La France continue de réprimer le soutien au peuple palestinien ! Omar Alsoumi, militant palestinien en exil en France, a été interpellé et perquisitionné le mercredi 5 novembre à 6h, chez lui et ce devant toute sa famille, visiblement à la demande d'organisations sionistes. Cette garde à vue a été prolongée et il a été déféré au parquet. Nous condamnons fermement cette arrestation politique scandaleuse et raciste subie par notre camarade.
Jeudi 6 novembre, la Philharmonie de Paris accueillait dans le 19e arrondissement l'Israël Philharmonic Orcherstra (IPO) dont le chef d'orchestre, Lahav Shani, soutient ouvertement l'armée de son pays en plein génocide. Rappelons que l'IPO, fondé en 1936 se revendique comme « principal ambassadeur culturel d'Israël » et s'est produit en avril 2024 avec les soldatEs de l'orchestre de l'armée, en plein génocide.
Souhaitant s'opposer à la tenue de ce « concert de la honte », des travailleursEs de la Philharmonie, des syndicats (SNAM-CGF-IdF, Sud Culture), des associations ou collectifs (UJFP, Artistes pour la Palestine, BDS France, Tsedek, Urgence Palestine, ...) ou de simples citoyenNEs avaient demandé depuis des semaines son annulation, en vain. La France a préféré la politique du pire en le maintenant, malgré son échec commercial (les nombreuses places encore disponibles ont été distribuées à des membres du CRIF venuEs « faire le nombre «) et en interdisant tout rassemblement aux alentours.
Résultat : au moins quatre de nos camarades ayant participé à une action symbolique de Palestine Action, organisation déjà menacée de dissolution au Royaume-Uni, ont été arrêtéEs et ont passé la nuit en garde-à-vue. Nous adressons tout notre soutien à ces militantEs qui n'ont voulu qu'appliquer la stratégie de boycott culturel, contre la normalisation de l'État colonial israélien, par ce mode d'action symbolique et non-violent que demande le comité Palestinien du BDS.
Au même moment, à quelques kilomètres de là avait lieu le meeting de soutien aux militantEs kanaks, qui ont aussi subi la répression via des mois d'internement à l'isolement, pour simplement avoir défendu les droits du peuple kanak à l'autodétermination, face à un régime colonial qui déchire les accords de Nouméa en vue de l’indépendance de la Kanaky. Il s'agit d'un combat contre le colonialisme français qui soutient d'autres puissances coloniales, comme Israël, et maintient la répression dans ses propres territoires.
Le NPA - L'Anticapitaliste dénonce la criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine, qui n'a cessée depuis plus de deux ans, et en particulier l'arrestation politique d'Omar Alsoumi, et les interpellations des militantEs à la suite de l'action à la Philharmonie de jeudi soir, et demande leur libération immédiate et l’abandon de toutes poursuites judiciaires.
Le NPA - l’Anticapitaliste encourage tout type de boycott, qu'il soit économique, culturel ou universitaire, contre Israël et ses représentants et dénonce la criminalisation par les pays impérialistes dont la France, de nos camarades qui osent se lever contre l'impunité internationale dont jouissent les soutiens du génocide.
Le NPA - l’Anticapitaliste dénonce enfin les réactions islamophobes et haineuses de membres du gouvernement et de personnalités médiatiques en tout genre, qui font un rapprochement abject avec les attaques terroristes perpétrées le 13 novembre 2015, sans respect pour les victimes de ces attentats.
Convergeons vers la manifestation nationale de solidarité avec le peuple palestinien du samedi 29 novembre à Paris, avec un premier point d'étape partout en France dès ce dimanche 9 novembre : pour dire non au génocide, à l’apartheid Israélien, non à la colonisation et non à la répression de la solidarité à la Palestine.
NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog
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Stop à la criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine : soutien à Omar Alsoumi et aux militantEs arrêtéEs après leur action à la Philharmonie de Paris !
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Serbie : Le soulèvement après l’effondrement...
Un an après l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad, qui a tué 16 personnes, le paysage politique serbe a été radicalement bouleversé par un mouvement social étudiant d’une intensité que le pays n’avait pas connue depuis des décennies. Une délégation de la 4ᵉ Internationale, composée de camarades de la GA (Gauche anticapitaliste, Belgique) et du NPA-A (Nouveau Parti Anticapitaliste, France), s’est rendue à la rencontre de militantEs politiques, syndicaux, associatifs et étudiants, pour y construire avec elleux des liens de solidarité et rapporter leur parole dans nos pays.
Violence, corruption, népotisme, nationalisme : ces mots ne suffiraient probablement pas à caractériser le régime policier du président serbe, Aleksandar Vučić, à la tête du pays depuis 2012. Son emprise sur les institutions et le patrimoine foncier du pays est tentaculaire. Pour obtenir un emploi de base dans bien des secteurs, ou même un simple logement, il est vivement recommandé de prendre sa carte au parti du pouvoir, le SNS (Parti progressiste serbe), et de participer à ses meetings propagandistes. Beaucoup de Serbes se considèrent « sous occupation ». Et elleux ne parlent pas seulement des ingérences impérialistes venant de l’Est comme de l’Ouest, qui ferment les yeux sur la réalité du régime.
Les étudiantEs, moteur de la résistance au régime
La catastrophe de Novi Sad, symptôme d’une corruption qui a dévasté l’infrastructure économique du pays, a agi comme un détonateur. Le corps enseignant, dépassant son corporatisme traditionnel, a initié un mouvement de grève. Il a été très vite rejoint, et massivement, par des étudiantEs des quatre coins du pays. OrganiséEs en assemblées qui appliquent des pratiques démocratiques strictes, ils et elles mettent sur pied de longues marches à travers tout le pays. De village en village, ils et elles sont accueilliEs par les habitantEs comme des héros. La majorité de la population a soutenu avec enthousiasme le mouvement de celles et ceux qu’elle appelle « nos enfants ».
L’un des symboles les plus marquants et émouvants a été la rencontre des étudiantEs de Novi Pazar, ville à majorité musulmane et bosniaque, avec les étudiantEs du reste du pays : une scène d’une force symbolique incroyable dans cette région d’Europe hantée par une guerre civile génocidaire. « C’est la première fois que je me suis senti citoyen serbe », dira un étudiant de Novi Pazar en arrivant à Belgrade.
Un mouvement sur la pente descendante qui tente la carte électorale
Depuis la rentrée, le mouvement peine à trouver un second souffle ; les blocages de facs se sont arrêtés presque partout. Absence de coordination politique ? Essoufflement du mouvement sur le temps long ? Convergence ratée avec le mouvement syndical ? Rapport conflictuel avec une opposition politique discréditée ? Intensification de la répression par le régime ? Blocage structurel lié à la position de la Serbie dans l’économie mondiale ? Les explications aux impasses actuelles sont multiples et témoignent de la richesse des débats stratégiques qui traversent la gauche serbe.
Pour trouver un débouché politique, le mouvement étudiant, réclamant le départ de Vučić et la tenue d’élections libres et démocratiques, a choisi de présenter une liste électorale indépendante. Une liste étudiante qui a engagé un travail programmatique et organisationnel d’ampleur, en lien avec le reste de la population et de la société civile. Certains sondages les créditent de plus de 45 % des intentions de vote. Le régime l’a bien compris, refusant toute élection anticipée et jouant à plein la carte du pourrissement et de la répression. Nous nous tiendrons à leur côté dans ce combat périlleux et leur adressons toute notre solidarité.
La délégation de la 4e Internationale en Serbie
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Trump prive les pauvres de nourriture pendant la crise budgétaire...
Donald Trump a profité de la crise budgétaire, qui dure depuis plus d’un mois et a entraîné la fermeture (shutdown) du gouvernement fédéral, pour mettre fin au financement de programmes d’aide sociale qui fournissent nourriture et éducation à des dizaines de millions de personnes à faibles revenus.
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Pollutions, santé, climat… L’urgence écologique !
Dans tous les domaines, la crise écologique s’accélère avec des conséquences terribles. Focus sur trois exemples qui confirment l’urgence à agir, ce qui suppose de rompre avec les logiques capitalistes.
Dossier réalisé par la Commission Nationale Écologie -
Cannes : Ciné Débat ATTAC 06
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Nice : Contre les violences policières !
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Nice : Pas de Bardella ici !
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L'anticapitaliste : le journal, numéro 774...
Un clic ICI...
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Gaza : Le 29 novembre en ligne de mire...
Alors que l’hiver arrive, Gaza, qui croule sous les débris, est laissée sans abris, sans nourriture et sans carburant. Israël poursuit sa destruction de toute la société palestinienne. Faire de la manifestation nationale unitaire pour la Palestine du 29 novembre une mobilisation de masse doit être notre priorité.
La situation à Gaza reste préoccupante même sous « cessez-le-feu ». Un cessez-le-feu tellement bafoué qu’il n’en a plus que le nom. En effet, Israël a commis près de 200 violations depuis le 10 octobre, date de sa mise en place, et depuis plusieurs centaines de personnes ont été tuées.
Les conditions de vie s’aggravent
L’hiver approche et les conditions de vie s’aggravent drastiquement : l’accord de cessez-le-feu prévoyait la fourniture de plus de 300 000 tentes et abris mobiles pour héberger des centaines de milliers de familles palestiniennes. Presque toutes les habitations de Gaza ont été détruites, ces tentes sont donc une nécessité vitale. Mais évidemment, Israël n’a pas respecté cet engagement non plus. La livraison des abris, comme celle des produits de première nécessité, se fait au compte-gouttes. Entre le début du cessez-le-feu et la fin octobre, seuls 3 203 camions sur les 13 200 prévus sont entrés dans la bande de Gaza. Ce qui fait que, chaque jour, seuls 145 camions commerciaux et humanitaires en moyenne sont entrés, au lieu des 600 camions par jour.
Gaza est un amas de débris
Israël bloque toujours les denrées alimentaires essentielles, les médicaments, les engins lourds d’excavation pour permettre le déblaiement, et bien sûr le carburant pour les chauffages et les machines. Ils sont pourtant nécessaires : Gaza est une pile de débris, près de 90 % des habitations sont détruites ou endommagées. Une grande partie des infrastructures de Gaza, notamment les maisons, les écoles, les universités, les mosquées, les églises, les espaces publics et les centres de santé, ont été réduites à ruines. La quantité de débris qui recouvre le territoire correspond à 60 millions de tonnes. Même avec toutes les machines disponibles, il faudra plusieurs décennies pour tout déblayer.
Israël bombarde, contrôle et occupe
Comme nous l’avons indiqué depuis plusieurs semaines, Israël n’a jamais eu l’intention d’honorer un quelconque cessez-le-feu, juste gagner du temps pour le redéploiement et le réarmement. Les prétextes sont faciles à trouver. Du coup, Israël continue de bombarder et ne respecte pas l’accord qu’il a signé.
Notamment, un des autres aspects de l’accord « Trump », le retrait de l’armée de Gaza. Pour l’instant, toute la partie Est de Gaza est contrôlée par Israël. Plus de la moitié, avec notamment les terres agricoles, se trouve derrière « la ligne jaune » ; Israël contrôle également les points d’entrée, notamment Rafah au sud. De la même manière, l’accord prévoit une force d’interposition de pays dits musulmans — la Turquie en tête. Mais Israël ne veut absolument pas de soldats turcs à Gaza. Netanyahou a répété que cela n’arriverait pas et a proposé que les forces d’interposition viennent d’Azerbaïdjan ! Quoi qu’il en soit, les termes de l’accord Trump vont résulter d’un rapport de forces qui va se jouer internationalement.
Mobilisons-nous pour la survie de la société palestinienne
Ce rapport de forces doit continuer, car la tendance fasciste israélienne est à l’accélération et cela ne concerne pas que Gaza. À titre d’exemple, une proposition de loi qui permettrait aux tribunaux israéliens d’imposer la peine de mort aux Palestiniens reconnus coupables d’avoir tué des Israéliens pour des « motifs nationalistes » va être proposée à la Knesset cette semaine. Cette législation ne s’applique pas aux Israéliens qui tuent des Palestiniens dans des circonstances similaires. Les prisonnierEs palestinienNEs sont un enjeu crucial. Depuis octobre 2023, Israël a arbitrairement arrêté des milliers de Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée. Au moins 10 000 personnes sont actuellement détenues dans les prisons israéliennes et ce chiffre est probablement sous-estimé. Ces prisonnierEs sont soumisEs à des mauvais traitements, tortures, viols, détention sans date de libération, etc.
La pression doit continuer pour soutenir le peuple palestinien. Pas seulement pour Gaza, mais pour la survie de la société palestinienne dans son ensemble. Les actions de boycott, de blocages d’envois d’armements, les manifestations doivent continuer. La possibilité d’une grande manifestation de masse se profile pour le 29 novembre à Paris. Cette date doit être notre ligne de mire pour la solidarité avec la Palestine.
Édouard Soulier
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Ne laissons pas le RN faire la loi !
Petit à petit, tous les verrous sautent. Avec la crise politique et le pourrissement des institutions de la 5e République, le Rassemblement national se retrouve au centre des débats parlementaires.
« Ce n’est pas un tournant, c’est une marche »
Le 30 octobre, lors de sa niche parlementaire, le RN a réussi à faire adopter une résolution demandant la dénonciation de l’accord franco-algérien de 1968, qui régit le droit de séjour des AlgérienNEs en France. Ce vote est symbolique : seuls l’exécutif et un accord avec l’Algérie pourraient abolir cet accord.
Mais il constitue un précédent politique majeur : c’est la première fois qu’une proposition du RN est adoptée à l’Assemblée. La résolution est passée à une voix près, grâce aux votes des députéEs Horizons et LR, et à l’absence de nombreux députéEs, en particulier macronistes.
L’union des droites existe déjà dans les idées ; elle se matérialise à l’Assemblée. Marine Le Pen s’en gargarise : « Ce n’est pas un tournant, c’est une marche ».
L’islamophobie comme ciment
Il n’est pas étonnant non plus que le ralliement de la droite traditionnelle à l’extrême droite se fasse sur fond d’islamophobie. Ainsi, une proposition de loi RN, contraignante cette fois, a déjà été adoptée par le Sénat et par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Elle vise à élargir l’interdiction des signes religieux aux activités hors de l’école, y compris pendant les voyages scolaires. Elle n’a pas été examinée, faute de temps, mais elle reviendra. Avant d’autres propositions, limitant toujours davantage les libertés des musulmanEs.
Offensive raciste contre le droit à la santé
L’agenda politique raciste est également porté par le gouvernement, qui veut encore réduire l’accès à l’Aide médicale de l’État (AME), une vieille obsession de la droite et de l'extrême droite.
On en connaît les effets : augmentation des passages aux urgences, devenues la seule forme d’accès aux soins, retards de prise en charge, hausse de la mortalité des sans-papiers, effets négatifs sur la santé publique.
Et lors de l’étude du budget de la Sécurité sociale en commission, les députéEs ont voté, à l’initiative de LR, la disparition du titre de séjour pour soins, qui permet à une personne étrangère résidant en France et atteinte d’une maladie grave de recevoir un traitement. Un droit déjà extrêmement limité, le nombre de maladies éligibles étant très faible.
Pour un sursaut antifasciste et antiraciste
La crise politique et institutionnelle pousse le pouvoir macroniste à trouver des solutions pour garantir le maintien de l’ordre capitaliste
C’est pourquoi le processus de fascisation s'accélère, avec la possibilité de plus en plus crédible de l'accession du RN au pouvoir.
La porosité entre la droite et l’extrême droite, qui partagent les mêmes obsessions racistes et autoritaires, ne doit pas faire oublier que le RN, héritier de Vichy et de l’OAS, n’est pas un parti comme un autre.
Il y a urgence à un sursaut antifasciste et donc antiraciste, unitaire et populaire.