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Communiqués du NPA... - Page 28

  • Lafarge criminel climatique !

    Comme l’indique le philosophe Anselm Jappe, le béton est une « arme de construction massive du capitalisme ». Il joue un rôle central dans sa logique d’accumulation : construction d’autoroutes, de centrales nucléaires, de 80 % des bâtiments en France…

    Entre 2009 et 2019, l’équivalent de la superficie du département du Rhône a été bétonnée, l’industrie du béton pillant au passage les ressources naturelles de sable, occasionnant ainsi une énorme pression sur les écosystèmes.

    Activité de cimenterie de Lafage en Syrie pendant la guerre

    Filiale du Groupe Holcim, leader mondial des matériaux de construction, Lafarge compte 470 sites industriels en France. Si sa communication vante son engagement dans l’économie circulaire et les nouveaux bétons bas carbone, c’est pour faire oublier que l’industrie du béton représente 8 % des émissions de CO₂ mondiales et que tous les coups sont permis pour le profit !

    La Cour de cassation rendra sa décision le 16 janvier 2024, sur les mises en examen de Lafarge pour complicité de crimes contre l’humanité et mise en danger de la vie d’autrui de ses salariéEs en Syrie, que l’entreprise conteste toujours. Celle-ci, plaidant coupable, a accepté de payer 778 millions de dollars d’amendes aux États-Unis, pour avoir fourni un soutien matériel et financier à l’État islamique et au Front al-Nosra, dans le nord de la Syrie, afin de maintenir l’activité d’une cimenterie alors que le pays s’enfonçait dans la guerre en 2013. 

    La fête au béton

    « D’une même voix, nous voulons porter un message clair : le règne de Lafarge-Holcim et des autres conglomérats du béton n’est plus une fatalité [...], d’autres manières de construire et d’habiter le monde sont possibles », détaillent dans leur communiqué les Soulèvements de la Terre. 

    Un an après l’intervention d’activistes écologistes dans une cimenterie Lafarge à Marseille, l’entreprise a été ciblée avec créativité et détermination. Ce sont plus de 150 actions, parfois en lien avec des luttes locales, qui ont visé l’industrie du ciment et du béton les 9 et 10 décembre : rassemblements devant les centrales à béton ou introduction surprise de nuit et « désarmement », comme à Val-de-Reuil dans l’Eure, manifestations (2 000 personnes près de Castres contre l’A69), illumination d’un pont pendant la fête des lumières à Lyon, ravalement de façade d’un site en plein Paris... La solidarité avec les militantEs inculpéEs a été partout réaffirmée.

    Sans nul doute, la résistance se propage pour dénoncer, non sans humour, cette industrie mortifère de l’ancien monde. 

    Commission nationale écologie

  • Halte au massacre à Gaza ! Stop à la colonisation !

    Vendredi 8 décembre, au Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis ont encore montré qu’ils sont les meilleurs alliés de l’État d’Israël. En opposant leur droit de veto au « cessez-le-feu humanitaire immédiat », ils encouragent le massacre et la déportation organisée de la population palestinienne.

    LÉtat français, s’il se positionne maintenant formellement pour un « cessez-le-feu humanitaire », reste pourtant l’un des principaux soutiens à la politique criminelle de l’État d’Israël.

    Gaza piégée du Nord au Sud

    Où aller ? Le nord est interdit et bombardé. Et depuis quelques jours, des centaines de chars sont entrés dans le sud de la bande de Gaza. Après avoir sommé les PalestinienEs de quitter Gaza City pour aller vers le sud, c’est sur Khan Younès que l’armée israélienne mène aujourd’hui ses assauts. Elle impose de quitter à nouveau les lieux pour aller vers Rafah, point de passage vers l’Égypte, lui aussi bombardé. Avec plus de 18 000 mortEs, dont 6 000 enfants, plus de 49 000 blesséEs et des dizaines de milliers de bâtiments détruits, le chaos humanitaire est décrit par Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, comme un « enfer sur terre ».

    L’objectif est clairement de pousser les PalestinienEs à l’exil, pour qu’ils ne reviennent jamais. Une entreprise d’épuration ethnique. Selon l’ONU, plus de 80 % des GazaouiEs ont été déplacés de force depuis le début de la guerre. Près de 70 % des bâtiments ont été détruits par les bombardements. Un niveau « comparable, voire supérieur, aux destructions dont ont souffert les villes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale », a affirmé Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne.

    Coloniser pour terroriser en Cisjordanie

    Cette logique prévaut aussi en Cisjordanie où l’offensive coloniale se poursuit. Dans ce territoire occupé illégalement depuis 1967, plus de 200 personnes ont été tuées par des colons depuis le 7 octobre. Profitant que les caméras sont braquées sur Gaza, colons et soldats israéliens ont réalisé des centaines de raids contre les agriculteurs palestiniens. Pillage de terres, incendie et vol de récoltes, armés de dizaines de milliers de fusils d’assaut distribués par l’armée israélienne, les colons se livrent à des ratonnades.

    Comme à Gaza, l’objectif d’Israël est de pousser la population à l’exil. Ainsi, plus d’un millier de familles palestiniennes ont été expulsées en un mois. Environ 500 000 colons vivent actuellement en Cisjordanie et l’armée israélienne a fragmenté les villes palestiniennes, où il y a des centaines de points de contrôle militaires, pour veiller à ce que le sud de la Cisjordanie soit dissocié du nord. Il est urgent de mettre un terme à cette ­politique coloniale et meurtrière qui se déroule en toute impunité.

    Construire la solidarité internationale

    Le combat des PalestinienEs est aussi le nôtre. Le nombre de mortEs dans la bande de Gaza augmente de jour en jour, et le processus d’épuration ethnique en cours est un véritable crime contre l’humanité. Face à un adversaire surarmé par ses alliés occidentaux et légitimé dans son entreprise coloniale et criminelle, les PalestinienEs ne peuvent résister seulEs. C’est par la mobilisation à la base, partout dans le monde, que la résistance palestinienne peut sortir de son isolement.

    Le mouvement de solidarité avec la Palestine doit s’amplifier, en combinant manifestations, réunions publiques, soutien à la campagne de BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions) contre l’État d’Israël, en mobilisant dans nos syndicats, sur nos lieux de vie, de travail et d’étude. Il est nécessaire d’accentuer la pression sur nos propres gouvernements afin d’imposer en premier lieu un cessez-le-feu immédiat pour permettre l’arrêt des bombardements et des massacres. Au-delà il faut mettre la question coloniale au centre de notre combat car elle est au cœur du système de domination israélien. Il faut donc imposer la seule issue possible, à savoir la fin du régime d’apartheid avec l’égalité des droits, l’arrêt de la colonisation en Cisjordanie, la libération des milliers de prisonniers palestiniens, et le respect du droit au retour de touTEs les réfugiéEs.-

  • Annonces d’Attal : le grand bond en arrière...

    On n’en attendait rien de bien, on a quand même été déçuEs. Démagogie droitière, autoritarisme et destruction du collège unique : les récentes annonces de Gabriel Attal confirment les pires pronostics. Contrairement à son prédécesseur, le ministre Attal n’a pas affiché son mépris pour les enseignantEs. Malin, il prend soin de leur adresser une lettre dégoulinante de louanges.

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  • Élections européennes : regrouper la gauche de combat...

    En France, les élections européennes sont habituellement marquées par une forte abstention, une campagne express et un désintérêt de notre camp social, notamment celles et ceux qui votent pour la gauche radicale.

    Dans un contexte international percuté par deux conflits aux portes de l’Union européenne (guerre en Ukraine et massacre du peuple de Gaza), face aux enjeux climatiques et à la montée de l’extrême droite sur tout le continent, cette élection revêt pourtant des enjeux spécifiques.

    L’Union européenne sans perspectives positives pour peuples

    L’Union européenne s’est construite autour de traités comme un bloc économique libéral, un espace dans lequel doit régner la concurrence libre et non faussée. Le Parlement européen à peu de pouvoir, la commission dirige de façon obscure, la Banque centrale (BCE) est hors de tout contrôle démocratique minimal, l’austérité a été érigée comme une règle absolue. Ainsi, l’UE a été un formidable point d’appui pour les bourgeoisies nationales dans leur entreprise de démantèlement des services publics, de la sécurité sociale ou pour la privatisation des entreprises nationalisées. Les systèmes de subventions européennes servent surtout à faire passer la pilule du rouleau compresseur capitaliste. 

    Ainsi, partout en Europe, ce sont les politiques libérales les plus brutales qui se sont imposées dans un déni de démocratie généralisé. Cela a entraîné des résistances, des mobilisations populaires, mais dans aucun pays, les mouvements sociaux, la classe ouvrière, n’ont réussi à inverser la dynamique. Plus de quinze ans après le TCE (Traité constitutionnel européen), adopté par la France malgré un référendum le rejetant, c’est aujourd’hui l’extrême droite qui partout est politiquement à l’offensive. Au pouvoir dans plusieurs pays de l’UE (Pays-Bas, Italie, Hongrie), elle s’en approche dangereusement en France, en Espagne et même en Allemagne où cela était encore inimaginable il y a quelques années.

    Face à l’UE et à l’extrême droite, regrouper la gauche qui n’a pas renoncé à s’affronter au système capitaliste

    La fausse alternative entre les libéraux et l’extrême droite n’est pas une fatalité. Mais faire monter une véritable alternative au capitalisme nécessite de serrer les rangs tant le rapport de forces est dégradé. C’est le sens notamment de l’adresse du NPA aux courants antilibéraux ou anticapitalistes, en particulier à La France insoumise, pour construire des listes unitaires en 2024, si nous arrivons à réunir les conditions programmatiques et sans nier les désaccords stratégiques entre nos organisations. La dernière séquence a fini de démontrer que cette union ne pouvait se faire autour de la Nupes tant les désaccords sont grands sur une série de sujets avec les organisations qui, à gauche, ont participé depuis des décennies à la construction de l’Europe libérale.

    Cependant, trouver le chemin pour regrouper la gauche qui exige la mise à plat et la remise en cause démocratique des traités de l’UE pour dégager les bases d’une autre Europe, qui veut rompre avec le cours pro-capitaliste des institutions actuelles, tout en défendant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes — de l’Ukraine à la Palestine —, et les priorités de justice sociale, environnementale et de rapports humains égalitaires est l’une des tâches de l’heure. C’est la condition pour affronter la crise écologique, pour reconstruire des services publics et imposer un salaire minimum, si possible à l’échelle du continent, mais aussi pour rompre avec l’Europe de l’exclusion et résoudre la crise de l’accueil des migrantEs.

  • Violences sexistes et sexuelles : refuser l’instrumentalisation, construire la solidarité !

    Le 25 novembre 2023 a été une nouvelle journée de lutte réussie contre les violences sexistes et sexuelles. Malheureusement la manifestation parisienne a été l’occasion d’une affreuse provocation et d’une tentative d’instrumentalisation en soutien à l’offensive meurtrière israélienne. 

    A l’appel du collectif « Nous vivrons », un cortège de 150 personnes protégées par des hommes membres de la Ligue de défense juive (LDJ), du Service de protection de la communauté juive (SPCJ), et vraisemblablement des agents de sécurité privée, ont fait le tour de la place de la Nation avant le début de la manifestation. Ce groupe est venu se planter face au cortège d’Urgence Palestine cherchant manifestement l’incident. Nous saluons le sang-froid des militantEs antifascistes et de solidarité avec la Palestine qui n’ont pas réagi aux provocations. Au premier rang des provocateurs, le journaliste de Radio J, Frédéric Haziza, suspendu de la chaîne LCP pour avoir pincé la fesse gauche de la journaliste Astrid de Villaines. Le cortège a ensuite repris sa place initiale devant le Cours de Vincennes, protégé par des CRS, avant de se dissoudre.

    C’est une toute autre version qu’ont présenté les médias, accusant les organisations féministes de passer sous silence les viols commis lors de l’attaque du 7 octobre. Le NPA dénonce toutes les violences sexistes et sexuelles et exprime sa solidarité avec toutes les victimes, avec toutes les femmes du monde entier, quelles que soient leurs nationalités. Nous savons que cette position est partagée largement dans le mouvement féministe et nous manifestons toute notre solidarité envers les militantes, et notamment les organisatrices de la manifestation, harcelées depuis le samedi 25 novembre 2023.

    La lutte contre les violences sexistes et sexuelles, la lutte féministe est centrale dans l’engagement du NPA et ne saurait autoriser les tentatives d’instrumentalisation crasses comme ce fut le cas ce 25 novembre. En manifestant sous la protection d’un groupe d’hommes, en manifestant avec un agresseur, en manifestant avec des soutiens affichés au gouvernement israélien, ce collectif montre son peu de considération pour la cause féministe. Aussi, nous nous permettons de rappeler que l’Etat Israélien a reconnu avoir accepté l’entrée de femmes éthiopiennes sur son territoire à la condition de la prise d’un contraceptif de longue durée. De plus, l’armée israélienne et ses services de renseignements se rendent coupables de viols et violences sexuelles à l’encontre des prisonnières palestiniennes. 

    C’est parce qu’ils se placent en soutien de l’oppression coloniale qui s’exerce avec une particulière brutalité envers les femmes que nous rappelons que les sionistes, tout comme l’extrême droite, n’ont pas leur place dans nos luttes.

  • Soutien à Vanessa Mendoza Cortés ! Droit à l’IVG en Andorre !

    Vanessa Mendoza Cortés, défenseure des droits humains et présidente de Stop Violències , qui lutte pour le droit à l’IVG en Andorre, est jugée le 4 décembre 2023. Vanessa continue d'être harcelée par le ministère public, qui l'accuse d'avoir commis un crime « contre le prestige des institutions ». Pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression, le parquet requiert à son encontre une peine
    de 6 000 euros d’amende, six mois d’interdiction d’exercer une fonction publique et 6 000 euros d’indemnisation pour le gouvernement.
    Le mouvement féministe en France a une responsabilité toute particulière dans la défense de nos camarades andorranes pour exiger la levée de toutes les poursuites contre Vanessa et en finir avec cet exception moyenâgeuse qui prive les femmes andorranes du droit dont disposent les femmes notamment dans les pays limitrophes, la France et l’État espagnol. Nous dénonçons
    l’hypocrisie d’un Macron, co-prince d’Andorre avec l’évêque d’Urgell, qui ose parler d’inscrire le droit à l’IVG dans la constitution française, tout en acceptant son interdiction en Andorre et en laissant les mains libres au gouvernement andorran pour réprimer les militantEs féministes !
    Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), qui lutte pour le droit des femmes à disposer de leur corps, est solidaire de toutes les femmes victimes des réactionnaires de tout poil qui s’arrogent le droit de décider à leur place. Nous exigeons la levée de toute poursuite à l’encontre de Vanessa. Nous réitérons notre total soutien à la lutte des femmes andorranes pour leurs droits.

  • Écologie : à Dubaï, la COP28 reste aux mains des géants du pétrole...

    Surnommée COP des fossiles, la COP28 qui va se tenir du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï mérite bien son nom. Dans une situation de plus en plus dramatique, les pousse-au-crime climatiques sont aux commandes.

    La conférence sera présidée par le Sultan Al Jaber, PDG de la compagnie nationale pétrolière Adnoc et ministre de l’Industrie des Émirats arabes unis (EAU), avec les conseils du cabinet McKinsey qui œuvre aussi pour Chevron, Exxon, BP, Saudi Aramco, Rio Tinto… et préconise d’investir encore 2 700 milliards de dollars par an dans le pétrole et le gaz d’ici 2050.

    D’année en année, les émissions de CO2 continuent d’augmenter. Les subventions publiques aux combustibles fossiles dans les pays du G20 ont plus que doublé entre 2021 et 2022.

    Les alertes se multiplient

    Sur la trajectoire : António Guterres, secrétaire général des Nations unies, qualifie l’écart entre les réductions des émissions nécessaires et les maigres engagements des États de « véritables canyons souillés de promesses brisées ». Effectivement, les engagements actuels — dont rien n’assure qu’ils seront tenus — conduisent à une hausse des températures de 2,5 à 2,9 °C.

    Sur la santé : selon le rapport 2023 du Lancet sur la santé et les changements climatiques, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans décédées à cause de la chaleur a augmenté de 85 % entre les décennies 1991-2000 et 2013-2022. À l’horizon 2100 et une augmentation moyenne de 2 °C, les chaleurs extrêmes tueraient près de cinq fois plus.

    Les émissions ne viennent pas de nulle part

    Des chercheurs ont répertorié 422 « bombes carbone », des sites géants d’extraction de pétrole, de gaz et pour moitié de charbon. L’exploitation de l’ensemble de ces sites émettrait 1 182 gigatonnes1 eq CO22, soit plus du double des 500Gt du budget carbone, le maximum des émissions compatible avec un réchauffement climatique de 1,5 °C. TotalEnergies est le deuxième groupe mondial le plus impliqué dans ces bombes — 23 sites d’extraction, dont le plus important au Qatar, avec un potentiel d’émissions d’environ 12 gigatonnes de CO2. Côté financeurs, les banques françaises sont aussi en bonne place : BNP Paribas et le Crédit agricole sont dans le top 10 ; la Société générale et BPCE/Natixis, dans le top 50.

    Le tour de passe-passe des combustibles fossiles « propres »

    Alors que la production de combustibles fossiles devrait dépasser d’ici 2030 le double du volume compatible avec une limitation du réchauffement à 1,5 °C3, les promesses mensongères de « gestion du carbone » (captage/stockage du carbone et élimination du dioxyde de carbone) reviennent en force.

    Pour compenser l’excédent d’émissions, il faudrait éliminer une gigatonne de CO2 en moins de dix ans. Or, selon différents rapports, l’ensemble de ces projets prévus, en construction et opérationnels en 2030 ne serait, au mieux, capable de capter que 35-40 % de ce qui serait nécessaire.

    Les faits sont têtus. Il n’y a pas d’autre issue que de réduire drastiquement la production des énergies fossiles. Et ce ne sera encore pas cette COP qui en prendra le chemin.

    Urgence sociale et urgence climatique

    Le dernier rapport d’Oxfam a le grand mérite de lier indissociablement dérèglement climatique et inégalités extrêmes comme les deux défis de notre époque. Il montre combien les super-riches brûlent notre monde par leur hyperconsommation de luxe, leurs intérêts financiers, leur influence politique : ce 1 % de la population a été responsable en 2019 d’autant d’émissions de carbone que les 2/3 les plus pauvres.

    Dénonçant le racisme, le sexisme, le colonialisme, l’ONG affirme à raison que l’égalité à l’échelle mondiale est « l’une des stratégies d’atténuation les plus performantes ». Elle rompt avec le dogme de la croissance économique et en appelle à une nouvelle ère.

    Une ère qui, pour nous, doit être celle d’une décroissance juste et écosocialiste qui exige la rupture avec le capitalisme. Et pas seulement de faire payer les riches !

    Commission nationale écologie

    1. Gigatonne = 109 tonnes (Gt)

    2. Tonne eq CO2 : dont l’effet de serre est équivalent à celui d’une tonne de CO2.

    3. https://www.sei.org/publ…

  • Drame de Crépol : par nos solidarités, faire taire les fachos qui attisent la haine...

    De jeunes nationalistes français se réjouissent de « l’efficacité irlandaise ». Fdsouche titre sur l’incendie d’un centre pour migrantEs à Dublin, à la suite d’une attaque au couteau devant une école, tandis le triste meurtre de Thomas Perotto à Crépol fait monter au créneau les groupuscules d’extrême droite.

    Quelques jeunes nervis tentent d’ailleurs une piteuse aventure, samedi 25 novembre, à Romans-sur-Isère... où Éric Ciotti ne voit qu’une manifestation de l’immense émotion qui parcourt le pays. Reconquête ! et le Rassemblement national trustent antennes et réseaux sociaux. Tous sont poussés par le traitement médiatique du fait divers tragique de Crépol. Une aubaine pour distiller la xénophobie, sous couvert de « fait de société » « systémique » !

    En Irlande comme en France, le mécanisme de l’emballement est similaire. Stanislas Rigault, le jeune zemmourien, s’en félicite : « heureusement, (…) avec des comptes, avec Fdesouche, avec des militants de droite, nous avons réussi à faire monter cette affaire pour que les médias mainstream commencent à en parler ». Jordan Bardella, président du RN, l’affirme dans un message vidéo : « à chaque fois la même barbarie, les mêmes individus, les mêmes indignations, les mêmes faits, et après : quoi ? Rien ».

    Le fait divers pour viser l’immigréE

    Quels « mêmes faits » agite la fachosphère ? Délinquance et criminalité recoupent des réalités différentes, avec des gravités, des fréquences, des auteurs, des victimes diverses. Bardella et consorts ne s’encombrent pas de nuances. Dans son discours, la description des « bandes de cités (…) venues pour planter des blancs » rappelle immanquablement les exactions du Hamas. L’insécurité ne toucherait que les Français « de souche » soumis à une « une barbarie d’atmosphère qui est le fait de gens à qui la France a tout donné qui, en très grande partie, sont issus de l’immigration... [qui ne sont] pas Français comme vous et moi » (toujours selon Bardella sur Europe 1). La fenêtre médiatique des zemmouriens leur sert essentiellement à déplorer un « francocide ». L’insécurité est la thématique chérie pour régurgiter une seule et même idée simpliste, instillée parmi les travailleurEs touchés par les grands médias et les réseaux sociaux : viser l’immigration, puis l’immigré, le « Français de papier », réduit à ce qu’ils désignent comme musulman ou racaille de cité. Vieille recette brune.

    Face à la saturation médiatique, organiser concrètement la solidarité

    Et après : « rien » ? Au-delà du prétendu laxisme judiciaire, Bardella avance sa réponse politique : « depuis mai 68, l’autorité de l’État, et l’autorité dans la société en général s’est effondrée » (toujours Europe 1). Visant à affermir son électorat dans les classes populaires et moyennes, le RN s’adresse à « cette France ordinaire, celle qui ne casse pas, celle qui se lève tôt et qui travaille dur », écho aux émeutes de cet été. Ses solutions, inefficaces pour prévenir les déviances violentes en tout genre, dessinent en revanche la société qu’il promet y compris aux familles « de souche » : policière, xénophobe et antisociale. Il faut s’attaquer méthodiquement à l’incohérence — ou au contraire à l’effroyable cohérence — des idées du RN qui portent dans les classes populaires.

    Allumer des contre-feux dans l’immédiateté dictée par le « tweet », en piochant d’autres faits divers pour tenter de saturer l’espace médiatique est une illusion. Les mobilisations antiracistes doivent continuer d’expérimenter des formes concrètes de solidarité pour casser la logique du « nous » (Français de souche, de la « France périphérique ») contre « eux » (l’étrangerE, l’immigréE et les descendantEs d’une immigration récente). Une tâche difficile qui requiert obstination et lente impatience.

    Commission nationale antifasciste

  • TDoR : honorer les mortEs, se battre pour les vivantEs...

    Plus d’une quarantaine de rassemblements pour la journée du souvenir trans (TDoR) ont été organisés en France cette année pour rendre hommage à toutes les personnes trans disparues, assassinées ou poussées au suicide. Des évènements privés ont également eu lieu dans d’autres villes, comme Dijon.

    Pour rappel, entre octobre 2022 et septembre 2023, l’ONG Transgender Europe recensait 327 assassinats de personnes trans dans le monde, et un total de 4 369 entre 2008 et 2022. Les personnes trans sont aussi plus susceptibles de connaître la misère et la précarité. Elles sont deux fois plus nombreuses à vivre dans la pauvreté que la population générale, et le taux de suicide des personnes trans est sept fois plus élevé.

    Premier TDoR à Orléans et Saint-Brieuc

    Ces rassemblements ont regroupé de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de personnes comme à Rennes ou bien à Lille. Certaines villes ont connu leur premier TDoR à l’image d’Orléans ou Saint-Brieuc. À Paris, le rassemblement pour le TDoR était organisé par Acceptess-T et le FLIRT.

    Devant plusieurs centaines de personnes, des prises de parole se sont succédé, évoquant les conditions de vie précaires des personnes trans, l’intersection entre les différentes oppressions (racisme, sexisme, validisme, etc.) et la transphobie, dénonçant le projet de loi Darmanin sur l’immigration ou la loi de 2016 de pénalisation des clients. De nombreux témoignages de proches de personnes trans disparues ont également marqué la soirée.

    L’autre élément marquant de cette année, c’est l’appel de la CGT1 et de Solidaires2 à participer au TDoR. Dans plusieurs rassemblements, les organisations syndicales ont ainsi pris la parole. Cela marque un tournant dans le sens où le mouvement trans s’est longtemps construit en parallèle du mouvement ouvrier, en raison de l’exclusion massive des personnes trans du salariat, et par conséquent, de l’investissement de ces dernières dans les secteurs informels de l’économie comme le travail du sexe.

    Avec la simplification du changement d’état civil obtenue en 2016, la simplification de l’accès aux parcours de transition, la plus grande visibilité liée aux questions trans, une nouvelle génération de personnes trans investit le mouvement social, les collectifs féministes, les organisations syndicales et politiques.

    Convergences avec le mouvement syndical à construire

    Cette convergence a commencé à se mettre en œuvre lors du dernier ExistransInter3, avec la présence d’un cortège intersyndical comprenant Solidaires, la FSE (Fédération syndicale étudiante) et le STJV (Syndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo) ou l’appel de l’Organisation de solidarité trans à reconstruire les syndicats. 

    Il s’agit de l’encourager, de l’amplifier. En 2024, l’ExistransInter sera de nouveau organisé à l’automne, le 12 octobre. Nous avons un an pour construire cette échéance, pour que le mouvement social s’empare des revendications des personnes trans, pour construire un mouvement de masse alors que l’offensive transphobe est là. Il y a urgence !

    Commission LGBTI

    1. https://www.cgt.fr/comm-…

    2. https://www.cgt.fr/comm-…

    3. Manifestation pour les droits des personnes trans et intersexes.

  • Stop à la loi Darmanin encore durcie par le Sénat !

    Le projet de loi immigration est arrivé à l’Assemblée le 27 novembre en commission des lois. Après le passage au Sénat, la loi Darmanin revient… en pire ! Les amendements portés par les sénateurs de droite rendent applicables « au cas par cas » l’article 3 sur les métiers en tension (certains à droite voudraient le voir disparaître), suppriment l’AME (aide médicale d’État) et durcissent encore l’aspect répressif.

    Nous allons assister à la foire d’empoigne des députés LR, RN, macronistes réactivant les discours racistes, xénophobes, islamophobes. Les uns voudront garder la loi telle qu’elle a été votée par le Sénat, d’autres non, le RN étant bien sûr dans le camp des partisans d’une loi la plus répressive possible. En fait, ils sont tous d’accord pour bafouer les droits des étrangerEs, et Darmanin est prêt à tous les arrangements avec les pires réactionnaires pour faire adopter sa loi. Et tout au profit de l’extrême droite, qui peut prétendre, à l’aise, ne « pas faire la politique du pire » !

    En face, les députéEs de gauche des partis de l’ex-Nupes tenteraient de se rassembler contre cette loi. Y parviendront-ils ? C’est à souhaiter, mais il ne faudrait pas que ce soit pour l’amender mais pour l’empêcher de passer.

    Le réel changement en matière d’immigration ne se fera pas à l’Assemblée. Toutes les avancées légales, aussi minimes soient-elles pour les régularisations du séjour, ont suivi de vastes mobilisations. En octobre, les grèves des travailleurEs sans-papierEs sur les chantiers des JO et du Grand Paris ont obtenu, 24 heures après le début de leur grève, une promesse d’embauche, ouvrant la voie à une régularisation de plusieurs centaines de grévistes. Et ils sont et seront, dans les prochaines semaines suivis par d’autres.

    Ils montrent la voie. Il faut que toutes celles et ceux qui sont antiracistes, favorables à un accueil digne et inconditionnel des exiléEs, pour la régularisation de tous les sans-papierEs se mobilisent le 18 décembre (ou le 16 dans certaines villes). La seule façon de lutter contre les inégalités, les oppressions, les discriminations et les privations de liberté qui constituent une menace pour toute la population laborieuse !

    Commission immigration-antiracisme du NPA