commises par des hommes. Elles sont le fruit de la culture du viol, qui autorise les hommes à disposer des corps des femmes et qui renverse la culpabilité sur les victimes. Les violences ne sont pas des phénomènes isolés, elles font système dans la société capitaliste et patriarcale. La honte doit changer de camp !
Dans le monde, 1 femme sur 3 a été victime de violence et 50 000 femmes sont victimes de féminicides, tuées par leur (ex-)conjoint chaque année : nous ne voulons plus compter nos mortes ! En France, 217 000 sont victimes de viol ou de tentatives de viol tous les ans et 55% d'entre elles ont subi une forme de violence sexiste et sexuelle au travail. De plus, la domination patriarcale est souvent au croisement d’autres systèmes de domination et s’exerce donc particulièrement pour les femmes racisées, trans, lesbiennes, bi, en situation de handicap…
Les femmes et les minoriséEs de genre sont aussi en première ligne des mesures de casse sociale, accélérant l'exploitation et la précarisation, les exposant davantage aux violences. Cela ne va pas s'arranger avec le gouvernement Barnier, toujours plus raciste et austéritaire, ou les 180 plans de licenciements recensés en octobre par la CGT.
Nous revendiquons notamment cette année la loi intégrale élaborée par 53 organisations féministes, proposant plus de 130 mesures contre les violences chiffrées à 2,6 milliards d’euros par an.
Solidarité avec les femmes du monde entier
A l’internationale, la réélection de Trump fait craindre de nouvelles attaques contre les droits des femmes. Alors que les mouvements masculinistes se renforcent, les idées de Trump, son programme ultra libéral, raciste, lgbtiphobe, sexiste, ne fera que renforcer les violences.
À Gaza, après plus d’un an de massacre, 70% des victimes sont des femmes et des enfants. Les déplacements de masse ont des conséquences accrues sur la santé des femmes (plus de protections menstruelles, accouchements non sécurisés). Les hôpitaux, s’ils ne sont pas directement bombardés, sont débordés par les mortEs et les blésséEs. Ce 25 novembre sera encore une fois l’occasion de dire stop à cette guerre génocidaire menée contre le peuple palestinien, où la violence déferle particulièrement contre les femmes.
Dans toute guerre, les violences sexuelles sont utilisées comme des armes de guerre et les violences faites aux femmes sont systématiquement amplifiées. C'est aussi le cas en Ukraine où de nombreux témoignages relatent des viols organisés. Face à l’invasion par la Russie, les femmes s’organisent : construction de la solidarité par en bas (soutien aux soldatEs et aux réfugiéEs, organisation de structures d’accueil, lutte pour le droit à l’avortement), écriture d’un manifeste, implication dans la résistance.
Dans ce contexte de guerre, de montée de l'extrême droite et du racisme, nous devons continuer sans relâche de montrer notre solidarité avec toutes les femmes qui subissent les violences, d'où qu'elles viennent et où qu'elles soient.
Dans la rue le 23 et le 25 novembre !
Les violences ne sont pas une fatalité : sortons dans la rue pour stopper les violences, pour nos droits, pour exprimer notre solidarité envers Gisèle Pélicot et toutes les victimes ! Organisons-nous pour mettre fin à ce système patriarcal et capitaliste !
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Quatre priorités issues du terrain mises en avant...
Le contenu des 139 propositions se décline en 10 thématiques et 4 priorités : la prévention des violences à l’école, dans la famille, dans l’espace public et dans le travail ; l’accompagnement et le soutien des victimes ; la formation aux questions de violences sexistes et sexuelles de toutes et tous les professionnels ; une meilleure accessibilité du parcours judiciaire.
La coalition féministe en appelle à une « véritable politique publique coordonnée sur l’ensemble des ministères : Égalité, Justice, Intérieur, Solidarité, Travail, Éducation, Santé, etc. »
Pour mettre en œuvre cette politique, les féministes ont évalué un budget en rupture avec tout ce qui s’est fait jusqu’alors : 2,6 milliards d’euros, au lieu des 12,7 millions d’euros d’aujourd’hui qui représentent…. 0,003 % du budget de l’État ! On se souvient que lors de sa première élection, sous la poussée de « MeToo » Macron avait proclamé les droits des femmes « grande cause nationale de son quinquennat ». La baudruche s’est vite dégonflée, et les associations féministes ont vite compris que les femmes allaient être au contraire « les grandes laissées-pour-compte » !
Éducation et enfance
Pour faire reculer la culture du viol, la coalition féministe préconise une grande campagne d’information et d’éducation dans les lieux éducatifs et en direction des plus jeunes. Elle demande que soient effectives les 3 séances d’éducation à la vie affective et sexuelle dans les établissements scolaires car elles sont quasi inexistantes à la fois par manque de moyens et parce que l’Éducation nationale a reculé souvent face aux pressions de la droite et de l’extrême droite.
La lutte contre l’industrie pornocriminelle et pédocriminelle occupe une place importante à la mesure de son développement en ligne et des conséquences pour les jeunes. Aussi, l’accent est mis sur la répression des contenus de violences sexuelles en ligne, sur l’interdiction d’accès des mineurEs aux contenus pornographiques, sur la suppression des vidéos de viol, d’inceste et de pédocriminalité en ligne.
On retrouve encore des mesures phares pour la protection de l’enfance comme l’introduction dans la loi de l’infraction pénale de l’inceste et son imprescriptibilité. Actuellement, ces faits n’ont d’existence que comme une circonstance aggravante des agressions sexuelles et des viols. Une autre proposition importante pour la vie des femmes et des enfants : l’abandon de toute référence au prétendu « syndrome d’aliénation parentale » issu des stratégies des pères « virilistes » par rapport à la garde des enfants.
Travail et Sécurité sociale
Plusieurs mesures sont proposées pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail qui sont d’autant plus nombreuses que les rapports de domination y sont exacerbés : des sanctions contre les employeurs qui n’ont pas mis en place les mesures de prévention et les procédures de signalement ; la prise en charge par les employeurs des frais des victimes ; la protection rigoureuse de leur emploi.
Notons aussi pour l’amélioration de l’accompagnement des victimes, une prise en charge et des soins accessibles pour toutes avec un remboursement à 100 % des soins psychologiques et psychotraumatiques et la création de centres de prise en charge d’urgence accessibles 24/24 h (comme en Belgique).
Améliorer la prise en charge judiciaire
Enfin les dernières propositions concernent le système judiciaire et policier avec l’amélioration du dépôt de plainte, de la protection des victimes pendant la procédure et la mise en place de moyens pour une justice réellement spécialisée. Citons-en quelques-unes :
– développement de brigades de police et de gendarmerie volontaires formées et spécialisées ; une formation aux VSS dès la formation initiale pour toutes les forces de l’ordre ; l’accès à l’aide juridictionnelle dès le dépôt de plainte pour la victime ;
– augmentation des ordonnances de protection et des places en hébergement d’urgence ; interdiction des enquêtes sur le passé sexuel des victimes ;
– pallier le manque chronique de moyens dans la justice ; lutter contre les préjugés sexistes par la formation des juges et de tous les personnels ; politique de suivi et d’accompagnement des agresseurs pour lutter contre la récidive ; réaffirmation des cours d’assises comme cadre de référence pour le jugement des viols.
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Une Coalition féministe pour une loi-cadre intégrale contre les violences sexistes et sexuelles...
Le 18 octobre 2024, une coalition de 45 associations, aujourd’hui 53, s’est regroupée autour d’une revendication ancienne du mouvement féministe : une loi globale couvrant tous les champs — comme celle votée en Espagne en 2004 — pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles subies en majorité par les femmes, les minoriséEs de genre et les enfants.
Loin d’être « abattues » par les vents contraires masculinistes et d’extrême droite, elles situent leurs propositions dans le prolongement de la vague MeToo et le renouveau générationnel féministe qui, depuis 2016, affirme sa volonté d’en découdre avec le fléau des violences patriarcales.
Dossier coordonné par la commission nationale d’intervention féministe
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La politique génocidaire de l’État israélien contestée à Paris...
Le 7 novembre dernier, le match l’Ajax d’Amsterdam face au club Tel-Aviv Maccabi a généré des violences dans la ville, notamment de la part des supporters israéliens bien que la majorité des médias aient rapporté le contraire.
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C’est l’heure de la contre-offensive !
Avec la complicité de Le Pen et du RN, le gouvernement Barnier engage une nouvelle étape dans la casse sociale : augmentation des impôts, gel des salaires, menace sur les jours fériés et les revenus sociaux, attaques en tout genre contre la fonction publique ! Et la curée ne s’arrête pas là…
Avec la bénédiction du gouvernement, le patronat s’est engagé dans une nouvelle vague massive de licenciements.
Licenciements
Depuis le début de l’année, pas moins de 180 plans de licenciements ont entrainé 150 000 suppressions d’emplois. Ils sont le plus souvent portés par de gros groupes, dont les profits explosent, comme Auchan, Michelin, MA France, Valéo, Renault, Sanofi, GE Vernola, Airbus, Nexity ou Vencorex !
Face aux patrons qui, après avoir pris l’argent public, s’en vont, les travailleurEs s’organisent pour préserver leur outil de travail. La question de la reconversion des emplois doit se poser pour produire autrement, moins, avec moins de déchets et de pollution, en fonction des besoins de la population et de l’urgence écologique et non des profits (voir pages 3 et 6).
Fonction publique menacée, salaires réels en baisse, pauvreté aggravée
Dans les entreprises publiques, la privatisation se poursuit, comme à la RATP où Pécresse a commencé le saucissonnage de l’entreprise, en concédant de premières lignes de bus à de grands groupes privés. À la SNCF, c’est la filière fret qui doit être démantelée au 1er janvier 2025, afin de pouvoir être privatisée !
Si les profits et les licenciements explosent, les salaires sont en berne. En 2022, les salariéEs du privé ont perdu 1 % de pouvoir d’achat, puis 0,8 % en 2023, et selon l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) il faut s’attendre à une nouvelle baisse en 2025. La fonction publique est particulièrement concernée, avec un gel désormais perpétuel du point d’indice, dont les effets vont être aggravés par la suppression annoncée de la Gipa (garantie individuelle du pouvoir d’achat). Cerise sur le gâteau, l’annonce gouvernementale des 3 jours de carence et de la diminution du remboursement des arrêts maladie.
Les réformes successives de l’assurance chômage et des retraites n’ont fait qu’aggraver la situation des plus précaires. Selon le rapport du Secours catholique rendu public le 14 novembre, « la réforme de l’assurance chômage a fait basculer une partie des chômeurs vers l’inactivité, comme les jeunes actifs ». En France, le taux de non-recours au RSA atteint 36 % en 2023, soit dix points de plus qu’en 2010.
Les premières victimes de ces politiques de démantèlement de la protection sociale et des services publics, ce sont les plus pauvres, et parmi eux les femmes sont majoritaires. Toujours d’après le rapport du Secours catholique, « les femmes sont les premières victimes de la pauvreté. Elles représentent 57 % des personnes rencontrées ».
La résistance s’organise !
Dans le contexte de violence sociale, il y a donc encore plus de raisons de manifester à l’occasion de la journée contre les violences faites aux femmes. Les manifestations s’organisent le samedi 23 novembre, pour réclamer une loi-cadre contre les violences sexistes et sexuelles (voir page 5).
Sur le front des licenciements, la résistance s’organise. À Cholet, Clermont ou Pont-de-Claix, grèves et manifestations se sont mises en place sur les sites concernés, avec des mobilisations qui ont permis des convergences entre les entreprises en lutte. La journée nationale appelée par la CGT le 12 décembre peut permettre d’unifier ces luttes.
Dans la SNCF, un premier appel à la grève est lancé pour le 22 novembre, avec dans la foulée un préavis de grève reconductible à partir du 11 décembre. Dans la fonction publique, une large intersyndicale appelle à une journée de grève le 5 décembre. Le mois de décembre nous offre la possibilité de faire converger les colères, car on est plus forts lorsqu’on est plus nombreux !
Dans les Antilles, les marches contre la vie chère sont aussi une bataille de l’ensemble des travailleurEs.
Tous les possibles sont ouverts, car jamais un gouvernement de la Ve République n’a été aussi faible que celui de Barnier et jamais aucun président de la République n’aura été aussi désavoué que Macron. Après le puissant mouvement de lutte contre la retraite à 64 ans, puis la constitution et le succès du NFP, c’est maintenant dans la rue que va se jouer notre combat contre la casse sociale et tous les grands projets inutiles de la course aux profits.