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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog

  • COP30, réagir avant qu’il ne soit trop tard...

    Marquée par l’absence des États-Unis et de plus de la moitié des chefs d’État concernés, la COP30, à Belém du 10 au 21 novembre, est la preuve du recul général sur le front de la lutte contre le dérèglement climatique.

    Dix ans après les accords de Paris, le bilan est sévère. L’objectif des 1,5 °C ne sera pas tenu, la 7e limite qui garantit l’habitabilité de la planète est dépassée : les océans s’acidifient et perdent leur capacité d’absorber le CO₂. La biodiversité qu’ils renferment est menacée. Les événements climatiques extrêmes se multiplient : incendies de forêts, inondations, tornades meurtrières. Plusieurs points de bascule vont être atteints (extinction des récifs coralliens, fonte des glaciers polaires, modification des courants océaniques), ouvrant sur un futur inquiétant et imprévisible.

    Bilan catastrophique, responsables identifiés

    La course effrénée aux profits, aveugle à l’urgence climatique, privilégie les intérêts des plus riches au détriment de l’intérêt général. Trois dossiers majeurs ne seront pas traités à la COP. L’autorisation d’exploiter le pétrole près de l’embouchure de l’Amazone est le symbole de la poursuite des énergies fossiles. Sous la pression de Trump, les négociations internationales pour diminuer les émissions du transport maritime ont été abandonnées. Enfin, les grands noms de l’agro-industrie sont des invités choyés par le président Lula, qui leur a réservé Agrizone, un espace dédié.

    La plupart des gouvernements, l’UE en particulier, poussés par les forces climatosceptiques de la droite et de l’extrême droite, abandonnent progressivement les mesures environnementales. Ils concentrent leurs efforts sur les budgets militaires au détriment des politiques de justice sociale et climatique. Les mesures décisives de prévention qui pourraient limiter les dégâts ne seront pas prises.

    Un mouvement international de résistance s’organise

    La présidence de la COP préfère les 1 600 lobbyistes des fossiles aux représentantEs des peuples autochtones, refouléEs lorsque ils et elles ont voulu présenter leurs revendications. À leur côté, une multitude d’organisations et de mouvements écologistes, syndicaux, féministes et anticapitalistes sont réunis à Belém pour repenser leurs stratégies, coordonner et renforcer les processus de lutte et de résistance. Dimanche, plus de 50 000 manifestantEs ont crié leur colère contre la « COP des lobbyes ».

    Nous devons amplifier ces mobilisations contre les projets écocides, contre l’extractivisme minier et l’agro-industrie, pour défendre le vivant (espèces menacées, forêts, mangroves et zones humides…). Chaque fraction de degré évitée limite la dégradation de nos conditions de vie et la destruction des écosystèmes. Nos luttes s’inscrivent dans un cadre inter­nationaliste évident : les ravages ­environnementaux n’ont pas de frontière.

    Contre notre ennemi commun, le capitalisme prédateur, notre objectif est le même : construire une société de justice sociale et climatique. Nous l’appelons écosocialisme.

    Commission nationale écologie

  • Sahara occidental : Une invasion coloniale sous parrainage impérial...

    Le 31 octobre 1975 s’ouvre une page sombre de l’histoire coloniale contemporaine : l’invasion du Sahara occidental par le Maroc, soutenue militairement et diplomatiquement par la France et les États-Unis. 

    Près d’un demi-siècle plus tard, le vernis propagandiste n’a pas entièrement réussi à masquer ce que fut cette intervention : une véritable boucherie coloniale.

    Une agression soutenue par Paris et Washington

    Le 21 mars 2025, l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, l’a lui-même reconnu publiquement. Lors d’une conférence à Rabat, il admet que « l’armée française a ouvert le feu » sur des colonnes du Polisario, détruites par des avions Jaguar. Un aveu saisissant, confirmant l’implication directe de Paris dans l’invasion.

    Washington n’est pas en reste. Le secrétaire d’État Henry Kissinger s’emploie alors, en coordination avec Rabat, à organiser et légitimer la Marche Noire. En toile de fond : la volonté de récompenser la coopération intense, quoique secrète, entre le Maroc et Israël. Protégé par deux grandes puissances impérialistes, le régime colonial marocain peut avancer sans craindre de conséquences diplomatiques majeures.

    Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte le 6 novembre 1975 la résolution 380, exigeant le retrait immédiat du Maroc. Cette injonction restera lettre morte, sans que cela n’entraîne aucune sanction. 

    Massacres, exode et crimes de guerre

    Dès les premières semaines de l’invasion, ONG, journalistes et Comité international de la Croix-Rouge documentent une longue liste d’exactions commises par les armées d’occupation marocaine et mauritanienne : bombardements chimiques, exécutions sommaires, mutilations, attaques contre des colonnes de réfugiéEs en fuite, sièges de villes entières.

    La Fédération internationale pour les droits de l’homme (FIDH) décrit dès février 1976 des massacres visant « des personnes de tous âges et de toutes conditions », y compris des enfants, exécutéEs pour refus d’allégeance au roi du Maroc. Des mutilations sont rapportées, comme des doigts coupés à des jeunes hommes pour les empêcher de combattre. La ville d’El Aïun se vide à 80 %, tandis que des camps de réfugiéEs sont bombardés.

    L’universitaire américaine Ann Lippert témoigne devant le Congrès de bombardements au napalm entre janvier et février 1976 : selon elle, il existait « une volonté délibérée » des forces d’occupation ­marocaines « d’éliminer » les réfugiéEs.

    Les attaques les plus meurtrières surviennent en février 1976 autour de Guelta Zemmur et Um Dreiga, où les forces d’occupation marocaines bombardent des milliers de civils, utilisant du napalm à plusieurs reprises.

    Le documentaire Enfants des Nuages (2012) diffuse des images d’enfants sahraouiEs mutiléEs, ainsi que des témoignages glaçants. L’un d’eux raconte l’exécution de toute sa famille : soldats marocains pénétrant dans une maison, tirant sur les proches, frappant sa mère enceinte, égorgeant frères et père avant de torturer puis d’enterrer vivant l’enfant dans des ordures. Sauvé in extremis, il rejoint les camps de réfugiéEs algériens.

    Face à ces massacres, l’Algérie est le seul pays à ouvrir ses frontières. Dès janvier 1976, la Croix-Rouge note la fuite de dizaines de milliers de SahraouiEs. Dans les années suivantes, près de 50 000 réfugiéEs, sur les 72 000 habitantEs recenséEs au Sahara occidental en 1974, s’installent dans les camps de Tindouf. Deux tiers du peuple sahraoui se retrouvent ainsi déracinés.

    Un crime colonial impuni

    En chiffres, l’invasion du Sahara occidental, ce sont des milliers de SahraouiEs massacréEs, exécutéEs ou brûléEs par les bombardements chimiques et plus des deux tiers de la population poussés à l’exil. Un demi-siècle après, Rabat continue d’imposer une domination coloniale soutenue par les mêmes puissances occidentales qui ont rendu possible la catastrophe de 1975. Rappeler cette histoire n’est pas seulement un travail de mémoire : c’est une nécessité politique, tant que le peuple sahraoui reste privé de liberté.

    Amel

  • Face aux violences et à l’extrême droite, les femmes luttent pour leurs droits...

    e 25 novembre est la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux minorisées de genre. À cette occasion, des mobilisations ont lieu partout en France le samedi 22 et le mardi 25 novembre. En France comme à l’international, les violences  font système. Mais les femmes luttent et s’organisent pour défendre leurs droits et porter la solidarité avec les femmes du monde entier.

    Dossier réalisé par la commission d’intervention féministe

  • Trump fragilisé...

    Le président semble vulnérable pour la première fois depuis le début de son second mandat. 

    Donald Trump fait face à des revers qui ébranlent son hégémonie. Incapable d’améliorer la situation économique pour la majorité des Américains, il a essuyé une large défaite lors des élections du 4 novembre. À New York, le candidat qu’il soutenait, Andrew Cuomo, a perdu face au socialiste Zohran Mamdani, tandis que les démocrates ont remporté les gouvernorats du New Jersey et de Virginie. En Californie, ils ont aussi gagné un référendum sur le redécoupage des circonscriptions.

    Les effets du shutdown 

    Trump a attribué ces défaites au « shutdown ». Celui-ci, inédit par sa durée — 43 jours — a causé de lourdes difficultés : des millions des 42 millions d’AméricainEs dépendant de l’aide alimentaire ont perdu leurs allocations pendant plus d’un mois. Le budget républicain prévoit en outre une hausse des coûts de l’assurance médicale pour 92 % des 45 millions de bénéficiaires de l’Affordable Care Act, rendant les soins inaccessibles pour des millions de personnes. 48 % des AméricainEs tiennent Trump et les républicains pour responsables.

    Epstein fracture le MAGA

    La publication des dossiers de Jeffrey Epstein revient à l’agenda du Congrès, soutenue à la fois par démocrates, républicains et par la base MAGA. Trump qualifie l’affaire de « canular », tout en demandant à la ministre de la Justice d’enquêter sur les démocrates cités dans les documents. Une motion pour la publication des dossiers pourrait être adoptée à la Chambre, voire au Sénat, avant d’arriver sur le bureau de Trump — qui hésite à y opposer son veto, de peur de ce qui pourrait le concerner. Cette situation a provoqué la première fracture publique au sein du MAGA : Marjorie Taylor Greene critique Trump pour son refus d’ouvrir l’accès à ce dossiers et pour la hausse des coûts de la santé et de l’alimentation. Trump la traite de « farfelue » et de « honte pour le parti », mais d’autres républicains partagent ses exigences. La défiance de Greene pourrait annoncer une rupture plus profonde.1

    Des promesses non tenues

    Trump n’a jamais été majoritaire dans la population : seuls 42 % des Américains l’approuvent, contre 58 % qui le rejettent. Pour tenter de maintenir son emprise sur sa base, il promet désormais une allocation de 2 000 dollars pour chaque personne gagnant moins de 100 000 dollars par an, financé par les droits de douane. Mais cette mesure coûterait 300 milliards de dollars, alors que les droits de douane n’en ont rapporté que 175. Il avait déjà promis une aide similaire plus tôt dans l’année, au moment où Elon Musk et le département de l’efficacité gouvernementale coupaient des programmes publics — une somme qui n’a jamais été versée.

    Trump en opposition à sa base

    Trump paraît moins soucieux de transparence ou de pouvoir d’achat que lancé dans une double offensive : déployer les services d’immigration, des douanes et la Garde nationale dans des villes dirigées par des démocrates, et préparer une intervention au Venezuela. Si la base MAGA soutient la première option, elle risque de rejeter une guerre à l’étranger destinée à renverser un régime, à l’inverse des engagements de campagne de Trump.

    Empêtré dans ses contradictions, Trump est en difficulté. Les regards se tournent désormais vers les élections de mi-mandat de novembre 2026 — chacunE se demandant si les démocrates pourront reprendre le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat.

    Dan La Botz

    • 1. Sous la pression de son propre camp, Donald Trump a annoncé, dimanche 16 novembre, soutenir un vote à la Chambre des représentants américaine pour la publication du dossier du délinquant sexuel Jeffrey Epstein, à laquelle il s’opposait jusque-là. (NDLR)
  • Contre les violences faites aux femmes, manifestons massivement dans la rue et dans l’unité !

    Le 25 novembre est la journée internationale de lutte contre les violences envers les femmes et les minorisées de genre. C’est l’occasion de dire dans la rue, haut et fort, que nous ne nous laisserons pas faire et que nous sommes solidaires de toutes celles qui, dans le monde entier, résistent, se dressent contre les gouvernements autoritaires et se battent pour leur liberté et leurs droits ! 

    Solidarité avec les femmes du monde entier

    Les femmes et les minorisées de genre payent de leur corps le prix fort à l’heure où les guerres impérialistes et les conflits armés s’intensifient. Le viol est massivement utilisé comme arme de guerre au Soudan ou en République démocratique du Congo. Les violences reproductives s’y rajoutent et à Gaza elles participent du génocide, avec la destruction systématique des hôpitaux et maternités. 

    Nous sommes solidaires de toutes les femmes et minorisées de genre, privées de liberté et des droits les plus élémentaires, comme en Afghanistan ou en Iran, ou qui subissent les régressions de leurs droits du fait de politiques réactionnaires et de choix budgétaires antisociaux, comme en Italie, en Argentine, en Tunisie ou aux États-Unis. Mais aussi de celles qui sont contraintes à l’exil, dont certaines sous sous le joug des réseaux de traite de prostitution.

    S’unir face aux violences

    En France, cette année, au 6 novembre, ce sont encore 138 féminicides qui ont été recensés. Chaque année, 153 000 personnes majeures sont victimes de viols et 217 000 d’agressions sexuelles. Toutes victimes d’un système capitaliste patriarcal dont le maintien repose sur un système de domination où la violence est un élément central. Nous continuons de défendre une loi cadre intégrale contre les violences et les moyens qui vont avec.

    Alors que la lutte contre les violences faites aux femmes avait été déclarée grande cause nationale en 2017 par Macron, rien n’a réellement été fait. Le budget du gouvernement Lecornu, soutenu par la droite et l’extrême droite, prévoit des coupes massives dans les budgets sociaux comme dans les services publics et s’attaque à la sécurité sociale. Ces mesures vont aggraver la situation des femmes et vont exacerber les inégalités et les rapports de domination.

    Cette année encore, l’extrême droite, qui constitue une menace majeure pour les femmes et minorisées de genre, cherche à s'incruster dans les manifestations féministes et instrumentalise la lutte contre les violences sexistes et sexuelles à des fins racistes et fémonationalistes. Rappelons-le haut et fort : les racistes et les transphobes n’ont rien à faire dans nos luttes féministes !

    La meilleure réponse est de participer massivement aux mobilisations du 22 et 25 novembre et de travailler à l’unification du mouvement féministe pour la défense de ses revendications propres, des droits des femmes, en solidarité avec toutes les femmes et les minorisées de genre du monde entier ! Toutes dans la rue les 22 et 25 novembre !

  • Climat, biodiversité : Urgence absolue !

    Les catastrophes s’enchaînent : températures records, sécheresses, feux de forêts, tornades, inondations, fonte de la banquise et montée inexorable des océans. La biodiversité s’effondre plus vite que prévu, les sols deviennent arides et les pertes de récoltes explosent. Par ailleurs, l’air, l’eau, les sols sont contaminés et 6 limites planétaires sur 9 sont d’ores et déjà allègrement dépassées et la 7e (l’acidification des océans) ne pourra plus être contenue. Un plan d’urgence s’impose, nous en proposons les contours. 

    Il faut profondément changer de projet de société, à commencer par la nécessaire réduction des consommations d’énergie et de matières premières, le partage des richesses et des ressources.

    La contribution massive des plus riches est une nécessité incontournable car c’est bien eux qui contribuent le plus aux émissions de CO2, ce qui implique

    plus de démocratie et d’équité, et pose la question de la légitimité de la richesse. Ceci est un préalable à la transition écologique. Sinon, ce ne seront que des répressions et des guerres qui émergeront partout, à l’image des ambitions impérialistes et des guerres de Trump et Poutine, pour accéder aux ressources. 

    Le climat s’emballe, les politiques piétinent

    Tous les plans, nationaux et régionaux, les dossiers de subventions, sont dépourvus de critères et d’indicateurs scientifiques tels les bilans massiques, les bilans énergétiques, même les bilans carbone en sont absents. Ils ne s’en tiennent qu’à des discours d’enfumage et de stratégies financières plutôt que de s’attaquer au fond du problème.

    211 milliards d'euros sont ainsi distribués annuellement aux entreprises françaises sans contrepartie, sans objectifs ni suivi ! (sans compter les subventions européennes et régionales).

    Les engagements pris au niveau de la PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) et de la stratégie nationale bas carbone sont régulièrement révisés et leurs ambitions réduites, principalement sur les économies d’énergie, au profit du nucléaire, des énergies renouvelables dirigées vers le profit, et de techno-solutions dont les bilans carbone sont bien moins efficients.

    Si les trajectoires pour les renouvelables en 2050 sont généralement respectées et génèrent des surproductions voire des prix négatifs, celles des économies d’énergie (efficacité, sobriété) accusent un retard de plus de deux tiers par rapport aux prévisions.

    Pourtant, la réduction de la consommation globale d’énergie reste fixée à 50 %, ce qui implique 50 % maximum de production de renouvelables en plus par rapport à la situation initiale. 

    La neutralité carbone de la biomasse utilisée comme énergie est un autre leurre, car elle génère des avoirs carbone sur les agrocarburants, la méthanisation et le bois énergie, tout en émettant plus de CO2 que les combustibles fossiles ! Une fois dans l’atmosphère ce CO2 met 1 000 ans pour réduire de moitié, comme pour les énergies fossiles. L’énergie biomasse a aussi des impacts considérables sur la biodiversité et la surexploitation des sols agricoles et des forêts. Les scientifiques du GIEC alertent régulièrement à ce sujet : 1 million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction au cours des prochaines décennies, selon l’IPBES (le GIEC de la biodiversité).

    Passer du vivant fossilisé (pétrole, gaz) au vivant biomasse est un pari risqué qui doit être conditionné à une analyse scientifique bien plus sérieuse qu’une simple loi sur la neutralité carbone votée au parlement.

    La biodiversité en danger

    Tout nouveau projet industriel, urbain ou agricole doit impérativement permettre non seulement de réduire les émissions de CO2 et parallèlement d’avoir le moindre impact possible sur la biodiversité, voire de pouvoir la restaurer. Les émissions carbone des fossiles ont perturbé le climat, ne tuons pas la solution : le vivant capable de rétablir la situation à moindre coût. Rappelons que les milieux naturels absorbent 50 à 60 % des gaz à effet de serre produits par l’humanité. Le meilleur système de stockage de carbone, c’est la biodiversité, pas les délires technologiques de captation artificielle du carbone vanté par des apprentis sorciers qui rêvent surtout des dollars qui les accompagneraient. 

    Les financements font clairement défaut.

    Si les énergies renouvelables (ENR) sont grassement subventionnées par les citoyen·nes, elles engendrent des dérives car l’électricité, souvent vendue à perte (prix négatifs) oblige l’arrêt des éoliennes et du photovoltaïque. Les économies d’énergie sont clairement le parent pauvre de cette politique, les réductions d’impôts ont été réduites à deux reprises pour l’isolation des bâtiments et la suppression de la prime rénov.

    Les financements à l’adaptation au changement climatique souffrent également. Par l’exemple l’aide pour les retraits et gonflements d’argile fixée à 30 million d'euros pour 10 millions de logements soit 3€ par logement ! On est loin des 2,3 milliards € supplémentaires par an que coûteraient en France les mesures pour s’adapter au changement climatique, montant calculé par l’Institut de l’économie pour le climat.

    Le coût de transition digne de ce nom reste ridicule face aux :

    — 211 milliards d’aide aux entreprises sans contrepartie

    — 100 milliards d’évasion fiscale

    — 80 milliards de fraude fiscale.

    Malheureusement, le coût de l’inaction climatique sera bien supérieur au montant des investissements nécessaires à l’adaptation. 

    Le réchauffement climatique connu depuis longtemps

    Dès 1800, les scientifiques s’inquiétaient déjà de l’impact sur le climat des émissions industrielles de CO2. A la fin du 19e siècle ils estimaient le réchauffement à environ 4°C si on doublait la teneur de CO2 dans l’atmosphère. En 1974, le rapport Meaddow met en graphique l’issue fatale de notre civilisation si on ne réagit pas rapidement. Pourtant les lobbys des fossiles ont dépensé des sommes considérables pour nous enfumer.

    Les guerres actuelles coûtent des milliers de milliards

    Le capitalisme porte en lui la guerre. À Gaza, en Ukraine, en Afrique, elles dépassent largement les centaines de milliards nécessaires à la révolution écologique qui devrait être menée actuellement. Les conflits sont des catastrophes humaines qui entraînent des pollutions importantes : après avoir bombardé et semé la terreur, il faut reconstruire à grands coups d’émissions carbone. Face à la raréfaction de matières premières, les moyens de reconstruire ce qui a été détruit, laissant des pays dans la misère, seront faibles. 

    La répression des militant·es écologistes est de plus en plus violente

    Pourtant à l’ONU, le rapporteur de la convention d’Aarhus est clair : aucune manifestation non violente ne doit être interdite ni réprimée. Pareil en ce qui concerne le droit de blocage des équipements publics ou privés : c’est le seul moyen qui nous permet de faire entendre.

    Un plan d’urgence est indispensable

    À l’heure où les privilèges tuent l’humain et la planète, il faut restaurer les conditions nécessaires à la pérennité du vivant et impulser un projet de société bien plus enviable pour sortir les citoyens, surtout les plus jeunes, de la morosité et de la dépression. 75 % des moins de 25 ans qualifient leur avenir d’effroyable !

    Il est impératif de lutter pour :

    — la décroissance écosocialiste de la production : réduction du temps de travail, produire selon les besoins décidés collectivement entre travailleur·ses et habitant·es, réglementer la pub, passer à la sobriété et à l’efficacité énergétique, réduire les transports ;

    — la sortie du capitalisme : arrêter la course aux profits et le consumérisme, mettre fin à l’extractivisme et au pillage des ressources, sortir du productivisme en se réappropriant les moyens de production, relocaliser pour satisfaire les besoins essentiels, limiter l’IA et lutter contre les addictions aux écrans ;

    — le développement des communs : sécurité sociale de l’alimentation, gratuité des besoins de base (énergie, eau, logement, alimentation, santé), développement et gratuité des transports en commun ;

    — le changement énergétique : stopper le nucléaire et développer les renouvelables pour l’énergie indispensable, sortie des énergies fossiles, service 100 % public de l’énergie ;

    — le changement de modèle agricole : développer l’agriculture paysanne et arrêter les pesticides, diminuer drastiquement la consommation de viande, soutenir l’installation de paysan·nes, développer les circuits courts ;

    — la protection de la biodiversité : interdire la déforestation, limiter l’artificialisation des sols, analyser sérieusement les pollutions de façon non truquée, restaurer les espaces naturels et les forêts, laisser 10 % du territoire libre, réviser les normes en introduisant des critères environnementaux bien plus drastiques

    Des lueurs d’espoir

    Partout dans le monde, des luttes à la fois écolos, sociales et décoloniales se renforcent. En France, le mouvement écolo a créé de nouveaux liens avec les mouvements sociaux, notamment à travers les Soulèvements de la Terre. La conscience écologique grandit de même que la conviction de l’impossible adaptation du capitalisme. Néanmoins, il nous faut évidemment construire sans attendre les lieux communs de société plus sobres, plus équitables, plus autonomes. Des lieux résilients maillés entre eux, capables de pouvoir accueillir la population de plus en plus nombreuse et tisser des liens bien plus respectueux avec le reste du vivant. Partager les ressources entre les citoyens, les peuples et les générations. Ces espaces sont absolument indispensables pour donner l’exemple d’un modèle plus souhaitable, mais aussi pour assurer la sécurité alimentaire en cas de crises. Il faut aussi s’impliquer dans les milieux associatifs, syndicaux et politiques pour impulser un changement et éveiller les consciences de ceux qui obéissent et se taisent ou ne soignent que leur ego. La tâche est immense mais le projet d’un monde meilleur et l’engagement militant joyeux permettent aussi d’avancer et de ne pas sombrer dans l’éco-anxiété.

  • Un parti internationaliste, combatif, unitaire, contre les oppressions...

    Le CPN (Comité politique national) des 15 et 16 novembre a permis de débattre de la situation internationale et française. Un large accord s’est dégagé sur l’analyse du contexte mondial et sur les tâches qui incombent à notre camp. 

    Au niveau international, l’accélération des crises écologiques et économiques renforce les tensions et les conflits. Le génocide en Palestine et la guerre en Ukraine se poursuivent. Les conflits en Afrique restent ravageurs, nourris par les ingérences néocoloniales, tandis que l’impérialisme US intensifie ses pressions contre le Venezuela. Partout, la montée des autoritarismes et de l’extrême droite va de pair avec l’augmentation des budgets militaires et des politiques austéritaires. 

    Les derniers mois ont été marqués par de puissants soulèvements dans le Sud global, notamment portés par la GenZ, rejetant la répression et la confiscation des richesses par les pouvoirs en place, souvent avec le soutien des puissances impérialistes, dont la France.

    Une motion de solidarité avec la Kanaky et contre l’État colonial français a été adoptée à l’unanimité. Nous restons plus que jamais aux côtés des peuples en lutte pour l’autodétermination, en particulier les peuples ukrainien et palestinien. À ce titre, la manifestation nationale du 29 novembre constitue un rendez-vous majeur pour le NPA-A.

    Sur le plan national, les échanges ont confirmé un large accord. L’affrontement contre l’extrême droite, le racisme d’État, le gouvernement Macron-Lecornu, la lutte contre les licenciements et la casse sociale constituent une priorité. Le NPA-A appelle à construire un front social et politique large, fondé sur une véritable rupture sociale, écologique et démocratique, tout en défendant, au travers de campagnes et de réunions publiques, sa propre politique unitaire et révolutionnaire.

    Des nuances se sont exprimées sur les perspectives de la période et sur le rôle de l’intersyndicale. La dynamique ouverte par « Bloquons tout » n’a pas été amplifiée par l’intersyndicale, dont la stratégie n’a pas permis de créer un rapport de force suffisant malgré la fragilisation du pouvoir. Dans l’immédiat, nos militantEs préparent le 2 décembre malgré les limites d’une journée de grève isolée.

    Les négociations entre le PS et le gouvernement montrent, une fois encore, qu’il existe deux gauches dans ce pays. Face aux reculs sociaux et à l’extrême droite, il est urgent de bâtir une gauche de rupture, dans la rue comme dans les urnes. Pour les municipales, le NPA-A œuvre à l’émergence de listes unitaires ancrées dans cette perspective, tout en conservant son indépendance politique et programmatique.

    Enfin, le CPN a également permis des formations sur les VSS et sur l’antisémitisme. Plus que jamais, nous luttons pour une société débarrassée des oppressions et de l’exploitation capitaliste.

    Victor Zak

  • Palestine : Une semaine dans la France complice d’Israël...

    À Gaza, le cessez-le-feu est un leurre et les PalestinienNEs demeurent sous blocus, dans des conditions qui menacent leur existence. En France, le gouvernement a poursuivi sa complicité avec Israël par tous les moyens, à commencer par la répression des voix solidaires.

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