Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 58

  • Soutien inconditionnel aux mineurEs en lutte à la Gaîté Lyrique à Paris face au racisme d’État et aux fascistes...

    La manifestation du 24 janvier pour les 1 an de la loi Darmanin et contre la circulaire Retailleau, organisée par les collectifs sans-papiers a été perturbée par le groupuscule identitaire les Natifs. Ils ont été repoussés par les manifestantEs. Cette attaque constitue une provocation raciste inacceptable. Leur action s’inscrit dans l’accélération des attaques d’extrême droite contre les personnes exilées : les intimidations racistes de Reconquête et des médias d’extrême droite se font hebdomadaires, voire quotidiennes à la Gaîté Lyrique, le lieu que le collectif des Jeunes du parc de Belleville a décidé d’occuper pour exiger de l’État la reconnaissance des droits et de la dignité des mineurEs isoléEs.
     
    Depuis le 10 décembre 2024, la Gaîté Lyrique, lieu emblématique de la culture parisienne, est devenue le symbole d’une lutte fondamentale : celle des mineurEs isoléEs pour leurs droits et leur dignité. Organisée par le Collectif des jeunes du parc de Belleville, cette occupation rassemble aujourd’hui près de 400 jeunes.
    Ces jeunes, qualifiés arbitrairement de « majeurEs » à l’issue d’évaluations expéditives et souvent racistes, sont laissés dans un vide juridique et institutionnel. Après une décision de refus par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), ils et elles doivent saisir unE juge pour enfants. Ce recours, qui peut prendre jusqu’à un an, les laisse sans hébergement, sans statut et sans protection, livréEs à la rue.
     
    L’occupation de la Gaîté Lyrique est donc à la fois un acte de survie et une revendication politique. Les mineurEs et leurs soutiens exigent un hébergement immédiat et digne, ainsi qu’une prise en charge effective par les institutions, comme l’impose pourtant la loi. Face à l’indifférence de l’État, ils et elles appellent également la mairie de Paris à réquisitionner les logements vides pour répondre à cette urgence.
     
    Ce type de d’événement comme celui du 24 janvier ne peut se banaliser, et il nous faut organiser la résistance antifasciste. Ces attaques sont rendues possibles par l’amplification institutionnelle des discours racistes, relayés par le Premier ministre de centre-droit, François Bayrou, qui parle honteusement de « submersion migratoire » adoubant ainsi les thèses suprémacistes blanches du Grand Remplacement de Renaud Camus, ayant inspiré les pires tueries racistes comme l’attentat islamophobe de Christchurch. Il s’agit bel et bien d’une submersion des idées racistes !
     
    Le NPA-l’Anticapitaliste appelle à l’organisation rapide d’un front antifasciste à la mesure de l’urgence de la situation et réitère son soutien inconditionnel aux mineurEs en lutte du Collectif des Jeunes de Belleville, et plus largement aux luttes des personnes sans-papiers en France, pour leur régularisation et un hébergement digne et durable pour toustEs !

  • Le combat indispensable de la revue +972 Magazine...

    Magazine +972 : https://www.972mag.com/

    Depuis une quinzaine d’années, la revue en ligne +972 (le code téléphonique international d’Israël) s’est donnée pour but de « promouvoir un journalisme indépendant » associant « des journalistes israéliens et palestiniens engagés dans la lutte contre l’apartheid et pour la démocratie, l’égalité, la justice et la liberté de l’information et de la presse ». 

    Elle est publiée en anglais, avec un second site en hébreu, Local Call. Elle présente un suivi précieux de l’actualité israélo-palestinienne, des rapports d’enquête particulièrement fouillés, des analyses et commentaires. Informant à contre-­courant de la propagande gouvernementale relayée par la majorité des médias, elle s’est d’autant plus attachée à maintenir la rigueur et la « crédibilité journalistique » de ses articles, gagnant de ce fait une véritable reconnaissance internationale. Ainsi, en 2024, +972 et Locall Call ont reçu un titre honorifique décerné par la Vrije Universiteit Brussel (VUB) et l’Université libre de Bruxelles (ULB) — à l’occasion de leur « Difference Day », qui marque la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai — pour la qualité du travail d’information réalisé dans des conditions dangereuses.

    Informer par temps de multiples guerres peut effectivement être dangereux. De même que Haaretz, +972 a réussi à maintenir des liens avec des correspondantEs à Gaza, documentant le génocide et les terribles conditions de survie dans lesquelles le régime israélien a plongé la population. Des correspondantEs qui peuvent devenir la cible des assassinats extrajudiciaires dont l’armée israélienne est coutumière — elle qui protège aussi en Cisjordanie les colons suprémacistes juifs. En Israël même, défendre les PalestinienNEs provoque un ostracisme social et des menaces croissantes. Le prix reçu en Belgique à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse est bien mérité !

    Comment maintenir vivante la solidarité judéo-arabe après les 7 et 8 octobre 2024 ? Cela n’avait rien d’évident, et +972 aborde de front cette question. Elle a réussi à traverser l’épreuve, en faisant du journalisme indépendant une raison impérative de cimenter ce lien solidaire. Elle reste ainsi pour nous une source irremplaçable d’information et de réflexion critique — à l’inverse de ce que serait une simple « contre-propagande ». Que les équipes éditoriales de +972 et de Local Call en soient remerciées.

    Pierre Rousset

  • EPR, le « nouveau nucléaire » de Macron au pied du mur...

    Le 21 décembre, EDF annonçait « un évènement historique pour toute la filière nucléaire » : le réacteur EPR de Flamanville « produit ses premiers électrons sur le réseau électrique national ». Mais dans les faits, il consomme plus qu’il ne produit. 

    En début d’essais, avec des phases d’arrêt et de redémarrage, rien d’anormal. Mais les anomalies de fonctionnement s’enchaînent. À ce stade du programme, l’EPR devrait pouvoir atteindre 25 % de sa puissance et non 3 % comme c’est le cas… quand il fonctionne 1. Car depuis le 24 janvier, il est à nouveau à l’arrêt au moins jusqu’au 2 février. Et même à l’arrêt, il pompe en continu autant d’électricité que 70 000 radiateurs de 1 000 W. Subissant le forcing de Macron pour le « nouveau nucléaire », EDF a mis en place le système ONE Fla3 pour « faciliter la transition vers l’exploitation »

    Le personnel du site frôle le burn-out, pris en étau entre les injonctions de la hiérarchie et les difficultés techniques. Des vibrations dues à une mauvaise conception de la cuve (l’énorme cocotte-minute qui contient le cœur du réacteur) perturbent le fonctionnement. L’acier de la cuve étant par ailleurs défectueux, les ingénieurs doutent que l’EPR puisse fonctionner un jour à pleine puissance2. Pour rompre la loi du silence, la CRIIRAD, organisme indépendant, a demandé des éclaircissements à l’Autorité de sûreté (ASNR)3.

    Fiasco industriel et banqueroute économique

    La Cour des comptes4 affirme que l’EPR sera déficitaire, avec un coût revu à la hausse : 23,7 milliards d’euros (7 fois le coût initial et 12 ans de retard). Quant aux trois paires de réacteurs EPR2 (à Penly, Gravelines et au Bugey), leur coût pourrait « dépasser les 100 milliards d’euros », soit 250 milliards au total pour les 14 EPR2 rêvés par Macron. Pour éviter la faillite d’EDF, sa branche nucléaire a été étatisée en juin 2023 ; ces projets fous ne peuvent qu’aggraver la politique d’austérité du gouvernement Bayrou.

    Encore au stade de projet, la mise en service de la première paire d’EPR2 a été repoussée à 2044. Sans budget de l’État, EDF a différé les travaux préparatoires sur les trois sites. Dans le contexte de désindustrialisation du pays, la direction EDF est la première à douter de la viabilité des objectifs macronistes.

    Écosocialisme ou barbarie

    Imposer à marche forcée une énergie dangereuse, qui plus est fiasco industriel, ne s’explique que par une politique entièrement au service du conglomérat nucléaro-industriel. Les groupes capitalistes de la filière se gavent de fonds publics au mépris des besoins réels de la population, en faisant fi de tout débat démocratique.

    Pétrolière à la Trump ou nucléaire à la Macron, leur politique énergétique correspond au modèle de société qu’ils défendent, prédatrice et inégalitaire. L’obsession de croissance sans fin du capitalisme nous conduit à une catastrophe sociale et écologique sans précédent. Le dogme extractiviste lié aux énergies fossiles ou fissiles doit céder la place au principe de sobriété-efficacité et aux énergies renouvelables. Se donner les moyens de lutte pour cette alternative écosocialiste sera au cœur des prochaines mobilisations, notamment Les Résistantes 2025, début août en Normandie.

    Commission nationale écologie

    • 1. Source RTE.
    • 2. L’Anticapitaliste n° 711, Blast-Info 15 janvier 2025.
    • 3. CRIIRAD 22 janvier 2025.
    • 4. Rapport du 14 janvier 2025.
  • En route pour la mobilisation du 22 mars contre le racisme et le fascisme !

    Les 25 et 26 janvier a eu lieu à Paris le week-end d’assemblée de la Marche des Solidarités, avec la participation de plus de 200 personnes notamment membres de la coordination nationale des mineurEs isoléEs.

    Venues d’une dizaine de villes (Rennes, Lille, Rouen, Grenoble, Clermont-Ferrand, Besançon, Saint-Brieuc, Marseille, Toulouse, Poitiers, Lyon, Montpellier), les militantEs se sont réuniEs dans une séance plénière sur la loi Darmanin et la circulaire Retailleau en posant la question : « Faut-il parler de racisme d’État ? Si oui, quelles sont les implications ­politiques pour imposer un rapport de forces ? » 

    Santé, logement, papiers…

    Ensuite, les collectifs de lutte ont animé des ateliers sur les thèmes « Papiers, régularisations » animé par les collectifs de sans-papiers, « Lutte des mineurEs isoléEs, coordination nationale des collectifs » animé par les jeunes du parc de Belleville, « Lutte pour un logement » animé par le collectif Combat Hébergement 93 et « Sur les luttes dans le secteur de la santé » animé par les jeunes du parc de Belleville. Une soirée festive a été organisée aux Amarres en soutien aux mineurEs isoléEs en lutte avec des concerts et des prises de parole.

    Le dimanche a permis de faire un bilan des ateliers et de discuter des perspectives d’actions puis de faire un point sur la situation internationale et la progression du danger fasciste en Europe (quand il n’est pas déjà au pouvoir comme en Italie) avec l’intervention à distance de camarades d’Italie, d’Espagne, d’Allemagne et du Royaume-Uni.

    Régularisation

    Le week-end s’est achevé par la lecture d’un communiqué unitaire en préparation des mobilisations du samedi 22 mars contre le racisme et contre le fascisme. Le communiqué appelle notamment à développer et élargir la mobilisation, notamment dans la jeunesse, aux côtés des collectifs de mineurEs isoléEs en lutte, à organiser des occupations et aider à la création de nouveaux collectifs ; à construire la lutte au côté des collectifs de sans-papiers contre la loi Darmanin et la circulaire Retailleau ; préparer avec les collectifs, réseaux, syndicats, associations, foyers de travailleurs immigrés, lieux culturels et artistiques, les conditions d’une vague de luttes combinant tous les répertoires d’actions (grèves, occupations, luttes dans les écoles, hôpitaux, universités...) pour obtenir les régularisations collectives, l’hébergement inconditionnel des sans-abris et la reconnaissance des droits pour les mineurEs ; organiser des manifestations unitaires partout en France le 22 mars prochain.

    Le NPA-l’Anticapitaliste contribuera à construire la lutte pour la solidarité des sans-papiers et des mineurEs isoléEs ! Égaux, égales, personne n’est illégalE !

    Le NPA-l’Anticapitaliste dénonce aussi les intimidations racistes de l’extrême droite, comme celle du parti fasciste Reconquête le samedi 25 janvier devant la Gaîté Lyrique, et renouvelle son soutien inconditionnel à la lutte du collectif des jeunes du parc de Belleville, occupant le lieu depuis le 10 décembre dernier.

    CorrespondantEs