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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog

  • Sortir de la guerre mais pas à n’importe quel prix...

    En ce début d’hiver, l’endurance du peuple ukrainien, après 4 ans d’une guerre totale, est mise à rude épreuve sous la double pression des attaques russes et de la « diplomatie » au forceps d’un Trump visant le « prix Nobel de la paix ».

    À Koupiansk et Pokrovsk dans le sud-est, les combats se poursuivent et les contre-offensives ukrainiennes neutralisent l’armée russe. Le bombardement des infra­structures énergétiques et des centres urbains vise à condamner à un hiver sans chauffage ni électricité la population qui, pour y faire face, reste solidaire et multiplie les combines. Dans les territoires occupés, l’obligation d’un passeport russe pour bénéficier des services sociaux, la conscription forcée et l’embrigadement des enfants se poursuivent. Une grave crise politique, liée à la corruption des cercles proches du pouvoir, déstabilise le gouvernement de Kyiv dans les négociations.

    Des « plans de paix » trumpistes

    Les forces russes ont conquis, depuis la fin 2022, moins de 1 % du territoire ukrainien, au prix de pertes immenses. Mais Poutine valorise au maximum ces avancées pour les consolider via la diplomatie trumpiste. Les États-Unis exercent une pression continue sur l’Ukraine (dépendante de leurs moyens de renseignements pour anticiper les attaques russes) et mènent des négociations directes avec le Kremlin. Trump veut contraindre Zelensky et la ­population ­ukrainienne à abandonner une partie de leur territoire, dont des zones non conquises par les forces russes et stratégiquement vitales dans l’oblast de Donetsk. L’Ukraine devrait céder sa « ceinture de forteresse », la principale ligne défensive fortifiée depuis 2014. Les positions russes le long des zones frontalières de Donetsk-Kharkiv et de l’oblast de Donetsk-Dnipropetrovsk fourniraient un point de lancement bien plus avantageux que les lignes actuelles pour une future ­offensive russe. 

    Forcer la capitulation, soumettre les peuples

    Pour consolider le soutien occidental et son propre régime, Zelensky s’est dit prêt à organiser des élections présidentielles et un référendum sur le contenu des négociations de cessez-le-feu, si les conditions de sécurité sont garanties. Il est prêt à accepter une zone démilitarisée si son périmètre et les garanties sur son respect empêchent la cession définitive de territoires. Toute cession se heurterait à une forte opposition de la population, certes épuisée et meurtrie, mais viscéralement attachée à l’intégrité de l’Ukraine.

    La brutalité de Trump fait écho au cynisme de Poutine. Ils partagent les mêmes idéologies réactionnaires que les extrêmes droites européennes. Les discussions autour des concessions territoriales ne sont que des leurres face aux objectifs poutiniens de partage des zones d’influence « historiques » entre grandes puissances et de marchandage entre elles sur le dos des peuples. Quant à Trump, il veut soumettre les peuples aux intérêts économiques des mastodontes de la tech et gagner le Nobel d’une paix impériale, de l’Ukraine à la Palestine.

    Soutenir la société civile ukrainienne

    La complicité des deux brigands fascistes est aujourd’hui si manifeste qu’il est difficile de comprendre pourquoi la solidarité, y compris le soutien à la résistance armée ukrainienne, pose autant de difficultés à tant de forces de gauche. Si l’urgence est de combattre le fascisme, la montée d’une extrême droite autoritaire et prédatrice, pourquoi ne pas se battre contre ceux qui en sont les principaux promoteurs ? C’est une condition essentielle de crédibilité quand on est aux côtés des mouvements sociaux et démocratiques, syndicaux, féministes, LGBT, écologistes ukrainiens, russes et biélorusses.

    Washington et Moscou sont dans le même camp, celui des forces réactionnaires qui se battent contre l’autodétermination des peuples, contre les revendications des travailleurEs et contre toutes les luttes d’émancipation. La défaite de l’Ukraine renforcerait toutes les forces anti-­ouvrières et anti-démocratiques. 

    Groupe intervention Ukraine

  • Retour du Pinochetisme au Chili !

    José Antonio Kast a emporté le deuxième tour de l’élection présidentielle chilienne avec 58,30% des suffrages, ce dimanche 14 décembre.

    Ce fils d’un sous-officier allemand membre du parti Nazi, dont la famille a été une actrice de premier plan des horreurs du pinochetisme, signe ainsi le retour de l’extrême-droite au pouvoir, cette fois par les urnes, et dans le cadre d’un nouveau système de vote obligatoire, 35 ans après la fin de la dictature.

    Il s’impose dans toutes les régions du pays face à Jeanette Jara, candidate unitaire d’une large coalition progressiste, elle-même étant issue du Parti Communiste Chilien, et ex- ministre du Travail du gouvernement sortant de centre-gauche de Gabriel Boric.

    L’accession au pouvoir de Kast, dans un parlement largement sous hégémonie des droites et extrême-droites, s’est construite sur la base d’un agenda politique ultra-sécuritaire, xénophobe, anti-communiste et misogyne, incriminant notamment les femmes, les migrant·es, les militant·es et les peuples autochtones comme responsables de tous les maux du pays.

    Il a aussi été porté par le déploiement d’une intense campagne de quelques grands groupes médiatiques conservateurs qui dominent tout le champ de l’information au Chili. Admirateur de Pinochet, Kast, allié avec la droite conservatrice qui s’est empressée de lui donner son soutien, souhaite imposer une violente radicalisation du néolibéralisme chilien (pays déjà modèle en la matière), mais aussi un agenda profondément réactionnaire au service des classes dominantes du pays andin. Et il sera prêt à recourir à tout l’arsenal répressif de l’Etat chilien pour y parvenir.

    Cette élection s’inscrit dans une séquence politique et de luttes particulièrement intense.

    La force propulsive du grand soulèvement populaire débuté en octobre 2019 est encore dans tous les esprits, même si elle n’avait finalement pas conduit à la chute du gouvernement Sebastián Piñera (droite), ni réussie à déboucher sur une bascule durable des rapports de classe.

    La victoire présidentielle du Front Large de Gabriel Boric en 2021 a été permise pour cette poussée par en bas. Elle s’est aussi caractérisée par le pari d'essayer d'offrir une issue institutionnelle à cette énergie tout en l’inscrivant dans un pacte pour une « paix sociale et une nouvelle constitution », accepté par les élites du pays effrayées par la puissance d’octobre.

    L’élan réformiste de la coalition de gauche, minoritaire au parlement et assez peu ancrée dans le mouvement social, a été stoppé par l’échec cuisant du référendum constitutionnel de 2022, facilitant une ré-orientation progressive vers « l’extrême-centre » en cogouvernant avec les sociaux-libéraux.

    De fait, les réformes les plus emblématiques (passage à la semaine à 40h, augmentation du salaire minimum, lois sur les droits des femmes) ou les tentatives de refonte du système de retraite et de la fiscalité, ont pu être réalisés en faisant d’importantes concessions au patronat et à une opposition revigorée, tandis que l’agenda sécuritaire du gouvernement, la signature de traités de libre-échange (TPP) et l’instauration de l’Etat d’exception en pays Mapuche ont marqué des ruptures avec les engagements de campagne.

    Cette nouvelle défaite au Chili doit alerter les forces de gauches et antifascistes partout dans le monde.

    Un à un, les pays tombent sous la coupe de pouvoirs d’une extrême-droite fascisante et autoritaire. En Amérique Latine, boosté par le retour aux manettes de Trump et son offensive impérialiste dans la Caraïbe, le constat est particulièrement alarmant.

    Quelles que soient les leçons qu’on tire collectivement de ces échecs, il y a urgence à bâtir un véritable front antifasciste international, construit dans l’unité et capable de répondre aux aspirations populaires dans un monde capitaliste en crise.

    Le NPA s’engagera dans les initiatives de solidarité internationale pour le Chili et l’Amérique latine aux côtés des forces sociales et politiques qui partagent cette même nécessité.

    Nous souhaitons adresser toute notre solidarité aux habitant·es du Chili qui vont désormais devoir faire face à un pouvoir particulièrement inquiétant et dangereux.

    En particulier à toutes celleux qui seront très certainement ses principales cibles : les minorités, les femmes, les migrantEs, les militantEs, les syndicalistes et les peuples autochtones mobilisés. Notre courant politique, qui a accueilli de nombreuSEs militantEs chiliens fuyant la dictature de Pinochet par le passé, répondra à nouveau présent.

  • Sécurité sociale : un budget d’austérité contre la population !

    Le budget de la Sécurité sociale a été définitivement adopté par l’Assemblée nationale, mardi 16 décembre.

    Le gouvernement peut remercier le PS et les Verts qui lui ont permis de le faire passer sans recourir aux ordonnances ou au 49-3.

    Le ralliement de la gauche sociale-libérale à la politique d’austérité du gouvernement marque la fin du Nouveau Front populaire (NFP). Cette gauche choisit de renforcer le camp de ceux qui attaquent les conquêtes sociales travailleurEs et les services publics, en premier lieu l’hôpital. 

    Un budget d’austérité pour la sécu

    Ce que le PS présente comme des « victoires » – comme le décalage, d’un an seulement, de l’application de la contre-réforme des retraites – se paie au prix fort. Le parlement a voté le passage de l’âge de la retraite à 64 ans, alors que les gouvernements avaient jusqu’ici été contraints de l’imposer sans vote. La hausse de l’objectif des dépenses d’assurance maladie (Ondam) en 2026, d’environ 3 % au lieu de 2 %, qui a justifié le ralliement des Écologistes, signifie en réalité une baisse de 3,6 milliards d’euros des moyens alloués à l’hôpital public.

    RetraitéEs, malades, travailleurEs paieront la note : taxe sur les complémentaires santé ; limitation à un mois des arrêts maladie ; coup de rabot sur les allocations familiales (jusqu’à -900 €/an pour les familles modestes) ; élargissement aux entreprises de plus de 250 salariéEs des exonérations sur les heures sup.

    Et le budget de l’État va encore accentuer cette casse sociale, alors que les besoins sociaux et écologiques explosent. Lecornu sabre dans la santé, l’éducation, la culture, les services publics et les collectivités… tandis que riches et ultra-riches sont épargnés. 

    Des milliards pour le patronat

    Le rapport de la commission d’enquête sénatoriale, publié cet été, sur les aides publiques aux entreprises donne le tournis. Comme le dit son rapporteur, le sénateur communiste Fabien Gay : « On parle de 211 milliards d’euros par an, qui ne sont ni évalués, ni conditionnalisés ». 

    Car, en plus des aides et subventions directes, il faut prendre en compte tous les avantages fiscaux et autres exonérations de cotisations sociales. Pire, les quelque 2 267dispositifs d’aides aux entreprises sont complètement opaques. Il n’y a aucune donnée disponible auprès du ministère de l’Économie.

    Les licenciements continuent

    Pendant ce temps, la liste des suppressions d'emplois pour maintenir le taux de profit des groupes capitalistes s’allonge : la CGT a recensé pas moins de 483 plans de licenciements entre septembre 2023 et décembre 2025, soit 300 000 emplois directs ou indirects supprimés en deux ans.

    Automobile, sidérurgie, verrerie, papeterie, agroalimentaire, grande distribution, de nombreux secteurs industriels et de services sont concernés : Forges de Commentry dans l’Allier, ArcelorMittal à Dunkerque, Novasco à Hagondange, les sirops Teisseire en Isère…  Un plan de licenciement est également en préparation à Auchan, retoqué pour le moment par la justice. Et la liquidation des usines Brandt près d’Orléans vient d’être décidée.

    Il est urgent de reprendre le chemin des luttes !

    Les reconfigurations politiques, avec le ralliement d’un PS qui joue désormais les supplétifs du gouvernement, sont lourdes de dangers. Cette politique divise la gauche et notre camp social. Elle pave la voie au Rassemblement national. 

    Il est urgent que les forces sociales et politiques opposées aux politiques libérales, militaristes et racistes se rassemblent pour organiser ensemble et dans la rue la contre-offensive !

  • Pour une gauche de combat face à l’austérité...

    Le PS et les Écologistes ont offert à Lecornu un soutien décisif en permettant l’adoption d’un budget de régression sociale et de militarisation. Ce ralliement finit d’achever la séquence du Nouveau Front populaire. Il est urgent de rassembler les forces opposées au libéralisme, au militarisme et au racisme pour construire la riposte.

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