Ce qui se passe en Italie, premier pays occidental et capitaliste frappé par le virus, est édifiant.
Actualités internationales... - Page 75
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Ni le capitalisme ni le nationalisme ne sont en quarantaine en Italie !
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Le Portugal suspend le droit de grève...
Le Portugal est le seul pays à suspendre le droit de grève en instaurant l’état d’urgence.
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1000 morts du Covid-19 dans l’État espagnol, pas de fin en vue...
Interview de Laïa Facet, membre d’Anticapitalistas, section de la IVe Internationale de l’État espagnol, par No Borders News.
À la date du 20 mars, plus de 1 000 personnes étaient décédées du Covid-19 dans l’État espagnol, ce qui le place au quatrième rang mondial, derrière la Chine, l’Italie et l’Iran, en nombre de victimes et de personnes contaminées.
Près d’un tiers des infections sont situées à Madrid et il n’y a pas de fin en vue, bien que le Premier ministre Pedro Sánchez (PSOE) ait ordonné le confinement de tout le pays au début de la semaine.
Dans cette interview, Laia Facet, militante d’Anticapitalistas, répond aux questions de No Borders News et explique l’attitude de la gauche, des syndicats et des mouvements sociaux, y compris des puissants mouvements féministes de l’État espagnol. -
Pandémie Covid-19 : Protégeons nos vies, pas leurs profits !
Déclaration du Bureau exécutif de la IVe Internationale
La pandémie du Coronavirus constitue un problème de santé publique gravissime et les souffrances humaines qu’elle va provoquer seront énormes. En Europe occidentale, les systèmes de santé sont déjà au bord de l’asphyxie. Si elle atteint massivement des pays dits du Sud, dont le système de santé publique, déjà faible ou très fragile, a été terriblement mis à mal par 40 ans de politiques néolibérales, les décès seront très nombreux.
Nous sommes confrontés à la plus grave pandémie depuis un siècle. Le nombre de morts dus à la grippe (dite espagnole) de 1918-1919 reste difficile à évaluer, mais il fut considérable, frappant avant tout de jeunes adultes. Sa gravité s’explique notamment par le fait qu’elle a suivi directement la Première Guerre mondiale. La rapidité d’expansion de la pandémie Covid-19 s’explique quant à elle notamment par l’affaiblissement des capacités de résistance des populations, provoqué par l’ordre néolibéral et la montée des précarités. Et cela dans le contexte de la multiplication des échanges internationaux due à la mondialisation capitaliste, la marchandisation généralisée et le primat de la loi du profit.
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Que ceux qui n’ont jamais payé, payent la crise sanitaire ! (Communiqué de Sinistra Anticapitalista)...
En face d’un risque aussi important pour la santé du publique, il ne faut pas se tromper : la priorité est d’empêcher une ultérieure diffusion de la contagion.
S’inquiéter de la santé publique n’est pas moins de la responsabilité du gouvernement que de la responsabilité de chacune et chacun d’entre nous.
Nous avons le devoir de contribuer à la sauvegarde de toutes et de tous, en particulier des personnes âgées et des personnes les plus faibles, comme les immunodépressifs.
En ce moment même, nous ne pouvons pas accepter que les mesures nécessaires à l’endiguement de la maladie retombent sur les épaules des travailleuses et travailleurs salariés, des précaires, des travailleuses et travailleurs autonomes.
La crise sanitaire ne date pas d’aujourd’hui, elle est l’effet des coupes budgétaires sauvages qui ont saigné à blanc les services de la santé publique, coupant 70,000 lits et réduisant drastiquement ceux des soins intensifs !
Ces coupes ont été effectuées au nom de la « réduction de la dette », des « règles budgétaires européennes », de la « compétitivité », qui n’ont bénéficié qu’aux organisations privées de santé et aux riches, en privant des millions de citoyennes et citoyens de leur droit à la santé.
Au moment même où le pays vient d’être bloqué pour empêcher la future propagation du virus, des millions de travailleuses et travailleurs peuvent se déplacer pour se rendre à leur poste de travail, se mettant en danger soi-même et, involontairement, les autres.
Ces travailleuse et travailleurs sont en outre le plus souvent équipées des équipements de sécurité les plus rudimentaires et mis dans la condition objective de ne pas pouvoir respecter les nécessaires dispositions sanitaires et d’hygiène sur leur propre lieu de travail.
Personne n’a plus d’intérêt à l’arrêt de la contamination que les travailleuses et les travailleurs, les personnes âgées et les personnes les plus faibles. Mais, pour endiguer l’épidémie, il faut des mesures conséquentes.
Parce que le droit à la santé passe avant le profit nous voulons :
1) l’arrêt, toujours possible, des activités économiques non immédiatement nécessaires, en taxant des ressources extraordinaires (aussi par le biais d’une taxation/imposition du patrimoine) pour garantir les postes de travail, en tenant compte des plus précaires et les travailleurs du secteur privé. De plus, nous voulons la couverture totale du salaire des travailleuses et des travailleurs dont l’activité est suspendue.
2) le respect des garanties de sécurité pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs des secteurs dans lesquels l’arrêt de l’activité n’est pas possible ; avec cela, la distribution par l’état du matériel de protection adéquat (masques, gel désinfectant, etc.)
3) La garantie de la continuité d’un revenu pour toutes les travailleuses et les travailleurs empêchés dans le déroulement de leurs propres activités à cause des mesures extraordinaires en cours, comme le confinement à la maison, si positif à l’infection. Nous demandons donc un revenu de quarantaine à maintenir pour toute la durée de la crise.
4) le changement des normes qui imposent aux travailleuses et aux travailleurs d’être responsable de la suspension ou de la réduction de l’activité de l’entreprise par la prise de congés maladies, de congés parentales (et seulement à 30 %…) ou des vacances. Sans compter sur le concret risque de licenciement de la part des entreprises, rendues plus agressives par l’introduction du Job’s Act. Ces droits sont des droits inaliénables des travailleuses et des travailleurs, et donc sujet à leur exclusive disponibilité !
5) La suspension, jusqu’à la fin de la crise sanitaire, de tous les payements échelonnés vis à vis des banques et des différentes institutions financières (emprunts, crédits, etc.) mais aussi du recouvrement des loyers aux sociétés immobilières.
6) Des dispositions urgentes d’amnistie. La situation des prisons est depuis longtemps explosive, et les conditions de vie des détenus, qui sont par ailleurs dans la majorité des cas derrière les barreaux pour des infractions/délits mineurs, sont maintenant encore plus insupportables. Le risque de contracter l’infection dans des zones surpeuplés et insalubres, et l’incroyable brimade qui consiste à interdire aux détenus de rencontrer leurs familles, a déchaîné la révolte et avec elle, des détenus sont morts dans les geôles de Modène, dans des circonstances encore peu claires. Dans tous les cas, nous voulons la traduction de la peine en une peine à domicile pour réduire concrètement le risque d’infection et donner aux détenus la possibilité de vivre avec leurs proches.
7) Un blocage des expulsions et le retour des migrants expulsés qui, dans cette situation, n’ont pas les conditions pour une effective action de recours en justice, et, les services de l’immigration des préfectures de police ayant été fermés, ils n’ont pas pu obtenir la possibilité du renouvellement du permis de séjour. La libération immédiate de toutes les personnes détenues dans les centres de permanence pour le rapatriement ; où le risque de contracter l’infection est très haut.
Nos vies valent plus que leurs profits !
Sinistra anticapitalista, le 10 mars
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Huit thèses sur le Coronavirus...
Par Daniel Tanuro, publié par la Gauche anticapialiste, section belge de la IVe Internationale.
1. Le fait que le ralentissement économique a précédé le Covid-191 ne doit conduire à nier ni l’impact économique de l’épidémie (interruption de productions, rupture des chaînes d’approvisionnement, impacts sectoriels sur le transport aérien et le tourisme, etc.) ni le sérieux de la menace qu’elle constitue en tant que telle. Phénomène disruptif à dynamique exponentielle, l’épidémie est un amplificateur spécifique de la crise économique et sociale. Elle est aussi un révélateur de la fragilité du système capitaliste et des dangers qu’il fait peser sur les classes populaires, notamment par son productivisme congénital et le type de politique, cause fondamentale de la crise écologique et climatique.
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Grèce : les réfugiéEs otages des fauteurs de guerre et des nationalismes...
Les événements en cours aux frontières gréco-turques sont très inquiétants. Suite à la fermeture des frontières décrétée par le Premier ministre grec Mitsotakis, applaudi par l’Union européenne, ceux qui tentent le passage en Grèce sont violemment repoussés (au moins un mort, peut-être suite à un tir grec, et un enfant noyé sous les yeux des garde-côtes).
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Égypte : Mort d’un dictateur...
Mardi 25 février 2020, Hosni Moubarak est mort. Ironie de l’histoire, celui qui a écrasé sous sa botte le peuple égyptien pendant 30 ans, est mort en février, le mois où il a été chassé du pouvoir en 2011.
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Des humains monnaie d'échange
Pour amener les autres membres de l’OTAN à soutenir son offensive en Syrie, le président turc Erdogan a annoncé qu’il n’arrêterait plus les les réfugiés voulant passer de Turquie en Europe. En 2016, l’Union européenne avait « dealé » avec la Turquie pour qu’elle ne laisse plus passer les réfugiéEs, notamment syriens, en échange de quelques milliards d’euros.
Les réfugiéEs qui se sont mis en mouvement ces derniers jours sont mus par l’espoir d’entrer en Grèce, que ce soit par voie terrestre, via la ville d’Edirne en Thrace orientale, ou maritime, depuis les côtes de la mer Egée vers les îles grecques. Au-delà, ils et elles voudraient poursuivre vers d’autres pays qui, tous, ont de fait fermé leurs frontières.
Des centaines de réfugiéEs bloquéEs par la police grecque s’entassent aujourd’hui à la frontière terrestre gréco-turque. D’autres essaient de passer par la Bulgarie. Des affrontements avec la police ont fait des blessés sur les îles grecques de Lesbos et Chios : des habitantEs et des groupes d’extrême droite protestent contre la construction de nouveaux camps pour les migrantEs et s’attaquent à ces derniers. Il est clair que sur certaines de ces îles, d’étendue réduite, un afflux massif de migrantEs, qui ne peuvent en repartir, crée une situation difficile à gérer si une véritable politique d’accueil n’est pas mise en œuvre. L’inverse de ce que fait le gouvernement actuel de la Grèce, de droite avec des éléments d’extrême droite, qui distille un discours xénophobe qui gangrène les mentalités.
Non seulement la Turquie, mais tous les États européens, sont responsables de ces évènements, y compris ceux qui, comme le gouvernement français se donnent le beau rôle mais, en fait, se sont accommodé de voir les îles grecques transformées en prisons surpeuplées à ciel ouvert.
« Une fois de plus, des personnes en quête d’asile sont utilisées comme une monnaie d’échange dans un jeu politique meurtrier, conséquence prévisible de l’accord UE-Turquie », a déploré Massimo Moratti, directeur adjoint d’Amnesty International. Les réfugiéEs, les êtres humains, devient effectivement une monnaie d’échange dans ce capitalisme pourrissant où chacune des puissances veille au grain de ses intérêts fluctuants, sans se préoccuper des conséquences sur les peuples.
Henri Wilno
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Face au coronavirus : vérité, transparence, solidarité et service public...
Partie de Chine, l’épidémie de coronavirus s’étend progressivement à toute la planète. Elle se développe en Asie, au Moyen-Orient (Iran), en Europe, où l’Italie est particulièrement touchée, en Amérique Latine (Brésil). On peut être extrêmement inquiet des effets qu’aurait son développement probable en Afrique.
Ce soir l’annonce brusque de 20 nouveaux cas laisse présager une extension en France.
Sida, Ebola, SRAS, Zika, dengue hémorragique… les grandes épidémies sont de retour, attisées par les effets d’un capitalisme mondialisé. Celui-ci est en effet, dans une seule logique du profit, à l’origine de la circulation irrationnelle et inutile des marchandises et des hommes, du réchauffement climatique, de l’entassement de populations dans des mégapoles, de l’absence de services de santé fiables accessibles à tous.
Les propos lénifiant des gouvernements assurant que « tout est sous contrôle » ne sont pas de mise. L’exploitation des craintes légitimes de la population, par la droite et l’extrême droite, les « remèdes miracles » qu’elles préconisent comme la fermeture des frontières ne le sont pas davantage. N’en déplaise aux Le Pen et autres Ciotti, le virus ne sera pas stoppé par la police aux frontières, et faire croire le contraire, en attisant la méfiance ou la haine à l’égard de « l’étranger », ne peut qu’aggraver les peurs et favoriser la propagation de la maladie.
En l’absence d’antiviraux et de vaccins efficaces, comme dans toute les épidémies de ce type, l’information diffusée rapidement à l’ensemble de la population, les mesures barrières (masque, lavage des mains), l’isolement des malades, leur transport direct vers les services spécialisés sans passer par les urgences, le suivi rapproché des personnes qui ont été en contact avec les malades pendant au moins les 7-14 jours de l’incubation, la protection stricte du personnel médical en contact avec les malades, sont les seuls moyens d’éviter la propagation de l’épidémie.
Comme dans toutes les circonstances dramatiques, le pouvoir ne manque pas d’encourager et de saluer d’une larme les fantassins de la santé envoyés au front pour combattre le virus. Emmanuel Macron n’y a pas manqué ce matin en se rendant à l’hôpital Pitié-Salpêtrière.
Lui qui, poursuivant l’œuvre de ses prédécesseurs, a organisé les coupes sombres dans les budgets hospitaliers, impose sur tout le territoire les fermetures des services clés des hôpitaux comme les urgences, refuse de répondre aux revendications des soignants en grève depuis des mois, a eu l’audace de leur déclarer : « Je compte sur vous et vous pouvez compter sur moi pour qu'on agisse ensemble… » !
Personne ne doute de l’engagement des personnels hospitaliers dans la lutte contre l’épidémie, comme ils ont été au rendez vous lors des attentats de 2015. Mais ils sont les premiers à savoir que cet engagement a ses limites, dans un hôpital fonctionnant à flux tendu, avec des urgences débordées, des lits et des effectifs de personnel manquant, des soignantEs épuisés. Ceux-ci et celles-ci doivent toujours faire plus avec moins. Les recrutements deviennent de plus en plus difficiles, en raison de la pénibilité du travail, des bas salaires, et aujourd’hui le recul prévu de l’âge de la retraite.
La lutte contre l’épidémie rend encore plus urgente la défense de l’hôpital public, la satisfaction des exigences des personnels hospitaliers, l’attribution des moyens qui lui sont indispensables. La santé et parfois la vie de celles et ceux qu’il doit soigner en dépendent.
Montreuil, le 27 février 2020