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Actualités nationales... - Page 125

  • Notre programme pour sortir du nucléaire...

    Le NPA a élaboré un scénario d’arrêt du nucléaire : d’abord en finir avec le gaspillage, réduire la consommation électrique et satisfaire les besoins réels, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Une démarche logique, avec des arguments difficilement contestables, en liant les questions environnementales aux questions sociales, seule façon réaliste d’être antinucléaire. Démonstration.

    Réduire la consommation électrique

    Pertes en ligne et consommation des centrales

    Un arrêt des activités nucléaires économiserait au moins 20 TWh (les seuls réacteurs consomment 24 TWh). De plus, environ 32 TWh sont perdus en ligne. Ces pertes peuvent être largement réduites en dix ans par la baisse de la consommation, la modernisation d’équipements et surtout grâce au développement des EnR en local. On pourrait ainsi économiser 1/4 des pertes (8 TWh minimum), soit au total 28 TWh.

    Chauffage

    En France, au moins 30 % des foyers sont équipés de chauffages électriques (5 % en Allemagne), consommant plus de 60 TWh par an. C’est une aberration : 1 W consommé utilise 3 W thermiques ! Nous proposons donc l’interdiction de nouvelles installations de chauffage électrique, comme en Autriche ou au Danemark, et son remplacement dans 10 % des logements chaque année. Economie minimum : 40 TWh.

    Éclairage public et domestique

    Il faut obliger les entreprises et les collectivités à réduire leurs éclairages et équiper les foyers de lampes basse consommation et d’appareils économes. Sur les 45 TWh consommés, cela permettra une économie de 8 TWh dans le tertiaire et le domestique, 8 TWh dans le non-résidentiel et le public, soit 16 TWh.

    Industrie et commerce

    Nous proposons l’interdiction des panneaux lumineux publicitaires, la révision des normes sur le froid industriel, la suppression progressive de la climatisation (sauf nécessité : hôpitaux, EHPAD…), l’amélioration de l’isolation des locaux et une réglementation thermique instaurant des bâtiments à énergie positive. Une politique de sobriété énergétique qui s’appuierait sur la socialisation des secteurs clés de l’économie entraînerait, pour les grosses entreprises, la mise en chantier de moyens de production propres (micro-éoliennes, panneaux solaires...). Sur les 120 TWh consommés, l’économie potentielle est au minimum de 20 TWh.

    Normes des appareils électriques

    Une étude de Greenpeace sur quatre types d’appareils électroménagers montre que 17 TWh peuvent être économisés en 10 ans, et bien plus en l’appliquant à tous les appareils. Selon l’ADEME, les « mode veille » consommeraient en permanence 2 300 MW (soit 2 réacteurs nucléaires) ; les supprimer sur 10 % des appareils économiserait sur 10 ans 20 TWh.

    --> Total économies = 141 TWH

    Développer les énergies renouvelables

    L’éolien terrestre et offshore

    L’exemple allemand est éloquent : en 2020 la puissance installée (54 900 MW) a produit 112 TWh ; en 2030, 91 000 MW (dont 20 000 MW d’éolien en mer, malgré un littoral bien moins favorable que le nôtre) produiront 141 TWh.

    Nous proposons d’installer 3 000 MW par an (1 000 éoliennes au sol de 3 MW par exemple). Soit, sur dix ans, 30 000 MW produisant 54 TWh (pour un fonctionnement a minima de 1 800 h/an correspondant à une grande partie du territoire). Les vents en mer, plus réguliers et plus puissants permettent à raison de 16 000 MW en dix ans, de produire 56 TWh (pour 3 500 h/an).

    Le micro-hydraulique

    Les grandes installations (barrages) ne peuvent plus être développées sans mettre en péril les écosystèmes et les modes de vie des populations. En revanche, l’implantation d’unités de production micro-hydrauliques (moins de 1 MW) est possible. Cela permettrait d’installer facilement et rapidement 9 TWh.

    Le solaire

    Le soleil produit 8 000 à 10 000 fois la consommation actuelle de l’humanité ! En capter une infime partie permettra demain de résoudre la majorité des problèmes énergétiques. Les progrès réalisés sont considérables et ne cessent de s’accélérer. Si on impose à toute construction neuve des panneaux photovoltaïques (et des chauffe-eau solaires) sur 20 % des surfaces bâties (en France, 100 km2/an), on produirait 26 TWh en prenant les plus mauvais rendements. Et sur le bâti ancien, en programmant 350 MW par an, on parvient en 10 ans à 4 TWh.

    La cogénération, la géothermie et autres

    Sous-utilisée dans l’industrie et les grands réseaux de chaleur, la cogénération, qui consiste à produire de la chaleur et en même temps de l’électricité, peut être largement développée. Potentiel minimum : 20 TWh.

    Nous sommes loin d’avoir exploité la diversité des EnR : la géothermie (la Suisse, avec un potentiel bien moins bon que la France, prévoit de produire 4 TWh), l’hydrolien (l’énergie des marées et des courants marins ou fluviaux), le micro-éolien... Potentiel estimé en dix ans : 30 TWh

    --> Total énergies renouvelables = 189 TWH 

    Une électricité sans nucléaire ni effet de serre, c’est possible

    Consommation électrique : 460 TWh. Avec notre plan d’économies (141 TWh), la consommation annuelle pourrait donc se réduire à 319 TWh

    Production d’électricité non nucléaire : 165 TWh dont 127 TWh en EnR (65 en hydraulique + 40 en éolien + 12 en solaire + 10 en bioénergies) et 38 TWh en énergies fossiles.

    Pour satisfaire les besoins d’électricité sans nucléaire, il faudrait donc produire en EnR 319 – 165 = 154 TWh (192 TWh sans énergies fossiles).

    C’est possible : avec notre scénario prudent, nous disposons de 189 TWh.

    MW ? TWh ?

    MW (mégawatt = 1 million de watts) : unité de puissance électrique (EPR : 1 650 MW)

    TWh (térawattheure) : énergie produite (ou consommée) en 1 000 heures par 1000 MW (total consommation foyers France = 150 TWh sur un total de 460 TWh)
    Source : bilan RTE France 2020.

  • Du tout-pétrole au tout-électrique, la totale impasse du tout-auto !

    Lactive présence du lobby automobile a marqué la COP26 lors du débat « transports » : tout a tourné autour de la voiture électrique, avec la fin du moteur thermique en 2035. Mais cet horizon est problématique, il est très discuté.

    C’est ainsi que, pendant de très nombreuses années encore, se construiront des voitures à moteur thermique dont nous connaissons pourtant le rôle catastrophique dans le réchauffement climatique. Mais, même de manière chaotique, le processus de remplacement est maintenant lancé. Et c’est dans cette conjoncture que le cap des 2 milliards de voitures individuelles est en vue au niveau mondial, tout comme celui des 40 millions en France.

    En France, la double imposture de la voiture électrique

    Elle est tout sauf une voiture « zéro émission » ! Globalement, de la fabrication de la voiture et des batteries jusqu’à sa mise à la casse, électrique et thermique se valent. Lithium et cobalt posent d’énormes problèmes : si on va au cours du siècle vers 3, voire 4 milliards de voitures électriques, c’est un désastre. Et elle se révèle alors pour ce qu’elle est, un élément central du greenwashing.

    La voiture électrique, appelée aussi en France « automobile », et la filière nucléaire se soutiennent dans une rhétorique imparable, se justifient l’une l’autre, font système : « véhicule zéro émission + énergie décarbonée = solution climatique ». Un système infernal, une fuite en avant de tous les dangers justifiant la prolongation/rafistolage des réacteurs, EPR, Cigeo, ITER, SMR1

    Sortir du « tout-auto » : une urgence absolue

    C’est une vraie révolution qu’il faut : arracher la filière auto des mains des actionnaires, socialiser les deux groupes, pour donner priorité absolue aux transports publics avec reconversion générale de l’activité, avec maintien de tous les effectifs, des équipes. Et engager sans attendre une révolution culturelle tellement nous avons été happés par le productivisme automobile du capitalisme : oui, nous prendrons les transports en commun, d’autant plus qu’ils seront gratuits, nous savons marcher et nous savons rouler à vélo ! Avec une production auto très largement diminuée, oui, nous saurons aussi instaurer un autre usage, un usage partagé de la voiture !

    Commission nationale Écologie

    • 1.SMR : mini-réacteurs sous-marins implantés le long des côtes, que Macron souhaite développer.
  • Crises sociale et climatique : sortir du capitalisme, c’est urgent !

    Le marché dérégulé de l’énergie pousse à la baisse du « coût du travail ». Dans les centrales nucléaires, un agent EDF sur deux partant à la retraite n’étant pas remplacé, les nouveaux embauchés sont envoyés « au feu » avec peu de formation. 30 000 travailleurEs extérieurs, précarisés, assurent 80 % des activités de maintenance des centrales. Concurrence exacerbée, moyens de radioprotection insuffisants, prises de risques et stress permanent accentuent encore davantage l’exploitation et la mise en danger des travailleurs.

    Urgence écologique, urgence sociale

    Notre scénario de sortie du nucléaire répond aussi à l’urgence sociale. Toutes les études convergent désormais : à investissement équivalent, on crée bien plus d’emplois durables dans les EnR que dans le nucléaire. De plus, les EnR produites localement entraînent naturellement un maillage territorial.

    Il y a du travail pour plusieurs décennies dans les installations à l’arrêt. Leur suivi et la gestion des déchets va mobiliser toutes les compétences des travailleurs du nucléaire. Il faudra réaliser cette reconversion dans de bonnes conditions : embaucher des travailleurs en CDI afin de garantir une protection et une sécurité efficaces pour eux-mêmes, pour la population et la planète. En finir avec la folie capitaliste, surmonter les inconvénients de certaines EnR grâce à la recherche et à notre intelligence collective, ce sera la tâche d’un vrai pôle énergétique public, non soumis à la dictature du marché, sous contrôle des salariéEs et des usagerEs. Un projet enthousiasmant pour lequel il y a urgence à nous mobiliser !

    Commission nationale Écologie

  • Crise sanitaire, vie chère… Solidarité avec la lutte en Guadeloupe et en Martinique !

    Depuis le 15 novembre, la Guadeloupe est en grève générale, avec en pointe les personnels de l’hôpital de Pointe-à-Pitre et les pompiers. Et lundi 22 novembre, la grève générale sest aussi étendue à la Martinique, avec aussi des blocages et des manifestations.

    Oui à la protection, non à la répression

    Les raisons de la colère sont centrées depuis l’été sur la question de lobligation vaccinale pour les agentEs hospitaliers et les pompiers. Les décisions prises en métropole ont été plaquées sur la Guadeloupe alors que le taux de vaccinés de plus de 18 ans (au moins une dose) y est de 46,43 % contre 91 % en France (chiffres ARS). Les syndicats avaient commencé à négocier un protocole adapté cet été mais, fin septembre, Paris a imposé la rupture de toute négociation et lapplication à la Guadeloupe des mesures prises en France. Depuis, se sont multipliées les arrestations, les violences policières, et déjà plus de 500 agentEs hospitaliers ont été suspendus.

    Le mécontentement parti de la méfiance envers l’État et la vaccination trouve sa source dans les profondes inégalités que vit la population antillaise, et la colère créée depuis 50 ans par le scandale du chlordécone, produit de traitement des bananeraies, insecticide toxique et cancérogène utilisé par les grands producteurs bananiers avec laval des différents pouvoirs de l’époque, provoquant une pollution généralisée et lexplosion des cas de cancers de la prostate. Comme le dit un syndicaliste pompier : « Ils ont bien décidé une dérogation pour le chlordécone, c’est donc possible pour l’obligation vaccinale »...

    Si la vaccination demeure le meilleur moyen de lutter contre la pandémie de covid et de sauver des vies (ce dont les soignantEs de Guadeloupe, vaccinéEs à près de 90%, ont bien conscience), les mesures de contrainte et de sanctions sont non seulement autoritaires mais inefficaces : rien ne saurait remplacer la prévention et la conviction.

    Répondre aux inégalités et à la crise sociale

    Derrière ce refus de la gestion autoritaire de la crise sanitaire par le pouvoir macroniste, les racines sociales de la mobilisation sont profondes. Cest la raison pour laquelle les collectifs de Guadeloupe et de Martinique ont mis en avant un cahier de revendications qui fait ressortir toutes les exigences face aux inégalités et à la misère vécue par la population.

    Il faut dire quen Guadeloupe, 33 % de la population vit sous le seuil de pauvreté (contre 14 % en France métropolitaine), le taux de chômage est de 21 % et la pandémie n’a fait quaggraver la situation. De plus, les prix alimentaires sont de 33 % plus élevés quen métropole, sans parler des prix dinternet et de nombreux biens directement importés par les grands groupes de distribution. Les problèmes posés par la grande lutte de 2009 ne sont donc pas réglés, et le Medef local ne sest jamais senti obligé d’appliquer la prime de vie chère de 200 euros à touTEs les salariéEs, obtenue suite à cette profonde mobilisation.

    Pourtant, au lieu dexpliquer cette réalité, les médias ne se font l’écho que des « violences des manifestants » avec des images dimmeubles incendiés et de magasins pillés... Et le premier flic de France Darmanin vient denvoyer 200 policiers et gendarmes supplémentaires, ainsi que 50 agents du Raid et du GIGN, portant à 2250 le nombre de policiers et gendarmes présents sur l’île. Dans le même temps, le couvre-feu à 18h a été établi sur toute l’île. Il sagit bien de la gestion autoritaire dune crise sociale par un gouvernement qui fait preuve d’un état d’esprit à proprement parler colonial, pouvoir qui méprise les exigences de la population de la Guadeloupe et de la Martinique.

    Refusons le traitement policier de la crise sociale aux Antilles. Solidarité avec les populations de Guadeloupe et de Martinique, soutien à la grève générale !

  • Discours de Macron : derrière l’autosatisfaction du président, le dangereux programme du candidat...

    Macron est bien obligé de le reconnaître d’emblée : la cinquième vague est bien là. C’est déjà en soi l’aveu d’un échec. En effet, en France et partout en Europe, la circulation du virus repart à la hausse. Au point que l'OMS en fait aujourd'hui l'épicentre de l'épidémie et s'inquiète du risque de 500 000 morts supplémentaires en Europe cet hiver. En refusant la levée des brevets et la réquisition des installations pour produire des vaccins en masse pour toute la planète, le gouvernement et les groupes pharmaceutiques portent la lourde responsabilité de cette remontée prévisible. Et l’aumône de quelques doses pour les pays pauvres n’y changera rien.

    Il a beau y avoir 51 millions de vaccinéEs dans le pays comme s’en vante Macron, la couverture vaccinale n’est que de 87 % pour les plus de 80 ans, une catégorie à risque où l'incidence du virus augmente le plus. Mais Macron a la solution miracle : le coup de pression. « Grâce au passe sanitaire, nous sommes parvenus à maîtriser l’épidémie. » Et d’expliquer qu’à partir du 15 décembre, ce passe sanitaire sera conditionné à une troisième dose pour les plus de 65 ans et personnes vulnérables, annonçant aussi un renforcement des contrôles !

    Les soignantEs devront quant à eux se contenter de l’hommage et des beaux discours sur tout ce qui aurait déjà été fait par le gouvernement depuis le début de la pandémie. Tout le monde peut pourtant mesurer la réalité de cette politique dans la situation actuelle des hôpitaux, avec par exemple les 20 % de lits fermés faute de personnels ou les 1300 démissions d’étudiant-infirmierEs dégoûtéEs par leurs conditions de travail.

    Par contre, le président candidat se montre bien plus concret quand il égrène le catalogue des offensives diverses et variées contre le monde du travail et l’ensemble de la population. À commencer par l’assurance chômage dont la première phase d’une contre-réforme inique a commencé au 1er octobre. Et ce n’est pas fini : l’annonce de la suspension des allocations chômage pour les demandeurEs d'emploi qui ne seraient pas en recherche active correspond bien à une vieille rengaine de droite, que Macron entend bien mettre en œuvre.

    Sur la question des retraites, il ne fait que reculer pour mieux sauter à laprès-présidentielle. Pas de mise en œuvre d’ici là, mais la voie est bien tracée pour la suite, insistant sans surprise sur la nécessité de « travailler plus longtemps, en repoussant l'âge légal de départ ».

    Enfin, alors que la question climatique est une urgence absolue après notamment le dernier rapport alarmant du GIEC, Macron relance benoîtement la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, certainement afin « d’être à la hauteur de nos engagements au moment de la COP26 »,  tout en prétendant que le nucléaire ferait baisser les coûts de l’énergie pour les consommateurs. On croit rêver…

    Par contre, durant cette bien longue demi-heure, on ne trouvera pas trace de la question la plus urgente, celle du niveau des salaires, des pensions et des allocations largement distancés par l’augmentation des prix. 

    Derrière l’auto-satisfaction d’un président fier de son bilan et toujours aussi arrogant, le traitement de choc qui tient lieu de programme électoral pour le futur candidat annonce des lendemains bien sombres. À moins que nous ne lui mettions un grand stop, à lui et à ses amis capitalistes qu’il défend si servilement : c’est ce que nous comptons bien faire, en soutenant et en développant les mobilisations chez les salariéEs du public comme du privé et dans la jeunesse, et en portant avec la candidature de Philippe Poutou la perspective d’une rupture radicale avec les logiques capitalistes et les politiciens au service des plus riches.

  • Nos vies valent plus que leur profit !

    Un clic sur l'image pour télécharger le 4 pages...

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    Le premier 4 pages de la campagne #Poutou2022, qui synthétise — avant la publication à venir d'une brochure — nos propositions au regard de l'urgence sociale, démocratique et écologique: emplois, salaires, inégalités, discriminations, solidarité internationale... Nos vies valent plus que leurs profits !

  • Pour en finir avec les violences sexuelles et sexistes, organisons-nous pour changer la société !

    Comme chaque année, nous serons dans la rue ces prochains jours, à l’occasion du 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Malgré la visibilité gagnée grâce aux mobilisations internationales, les femmes continuent de subir au quotidien des violences physiques, psychologiques, sociales, économiques, symboliques… et elles n’en peuvent plus ! Notre détermination à en finir avec ces violences est à la mesure de ce qui est subi.

    La violence ne nous fera pas taire !

    Moins de 1 % des viols ou tentatives de viols donnent lieu à une condamnation. En 2020, sur 102 femmes victimes des féminicides recensés par le ministère de l'Intérieur, 24 avaient signalé aux forces de police des violences antérieures... et seule une faisait l’objet d’une ordonnance de protection. Et quand les femmes se défendent, c’est à elles que la justice s’en prend : la cour d’appel a récemment confirmé la peine de 10 ans de prison infligée à Alexandra Richard, qui a tué son conjoint dont la violence avait pourtant été reconnue.

    Ces faits montrent comment la police et la justice font partie du système d’oppression et de maintien des violences. Les victimes sont isolées et n’ont pour les aider que les associations avec leurs trop faibles moyens. Mais le mouvement de dénonciation #metoo et ses suites (collages sauvages, prises de parole de personnalités, dénonciation de l’inceste, des violences pédocriminelles dans l’église…) ont mis au grand jour les violences et leur ampleur. Nous avons enfin réussi à faire émerger la parole des victimes, il faut maintenant que cette émergence donne lieu à des modes d’organisations collectives pour que cela s’arrête.

    Mettre fin à toutes les violences

    Les violences subies par les femmes et les personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bis, trans et intersexes) sont aussi économiques et sociales. Les femmes sont cantonnées dans des métiers dévalorisés, sous-payés, et subissent massivement le chômage, la précarité, les temps partiels imposés... Cela les place dans une situation de domination économique et de dépendance vis-à-vis de leur conjoint, qui les rend plus vulnérables aux violences physiques. Cette surexploitation et cette domination, au cœur du système d’exploitation capitaliste et patriarcal, lui permettent d’économiser massivement sur la rémunération du travail des femmes, qu’il soit salarié ou domestique.

    Les violences de tout type sont aggravées pour celles et ceux qui subissent de multiples oppressions : les femmes racisées, les migrantes, les trans, les lesbiennes, touTEs celles et tous ceux qui ne se conforment pas à l’ordre patriarcal… Les périodes de confinement ont fait la démonstration de la violence qui pouvait s’exercer, en particulier au sein des familles contre les jeunes LGBTI. La montée des idées racistes, en particulier islamophobes, dans un contexte de crise globale, nécessite en outre la construction d’une riposte collective.

    C’est touTEs ensemble que nous pourrons gagner !

    Ce samedi 20 novembre est la journée du souvenir Trans, qui commémore les personnes trans assassinées, une occasion de dénoncer toutes les violences dont elles sont victimes. C’est aussi la Journée mondiale de l’enfance, qui prend un sens particulier avec la révélation des actes pédocriminels commis au sein de l’église. Des manifestations auront lieu le 20, le 25 et le 27 novembre.

    À partir de toutes ces luttes, il s’agit de construire un mouvement massif qui rende visible toutes les formes d’oppression et de domination, en unifiant nos forces pour en finir avec toutes les violences sexistes et patriarcales. Cela ne pourra se faire sans un mouvement social fort qui remette en cause les fondements de la société. Capitalisme et patriarcat sont imbriqués : nos luttes doivent les balayer tous les deux !