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Communiqués du NPA... - Page 8

  • Cessez le feu à Gaza : soutien aux PalestinienNEs !

    Nous apprenons avec joie l’annonce d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. Celui-ci doit prendre effet dimanche 19 au matin. Après 467 jours, Israël et ses soutiens ont perpétré l’un des pires massacres de l'histoire contemporaine. Des dizaines de milliers de morts et de blessés, l'élimination de familles entières, des stratégies de destruction des hôpitaux et d'affamement de la population : tous ces faits abominables témoignent d'un authentique génocide, qui a été rendu possible par la déshumanisation du peuple palestinien.

    Il faudra bien sûr attendre les détails précis de l’accord, mais le NPA-l’Anticapitaliste apporte son soutien inconditionnel à la résistance du peuple palestinien. Il salue la ténacité, le courage, la résilience et la dignité des habitants et habitantes de Gaza. Aussi longtemps qu’il le faudra, le NPA-l’Anticapitaliste se tiendra aux côtés des Palestiniens pour leur droit à l’existence, leurs terres et la justice. 

    Il est plus que temps que le génocide s’arrête, mais ce qui s'est passé ne peut être oublié : les auteurs et autrices de ce génocide doivent au plus vite être traduits devant la justice internationale et l'État d'Israël doit faire l'objet de sanctions économiques, qui doivent se prolonger jusqu'à la fin de l'oppression coloniale dont est victime le peuple palestinien.

    Palestine vivra, Palestine vaincra !

  • Publié le Jeudi 16 janvier 2025 à 09h03. Non à la modification du traité de Waitangi ! Défendons les droits du peuple māori !

    Le parlement néozélandais discute actuellement d’un projet de loi visant à redéfinir les droits des du peuple māori. Le traité de Waitangi (Te Tiriti o Waitangi) garantit depuis 1840 l’indépendance et la souveraineté des plus de 500 nations māories sur leurs terres. 

    Ce projet de loi au parlement néozélandais, déchiré par Hana-Rawhiti Maipi-Clarke qui a lancé un haka (un chant traditionnel maori destiné à effrayer ses adversaires) dans la Chambre des représentants d’Aotearoa / Nouvelle-Zélande, vise à redéfinir l’accord fondateur du pays et faire que les droits des Maoris soient appliqués à l’ensemble des Néo-Zélandais. 

    Il s’appuie sur une réinterprétation du texte dans sa version traduite. Qu’il existe des différences entre la version originale māorie et la traduction anglaise est déjà la marque du colonialisme britannique. Mais la proposition de réinterprétation de ce traité sous couvert d’égalité est en réalité l’aggravation du fait colonial dans Aotearoa / Nouvelle-Zélande. Sous prétexte d’égalité, il vient réaffirmer plus de droits pour les non-indigènes au détriment des droits négociés il y a près de 160 ans. 

    Dans un contexte de reprise en main coloniale mondiale notamment comme en Kanaky, notre solidarité doit être internationaliste. 

    Le NPA-l’Anticapitaliste réaffirme son soutien à l’autodétermination du peuple māori. Nous soutenons également la députée māorie Hana-Rawhiti Maipi-Clarke. 

    S’associant à la campagne lancée contre le projet loi par des centaines d’associations de solidarité, le NPA-l’Anticapitaliste demande à ce que le parlement néo-zélandais rejette ce projet de loi. 

  • Sans Le Pen père, le RN toujours un danger mortel...

    La mort du président du Front national pour l’unité française est un non-événement politique.
    Jean-Marie Le Pen était politiquement mort depuis plus d’une quinzaine d’années.

    Pour un parti cherchant à se départir des frasques de son ancien président, l’exercice de l’hommage à l’occasion de sa mort pouvait sembler délicat. Pourtant, l’héritage a été depuis longtemps assumé et le changement de nom en Rassemblement national (RN) en 2018 n’est pas une rupture. En 2022, ce sont d’ailleurs 50 ans d’organisation qui sont célébrés. 

    Histoire officielle

    Plus que le rapport à Jean-Marie Le Pen (JMLP), c’est la place des co-fondateurs qu’il serait plus difficile d’assumer. Ainsi, se focaliser sur JMLP permet aux dirigeants actuels du RN de mettre de côté la fine fleur des fachos de l’après-guerre. Les cadres et militants du RN connaissent-ils d’ailleurs l’histoire de leur parti ? Seul semble compter le récit qui fait passer le FN de « lanceur d’alerte » à un RN « prêt à exercer le pouvoir » : une période d’émergence jusqu’en 2011, réduite à la figure du tribun Jean-Marie, puis une phase de « conquête du pouvoir », autour de la candidate, Marine.

    Zemmour ou l’héritage du Le Pen des années 1980

    Éric Zemmour en 2021-2022 a aidé à trouver le créneau pour assumer le FN à papa. Jordan Bardella voit alors l’ancien chroniqueur télé comme un « Jean-Marie Le Pen des années 1980 », qui parle brutalement, le plus fort ­possible. « On a fait ça pendant 30 ans », redit-il en 2022. C’est ainsi le « visionnaire » qui est célébré en JMLP. Pour constituer un front, il fallait un tribun en 1972 afin d’accorder « différentes chapelles souvent turbulentes, parfois irréalistes » (selon Philippe Olivier sur Bvoltaire en 2021). Le rassemblement actuel provient de cet alliage, après plusieurs épurations. Les anciennes traditions des extrêmes droites ne sont plus censées avoir cours, et la « rupture avec l’héritage sulfureux du Front national » se limite à une « condamnation salutaire des déclarations de son fondateur » (Bardella). Ainsi, au regard des fondamentaux du FN-RN, toujours axés sur la préférence nationale, cette « condamnation salutaire » est un point de détail. D’autant que celui qui est souvent présenté comme l’exemple de l’évolution du FN, Louis Aliot, est aussi celui qui s’était opposé à l’exclusion de JMLP et réclame aujourd’hui un hommage du parti pour son fondateur.

    Un projet toujours raciste

    Le discours de 2002 appelant « les petits, les sans-grades, les exclus (…) à se rallier à cette chance historique de redressement national » s’est maintenu avec Marine Le Pen. Se concilier les bonnes grâces du patronat n’est pas contradictoire dans ce projet nationaliste et raciste, malgré le risque d’une « mue nationale-libérale » qui normaliserait le « mouvement patriote et populiste en un parti de droite comme les autres »1. Le nouveau cycle électoral engagé par le RN, exercice d’équilibriste, cherche à « rallier une fraction des élites » (selon les termes du conseiller Jérôme de Sainte-Marie). Il s’agit de défendre « la France des producteurs », une partie des secteurs salariés et entrepreneurs, tous unis contre les supposés non-producteurs (les immigrés et les plus précaires), comme contre Macron et son monde. Les républicains comme il faut, qui adoptent la grille de lecture de la fachosphère, sont autant de balanciers qui soutiennent cette stratégie. Le RN a bien réussi à se constituer en courant autonome et imposer ses concepts politiques. L’héritage de JMLP n’est plus encombrant, et sa mort tourne une page bien plus qu’elle ne l’arrache.

    Commission nationale antifasciste

    • 1. Selon la revue Éléments du GRECE (Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne).
  • Compensation : fausse solution, vrai colonialisme...

    La compensation écologique, qui existe depuis 1976 (!), fait croire qu’une dégradation infligée à la biosphère en un instant et un lieu donnés peut être contre­balancée par une action locale et simultanée ou délocalisée dans le temps et l’espace. 

    Loin de réparer un dégât, la compensation sert aux entreprises à poursuivre sur la voie du productivisme, cause de l’accélération de la crise écologique. 

    Fausse solution

    Les scientifiques ont mis au jour le tissu de relations, d’interdépendances, de conflictualités, de solidarités qui existe entre tous les êtres vivants (la biosphère) et la matière inerte telle que les glaciers, les nappes phréatiques, les roches... depuis des milliards d’années. Iels mettent en doute l’idée de compenser ce qui est endommagé voire détruit, qui revient à nier l’état dégradé et instable de la bio­sphère. Ainsi, alors qu’on sait que le transport aérien doit être fortement réduit, Anne Rigail, directrice générale d’Air France, a annoncé en 2020 que les 450 vols intérieurs ­quotidiens seraient « ­compensés » par la plantation d’arbres, tarte à la crème de la compensation. 

    Vrai néocolonialisme

    Les entreprises capitalistes « compensent » en Afrique, avec des plantations massives d’arbres à croissance rapide, tels les eucalyptus qui permettent à l’industrie forestière de prospérer. Ainsi, la savane, vue comme un territoire déforesté alors que depuis des millions d’années elle abrite une faune particulière, des populations (élevage, agriculture), est touchée. 

    Renoncement

    Les États capitalistes ont renoncé à amorcer tout changement alors qu’ils savent que la biosphère va continuer à être dégradée. Ils légifèrent et font croire que la compensation, avec son aspect « pollueur-payeur », permet de réparer les dégâts et de financer la transition énergétique.

    En fait, la « compensation » montre la collusion des États avec le monde des affaires. Pire, elle laisse aux capitalistes dirigeants la décision des politiques de transition, excluant les citoyenNEs des choix de société. 

    Commission nationale écologie

  • L’extractivisme aujourd’hui...

    L’extractivisme doit être compris comme un phénomène global de prédation (dont les proies sont à la fois des humainEs et des non-humainEs) pour prendre en compte le contexte de dissymétrie Nord/Sud et la dimension écologique de cette oppression.

    Activités pétrolières, minières, forestières, agricoles 

    Les pratiques extractives concernent les minéraux (cuivre, lithium...), les hydrocarbures, l’eau, le sable et le bois, et les matières premières issues de l’agriculture (aliments du bétail ou biocombustibles), les produits de la sylviculture et de la pêche. On inclut dans cette catégorie les projets d’infrastructures de grande envergure — ports, réseaux ferroviaires ou routiers, servant à faciliter l’accès aux projets extractifs et le transport des ressources naturelles. De nombreuses ressources « renouvelables », comme la forêt ou les réserves halieutiques, disparaissent parce que le niveau d’extraction dépasse largement leur taux de renouvellement naturel. 

    Ces activités pétrolières, minières, forestières, agricoles occasionnent une dégradation grave et irréversible du milieu naturel par l’utilisation de produits chimiques toxiques (cyanure, acide sulfurique, etc.) et agrotoxiques (pesticides et autres produits phytosanitaires). Les mines consomment beaucoup d’eau, elles produisent de grandes quantités de déchets toxiques. Les conséquences environnementales de l’extractivisme agricole ne sont pas moins graves : déforestation (au Brésil pour le soja, en Indonésie pour les biocarburants) et détournement de la vocation vivrière des sols. Elles engendrent dans les pays du Sud principalement de graves violences sociales jusqu’à la guerre, des atteintes aux droits collectifs et humains, une aggravation de la délinquance et de la violence, de la prostitution et du patriarcat.

    La fiction de la transition énergétique

    L’extractivisme — sous ses différentes formes — trouve dans la transition énergétique un récit qui lui convient et qui le légitime. Elle devient le paravent qui masque la poursuite de la croissance capitaliste à tout prix. 

    Pour fabriquer des batteries électriques, des éoliennes, du photovoltaïque — nécessaires à la « transition énergétique » — il faut du lithium, du cobalt, du cuivre, etc. L’industrie minière est ravie, la voilà propulsée en avant-garde de l’écologie. 

    Les politiques extractivistes sont au cœur des luttes environnementales, internationalistes, antiracistes et décoloniales, lieu naturel de composition des luttes (peuples autochtones, colonisés ou esclavisés, peuples sacrifiés au Nord et au sud). Ces luttes remettent en cause les logiques coloniales et néocoloniales de toutes les formes de prédation impérialiste. 

    La multiplication des projets extractivistes marque l’urgence d’une mobilisation internationale.

    Commission nationale écologie

  • Colonisation et destructions des écosystèmes aux fondements du capitalisme...

    Le capitalisme n’a pu s’imposer que grâce à un processus de plusieurs siècles incluant exploitation du travail humain, appropriation-destruction des terres et des écosystèmes, colonialisme et génocide des peuples autochtones. 

    La destruction des communs — champs ouverts et pâturages communs, forêts… —, débutée en Angleterre, s’étendra au reste de l’Europe et du monde avec un triple effet : l’apparition d’une masse de pauvres condamnés à vendre leur force de travail, l’amorce de la transformation des ressources naturelles en marchandises et… une accumulation d’argent entre les mains de la classe dominante.

    Nouveaux gisements de rentabilité

    Dès les origines, le capital se heurte aux limites, à l’épuisement des ressources et à la nécessité de trouver de nouveaux gisements de rentabilité.

    C’est le début de l’extractivisme génocidaire pour les métaux précieux, d’abord l’or aux Antilles, cause de l’anéantissement du peuple Taïno, et dans tout le continent sud-américain. « Ils convoitent l’or comme des porcs affamés »1. Puis l’argent, au prix du servage — la mita — et de la mort de millions d’êtres humains, de l’accaparement de l’eau, de la pollution au mercure. L’argent qui fut l’un des plus puissants moteurs de la première mondialisation.

    La canne à sucre fut la première monoculture tropicale destinée à l’exportation vers l’Europe. Le modèle de la plantation désigné par Malcolm Ferdinand comme « l’habiter colonial »est fondé sur trois actes principaux : la prise de la terre ; le défrichage-abattage des arbres, la destruction des sols, la perte de biodiversité, la pollution ; le génocide de peuples amérindiens, les violences faites aux femmes amérindiennes et noires, la traite et l’esclavisation de millions de Noirs. 

    Exploitation coloniale

    La révolution industrielle n’aurait pas été possible sans l’accumulation de capital due à l’exploitation coloniale de la force de travail et des autres ressources naturelles.

    La vapeur et le charbon, auxquels le capitalisme du 19e siècle lie son sort, impliquent un nouveau saut dans les destructions écologiques (pollution des eaux, des sols et de l’air dans les régions minières et les villes d’Europe, dégradation des terres due à la rupture du cycle des nutriments), du fait de l’urbanisation et de l’extension des monocultures d’exportation dans les pays coloniaux — hévéa, coton, café, thé… — au détriment des populations locales, de leurs économies, de leurs cultures vivrières... et de leurs forêts.

    Commission nationale écologie

    • 1. Récit Nahuatl sur les cohortes sanglantes de Cortès, cité par Eduardo Galeano – Les veines ouvertes de l’Amérique latine.
  • Retour sur le 25 novembre : toutes unies contre les violences et les féminicides...

    À l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, de nombreuses manifestations ont eu lieu partout dans le monde. En France, où près de 80 000 femmes ont manifesté, la journée était marquée par le procès Mazan1, qui depuis plusieurs mois vient fortement impacter le débat public sur le viol, son intentionnalité, l’impunité des agresseurs et la place du consentement dans la loi. Il y aura un « avant et un après » Mazan car Gisèle Pélicot est devenue un symbole pour de nombreuses femmes qui se reconnaissent dans son histoire.

     

    Le mouvement féministe face au Backlash

    Ce procès concentre une forme exacerbée de la violence faite aux femmes. L’écho important de ce procès est également lié à deux éléments marquants de la période : d’une part une exacerbation des antagonismes de classe (avec une forte polarisation due à la montée de l’extrême droite) et, d’autre part, un accroissement des tensions lié aux avancées obtenues par les luttes des femmes    Des études récentes ont montré un écart de plus en plus marqué entre les hommes et les femmes des plus jeunes générations sur les questions sociales et l’adhésion aux valeurs féministes.

    Depuis le mouvement MeToo, les violences faites aux femmes sont plus visibles et moralement condamnées : Le rapport de l’ONU, sorti ce 25 novembre, rapporte que le nombre de féminicides (80 000 par an, soit 1 toutes les 10 minutes) est beaucoup plus élevé que leur évaluation initiale du fait d’un meilleur recueil des données. Le nombre de plaintes pour agression sexuelle et viol a augmenté dans la foulée des mouvements de dénonciation des violences.

    Inversement on observe un fort backlash, antiféministe et réactionnaire, visant à protéger les agresseurs et attaquer les femmes et leurs droits. Après l’élection de Trump, les mouvements masculinistes ont éructé « Your Body, My Choice [Ton corps, mon choix] ». D’après le dernier rapport du Haut Conseil pour l’Égalité Femmes-Hommes, le sexisme s’ancre et progresse en France. En Italie, le gouvernement Meloni menace et dégrade l’accès à l’IVG. Pour protester contre ces attaques, elles étaient 150 000 manifestantes à Rome pour ce 25 novembre.

     

    Le 25 novembre : date de solidarité internationale

    Ce 25 novembre nous rappelle la solidarité internationale d’abord avec les femmes victimes des guerres, des violences sexuelles et de génocide, en particulier en Palestine, en Ukraine, au Soudan, au Congo. En Afghanistan, le gouvernement taliban a annoncé que les femmes ne seront plus autorisées à poursuivre des études de santé, notamment dans les écoles de sages-femmes et infirmières. À Téhéran, une étudiante qui s’est dévoilée et déshabillée au sein de son université pour protester contre le port du voile obligatoire a été arrêtée puis internée en hôpital psychiatrique. Au Mexique, la violence contre les femmes prend des proportions atroces : 10 femmes meurent chaque jour sous les coups, et des milliers de femmes disparaissent chaque année.

    La solidarité entre femmes dans le monde entier se construit grâce au partage de nos mobilisations et de nos expériences de lutte. Ainsi, suite à l’élection de Trump aux États-Unis, un certain nombre de femmes ont revendiqué de reprendre le mouvement des 4B des femmes de Corée du Sud : les mouvements des femmes s’étendent et se consolident partout dans le monde. Le capitalisme et le patriarcat n’ont pas de frontière, notre solidarité féministe et nos luttes les détruiront !

    Commission nationale d'intervention féministe

  • Lettre du NPA l'Anticapitaliste à La France Insoumise...

    Chères et chers camarades de La France insoumise,

    Nous avons pris contact avec vous en décembre, notamment autour de la question des licenciements et des mobilisations à construire, un peu avant que la motion de censure ait les conséquences institutionnelles que nous connaissons.

    Par cette lettre, nous tenons à vous redire que nous souhaiterions vous rencontrer pour discuter de la situation sociale et politique et des initiatives que nous pourrions prendre ensemble. La crise politique qui perdure nous oblige à l’unité et à la radicalité.

    La montée de l’extrême droite, la menace de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national – que ce soit à l’occasion d’élections législatives, de la nomination d’un nouveau gouvernement par Macron ou de la prochaine présidentielle – est un danger mortel pour les classes populaires.

    Nous estimons que, face à cette menace, l’unité de la gauche est nécessaire, dans la rue bien sûr, et aussi, souvent, dans les urnes.

    Sur bien des combats, nous nous retrouvons avec vous : contre le racisme, pour la Palestine, contre les inégalités sociales grandissantes et les attaques du capitalisme sur les services publics et la protection sociale, contre les accents guerriers que prennent les dirigeants à l’échelle du monde dans la concurrence économique que les États se livrent et également pour l’indépendance de la gauche vis-à-vis de Macron et du gouvernement, ainsi que sur le rejet de la Ve République la nécessité d’une constituante, et l’idée qu’il faut dégager Macron. Même si notre rapport aux élections et aux institutions ne converge pas toujours, nous sommes convaincus que nous partageons des éléments essentiels quant à la nécessité de l’implication des classes populaires dans le champ politique.

    Nous pensons qu’une contre-offensive du monde du travail et des classes populaires est une nécessité absolue : sans changement du rapport de forces politique, lequel ne peut venir que de mobilisations populaires, la victoire de l’extrême droite nous semble inéluctable. Pour cela, il est nécessaire de penser l’unité de la base au sommet, que ce soit dans la rue ou dans les urnes, afin de développer des outils pour résister. C’est dans ce sens, que nous continuons à défendre la construction du NFP et de son programme partout où nous sommes présents. 

    Par ailleurs, nous partageons l’idée de consolider une gauche indépendante de Macron et de son gouvernement, fidèle à ses valeurs et au programme qui était celui du NFP. C’est pourquoi nous pensons qu’il est nécessaire de renforcer la gauche de rupture, celle qui refuse les compromis avec Macron et qui pense que face à la crise systémique du capitalisme, il est nécessaire de penser à une alternative globale.

    Nous vous proposons donc de nous rencontrer pour discuter de la situation actuelle, de quelles campagnes nous pourrions mener ensemble, de comment construire une gauche de rupture, et d’inclure dans cette discussion un échange sur les prochaines élections.

    Veuillez recevoir, chères et chers camarades, nos salutations anticapitalistes.

    Le Comité exécutif du NPA-l’Anticapitaliste

  • Solidarité avec le peuple sahraoui face à l'attentat odieux à Copenhague...

    Le NPA-l’Anticapitaliste condamne avec la plus grande fermeté l’attentat qui a visé hier soir les locaux de l’ONG Global Aktion et du Front Polisario à Copenhague.

    L’incendie volontaire et les inscriptions haineuses telles que « Nique le Polisario » et « le Sahara appartient au Maroc » ne sont rien d’autre que des actes de lâcheté et de violence coloniale.

    Cet attentat est une attaque directe contre ceux qui, en Europe comme ailleurs, se battent pour la justice et la liberté du peuple sahraoui. Il témoigne de la persistance d’une haine nationaliste et coloniale qui refuse de reconnaître les droits légitimes du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Le NPA-l’Anticapitaliste réaffirme son soutien indéfectible au peuple sahraoui, traqué jusque sur le sol européen par des forces qui veulent le réduire au silence et l’effacer. Nous exprimons notre solidarité avec Global Aktion et le Front Polisario, ainsi qu’à leur lutte commune pour la fin de l’occupation du Sahara occidental.

    Face à la montée des attaques contre les mouvements antifascistes et anticolonialistes et les défenseurs des droits humains, il est plus que jamais nécessaire de renforcer la solidarité internationale. Le peuple sahraoui doit pouvoir vivre libre et décider de son avenir sans craindre les menaces et les violences.

    Nous appelons à une mobilisation de toutes les forces progressistes pour dénoncer cet acte ignoble, défendre le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, et faire barrage à la haine coloniale.

  • Licenciements : faire face à la vague qui vient...

    Les annonces de plans de licenciements s’enchaînent : automobile, chimie, métallurgie… aucun secteur n’est épargné. Et les coupes budgétaires envisagées vont avoir de lourdes conséquences sur l’emploi dans les collectivités territoriales et dans les secteurs de la culture ou du social, par le biais des subventions.

    Aux annonces de licenciements dans le privé s’ajoutent les précédentes annonces concernant la fonction publique d’État : dans l’éducation, aux finances publiques, au ministère du travail. On sait que pour un emploi industriel supprimé ce sont plusieurs emplois indirects qui sont menacés. Au total, probablement plus de 500 000 emplois risquent d’être supprimés. Avec des conséquences dramatiques pour ceux et celles d’entre nous qui seront concerné·es. C’est aussi un élément de l’accélération de la crise globale.

    Rendre visibles les licenciements et leurs conséquences

    La CGT a recensé les plans sociaux et autres licenciements dans une carte interactive disponible sur le site du syndicat1. Cet état des lieux alarmant est repris depuis peu par la presse, qui donne à voir l’accélération de la crise. Il reste très difficile de chiffrer précisément les emplois indirects qui pourraient disparaître dans le sillage des plans déjà annoncés. L’exemple de Vencorex en Isère est probablement un des pires : dans la foulée des 425 emplois supprimés sur 450, les salarié·es estiment que c’est sans doute plus de 5 000 emplois qui vont être impactés, entre les entreprises qui dépendent de l’activité de Vencorex et les divers emplois induits par l’activité de la plateforme chimique.

    La pauvreté progresse en France2 et les associations caritatives ont, à plusieurs reprises, alerté le gouvernement. Le basculement dans le chômage de plusieurs centaines de milliers de personnes va aggraver la situation. Les familles monoparentales en sont déjà les premières victimes3, essentiellement des femmes seules avec enfants. Et comme elles constituent 63 % des emplois de la fonction publique, elles seront les premières touchées par les coupes budgétaires.

    La réforme de l’assurance chômage est toujours en suspens. Avec la réduction des dépenses, la volonté du patronat de faire main basse sur l’argent de nos cotisations qui financent l’assurance chômage, la situation ne peut que s’aggraver. Les projets de réformes mis de côté ces derniers mois auraient engendré la perte de plusieurs mois d’allocation pour près d’un million de chômeuses et chômeurs d’après la CGT4. A cela s’ajoute la réforme des retraites qui oblige à travailler plus longtemps alors que les travailleuses et travailleurs de plus de 60 ans ont déjà un taux d’emploi deux fois plus faible que le reste de la population5.

    Une accélération de la mainmise du capital

    L’ensemble des réformes de l’assurance chômage ou des retraites, les budgets de la Sécurité sociale fixés depuis 1996 par le Parlement et non plus par les « partenaires sociaux », le déremboursement des soins et médicaments, etc. tout cela conduit progressivement à basculer de l’argent « socialisé » vers le privé. Face à une protection sociale qui se réduit, celleux qui en ont les moyens payent des complémentaires santé et retraite, les plus pauvres et notamment les précaires ne bénéficiant plus que de la couverture strictement minimale vers laquelle s’achemine la Sécu. Le transfert d’argent public vers le privé c’est aussi les 260 milliards d’aides aux entreprises accordées par l’État sans contreparties sur la période 2020-20225.

    Nous sommes dans une phase d’accélération de la crise capitaliste après une période de longue dépression6. L’exacerbation de la concurrence internationale, la réorganisation des équilibres impérialistes poussent les capitalistes européens (en France et en Allemagne7 en particulier) dans leurs retranchements et les obligent à prendre des mesures pour maintenir leurs taux de profit. Ils jouent sur deux tableaux : d’une part peser sur la main-d’œuvre en licenciant, en augmentant la productivité, en dégradant les salaires et les conditions de travail ; d’autre part en faisant basculer des secteurs non marchands dans la sphère du profit. Cette prise de profits supplémentaires se fait avec violence pour les classes populaires et la crise politique actuelle en est la transcription dans le cadre institutionnel.

    Vers une séquence de luttes et d’explosions sociales ?

    Ces dernières années nous avons connu des mobilisations importantes et des explosions sociales en marge du mouvement ouvrier traditionnel : Gilets jaunes, réforme des retraites, mouvement féministe, luttes écolo… Aucune de ces luttes n’a été en capacité d’inverser réellement le rapport de force, en bloquant l’économie. La classe laborieuse est morcelée du fait du fractionnement du travail (précarité, uberisation, télétravail, éclatement des grandes unités de production, sous-traitance…) et divisée par le poison du racisme dans un contexte de montée du Rassemblement national. Même si la dernière mobilisation contre la réforme des retraites a donné lieu à un frémissement de re-syndicalisation, on est loin de ce qui serait nécessaire pour organiser les ripostes.

    Face aux plans de licenciements, il est dur de mobiliser des salarié·es épuisé·es physiquement et moralement par leurs conditions de travail. Cela permet aux patrons de s’en sortir à bon compte en lâchant des indemnités « supra-légales » qui deviennent l’unique enjeu des mobilisations. Avec peu de réelles batailles contre les fermetures, les licenciements, pour le maintien des tous les emplois.

    Les problématiques écologiques liées aux industries concernées (chimie, automobile, métallurgie) sont un frein à la solidarisation des populations riveraines et d’une partie des militant·es. À l’heure de l’accélération du réchauffement climatique on ne peut défendre le maintien de l’industrie automobile. De même en Isère : alors que l’on sait que la plateforme chimique pollue la nappe phréatique depuis des dizaines d’années8, comment défendre son maintien ? La crise écologique nous oblige à poser avec davantage de force la question de l’utilité de ce qui est produit, des conséquences du maintien des sites de production mais aussi les impacts sociaux et écologiques de leur disparition ou de leur délocalisation. Difficile d’avoir des réponses qui ne soient pas purement théoriques lorsque le rapport de force est aussi dégradé et que nous n’avons pas la main sur les choix en termes de politique industrielle.

    Faiblesse de l’organisation de la classe laborieuse, conditions de travail dégradées, problématiques écologiques… pèsent contre la possibilité d’une mobilisation face aux licenciements en particulier dans l’industrie. Pourtant, des salarié·es se battent dans leurs usines, leurs collectivités territoriales, leurs services publics. L’avenir des luttes n’est jamais écrit totalement à l’avance. L’injustice ressentie est un puissant moteur de révolte dont il est difficile de prédire sur quoi elle va se déclencher. Même si on sent bien que l’atmosphère sociale est explosive.

    Comment agir dans cette séquence ?

    Pour le NPA, toutes ces luttes sociales participent de la reconstruction de la conscience de classe. Les luttes féministes ou contre le racisme aident à unifier notre classe. La question de l’heure est d’organiser, faire converger toutes ces luttes dans l’affrontement contre le gouvernement et le patronat.

    La première action militante est de soutenir les luttes en cours : aider à leur auto-organisation, passer sur les piquets de grève, alimenter les caisses de grève, etc. Nos porte-paroles se déplacent pour rencontrer les grévistes et amener avec eux les médias pour donner de la visibilité aux luttes. C’est aussi l’occasion de raconter ce qu’on a vu ailleurs, de favoriser les contacts entre les différentes boîtes concernées. Ce n’est pas évident parce que tenir un piquet de grève, occuper son lieu de travail est déjà un effort considérable mais c’est absolument nécessaire pour sortir les conflits de l’isolement et du cas par cas.

    À l’échelle nationale, notre parti a été à l’initiative d’une réunion unitaire à laquelle ont participé une douzaine d’organisations politiques avec l’objectif de soutenir les salarié·es en lutte, de façon complémentaire à l’action des syndicats. Avec meetings, concerts de soutien, marches contre les licenciements… Des déclinaisons locales sont également en cours de construction en particulier dans les bassins directement concernés par des plans de licenciements.

    Nous voulons aussi essayer de construire des perspectives politiques larges parce que si nous ne sommes pas présents sur le terrain social, c’est le Rassemblement national qui va se construire sur la base du désespoir et des politiques antisociales. Il y a donc un enjeu très important et une urgence à construire des perspectives politiques qui aident les mobilisations, qui redonnent de l’espoir dans un avenir meilleur pour notre camp social. Ce n’est pas facile car des divergences existent : certain·es défendent l’interdiction des licenciements, d’autres le droit de veto des travailleuses et des travailleurs, d’autres un moratoire. Sur les questions écologiques aussi il existe des différences en termes d’appréciation et de solutions : sur les productions inutiles ou dangereuses, les relations producteurs-usagers, les cadres de délibération et de décision. Dans un premier temps, il y a une convergence claire autour de la revendication de stopper les licenciements et de se donner du temps pour des reconversions lorsque cela est nécessaire.

    Nous portons la nécessité d’interdire les licenciements, d’assurer la continuité des revenus des travailleuses et des travailleurs, de renforcer la protection sociale et de réduire massivement le temps de travail. Il faut produire moins et mieux, en travaillant moins : moins d’heures par semaine, moins de jours dans l’année, moins d’années dans la vie ! C’est urgent pour nos vies, pour la planète, pour que chacun·e puisse s’épanouir et vivre. Soyons clair : cela suppose de s’affronter aux patrons, au gouvernement, au pouvoir, de remettre en cause fondamentalement le fonctionnement du système capitaliste pour construire une autre société éco-socialiste. 

    Commission intervention sur les lieux de travail

    • 1. CGT, 286 PSE : près de 300 000 emplois menacés ou supprimés. Site cgt.fr, 27 novembre 2024.
    • 2. Observatoire des inégalités, Comment évolue la pauvreté en France ? Site inegalite.fr, 17 juillet 2024.
    • 3. INSEE, L’essentiel sur... la pauvreté. Site insee.fr, 17 octobre 2024
    • 4. CGT, Assurance chômage : la poursuite du saccage après la réforme des retraites. Site cgt.fr, 12 novembre 2024
    • 5. DARES, Les seniors sur le marché du travail en 2023. Site dares.travail-emploi.gouv.fr, 11 septembre 2024.
    • 6. Michael Roberts, La persistance de la longue dépression du capitalisme mondial. Inprecor n°722-723, juillet-août 2024.
    • 7. NPA Auto-critique, Le plan Volkswagen : plusieurs usines fermées et des dizaines de milliers de suppressions d’emplois. Site npa-auto-critique.org, 29 octobre 2024.
    • 8. Grenoble je ne boirai plus de ton eau. Le Postillon n°68, printemps 2023.