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Actualités internationales... - Page 16

  • Inondations en Espagne : le capitalisme nous mène en enfer...

    Inondations en Espagne : le capitalisme nous mène en enfer

    Avec plus de 200 morts, les habitantEs de la région de Valence tentent de sortir du choc et de la sidération. Face au désastre, les EspagnolEs alternent entre la colère face à l’incurie des gouvernements régionaux et fédéraux et des élans incroyables de solidarité populaire.

    Dérèglement climatique

    La violence des inondations à Valence et maintenant à Barcelone est inédite. Ce ne sont pourtant pas des événements surprenants. Le phénomène DANA (ou phénomène de « goutte froide » en français) dans les régions méditerranéennes de l’Espagne, comme les épisodes cévenols dans le Sud-Est de la France sont connus depuis des décennies. Mais le dérèglement climatique et le réchauffement des mers et des océans les transforment en tempêtes de plus en plus régulières et dévastatrices pour les zones habitées.

    L’inaction face au bouleversement climatique est criminelle. Le refus des gouvernements, soumis à la logique de la course aux profits, de mettre en place les mesures essentielles de réduction de CO2 et de sortie des énergies fossiles revient à laisser consciemment le réchauffement climatique planétaire s’emballer. À la clé, tempêtes, inondations, sécheresses dévastatrices sont devant nous.

    La course aux profits aggrave tout

    En Espagne comme en France, le capitalisme prédateur démultiplie les effets du réchauffement climatique. L’artificialisation des sols, la bétonisation des surfaces (la France est l’un des pays d’Europe les plus bétonnés), les infrastructures trop peu préparées aggravent considérablement les dégâts.

    Dans la région de Valence, Carlos Mazón, président du Parti Populaire qui a succédé à la gauche à la tête de la région en 2023 grâce à un accord avec Vox, le parti d’extrême droite climato-sceptique, a liquidé en novembre 2023 l’Unité Valencienne d’Urgences (UVE), chargée notamment d’organiser et de coordonner les secours en cas de catastrophes naturelles. Mazón se réjouissait alors des économies ainsi réalisées. Aujourd’hui, les habitantEs pleurent de rage.

    La solidarité, notre seul avenir

    Face à la nullité des gouvernements régionaux et fédéraux, face au dénuement et au désastre, des milliers d’EspagnolEs accourent pour apporter aux habitantEs de la région de Valence des vivres, de l’eau. Pour déblayer les décombres, nettoyer les rues et les maisons. Cette solidarité populaire montre que notre avenir, face au désastre climatique, est à dix mille lieux de l’égoïsme avide des tenants du néolibéralisme, de droite ou d’extrême droite.

    Notre classe est face à un choix : l’écosocialisme ou la barbarie ! L’écosocialisme face aux phénomènes « Dana », qui seront de plus en plus intenses à mesure qu’augmente le réchauffement climatique. L’écosocialisme face à la barbarie de la destruction des services publics et à la course sans fin aux profits !

  • Israël interdit l’UNRWA : le droit au retour dans le viseur...

    Le Parlement israélien a adopté le 28 octobre 2024 deux lois dont l’application empêchera l’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East) d’assurer son mandat, celui de protection et assistance des réfugiéEs palestinienNEs.

    Ces lois interdisent à l’agence de l’ONU d’exercer ses missions sur le territoire contrôlé par Israël, notamment à Jérusalem-Est occupé, où se situe le siège de l’organisme. Elles interdisent également tout contact entre l’UNRWA et l’administration israélienne.

    Les liens bancaires de l’UNRWA, dont les fonds transitent par des banques israéliennes, seraient rompus. L’agence serait dans l’incapacité de payer ses fournisseurs et les salaires de ses employéEs. Il y aurait un arrêt de toute coordination avec l’armée pour acheminer l’aide humanitaire à Gaza. Les conséquences tant à Gaza qu’en Cisjordanie seraient catastrophiques.

    Diffamation, dénigrement et interdiction de l’UNRWA

    Ces lois sont l’aboutissement d’un lent processus de ­décrédibilisation de l’UNRWA qui a pris une ampleur immense après le 7 octobre 2023.

    En janvier 2024, dès que la justice internationale a admis le risque plausible de génocide à Gaza, Netanyahu a accusé une dizaine d’employés de l’UNRWA, sur les 13 000 opérant à Gaza, d’avoir participé aux attaques du 7 octobre sans pour autant apporter de preuve. Cela a eu pour conséquence une interruption du financement de l’UNRWA par certains pays occidentaux. Malgré cette campagne de diffamation, les États occidentaux à l’exception des États-Unis, ont par la suite repris leurs ­financements, suite à ­l’enquête diligentée par l’ONU.

    En juillet 2024, un projet de loi a été adopté en première lecture classant l’UNRWA comme organisation ­terroriste. 

    Ce projet de loi a été écarté et les attaques furent ralenties à la fin de l’été afin de permettre à l’agence de mener une campagne de vaccination contre une épidémie de poliomyélite qui menaçait Gaza et qui risquait d’atteindre les soldats : la campagne de vaccination terminée, Israël a repris sa propagande, concrétisée en octobre 2024 par l’adoption des deux lois. 

    Le refus du droit international

    Les conséquences sur le plan humanitaire de l’application de ces lois seraient dramatiques. Cependant, et bien qu’on puisse en douter à ce stade, ce n’est pas par pur sadisme qu’Israël a adopté ces lois, mais suivant une ­stratégie politique bien ­établie.

    L’hostilité envers l’UNRWA s’inscrit plus généralement dans une défiance perpétuelle envers l’ONU et le droit international dont certaines dispositions représentent de véritables embarras pour Israël : la première étant la résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations unies du 11 décembre 1948, garantissant le droit au retour des réfugiéEs palestinienNEs. Une gêne évidente pour le projet colonial israélien.

    Car derrière les attaques contre l’UNRWA, c’est principalement la question des réfugiéEs et le droit au retour qui sont visés. 

    Les réfugiéEs niés

    En l’absence d’État palestinien, l’UNRWA demeure l’institution qui fait le lien entre les populations de réfugiéEs dispersées dont elle conserve les archives, les noms, les identités. La destruction de l’UNRWA serait une étape de plus dans la fragmentation de la population palestinienne et dans l’effacement de tout avenir national pour les PalestinienNEs.

    De même, en affaiblissant l’UNRWA, Israël espère atteindre en son cœur la lutte de libération nationale des PalestinienNEs. Ces luttes trouvent leur ancrage dans les camps de réfugiéEs — la première intifada a démarré dans le camp de Jabalia à Gaza et la deuxième dans le camp de Balata à Naplouse. L’existence des réfugiéEs et des camps appelle à un retour, il est donc évident que les luttes naissent et continuent de naître dans les camps. Et il est tout aussi évident qu’en affaiblissant l’UNRWA, qui assure une assistance vitale aux réfugiéEs, ces luttes en seraient particulièrement affectées.

    La plupart des États, même les États-Unis ont exprimé leur opposition à toute entrée en vigueur de ces lois. La Norvège a même annoncé, le lendemain de leur adoption, la présentation d’une résolution à l’Assemblée générale de l’ONU afin de saisir la Cour Internationale de Justice d’un avis sur les obligations d’Israël de faciliter l’aide humanitaire aux PalestinienNEs.

    Farah M.

  • Israël : Le génocide comme moyen, la colonisation pour un unique objectif...

    La rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens, Francesca Albanese, vient de publier un rapport dans lequel elle recommande la suspension d’Israël à l’ONU ainsi qu’un embargo total sur les armes.

    Le Grand Israël

    Le rapport détaille l’implication de l’ensemble de l’appareil d’État dans la destruction systématique de toutes les infrastructures indispensables à la vie dans tous les territoires occupés et ciblant les PalestinienNEs en tant que groupe. Le constat est simple, la violence génocidaire qui se déploie dans la bande de Gaza ne peut que se propager au reste de la Palestine. 

    D’ailleurs, la violence en Cisjordanie augmente de manière exponentielle depuis le 7 octobre 2023, avec les mêmes méthodes qu’à Gaza : sièges, privations d’eau et de nourriture, ciblage d’infrastructures médicales et de personnels soignants, destruction des infrastructures sanitaires, déplacements forcés, meurtres. 

    Pour Francesca Albanese, l’objectif est unique : le Grand Israël. Et c’est ainsi qu’il faut analyser la stratégie israélienne. Elle explique l’ampleur des massacres. Le génocide est la dernière étape d’une colonie de peuplement réussie. 

    Le plan des généraux

    Une partie de l’État israélien ne s’en cache plus. Le 21 octobre était organisé devant Gaza un événement pour préparer les prochaines colonies, avec Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale d’Israël, d’autres ministres et des membres du Parlement israélien. Au même moment, le « plan des généraux » se poursuivait à Jabalia, Beit Lahia et Beit Hanoun, où plus de 100 000 PalestinienNEs subissent un nettoyage ethnique, entièrement coupéEs du monde. 

    Ce plan vise à assiéger, affamer et transférer de force les PalestinienNEs du nord de Gaza afin d’annexer ce territoire à Israël. Celles et ceux qui restent seront considéréEs comme des membres ou sympathisants du Hamas, et donc comme une cible légitime. Dans ces villes assiégées, il n’y a aucune aide humanitaire ni médicaments depuis trois semaines. 

    Cette stratégie repose sur l’espoir que la population se retournera contre la résistance, ou que la résistance abandonnera. La seule chose qui fait encore obstacle à ce plan est la détermination des PalestinienNEs qui refusent de partir, malgré les bombardements constants et la famine. Le plan des généraux n’est que la continuité historique de la Nakba qui se poursuit depuis 76 ans, soit le déplacement forcé de PalestinienNEs pour l’installation de colonies. 

    Ces crimes de masse se déroulent au moment où l’Afrique du Sud devait transmettre ses arguments à la Cour internationale de justice. Pour démontrer l’intention génocidaire et la destruction des conditions de vies à Gaza, l’État a rendu un mémoire argumenté de 750 pages et 4 000 pages de preuves. Face à tant de souffrance, cela paraît presque trop peu.

    Louisa D.

  • Soutien total aux sans-papiers expulsés du piquet de grève de Chronopost d’Alfortville ! Régularisation maintenant !

    Le NPA-l’Anticapitaliste condamne fermement l’expulsion en cours du piquet de grève de Chronopost d’Alfortville et exprime sa solidarité totale avec les sans-papiers qui luttent pour leur régularisation depuis 38 mois. Cette action préfectorale, brutale et inacceptable, illustre une fois de plus la volonté des autorités de réprimer toute forme de résistance aux injustices sociales. Elle est également à l’image de la politique voulue par Retailleau, qui reprend les orientations du Rassemblement national.

    Ces travailleur·es, déjà fragilisé·es par leur statut précaire, se battent pour des conditions de travail dignes et la reconnaissance de leurs droits. Iels ont tout notre soutien dans leur lutte pour leur régularisation et l’amélioration de leurs conditions de travail.

    Le NPA-l’Anticapitaliste réaffirme son engagement dans la lutte pour la régularisation de toutes les personnes sans-papiers et réclame :

    • de rediriger les moyens alloués à la répression à un accueil digne ;
    • la fin des expulsions ;
    • la fermeture des centres de rétention administrative (CRA) ;
    • l’abrogation de la loi Darmanin et de toutes les lois racistes ;
    • la liberté de circulation et d’installation.

    Nous appelons toutes les organisations politiques, syndicats, collectifs et associations engagé·es auprès des sans-papiers à se mobiliser et à soutenir ces camarades jusqu’à leur régularisation.

    Chronopost et de ses sous-traitants doivent assumer leur responsabilité et et répondre aux demandes légitimes des travailleur·es en leur délivrant les documents CERFA nécessaires pour entamer les démarches de régularisation auprès des autorités préfectorales.

    Nous sommes et serons présent·es aux côtés des sans-papiers dans leur lutte. Leur combat est le nôtre. Nous sommes solidaires de leur mobilisation pour la justice et l’égalité et demandons leur régularisation immédiate. La dignité et les droits des travailleur·es sont non négociables !

  • Interdire les SUV et sortir du « tout auto » !

    Le conducteur de SUV qui a délibérément roulé sur Paul Varry, jeune militant de 27 ans de « Paris en selle », a été incarcéré et mis en examen pour meurtre. Ce drame survenu à Paris le 16 octobre a suscité de nombreux rassemblements de solidarité et même des actions de dégonflage de pneus de SUV, comme à Toulouse.

    Les tensions entre automobilistes et cyclistes sont fortes mais ce sont bien ces dernierEs qui seulEs sont en grande vulnérabilité, en danger de mort même.

    SUV, chars urbains, vecteurs du virilisme

    À l’heure du dérèglement général du climat, Renault, Stellantis et tous les autres constructeurs produisent massivement des SUV (plus de 40 % des immatriculations), ces monstres énergivores, toujours plus longs, plus larges, plus hauts, plus lourds, plus puissants, plus connectés et plus confortables ! Ils transmettent un sentiment de surpuissance et symbolisent si bien la schizophrénie de l’époque de rupture que nous vivons. 

    Vélo : retour en force d’un mode de déplacement

    Le conducteur de SUV qui a délibérément roulé sur Paul Varry, jeune militant de 27 ans de « Paris en selle », a été incarcéré et mis en examen pour meurtre. Ce drame survenu à Paris le 16 octobre a suscité de nombreux rassemblements de solidarité et même des actions de dégonflage de pneus de SUV, comme à Toulouse.

    Nous voyons une explosion de la pratique régulière du vélo. Depuis le dernier confinement en raison du covid, une augmentation de près de 40 % est enregistrée. Plus exclusivement sportif ou de loisir, le vélo tend à redevenir cette grande pratique populaire qu’il a été au début du 20e siècle, comme moyen de transport. Mais nous sommes encore loin de l’âge d’or de « la petite reine ». Cette évolution reste malheureusement un phénomène urbain, duquel les quartiers populaires sont écartés pour des raisons d’urbanisme. Mais, malgré son essor actuel, moins de 5 % des déplacements s’effectuent à vélo. Quelques villes font de gros efforts, Strasbourg notamment qui reste pourtant avec ses 12 % loin derrière Copenhague (25%). À l’extérieur des villes, le phénomène reste marginal, verrouillé par la casse du rail. La dépendance vis-à-vis de la voiture y reste totale.

    Développer le vélo et les transports en commun gratuits

    Le rail et la marche aussi ! Il s’agit de briser l’emprise de l’auto, du « système auto » ! En France 40 millions de voitures pour 70 millions d’habitantEs ! Rapporté à la planète, ce serait plus de 4 milliards de voitures (entre 1 et 2 milliards actuellement) ! L’impasse est totale ! Dans l’immédiat, il faut imposer la réalisation du « plan vélo 2023 » (2 milliards d’euros) que Barnier veut jeter. Engager une révolution culturelle autour des transports, interdire la pub pour les voitures, former les enfants. Dans les cités populaires, créer en bas de chaque immeuble les abris à vélos sûrs, accessibles, gratuits, les ateliers de réparation qui vont avec… Et dans l’immédiat, interdire l’usage et la production de ces SUV ! 

    Commission nationale Écologie

  • Rotographie, un projet pour la 4e Internationale...

    Depuis le début des années 1980, le centre d’édition et le secrétariat de la 4e Internationale sont établis à Paris. Ce transfert (depuis Bruxelles) avait été prévu de longue date mais il a fallu attendre l’élection de Mitterrand en 1981 pour que deux des principaux dirigeants de l’Internationale, Ernest Mandel et Livio Maitan, puissent légalement venir dans le pays.

    Le mouvement de 1968 n’était pas qu’un mouvement français — c’était plutôt un des pôles les plus importants d’un mouvement international de radicalisation, notamment de la jeunesse. Mais à la suite de ces événements, la section française de la Quatre — formée de la fusion du l’ancienne section le PCI avec les Jeunesses communistes révolutionnaires (JCR) — a émergé comme la section la plus importante de la 4e Internationale, du moins en Europe, sur le plan du nombre et de l’expérience politique. Pour soutenir et renforcer l’Internationale, il était logique de l’adosser à cette section forte. 

    Du local du 11e arrondissement à celui de la LCR puis du NPA

    Après une dizaine d’années dans son local du 11e arrondissement, le centre de l’Internationale est hébergé par la LCR dans son local parisien, devenu ensuite celui du NPA. Mais c’est le local public — c’est-à-dire la librairie La Brèche — qui est le point de repère pour les camarades de l’Internationale visitant Paris lors des réunions ou de voyages individuels au cours desquels ils entrent en contact avec nous via la librairie. 

    D’autres ont trouvé leur chemin vers le bureau de notre camarade Alain Krivine, dans les locaux de Montreuil. Par ailleurs, certainEs camarades, comme les camarades réfugiéEs du Chili mais aussi d’autres pays, ont trouvé leur place en contribuant à l’appareil de la LCR, en premier lieu son imprimerie.

    Un projet enthousiasmant

    La perspective d’un bâtiment qui regroupe toutes ces activités, qui soit un lieu agréable pour accueillir les camarades, soit en réunion, soit en visite plus informelle, nous enthousiasme. Nous pourrons organiser notre activité internationaliste — des réunions, la préparation de délégations dans différents pays comme lors de convois de solidarité, des voyages d’information, pour se rendre à des initiatives de nos camarades d’autres pays. C’est aussi un lieu de documentation et d’archives, de notre mémoire collective, même si nos archives historiques sont à l’autre bout de Paris à la Contemporaine à Nanterre.

    Le projet « Roto » est donc un projet qui a une résonance au-delà de la France. Il serait un renforcement de l’Internationale en offrant de meilleures conditions aux camarades pour le travail d’édition et le secrétariat, qui profiteraient également du travail en collaboration avec les camarades du NPA-l’Anticapitaliste. 

    Penelope Duggan

  • Chlordécone, scandale colonial, sanitaire et environnemental...

    Les parties civiles du procès du chlordécone et de nombreuxEs militantEs de l’écologie décoloniale se sont rassembléEs mardi 22 octobre devant la Cour d’appel de Paris pour une nouvelle audience procédurale sur la possibilité d’attaquer l’État francais en responsabilité.

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  • Stopper le projet « Grand Israël »...

    Est-ce le début de la fin de l’impunité israélienne ? Plus de 1 000 IsraélienNEs et Franco-IsraélienNEs ont signé une tribune demandant l’arrêt de tout accord de coopération et « toute sanction possible afin d’obtenir un cessez-le-feu immédiat […] et durable »1. Est-ce le signe d’un délitement du consensus actuel, au sein d’Israël, sur la guerre menée à Gaza et les autres fronts, qui laisserait entrevoir un arrêt du génocide ?

     

    Les rédacteurices en doutent elleux-mêmes : « Hélas, la majorité des Israéliens soutient la poursuite de la guerre. Ainsi, un changement venant de l’intérieur semble, à l’heure actuelle, impossible »2. Le soutien à Netanyahou reste en effet massif, malgré l’abandon des otages et les pertes militaires. La société israélienne s’est largement droitisée au cours des trente dernières années et le « sionisme d’extrême droite » incarné par la coalition au pouvoir est largement majoritaire. Netanyahou a ainsi pu saisir la fenêtre d’opportunité qu’a représenté le 7 octobre 2023 — ce « 11 septembre israélien » selon ses mots — pour mettre en œuvre le projet de « Grand Israël » incluant Gaza et la Cisjordanie. 

    Israël, toujours le gendarme des États-Unis dans la région

    Qui peut stopper l’impunité israélienne ? Sûrement pas les États. Qu’ils soient impérialistes, au premier rang desquels les États-Unis et la Grande-Bretagne, ou les voisins directs d’Israël, leur soutien alimente l’impunité de l’État d’Israël. Le projet de « Grand Israël » n’est certes pas l’option majoritaire parmi les dirigeantEs démocrates. Ceux-ci sont attachés aux accords d’Oslo et à sa solution à « deux États ». Mais, dans cet objectif, les États-Unis soutiennent l’élimination du Hamas à Gaza et l’affaiblissement de tout élément de résistance à l’occupation israélienne (dont le Hezbollah). Car l’État d’Israël est une pièce maîtresse du dispositif impérialiste états­unien dans la région. Tant pour la question de l’accès aux ressources que pour le maintien de son hégémonie face à la Chine et à la Russie.

    Du côté des pays arabes on ne voit pas non plus ce qui pourrait faire obstacle à l’impunité israélienne. Avec la fin du nationalisme arabe et la conversion des pays de la région à l’agenda néolibéral, la défense des PalestinienNEs n’est même plus un élément de rhétorique anti-impérialiste de façade. Le soutien à la Palestine est désormais un obstacle à cette insertion qui suppose une coopération avec les États-Unis et donc une « normalisation » des relations avec l’État d’Israël. Et rappelons que, par exemple, 80 % du financement de l’armée ­égyptienne provient des États-Unis.

    Les antiracismes au cœur du mouvement de solidarité

    Le rôle du mouvement international de solidarité est donc clé. Et la question du racisme est un des défis pour sa massification. En effet, en faisant d’un État d’apartheid aux multiples lois racistes la pointe avancée de la « civilisation » dans une région de « barbarie » et en mettant en avant son supposé « droit à se défendre » les soutiens d’Israël s’appuient sur et alimentent un « double racisme ». D’abord, un racisme anti-arabe et islamophobe qui prend la forme d’une animalisation des PalestinienNEs et conduit à les soustraire du reste de l’humanité. C’est, par ailleurs, le même racisme qui rend « tuables » les jeunes descendantEs de l’immigration post­coloniale lors de contrôles policiers ici. Puis, un antisémitisme qui essentialise les juifs et juives en les assimilant à l’État d’Israël et en réduisant leur identité à la défense de cet État. En endossant l’agenda sioniste sur l’impossibilité d’une commune existence des juifs et juives avec les populations des différents pays dans lesquels iels vivent, les soutiens de l’État d’Israël dénient et reconduisent l’antisémitisme historique au sein des classes dirigeantes occidentales (de Balfour à Darmanin, par exemple). Déni qui permet à un parti fondé par d’anciens nazis de défiler en défense des juifs et des juives en France. Ces différentes dimensions d’un antiracisme à construire doivent faire partie du combat idéologique mené par le mouvement de solidarité.

    William Donaura

    • 1. « Citoyens israéliens, nous appelons à une pression internationale pour qu’Israël cesse le massacre», Libération, 18 octobre 2024.
    • 2. Idem.