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Communiqués du NPA... - Page 33

  • “Ultragauche”: relaxe pour les inculpéEs du 8-12 !

    Ce mardi 3 octobre 2023 s'ouvre à Paris le procès des inculpéEs du 8-12. Iels risquent plusieurs années de prison et des dizaines de milliers d’euros d’amende. Cette affaire, qui a commencé le 8 décembre 2020, est une opération antiterroriste commanditée par le ministère de l’Intérieur contre des militantEs désignés par ce dernier comme des « activistes d’ultragauche », aujourd'hui mis en examen pour « association de malfaiteurs terroristes ».

    Le 8 décembre 2020, la DGSI, accompagnée d’unités de polices militarisées (GAO, RAID), a procédé à l’arrestation de neufs personnes de différentes régions de France, aux engagements politiques divers (soutien aux réfugiéEs, projets d’autonomie et de lieux collectifs à la campagne, soutien aux victimes de meurtres d’État, squats politiques et culturels, écologie et défense de la cause animale etc.) et sans forcément de liens militants entre elleux. Après de longs mois de détention provisoire, touTEs ont été libérés, mais le dernier a dû recourir à la grève de la faim pour faire cesser une détention intolérable, entièrement à l'isolement.

    Après plus de deux années d’instruction à charge, le juge d’instruction a décidé de maintenir les accusations de la DGSI. Sept inculpéEs passent devant la chambre 16 du tribunal correctionnel de Paris pour « délit d’association de malfaiteurs terroristes ». Si la qualification criminelle n’a pas été retenue, la dimension terroriste et collective demeure, cela malgré l’absence totale de preuves…

    Ce procès pose des questions qui concernent presque tous les militantEs (ainsi, peut-on retenir contre elleux le fait d’avoir voulu dissimuler leurs identités en utilisant Signal ?). Il nous intéresse très directement en ce qu’il marque un pas de plus dans une stratégie initiée à grand bruit sous Sarkozy avec l’affaire de Tarnac : l’utilisation contre des populations qui ne se croient pas concernées de l’arsenal juridique antiterroriste, jouant ainsi sur le flou des qualifications.  Cela avait commencé avec les personnes racisées supposées de confession musulmanes avec les perquisitions qui avaient suivi les attentats de 2015.

    La banalisation d’une justice d'exception qui n’a rien d’étonnante aujourd’hui : dans un contexte judiciaire particulièrement sévère envers les opposantEs à la macronie (que ce soit après Sainte-Soline ou à la suite des émeutes des jeunes des quartiers populaires), ce procès n'est rien d'autre qu'une opération politique commanditée par le pouvoir.

    Pour que demain nous ne soyons pas tous considéréEs par la justice comme des terroristes, le NPA appelle à la solidarité avec les inculpéEs du 8-12 et exige leur relaxe pure et simple. Nous serons présents au rassemblement qui se tiendra devant le tribunal de Paris ce mardi 3 octobre à midi.

    Solidarité avec les inculpéEs, contact : 812support@riseup.net 

  • Urgences de Carhaix : le NPA avec Philippe Poutou en manifestation samedi 30 septembre à Quimper...

    À l’instar du collectif national « Tour de France pour la santé publique » qui regroupe plus de 70 associations, syndicats, partis et collectifs d’usagers, et son antenne finistérienne, le NPA appelle à rejoindre la manifestation de demain, samedi 30 septembre (11h devant la préfecture de Quimper) en défense des urgences de l’hôpital de Carhaix.

    Depuis le début de l’année, de nouvelles menaces pèsent sur l’établissement indispensable à la population. Tous les autres hôpitaux sont à au moins une heure de route. Cet été, par manque de personnel, les urgences étaient fermées comme dans beaucoup d’hôpitaux. Le 6 août, les directrices du CHRU et de l’ARS, sous la pression des représentants syndicaux, des élus, du comité de défense et du comité de vigilance, ont déclaré la réouverture totale des urgences le 1er septembre. Quelques jours plus tard, la fermeture durant la nuit était annoncée. Le 4 septembre à 18h30, plus de 2 000 personnes étaient rassemblées devant les urgences pour exiger leur réouverture 24h/24 et 7j/7. Depuis, le bras de fer continue, malgré des réunions stériles.

    C’est l’ensemble de notre système qui est au bord de la catastrophe. Ainsi le projet de loi de financement « étatisé » de la Sécurité sociale (PLFSS 2024) est notoirement insuffisant, une nouvelle fois placé sous le signe de l’austérité, et du mépris des patientEs et des personnels de santé.

    C’est aussi ce que dénoncera le NPA demain à Quimper, en présence de Philippe Poutou, ancien candidat à l’élection présidentielle. Nous serons nombreuses et nombreux pour refuser la politique de casse de notre système de santé et de notre Sécurité sociale : urgences et maternités de proximité sacrifiées, le 15 en surchauffe, usagerEs des EPHAD maltraités par manque de moyens, personnels du médico-social et du social en burn-out… Carton rouge !

  • Antiracisme : contre les violences policières et le racisme, le combat doit continuer...

    Le 23 septembre, des manifestations ont eu lieu dans plus de 120 villes réunissant plusieurs dizaines de milliers de manifestantEs à travers tout le pays. Les configurations ont été différentes selon les endroits. Cependant, au niveau national comme dans de nombreuses villes, des appels unitaires ont rassemblé organisations politiques, syndicats, associations, comités de soutien aux familles des victimes des violences policières.

    Des débats ont eu lieu parfois sur les termes de racisme systémique ou racisme d’État, sur le slogan « Désarmons la police », sur la volonté de certainEs de mettre en avant « la justice sociale ». L’islamophobie et l’interdiction de l’abaya n’ont pas été citées dans le texte d’appel national, mais cette question a été portée au cœur des manifestations. Le NPA a distribué un tract dénonçant le racisme et notamment l’islamophobie en exprimant sa solidarité avec les raciséEs et les musulmanEs discriminéEs par l’interdiction de l’abaya à l’école.

    Un front social et politique inédit

    Malgré les limites, l’existence même du cadre unitaire montre la volonté de solidarité du mouvement social ouvrier et de ses organisations avec les premierEs concernéEs, qui subissent de plein fouet les violences sociales, policières et le racisme d’État à commencer par l’islamophobie. C’est salutaire que le front social et politique ait tenu bon et qu’il soit aussi large. C’est même inédit. Il a permis de rassembler un nombre important de manifestantEs, surtout militantEs, en nombre encore certes insuffisant et on peut regretter notamment que la mobilisation dans les quartiers populaires ait été faible. Mais les manifestations ont été suffisamment consistantes pour que les médias n’aient pas pu faire l’impasse, malgré la messe du Pape. Pour discréditer les manifestations, ils n’ont pu se mettre sous la dent que la poursuite d’une voiture de police à Paris par quelques personnes. Les images se sont d’ailleurs retournées contre la police puisqu’on a vu un policier sortir de la voiture et mettre en joue avec son arme les manifestantEs. Preuve une fois de plus que la police a la gâchette facile !

    Opposition forte à l’autoritarisme et au racisme

    La police est minée de l’intérieur par le racisme : 70 % des policiers en activité votent pour le RN. Cette police dressée au maintien de l’ordre défend les valeurs des classes dominantes contre les plus démuniEs, contre les jeunes, contre toutes les oppositions sociales, féministes, écologistes. Plus le pouvoir est faible et discrédité, plus il a recours à sa police contre la population et plus l’État et la justice protègent les violences qu’elle commet. Plus le régime est en crise, plus il utilise le racisme pour désigner des coupables, des boucs émissaires en s’appuyant sur les préjugés racistes, xénophobes, nationalistes qui imprègnent la société française marquée par des années de colonialisme. C’est pourquoi il est vital pour la défense de la liberté de toutes et tous que s’élève une opposition forte à l’autoritarisme du pouvoir macroniste et à la montée des idées racistes de l’extrême droite encouragée par les institutions de l’État.

    Cette journée n’est qu’une étape. Le mouvement doit s’amplifier contre la police et les violences policières qui touchent toute la population pauvre du pays ; particulièrement les migrantEs, qui meurent en Méditerrannée et dans la Manche, qui sont refouléEs aux frontières, traquéEs par la police, qui sont en première ligne, victimes de la violence de l’État et de la police. Les lois Darmanin qui doivent tomber prochainement vont durcir encore les lois anti-migrantEs. Il faut se préparer à les combattre. Il ne faut pas lâcher bien sûr sur l’antiracisme et construire un cadre de lutte spécifique contre l’islamophobie. Le pouvoir a réussi à dissoudre le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) ou la CRI (Coordination contre l’islamophobie et le racisme) mais il n’a pas éteint la contestation de sa politique qui vise à stigmatiser les musulmanEs.

    Commission Immigration et antiracisme

  • Le 28 septembre : pour le droit à l’avortement, libre, gratuit et sécurisé !

    Le 28 septembre est la Journée internationale pour le droit à l’avortement. À cette occasion des manifestations sont organisées partout en France et dans le monde.

    Dans de nombreux pays, l’avortement — pourtant un droit fondamental — reste interdit ou largement entravé. Malgré l’interdiction, les femmes et les personnes qui en ont besoin avortent partout, et doivent donc recourir à des avortements non sécurisés. En conséquence, dans le monde, une femme meurt toutes les neuf minutes des suites d’un avortement clandestin. En Pologne, en Équateur, au Salvador, à Malte, en Andorre… et dans bien d’autres endroits encore, le contrôle des femmes et de leurs corps prime sur leurs vies et leur libre choix d’avoir un enfant ou non.

    Garantir le droit et l’accès à l’avortement en pratique

    La France n’est pas exempte des menaces qui portent sur l’avortement. Alors que 76 % des IVG sont réalisées par voie médicamenteuse, une pénurie de pilules abortives (misoprostol) a eu lieu cette année. De plus, les attaques répétées envers l’hôpital public allongent les délais de prise en charge, que ce soit à cause du manque de moyens et de personnels ou en raison des fermetures des centres ­pratiquant l’IVG (8 % des centres ont fermé en dix ans). Sans parler de la clause de conscience spécifique à l’IVG, autorisant les professionnels de santé à refuser de pratiquer cet acte médical. C’est la raison pour laquelle la constitutionnalisation du droit à l’avortement ne peut pas être suffisante en soi. D’une part, le droit à l’avortement reste largement entravé pour les hommes trans qui ont été exclus de cette inscription dans la Constitution. D’autre part, il ne suffit pas de légiférer mais il faut garantir le droit et l’accès à l’avortement en pratique : cela signifie d’assurer les moyens humains et financiers nécessaires à ce que ce droit puisse s’exercer.

    En mars dernier, le directeur de l’ARS à Mayotte annonçait vouloir lancer un projet de stérilisation des jeunes mères sous des prétextes de manque de moyens et de personnels dans les hôpitaux et les écoles… Ainsi, le corps des femmes servirait de variable d’ajustement à une crise sociale et économique. Cette annonce est d’une violence sexiste, raciste et coloniale sans nom, amenant à toujours plus de contrôle sur le corps des femmes mahoraises et comoriennes, nous rappelant les avortements et les stérilisations forcées à la Réunion dans les années 1960-1970.

    Un droit menacé par les réactionnaires, partout et tout le temps

    Nous ne le rappellerons jamais assez : le droit à l’avortement doit être défendu partout et tout le temps, car ce qui a été gagné par le mouvement féministe un jour peut être attaqué le suivant. Les réactionnaires visent ce droit fondamental dès qu’ils le peuvent. Comme le pape François en visite à Marseille le 23 septembre qui dénonce « les enfants pas nés, refusés au nom d’un faux droit au progrès qui est en fait une régression ». Nous l’avons vu aux États-Unis où, depuis l’abrogation de l’arrêt Roe vs Wade qui garantissait le droit à l’avortement, 14 États l’ont interdit. Au Chili, un projet de nouvelle Constitution proposant de « protéger la vie de toute personne à naître » doit être mis au vote en décembre. La montée de l’extrême droite doit nous inquiéter et nous mobiliser, car il s’agit bien de la vie des femmes et des minorités de genre qui est en jeu, ainsi que du droit à disposer de nos corps.

    Mobilisons-nous pour défendre ce droit fondamental

    En effet, l’avortement est un combat de chaque instant pour les femmes et toutes les personnes qui en ont besoin. Il s’agit de lutter contre l’oppression patriarcale et par là contre les injonctions qui pèsent sur les femmes et les minorités de genre, nous ramenant au foyer, nous dépossédant de notre autonomie, de nos corps et de nos choix. Ainsi, nous revendiquons un avortement libre, gratuit et sécurisé. Face aux violences, il y a urgence à se mobiliser massivement pour mettre à mal ce système de domination patriarcale et l’oppression des femmes !

    Au Mexique, la lutte a payé : l’avortement a été dépénalisé. Comme partout, ce droit a été arraché par le mouvement féministe lui-même. Alors que nous célébrons les cinquante ans du MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et la contraception) cette année, mouvement qui a permis, au côté d’autres groupes féministes, d’obtenir le droit à l’avortement en France en 1975, soyons fières et déterminées à porter ce ­combat.

    Commission Intervention féministe

  • Les non-dits du colonialisme dans les milieux de gauche...

    Les rapports de pouvoir racistes et coloniaux sont structurants dans la société et comme pour toutes les oppressions aucun groupe social n’y échappe malgré toute la bonne volonté du monde. Ils le sont encore plus quand ils rentrent en collision avec les enjeux de carrière et de visibilité notamment sur les questions de lutte d’émancipation.

    Dans ce qui apparaît maintenant comme "l’affaire Laurence de Cock", la gauche notamment anticapitaliste doit sortir de son silence et admettre que cette situation d'invisibilisation des personnes et de leur travaux - ou même dans ce cas précis de leur potentiel plagiat - n’est plus tenable : le cas de Laurence de Cock n’est pas isolé malheureusement mais il a le mérite de condenser tous les problèmes dans la gestion de ce fait colonial dans les milieux militants.

    Le NPA tient à exprimer qu’il considère que le dépôt de plainte et le procès intenté par Laurence de Cock à l’encontre de Zaka Toto et de la revue Zist relèvent de la violence coloniale et de l’invisibilisation des travaux des personnes concernées.

    Le NPA s’excuse d’une part de ne pas s’être prononcé plus tôt dans cette affaire et se réjouit de la relaxe de Zaka Toto obtenue le 21 septembre 2023. 

  • Lutter contre la précarité dans l’Éducation nationale...

    Avec 20 % de contractuelEs, la précarité s’est installée de manière durable dans l’Éducation nationale. Si l’embauche précaire a été inventée pour détruire le statut de fonctionnaire, c’est aujourd’hui la continuité du service public d’éducation qui est mise en danger.

    «Qui aurait pu prévoir » qu’il manquerait en cette rentrée au moins unE enseignantE dans près d’un établissement sur deux, alors que 16 % de places sont restées vacantes aux concours d’enseignantEs en 2023 ? Pas Gabriel Attal, qui affirmait qu’il y aurait unE enseignantE devant chaque classe. Le gouvernement a tout fait pour dégoûter les étudiantEs de devenir fonctionnaires enseignantEs : le nombre d’inscritEs aux concours est passé de 50 000 à 30 000 entre 2008 et 2020.

    C’est dans ce cadre que les embauches de ­contractuelEs se multiplient. Entre 2020 et 2021, le nombre de professeurEs des écoles ­contractuelEs a augmenté de 38 %.

    Des économies sur le dos des personnels

    Contrairement aux fonctionnaires, les précaires risquent leur emploi en cas de refus des injonctions de leurs directions. Voilà un bon moyen de mettre la pression à tout le monde pour accepter les pires idées du gouvernement tout en faisant des économies. Les professeurEs des écoles ou certifiéEs gagnent en moyenne 2 695 euros net par mois, les contractuelEs sont en moyenne à 2002 euros net. Et encore, c’est une moyenne qui masque les inégalités de genre (temps partiels imposé ou subi) et de niveaux ­d’enseignement (les heures supplémentaires sont impossibles dans les écoles). Ces collègues, parfois recrutéEs en un quart d’heure, sont immédiatement mis devant les classes, sans formation. Si vous tenez six ans de multiples CDD sans discontinuité, alors vous aurez le privilège d’avoir un CDI… On ne compte plus les contractuelEs qui voient leurs contrats ne pas être renouvelés au bout de cinq ans, pour reprendre six mois plus tard (pendant ce temps ses élèves n’ont pas classe) et ainsi ­repartir à zéro.

    Enfin, l’embauche de précaires, c’est aussi, pour l’institution, avoir des personnels non soumis aux règles collectives, notamment de mutation et d’affectation. Ce qui crée un déséquilibre dans les droits et une concurrence entre personnels en institutionnalisant une double entrée dans le métier : statutaire ou contractuelle. Et cela favorise bien sûr, la casse du statut.

    Titularisation de touTEs les précaires !

    Les luttes des personnelEs accompagnant les élèves en situation de handicap (AESH) ont gagné la possibilité d’être en CDI après trois ans de CDD. Mais le gouvernement ne veut pas rester sur une défaite. Il propose la fusion des AESH avec les surveillantEs (AED), assistant d’éducation) pour devenir des accompagnantEs de la réussite éducative (ARE) avec une augmentation des missions et du temps de travail. Alors qu’il faudrait créer un véritable statut de fonctionnaire pour ces personnelEs.

    Il faut mettre fin au millefeuille des statuts et contrats, alors que les personnelEs font le même travail ! Nous revendiquons la titularisation immédiate de tous les personnelEs précaires. L’intersyndicale éducation (CGT, FO, FSU, SNALC, SNCL et Solidaires) appelle à une journée de grève le 3 octobre pour dénoncer les mesures contre les AESH et exiger un statut et des augmentations de salaires. Nous obtiendrons la fin de la ­précarité par nos luttes.

    Secteur Éducation nationale du NPA

  • La double urgence d’une « Sécurité sociale de l’alimentation »...

    Les réformes de l’indemnisation du chômage et des retraites ajoutées à l’inflation provoquent une paupérisation dramatique : ça craque de partout, les Restos du cœur sont en première ligne et menacent faillite.

    C’est toute la filière « alimentation » qui est en crise. De la production agricole à la consommation en passant par la transformation, violence et souffrance sont partout et les mastodontes de la distribution se gavent comme jamais, Carrefour en tête avec ses profits en hausse de 26 % sur l’année. Et toutes ces infos tombent alors que nous vivons l’été le plus chaud jamais enregistré : le lien est très fort, le système agro-industriel capitaliste, piloté au niveau européen via les aides de la « politique agricole commune », est responsable pour 1/4 du réchauffement climatique ! Ce complexe intrinsèquement productiviste stérilise les sols, attaque la biodiversité, néglige la qualité des aliments et notre santé et génère délibérément de ­monstrueux gâchis. 

    Sortir de l’humanitaire institutionnalisé

    Il s’agit d’intégrer l’alimentation dans le régime général de la Sécurité sociale avec universalité de l’accès. Seule cette universalité, à l’opposé d’un mécanisme spécifique « pour les pauvres », peut créer du droit qui nous sortira de l’intolérable violence alimentaire. Concrètement, une carte Vitale donne accès à des produits conventionnés pour un montant mensuel de 150 euros par personne. Le conventionnement des professionnelEs sera réalisé par des caisses gérées démocratiquement. Ses critères seront discutés collectivement. Le financement sera assuré par la création d’une cotisation sociale à taux unique sur la production réelle de valeur ajoutée. 

    Pour une agriculture paysanne et bio

    Il devient urgent de financer massivement le bio, de garantir un revenu aux paysanEs, et se discute de les intégrer au salariat. À l’heure où les grands groupes de la distribution, de la transformation mais aussi les banques accaparent les terres, la propriété sociale d’usage du foncier est centrale. L’attribution démocratique de subventions est un enjeu de plus en plus fort. La démocratie devient essentielle à l’heure du changement urgent du mode d’alimentation, notamment de la diminution drastique de la consommation de viande.

    Un chantier s’ouvre 

    Ce projet a de vrais adversaires, mais dans les syndicats et assos, de Sainte-Soline au Larzac, de Bure à Rouen et Toulouse, dans la Déroute des routes, la Sécurité sociale de l’alimentation fait son chemin !

    Commission écologie

  • Lampedusa : l'Europe forteresse tue !

     
    Hier, un bébé de 5 mois est mort à Lampedusa, tombé à l’eau alors que la police italienne chargeait des réfugiéEs sur les quais du port. Ces derniers jours, l’île de Lampedusa a vu arriver en quelques heures des milliers de réfugiéEs venus notamment de Libye après les inondations qui viennent de ravager le pays. Au lieu d’aider l’Italie et la petite île de Lampedusa à faire face, la seule réponse des gouvernements européens est l’égoïsme et la guerre.
    Ainsi, l’Allemagne annonce qu’elle refusera d’accueillir tout réfugié supplémentaire. En France, Darmanin promet de renforcer la présence policière à la frontière italienne. Cette guerre à bas bruit que l’Europe mène contre des populations civiles qui fuient les conflits, les catastrophes climatiques, la misère, est en train de transformer la méditerranée en cimetière. Pour la seule année 2023, on compte déjà plus de 2000 mortEs.
    En réalité, l’Europe, deuxième puissance économique du monde, a largement les moyens d’accueillir ces populations civiles. Au lieu de cela, elle préfère dépenser 845 millions d’euros dans un opération militaire, Frontex, qui est une faillite morale, politique et opérationnelle.
    Une faillite morale, qui voit une Europe, de plus en plus raciste, faire la guerre à des populations civiles. Une faillite politique, car Frontex ne résout rien des problèmes qui poussent une partie de l’humanité à prendre tous les risques pour sauver sa vie. Une faillite opérationnelle parce que justement, les milliards et les bateaux de guerre ne suffiront pas à empêcher des centaines de milliers de personnes de traverser la méditerranée ou la mer Egée pour sauver leur vie et celle de leur famille.
    Que se passera-t-il, si comme le prévoit le GIEC, à l’horizon 2030 ou 2050, la moitié de l’Espagne, de l’Italie, de la Grèce, du Portugal et peut-être aussi le Sud de la France seront devenus inhabitables à cause du réchauffement climatique ? Frontex empêchera des Italiens, des Espagnols, des Français de remonter au Nord pour survivre ? Il leur tirera dessus ?
    Au-delà de la nécessité de travailler à résoudre les conflits, de mettre fin au pillage des pays du Sud et aux politiques climaticides de nos gouvernements, il faut mettre en place une vraie politique européenne de l’accueil sur le long terme, inconditionnel, solidaire et partagé.
    Nous refusons de céder le moindre pouce de terrain aux théoriciens réactionnaires de « l’appel d’air » ou de la « concurrence déloyale ». L’enjeu est bien d’accueillir les migrantEs, touTEs les migrantEs, sans établir de hiérarchie entre « réfugiéEs politiques » et « migrantEs économiques ».
     
    Le NPA défend une liberté de circulation et d’installation inconditionnelle, c’est une affaire de choix politiques et de lutte pour une réelle répartition des richesses.

  • Un cercle vicieux aux conséquences désastreuses !

    Le réchauffement terrestre est accéléré par une augmentation rapide de la température des océans. Cette surchauffe provoque aussi des pluies plus intenses et booste les cyclones tropicaux. Bref, un cercle vicieux aux conséquences de plus en plus dramatiques. À un rythme nettement plus rapide que prévu, puisque tous les scénarios du GIEC sont dépassés.

    Les mégafeux au Canada, en Grèce et à Hawaï ont fait de nombreuses victimes et ils ont un impact important sur les émissions de gaz à effet de serre. Les feux canadiens ont dégagé 1 million de tonnes de CO2 soit deux fois les émissions annuelles du pays. Ils détruisent des surfaces importantes de forêts, limitant leur capacité à capter le CO2.

    Réchauffement de l’atmosphère et des eaux

    Les glaces couvrent 10 % de la surface des terres émergées et leur rôle dans la stabilisation du climat est essentiel, puisqu’en réfléchissant les rayons solaires elles contribuent à refroidir l’atmosphère. Une banquise moins étendue pendant l’hiver signifie une fonte plus rapide en été et, par extension, un réchauffement de l’atmosphère et des eaux.

    Les canicules marines, dont le nombre a doublé depuis les années 1980, détruisent les mangroves qui sont des puits de carbone, et les écosystèmes nécessaires à la biodiversité des océans.

    Ces boucles de rétroaction représentent des risques considérables puisqu’elles peuvent conduire à des points de bascule irréversibles.

    Le diagnostic est sans appel : si les émissions de gaz à effet de serre ne baissent pas significativement, chaque dixième de réchauffement augmentera les impacts et renforcera la probabilité de voir des événements extrêmes se dérouler en même temps dans plusieurs régions du monde. Or les émissions mondiales de GES augmentent toujours d’environ 1 % par an, alors qu’il faudrait les réduire de 50 % d’ici à 2030, soit de l’ordre de 5 à 7 % par an.  Cela va entraîner des dérèglements climatiques graves : sécheresses et famines, ­inondations, cyclones, etc.

    Hausse continue des températures

    Les vagues de chaleur conjuguées aux feux de forêt et aux poussières du désert entraînent déjà des pollutions de l’air bien au-delà des régions qu’ils traversent. « La fumée des incendies contient une potion diabolique d’éléments chimiques » nocive pour des millions de personnes.

    La hausse continue des températures, la fonte des glaces qui constituent la plus grande réserve en eau potable font peser une menace existentielle sur cette ressource vitale.

    Mayotte, par exemple, meurt de soif, ce département « français » aux infrastructures publiques délabrées est au bord d’une crise sanitaire d’ampleur. La sécheresse extrême prive d’eau potable les 500 000 habitantEs, un jour sur trois.

    La réponse urgente à cette surchauffe de la planète est de laisser charbon, pétrole et gaz dans le sol. Pourtant, les productions de pétrole et de charbon n’ont jamais été aussi élevées. ExxonMobil, Chevron, Shell, BP et TotalEnergies ont totalisé un record de 180,5 milliards de dollars de profits en 2022. Dopés par les aides publiques, ces multinationales capitalistes appuient à fond sur l’accélérateur, alors qu’il ­faudrait freiner de toute urgence.

    Commission nationale écologie

  • Croissance ou climat : il faut choisir...

    António Guterrez déclare fin juillet « L’ère du réchauffement climatique est terminée, place à l’ère de l’ébullition mondiale ». Mais du côté des gouvernants, ce sont toujours les mêmes rengaines sur la « croissance verte ».

    À commencer par Macron pour qui renoncer à la croissance au nom de l’écologie ne serait « pas raisonnable ». Pourtant, de plus en plus de travaux scientifiques montrent l’incompatibilité entre croissance et sauvetage du climat.

    L’illusion de la croissance verte

    Une étude publiée le 4 septembre1 se penche sur l’argument du découplage entre le PIB et les émissions de CO2 dans les pays à haut revenu. Sur les 36 pays étudiés, 11 ont atteint un découplage absolu c’est-à-dire que sur la période considérée de 2013 à 2019, alors que le PIB continue d’augmenter, les émissions de CO2 baissent. Mais « les résultats obtenus en matière de découplage dans les pays à revenu élevé sont très loin de permettre des réductions d’émissions conformes aux normes de Paris ». En effet, en moyenne, leurs émissions n’ont été réduites que de 1,6 % par an, loin des – 30 % en 2025 et – 38 % par an en 2030 nécessaires pour atteindre l’objectif des 1,5 °C. Et l’étude de conclure : « La croissance verte n’est donc pas au rendez-vous et semble hors de portée des pays à revenu élevé. Nos conclusions suggèrent que la poursuite de la croissance économique dans les pays à revenu élevé est en contradiction avec les engagements de l’Accord de Paris en matière de climat et d’équité. L’atténuation conforme à l’Accord de Paris dans les pays à revenu élevé nécessitera des stratégies de réduction de la demande post-croissance en plus des efforts de décarbonation ­technologique. »

    Pour une décroissance juste et écosocialiste

    Une autre étude2 cherche à savoir « quelles dynamiques macroéconomiques seraient engendrées par une transition énergétique mondiale rapide, compatible avec l’accord de Paris ? » en modélisant « une économie mondiale qui, tout en continuant à croître, réaliserait une transition énergétique à marche forcée jusqu’à 2050 ». Selon ce modèle nommé Temple, le passage d’ici à 2050 à un système énergétique 100 % renouvelable demande des investissements à un niveau « inédit dans les économies occidentales depuis la Seconde Guerre mondiale »« les mécanismes classiques d’ajustement des prix et des quantités fondés sur le marché ne suffisent pas à imposer les investissements requis » et « la demande en investissements dans le secteur énergétique est telle que l’appareil productif ne peut pas répondre à la fois à cette nouvelle demande et à la demande en biens de consommation des ménages ». En conclusion : « les résultats des simulations (…) montrent surtout que la croissance économique constitue un handicap plutôt qu’un atout pour réaliser la transition énergétique. Nous appelons donc à l’étude et à la conception de scénarios de transition dans le cadre d’une économie post-croissance ».

    Ce que le modèle n’évoque pas, mais qui est précisé par notre camarade Daniel Tanuro, c’est que la consommation supplémentaire d’énergie fossile nécessaire à cette restructuration de l’appareil productif provoquerait un surcroît d’émissions de CO2 (550Gt) équivalent, voire supérieur, au budget carbone (500Gt) compatible avec l’objectif des 1,5 °C.

    Bien loin de la fable d’une transition énergétique pilotée par le marché et associée à une promesse de croissance, nous sommes de plus en plus clairement confrontéEs à l’impératif incontournable de la sortie des énergies fossiles et du nucléaire, associée à une réduction drastique de la consommation d’énergie et donc de la production matérielle et des transports. Un impératif aussi urgent qu’incompatible avec la logique d’accumulation du système capitaliste et qui appelle une décroissance juste et éco­socialiste.

    Commission nationale écologie