La mondialisation heureuse (pour le Capital) appartient à un passé déjà lointain. La crise de la démondialisation lui a succédé, ouvrant un espace aux conflits géopolitiques entre États et à des replis protectionnistes partiels.
Actualités internationales... - Page 16
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Démondialisation de crise...
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Crise et particularité du capitalisme chinois...
Selon les chiffres officiels publiés le 17 janvier, le produit intérieur brut (PIB) de la Chine aurait crû de 5 % en 2024 et l’objectif assigné par Xi Jinping aurait été atteint, comme (presque ?) toujours.
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Trump et la menace fasciste mondiale...
L’arrivée de Trump au pouvoir nous montre le danger mortel que l’extrême droite fait courir à l’humanité, aux classes populaires en particulier.
Le refus de l’écologie
Trump a répété en boucle son slogan « Drill, baby, drill » (fore, bébé, fore) pour montrer sa volonté de multiplier les forages de pétrole et de gaz de schiste, au mépris du changement climatique. Une de ses premières décisions a également été de faire sortir les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, pourtant peu contraignant en matière de limitation de l’émission de gaz à effet de serre.
Les politiques guerrières
Trump prétend vouloir la paix. En réalité, la courte trêve à Gaza s’accompagne d’une multiplication des occupations illégales de colons israéliens en Cisjordanie. Trump a d’ailleurs proposé de déporter les Gazaoui·es en Égypte ou en Jordanie, et fait reprendre les livraisons de bombes d’une tonne à Israël.
Il a suspendu les aides versées par les USA aux ONG ukrainiennes, menaçant ainsi concrètement les conditions de vie et la survie d’une large partie de la population supportant les attaques de l’armée russe depuis bientôt trois ans.
De plus, l’augmentation à 25 % des droits de douane sur les produits importés de Chine ou de Mexique renforce la concurrence internationale, qui se terminera tôt ou tard par des affrontements militaires. Dans cette optique, Trump a proposé d’annexer le Canada et le Groenland.
Les politiques antisociales et racistes
Trump a déjà annulé des dizaines de réglementations relevant du droit du travail, remplacé les inspecteurs généraux chargés de faire appliquer le droit par des partisans de sa politique, et supprimé les agents fédéraux chargés de la diversité, l’équité et l’inclusion. Il a également renforcé son offensive transphobe, invalidant leur état-civil ou menaçant la vie des personnes trans incarcérées.
Ce à quoi il faut ajouter l’expulsion de migrant·es, qui a déjà commencé et le projet d’en « déporter » des centaines de milliers.
Les liens avec les fascistes
Elon Musk, le président de X et Tesla, son nouveau ministre de « l’efficacité gouvernementale » a clairement réalisé un salut nazi lors de la cérémonie d’investiture de Trump et est allé soutenir l’organisation fasciste allemande AfD.
Même si le gouvernement américain n’a pas encore basculé dans un régime fasciste, le projet politique de Trump et de ses alliés ne fait pas de doute.
Quelles conséquences ?
L’arrivée au pouvoir aux États-Unis d’un tel personnage ne doit pas être prise à la légère. C’est un encouragement pour toutes les organisations et les dirigeants d’extrême droite, comme Netanyahou en Israël, Milei en Argentine, l’AfD en Allemagne ou Bardella en France. Cela donne confiance à Le Pen et à l’italienne Meloni. Trump a été félicité par Poutine, il est possible que de tels dirigeants s’accordent, temporairement, pour se répartir le monde et coordonner des attaques contre les classes populaires.
Pour les classes populaires, il faut à tout prix s’opposer à ce que les dirigeant·es d’extrême droite prennent le pouvoir. En France en particulier, nous sommes menacé·es par le même type de dangers, qui sont liés à l’actuelle crise profonde du capitalisme. L’unité de la gauche et du mouvement ouvrier est une nécessité pour y faire face.
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Aux États-Unis, la résistance a commencé discrètement...
La résistance au président Trump a commencé, non pas sous la forme d’un mouvement social de masse, mais dans la cathédrale nationale, dans les tribunaux fédéraux, dans les assemblées législatives des États et dans les mairies.
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Bardella appelle à l’internationale fasciste en écho à Trump...
Le 21 janvier 2025 marque un bouleversement des rapports de forces internationaux avec l’investiture de Donald Trump au pouvoir de la première puissance économique mondiale.
Ces premiers jours de mandat ont donné le triste spectacle de toutes les mesures les plus suprémacistes et réactionnaires : décret anti LGBT, expulsions de personnes étrangères du territoire, appel aux licenciements des fonctionnaires chargés de promouvoir la diversité, purge réactionnaire des sites gouvernementaux, transfert des femmes trans incarcérées vers des prisons pour hommes, attaque du droit du sol, sortie de l’Accord de Paris, etc.
Le salut nazi minimisé
Son investiture a surtout été marquée par le salut nazi d’Elon Musk, multimilliardaire, futur ministre de Trump. Par ce geste, Musk a permis de montrer la perspective d’une nouvelle ère fasciste mondiale et la toute-puissance des idées d’extrême droite. Les réactions ont été à l’image de la période : pleine de cette confusion qui ne fait que nourrir l’extrême droite. C’est le cas en France où l’extrême droite, la droite et même une partie de la « gauche » y ont vu « un salut romain », un geste « polémique » ou « maladroit » lié au syndrome du trouble autistique d’Elon Musk…
Par cette confusion, l’extrême droite gagne sur tous les fronts, comme l’a très bien expliqué Johann Chapoutot invité sur une chaîne de télévision la semaine de l’investiture. Selon lui, la confusion a permis à l’extrême droite de continuer à attaquer tout ce qu’ils combattent : « la bien-pensance, les droits de l’homme, la gauche, les wokistes, qui s’indigneraient faussement », mais il a aussi rappelé que ce geste ne fait aucun doute sur sa nature : c’est un salut nazi.
Les fascistes du monde entier ont d’ailleurs très bien compris sa portée, comme Andrew Tate « influenceur d’extrême droite » qui prône aujourd’hui l’utilisation normalisée de ce « salut » ou les exclamations de joie sur les réseaux de nombreux néonazis affichés : « On est de retour ».
L’investiture de Trump reprise par Bardella
Cet appel qu’ont lancé les États-Unis par cette investiture qui, à bien des égards, fait penser aux premiers jours de Mussolini au pouvoir, a reçu un écho particulier au sein du Rassemblement national et chez son président galvanisé, Jordan Bardella.
On n’aura jamais autant vu Bardella au Parlement européen que depuis l’élection de Trump ! Lui qui s’est brillamment illustré par son absence dans tous ces mandats de députéEs européenNEs se sert depuis quelques jours du Parlement comme d’une tribune pour appeler à l’internationale fasciste. Le discours qu’il y a tenu le 21 janvier est très éclairant là-dessus.
Le député européen y marque son plein accord avec les ambitions souverainistes de Trump, « l’Amérique d’abord ». Il la justifie par le fait que le peuple américain serait « livré depuis trop longtemps à un mondialisme sauvage et à l’immigration de masse ». Il fantasme un peuple « qui aspire à retrouver sa fierté, culture, et son identité ».
Mythe de la civilisation blanche européenne
Tout cela n’est évidemment que prétexte au parallèle avec l’Europe et la France, afin d’y développer ses idées fascistes de manière encore plus décomplexée.
« À l’heure du retour en force des Nations sur la scène mondiale, de la saine réappropriation de la politique par les peuples, l’Amérique de Trump lance en réalité à la France et à toutes les Nations d’Europe, le défi de la puissance ». Entre populisme, nationalisme et masculinisme exaltant la « puissance », il précise le projet politique de régénération d’une communauté, ici le mythe de la civilisation blanche européenne.
Avec ce discours, Bardella coche les cases d’une définition presque parfaite du fascisme. Pour lui, un basculement idéologique et politique est en cours, il appelle les pays européens à suivre la même trajectoire que les États-Unis : « L’Europe est aujourd'hui à la croisée des chemins. [...] Réagissons, ou bien nous sortirons de l’Histoire ». « Subtile » référence raciste au grand remplacement et aux autres complots de domination par des populations considérées comme exogènes à la nation blanche.
La victoire de Trump est donc pour nous aussi une mise en garde. Cette offensive dans le discours du Président du plus gros parti d’extrême droite en France doit être prise avec sérieux et gravité. Elle doit mener à l’action la plus large possible pour résister face à l’extrême droite qui ne rêve que d’une chose : prendre le pouvoir par la résignation d’une partie de la population et par la répression de toute opposition politique. C’est en ce sens qu’aujourd’hui Angela Davis le rappelle « contre le fascisme, l’espoir est une exigence absolue ».
LM et Manon Boltansky
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Afrique du Sud, l’indignité d’une politique...
Les autorités sud-africaines n’ont pas hésité à provoquer la mort de dizaines de personnes en assiégeant les mineurs clandestins.
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Catalogne : Quand l’État espionne et infiltre les mouvements sociaux...
En mai 2020, en pleine crise sanitaire, Maria Perelló (27 ans) débarque à Girona (Gérone), en Catalogne. Elle rejoint rapidement différentes organisations de la gauche indépendantiste, antiraciste et pour le droit au logement.
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À Gaza, avec le cessez-le-feu, il faut la justice et la fin de la colonisation !
Des images de retour au milieu de ruines, certaines encore fumantes. Des retours de « prisonniers » libérés sur les corps desquels la détention a laissé des traces. Des manifestations de joie réprimées à coups de gaz lacrymogènes. Le cessez-le-feu mis en place dimanche 19 janvier à Gaza suscite des sentiments contradictoires.
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Gaza : il n’y aura pas de paix durable sans la fin de la colonisation !
À Gaza le soulagement et la dévastation
À la suite du cessez-le-feu annoncé mercredi 15 janvier, les échanges de prisonniers ont commencé. Pour la presse et les chaînes d’infos il y a d’un côté les « otages » israéliens, de l’autre les « prisonniers » palestiniens. En fait de prisonniers, sur 90 personnes libérées on compte 69 femmes et 21 enfants et adolescents, pour la majorité placéEs en détention préventive ou en détention administrative, c’est-à-dire sans charge ni moyen de se défendre. Ils et elles ont été soumis à des traitements dégradants, à la torture et pour certainEs à l’isolement, comme Khalida Jarrar, dirigeante du FPLP et ancienne députée au Conseil législatif palestinien. C’est un soulagement pour les familles.
La trêve est un soulagement aussi pour l’ensemble des habitantEs, avec la réouverture du point de passage de Rafah, prévue dimanche, et la possibilité chaque jour pour 600 camions d’aide (nourriture, médicaments, carburant, etc.) d’entrer à Gaza. Ils vont permettre un début de sortie de cauchemar après presque 500 jours de bombardement et de destructions.
Les gazaouis se retrouvent avec un territoire ravagé, 60% des immeubles détruits ou endommagés, des zones agricoles dévastées, des routes défoncées. Le camp de réfugiés de Jabaliya et presque 70 % de Rafah ont complètement disparu.
En Cisjordanie les colons à l’offensive
Netanyahou a déjà indiqué qu’il se réservait le droit de reprendre les bombardements sur Gaza. Le fasciste Smotrich a conditionné son maintien au gouvernement à la reprise de la guerre à la fin de la première phase de la trêve.
Pour garder l’extrême droite dans la coalition gouvernementale et se maintenir au pouvoir, Netanyahou a promis d’intensifier l’effort de colonisation sur la Cisjordanie. Les forces d’occupation israélienne ont lancé mardi, « une opération militaire étendue et de grande envergure pour éradiquer le terrorisme à Jénine », bastion de la résistance en Cisjordanie, occupée militairement par Israël depuis 1967.
Six personnes y ont été tuées et trente-cinq autres blessées, mardi, par une « frappe » israélienne.
Pas de justice, pas de paix !
Le projet colonial sioniste ne survit que grâce au soutien occidental. De ce point de vue, la réélection de Trump est une mauvaise nouvelle. Comme Biden, il est un soutien inconditionnel de la politique de colonisation, d’apartheid contre les PalestinienNEs et n’a trouvé rien à redire à la politique génocidaire menée par Israël à Gaza. Pire, une de ses premières décisions est de révoquer un décret de Biden visant à sanctionner des colons israéliens accusés de violences contre des Palestiniens en Cisjordanie.
Il n’y a rien à attendre non plus de l’Union Européenne, qui maintient les programmes de coopération économiques et technologiques avec Israël.
La lutte pour les droits du peuple palestinien n’est pas une question « humanitaire » ou de respect des résolutions de l’ONU. C’est une lutte contre l’impérialisme dans sa version militarisée la plus contemporaine, une lutte contre le colonialisme, qui nous concerne toutes et tous.
Pour agir le mouvement de solidarité dispose d’une arme pacifique et puissante, les actions de boycott, comme la campagne BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions).
Il faut amplifier la pression pour imposer la fin de la colonisation et de l'apartheid.
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Après l’investiture de Trump, quelle réaction ?
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier promet d’apporter un changement radical et fondamental à tous les aspects de l’économie, de la société et de la politique américaines.