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Communiqués du NPA... - Page 11

  • Agir et réunir les forces sociales et politiques contre les licenciements ...

    Le NPA-l’Anticapitaliste s’est adressé le 9 novembre à de nombreuses organisations du champ social et politique pour leur proposer d’agir conjointement face à la vague de licenciements et de suppressions d’emploi qui s’abat actuellement sur les travailleurs et les travailleuses. Michelin, Auchan, Airbus, Vencorex, MA France, Valeo... la liste est longue des entreprises du privé qui sont concernées. La fonction publique n’est pas en reste en lien avec l’annonce d’un budget d’austérité drastique qui s’accompagne déjà de 4000 suppressions de postes dans l’Éducation nationale. 

    Plusieurs organisations ont répondu positivement à notre courrier. Une réunion unitaire se tiendra donc mardi 26 novembre dans nos locaux. Nous souhaitons qu’un large arc de forces du champ social et politique se constitue pour soutenir les travailleurs et les travailleuses touchéEs par ces catastrophes sociales. L’unité que nous avons réalisée en juin dernier face au RN doit aujourd’hui être réactivée pour avancer des réponses politiques unitaires face aux licenciements, pour soutenir les salariéEs qui luttent pour leurs emplois. 

    À la suite de cette réunion nous espérons pouvoir annoncer des initiatives unitaires larges locales et nationales en soutien aux salariéEs mobilisées, contre les licenciements et les suppressions d’emploi, pour des mesures d’urgences sociales et écologiques. 

    En attendant, Philippe Poutou s’est rendu à Pont-de-Claix (Isère) lundi 18 novembre pour soutenir les salariéEs en grève de Vencorex et Olivier Besancenot était à Cholet (Maine et Loire), mercredi 20 novembre, avec les salariéEs de Michelin en grève également. Les militantEs du NPA-l’Anticapitaliste sont aux côtés de tous les salariéEs qui se battent aujourd'hui pour préserver leurs emplois. Ils et elles ont besoin du soutien le plus large possible ! 

  • Au revoir Paris, salut Montreuil !

    Depuis 1976, la LCR puis le NPA ont connu une double domiciliation dans la capitale. À Montreuil l’imprimerie Rotographie, la rédaction du journal et la direction nationale. Dans Paris, l’activité militante, la librairie, puis la IVe Internationale à partir du milieu des années 1990.

    En l’occurrence, après l’impasse Guéménée (11e arrondissement) et la rue de Tunis (11e arrondissement), notre local parisien s’est établi en 2000 dans le 12e (rue Taine). Depuis quelques jours, ce local est vendu. Notre librairie (la Brèche) déménagera dans quelques mois, mais l’activité militante et la IVe Internationale ont déjà rejoint notre local de Montreuil. Financièrement et pratiquement, c’est une étape majeure dans notre projet de rassemblement de toutes nos activités dans un lieu unique. Désormais, le NPA-l’Anticapitaliste est à Montreuil !

    Grand projet utile

    Cependant, le plus dur reste à faire, à savoir devenir propriétaire de ce local montreuillois en 2025, puis le rénover dans un délai raisonnable. En effet, si un gros travail militant de tri, de nettoyage et de rafraichissement porte déjà ses fruits afin de vivre au quotidien, seule une acquisition et une rénovation effectuée par des professionnels permettront de réellement ­intégrer toutes nos activités.

    En effet, l’installation de notre librairie au rez-de-chaussée d’une rue piétonne demande de lourds et dispendieux travaux qui engagent des questions structurelles et réglementaires. De même pour l’installation d’un grand espace de vie militante et plusieurs salles de réunion au 1er étage. Utile au mouvement, la plus grande ­respecterait les normes ERP et pourrait ­accueillir 150-200 personnes. D’autres aspects de notre activité gagneraient à une véritable rénovation : studio d’enregistrement plus grand, rationalisation du stockage, de l’archivage et de la logistique. Enfin, tant pour des raisons écologiques qu’économiques, une rénovation ­énergétique serait la bienvenue !

    Nous comptons sur les dons

    Voilà pourquoi le NPA a besoin de la solidarité financière de toutes celles et ceux qui partagent au moins quelque-unes de ses positions et qui reconnaissent l’utilité de son intervention dans le mouvement. Peu importe le montant de votre don. Il permettra la réalisation d’un projet d’infrastructure politique et militante de long terme, assurant ainsi la pérennité de notre courant et de son orientation. Une orientation de front unique, pour l’unité de notre camp social, dans la perspective révolutionnaire d’un socialisme démocratique et écologique.

    Commission souscription

    Pour donner, par ici...

  • C’est l’heure de la contre-offensive !

    Avec la complicité de Le Pen et du RN, le gouvernement Barnier engage une nouvelle étape dans la casse sociale : augmentation des impôts, gel des salaires, menace sur les jours fériés et les revenus sociaux, attaques en tout genre contre la fonction publique ! Et la curée ne s’arrête pas là…

    Avec la bénédiction du gouvernement, le patronat s’est engagé dans une nouvelle vague massive de licenciements. 

    Licenciements

    Depuis le début de l’année, pas moins de 180 plans de licenciements ont entrainé 150 000 suppressions d’emplois. Ils sont le plus souvent portés par de gros groupes, dont les profits explosent, comme Auchan, Michelin, MA France, Valéo, Renault, Sanofi, GE Vernola, Airbus, Nexity ou Vencorex !

    Face aux patrons qui, après avoir pris l’argent public, s’en vont, les travailleurEs s’organisent pour préserver leur outil de travail. La question de la reconversion des emplois doit se poser pour produire autrement, moins, avec moins de déchets et de pollution, en fonction des besoins de la population et de l’urgence écologique et non des profits (voir pages 3 et 6).

    Fonction publique menacée, salaires réels en baisse, pauvreté aggravée

    Dans les entreprises publiques, la privatisation se poursuit, comme à la RATP où Pécresse a commencé le saucissonnage de l’entreprise, en concédant de premières lignes de bus à de grands groupes privés. À la SNCF, c’est la filière fret qui doit être démantelée au 1er janvier 2025, afin de pouvoir être privatisée !

    Si les profits et les licenciements explosent, les salaires sont en berne. En 2022, les salariéEs du privé ont perdu 1 % de pouvoir d’achat, puis 0,8 % en 2023, et selon l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) il faut s’attendre à une nouvelle baisse en 2025. La fonction publique est particulièrement concernée, avec un gel désormais perpétuel du point d’indice, dont les effets vont être aggravés par la suppression annoncée de la Gipa (garantie individuelle du pouvoir d’achat). Cerise sur le gâteau, l’annonce gouvernementale des 3 jours de carence et de la diminution du remboursement des arrêts maladie.

    Les réformes successives de l’assurance chômage et des retraites n’ont fait qu’aggraver la situation des plus précaires. Selon le rapport du Secours catholique rendu public le 14 novembre, « la réforme de l’assurance chômage a fait basculer une partie des chômeurs vers l’inactivité, comme les jeunes actifs ». En France, le taux de non-recours au RSA atteint 36 % en 2023, soit dix points de plus qu’en 2010.

    Les premières victimes de ces politiques de démantèlement de la protection sociale et des services publics, ce sont les plus pauvres, et parmi eux les femmes sont majoritaires. Toujours d’après le rapport du Secours catholique, « les femmes sont les premières victimes de la pauvreté. Elles représentent 57 % des personnes rencontrées »

    La résistance s’organise ! 

    Dans le contexte de violence sociale, il y a donc encore plus de raisons de manifester à l’occasion de la journée contre les violences faites aux femmes. Les manifestations s’organisent le samedi 23 novembre, pour réclamer une loi-cadre contre les violences sexistes et sexuelles (voir page 5). 

    Sur le front des licenciements, la résistance s’organise. À Cholet, Clermont ou Pont-de-Claix, grèves et manifestations se sont mises en place sur les sites concernés, avec des mobilisations qui ont permis des convergences entre les entreprises en lutte. La journée nationale appelée par la CGT le 12 décembre peut permettre d’unifier ces luttes. 

    Dans la SNCF, un premier appel à la grève est lancé pour le 22 novembre, avec dans la foulée un préavis de grève reconductible à partir du 11 décembre. Dans la fonction publique, une large intersyndicale appelle à une journée de grève le 5 décembre. Le mois de décembre nous offre la possibilité de faire converger les colères, car on est plus forts lorsqu’on est plus nombreux ! 

    Dans les Antilles, les marches contre la vie chère sont aussi une bataille de l’ensemble des travailleurEs.

    Tous les possibles sont ouverts, car jamais un gouvernement de la Ve République n’a été aussi faible que celui de Barnier et jamais aucun président de la République n’aura été aussi désavoué que Macron. Après le puissant mouvement de lutte contre la retraite à 64 ans, puis la constitution et le succès du NFP, c’est maintenant dans la rue que va se jouer notre combat contre la casse sociale et tous les grands projets inutiles de la course aux profits. 

  • De quoi Barnier est-il le nom ?

    La dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier témoigne de l’impossibilité pour Macron d’aller plus en avant dans ses réformes libérales. Les mobilisations qu’il a affrontées sans céder (des Gilets jaunes jusqu’à la réforme des retraites, en passant par les révoltes des quartiers populaires et les blocages des agriculteurs) combinées au déplacement vers la droite et l’extrême droite du champ politique, entrainent un épuisement de son appareil politique et l’ont contraint à en trouver un nouveau pour maintenir son cap.

    La politique de Macron a été battue par les résultats des élections européennes. Dans une séquence où la gauche était très divisée et donc inoffensive, Il a tenté de rejouer la diabolisation des extrêmes pour se faire élire sur la base d’un très fragile front républicain libéral-conservateur, ce qui aurait pu aboutir à donner les clés du pouvoir au RN. Le passage par le vote est une tentative démagogique de rebattre les cartes et d’essayer de tirer son épingle dans un jeu dangereux. Cela n’avait pas marché pour Chirac, c’est un échec total pour Macron. Cependant, les mobilisations de 1995-1997 ont renforcé la gauche et elles ont favorisé la victoire de la Gauche plurielle. Au contraire, depuis 2017, nous disputons l’hégémonie de certaines luttes à l’extrême droite. 

    La situation internationale est alarmante. L’absence de prise en compte de la crise écologique a tué en Europe de l’Est et dans l’État espagnol ; l’élection de Donald Trump annonce un avenir désastreux en Ukraine et en Palestine, où le génocide fait rage. Face à l’inflation et aux multiples crises, la classe dirigeante veut maintenir ses profits, en se gavant d’argent public et en licenciant à tours de bras. Les cliquets institutionnels de la 5e République permettent de mettre en selle un gouvernement de combat, qui peut se permettre d’aller plus loin que le gouvernement Attal, par des attaques frontales contre les fonctionnaires, la Sécurité sociale, les chômeurs et qui renforce les violences contre les femmes et les migrants.

    Reprendre l’offensive, construire les luttes

    Nous menons la lutte sur deux terrains. D’une part, la lutte contre le gouvernement et le patronat, en défense des emplois, tout en gardant en tête les indispensables transformations de la production pour répondre à la crise écologique. D’autre part, la lutte pour l’hégémonie du prolétariat dans les luttes sociales qui s’annoncent, pour lesquelles l’intransigeance antiraciste est un élément clé et dont la construction passe par une connaissance de l’histoire coloniale de la France. Nos réponses sont entièrement opposées à celles de l’extrême droite. C’est pourquoi nous continuons à construire des fronts uniques de lutte. Nous restons convaincus que le Nouveau front populaire est un outil qui permet de regrouper les partis politiques, les syndicats, les associations et les individus. Nous accueillons dans ce numéro le Centre d’études marxistes pour nous aider à comprendre les enjeux politiques du Front populaire de 1936.

    La construction d'un front unique ouvrier nous semble indispensable pour gagner non seulement sur le fond mais également pour gagner l’hégémonie dans la classe, contre l’extrême droite. C’est pourquoi nous nous investissons dans toutes les mobilisations, notamment celles à venir contre les licenciements et en défense des services publics.

    Construire un parti anticapitaliste

    Pour en finir avec le capitalisme, quels que soient les détours tactiques, il nous faut un parti, qui soit utile pour les luttes. Dans le cadre de la Rencontre nationale des comités du NPA en décembre 2024, nous avons souhaité dans ce numéro préciser les contours de notre parti. Nous voulons aider à la reconstruction de la conscience de classe  et garder une ligne de défense inconditionnelle des intérêts de notre classe. Le parti que nous voulons doit être féministe et se placer aux côtés de la jeunesse . Enfin, nous voulons nous construire au sein de la classe ouvrière. Ce sont autant d’éléments qu’il nous paraît important de discuter au sein du NPA, ainsi qu’avec les organisations de la gauche de rupture dans les mois qui viennent.

  • Les COP sonnent creux : mobilisation !

    Les victoires électorales des climato-négationnistes — Trump en tête — s’enchaînent à travers le monde. Les fréquence et l’intensité des catastrophes en relation avec le dérèglement climatique se multiplient. Dans ce contexte, la « diplomatie environnementale » et ses trois COP (Conférences des parties) de la fin 2024 sonnent encore plus creux que les autres années…

    Reversement par les industriels occidentaux d’un pourcentage de leurs recettes liées au pillage des ressources génétiques de la biodiversité aux pays « du Sud », reconnaissance des « communautés d’ascendance africaine » en Amérique du Sud ou encore intégration des peuples autochtones dans cette diplomatie environnementale… Ces timides apports de la COP16 Biodiversité rappellent la nécessité de s’attaquer conjointement à l’écrasement de la biodiversité et au colonialisme nés d’une même racine. C’est « l’habiter colonial » auquel le chercheur Malcolm Ferdinand oppose une nécessaire écologie décoloniale, où la sortie de la crise écologique exige l’éradication des rapports de pouvoir qui ont asservi les personnes afrodescendantes, autochtones, racisées et les femmes.

    COP16 sur la biodiversité sur fond de colonialisme 

    Pourtant présidée par une vice-présidente colombienne, activiste écologiste de longue date, la COP16 ne remet pas en cause les fondements des crises capitalistes. En ressortent des engagements toujours sans financement et un « laissez-­passer » d’un an pour l’économie capitaliste des grandes puissances occidentales et émergentes.

    COP29 pour le climat sur fond de dictature pétrolière 

    Près de 50 000 représentantEs internationaux sont attenduEs du 11 au 22 novembre pour résoudre la crise climatique… dans une dictature qui continue d’enfermer ses militantEs environnementaux et tire 50 % de son PIB du pétrole. Après l’Égypte et les Émirats arabes unis, c’est donc l’Azerbaïdjan qui accueille les discussions qui auraient pu être cruciales pour l’avenir de l’humanité, si celles-ci ne se bornaient pas, là encore, à un statu quo sur l’exploitation capitaliste du monde.

    Les COP pour le climat ne font plus illusion, face à la collusion entre les dirigeants mondiaux et les entreprises pétrolières. Comment prendre au sérieux une Commission européenne qui qualifie l’Azerbaïdjan de ­« ­partenaire fiable », en lui signant un contrat en 2022 pour du gaz. La diplomatie environnementale n’est qu’un déguisement de plus pour une diplomatie énergétique et financière qui n’évoque le climat que s’il est rentable. 

    Des manifestations se tiendront tout au long du mois de novembre pour tenter de faire entendre une voix alternative à cette mascarade. Car l’urgence d’une action mondiale commune est réelle : mais c’est aux peuples de la saisir et de s’unir d’une même voix. 

    Commission nationale écologie

  • Victoire pour Nordine et Merryl !

    Le 7 novembre, à la suite d’un long combat judiciaire, les deux policiers qui avaient tiré à six reprises sur Nordine et Merryl en 2021 ont été condamnés à quatre ans de prison avec sursis avec interdiction d’exercer.

    Cette décision est une victoire : les policiers ont été reconnus coupables, là où la norme est l’absence de condamnations dans les affaires de violences policières. Les juges ont rejeté la légitime défense et ont déclaré les policiers coupables de violences volontaires. Ils ne seront plus jamais policiers.

    C’est aussi la première fois qu’une décision de justice vient restreindre l’application de l’article L 435-1 du code de la sécurité intérieure, véritable permis de tuer pour les policiers lors de refus d’obtempérer allégués et qui vise de manière disproportionnée les personnes racisées. Cette décision devrait ouvrir la voie à de prochaines condamnations de policiers qui tuent ou blessent avec leurs armes de services, notamment pour le meurtre de Nahel.

    Reste que quatre ans de prison avec sursis, ce n’est rien comparé aux séquelles et aux traumatismes des victimes, Nordine et Merryl, enceinte au moment des faits et qui a perdu son enfant en raison de ses blessures. La reconnaissance de la culpabilité et de la responsabilité doit maintenant donner lieu à des réparations financières pour les victimes.

    Surtout, Nordine, lui, a été condamné à deux ans de prison ferme pour refus d’obtempérer dans ce dossier. Il est toujours en détention. Sans les vidéos des témoins qui ont filmé la scène, les policiers n’auraient jamais été inquiétés.

    Le NPA-l’Anticapitaliste demande la libération immédiate de Nordine et l’abrogation de l’article L.435-1 et toutes les lois sécuritaires qui permettent à la police de mutiler et tuer en toute impunité.

    Le NPA-l’Anticapitaliste continuera, aux côtés des victimes de violences policières et de leurs familles, d’exiger la fin de l’impunité judiciaire pour les policiers. Désarmons la police !

  • Mettre le feu aux mosquées : l’actualité de l’islamophobie française ?

    Mardi 29 octobre, un incendie criminel est déclenché au moment du « fajr » (« prière de l’aube ») à la mosquée Assouna d’Amiens ; Jeudi 31 octobre un incendie est déclenché sur le parking attenant au chantier de la grande mosquée en construction de Strasbourg.

    Ces deux attaques en une semaine ne sont pas seulement des faits divers : elles manifestent l’hostilité croissante à l’encontre des personnes musulmanes et le climat délétère de la société civile. Les attaques contre les personnes musulmanes sont quotidiennes en France : de l’incivilité à l’agression, les effets du racisme sont concrets et ses manifestations violentes sont en augmentation.

    Les personnes musulmanes sont constamment constituées en minorités altérisées, opposées à la République et sont la cible privilégiée des attaques des nationalistes. A l’école, au travail, dans l’espace public, elles subissent une oppression constante.

    L’oppression des musulmanEs vise plus loin que leur seule existence sociale et s’attaque jusqu’à leur liberté de conscience et de culte à travers l’ingérence de l’État français dans le culte musulman (fermetures de mosquées, expulsions d’imams) et les législations islamophobes qui proscrivent des pratiques religieuses communes en les disqualifiant comme « radicalisées » ou « islamistes ».

    La laïcité ne peut pas continuer à tirer sa légitimation de la discrimination des musulmanEs : la répression constante de la visibilité de l’islam et des personnes musulmanEs en France est intolérable et constitue un séparatisme d’État qui isole les personnes musulmanEs et perçues comme telles et légitime le racisme. Une telle hostilité ne peut qu’encourager les fractions les plus racistes de la population dans un contexte où la parole raciste et islamophobe est légitimée par la politique du gouvernement Barnier et son ministre de l’Intérieur Retailleau.

    Le NPA-l’Anticapitaliste réaffirme sa solidarité avec l’ensemble des personnes musulmanEs face à l’oppression qu’iels subissent. Nous demandons l’abrogation de l’ensemble des lois islamophobes, depuis la loi de 2004 jusqu’à la loi dite « sur le séparatisme », ainsi que la protection des musulmanEs et de leurs lieux de culte, devant les menaces fréquentes qu’iels subissent, à un niveau comparable à celui qui est déployé pour sécuriser tous les autres lieux de cultes du pays.

    Le NPA-l’Anticapitaliste est conscient de l’urgence antiraciste et engage toutes les forces politiques soucieuses de lutter contre l’islamophobie et le racisme à concrétiser cette priorité politique.

    Le NPA-l’Anticapitaliste est déterminé à dénoncer l’islamophobie et lutter concrètement contre elle, avec les musulmanEs et leurs organisations cultuelles, associatives, politiques.

  • Le triomphe de Trump, la victoire de la brutalité capitaliste et de l’extrême droite ...

    Après des semaines de menaces d’insurrections armées en cas de défaite, Trump peut, cette fois-ci, difficilement invoquer le trucage des élections par les démocrates. Il a gagné, et il a même gagné en nombre de voix. Les électeurEs lui ont accordé près de 72 millions de voix contre plus de 66 millions pour Kamala Harris. 

    On l’attendait, même si on espérait pourtant encore que le candidat Trump ne l’emporte pas... Or, c’est tout le contraire : les républicains gagnent même la majorité au Sénat. 

    Une majorité des électeurEs a donc fait le choix la brutalité d’un homme blanc réactionnaire, raciste et misogyne, un capitaliste climato-sceptique dont l’obscène slogan de campagne « Drill, baby, drill » (« Fore, chéri, fore ») résume sa caricature et replonge ses électeurs dans le fantasme d’une Amérique toute-puissante. Mais en Amérique comme en Europe, le système économique sans avenir de la course aux profits et son ordre social inégalitaire, engendre le repli sur un passé fantasmé et la promesse d’un avenir radieux sans rien changer… sinon d’exploiter, violenter, discriminer et polluer toujours davantage. 

    Si les démocrates, en particulier Kamala Harris, étaient à juste titre contestés par les militantEs de la cause palestinienne pour leur soutien à Israël et leur complicité dans le génocide en Palestine, c’est plus généralement le bilan socio-économique de Joe Biden qui a été sanctionné, car les inégalités n’ont jamais été aussi fortes aux États-Unis. Malgré l’absence d’illusions des forces de gauche dans le vote Kamala Harris et la politique capitaliste libérale qu’elle représente, faire obstacle au retour de l’extrême droite au pouvoir était au cœur des préoccupations, comme le disait par exemple Angela Davis : « Je le dis avec beaucoup d’hésitations. Mais je pense qu’à ce stade, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter l’élection de Donald Trump. Ceci afin d’éviter l’ascension du fascisme aux États-Unis ». 

    L’élection de Trump est à l’image du monde en guerre dans lequel le capitalisme nous entraîne et où l’extrême droite gagne toujours plus de pouvoir. Cette élection reflète le recul du débat public au profit de la violence politique, des fake news et des anathèmes ; elle reflète la brutalité des rapports sociaux et de la méthode politique que porte l’extrême droite. 

    Elle annonce l’approfondissement des guerres commerciales et du protectionnisme, le mépris total de la lutte contre le changement climatique. Elle annonce le pire pour les peuples qui subissent aujourd’hui l’impérialisme et le colonialisme en Palestine, au Liban, en Ukraine, au Kurdistan, ou qui risquent de le subir dans le futur, comme à Taïwan. 

    La montée des extrêmes droites en Europe et des autoritarismes en général dans ce contexte économique morose, mais aussi la situation écologique dramatique ont tout à nous faire craindre de l’élection de Trump et de ses conséquences. 

    Ainsi, c’est à la construction d’un nouveau rapport de forces contre le racisme, le sexisme, le carbo-fascisme et le capitalisme que nous continuons de nous atteler, en lien avec toutes celles et ceux qui luttent en ce moment aux États-Unis et partout dans le monde. 

  • L’interdiction des licenciements, c’est urgent !

    Michelin, Auchan, Airbus, Vencorex… les plans de licenciements s’intensifient. Depuis quelques semaines, le secteur automobile en Europe se mobilise contre ce que les patrons et les actionnaires veulent présenter comme inéluctable : les suppressions d’emplois pour rétablir les marges face à la concurrence internationale. Avec toujours la même logique destructrice : les travailleurEs servent de variables d’ajustement. En France, ce sont notamment les salariéEs de MA France, de Dumarey-Powerlidge à Strasbourg, ou encore de Valeo qui sont en première ligne.

    D’autres secteurs sont également touchés : la chimie, la grande distribution,… Les salariéEs de la centrale de Cordemais, près de Nantes sont mobiliséEs ainsi que celles et ceux de Vencorex en Isère. Auchan vient d’annoncer la suppression de 2300 emplois et Michelin, de 1250 postes à Vannes et Cholet, où une grève puissante vient d’éclater.

    A ces plans de licenciements s’ajoutent Airbus et ses 2500 postes menacés, et tant d’autres comme Walor, Milee, ExxonMobil… Au 18 octobre 2024, la CGT recensait 180 plans de licenciements en un an[1].

    Ces entreprises ont pu bénéficier par le passé de cadeaux fiscaux et d’aides en tout genre. Pendant des années, elles se sont accaparées de l’argent public et licencient à tour de bras aujourd’hui. C’est inacceptable. Michel Barnier peut bien montrer du doigt les directions de Michelin et d’Auchan, personne n’est dupe. Son gouvernement va accompagner la casse sociale.

    Le secteur public non plus n’est pas épargné, comme dans l’Education Nationale où 4000 postes seront supprimés. La Cour des Comptes préconise quant à elle la suppression de 100 000 postes dans la Fonction Publique Territoriale.

    Pour que cesse la destruction capitaliste des emplois, des vies et du vivant, il est vital que ces luttes convergent. La propriété privée des moyens de production, qui ne sert que les intérêts particuliers d’une minorité, est la principale responsable de la catastrophe sociale et écologique en cours … Il est temps d’y mettre fin. Ce serait faire œuvre de salubrité publique au bénéfice de la majorité, celles et ceux qui produisent les richesses.

    Dans l’immédiat, il devient urgent d’imposer l’interdiction des licenciements et la reconversion des emplois pour produire ici sans polluer, pour que les salariéEs décident avec la population ce dont elle a besoin et comment le produire.

    Il est tout aussi urgent que l’ensemble de la gauche sociale et politique, dans le Nouveau Front Populaire et en dehors, que toutes les équipes syndicales concernées se regroupent pour organiser une manifestation centrale à Paris contre les licenciements, contre les suppressions de postes, et contre le gouvernement Macron-Barnier.

    [1] CGT. 180 plans de licenciements en un an.

  • Agences de l’eau : le (pas si) discret braquage de l’État !

    Dans un amendement au projet de budget, déposé par le gouvernement, celui-ci annonce vouloir « opérer un prélèvement exceptionnel de 130 millions d’euros sur la trésorerie des Agences de l’eau, reversé au budget général de l’État ».

    Les agences de l’eau ont consacré de 2019 à 2024 plus de 40 % de leurs aides aux actions en faveur de l’adaptation au changement climatique, et se sont dotées de plans d’adaptation. Il s’agit notamment d’interventions auprès de l’agriculture, de la conversion à l’agriculture biologique et aux pratiques agricoles peu consommatrices de pesticides.

    Les agences de l’eau sont des organismes destinés à « aider les collectivités, les industriels, les agriculteurs, les associations de pêche et de protection de la nature dans le financement, l’accompagnement et la valorisation de leurs projets et initiatives pour agir sur la santé, le cadre de vie, la préservation de la ressource en eau et la biodiversité ». Sur la page d’accueil des agences de l’eau, on peut lire : « Une mission commune pour l’eau, la biodiversité, le littoral ».

    Rendez l’argent !

    Les agences de l’eau sont financées, à hauteur de 85 %, par quatre redevances que nous versons toutes et tous, prélevées directement sur notre facture d’eau. C’est notre argent ! L’État n’en a cure et se sert de deux manières. En effet, outre le prélèvement cité plus haut, il a fixé un plafond à la collecte des redevances : au delà de 2,3 milliards d’euros, le surplus va directement ans sa poche ! On appelle ça le « plafond mordant » ! Ce plafond devait passer à 2,5 milliards en 2025, mais il semblerait que cette promesse ait été « oubliée »...

    L’eau n'est pas une variable d’ajustement

    Le « hold up » sur les agences de l’eau, comme cette mesure est qualifiée par la très gauchiste revue Maire-Info, risque d’avoir un effet direct sur le financement des programmes soutenus par les agences : alors qu’elles sont censées disposer de 460 à 550 millions, selon l’État, elles devront faire face à leurs engagements avec 200 millions, soit un mois de trésorerie. Ce qui peut amener une agence à ne pas pouvoir verser l’aide au moment où la collectivité en aura besoin. Elle sera alors contrainte d’emprunter ou retarder le paiement des entreprises.

    Au moment où se tient la COP16 Biodiversité, qui pose les questions de son financement, au moment où des événements climatiques extrêmes surviennent en France et, surtout, de façon dramatique en Espagne, le gouvernement Barnier affiche une fois encore son cynisme à courte vue en faisant du budget des agences de l’eau une banale et minable variable d’ajustement budgétaire !

    Commission nationale écologie