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Actualités internationales... - Page 66

  • Assez de complicité avec le régime marocain, liberté pour Omar Radi et les prisonniers politiques au Maroc...

    Le NPA condamne fermement le verdict inique prononcé lundi 19 juillet par la cour d'appel de Casablanca à l'encontre des journalistes indépendants Omar Radi (6 ans de prison ferme, 19 000 euros d'amende) et Imad Stitou (1 an de prison dont 6 mois ferme, 2 000 euros d'amende), ce dernier étant passé du statut de témoin en faveur de Radi à accusé de complicité de crime. Journaliste militant dénonçant depuis longtemps l'accaparement des terres et la collusion entre milieux d'affaires et dirigeants politiques marocains, cofondateur du média indépendant The Desk, observateur et soutien du Hirak du Rif (un tweet en 2019 dénonçant les lourdes condamnations de 42 porte-voix de cette profonde révolte sociale lui avait déjà valu 4 mois de prison avec sursis pour « outrage à magistrat »), Radi était arbitrairement maintenu en détention provisoire depuis le 29 juillet 2020.

    Cette condamnation est d'autant plus scandaleuse qu'elle intervient le jour même des révélations sur « Pegasus », ce logiciel de la firme israélienne NSO utilisé par une douzaine de gouvernements autocratiques, dont celui du Maroc, pour surveiller leurs opposants, nationaux ou non. Or, comble de l'ignominie, Omar Radi, victime de cet espionnage en 2019 — comme l'avaient révélé en juin 2020 Amnesty international et le consortium de médias indépendants Forbidden Stories contre lesquels le Maroc porte plainte aujourd'hui — était accusé non seulement de « viol » mais d' « atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'État » découlant de « financements étrangers en relation avec des services de renseignement » ! « L'espion c'est Pegasus ! » clamaient en marge de l'audience les soutiens de Radi qui affirme, au terme de ce qui n'est ni plus ni moins qu'un procès politique déguisé en simulacre de procès criminel de droit commun : « Le parquet est motivé par la vengeance et non par la quête de la vérité ».

    Cette condamnation s'inscrit dans le cadre d'une offensive judiciaire généralisée des autorités marocaines contre les militants du Hirak, des droits sociaux et de la liberté d'expression, contre des journalistes et des défenseurEs des droits humains, offensive qui recourt souvent au montage et à l'utilisation de chefs d'accusation à caractère sexuel comme le montre également la condamnation, quelques jours plus tôt, à 5 ans de prison pour « viol avec violence et séquestration » de l'ancien rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al-Yaoum (aujourd'hui fermé), Soulaiman Raissouni, en grève de la faim depuis plus de 100 jours et dont la vie est aujourd'hui gravement menacée. Nous dénonçons la complicité constante et scandaleuse des autorités françaises avec le régime marocain, qui ne s’embarrasse ni de ses méthodes de barbouzes ni de l’étouffement des libertés.

    Le NPA exige la libération immédiate d'Omar, de Soulaiman, d'Imad et de tous les prisonniers politiques et d'opinion marocains, arbitrairement détenus au terme de procès entachés d'irrégularités, et appelle à amplifier la campagne de solidarité internationale en leur faveur.

  • Les pays riches polluent, les pays riches tuent !

    « Nos droits brûlent ! » : tel est le titre du rapport publié par Amnesty International à l’occasion du G7 organisé en Cornouailles. En cause ? L’absence totale de politique concrète contre le réchauffement climatique de la part des pays les plus riches du monde. Un chiffre résume à lui seul l’ensemble du problème : les pays du G20 sont responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre. Et Amnesty International d’expliquer : « Les plans climatiques non ambitieux soumis par ces pays représentent une violation des droits humains de milliards de personnes. Il ne s’agit pas de défaillances administratives, mais d’une attaque catastrophique et massive contre les droits humains. »

    Les belles paroles des membres du G7 ne font guère illusion, tant elles ne se traduisent par aucun acte concret permettant d’inverser réellement la tendance : « Aucun plan crédible pour supprimer significativement d’ici 2030 la production et l’utilisation de tous les combustibles fossiles n’a été mis en place. Tous les membres du G7 se sont engagés à parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050, mais aucun d’entre eux n’a proposé de stratégie adéquate de réduction des émissions d’ici 2030 – année où les émissions mondiales devront avoir été réduites de moitié afin d’échapper au pire en ce qui concerne la crise climatique. »

    Pire encore, non seulement aucune mesure sérieuse n’est prise, mais les pays riches continuent en outre de subventionner massivement le secteur des énergies fossiles, avec entre autres des aides économiques de taille pour faire face aux conséquences de la pandémie, mais sans aucune contrepartie écologique.

    Last but not least, les pays riches mettent non seulement en danger la vie des milliards d’êtres humains les plus pauvres, mais ils ont la morgue de refuser de venir assister les pays les plus pauvres : « Jusqu’à présent, les trois quarts au moins des financements internationaux pour les questions climatiques n’ont pas été accordés sous la forme de subventions, mais de prêts. Cela signifie que les pays à faible revenu doivent utiliser leurs propres ressources pour couvrir les coûts liés au climat qui leur sont imposés par d’autres, au mépris des obligations en matière d’assistance internationale. »

    Le capitalisme pollue, le capitalisme tue, et les inégalités face aux conséquences du réchauffement climatique ne sont pas plus « naturelles » que le réchauffement lui-même. Elles sont la résultante de choix politiques, et il est urgent d’imposer, par nos mobilisations, des mesures allant radicalement à l’inverse de la tendance actuelle, avant qu’il ne soit trop tard.  

  • Toutes aux frontières ! : manifestation féministe et internationaliste réussie malgré l’indifférence et la répression...

    Environ 5 000 personnes sont venues manifester à Nice samedi 5 juin pour une Europe sans murailles. Il s’agissait de porter des revendications concernant spécifiquement les femmes, les lesbiennes, les trans qui subissent des violences insupportables sur le chemin de l’exil : pour la liberté de circulation, pour un accueil digne, contre toutes les frontières…

    Cette mobilisation a été l’œuvre de militantEs organiséEs dans des collectifs locaux : transports, hébergements, chorales, batucada… L’auto-organisation était de mise à toutes les étapes. Des bus sont venus de Bordeaux, Toulouse, Grenoble… Des prises de paroles d’exilées et des performances d’artistes ont rythmé la manifestation et les cerfs-volants ont porté notre message de liberté. Des lectures et des concerts ont eu lieu dans la foulée de la marche avec malheureusement une jauge très limitée à cause de la situation sanitaire.

    Force, inventivité, subversion

    Cette mobilisation montre la vitalité d’un mouvement féministe pluriel, capable de se rassembler pour défendre les plus fragilisées d’entre nous, les exilées fuyant guerres et persécutions. Il faut en particulier noter la présence de groupes et d’associations de femmes migrantes ou de solidarité. Cependant, bien que soutenu par un grand nombre d’associations, de syndicats et de mouvements politiques, l’événement aurait gagné en force avec un investissement plus important des organisations traditionnelles. La dimension internationaliste, initialement au cœur de la construction de l’événement, a été minorée par la situation sanitaire et la politique répressive. En particulier, des camarades italiennes ont été illégalement et violemment refoulées à la frontière.
    Sur place, la répression a été conséquente aussi puisque, dès le matin, cinq militantes effectuant un collage ont été arrêtées et mises en garde à vue toute la journée, les empêchant ainsi de participer à la manifestation. Puis une personne a été arrêtée à mi-parcours pour dégradation de mobilier urbain et encore quatre en terrasse après le défilé. Toutes ont finalement été relâchées, certaines risquent des amendes et sont convoquées à la rentrée. En outre, le cortège a, à deux reprises, subi les provocations et attaques de militants identitaires. Ces entraves au droit de manifester s’inscrivent dans une situation locale particulièrement répressive et violente envers les militantEs politiques et les réseaux d’aide aux migrantEs.
    Cette journée aura été une démonstration de la force, de l’inventivité et du caractère subversif du mouvement féministe. La fin de l’oppression de genre n’est pas encore pour demain mais cette dynamique internationale est un mouvement de fond qui nous fait avancer sur le chemin de l’émancipation des femmes et des minoriséEs de genre. Cette manifestation est une précieuse étape dans la création d’espaces plus nombreux de résistance solidaire et de convergence européenne dans les luttes féministes et antiracistes, alliant exigence de régularisations massives inconditionnelles, ouverture des frontières et luttes contre toutes les oppressions.

  • Solidarité avec le PST en Algérie, pas d’interdiction, stop à la répression !

    Le Parti socialiste des travailleurs (PST) est menacé d’interdiction et de fermeture de ses locaux par le pouvoir. Ses membres seraient encore plus en danger d’arrestation dans une Algérie où des militantEs, des journalistes et des manifestantEs sont régulièrement emprisonnés.

    Le PST agit depuis 30 ans pour la défense des droits des classes populaires, des travailleurs/ses, des femmes, de la jeunesse. Il dénonce avec acharnement l’impérialisme, notamment l’impérialisme français en Algérie et conteste le pouvoir, ce qui l’a notamment mené à être une des forces les plus constantes dans la construction du Hirak qui a mené à la destitution de Boutefliha et, depuis à continuer à construire la mobilisation populaire et les mobilisations ouvrières dans une perspective anticapitaliste.

    Nous nous opposons à l’interdiction du PST et à toute menace contre lui. Nous appelons toutes les organisations du mouvement ouvrier à s’y opposer également, à refuser toute répression par le régime en place en Algérie contre les militantEs qui le contestent et construisent les mobilisations.

  • Lettre de Gaza : « Ils font de la vie du peuple palestinien un enfer »...

    Nous publions des extraits d’une lettre ouverte rédigée par Yasser Abu Jamei, psychiatre à Gaza.

    J'écris cette lettre en regardant mon fils de six ans, terrifié, qui ne cesse de mettre ses mains sur ses oreilles pour essayer de bloquer les sons des bombardements israéliens, mes deux filles de 13 et 10 ans et ma femme. Leurs visages montrent l'anxiété de ne pas savoir où ils peuvent être en sécurité maintenant. Mes deux fils aînés, âgés de 16 et 15 ans, sont assis, stupéfaits et silencieux, et je sais qu'ils revivent les souvenirs des trois précédentes offensives sur la bande de Gaza et pensent aux membres de la famille que nous avons perdus. Ce sont les sentiments que vivent toutes les familles de Gaza.

    « Des décennies d'humiliation, d'injustice et de mauvais traitements »

    Nous, les Palestiniens, avons vécu des décennies d'humiliation, d'injustice et de mauvais traitements. En 1948, nous avons été expulsés de notre terre ; plus de 600 villages ont été entièrement détruits ; des centaines de milliers d'entre nous ont été tués ou déracinés. Près de 800 000 personnes ont fini par vivre comme réfugiés dans différents endroits du monde.

    Cela s'est produit sous les yeux de la communauté internationale, qui nous a promis un État souverain d'une taille équivalente à un cinquième de notre patrie d'origine. Cette décision n'a été acceptée que dans les années 1990 par les Palestiniens croyant en une solution à deux États.

    26 ans plus tard, nous observons la situation dans l'État de Palestine promis, et nous voyons une Cisjordanie divisée et occupée par des centaines de milliers de colons vivant dans des colonies construites sur les décombres des maisons palestiniennes, qui font de la vie du peuple palestinien un enfer.

    Nous voyons la bande de Gaza soumise à un blocus depuis plus de 14 ans, qui nous prive des conditions de vie les plus élémentaires. Nous avons subi trois grandes offensives dans cette petite zone, qui ont tué, détruit et traumatisé des milliers de nos concitoyens.

    Et nous voyons que Jérusalem-Est, avec ses sites les plus sacrés pour les musulmans et les chrétiens, continue d'être menacée en permanence par les colons qui s'emparent des maisons et des quartiers palestiniens.

    « Combien de temps le monde va-t-il rester les bras croisés ? »

    [À Gaza actuellement], les bombardements touchent des tours, des appartements, des bâtiments gouvernementaux et de police, et même des rues entières. Tout le monde le voit. Personne n'intervient.

    Combien de temps le monde va-t-il rester les bras croisés pendant que nous, ici à Gaza, souffrons comme cela ? La population de Gaza a besoin de plus que de simples déclarations et résolutions, alors qu'Israël reçoit les armes qui nous tuent et nous terrorisent.

    Je suis d'abord un père, et ensuite un psychiatre. Mon rêve est que mes enfants vivent, grandissent et apprennent en sécurité. C'est le même rêve que celui de chacun des clients que je vois. Il y en aura d'autres aujourd'hui et demain.

    C'est mon travail de donner de l'espoir. Je leur dirai ce que je dis à mes enfants et à ma femme : « Cette injustice envers les Palestiniens dure depuis sept décennies. Cela ne la rend pas normale. Le monde est plein de gens qui n'acceptent pas que ce soit normal. Il y aura du changement. »

    Des actions politiques concrètes sont nécessaires pour mettre fin non seulement aux bombardements meurtriers actuels, mais aussi à cette occupation illégale et au siège de Gaza par Israël, immédiatement.

    Nos conditions de vie actuelles sous le siège sont un affront à la dignité humaine. Je dis à mes enfants et à mes patients « Nous, les Palestiniens, avons le droit de vivre comme nimporte quel autre peuple dans le monde: de vivre en paix, dans la dignité et de jouir de nos droits. Cela viendra. »

    Version intégrale (en anglais) sur https://grassrootsonline.org/

  • Israël assassin, Macron complice !

    Alors que l’agression israélienne se poursuit, l’urgence est au développement de la solidarité avec les PalestinienEs en lutte pour leurs droits nationaux et démocratiques.

    À l’heure où ces lignes sont écrites, plus de 220 PalestinienEs ont été assassinés dans les bombardements sur Gaza, menés au prétexte des tirs de roquettes des organisations armées palestiniennes. Dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 mai, pas moins de 42 personnes ont été tuées dans un bombardement massif rue Wehda, dans la ville de Gaza : 16 hommes, 16 femmes et 10 enfants. L’armée israélienne affirme avoir visé une « installation militaire souterraine » et évoque, avec morgue, « des pertes civiles involontaires ».

    Palestine agressée, Palestine révoltée

    En Cisjordanie, au cours de la journée du 15 mai, au moins 11 PalestinienEs ont été tués lors de manifestations, l’armée ayant ouvert le feu à balles réelles. À l’intérieur d’Israël, les expéditions « punitives » menées par les groupes de colons d’extrême droite se succèdent, avec une multiplication des ratonnades, qui suscitent indignation et colère chez les PalestinienEs d’Israël, certains d’entre eux s’en prenant à leur tour à des commerces ou à des habitantEs juifs. À Jérusalem, d’où la vague de colère — et de répression — est partie fin avril, la mobilisation se poursuit contre les expulsions, avec rassemblements et manifestations quasiment tous les jours.

    Depuis plus d’une semaine, l’ensemble des secteurs de la population palestinienne se mobilisent : à Gaza, en Israël, à Jérusalem, en Cisjordanie. Et l’on a même vu des manifestations aux frontières d’Israël, en Jordanie, au Liban et en Syrie. Un cinglant avertissement adressé à la puissance coloniale qui n’a eu de cesse, au cours des dernières décennies, de fragmenter la population palestinienne : la révolte à laquelle nous assistons, si elle n’est évidemment pas l’affirmation d’une unité politique soudainement retrouvée, n’en demeure pas moins l’expression de la conscience d’une communauté de destin entre les différents secteurs palestiniens, à l’image de cet appel à la grève générale lancé par des collectifs de jeunes et qui a été largement repris et suivi dans toute la Palestine historique ce mardi 18 mai.

    Amplifier la solidarité

    Joe Biden répète « [qu’]Israël a le droit de se défendre »... comme si l’on n’assistait pas à une énième agression israélienne ! Macron qui dénonce la « spirale de la violence » et appelle « au cessez-le-feu et au dialogue ». Autant de déclarations qui ignorent superbement une vérité pourtant évidente : l’occupation, la colonisation, la répression quotidienne sont des violences, et tout « appel au calme » n’incluant pas l’exigence de la fin de ces violences et la satisfaction des droits nationaux et démocratiques des PalestinienEs est en réalité un appel à ce que ces dernierEs cessent de lutter contre l’oppression coloniale.

    Macron confirme qu’il s’inscrit dans la continuité de Sarkozy et de Hollande dans une politique d’alliance avec Israël, qui va jusqu’à la criminalisation de la solidarité avec les PalestinienEs, avec le week-end dernier l’interdiction, à la demande de Darmanin, de la manifestation parisienne.

    Cette interdiction a été un échec, puisque nous étions des milliers dans les rues de Paris, dispersés mais déterminés, malgré le dispositif policier démesuré. Et nous étions des dizaines de milliers dans toute la France, militantEs syndicaux, politiques et associatifs, avec aussi une forte présence de la jeunesse, notamment des quartiers populaires.

    Les PalestinienEs ne peuvent compter que sur leurs propres forces et sur la solidarité internationale : à nous de la construire ! Arrêt immédiat de l’agression israélienne ! Soutien aux droits nationaux et démocratiques des PalestinienEs ! Halte aux complicités de la France !