Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Communiqués du NPA... - Page 30

  • Solidarité avec les PalestinienNEs : le NPA convoqué par la police judiciaire...

    Hier matin, jeudi 2 novembre, le NPA (en la personne du directeur de publication du site nouveaupartianticapitaliste.org) était convoqué au siège de la police judiciaire dans le cadre d’une enquête préliminaire pour “apologie publique d’un acte de terrorisme”. Cette convocation faisait suite à des signalements contre le NPA, via la plateforme Pharos, par quatre associations, la LICRA, Avocats sans frontières, le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) et l’Organisation juive européenne (OJE). Les faits reprochés concernent la publication d'un communiqué samedi 7 octobre, intitulé “Offensive de Gaza : nous sommes tous et toutes palestinienNEs”.

    Dans un contexte d’interdictions de manifestations et de réunions publiques, la pression, y compris judiciaire, qu’exerce le pouvoir sur le mouvement de solidarité avec la lutte du peuple palestinien n’est pas étonnante, et ne se limite pas au seul NPA. En revanche, nous ne pouvons qu’être indignés et révoltés par l’accusation d’“apologie du terrorisme” lancée contre notre organisation, au vu des solidarités que nous exprimons et des principes et moyens d’action que nous défendons. 

    Depuis des décennies, le NPA (et avant lui la LCR) défend que, comme les autres peuples du monde, les PalestinienNEs ont des droits, nationaux et démocratiques, reconnus par l’ONU. Nous sommes solidaires du combat pour la satisfaction de l’ensemble de ces droits : droit à l’égalité sociale et politique, droit à l’autodétermination, droit au retour des réfugiéEs. Une lutte légitime pour l’égalité, qui affirme qu’il ne saurait y avoir de paix juste et durable dans la région, de coexistence entre les peuples (à commencer par les PalestinienEs et les IsraélienEs), si les droits des uns sont niés et bafoués au nom de la protection des droits des autres. 

    Notre soutien aux PalestinienEs inclut aussi le droit à la résistance face à l’oppression, si nécessaire par la lutte armée comme le reconnaissent aussi le droit international et diverses résolutions de l’ONU. Un positionnement qui ne signifie pas un soutien à toutes les actions menées. En Palestine comme ailleurs, nous refusons en particulier les crimes indiscriminés contre des civilEs, même dans un contexte de guerre, ce qui nous a conduit à dénoncer les tueries orchestrées par le Hamas – une organisation dont nous ne partageons ni le projet politique et idéologique, ni la stratégie, ni les modalités d'action telles que celles employées le 7 octobre – sans pour autant retirer une once de notre soutien à la légitimité de la lutte des PalestinienNEs.

    Accuser le NPA d’“apologie publique d'un acte de terrorisme” et même d’”incitation à la haine raciale” – accusation émanant d’une des quatre associations, comme l’audition l’a également révélé – c’est entretenir d’odieux amalgames et nous prêter des positions qui n’ont jamais été les nôtres. C’est aussi vouloir invisibiliser la solidarité avec un peuple sous occupation (y compris à Gaza, d’après le droit international) qui résiste légitimement à l’oppression et aux pressions d’une puissance colonisatrice et coupable de crimes de guerre. C’est enfin insulter notre histoire et nos combats, contre tous les colonialismes et tous les racismes, de l'antisémitisme à l'islamophobie.

    Nous ne savons pas à cette étape si cette première convocation sera suivie d’une action en justice contre notre organisation, ordonnée par le parquet. Si tel était le cas, une telle action n’arrêtera de toute façon pas le combat du NPA en faveur de la justice pour le peuple palestinien et ses droits légitimes.

  • Sécurité sociale : le nouveau hold-up des braqueurs au 49.3 !

    À peine entamée, la première partie (recettes) du débat sur le projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale pour 2024 a été close le 25 octobre par le recours à l’article 49.3. Rebelotte le 30 octobre pour le volet dépenses.

    Hors de toute décision ou contrôle démocratique le pouvoir décide de l’utilisation des 600 milliards (près d’un quart de la richesse produite en France) qui financent l’Assurance maladie, les retraites, les allocations familiales, les accidents de travail.

    Double hold-up

    En 1995, le « plan Juppé » a instauré les lois de financement de la Sécurité sociale. Il a ainsi donné au Parlement (et donc à l’État) la main sur un budget supérieur à celui de l’État. Il a définitivement ôté aux assuréEs sociaux toute forme de contrôle sur leur « Sécu » et leurs cotisations (voir l’Anticapitaliste n° 680, page 8). Marc Blondel, secrétaire général de FO à l’époque, avait à juste titre qualifié cette opération de « hold-up ». Le recours au 49.3 auquel se livre le pouvoir, pour la deuxième année, constitue de ce point de vue un double hold-up, en affranchissant l’exécutif du contrôle de la « représentation nationale ».

    Poursuite de l’étranglement du système public de santé

    Le PLFSS entérine la contre-­réforme des retraites et poursuit en même temps l’offensive en s’attaquant à l’Assurance maladie. Alors que le système de santé craque de toutes parts, c’est une nouvelle ponction de 3,5 milliards d’euros que le gouvernement prétend lui imposer.

    Les dépenses de santé sont plafonnées à un niveau, en réalité, inférieur à l’inflation. L’hôpital, déjà en situation de rupture est mis de nouveau à contribution. Les directeurs préviennent déjà que pour éviter les déficits, il leur faudra à nouveau supprimer des postes et fermer des lits.

    Les mesures annoncées depuis des mois, comme l’augmentation des « franchises » sur les médicaments, les consultations et les examens en laboratoire n’ont finalement pas été introduites dans le PLFSS, pour éviter les mobilisations, tout comme la ponction de 15 milliards sur les retraites complémentaires. Le gouvernement affirme néanmoins que le projet reste « sur la table » et pourrait être introduit ultérieurement par des biais « réglementaires ».

    Qui sont les « profiteurs » de la Sécu ?

    Pour justifier l’austérité le PLFSS prétend s’attaquer aux prétendus « abus » dont se rendraient coupables les assuréEs sociaux et les professionnelEs de santé. Contrôles renforcés des médecins qui prescrivent « trop » d’arrêts de travail.

    Tout comme la propagande nauséabonde de la droite et de l’extrême droite le fait sur l’AME, il s’agit de désigner des boucs émissaires et de détourner l’attention des véritables « profiteurs » qui font de la « Sécu » une vache à lait garantissant leurs profits.

    Il s’agit du secteur sanitaire privé lucratif — laboratoires pharmaceutiques cliniques, laboratoires d’analyse, pharmacie et cabinets médicaux de plus en plus aux mains de groupes financiers dont les actionnaires sont rémunérés par la Sécurité sociale au lieu qu’elle rembourse les soins.

    Il s’agit aussi de l’ensemble des employeurs exonérés de cotisations sociales au nom de « créations d’emplois » dont personne n’a jamais pu prouver la réalité.

    En 2023 ce sont 87,9 milliards d’euros de cotisations sociales dont le patronat est exonéré, soit 7 % de plus qu’en 2022. Depuis 2010, ces exonérations se sont envolées, en particulier avec le CICE (crédit impôt compétitivité emploi) pérennisé par Macron.

    Mais il est évidemment hors de question pour le « président des riches » de s’en prendre à ceux qui pillent la Sécu pour réaliser plus de profits.

    Le début d’un combat

    Cette politique de casse du droit à la santé devrait rencontrer l’intersyndicale unie et vent debout contre le PLFSS. Ce n’est malheureusement pas le cas. Les initiatives du Tour de France pour la santé, avec plus de 70 étapes, son rassemblement du 24 octobre devant l’Assemblée nationale avec la présence d’une vingtaine de députéEs, et son appel à des casserolades partout au moment du vote final du PLFSS sont donc d’autant plus salutaires. C’est un appel à un combat prolongé, personnels et usagerEs, s’ancrant et se coordonnant autour des luttes locales, pour construire une mobilisation nationale et faire céder la Macronie.

    Commission Santé sécu social du NPA

  • Cessez le feu immédiat à Gaza !

    Trois semaines après l’offensive du Hamas, l’État israélien veut prendre pour prétexte de venger les 1 400 IsraélienEs — hommes, femmes et enfants — odieusement massacrés le 7 octobre, pour mettre en place militairement une politique de nettoyage ethnique à grande échelle.

    Au-delà de l’objectif affiché de détruire les capacités militaires du Hamas, il s’agit, comme c’est clairement dit par des personnalités politiques israéliennes de premier rang, de raser et de vider la bande de Gaza de sa population, deux millions de personnes, pour les forcer à se « relocaliser temporairement » dans le Sinaï. 

    Un nettoyage ethnique en cours

    Sous un déluge de feu et de bombes qui a déjà fait plus de 8 000 mortEs (dont plus d’un tiers d’enfants), les GazaouiEs se sont déjà massivement déplacés dans la partie Sud de Gaza, qui reste sujette elle aussi à des bombardements puissants. Et depuis ce week-end, Israël a lancé une offensive terrestre, avec des incursions de plus en plus profondes depuis le Nord vers le centre de Gaza. Les responsables israéliens ne s’en cachent pas, cette offensive devrait durer des semaines, sinon des mois. Malheur aux PalestinienNEs, quels qu’ils soient, qui se retrouveront devant les chars israéliens !

    Dans le même temps, le gouvernement d’extrême droite israélien vient de distribuer des milliers d’armes aux colons. Avec le soutien de l’armée israélienne, ceux-ci se sont lancés dans une campagne de violences massives contre les PalestinienNEs en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et même sur le territoire israélien, avec comme objectif l’éviction forcée de centaines, voire de milliers de PalestinienNEs de leur terre. 

    Il y a urgence !

    Comme le rappelle le journaliste et écrivain israélien Michel Warschawski, « un crime contre l’humanité » est en train de se dérouler devant nos yeux. Pourtant les gouvernements restent impassibles, impuissants. Pire, certains veulent empêcher le Conseil de sécurité de l’ONU de faire pression pour imposer un cessez-le-feu au gouvernement israélien. Mais les peuples du monde ne sont pas aveugles, et des manifestations importantes ont lieu partout, de New York à Londres, de Barcelone à Rabat, jusqu’à Tel-Aviv...

    Même en France, où le gouvernement interdit le moindre rassemblement, la moindre manifestation, la moindre réunion publique, des dizaines de milliers de voix s’expriment malgré tout en faveur de la paix et de la solidarité avec le peuple palestinien.

    Il y a urgence à imposer maintenant la fin des bombardements, l’évacuation des troupes israéliennes présentes dans la bande de Gaza, la levée du blocus et l’ouverture d’un corridor humanitaire pour envoyer des vivres et des médicaments aux GazaouiEs.

    Pas de paix sans justice pour le peuple palestinien

    Les manifestations qui ont eu lieu jusqu’à présent ont été exemplaires, cela malgré la répression des « forces de l’ordre » sous l’égide de Darmanin, et elles vont continuer à l’être. Aucune tolérance pour le racisme ou l’antisémitisme. Le conflit israélo­-palestinien n’est pas un conflit entre musulmanEs, juifEs et chrétienEs, mais bien un conflit entre un État oppresseur et un peuple opprimé. N’en déplaise à Darmanin, manifester pour la Palestine, ce n’est pas être antisémite, c’est être épris de justice et de liberté, c’est refuser la « guerre de civilisation » dans laquelle on voudrait nous entraîner.

    Ces prochains jours, en particulier ce samedi 4 novembre, nos voix vont continuer de résonner pour réclamer un cessez-le-feu immédiat, la paix dans la région, ce qui passe par obtenir la justice pour les PalestinienNEs. Et nous continuerons, par tous les moyens pacifiques possibles, d’apporter notre solidarité concrète au peuple palestinien.

    Alors que l’ensemble du Moyen-Orient est sur le point de s’enflammer, la seule issue vers la paix et la sécurité pour les peuples de la région — en particulier pour les peuples israélien et palestinien — c’est la fin du régime d’apartheid en Israël, l’arrêt de la colonisation en Cisjordanie et le respect du droit au retour de touTEs les réfugiéEs palestinienNEs. Dans le contexte d’une région caractérisée par une mosaïque de peuples et de minorités, la paix n’est possible que par l’émancipation démocratique de touTEs. Cela ne peut passer que par le droit des peuples à l’auto­détermination, à commencer par celui des PalestinienNEs.

  • Cessez-le-feu immédiat en Palestine ! Stop au massacre !

    Depuis hier, l’Etat d’Israël a commencé à intensifier les bombardements sur la bande de Gaza déjà sous blocus total depuis le 9 octobre. Plus de 2 millions de personnes sont privées de nourriture, d’eau et d’électricité. L’ensemble des communications vers l’extérieur, déjà très difficiles, ont été coupées hier soir dans la bande de Gaza. Tout est en place pour une offensive terrestre qui sera encore plus meurtrière que les bombardements déjà incessants. C’est bien à un véritable nettoyage ethnique auquel Israël veut se livrer. 

    Dans ce contexte dramatique pour le peuple palestinien qui continue aussi de subir en Cisjordanie les attaques des colons, l’ONU et l’ensemble de la communauté internationale sont au mieux impuissants, au pire complices de ce massacre. Il aura fallu trois semaines à l’ONU pour voter cette nuit une résolution en faveur d’une « trêve humanitaire immédiate » qui n’aura de toute façon aucun effet immédiat. Une résolution malgré tout qualifiée « d’infamie » par les représentants du gouvernement israéliens… Si la France a bien voté cette résolution, toute la politique de Macron reste largement alignée sur le gouvernement de Netanyahou et de l’extrême droite au pouvoir, au nom d’une « guerre de civilisation » contre les « forces du mal ». C’est le sens de la proposition de Macron de bâtir une coalition internationale contre le Hamas inspirée de celle existante contre Daesh, ainsi que le prétendu « droit à se défendre » rappelé par la présidente de l’Assemblée nationale lors de sa visite en Israël, une façon de faire taire toute critique.

    L’ONU, l’OMS et l’ensemble des organisations humanitaires ont beau annoncer une catastrophe imminente dans la bande de Gaza, les paroles des grandes puissances sont suivis de bien peu d’actes. Pire, en France, l’alignement politique derrière Israël s’accompagne de la répression de la solidarité. Dans plusieurs villes à commencer par Paris, les manifestations légitimes de soutien aux PalestinienNEs sont interdites et leurs participantEs répriméEs. Ainsi les manifs sauvages parisiennes ont subi nasses, gazages et mêmes grenades de désencerclement. Nous exigeons l’annulation des verbalisations et l’arrêt de toutes poursuites pour les manifestantEs.  

    Avec bien d’autres ici et à l’échelle internationale, le NPA partage l’objectif de mettre fin au colonialisme israélien et de créer un État où toutes et tous les citoyenNEs jouissent des mêmes droits. Malgré les interdictions et la répression, partout en France, nous allons donc continuer ces prochains jours à manifester et à dénoncer l’horreur en cours. Nous devons rassembler le plus largement possible toutes celles et ceux épris de justice et en faveur de la paix entre les peuples. Nous appelons l’ensemble des organisations du mouvement social, syndicats, associations, partis politiques progressistes, à mener cette bataille légitime pour les droits du peuple palestinien, en particulier en organisant une grande manifestation pour la paix dans la région, ce qui veut dire obtenir justice pour les PalestinienNEs.

  • Contre la criminalisation des résistances, soutien aux Soulèvements de la terre...

    Le Conseil d’État examine aujourd’hui sur le fond le recours de dissolution des Soulèvements de la terre. Darmanin et le gouvernement veulent briser un mouvement qui a su mettre l’expérience acquise dans la lutte à Notre-Dame-des-Landes au service d’autres luttes similaires. Face aux hommes et aux femmes qui veulent défendre leur avenir, leur territoire, l’accès égal aux ressources, la réponse du pouvoir est celle de la violence et de la répression.

    Nous sommes témoins de la provocation policière à Sainte-Soline, de sa brutalité féroce contre les manifestantEs. Depuis, la répression tout azimut des militantEs, des collectifs et associations qui se battent contre l’inaction gouvernementale face aux défis environnementaux et contre les avancées destructrices des grands groupes capitalistes, s’est généralisée. Cette volonté d’interdire et de criminaliser toutes les résistances est scandaleuse et montre à quel point les libertés démocratiques sont menacées dans notre pays.

    Comme le disent les soutiens aux Soulèvements de la terre dans leur appel commun : « Il est urgent d'agir et nécessaire de pouvoir désobéir quand les choix politiques et la défense d'intérêts privés aggravent la catastrophe environnementale et compromettent à ce point les conditions d'existence sur Terre ». Le NPA appelle et sera représenté au rassemblement de soutien aujourd'hui à 14h devant le Conseil d'État (1 place du Palais Royal, 75001 Paris).

    Le NPA assure les Soulèvements de la Terre de toute sa solidarité. C’est ce gouvernement qu’il faut dissoudre, et les violences policières qu'il faut interdire.

  • Racisme : halte à la loi sur l’immigration et à son durcissement...

    « Le but est de faire en sorte que quand une personne étrangère dans notre pays ne respecte pas les valeurs de notre République, par son comportement, par ses paroles […] la République ne soit pas contrainte de la conserver sur son territoire »1. Une déclaration gerbante du RN de plus ? Non, une clarification apportée par Olivier Véran sur le projet de loi « immigration » de Darmanin qui devrait être examinée au Sénat le 6 novembre.

     

    Eh oui, la loi Darmanin revient encore et encore... et encore en pire ! En effet, depuis l’assassinat de Dominique Bernard, professeur de Lettres, à Arras le 13 octobre, cette loi est désormais présentée comme un outil dans la lutte contre le « terrorisme ». Les amendements LR qui visaient à durcir encore davantage les conditions d’entrée, de séjour et du droit d’asile2 avaient déjà tous été adoptés au printemps (encore en discussion la suppression de l’AME et le référendum sur l’immigration). Maintenant c’est l’article 33 du projet de loi qui pourrait disparaître, et c’est un article permettant l’expulsion pour « adhésion à une idéologie djihadiste » ou pour non-respect des valeurs de la République qui serait rajouté. Attal est d’ores et déjà passé aux travaux pratiques, puisque 183 élèves ne feront pas leur rentrée après les vacances, dans l’attente de leur conseil de discipline, pour avoir « perturbé ou contesté » la cérémonie d’hommage à Dominique Bernard et Samuel Paty4. Ainsi, avant même la discussion de cette loi, elle permet encore et toujours de réactiver les discours racistes et islamophobes et de renforcer les discriminations.

    En lutte contre la précarisation des immigréEs

    En passant, ces développements enrichissent les moyens dont dispose la loi pour précariser le séjour des immigréEs, y compris de celleux ayant un titre de séjour à renouveler. L’insécurisation juridique et la restriction des droits de salariéEs sur une base raciale permet au capital de disposer d’une main-d’œuvre surexploitable dans les secteurs non délocalisables de l’économie : BTP, restauration, aide à domicile, nettoyage, etc. Ce qui n’a pas empêché plus de 800 sans-papiers de se mettre en grève le 17 octobre pour « une régularisation collective en commençant par tous les travailleurs des chantiers des JO et du Grand Paris ainsi que le retrait de la loi Darmanin et la renégociation des droits et des conditions de régularisation des travailleurs immigréEs » (voir page 6). Vingt-quatre heures après, c’est une première victoire avec la signature d’une promesse d’embauche ouvrant la voie à une régularisation pour plusieurs centaines de grévistes. Ce mouvement est désormais rejoint par d’autres grévistes qui occupent notamment des boîtes d’intérim et pourrait s’étendre encore à d’autres secteurs et d’autres régions. Car c’est bien la lutte et pas la loi qui donne des papiers.

    Toutes les avancées légales (mêmes les plus ambivalentes) pour les régularisations du séjour ont suivi de vastes mobilisations : après la marche de 1983 ou après les grèves massives de sans-papiers de 2008-2010. Contre Darmanin et son monde, ces grèves ont besoin de la solidarité de l’ensemble de notre classe. Par un vaste mouvement de grève à l’offensive sur l’égalité des droits et les salaires ?

    Commission immigration-antiracisme du NPA
  • Darmanin menace les libertés publiques et veut criminaliser la solidarité : ça suffit !

    Depuis le début de l’offensive à Gaza il y a une dizaine de jours, le pouvoir macroniste se livre à une offensive inédite contre les droits et les libertés publiques. Interdiction des manifestations, menaces judiciaires contre les organisations et les personnes, amalgames en tout genre, chasse à toute expression de solidarité avec le peuple palestinien... Darmanin et Dupont-Moretti déploient un arsenal qui, il y a quelques années, faisait encore partie des propositions portées par la seule extrême droite. Jusqu’où ?

    Jeudi dernier, à la différence de l’ensemble des autres pays occidentaux où elles ont pu avoir lieu, Darmanin officialisait l’interdiction de toutes manifestations ou rassemblements « pro-palestiniens » car supposés « susceptibles de générer des troubles à l’ordre public ». Des mesures liberticides à juste titre condamnées par des associations de défense de droits humains telle Amnesty qui parle d’une « atteinte grave et disproportionnée au droit de manifester », Darmanin allant même jusqu’à se faire tancer par le chef de la diplomatie italienne, pourtant très à droite : « interdire les manifestations dans un pays démocratique quand ce ne sont pas des manifestations violentes ne me semble pas être juste ». 

    En accompagnement de cette décision, différents arrêtés préfectoraux étaient pris localement, y compris pour interdire la tenue de réunions publiques. Cela marque un tournant en matière de répression : on porte ici atteinte à la liberté d’expression et de discussion, en interdisant la formulation d’une pensée politique.

    Cette volonté d’empêcher toute expression publique et massive de solidarité avec le peuple palestinien, y compris même autour des exigences de cessez-le-feu ou de paix, s’accompagne de lourdes menaces contre des organisations et des personnes. Il y a une semaine, dans un contexte politico-médiatique étouffant, Darmanin annonçait à la télévision sa demande d’ouverture d’une enquête contre le NPA pour « apologie du territorisme »... Quelques jours plus tard, toujours en s’appuyant sur les mêmes dispositifs du code pénal, Gérald Darmanin annonçait avoir « dressé onze article 40 » concernant des associations et des individus. Et ce matin même, c’est la députée Danièle Obono qui est accusée d’ « apologie du terrorisme », Darmanin annonçant sur un réseau social saisir le procureur de la République pour ce motif. Nous tenons à exprimer à Danièle Obono toute notre solidarité, ainsi qu’à ses compagnons de la France insoumise particulièrement visés par la campagne en cours.

    Dans un contexte difficile marqué par la guerre au Proche-Orient – où les tueries de civilEs menées par le Hamas sont suivies des crimes de guerre menés par l’État israélien – et par les effroyables assassinats d’Arras et de Bruxelles, ce gouvernement est irresponsable. En mettant en œuvre les mesures les plus liberticides, il veut interdire l’expression des solidarités et même empêcher toute pensée souhaitant comprendre (sans rien excuser) la situation actuelle au Proche-Orient. Pour le peuple palestinien, menacé là-bas par une catastrophe en cours dans la bande de Gaza, pour nos libertés ici, nous ne pouvons laisser faire.

  • Le glyphosate ou le permis d’empoisonner...

    Alors que la Commission européenne voulait prolonger de dix ans l’utilisation du glyphosate, le vote des 27 États membres n’a pas permis cette prolongation. Pour ce faire, il aurait fallu que 15 pays sur les 27, représentant 65 % de la population européenne vote pour. 

    Le vote contre ou abstention de l’Allemagne, de la Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg, de l’Autriche et de la France a retoqué la prolongation. Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a expliqué que « la France attend que la Commission converge vers l’idée d’une ré-homologation sous condition d’usage. » Le flou de la position est un soutien indirect au glyphosate, Fesneau souhaitant une prolongation (avec restrictions) de sept ans au lieu de dix. 

    Un nouveau vote aura lieu d’ici 2 à 6 semaines. Si le vote du comité reste le même, soit une absence de majorité qualifiée, la Commission européenne pourra décider, seule, et faire appliquer la prolongation de dix ans. « Exprimez-vous, votez, on s’en fout, on fera ce qu’on veut ! », c’est la règle inviolable de la Commission de Bruxelles. Et pourtant...

    Les études scientifiques ont largement documenté les effets toxiques du glyphosate sur la santé, substance active du Roundup, herbicide le plus utilisé au monde. Malgré ça, la Commission européenne est prête à nous en resservir un petit coup ! La FNSEA, faux nez de Bayer, applaudit. Que faire d’autre que s’organiser collectivement pour les empêcher de nuire ? 

    Commission nationale écologie

  • Solidarité avec la lutte légitime du peuple palestinien...

    L’offensive organisée par le Hamas le 7 octobre a remis sur le devant de la scène la lutte pour les droits du peuple palestinien et les questions tactiques et stratégiques qu’elles impliquent. La riposte du gouvernement d’extrême droite de Benjamin Netanyahu est à l’image de ce qu’une des armées les mieux équipées du monde peut faire.

    Depuis 75 ans, l’État d’Israël mène une guerre d’occupation aux PalestinienNEs faite d’humiliations quotidiennes, de meurtres, d’emprisonnements, une guerre d’occupation et de colonisation qui s’amplifie depuis la construction du mur d’annexion dans les années 2000.

    Les PalestinienNEs sont les victimes d’un État colonial

    Tout cela est subi par les PalestinienNEs dans l’indifférence totale de la « communauté internationale » : les grandes puissances ont regardé ailleurs quand l’ONU multipliait les résolutions contre la politique d’apartheid de l’État d’Israël, et continuent de le faire alors que l’ONU rappelle que le « siège complet » de la bande de Gaza est « interdit » par le droit international humanitaire.

    Il faut se rappeler que la plupart des PalestinienNEs de Gaza sont les descendantEs des réfugiéEs de la guerre de 1948. L’ONU leur a donné le droit de retourner chez eux, à l’intérieur des frontières actuelles de l’État d’Israël qui le leur refuse. Depuis des dizaines d’années, Israël ne respecte pas le droit international et continue à coloniser, réprimer, ségréguer et bafouer le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. Les PalestinienNEs de Gaza sont sous un blocus illégal et condamné, mais maintenu depuis 17 ans. Depuis un an, le gouvernement israélien d’extrême droite ne négocie rien avec les PalestinienNEs. Il ne fait qu’utiliser la force aveuglément, pensant ainsi les soumettre.

    Nos solidarités

    Ici, une grande offensive idéologique dénonce le « terrorisme » du Hamas. Cette campagne, ainsi que l’amalgame nauséabond entre antisionisme et anti­sémitisme, visent à faire taire la solidarité avec la lutte pourtant légitime du peuple palestinien pour ses droits.

    Le Hamas est une organisation issue de la première intifida (1987-1993) d’obédience islamiste et de facto dirigeante à Gaza, même si la résistance palestinienne est composée de différentes forces avec des projets politiques différents. Le projet politique, la stratégie et les moyens de lutte du Hamas ne sont pas ceux du NPA. Dans ce cadre, nous dénonçons les tueries de civils menées par le Hamas. Nous déplorons toutes les victimes civiles, qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes, et nous dénonçons tous les crimes de guerre.

    Nous soutenons la lutte nécessaire contre la colonisation menée par un État d’apartheid, l’État d’Israël, qui aujourd’hui jette à la rue des centaines de milliers de personnes en quelques heures avant de bombarder et qui veut mettre en place un « siège complet » de la bande de Gaza. Nous réaffirmons notre soutien plein et entier à la lutte des PalestinienNEs pour leur émancipation, y compris par la lutte armée, comme c’est le cas pour les UkrainienNEs contre la guerre menée par la Russie, ainsi que pour le droit à l’autodétermination. C’est la condition pour que les PalestinienNEs puissent vivre en paix sur leur terre.

    Se mobiliser ici et maintenant

    La mobilisation palestinienne ne peut faire face aux bombardements, au siège de Gaza et à l’intervention au sol de l’armée israélienne, qu’avec l’appui d’une importante mobilisation internationale de solidarité qui puisse exercer une pression sur Israël et les grandes puissances qui le soutiennent.

    La seule issue pacifique à ce conflit, qui porte depuis le début sur la terre et son partage, sur la colonisation et l’oppression d’un peuple par un État, sera une issue politique qui prendra en compte tous les droits des oppriméEs palestiniens et leur rendra justice.

    Le NPA appelle et sera partie prenante, ces prochains jours et dans l’unité, de toutes les initiatives et mobilisations de rue en soutien au peuple palestinien et à la lutte légitime pour ses droits.