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Actualités internationales... - Page 55

  • Erdogan-Palestine : hypocrisie et realpolitik...

    « Le Hamas n’est pas une organisation terroriste mais un groupe de libérateurs et de moudjahidin qui protègent leurs pays ». Un jour après avoir prononcé ces mots au parlement, des mots censés représenter un défi face à l’emprise idéologique du sionisme et de l’islamophobie dans les pays occidentaux, le Président turc a organisé un « grand meeting pour la Palestine » à Istanbul samedi dernier…

    Devant des centaines de milliers de personnes – une mobilisation importante de ses partisans – Recep Tayyip Erdogan a affirmé que « l’Occident est le principal responsable du massacre de Gaza »« Vous aviez bien pleuré pour les enfants tués en Ukraine, pourquoi vous taisez-vous face aux enfants tués à Gaza? Israël, nous t’afficherons comme un criminel de guerre aux yeux du monde », a-t-il lancé.

    Contre-feu à la République laïque

    Ce meeting s’est tenu la veille du centenaire de la fondation de la République turque. Le Président turc aime jouer avec les dates symboliques de l’histoire du pays en essayant de les marquer de son empreinte, en renversant leur signification historique au profit de son propre règne. Il en fut de même dans ce rassemblement massif où le Reis a affirmé l’importance de la cause palestinienne, une cause présentée comme sacrée de l’Islam face à la domination de l’Occident.

    Dans un contexte de polarisation culturelle et religieuse de la société (52% contre 48% pour Erdogan aux élections présidentielles de mai 2023), ce meeting était donc une sorte de contre-événement face aux commémorations du lendemain. Tout en faisant une démonstration de force, cela lui a ainsi permis d’exprimer son opposition à la fondation de la République turque et à la laïcité, des valeurs essentielles pour l’opposition.

    Démagogie

    Dans les jours qui ont suivi l’opération Déluge d’Al-Aqsa et l’offensive meurtrière d’Israël sur Gaza, Erdogan a tout d’abord tenté de jouer un rôle de négociateur entre le Hamas et Tel-Aviv, comme il avait réussi à le faire à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine. Ankara venait juste de renouer ses relations avec Israël après plusieurs années de ruptures (depuis 2018). D’importants projets de coopération économique, notamment dans le domaine énergétique, étaient prévus entre les deux États.

    Mais le ton du Président turc s’est durci à la suite du bombardement de l’hôpital al-Ahli à Gaza, provoquant une nouvelle rupture. Un deuil national de trois jours a été décrété en solidarité avec les défuntEs. Et face à la pression de sa base électorale et en raison de l’image de représentant de la Oumma (la communauté des musulmanNEs) qu’il souhaite se construire, Erdogan a donc dû prendre le risque de sacrifier une partie de ces relations avec l’État sioniste.

    Rupture avec l’État colonial d’Israël

    Le TIP, Parti Ouvrier de Turquie (dans lequel militent nos camarades de la IVe Internationale), avait fortement critiqué l’instrumentalisation de la question palestinienne par le régime turc, notamment par l’intermédiaire de son porte-parole Sera Kadıgil: « Pourquoi pleurez-vous quand des civils sont tués à Gaza mais pas quand ça arrive au Rojava ? ». Le parti avait appelé à la cessation des rapports diplomatiques, militaires et commerciaux avec l’État colonial d’Israël: « Nous savons que le gouvernement AKP est le principal partenaire commercial d’Israël malgré ses prétendues déclarations favorables à la Palestine. Le régime du palais d’Ankara est en train de coopérer politiquement, économiquement et même militairement avec Israël dans de nombreuses régions, du Caucase à la Méditerranée orientale. Nous n’attendons pas des sionistes, des islamistes politiques ou des centres impérialistes « libéraux » qu’ils fassent un pas au nom de l’humanité et de la paix. ».

    Au parlement, des députéEs du TIP, du HEDEP (nouveau nom du parti kurde) et de EMEP (Parti du travail, extrême-gauche) ont aussi lu la déclaration de BDS Turquie s’opposant à toute coopération avec Israël.

    Uraz Aydin

  • Cessez-le-feu immédiat en Palestine ! Stop au massacre !

    Depuis hier, l’Etat d’Israël a commencé à intensifier les bombardements sur la bande de Gaza déjà sous blocus total depuis le 9 octobre. Plus de 2 millions de personnes sont privées de nourriture, d’eau et d’électricité. L’ensemble des communications vers l’extérieur, déjà très difficiles, ont été coupées hier soir dans la bande de Gaza. Tout est en place pour une offensive terrestre qui sera encore plus meurtrière que les bombardements déjà incessants. C’est bien à un véritable nettoyage ethnique auquel Israël veut se livrer. 

    Dans ce contexte dramatique pour le peuple palestinien qui continue aussi de subir en Cisjordanie les attaques des colons, l’ONU et l’ensemble de la communauté internationale sont au mieux impuissants, au pire complices de ce massacre. Il aura fallu trois semaines à l’ONU pour voter cette nuit une résolution en faveur d’une « trêve humanitaire immédiate » qui n’aura de toute façon aucun effet immédiat. Une résolution malgré tout qualifiée « d’infamie » par les représentants du gouvernement israéliens… Si la France a bien voté cette résolution, toute la politique de Macron reste largement alignée sur le gouvernement de Netanyahou et de l’extrême droite au pouvoir, au nom d’une « guerre de civilisation » contre les « forces du mal ». C’est le sens de la proposition de Macron de bâtir une coalition internationale contre le Hamas inspirée de celle existante contre Daesh, ainsi que le prétendu « droit à se défendre » rappelé par la présidente de l’Assemblée nationale lors de sa visite en Israël, une façon de faire taire toute critique.

    L’ONU, l’OMS et l’ensemble des organisations humanitaires ont beau annoncer une catastrophe imminente dans la bande de Gaza, les paroles des grandes puissances sont suivis de bien peu d’actes. Pire, en France, l’alignement politique derrière Israël s’accompagne de la répression de la solidarité. Dans plusieurs villes à commencer par Paris, les manifestations légitimes de soutien aux PalestinienNEs sont interdites et leurs participantEs répriméEs. Ainsi les manifs sauvages parisiennes ont subi nasses, gazages et mêmes grenades de désencerclement. Nous exigeons l’annulation des verbalisations et l’arrêt de toutes poursuites pour les manifestantEs.  

    Avec bien d’autres ici et à l’échelle internationale, le NPA partage l’objectif de mettre fin au colonialisme israélien et de créer un État où toutes et tous les citoyenNEs jouissent des mêmes droits. Malgré les interdictions et la répression, partout en France, nous allons donc continuer ces prochains jours à manifester et à dénoncer l’horreur en cours. Nous devons rassembler le plus largement possible toutes celles et ceux épris de justice et en faveur de la paix entre les peuples. Nous appelons l’ensemble des organisations du mouvement social, syndicats, associations, partis politiques progressistes, à mener cette bataille légitime pour les droits du peuple palestinien, en particulier en organisant une grande manifestation pour la paix dans la région, ce qui veut dire obtenir justice pour les PalestinienNEs.

  • « Nous, les travailleurs de l’automobile, nous savons mieux qu’eux »...

    Visant pour la première fois depuis des décennies les trois constructeurs historiques en même temps, la grève de l’automobile aux États-Unis a commencé le 15 septembre 2023. Conduite selon un développement organisé par le syndicat des travailleurs de l’automobile, l’UAW, elle s’étend en date du 20 octobre à plus de 30 000 ouvrières et ouvriers.

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  • États-Unis : le conflit israélo-palestinien donne naissance à un nouveau mouvement antiguerre...

    Les bombardements impitoyables d’Israël sur Gaza, qui ont détruit des immeubles d’habitation, des hôpitaux, des écoles et des lieux de culte, faisant des milliers de morts ; le siège qui coupe la nourriture, l’eau et l’électricité et le déploiement de dizaines de milliers de soldats à la frontière de Gaza, préparant une invasion, ont horrifié des millions d’AméricainEs.

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  • Équateur : après les élections présidentielles, le projet néolibéral continue...

    Daniel Noboa, le candidat de droite, a remporté dimanche 15 octobre, le 2e tour des élections présidentielles en Équateur, avec 52,1 % des voix face à Luiza Gonzalez (47,9 % de voix), la candidate soutenue par le Mouvement de la Révolution citoyenne de l’ex-président Rafael Correa (2007-2017). Le vote est obligatoire et a compté 82 % de votantEs et 7 % de blancs et de nuls.

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  • Palestine : Chronologie (1948-2018)...

    1948 : Création de l’État d’Israël.

    1949-1967 : Gaza est administrée par l’Égypte.

    1967 : Guerre des Six-Jours.

    1979 : Traité de paix avec l’Égypte. Israël restitue le Sinaï à l’Égypte (1982), mais conserve le contrôle de Gaza.

    1987 : Première intifada et création du Hamas.

    1993-1995 : Accords d’Oslo.

    2000 : Seconde Intifada.

    2002 : Début de la construction du Mur israélien de séparation.

    2005 : Démantèlement des 21 colonies à Gaza. Israël conserve le contrôle des frontières terrestres, aériennes et maritimes.

    2006 : Le Hamas remporte les élections législatives avec 74 sièges sur 132, et 44 pour le Fatah.

    2007 : Début du blocus de la bande de Gaza.

    2008 : Opération « Plomb durci ».

    2011 : Dôme de fer.

    2012 : Opération « Pilier de défense ».

    2014 : Opération « Bordure protectrice ».

    2018 : La « marche du retour » à l’occasion du 70e anniversaire de la Nakba.

  • Palestine : histoire d’un ethnocide...

    À la fin du 19e siècle, la Palestine constituait une province du vaste Empire ottoman, qui comptait environ 350 000 personnes de langue arabe. Largement majoritaires, en particulier dans les zones rurales et les déserts, les musulmanEs vivaient en très bonne entente avec les minorités religieuses, essentiellement concentrées à Jérusalem. Celles-ci étaient constituées de juifEs (environ 8 % de la population palestinienne) et de chrétienEs, qui représentaient environ 12 % des PalestinienEs et s’organisaient en une multitude d’églises de rites différents (grec, arménien, copte, ­égyptien, latin, éthiopien).

    Le sionisme : un projet colonial de destruction des Arabes de Palestine

    Cet équilibre traditionnel fut remis en cause par la montée en Europe de l’antisémitisme. Alors que les pogroms se multipliaient à l’est de l’Europe dans les années 1890, un petit groupe de nationalistes appela les juifs d’Europe à émigrer en Palestine, dans l’objectif de recréer le royaume mythique de Salomon. Des dizaines de milliers de juifs, venuEs surtout de Russie et de Pologne, s’installèrent à Sion, autrement dit à Jérusalem. Ils bénéficiaient alors de la sympathie des puissances européennes, en particulier de l’Angleterre qui, dans le contexte du dépeçage de l’Empire ottoman après la Première Guerre mondiale, s’était vue reconnaître en 1920 un ­protectorat sur la Palestine.

    Dans les années d’après-guerre, le développement en Europe de régimes antisémites assura le succès du sionisme, en suscitant une nouvelle vague d’émigration en Palestine, qui permit aux juifs de représenter environ 30 % de la population palestinienne dès 1939. D’origine européenne, ces émigréEs disposaient de richesses qui leur permirent d’accaparer les terres. Dépossédée, la population arabe se trouvait sous la menace du ­sionisme, ­autrement dit de la création d’un État juif sur ses terres historiques. Dès 1929, les populations arabes menèrent des pogroms antijuifs, qui firent une centaine de morts, avant qu’à partir de 1935 n’éclate une révolte générale. En difficulté, les Anglais réprimèrent férocement la révolte arabe, tout en essayant en vain de limiter l’émigration juive.

    La Nakba

    Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les milices juives estimèrent qu’il était temps de faire aboutir leur projet d’État juif, en multipliant les attentats contre les Anglais et les Arabes. La situation devenant incontrôlable, les Britanniques annoncèrent en 1947 qu’ils souhaitaient mettre un terme à leur domination en Palestine. L’ONU et les quatre puissances qui la dominaient alors (USA, URSS, Angleterre et France) décidèrent de partager la Palestine en deux États, l’un pour les Juifs, l’autre pour les Arabes, tandis que Jérusalem se voyait dotée d’un statut international. Ce plan, qui dépossédait les Arabes de plus de la moitié de la Palestine suscita, leur colère : les agressions et les massacres se multiplièrent, avant de dégénérer en une véritable guerre, au cours de laquelle les milices juives prirent le dessus. Elles expulsèrent une grande partie des populations arabes dans les territoires qu’elles occupaient, donnant ainsi naissance à la « Nakba » (la Catastrophe).

    En 1949, lorsque les combats s’arrêtèrent, le nouvel État d’Israël englobait 78 % de la Palestine historique. La grande majorité de la population arabe avait été contrainte à l’exil, dans les camps de réfugiéEs qui s’ouvrirent en grand nombre, en Égypte, en Syrie ou au Liban, tandis que leurs propriétés étaient confisquées et redistribuées à des émigrants juifs. Les rares terres palestiniennes restées sous le contrôle des Arabes furent envahies par les États voisins : la Cisjordanie, avec Jérusalem-Est, fut occupée par la Transjordanie, qui donna ainsi naissance à la Jordanie, tandis que la petite bande de Gaza était occupée par l’armée égyptienne.

    À la conquête de la Palestine

    L’État d’Israël était ainsi né d’une guerre de conquête, qui l’avait conduit en dehors du droit international à conquérir un vaste territoire et à en éliminer la grande majorité de sa population. L’acceptation par les grandes puissances de ce crime originel en entraîna bien vite de nombreux autres : en 1967, l’État d’Israël envahissait la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza, ­s’emparant de toute la Palestine, et occupait aussi les étendues désertiques du Golan syrien et du Sinaï égyptien. L’ONU se refusa à reconnaître ces annexions et toute une série de résolutions ordonnèrent à Israël d’évacuer ces « territoires occupés ». Dans le contexte de la guerre froide, les États-Unis parvinrent toutefois à assurer l’impunité totale de l’État d’Israël, qui constituait un fidèle allié.

    Ainsi protégé, le gouvernement israélien effectua un nouveau pas, en annexant Jérusalem-Est. Il installa aussi les nouveaux émigrantEs dans les territoires occupés, créant ainsi des colonies juives au sein des territoires arabes. La montée en puissance des mouvements de résistance palestinienne, regroupés dans l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), leurs actions, militaires et non-militaires, soutenues par la solidarité internationale, amenèrent les États-Unis à imposer une paix en Palestine, au lendemain de la guerre du Golfe. En 1993, les accords d’Oslo contraignirent Israël, en échange de sa reconnaissance par l’OLP, à accepter la future mise en place d’un État palestinien, autorisant dans l’immédiat l’OLP à administrer les villes de Gaza et de Jéricho et les territoires environnants.

    Le projet criminel du « Grand Israël »

    L’arrivée au pouvoir en 2001 d’Ariel Sharon, un militaire ultra-nationaliste, mit ­définitivement fin au processus de paix. Entamant une dérive de plus en plus droitière, les gouvernements israéliens travaillaient ouvertement à la mise en place d’un « Grand Israël », autrement dit d’un État juif qui s’étendrait jusqu’au Jourdain. Limitant drastiquement les marges d’action de l’autorité palestinienne en Cisjordanie, qui perdit rapidement tout crédit, l’État d’Israël y amplifia sa politique d’implantation de colonies juives. Évoquant de plus en plus clairement leur volonté d’annexer tout ou partie de la Cisjordanie, les IsraélienEs y enfermèrent les populations palestiniennes dans de petites enclaves séparées par de hauts murs. Cette politique de création de bantoustans palestiniens trouva son apogée dans la bande de Gaza, que les IsraélienEs évacuèrent en 2005, pour enfermer la population dans ce vaste camp à ciel ouvert de seulement 360 km2.

    L’ONU a plusieurs fois pris acte de l’avancée de la colonisation. En 2016, le Conseil de sécurité avait réaffirmé qu’il ne reconnaîtrait « aucune modification aux frontières du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, autres que celles convenues par les parties par la voie de négociations »1. Le 12 février dernier, le Conseil de sécurité exprimait sa « consternation face à l’annonce par Israël de la poursuite de la construction et de l’expansion de colonies de peuplement et de la ­“légalisation” des avant-postes de colonies »2 et s’inquiétait de la situation des PalestinienEs.

    L’attaque du 7 octobre 2023 constitue une aubaine pour le gouvernement d’extrême droite qui dirige Israël, une possibilité d’effectuer un nouveau pas vers son projet de création d’un « Grand Israël ». Dans la mesure où l’État d’Israël se définit comme « l’État-nation du peuple juif », ce projet, qui constitue l’aboutissement de la logique sioniste, ne peut passer que par l’éradication physique, la subordination absolue ou encore l’enfermement des populations arabes de Palestine. Seule la résistance du peuple palestinien et le soutien que peuvent lui apporter tous les peuples du monde peuvent empêcher cette nouvelle étape annoncée de l’ethnocide palestinien.