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Actualités internationales... - Page 52

  • Jeudi 28 septembre : Journée internationale pour le droit à l’avortement...

    Rassemblement Place Masséna – Nice - 18h30


    Il y a deux ans, la Cour Suprême des États-Unis portait un coup redoutable contre ce droit fondamental.
    En Europe, Malte et Andorre interdisent totalement l’IVG. En Pologne et en Hongrie, les restrictions majeures confinent à l’interdiction.
    À côté de nos frontières, en Italie, l’application de la loi est considérablement entravée par des professionnel·les, s’abritant derrière leur clause de conscience, ou par les moyens restreints alloués aux systèmes de soins. Et encore plus près, rappelons que pratiquer un avortement à Monaco est interdit!
    De nombreux pays dits démocratiques, poussés par la progression des extrêmes-droites, se désengagent de ce droit fondamental pour les femmes. De fait, ils désagrègent les démocraties.
    Le 28 septembre, nous afficherons haut et fort notre solidarité avec toutes les femmes du monde et en particulier celles des pays qui interdisent totalement ou partiellement le droit à l’avortement !
    Nous affirmerons que les extrêmes-droites sont partout un danger immédiat pour les femmes et les droits humains.
    En France, le respect des droits des femmes exige de la part du gouvernement , non des discours emphatiques, des effets de manche ou des postures, mais des actes constructifs et des budgets conséquents.

    Nous réclamons :
         • L’inscription réellement protectrice du droit à l’avortement dans la Constitution française et dans la Charte européenne des droits fondamentaux pour que ce droit des femmes partout en Europe soit respecté et garanti. En effet, la révision constitutionnelle sur «la liberté des femmes à recourir à l’interruption volontaire de grossesse», n’a toujours pas abouti à ce jour
        • La parution des décrets d’application de la loi Gaillot de février 2022 permettant aux sages-femmes de pratiquer des IVG instrumentales
        • Des choix politiques qui augmentent les budgets pour la santé

    Le jeudi 28 septembre, nous descendrons dans la rue partout en France pour exiger aussi :

    • l’accès aux soins pour toutes sur tous les territoires avec la réouverture des Centres IVG fermés, des maternités et hôpitaux de proximité même dans les territoires ruraux
    • une politique publique de production des médicaments essentiels, de premier recours, incluant les produits nécessaires à l’IVG, pour éviter toute pénurie et rupture d’accès aux soins. Cela passe par la création d’établissements pharmaceutiques nationaux et européens avec financement public qui produiront, diffuseront les médicaments et géreront la constitution des stocks ainsi que leur maintien
    • la disparition de la double clause de conscience spécifique à l’IVG
    • la garantie pour les femmes du choix des méthodes pour l’IVG et la contraception
    • des campagnes publiques d’informations sur les droits sexuels et reproductifs ainsi que les séances d’éducation à la vie affective et sexuelle en milieu scolaire prévues par la loi du 4 juillet 2001 relative à l’IVG et à la contraception. Depuis janvier, le Planning Familial, SOS Homophobie et le Sidaction ont porté plainte contre l’Etat pour non respect de cette loi
    • la pénalisation des activistes anti-IVG et la dissolution de leurs associations qui vont à l’encontre des droits des femmes et fragilisent la démocratie
    Le Collectif «Avortement en Europe, les femmes décident» appelle à manifester le 28 septembrepartout pour défendre le droit à l’avortement.

    Dans les Alpes-Maritimes, plus spécifiquement, nous réclamons :
    • que les personnes puissent avoir accès à l’IVG gratuitement à l’hôpital quel que soit leur statut en France (AME ou pas)
    • le contrôle des dépassements d’honoraires pratiqués par une majorité de gynécologues et de cabinets d’échographie
    • que l’autorisation soit donnée aux professionnel·les des PMI du département
    de pratiquer des IVG médicamenteuses : les collectivités doivent assurer leur
    mission dans l’accès au soin
    • un meilleur équipement pour le CIVG de l’hôpital l’Archet afin que les personnes
    aient le choix de la méthode d’IVG entre 14 et 16 semaines SA
    • plus de clarté de la CPAM dans la possibilité d’anonymat des majeures (et des mineures) et précisions sur les procédures
    • le respect de la facturation à 100% des actes de laboratoire et d’échographie
    et en particulier en cas de demande d’anonymat chez les mineures, pour le groupe sanguin.

    Collectif Droits des Femmes 06

    Premières signatures :  ADN I Afccc I ATTAC 06 I le Centre LGBTQIA + Côte d’Azur I CGT Educ’action 06 I Le Collectif Queer I Les Culottées I Elles voient rouge I Ensemble!06 I Europe Écologie Les Verts 06 I FSU 06 I MRAP 06 I Le Mouvement de la Paix des Alpes Maritimes I NousToutes06 I Nice au Coeur I NPA 06 I PCF 06 I Planning Familial 06 I Parti de gauche I Rassemblement citoyen ViVA! I Solidaires 06 I UD CGT 

  • Guyane : Plus de 1000 personnes présentes à l’appel à la mobilisation des députés...

    Il y avait du monde entre les colonnes qui portent les noms des milliers d’esclaves guyanais affranchis en 1848, pour assister au meeting des deux députés de Guyane. Ce samedi 16 septembre, plus de 1000 personnes ont répondu à l’appel de Jean-Victor Castor et Davy Rimane au jardin botanique de Cayenne.

    Pour rappel, Jean-Victor Castor (candidat MDES) est un ancien secrétaire général du MDES et une ancienne figure de proue de l’UTG (Union des travailleurs guyanais) dans les années 1990-2000. Quant à Davy Rimane (candidat LFI), il fut porte-parole et signataire du KPLD (Kolektif pou Lagwiyann dékolé) en 2017 et secrétaire générale de l’UTG éclairage (EDF) jusqu’à son élection. Tous deux avaient reçu le soutien de Philippe Poutou au second tour en 2022, Castor était alors opposé à une candidate soutenue par Mélenchon, et Rimane s’opposait au député LREM sortant.

    Pour une augmentation du budget de la Guyane

    Depuis leur élection, c’est le troisième grand meeting organisé pour faire part à la population guyanaise des avancées et surtout des difficultés de leur exercice à l’Assemblée nationale. Pourtant jamais une telle affluence n’avait été observée. Ce meeting avait pour but de commencer à se préparer à une offensive contre l’État français dans la perspective du prochain vote du budget. Les députés veulent faire augmenter de manière significative la dotation au territoire guyanais afin de permettre le nécessaire rattrapage structurelle et économique dont le territoire souffre tant.

    La création du CHU, qui devrait être opérationnel pour 2025 (engagement arraché lors d’une grève générale en 2020 durant la crise du covid) est l’occasion d’engager l’État dans la construction de nouveaux hôpitaux à Cayenne et Kourou. De même, l’essor démographique de la Guyane, qui a officiellement dépassé les 300 000 habitants, cette année, nécessite de nombreuses constructions scolaires en primaire comme dans le secondaire et un engagement de l’État à hauteur des besoins réels ! Enfin, notons la nécessité impérieuse de construire des routes pour désenclaver l’intérieur de la Guyane, afin de réduire la menace de rupture de continuité territoriale, comme nous le rappelle malheureusement la faillite d’Air Guyane, unique opérateur vers les communes enclavées !

    Prime de vie chère et revendications politiques

    L’augmentation du budget alloué à la Guyane pourrait permettre également de généraliser une prime de vie chère pour l’ensemble des travailleurEs du public et du privé. Actuellement seules les fonctionnaires, certains contractuelEs de la fonction publique ainsi que des salariéEs de secteurs clés comme le Centre spatial ou le port bénéficient d’une telle prime. Cette mesure permettrait à des milliers de travailleurs de gagner en « pouvoir de vie » comme l’a rappelé Davy Rimane. Le coût de la vie en Guyane est supérieur de 40 % à celui de la France, selon une récente étude de l’Insee.

    D’autres revendications historiques telles que la rétrocession totale du foncier (95 % des 8 millions d’hectares en Guyane appartiennent à l’État) ou encore l’autonomie politique (le gouvernement français soufflant le chaud et le froid sur cette question pourtant inscrite dans les accords de Guyane de 2017) afin d’en finir avec la « mise sous cloche de la Guyane » comme l’a rappelé Jean-Victor Castor, ont été mises en avant. Sans qu’une date n’ait été à ce jour arrêtée, de prochaines rencontres devraient avoir lieux afin d’élaborer collectivement un cahier de revendications et d’enclencher la mobilisation et le rapport de forces face à l’État. Du côté des forces sociales, on peut noter l’alignement de l’UTG (principale centrale syndicale de Guyane) qui avait appelé à participer massivement au meeting. Difficile à ce stade de dire quelle tournure prendront les événements, mais l’initiative des députés guyanais est aussi originale qu’intéressante !

    Affaire à suivre...

    Adriel Guilleau

  • Ouvrons les frontières! Liberté de circulation !

    Environ 127 000 migrantEs sont arrivés sur les côtes italiennes depuis le début de l'année 2023. Moitié plus qu’en 2022 au cours de la même période. La semaine du 11 septembre, 11 000 migrantEs ont accosté à Lampedusa, soit autant qu’au cours de toute l'année 2019. Les niveaux des années 2015 et 2016 sont de nouveau atteints. Et la tragédie continue : au moins 2000 migrantEs ont perdu la vie dans la traversée de la Méditerranée depuis janvier, sans compter toutes celles et ceux morts à d'autres étapes du voyage…

    Gesticulations étatiques, sorties nauséabondes

    Face à cette situation, les dirigeants de droite et d'extrême droite gesticulent et se bousculent. Darmanin se rend en Italie pour rencontrer son homologue. Sur demande de Giorgia Meloni, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est rendue à Lampedusa, et le président du Conseil européen Charles Michel a mis la « question migratoire » au menu du prochain sommet de l'Union européenne... 

    Marion Maréchal s'est elle aussi déplacée dans l'île pour une obscène opération de communication. De son côté, Marine Le Pen a rencontré Matteo Salvini en Lombardie. Depuis la France, LR n'est pas en reste, avec des sorties de Éric Ciotti ou Bruno Retailleau qui n'ont rien à envier à celles du RN ou de Reconquête.

    L’Europe forteresse tue

    En apparence, deux fronts s'opposent. Aux dirigeants en place les discours « responsables » : Macron se fait le chantre d'une coopération européenne et appelle à la solidarité avec l'Italie, chaque pays devant « prendre sa part » ; Von der Leyen annonce un « plan d'urgence ». Aux dirigeants de droite et d'extrême droite dans l'opposition, la surenchère : Éric Ciotti appelle même à mettre un terme à « cette submersion migratoire ».

    En réalité, ces catcheurs sont complices de leur cirque commun. En effet, toutes les politiques migratoires européennes sont depuis toujours orientées vers la seule fermeture des frontières. Les appels à la coopération européennes de Macron ou de Von der Leyen se font pragmatiquement dans cette optique, car il faut être bien unis pour fermer la porte à double tour ! Dans l'opposition, l'extrême droite sert à la fois de repoussoir et d’aiguillon. Face à ses délires, les dirigeants en place peuvent apparaître modérés… tout en allant de fait dans la même direction !

    En finir avec un monde de frontières et de barbelés

    Le désastre écologique – en particulier les conséquences du réchauffement climatique – va (in)directement produire des mouvements migratoires inconnus jusqu’alors. Entre l'enfer de leur pays de départ ou l’enfer de leur parcours migratoire, hommes et femmes feront toujours le choix pouvant déboucher sur un avenir meilleur. Ainsi, les frontières tuent d'autant plus qu'elles se ferment, et une telle politique est consciemment meurtrière.

    L'agence Frontex doit être démantelée et son budget doit être intégré à une véritable politique d'accueil. Plus généralement, le NPA revendique la liberté de circulation et d'installation. Elle est un droit fondamental et inaliénable, la condition sine qua non pour l’accueil de tous les migrantEs, pour un monde réellement démocratique.

    À partir de nos luttes sociales, écologiques, antiracistes, nous proposons à l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier, politiques, syndicales, associatives, de nous unir pour opposer à Macron et à Le Pen une perspective émancipatrice, qui rompe avec l’exploitation et les oppressions.

  • L’Europe forteresse tue et l’extrême droite s’en délecte !

    Ces derniers jours, l’île de Lampedusa, en Italie, a vu arriver en quelques heures des milliers de réfugiéEs venus notamment de Libye après les inondations qui viennent de ravager ce pays. Au lieu d’aider l’Italie et la petite île de Lampedusa à faire face, la seule réponse des gouvernements européens reste l’égoïsme et la guerre. Ainsi, Darmanin avait annoncé dès la semaine dernière qu’il augmenterait les moyens de la police à la frontière franco-italienne. Le 18 septembre, en visite à Rome, il a déclaré vouloir « protéger les frontières extérieures de l’Union européenne ».

     

    Depuis des années, l’Union européenne dépense des milliards d’euros, à la fois dans l’opération militaire Frontex, directement responsable de centaines de naufrages, mais aussi pour encourager le gouvernement raciste de Tunisie et les pouvoirs miliciens libyens à chasser les réfugiéEs, quitte à les couler au large des côtes ou à les déporter dans le désert. C’est donc bien une guerre que l’Europe mène contre des populations civiles qui fuient les conflits, les catastrophes climatiques et la misère. Pour la seule année 2023, on compte déjà plus de 2 000 mortEs en Méditerranée. 

    Et nos gouvernements ne sont pas en reste. Ainsi rien qu’en France depuis 1996, le droit des étrangers a été réformé 18 fois et bientôt 19, avec la nouvelle loi Darmanin en préparation. À chaque fois, il s’agit de durcir les conditions d’accueil et de vie des immigréEs en France, de faire de leur vie un enfer ; de bafouer chaque jour un peu plus les principes du droit international et des droits humains. À chaque fois, ces lois renforcent le caractère systémique du racisme et du traitement colonial qui frappent les migrantEs et les populations qui leur sont associées. À chaque fois, l’extrême droite sort renforcée, son programme étant chaque jour un peu plus mis en œuvre. Le racisme, la peur et l’égoïsme, qui sont ses vrais fonds de commerce, sont chaque jour un peu plus institutionnalisés. Darmanin ne fait pas exception et suit le chemin de ses prédécesseurs Valls et Sarkozy, pour la plus grande satisfaction de Le Pen.

    Pourtant, l’Europe, deuxième puissance économique du monde, a largement les moyens d’une vraie politique européenne de l’accueil à long terme, inconditionnel, solidaire et partagé. Ce programme indispensable, nous le porterons lors des prochaines élections européennes.

    Thomas Rid

  • Aux États-Unis, une grève qui jette un pont avec les années 1930...

    La grève qui a commencé le 15 septembre dans l’industrie automobile aux États Unis est qualifiée d’historique, à commencer par le syndicat de l’UAW qui organise cette grève. Pour la première fois une grève frappe ensemble les trois constructeurs historiques General Motors, Ford et Chrysler cette dernière firme appartenant à Stellantis, dont le patron est le trop bien connu Tavares.

    Les revendications, qui ont reçu l’approbation de 97 % des 120 000 affiliéEs au syndicat, sont d’une ampleur inégalée : des augmentations de salaire de l’ordre de 40 % dont 20 % immédiatement, la semaine de travail de 32 heures, et la fin du système inique de classement des salariéEs à des niveaux de salaires différents selon l’année d’entrée dans les entreprises. De fait, la grève s’inscrit dans la volonté explicite de l’UAW de reprendre tout ce que le patronat « nous a pris » depuis la grande récession de 2008.

    Une grève debout

    La tactique choisie est celle d’une « escalade » à partir de la grève déclenchée dans trois usines d’assemblage appartenant à chacune des trois firmes. La direction de l’UAW qui organise la grève autour de son président Shawn Fein été élue en mars dernier par un vote direct des syndiquéEs autour d’une plateforme « Pas de corruption, pas de concessions ». Elle a remplacé des dirigeants corrompus, plusieurs d’entre eux étant sous le coup d’inculpations pour malversations financières.

    Les témoignages sont nombreux pour décrire un changement militant radical qui s’est manifesté lors de la préparation de la grève. Plus de poignée de main avec les patrons en ouverture des négociations. Plus de huis clos mais des points hebdomadaires de compte rendu sur les réseaux sociaux faits par Shawn Fein. Des appels répétés à la remontée d’informations et à la mobilisation à la base. La volonté de s’inspirer d’autres secteurs mobilisés, à l’exemple des chauffeurs routiers de la compagnie UPS. Et l’invitation à venir avec des T-shirts rouges aux rassemblements.

    C’est une grève debout, « stand up », une référence aux grandes grèves « sit in » des années 1930 d’où est née l’UAW. Un fil avec ce passé de luttes est renoué à près d’un siècle de distance.

    Les salaires représentent 5 % du prix de vente d’une voiture

    Les arguments martelés par Shawn Fein nous parlent : 250 milliards de profits accumulés par les 3 constructeurs automobiles en dix ans, le fait que les salaires versés par les firmes automobiles ne représentent plus que 5 % du prix de vente d’une bagnole, profits et gaspillage publicitaire inclus.

    Le mouvement syndical est plus actif dans de nombreux secteurs. Le fond de l’air change aux États-Unis. Une lutte est engagée qui peut concrétiser un changement dans le rapport des forces entre salariéEs et patronat aux États Unis comme dans d’autres pays impérialistes. L’issue victorieuse d’une grève n’est évidemment jamais acquise. Raison supplémentaire pour ici et maintenant en être solidaire, la populariser et... s’en inspirer.

    Jean-Claude Vessillier

    À suivre sur : http://www.npa-auto-critique.org/

  • Chypre : les néonazis attaquent, le mouvement antifasciste s’organise...

    À deux reprises, en à peine une semaine, Chypre s’est réveillée sous le choc de deux Nuits de Cristal.

    D’abord à Chloraka (région de Pafos), le 28 août, une meute de 300 fascistes a attaqué, avec battes de baseball, couteaux et cocktail Molotov, les logements et les magasins de réfugiéEs et migrantEs. Quelques jours plus tard, le 1er septembre, c’était le tour des migrantEs à Limassol de se trouver attaquéEs par des fascistes cagoulés et en noir.

    Europe forteresse

    Depuis plusieurs années, le gouvernement chypriote accompagné par les grands médias — presse écrite, radio, télévision — met en œuvre avec zèle les directives de l’Union européennes en matière d’immigration. La politique pour une Europe forteresse se traduit par un déni du droit d’asile ou tout autre droit humain pour les migrantEs et réfugiéEs. Les migrantEs qui arrivent se trouvent dans des camps de concentration comme à Pournara à Chypre ou à Lesbos en Grèce.

    Les bateaux de misère qui s’approchent de Chypre ou de la Grèce sont souvent victimes de « push back » visant à empêcher les migrantEs de débarquer. Avec une démultiplication des noyades en Méditerranée, les résultats sont dramatiques, le plus tragique étant le bateau qui a coulé à Pylos, dans le Péloponnèse, en juin, après avoir été repoussé pendant des heures par les gardes maritimes grecs. Ainsi, sous les yeux aussi des soldats de Frontex plus de 600 personnes ont trouvé la mort pendant leur périple désespéré pour une vie meilleure.

    Montée de l’extrême droite

    La chasse à l’homme et les pogroms contre les étrangerEs à Chypre sont le fruit direct de ces politiques. Orchestrées par le parti néonazi ELAM, ces attaques se sont appuyées sur le racisme d’État et sur un racisme ordinaire très répandu dans la société chypriote-grecque. Dans une telle ambiance, ELAM (Front populaire national, frère du parti néonazi Aube dorée en Grèce) poursuit sa croissance et sème haine et violence. Il a des députés et la présidence de la commission Immigration au parlement chypriote-grec. En Grèce, Aube dorée a été condamnée et interdite après les mobilisations et le procès qui ont suivi l’assassinat de Pétros Fyssas. Malheureusement, lors des dernières élections, les fascistes sont revenus au Parlement grec sous le nom des Spartiates.

    Chypre, qui a vécu en juillet 1974 un coup d’État fasciste mené par les colonels grecs et l’organisation EOKA B, avec l’assassinat de militants de gauche et de chypriotes turcs et l’invasion de l’armée turque, nourrit aujourd’hui, un parti néonazi particulièrement violent. Chypre, avec des dizaines de milliers de réfugiéEs depuis 1974 et des dizaines de milliers de Chypriotes émigréEs dans le monde, fait la chasse aux migrantEs et réfugiéEs.

    Trois manifestations contre le racisme et le fascisme

    Ce vécu commun pour beaucoup de monde a réveillé des consciences. Pour la première fois, il y a eu à Chypre et notamment à Limassol, les 2 et 4 septembre, des manifestations massives contre les attaques racistes et fascistes. La première a été organisée par des groupes à gauche de AKEL (Parti communiste) et la seconde par AKEL avec le soutien de PEO (syndicat de gauche). Une troisième manifestation, avec le mot d’ordre No Pasaran, a lieu à Nicosie (la capitale), le dimanche 10 septembre 2023.

    Les organisations et les militantEs se demandent comment organiser un large front uni pour faire face à la menace raciste et fasciste. L’objectif étant triple — lutter contre le racisme d’État, batailler contre le racisme ordinaire et battre ELAM, et autres groupes néonazis, dans la rue et dans les urnes. Face à l’Europe forteresse et la montée des extrêmes droites, partout en Europe, ce devoir est aussi le nôtre pour que nous puissions, vraiment, dire No Pasaran !

    Théo

  • Lampedusa : l'Europe forteresse tue !

     
    Hier, un bébé de 5 mois est mort à Lampedusa, tombé à l’eau alors que la police italienne chargeait des réfugiéEs sur les quais du port. Ces derniers jours, l’île de Lampedusa a vu arriver en quelques heures des milliers de réfugiéEs venus notamment de Libye après les inondations qui viennent de ravager le pays. Au lieu d’aider l’Italie et la petite île de Lampedusa à faire face, la seule réponse des gouvernements européens est l’égoïsme et la guerre.
    Ainsi, l’Allemagne annonce qu’elle refusera d’accueillir tout réfugié supplémentaire. En France, Darmanin promet de renforcer la présence policière à la frontière italienne. Cette guerre à bas bruit que l’Europe mène contre des populations civiles qui fuient les conflits, les catastrophes climatiques, la misère, est en train de transformer la méditerranée en cimetière. Pour la seule année 2023, on compte déjà plus de 2000 mortEs.
    En réalité, l’Europe, deuxième puissance économique du monde, a largement les moyens d’accueillir ces populations civiles. Au lieu de cela, elle préfère dépenser 845 millions d’euros dans un opération militaire, Frontex, qui est une faillite morale, politique et opérationnelle.
    Une faillite morale, qui voit une Europe, de plus en plus raciste, faire la guerre à des populations civiles. Une faillite politique, car Frontex ne résout rien des problèmes qui poussent une partie de l’humanité à prendre tous les risques pour sauver sa vie. Une faillite opérationnelle parce que justement, les milliards et les bateaux de guerre ne suffiront pas à empêcher des centaines de milliers de personnes de traverser la méditerranée ou la mer Egée pour sauver leur vie et celle de leur famille.
    Que se passera-t-il, si comme le prévoit le GIEC, à l’horizon 2030 ou 2050, la moitié de l’Espagne, de l’Italie, de la Grèce, du Portugal et peut-être aussi le Sud de la France seront devenus inhabitables à cause du réchauffement climatique ? Frontex empêchera des Italiens, des Espagnols, des Français de remonter au Nord pour survivre ? Il leur tirera dessus ?
    Au-delà de la nécessité de travailler à résoudre les conflits, de mettre fin au pillage des pays du Sud et aux politiques climaticides de nos gouvernements, il faut mettre en place une vraie politique européenne de l’accueil sur le long terme, inconditionnel, solidaire et partagé.
    Nous refusons de céder le moindre pouce de terrain aux théoriciens réactionnaires de « l’appel d’air » ou de la « concurrence déloyale ». L’enjeu est bien d’accueillir les migrantEs, touTEs les migrantEs, sans établir de hiérarchie entre « réfugiéEs politiques » et « migrantEs économiques ».
     
    Le NPA défend une liberté de circulation et d’installation inconditionnelle, c’est une affaire de choix politiques et de lutte pour une réelle répartition des richesses.

  • Solidarité avec les sinistréEs du Maroc...

    Avec près de 3 000 morts annoncés, 2 500 blesséEs et plus de 300 000 personnes à la rue, le tremblement de terre qui a secoué la région du Haut Atlas au Maroc dans la nuit du 8 septembre rappelle une fois de plus, après le séisme turc de février dernier, que les catastrophes naturelles touchent différemment les pays riches et les pays pauvres, les populations bien logées de celles qui sont précaires. L’habitat le plus ancien, comme celui de la Medina de Marrakech ou des villages montagnards n’a pas résisté.

    Les zones sinistrées sont parmi les plus marginalisées, les plus sous-équipées, les plus pauvres du pays, tenues à l’écart de la modernisation, enclavées. Avec sa morgue de criminel colonisateur, Lyautey, représentant du gouvernement français à Rabat pendant le protectorat, les qualifiaient d’« inutiles ». Ce que la monarchie marocaine n’a guère remis en cause au fil des décennies.

    Face à ces inégalités qui aggravent les conséquences de la catastrophe, l’aide humanitaire afflue, tandis que Mohammed VI pratique « la diplomatie des séismes », sollicitant l’aide de quatre monarchies alliées (ayant reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental) : l’Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Émirats arabes unis.

    En France, une question agite les médias : quid de l’acceptation de l’aide française par le Maroc ? La communication bat son plein au ministère des Affaires étrangères pour assurer le respect de la souveraineté du Maroc, Catherine Colonna affirmant lundi soir que « Le Maroc est maître chez lui, nous lui faisons pleinement confiance pour s’organiser ».

    Pour notre part, nous nous associons à la peine des familles qui d’ici soutiennent leurs proches et affirmons notre pleine et entière solidarité aux MarocainEs en France et de l’autre côté de la Méditerranée, en nous souvenant aussi combien la gestion du seisme de 2004 par le pouvoir marocain avait été mise en cause sur place. Nous nous joindrons à toute initiative de solidarité ouvrière concrète… pour qu’au-delà des États ou des ONG l’aide parvienne bien à celles et ceux qui en ont le plus besoin !

    Fabienne Dolet