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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 62

  • Stopper l’extrême droite, renforcer la gauche unie et militante...

    Les élections législatives viennent de confirmer l’effroyable danger de l’extrême droite, qui a obtenu dimanche des scores historiquement hauts. 

    Le danger d’un néofascisme s'accroît

    Les scores alarmants du RN sont la combinaison du développement du nationalisme et du racisme dans certaines catégories de la population et du soutien de plus en plus important des classes dirigeantes à l’extrême droite, soutien largement relayé par une partie des médias. Dans le même temps, les droites s’écroulent, avec en particulier une sanction très importante de Macron et de sa politique. L’arrivée au pouvoir du RN et de ses alliés et soutiens devient possible, et le danger d’un néofascisme s'accroît un peu plus en France…

    Le sursaut de la gauche autour du Nouveau Front populaire est la seule bonne nouvelle de ce premier tour. Ses scores importants sont avant tout le fruit d’une unité qui a mis en mouvement des centaines de milliers de personnes pour manifester et faire campagne. A cette étape, cette riposte n’est pas assez forte pour compenser la pression dangereuse de l’extrême droite, cela à l’issue d’une campagne d’accusations calomnieuses sur un prétendu antisémitisme, mais aussi de doutes issus des défaites sociales accumulées et d’une unité mise à mal par les conflits internes à la gauche.

    Empêcher le RN d'arriver au pouvoir

    Ces prochains jours, nous avons besoin d’une irruption populaire contre la poussée dangereuse de l’extrême droite, de construire les mobilisations antifascistes et les manifestations les plus massives possible.

    Concernant le second tour dimanche prochain, nous savons que quelle que soit la suite, nous aurons besoin d'un solide bloc des gauches sociales et politiques pour résister. Partout où les conditions sont réunies, pour faire gagner ces candidatures, il faut donc confirmer et amplifier les votes du premier tour en faveur du Nouveau Front populaire et de ses alliés.

    Le principal enjeu du second tour reste d'empêcher l'extrême droite d'arriver aux affaires dans quelques jours, un objectif essentiel pour notre camp social. Nous savons que la politique défendue ou mise en place par les droites, en particulier le macronisme au pouvoir, a largement contribué à ouvrir la voie au RN, en reprenant une partie de ses mesures et en contribuant à lui donner une légitimité. Pour autant, entre deux dangers, nous devons d'abord tout faire pour éliminer le plus important et le plus immédiat. Aussi, au vu des intérêts immédiats des populations issues de l’immigration, de l’ensemble du monde du travail, de la défense des droits et des libertés publiques, il est impératif ce dimanche de battre le RN, ses alliés et ses soutiens, de préférence avec une bonne gauche.

    Rester mobilisé.es, tout.es ensemble !

    Au-delà du second tour, ce qui s'est construit au cœur de cette campagne, une gauche unie et militante, doit perdurer : confirmer un programme de rupture, se nourrir et nourrir les mobilisations plus que jamais nécessaires, permettre au plus grand nombre de rester organisé au-delà de ces élections. 

    Pour cela, il faut renforcer l’unité d’action de toute la gauche, de la base au sommet. Être ensemble et se battre côte à côte : manifester contre l’extrême droite et se défendre contre les attaques des groupuscules fascistes, résister aux mesures antisociales, discriminatoires ou autoritaires, aux violences policières et racistes, aux violences sexistes et sexuelles, défendre l’augmentation des salaires et des prestations sociales, le retour à la retraite à 60 ans à taux plein, faire vivre les solidarités internationalistes et anticolonialistes avec la Palestine, l’Ukraine ou la Kanaky et plus généralement avec tous les peuples victimes de l'impérialisme français. C’est en se mobilisant, tous ensemble, que l’on peut changer la vie.

    La responsabilité du Nouveau Front populaire, de toutes les organisations de luttes syndicales et associatives est énorme dans la période qui vient. Dans les urnes et dans la rue, battre le RN, reprendre le chemin des luttes pour le progrès social, pour la planète, pour une autre société !

  • Ne laissons pas l'extrême droite renverser la réalité, par Olivier Besancenot...

    Le racisme résulterait des immigrés ? Le chômage serait le fait des chômeurs ? Et le RN reçoit le brevet de l'antiracisme sincère ? Autant d'inversions des valeurs, des causes et conséquences auxquelles nous devons faire face, selon le membre du Nouveau Parti anticapitaliste.

    «No pasarán !» «Ils ne passeront pas !» : un slogan clamé en Espagne entre 1936 et 1939 contre le franquisme, dans l'espoir de stopper aussi l'ascension fasciste en Europe. Pour certains, il est désuet ; pour moi, il résonne avec force. Bien sûr, la période n'est pas la même, et si les tenants du néofascisme aujourd'hui ne sont pas ceux d'hier, ils en sont néanmoins les héritiers directs. Au cours des années passées, nous avons souvent dit que la lutte contre l'extrême droite ne pouvait pas seulement s'effectuer au nom de la morale et de l'histoire. Soit. Mais nous avons fini par nous montrer taiseux sur le sujet. Et de ce fait, nous avons contribué à l'oubli.

    Nous avons oublié l'existence d'un fascisme français, sans double nationalité. Le récit communément admis présente l'extrême droite au pouvoir en France comme la conséquence de l'invasion allemande et de la collaboration du régime de Vichy. Comme si le fascisme hexagonal avait été un corps étranger inoculé par l'occupant. Les racines du fascisme tricolore sont pourtant profondes, et remontent à loin. Aussi loin que la révolution de 1789 et les positions contre-révolutionnaires qu'elle a provoquées dans le camp politique adverse, structurant durablement une partie de la droite sur des bases «vendéennes».

    Sous l'ère du RN, casquettes et brassards nazis resurgissent

    Autre réalité française : l'antisémitisme dans la vie politique et intellectuelle durant l'affaire Dreyfus. Ce conflit est même un acte fondateur dans les rangs d'une droite traditionaliste, monarchiste et catholique. La théorie des races, elle aussi, est made in France, élaborée au XIXe siècle par Gobineau dans le cadre de la justification prétendument scientifique du colonialisme français. Tout ceci constituera le ferment théorique du régime du IIIe Reich au siècle suivant. Le fascisme français s'installera au pouvoir avec Pétain, devançant souvent les exigences nazies.

    A la Libération, il ne disparaîtra pas complètement et anciens collaborateurs, Waffen SS et autres nostalgiques de l'Algérie française lui redonneront un nouvel élan au début des années 70 en déposant les statuts du Front national. Des décennies plus tard, sous l'ère du RN, slogans, casquettes et brassards nazis seront censés restés coffrés dans les placards. Pourtant, on voit bien qu'ils resurgissent ici et là.

    Le succès du RN épouse bien le courant autoritaire du libéralisme tel qu'il se déploie en maints endroits du monde, au-delà des spécificités nationales. Pour un secteur du capital, il n'est plus tant question de chasser un péril révolutionnaire comme ce fut le cas dans les années 20, que de rétablir l'ordre. Le rétablir face au désordre déchaîné par le système capitaliste lui-même, en proie à une crise économique systémique.

    Il y a peu, la phase de mondialisation libérale lui offrait encore quelques perspectives de renouvellement de plus-value. Mais à présent, la parenthèse se referme et les crises rejaillissent plus violemment, sonnant le retour des protectionnismes, des concurrences inter-impérialistes, des nationalismes et des guerres qui vont avec. Dès lors, le néofascisme devient une option sérieusement envisageable pour une part croissante des classes dominantes.

    Leur offensive idéologique rappelle certains aspects de l'univers de 1984. Dans son roman, George Orwell montre de quelle façon le ministère de la Vérité mélange sciemment les opposés pour dévitaliser le sens des mots : «La guerre, c'est la paix ! L'esclavage, c'est la liberté ; l'ignorance c'est la force.» Morale de son œuvre majeure : si le régime dominant affirme que 2 et 2 font 5, alors deux et deux font cinq !

    Comment ne pas reconnaître ici une part du fourvoiement volontaire qui fausse le débat public français ? Les éléments de langage saturent les chaînes d'information, transforment la réalité en inversant à dessein les valeurs, les causes, les conséquences. Le racisme résulterait de l'immigration, donc des immigrés ; le chômage serait le fait des chômeurs ; le sexisme serait le revers de la médaille féministe... Et, en guise d'apothéose, l'extrême droite reçoit désormais le brevet de l'antiracisme sincère, et la gauche est condamnée à porter le sceau de l'antisémitisme. Deux et deux font cinq.

    Alors, le Nouveau Front populaire dans tout cela ? Un objet politique hybride, non identifié. Ni le Front populaire de 1936, ni l'Union de la gauche des années 80, ni le «Front unique ouvrier» envisagé par les courants révolutionnaires. Ce nouveau front ne se résume pas à un cartel de partis de gauche, il dépend des mouvements sociaux, des courants syndicaux, féministes, écologistes, des collectifs de quartiers qui le développent et le font vivre depuis plusieurs jours, sur le terrain.

    Nous en sommes. Sans donner un chèque en blanc à qui que ce soit. Mais à situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Parce que l'aspiration à une politique nettement plus favorable à des millions de personnes est réelle, il faut faire front. Parce que le danger du RN est réel, il faut faire front. L'extrême droite au pouvoir, on sait quand cela commence, mais on ne sait jamais dans quel degré de barbarie ça finit. A nous de jouer. Il ne reste plus que quelques heures pour que 2 et 2 fassent toujours 4.

  • Dimanche, le RN arrive en tête. Lundi, le CAC40 grimpe !

    Dès le lendemain du premier tour des élections législatives, la Bourse de Paris affiche une nette hausse. Au nombre des plus fortes hausses, on trouve trois banques, Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas. Les banquiers n’aimaient pas l’incertitude, surtout si elle vient de la gauche. Ils soufflent de soulagement. 

    Soulagement d’abord de voir écarter le danger, pour eux le plus grave et de loin, celui d’une victoire, et donc d’un gouvernement, du Nouveau Front populaire. En effet, pour eux, rien n’est plus alarmant que des hausses de salaires, un renforcement de la protection sociale, la priorité aux services publics, l’abandon des projets écocides… autant de menaces sur les profits. Soulagement aussi de pouvoir miser sur les accommodements avec l’extrême droite. 

    Les capitalistes sont convaincus qu’il est possible de s’arranger avec Bardella, plus encore s’il doit s’allier avec tout ou partie de la droite. Le modèle vient d’Italie, c’est celui Giorgia Meloni, de l’union de la droite et de l’extrême droite, de la Ligue, Forza d’Italia et Fratelli d’Italia. Sur le fond, plus le RN se rapproche du pouvoir, plus son programme économique est explicitement libéral. Exit le retour sur la contre-réforme des retraites !

    Concernant leurs propres intérêts, les financiers sont plus clairvoyants qu’un Bruno Le Maire en campagne qui peut dire tout et surtout n’importe quoi, jusqu’à accuser les députés RN d’avoir le « programme économique [...] le plus marxiste qui n’ait jamais été proposé en France depuis une quarantaine d’années ». Encore un cadeau, et pas des moindres, de la macronie au RN : faire croire que son programme aurait quoi que ce soit de social. Alors que devant le Medef, Bardella déclare sa flamme aux patrons : « Sans nos entreprises, la France s’éteint, mais avec nos entreprises, la France peut tout ». Le RN est bien sur la même longueur d’onde que tous les néolibéraux, vent debout contre toutes contraintes, qu’elles soient sociales ou environnementales, pour les allègements de « charges » et les baisses d’impôts pour les entreprises, pour l’abrogation de l’impôt sur les fortunes immobilières, accro à la croissance et au nucléaire. Au Medef, Bardella promettait : « je vais être un peu plus raisonnable », comprendre archi-libéral et antisocial. Une promesse qu’il n’aurait aucun mal à tenir ! 

    Christine Poupin

  • Jeux olympiques et boycott sportif : une histoire de lutte politique...

    Le sport et notamment le sport olympique n’est pas un sanctuaire isolé des questions politiques qui traversent le monde, bien au contraire !
    Vu l’implication nationale et les origines coloniales de la (re)création des Jeux au début du 20e siècle, il est clair que les JO sont souvent au cœur d’une configuration politique coloniale et raciale et ont servi d’arène à l’expression de ces conflits. 

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  • JOP et grossophobie...

    Les Jeux olympiques et paralympiques sont un des évènements les plus attendus de nombreuses disciplines sportives.
    Les athlètes s’entraînent pendant des années avec comme objectif d’y participer.
    Bien que très valorisé socialement, le haut niveau pose de nombreuses questions d’un point de vue de la santé : est-ce qu’il est sain de pousser aussi loin les corps des sportifs/ves ?
    Il implique une hygiène de vie stricte avec de nombreuses heures d’entraînement journalières et des régimes alimentaires spécifiques.

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