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Actualités nationales... - Page 12

  • Les travailleurEs ne paieront pas la guerre de Bayrou et Macron !

    Depuis des mois, Bayrou usurpe le poste de Premier ministre. Avec un discours manipulatoire sur l’économie à « l’agonie » et la dette représentant un « danger extrême », il s’attaque aux travailleurEs, à leurs droits sociaux et au code du travail. 

    Il parle d’une crise des dépenses, alors qu’on assiste à une crise des recettes. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, la baisse des prélèvements et des impôts, pour les plus riches principalement, représente plus de 308 milliards d’euros. L’an dernier les grandes entreprises et les plus riches se sont vu offrir 73 milliards d’euros de baisse d’impôt. Dans le même temps, 211 milliards d’euros d’aides publiques coulent à flot pour des entreprises qui font des profits immenses, licencient et versent des dividendes aux actionnaires.

    Bayrou reprend les recettes usées de la droite libérale en annonçant la « simplification des procédures bureaucratiques qui asphyxient les entreprises, les foyers et les personnes » et des mesures d’austérité drastiques : le  non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, la destruction de 3000 emplois publics, la suppression de 2 jours fériés, le déremboursement de médicaments, la baisse des moyens alloués aux collectivités territoriales, des attaques sur les revenus des retraités, un nouveau conclave de démantèlement de l’assurance-chômage et du droit du travail… Une casse sociale saupoudrée d’une « contribution de solidarité » pour les Français « les plus fortunés », dont on sait qu’elle n’aura aucune conséquence ! Ces mesures brutales vont appauvrir considérablement les travailleurEs, plonger dans la précarité et les difficultés financières des milliers de ménages et en particulier les femmes et les plus jeunes. 

    Après le hold-up démocratique, le massacre écocide et l’adoption de la loi Duplomb, voici venu le temps du dépeçage social, qui ne se cache même plus derrière l’objectif (jamais atteint) du ruissellement. Difficile de s’en réclamer quand l’Insee dévoile un taux de personnes pauvres inégalé depuis 30 ans, quand l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) fustige la baisse des prélèvements obligatoires depuis 2017, quand la commission du Sénat pointe comme premier budget de l’État, celui des subventions aux entreprises.

    À la guerre sociale, s’ajoute le militarisme qu’il leur faut financer sans prendre sur les profits. Macron a promis, lors du 14 juillet, de porter le budget des armées à 64 milliards d’euros en 2027, soit deux fois plus qu’en 2017.

    Face à cette double déclaration de guerre contre les travailleurEs, le NPA-l’Anticapitaliste appelle à préparer la rentrée syndicale et politique dans l’unité la plus large pour mettre un coup d’arrêt à la régression.

    Nous demandons : 

    • le partage du temps et la réduction du temps, pour travailler touTes et moins et mieux ;
    • l’augmentation des salaires, pour contribuer aux caisses de la Sécu : santé, chômage, retraites ;
    • l’égalité entre les salaires des hommes et des femmes : à travail égal, salaire égal ;
    • le réinvestissement des profits dans une production respectueuse de l’environnement et de la santé ; 
    • l’ajout de deux jours fériés ; un pour une fête juive, et un autre pour une fête musulmane. Au moment où les actes islamophobes et antisémites prospèrent, nous proposons de mieux vivre ensemble.

    Nous appelons à nous organiser. Tous ensemble, travailleurEs avec ou sans emploi, du privé ou du public, ne nous laissons pas voler notre sécu, notre assurance chômage, nos droits sociaux pour les canons et les profits.

    Face à cette cure d’austérité sans précédent et cette guerre aux pauvres et chômeurs imposée par un gouvernement illégitime et minoritaire, le monde du travail et toutes les organisations politiques, syndicales, associatives de notre camp social doivent faire front.

    Faire front populaire, pour reprendre la rue contre ce gouvernement qui s’attaque à nos vies et détruit la sécurité sociale, comme nous avons su faire front populaire il y a un an contre l’extrême droite.

    Dehors Bayrou, dehors Macron ! Tous ensemble, par la grève, reprenons la rue ! Organisons-nous !

  • Ni leurs canons ni leurs profits, reprenons la rue !

    Depuis avril, le gouvernement, à commencer par le ministre des Finances, Éric Lombard — deuxième millionnaire du gouvernement — prépare l’opinion à de nécessaires économies, de l’ordre de « 40 milliards » pour le budget 2026. Le choix de ce chiffre en dit long sur la manière dont le gouvernement veut nous « beurrer les lunettes »…

    Ces 40 milliards « correspondent à l’écart entre le déficit public visé et celui prévisible en prolongeant les tendances actuelles, sans nouvelles mesures. Si le Premier ministre était parti du budget 2025, selon la formule habituelle, le même effort aurait été chiffré à environ 24,5 milliards d’euros », décrypte Denis Cosnard1. Premier enfumage.

    Autre enfumage, le conclave hypocrite sur les retraites, tandis que Bayrou et ses ministres matraquaient sur la dette et les économies et agitaient les « dangers extrêmes » et une « agonie » pour l’économie.

    Le Premier ministre, illégitime, a cherché ancrer dans la tête de toutes et tous que nous devions payer ce « déficit » et que l’argent serait pris sur nos salaires socialisés : retraites, assurance chômage, congés payés, sécurité sociale, services publics… 

    Une vieille politique de droite

    Plusieurs études et rapports parus ces derniers jours sont pourtant venus contester par avance ses projets. Ainsi, la commission d’enquête sénatoriale « sur l’utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants » a conclu le 8 juillet2 qu’avec 211 milliards d’euros par an d’exonérations fiscales, d’allègement de cotisations ou de subventions directes aux entreprises, sans aucune contrepartie en matière de garanties d’emplois, les entreprises représentent le premier budget de l’État. 

    Une politique dite « du ruissellement » par Macron, qui a fait la preuve de sa nullité, puisque l’Insee dévoilait le 7 juillet les chiffres de la pauvreté en France. En 2023, plus de 600 000 personnes ont basculé dans la pauvreté, du jamais-vu depuis 1996, avec les jeunes actifs en première ligne. 

    L’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) démontrait, dans un document de travail rendu le 11 juillet, que depuis 2017 le creusement du déficit était dû à la baisse des recettes, notamment des prélèvements obligatoires (comprendre les impôts) et non des dépenses, comme le gouvernement cherche à nous le faire croire… 

    Face à cela, aucun institut économique sérieux ne s’attend à une embellie économique. Bien au contraire ! Le chômage et la pauvreté devraient encore augmenter et les inégalités se creuser… 

    Déjà vu

    En commençant, mardi 15 juillet, par confondre à dessein, cotisations sociales (qu’il appelle charges sociales — tout ce qui relève en fait du salaire socialisé) et impôts (qui reposent sur l’ensemble des revenus), il donne le cap : celui d’un programme de guerre sociale contre les travailleurEs, et notamment l’assurance chômage.

    Bayrou annonce la « simplification des procédures bureaucratiques qui asphyxient les entreprises, les foyers et les personnes » et le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, suppression de 2 jours fériés, un nouveau conclave de démantèlement de l’assurance chômage et du droit du travail… Le rognage en règle s’apparente à un dépeçage social, un massacre écocide (à l’image de l’adoption de la loi Duplomb) et un hold-up démocratique. Du déjà-vu, en pire ! Toute comme la « contribution de solidarité » pour les Français « les plus fortunés », dont on sait qu’elle n’aura aucune conséquence…

    Et comme si cela ne suffisait pas, Macron a promis, lors du 14 juillet, de porter le budget des armées à 64 milliards d’euros en 2027, soit deux fois plus qu’en 2017. À la guerre sociale, s’ajoute le militarisme qu’il leur faut financer sans prendre sur les profits. 

    Il est plus qu’urgent de préparer la rentrée syndicale et politique de façon unitaire, de reprendre la rue, de reprendre les droits démocratiques usurpés. Tous ensemble, nous, travailleurEs avec ou sans emploi, du privé ou du public, ne nous laissons pas voler notre sécu, notre assurance chomâge, nos droits sociaux, pour les canons et les profits. 

    Dehors Bayrou ! Tous ensemble, reprenons la rue !

    Fabienne Dolet

    • 1. Denis Cosnard, « Budget 2026 : les 40 milliards d’euros, un fétiche politique très contesté », Le Monde, 14 juillet 2025.
    • 2. Mathias Thépot, « 211 milliards d’euros par an : les entreprises gavées aux aides publiques », Mediapart, 8 juillet 2025. 
  • Accords commerciaux avec Israël : l’heure du choix pour l’Union européenne...

    Le Conseil des Affaires étrangères de l’UE (Union européenne) a décidé, le 20 mai 2025, la révision de l’accord d’association avec Israël. Le 23 juin, un rapport accablant, confirmant les accusations contre Israël de plusieurs crimes internationaux est présenté remettant en cause ces accords.

    Les traités commerciaux avec Israël ne sont pas récents et ont commencé dès les années 1970 avec les accords du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade), lorsque l’UE a cherché à élargir de nouveaux partenariats commerciaux vers des pays hors Europe (ce fut le cas avec la Turquie également, malgré le régime militaire et la répression du peuple kurde). 

    L’État d’Israël est même un État associé à l’UE, régi par la politique européenne de voisinage, le partenariat euroméditerranéen et l’Union pour la Méditerranée. 

    Défiscalisation et colonialisme

    Un accord, entré en vigueur le 1er juin 2000, inclut que les produits israéliens bénéficient du même avantage fiscal qu’un produit de l’UE. Malgré tout, en décembre 2008, à la suite de la mobilisation de la société civile, l’UE a bloqué les exportations émanant des colonies — alors qu’en décembre 1996, les oranges « originaires » d’Israël avaient eu droit à un accord particulier pour concurrencer les oranges du sud de l’Europe. Ces produits ont toujours une provenance floue et peuvent toujours venir de colonies lorsqu’il s’agit de produits de Cisjordanie. 

    Une première campagne pour la suspension de cet accord avait abouti en 2002 au vote du Parlement européen pour la suspension de l’accord, mais cela n’a jamais été ratifié par le Conseil de l’Europe. 

    Selon le site BDS, un tiers des exportations israéliennes viennent des colonies (2 milliards de dollars), malgré l’article 2 des accords de coopération qui stipule que les relations entre l’UE et Israël « reposent sur le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques »1

    Les différents gouvernements, d’Ehud Barak, d’Ariel Sharon et de Netanyahou n’ont jamais respecté cet article. Pourtant, les accords n’ont pas cessé. 

    Un partenariat privilégié 

    L’Union européenne est le premier partenaire commercial d’Israël. Elle n’est pas prête à se laisser priver de plus de 20 milliards d’euros de ressources, d’échanges scientifiques autour du système de positionnement par satellites Galileo, des innovations technologiques en téléphonie et, surtout, du projet d’oléoduc gazier sous la Méditerranée.

    Ce qui est exceptionnel, ce n’est pas que l’UE révise son accord, mais qu’elle ne l’ait pas fait dès 2003 et les premiers massacres de civilEs à Jénine après la mise en place de ces accords en 2000. 

    Israël ne reconnaît ni le droit international ni le droit européen, mais nous pouvons aussi voir que l’UE elle-même ne respecte pas ses propres textes. 

    L’État espagnol, dont le Premier ministre Sanchez a annoncé « ne pas faire affaire avec un État génocidaire », continue tout de même à avoir plus de 40 contrats en vigueur, que ce soit via l’État lui-même ou via des entreprises privées2.

    Les 27 États membres de l’Union ont quelque peu durci leur position face à l’aggravation de la situation à Gaza au cours des derniers mois, mais l’examen conclut à des « indices de violation » des engagements en matière de droits humains… Analyse a minima et hautement frileuse, menée par le SEAE (Service européen pour l’action extérieure). 

    Continuer la mobilisation 

    Que ce soit clair, même si c’est une avancée, la position des ministres des Affaires étrangères de l’UE n’est pas une garantie. L’ambassadeur israélien auprès de l’UE, Haim Regev, a déclaré que le ministère des Affaires étrangères « travaillait et menait une campagne diplomatique intensive » (sic) pour que l’accord ne soit pas suspendu mais réexaminé grâce au soutien de 10 des 27 États membres3. La suspension totale nécessiterait l’unanimité des 27. Cependant, quelques volets peuvent être suspendus à la majorité qualifiée, comme les échanges commerciaux ou les échanges énergétiques. 

    Tout en continuant la pression sur les députéEs européenNEs, comme la campagne BDS, c’est à travers les mobilisations, le boycott, la dénonciation, que nous pouvons toucher l’économie israélienne. 

    Manue Ouzo

    • 1. 1 – Toute l’Europe.
    • 2. Orient XXI : « Accords d’association avec Israël. L’Union européenne dos au mur. »
    • 3. The Times of Israël, 23.05. 2025
  • 14 juillet : de l’argent magique pour l’armée et les guerres impérialistes...

    Selon Macron : « Nous, Français, entendons demeurer libres dans le siècle ». Dimanche 13 juillet, lors du traditionnel discours aux armées, le président des riches et des industriels de l’armement a multiplié les phrases creuses pour masquer une réalité difficile à assumer. 

    Alors que Bayrou explique dès qu’on lui tend un micro, que « tout le monde » doit participer à trouver 40 milliards d’économies dans le futur budget de l’État – le tout sans hausse d’impôts et sans revenir sur les milliards offerts au patronat sans contrepartie, via le CICE et les allégements de cotisations sociales patronales – une institution n’est pas touchée par la crise, l’armée.  

    Impérialisme et militarisme

    Le terrain avait été balisé le vendredi précédent par le chef d’état-major des armées lui-même, plus haut gradé de l’armée française, qui a pris le temps d’expliquer que la guerre était déjà en Europe, que « le Kremlin a fait de la France une de ses cibles prioritaires » et que la Russie constitue « une menace durable », sans parler de la « menace terroriste » et de la guerre au Proche-Orient, dont il ne précise pas qu’elle est menée par les États-Unis et Israël.

    Toute la propagande relayée par les grands médias sur les « nouvelles formes de guerre » n’a en réalité qu’un objectif, faire accepter la hausse exponentielle des budgets militaires.

    Les dépenses militaires en forte hausse

    Le budget des armées est encadré par une loi de programmation militaire qui fixe les dépenses sur six ans. De 2019 à 2025, il était de 295 milliards d’euros, il est passé à 413 milliards pour 2024-2023. Macron annonce 3,5 milliards d’euros supplémentaires en 2026 et 3 milliards en 2027. Et ce n’est pas fini ! Les pays de l’Otan sont poussés par Trump à augmenter leurs dépenses militaires pour qu’elles atteignent 3,5 % du PIB, contre 2 % pour la France aujourd’hui, ce qui est déjà énorme !

    « Pour être libre dans ce monde, il faut être craint. Pour être craint, il faut être puissant », a aussi déclaré Macron. Cette hausse des dépenses militaires permet au passage de remplir d’argent public les poches des industriels de l’armement, les Dassault, Thalès et autres Safran. Et là, curieusement, on ne regarde pas à la dépense et on ne parle plus du « piège mortel de la dette ».

    Contre le militarisme, reprenons la rue !

    Pour notre camp social, le militarisme est une catastrophe. Un euro pour l’armée, c’est un euro en moins pour les services publics, pour la santé et l’éducation, pour la transition écologique, c’est de l’argent en moins pour répondre aux besoins de la population. 

    Le militarisme, c’est en France la dérive autoritaire de l’État, la caporalisation de la société, la censure des voix dissidentes. 

    Contre le militarisme et la guerre, il faut nous mobiliser, dans l’unité sociale et politique la plus large, reprendre la rue pour réaffirmer et construire concrètement une solidarité internationaliste, anticoloniale avec tous les peuples en lutte, avec les PalestinienNEs en Cisjordanie et à Gaza, avec la résistance ukrainienne, avec les peuples d’Iran en lutte contre la dictature !

  • Non à l’expulsion de Zehra Kurtay !

    Le 26 mai dernier, la journaliste et militante socialiste révolutionnaire antifasciste turque Zehra Kurtay, réfugiée en France depuis 2007, a été convoquée à la préfecture de Créteil sans qu’aucun motif ne soit donné.

    Elle a découvert que son titre de séjour avait été annulé, qu’une OQTF (obligation de quitter le territoire français) avait été émise, qu’un laissez-passer avait été préparé par le consulat turc, et que la date d’expulsion était décidée.

    Ses camarades et proches se sont immédiatement mobiliséEs après son transfert au CRA (centre de rétention administratif) de Rouen. La mobilisation en France et en Europe, devant les consulats turcs, a permis de la sortir du CRA. Ce soutien a continué lors du passage de Zehra devant le tribunal administratif de Melun, le 18 juin dernier, où son expulsion vers la Turquie a été annulée. Mais elle reste menacée d’expulsion « vers un pays tiers », ce qui permettrait ensuite de l’envoyer en Turquie où sa vie est menacée. Durant l’instruction, elle a découvert qu’elle était placée sur la liste grise des « terroristes » recherchés par l’État turc.

    Journaliste et militante politique

    Zehra Kurtay, 53 ans, commence à militer à l’Université où elle étudie le français. Elle rejoint les journalistes bénévoles du média d’extrême-gauche Le Combat. En 1994, elle devient journaliste professionnelle, et est emprisonnée pour la première fois avec des collègues pour leur couverture de la vie politique turque. Après son déménagement à Istanbul et la création du journal de quartier La voix de Gazi, elle devient en 1998 la rédactrice en chef du journal Kurtulus, qui connaît une première perquisition violente. L’année suivante, lors d’une autre perquisition, elle est arrêtée.

    Elle est emprisonnée à Ümraniye, où elle est torturée. Elle partage un dortoir avec des dizaines d’autres prisonniers politiques avant qu’une réforme carcérale isole les détenus dans de petites cellules. Au bout d’un an, une grève de la faim est décidée contre ces conditions de rétention. Zehra Kurtay est dans la première vague qui entame sa grève en 2000. En réponse, le pouvoir turc lance l’opération « Retour à la vie » dans 20 prisons, mais sur les 200 prisonniers en grève de la faim, 27 sont tués et plus de 100 blessés. Zehra continue sa grève, et au bout du 181e jour, l’administration décide de la nourrir de force, et elle garde des séquelles, notamment car elle souffre du syndrome de Wernicke-Korsakoff.

    Réfugiée en France

    Elle est libérée pour raison de santé, mais en 2007, elle est contrainte à l’exil car le gouvernement turc veut la renvoyer en prison. Elle part sous une fausse identité en France, où elle obtient le statut de réfugiée politique, avant d’être arrêtée par la police française et envoyée en prison de 2008 à 2012 pour des liens suspectés avec le DHKP-C (Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple), un mouvement marxiste-léniniste turc, considéré comme terroriste. En 2019, son statut de réfugiée politique lui est retiré, elle l’apprend en 2021 quand elle veut renouveler son titre de séjour de dix ans. Elle commence alors sa lutte auprès de l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) pour le récupérer.

    En grève de la faim, Zehra a besoin d’aide

    Son OQTF est la conséquence des ordonnances prononcées par Gérald Darmanin, qui peut ainsi expulser les réfugiés politiques d’extrême gauche, sans s’attaquer au terrorisme d’extrême droite, alors que celui-ci est en hausse et fait la une avec le procès de groupes comme « Waffenkrat » ou les « Barjols ». Face à une expulsion vers un pays tiers et de là vers la Turquie, Zehra a décidé de reprendre une grève de la faim illimitée le 3 juillet 2025, et de la rendre visible en s’installant sous la Porte Saint-Denis à Paris 10e. Cette grève est menée en parallèle d’une nouvelle grève de la faim de 8 prisonniers politiques, comme Fikret Akar depuis 105 jours, pour ne plus être emprisonnés dans des cellules de type « cachot ». La Turquie ne respecte pas les droits de l’homme, la France non plus.

    Soihartze et Séverine

    Pour signer la pétition Justice Pour Zehra Kurtay !

  • Le NPA uni et en ordre de bataille pour la rentrée...

    Le dernier CPN (Comité politique national, l’instance large de direction politique du NPA) avant les vacances d’été nous a mis en ordre de bataille pour la rentrée, en continuant d’avancer sur nos deux jambes, unitaire et révolutionnaire.

    La jambe unitaire d’abord. Là où ils existent, nous investissons et construisons les cadres du NFP (Nouveau Front populaire). Face aux attaques gouvernementales prévues pour la rentrée (nouvelles coupes budgétaires, poursuite des licenciements, extension du travail le 1er Mai), nous prenons contact avec les organisations du mouvement social pour construire les résistances nécessaires. Enfin, nous participons aux municipales là où cela a du sens, de façon unitaire, sur la base du programme du NFP, avec nos lignes rouges et en défendant honnêtement nos positions. Si nous avons des éluEs, ce ne sera pas dans une majorité de gestion du système (donc pas avec le PS), et nous conserverons une totale liberté de vote (en particulier sur le vote du budget) et d’expression.

    « Reprenons la rue », un mot d’ordre et une stratégie

    La jambe révolutionnaire ensuite. Nous avons voté la mise en place à la rentrée d’une campagne ambitieuse de l’ensemble du parti sur le thème Reprenons la rue. Cette campagne doit nous permettre d’apparaître et d’exister, de nous construire et de recruter, mais aussi de nous mobiliser comme parti uni et de nous homogénéiser encore plus. Trois axes centraux seront développés : 1/ Reculs sociaux et écologiques, et capitalisme subventionné ; 2/ Reculs démocratiques, offensive réactionnaire (féminisme, LGBTI), autoritarisme et racisme d’État ; 3/ Colonialisme, impérialisme et guerre ; tous combinés à une seule stratégie : mobilisations, manifestations, grèves.

    Un grand meeting en octobre

    Cela permet à la fois de développer localement, selon les réalités des comités, des mots d’ordre spécifiques, et d’avoir un mot d’ordre commun (Reprenons la rue !). Un grand meeting central du NPA sera organisé à l’occasion de cette campagne en octobre, avec montée nationale, sur la thématique provisoire Contre les guerres impérialistes et pour la résistance des peuples, à rediscuter au CPN de septembre en fonction de l’actualité. Cette campagne sera articulée à la campagne de construction dans la jeunesse, Reprenons la fac : en septembre, tous les comités doivent investir les facs et les lycées en lien avec les JA (les Jeunesses anticapitalistes du NPA), car c’est le moment-clé de l’intervention dans la jeunesse.

    Rendez-vous à l’université d’été

    Pour mener ce vaste programme à bien, une étape importante sera notre université d’été. Du matériel pour la campagne y sera disponible, et nous continuerons de discuter de son contenu. Il est donc temps de vous inscrire et d’inviter largement les gens autour de vous !

    Aurore Koechlin

  • Clap de fin pour le NFP ?

    Un an après les élections européennes, où le RN était à son plus haut niveau, et la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024, qui a suscité la formidable mobilisation unitaire des associations, syndicats et partis, sous la forme du NFP (Nouveau Front populaire), celui-ci semble n’être plus qu’un souvenir.

    Le point par Fabienne Dolet et William Daunora.

  • Soutien aux 5 postiers du 92, condamnés lourdement !

    Jeudi 10 juillet, le tribunal a rendu son jugement concernant des faits datant de 2014 pour les 5 postiers et postières du 92. Ce jugement est très lourd et très favorable à La Poste puisqu’iels sont tous reconnuEs coupable de dégradations. Iels sont tous condamnés à des amendes à verser à La Poste.

    Deux d’entre eux sont jugés coupables de violation de domicile professionnel, et Gaël Quirante est condamné à 6 mois de prison avec sursis avec 5 ans de mise à l’épreuve pour des violences à l’encontre du chef de la sécurité. Des violences qu’il a toujours niées et qui n’ont pas été précisément établies lors du procès du 12 juin dernier.

    Le NPA-l’Anticapitaliste dénonce ce jugement qui va bien au-delà des réquisitions. La justice a donc voulu frapper fort en défense de la direction de La Poste et contre des syndicalistes qui défendent les conditions de travail des postiers et postières. Le NPA-l’Anticapitaliste apporte son soutien aux 5 camarades réprimé·es, Dalila, Brahim, Gael, Mohamed et Yann, que ce jugement cherche à faire taire et combat la criminalisation de l’action syndicale comme toute répression des mouvements sociaux. 

  • La canicule aggrave les inégalités ...

    Les températures explosent, et la France se rappelle soudain que le chaos climatique n’est pas une réalité lointaine, dont on peut continuer à détourner le regard. Les épisodes caniculaires, plus intenses et plus fréquents, ne sont pas les seuls effets du chaos climatique. Inondations, incendies, sécheresses... frappent et tuent toujours plus.

    Pourtant, le changement climatique reste brandi comme une menace abstraite, une fatalité presque « divine », face à laquelle on « sensibilise » à tour de bras les populations « mal éduquées », tout en prenant soin de ne remettre en question ni les énergies fossiles ni, bien sûr, le système capitaliste et colonial qui en est à l’origine.

    Quel meilleur exemple de cette dissociation que la lutte ce week-end contre l’A69 : présentée aux infos comme un trouble à l’ordre public (et économique), tandis que les opposantEs luttent précisément contre cet écocide qui participe à nous étouffer littéralement.

    Injustice climatique, inégalités renforcées

    Pourtant, nous ne sommes pas toustes étoufféEs de la même façon. L’écologie pirate de Fatima Ouassak rappelait déjà que s’adapter au changement climatique (et donc se protéger de ses impacts) n’est pas — et ne sera pas — accessible à toustes, en fonction de son genre, de sa classe, de son lieu de résidence ou de son assignation raciale. Et qu’à l’instar de la gestion de la crise du Covid, la gestion de la crise climatique par les gouvernements est classiste, validiste et raciste.

    Les températures vont mettre à rude épreuve nos systèmes énergétique, scolaire, sanitaire, et vont encore accentuer les inégalités. Logements exigus et mal isolés, métiers pénibles, éviction des lieux publics et culturels, précarité constituent alors une double peine. Les travailleurEs essentielLEs se retrouvent encore une fois contraintEs de poursuivre leur activité sous 40 °C, où toute mesure de protection ne doit surtout pas freiner leur production au service des autres.

    Mesures gouvernementales : poudre aux yeux

    Au lieu de fermer les écoles par forte chaleur, il faut mettre en place un plan d’urgence massif d’investissement pour isoler les bâtiments et végétaliser les cours de récréation. L’urgence exige aussi d’en finir avec les « bouilloires thermiques », ces logements sociaux et habitats précaires construits avec des matériaux peu performants en termes d’isolation thermique, qui deviennent des fournaises en été.

    Le décret « chaleur », applicable dès le 1er juillet, tombe à pic pour se donner bonne conscience. Mais on est bien loin de la prise en compte des effets du changement climatique sur le travail et la société.

    Le texte se contente de réaffirmer les principes qui existent déjà dans le droit du travail : la prévention des risques professionnels, qui impose à l’employeur d’évaluer les risques auxquels ses salariéEs sont exposéEs, de prendre les mesures nécessaires pour protéger leur sécurité et leur santé, et d’adapter le travail aux travailleurEs. Il est bien avare en réglementation : mise à ­disposition d’eau fraîche et température « adaptée », merci ! Mais aucun seuil de température ou niveau d’alerte canicule n’est défini, au-delà desquels les pauses payées seraient obligatoires ou le travail simplement interdit.

    Justice climatique, bataille syndicale

    Ainsi, les représentantEs syndicalEs portent la responsabilité d’aller conquérir le minimum vital, dans l’urgence, avec des armes dérisoires et inéquitables. Notons que, là encore, les secteurs d’activité les plus fragiles, féminisés, diffus — TPE, travailleurEs des plateformes — partent désavantagés.

    Même si les victoires sont à saluer, comme le plan obtenu par la CGT de la Bibliothèque nationale de France, avec, entre autres, une heure en moins sans perte de salaire au-dessus de 32 °C, et la journée entière au-dessus de 35 °C.

    La justice climatique est un enjeu de lutte des classes, d’antiracisme et de féminisme, qui doit désormais être au cœur de la bataille syndicale et politique. Il s’agit de lutter pour toustes, pour aujourd’hui et pour demain à la fois. C’est une lutte pour la survie, pour la dignité et pour l’égalité, qui se joue dans toute la société.

    Commission nationale écologie