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Communiqués du NPA... - Page 33

  • Macron persiste et signe, nous aussi : qu’il retire sa contre-réforme, qu’il s’en aille !

    Se livrant à un petit exercice d’explication en présence de deux journalistes il faut le dire peu pugnaces, Macron a au moins montré un vrai talent de prestidigitateur… Pendant une trentaine de minutes, le président qui se rêve tout puissant n’a eu de cesse d’essayer de faire oublier à la fois la puissante mobilisation sociale en cours contre sa contre-réforme sur les retraites et une crise démocratique sans précédent qui a connu de nouveaux rebonds ces derniers jours.

    Agitant l’épouvantail de l’extrême droite, il a fustigé « les factieux et les factions dans la république », qualifiant ainsi celles et ceux qui spontanément ont pris la rue ces derniers jours, allant même jusqu’à comparer les manifestantEs aux partisans de Trump qui avaient pris d’assaut le Capitole en 2021… Il espère sans doute ainsi justifier la violente répression qui s’est abattue sur les manifestantEs et les syndicalistes ces derniers jours.

    Sans surprise, il a donc répété ad nauseam les prétendus arguments – éculés – pour justifier sa contre-réforme : démographie, déficit… pourtant maintes fois battus en brèche. Et alors qu’il est en train de piétiner les directions des grandes organisations syndicales pour imposer sa politique, il ressort la veille lune du « dialogue social » pour préparer la suite.

    Ainsi, pour tenter de faire bonne mesure, il annonce une énième fois sa volonté de travailler à une « contribution exceptionnelle » de la part des entreprises « quand il y a des profits exceptionnels »… Les promesses n’engagent que celles et ceux qui y croient. L’essentiel est ailleurs : dans l’annonce de nouveaux reculs, avec en particulier des « droits et devoirs » pour remettre les bénéficiaires du RSA au travail ; dans la réaffirmation de la méthode brutale et autoritaire, avec l’annonce de la création de 200 brigades de gendarmerie supplémentaires et d’une nouvelle loi de programmation militaire.

    Bref, l’exercice, fondamentalement méprisant pour celles et ceux qui se mobilisent depuis plus de deux mois, ne peut que renforcer la colère. À l’occasion de la nouvelle journée nationale interprofessionnelle demain jeudi, les manifestations doivent être encore plus massives, la grève doit s’amplifier et durer pour gagner.

    Plus que jamais, Macron et son gouvernement apparaissent comme fragilisés. Ils doivent retirer leur contre-réforme dont personne ne veut (pas même une majorité de députés….), et s’en aller.

  • Après le 49.3 et le rejet des motions de censure, la vraie démocratie est dans la rue : dégageons Macron et sa réforme !

    À 9 voix près, la censure n’a pas été votée. Ces 9 voix signifient la faiblesse du soutien dont dispose le gouvernement dans son Assemblée, élue au scrutin majoritaire avec 12% des inscritEs au premier tour. 49.3, 47.1, motion de censure, l’illégitimité de Macron, de son gouvernement et de la Ve République sont totales, ils sont là pour forcer des décisions antidémocratiques, antisociales, autoritaires contre la majorité de la population. Il faut en finir.

    Mais Macron n’entend rien, il a choisi la confrontation avec le mouvement ouvrier, ses organisations, ses droits démocratiques. La répression, utilisée pleinement depuis le 49.3, en est le symbole.

    La seule réponse possible est celle de la rue, d’une intensification de la mobilisation, avec la construction de la grève de masse, partout dans les lieux de travail, le 23 mars bien sûr, mais aussi au jour le jour, par l’élargissement de la grève reconductible. C’est la seule façon de gagner en d’en finir avec ce gouvernement. La jeunesse, qui se met en mouvement, y contribuera en montrant la gravité de la situation, l’absence d’avenir pour la jeunesse, entre le SNU, la crise climatique et les réformes antisociales. Le recours au 49.3 a suscité une indignation qui a redonné un second souffle à la mobilisation. Les secteurs déjà mobilisés sont confortés dans leurs actions et soutenus par diverses délégations de grévistes/militant.Es : débrayages dans le privé, grèves des éboueurs, dans différents secteurs de l’énergie qui apparaissent en pointe de la mobilisation (hydroélectrique, centrales nucléaires, dépôts pétroliers et raffineries), grève dans les transports, dans l’éducation… De manière complémentaires, de nombreux blocages ont lieu dans les villes, sur des rond points reprenant la symbolique des gilets jaunes, de zones industrielles ou  des plateformes logistiques. A cela s'ajoutent des manifestations spontanées tous les jours dans différentes villes depuis le 49.3 et notamment ce lundi soir après le rejet des motions de censure.

    Construire la mobilisation, pour une alternative au système

    La vraie démocratie est dans la rue. Mais nous devons le prouver alors même que l’auto organisation reste extrêmement faible : nous devons structurer des assemblées populaires, sur les lieux de travail, sur les places, dans les quartiers populaires, pour discuter des rythmes du mouvement, de ses moyens, du blocage total du pays par celles et ceux qui en ont la force parce qu’elles et ils produisent les richesses. La manifestation de jeudi 23 doit être encore plus massive que la précédente, montrer la détermination populaire pour gagner.

    Les organisations du mouvement ouvrier, syndicats, associations, partis, doivent contribuer à construire une alternative au système et discuter d’une plateforme de revendications à opposer à ce pouvoir : pour le retrait de la réforme, mais aussi le retour de la retraite à 60 ans, pour des augmentations de salaires, pour une transition écologique, des moyens pour l’éducation et les hôpitaux, pour l’assurance chômage, le retrait de la loi Darmanin, etc. Les réunions publiques et débats unitaires, qui existent déjà dans de nombreuses villes, doivent se multiplier pour associer la population en lutte à la construction d’une alternative.

    L’aspect totalement antidémocratique de la Ve République est mis en évidence à une échelle de masse par la séquence parlementaire. La nécessité d’une assemblée constituante pour poser la question de qui décide quelles doivent être les priorités d’une organisation sociale au service de la majorité de la population, de la question de l’auto-représentation des classes populaires est posée.

    L’ampleur de la mobilisation a remis en évidence la lutte acharnée qui existe entre les classes sociales. Si nous pouvons nous réjouir des éléments de reconstruction de la conscience de classe, nous ne devons pas sous-estimer les éléments structurels de la période dont la montée de l'extrême droite. Avec l’amplification de l’affrontement, la possibilité d’un recours de la bourgeoisie à une solution autoritaire ne peut être écartée. Cela renforce la nécessité de la construction d’un front unique le plus large possible sur un programme clair.

    Nous proposons, dans ce sens, que toutes les organisations du mouvement ouvrier et du mouvement social se réunissent dans les prochains jours.

    Cela ne remplace pas la mobilisation sociale, la construction de la grève et des manifestations, du blocage. Ce sont au contraire des outils complémentaires pour que ce conflit, qui est depuis le début un conflit politique entre la classe possédante et les classes populaires, trouve une issue dans la victoire du monde du travail et de la jeunesse.

  • Antiracisme : le 25 mars dans la rue contre la loi Darmanin !

    Le projet de loi Asile Immigration du gouvernement va durcir encore les possibilités de régularisation des migrantEs, réduire leur défense, multiplier les OQTF (obligation de quitter le territoire français) et expulser de façon expéditive celles et ceux qui sont en situation irrégulière et qui ont une OQTF.

    Le passage au Sénat en a rajouté. Des amendements ont été adoptés contre l’AME (Aide médicale d’État) et les possibilités de regroupement familial. Cela ne suffit pas de vouloir « leur rendre la vie impossible », comme l’a dit Darmanin, il faut faire passer les migrantEs pour des délinquantEs en les inscrivant sur le FPR (fichier des personnes recherchées). C’est non seulement une machine infernale à fabriquer des sans-papiers, toujours plus de migrantEs sans revenus, sans aide, sans toit mais une entreprise de propagande xénophobe, raciste, présentant les exiléEs, avec ou sans papiers comme de dangereux criminels.

    Pour que la journée du 25 mars soit réussie !

    L’énorme mobilisation contre la réforme des retraites est une occasion à saisir car le gouvernement Macron est en crise, délégitimé. On peut le faire reculer non seulement sur les retraites mais aussi sur toutes les lois qui s’en prennent aux plus déshéritéEs : la loi Karbarian sur le logement, la réforme du chômage et la loi Darmanin contre les migrantEs.

    Pour cela, il faut accentuer la visibilité de l’opposition au projet de loi Darmanin. Il faut que ces migrantEs, rejetéEs, invisibiliséEs qui sont aussi les actuelEs ou futurEs soignantEs, ouvrierEs dans les métiers les plus durs se montrent, soient soutenuEs dans la conquête de leurs droits car ils font partie intégrante du camp des travailleurEs, des oppriméEs.

    L’UCIJ (UniEs contre l’immigration jetable) et la Marche des Solidarités appellent le 25 mars à une journée contre le racisme et contre la loi Darmanin. Déjà des manifestations sont prévues à Paris, Marseille, Rouen, Lyon, Rennes, Chartres, Lille, Brest, Saint-Étienne, Valence, Quimper, Alençon, Strasbourg, Montpellier, et sans doute d’autres... À Grenoble avec la Cisem (coordination iséroise de solidarité avec les étrangerEs et migrantEs) le 25 mars a été préparé par la création d’une AG contre les lois Darmanin et Kasbarian. Cela permet ici, où les luttes pour l’hébergement et des logements dignes sont fortes, de donner une réponse globale à la violence du gouvernement contre toute notre classe, et particulièrement contre les plus précaires d’entre nous. Beaucoup de jeunes sont présents et actifs dans cette AG. Sont très mobiliséEs la CGT des travailleurs sans-papiers, les jeunes de Deliveroo, les personnes qui occupent depuis la rentrée une école désaffectée depuis cinq ans, les parents d’élèves et enseignantEs qui ont ouvert depuis plusieurs mois les écoles aux enfants et leurs familles sans logement.

    Une bataille contre le gouvernement et l’extrême droite

    Lutter contre la loi Darmanin, c’est défendre les droits des migrantEs, l’égalité des droits pour tous les humains. C’est battre en brèche la politique raciste et anti-pauvre du gouvernement. C’est se battre pour que ce ne soient pas l’extrême droite et les fascistes qui bénéficient à terme de cette crise ouverte.

    Commission nationale immigration et antiracisme
  • Dégageons Borne, Macron et leur réforme : la vraie démocratie est dans la rue !

    À 9 voix près, la censure n’a pas été votée. Ces 9 voix montrent le faible soutien dont dispose le gouvernement dans son Assemblée, élue au scrutin majoritaire avec 12 % des inscritEs au premier tour. 49.3, 47.1, motion de censure, l’illégitimité de Macron, de son gouvernement et de la 5e République sont totales.

    Il faut en finir. Mais Macron a choisi la confrontation avec le mouvement ouvrier, ses organisations, ses droits démocratiques. La répression, utilisée pleinement depuis le 49.3, les nombreuses arrestations dans la jeunesse, en sont le symbole. Et ce ne sont pas les appels de Borne au « devoir d’exemplarité » des forces de l’ordre ou le rappel à « l’indispensable proportionnalité de l’usage de la force » de Darmanin qui nous feront croire que ce gouvernement ne continuera pas dans sa lancée. Au cours des trois premières nuits de confrontation, ce ne sont pas moins de 425 personnes qui ont été placées en garde à vue, en ne prenant que le chiffre sur Paris.

    Brutalité et illégitimité

    L’indignation suscitée par le recours au 49.3 donne un second souffle à la mobilisation. Les secteurs déjà mobilisés sont confortés dans leurs actions : débrayages dans le privé, grèves des éboueurs, dans différents secteurs de l’énergie (hydroélectrique, centrales nucléaires, dépôts pétroliers et raffineries), grève dans les transports, dans l’éducation… De manière complémentaire, de nombreux blocages ont lieu dans les villes, ainsi que des manifestations spontanées quotidiennes.

    Et depuis le rejet des motions de censure, l’illégitimité et la brutalité du pouvoir apparaissent plus flagrantes encore. On a vu Borne savourer sa victoire dans l’Hémicycle, puis annoncer qu’elle saisissait elle-même le Conseil constitutionnel. Ainsi, après avoir nié la rue et la démocratie sociale, elle s’avise (un peu tard) que sa réforme pourrait n’être pas conforme… à la Constitution qui sert pourtant ses intérêts et ceux de ses amis depuis près de 64 ans.

    Élargir, massifier avec détermination

    Et si les députéEs de la Nupes viennent eux de déposer un recours au Conseil constitutionnel, la seule réponse possible reste celle de la rue, d’une intensification de la mobilisation, avec la construction de la grève de masse, ce jeudi 23 mars mais aussi par l’élargissement de la grève reconductible.

    La vraie démocratie est bien dans la rue, en renforçant les AG et en multipliant les assemblées populaires. La manifestation de jeudi doit être encore plus massive que la précédente, montrer la ­détermination populaire pour gagner.

    Les organisations du mouvement ouvrier, syndicats, associations, partis doivent contribuer à construire une alternative au système et discuter d’une plateforme de revendications à opposer à ce pouvoir : pour le retrait de la contre-réforme, mais aussi le retour de la retraite à 60 ans, pour des augmentations de salaires, pour une transition écologique, des moyens pour l’éducation et les hôpitaux, pour l’assurance chômage, le retrait de la loi Darmanin, etc. Les réunions publiques et débats unitaires, qui existent déjà dans de nombreuses villes, doivent se multiplier pour en discuter.

    Décider par nous-mêmes et pour nous-mêmes

    L’aspect totalement antidémocratique de la 5e République apparaît à une échelle de masse. Qui doit décider ? Une assemblée constituante sur les cendres de la 5e République est une nécessité pour choisir les priorités d’une organisation sociale au service de la majorité de la population et pour faire émerger une société débarrassée du capitalisme : le monde du travail et toutes celles et ceux qui font tourner la société doivent donc pouvoir décider de sa bonne marche et s’auto-organiser en conséquence.

    L’ampleur de la mobilisation a remis en évidence la lutte acharnée qui existe entre les classes sociales, et la possibilité d’un recours de la bourgeoisie à une solution autoritaire ne peut être écartée. Cela renforce la nécessité de la construction d’un front unique le plus large possible sur un programme clair. Pour tout cela, le NPA propose que toutes les organisations du mouvement ouvrier et du mouvement social se réunissent dans les prochains jours.

    Bien entendu, cela ne remplace pas la mobilisation sociale, la construction de la grève et des manifestations, du blocage. Ce sont au contraire des outils complémentaires pour que ce conflit, qui est depuis le début un conflit politique entre la classe possédante et les classes populaires, trouve une issue dans la victoire du monde du travail et de la jeunesse.

  • Femmes migrantes, femmes debout...

    Dire aujourd’hui que 50 % des migrantEs sont des femmes est devenu presque une banalité mais cela ne signifie pas qu’elles sortent pour autant de l’invisibilité. Sauf quand elles se battent pour leurs droits, comme dans les hôtels Ibis entre 2019 et 2021.

    Cette migration féminine, par sa présence massive, est partie intégrante de la résistance aux politiques migratoires violentes mises en place par tous les gouvernements de la forteresse Europe, avec la complicité de nombreux régimes réactionnaires du Sud. Ces derniers servent, moyennant finance, de gardes-chiourmes pour leurs propres populations.

    « Migrantes : servantes de la mondialisation »

    Les femmes des pays sous domination de l’impérialisme sont en première ligne de sa politique d’asservissement, de violence militaire, de pillage direct et indirect (via la dette avec les programmes d’ajustement structurel néolibéraux imposés par la Banque mondiale et le FMI). Poussées à l’émigration par les guerres, les désastres écologiques, la misère et l’endettement de leur famille, bien souvent à leur charge et aux besoins de laquelle elles tentent ainsi de subvenir, ces femmes transgressent à la fois le rôle qu’on leur assigne dans le pays de départ et celui que l’Union européenne voudrait leur imposer.

    Pourtant, quand elles ont gagné leur droit à la circulation — au péril de leur vie et exploitées par des réseaux mafieux — et sont arrivées au bout de leur long et douloureux parcours d’exil, c’est pour grossir les rangs des chômeurEs et précaires (avec tous les dangers qui vont avec, y compris la prostitution contrainte) et, « au mieux », pour se faire surexploiter dans des emplois subalternes (dans les métiers du care ou le travail domestique). Ce que résume une formule de Michel Agier sur la place des femmes migrantes dans la division sexuelle et racisée du travail mondial : « Les migrantes sont devenues servantes de la mondialisation. »

    Migrantes : victimes et combattantes

    Pour arriver au bout de leur voyage, leur vécu et leur stratégie diffèrent de ceux des hommes migrants. Elles mettent en leur cœur d’autres questions, d’autres problématiques et, en particulier, la centralité du corps. Les corps de ces femmes sont marqués massivement par les abus sexuels et grossesses contraintes. Elles vivent souvent leurs corps à la fois comme un handicap qui les rend plus vulnérables mais aussi comme un outil de survie et de résistance.

    Tout au long de leur parcours, ce n’est qu’un continuum de violences. Elles sont à la fois victimes et combattantes. La seule transgression des frontières politiques, raciales et sexuelles qu’elles doivent mener de front en fait déjà des résistantes au quotidien.

    Pour une politique de l’accueil digne !

    S’impose la nécessité d’un espace pour exprimer ce qu’elles ont subi et y être écoutées avec bienveillance : le viol, le rapport à la maternité (laisser ses enfants, garder ou pas des enfants du viol, prendre le risque d’accoucher dans un bateau qui part à la dérive), affronter la mort en permanence. S’impose aussi en urgence des dispositifs pour soigner les blessures physiques et morales afin de se reconstruire, de retrouver sa dignité et son droit à l’intimité. Pourtant, le gouvernement préfère embaucher plus de flics que d’ouvrir des centres de santé pour soigner toutes les séquelles de ces souffrances.

    Avec ce titre de séjour pour les métiers en tension, le gouvernement Macron veut offrir aux patrons la main-d’œuvre des femmes migrantes — qui sont massivement employées dans ces métiers de l’hôtellerie et du «care ». Elles en seront les ­premières victimes.

    « La honte doit changer de camp ! »

    Victimes ou/et combattantes, elles résistent à leur façon quelle que soit leur situation. Comme l’exprimait la marche des femmes sans-papiers de 2020 :

    « Nous, les femmes du monde entier, subissons les agressions patriarcales et sexistes sur quasi tous les continents et dans toutes les sociétés. Celles d’entre nous qui parcourons ce monde sans le droit de le faire, à cause du préjudice de notre naissance, du lieu, de notre genre ou de notre sexe, sommes parties pour un "monde meilleur" au risque de nos vies ! Survivantes de l’exil à la merci des violences que le parcours nous fait subir, nous sommes debout ! »

    Commission immigration-antiracisme du NPA
  • Ouvrez, ouvrez les frontières !

    En 10 ans, 26 000 personnes sont mortes en Méditerrannée, chiffre sans doute en-dessous de la vérité. En 2015, le corps d’Aylan échoué en Turquie avait ému. Aujourd’hui, les drames se succèdent dans l’indifférence générale.

    Le 26 février, au moins 70 migrantEs sont mortEs noyéEs près de la plage de Steccato di Cutro en Calabre. Ils venaient de Turquie et avaient cherché à éviter la Grèce et ses camps. La barque avait été repérée par un avion de Frontex, mais aucun secours ne leur était venu en aide.

    Frontex et la guerre des États européens contre les ONG

    La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, dirigeante du parti fasciste Frères d’Italie, a exprimé sa « profonde douleur » face à ce drame et juge qu’il est « criminel de mettre en mer une embarcation de 20 mètres… avec 200 personnes à bord et une mauvaise météo ». Le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, membre de la Ligue du Nord, a expliqué qu’il fallait arrêter les départs, seule façon d’éviter les mortEs. Ignoble !

    Il n’y a plus de bateaux sauveteurs des États européens, seulement des bateaux des ONG. En Italie, le gouvernement d’extrême droite a engagé une guerre contre les ONG qui viennent secourir les migrantEs en perdition en Méditerranée. Le nouveau décret pris par le gouvernement de Giorgia Meloni oblige les navires humanitaires à effectuer un seul sauvetage à la fois dans une journée, les contraignant à accoster dans un port avant de retourner pour en secourir d’autres.

    Ces navires ne pourront plus accoster dans des ports situés à proximité du sauvetage, mais devront remonter plus au nord des côtes italiennes. SOS Méditerranée parle d’une guerre qui leur est menée et estime que cela vise à les faire « disparaître de la Méditerranée centrale ». Pour Médecins sans frontières, éloigner les ports où les bateaux peuvent se rendre complique les sauvetages en ­augmentant les coûts en carburant.

    L’Europe : un espace de non-accueil

    De plus en plus de voies d’exil sont fermées rendant les passages de plus en plus dangereux. Lors de la visite du Premier ministre anglais Rishi Sunak le 11 mars à Paris, Macron et lui se sont mis d’accord sur un marchandage ignoble : empêcher toute traversée de la Manche, toute arrivée de réfugiéEs venant de France en Angleterre, en échange de quoi le gouvernement anglais verserait 541 millions d’euros pour financer des patrouilles policières sur les côtes françaises et construire un CRA dans le nord de la France.

    Ursula van der Leyen veut que l’Europe redouble « d’efforts concernant le pacte sur la migration et l’asile ». Lorsque le 10 juin 2022, les 27 États ont adopté un « mécanisme volontaire de solidarité », il ne s’agissait pas de solidarité vis-à-vis des migrantEs mais entre les pays de l’UE pour répartir les demandeurEs d’asile.

    Dans la même logique, la base de données européenne Eurodac permettant le fichage des migrantEs et des demandeurEs d’asile pourra être étendue aux pays limitrophes, renforçant toujours plus les frontières européennes. Il s’agira d’externaliser toujours plus loin, de tenir à distance celles et ceux qui sont considéréEs comme « indésirables », de payer des pays comme la Libye pour interdire les passages. Le développement dans les Balkans d’un système de collecte de données des personnes exilées et qui sera commun avec l’UE illustre cette volonté d’un flicage anti-migrantEs à l’échelle d’un continent.

    Commission immigration-antiracisme du NPA
  • Une victoire est possible contre Macron, sa réforme et son 49.3 !

    L’utilisation du 49.3 par le gouvernement est un scandale démocratique. Elle incarne la faiblesse de la base sociale du pouvoir et son cours autoritaire. Mais il est évident que cette décision, qui concrétise le caractère minoritaire du pouvoir, a été prise sous la pression du mouvement. Malgré un accord avec la direction de LR, les députés n’ont pas osé voter la réforme.

    Un gouvernement illégitime et aux abois

    Ce 49.3 renforce l’illégitimité du gouvernement et pousse les directions intégrées aux institutions à se maintenir au sein de la mobilisation, CFDT en tête. Elle montre le caractère particulièrement antidémocratique des institutions de la Ve République, qui permettent à un gouvernement minoritaire de faire passer une réforme. Cette démonstration est, en un sens, une bonne nouvelle pour le mouvement.

    Les mobilisations qui se sont tenues aux quatre coins du pays ce jeudi soir témoignent de la colère face au scandale démocratique en cours, et la répression qui s’est abattue, contre les manifestations, mais aussi contre des militantEs syndicaux spécifiquement ciblés, comme ceux de l'énergie, du durcissement du pouvoir. Macron est ultra-minoritaire, sa réforme aussi, et les premières enquêtes d’opinion post-49.3 indiquent le rejet massif de ce passage en force et la profondeur de la contestation, qui ne faiblit pas. Avec la poursuite de la mobilisation, il est probable que le gouvernement accentue la répression. Cela nécessitera une solidarité et une réponse unitaire à la hauteur de la provocation.

    Même si le pouvoir est affaibli, rien n’est évidemment gagné. Les motions de censure seront rejetées, le rapport de forces reste incertain. Le mouvement doit franchir un cap pour gagner, on ne peut plus se contenter de grèves saute-mouton. La date du jeudi 23 mars annoncée par l’intersyndicale est très lointaine. On doit l’utiliser pour construire la grève là où ce n’est pas encore le cas, en s'appuyant sur les secteurs mobilisés. Mais nous avons besoin d’accélérer les rythmes, pour ne pas démoraliser et pour ne pas laisser seuls les secteurs en pointe.

    Pour gagner, plus que jamais en grève et dans la rue !

    Il s’agit de renforcer les grèves reconductibles, en particulier dans les services publics et les entreprises d’État. Dans le privé, il faut arriver à amplifier la mobilisation pour ralentir la production et peser directement sur le patronat en parallèle de la représentation politique de celui-ci. Les grèves reconductibles ont fortement contribué à déstabiliser le gouvernement. Nous devons tout faire pour les élargir, faire de cette lutte une mobilisation quotidienne, le mouvement doit occuper l’actualité chaque jour. Ce que nous visons, c’est la grève générale.

    Nous devons maintenir et amplifier les manifestations de masse qui montrent la profondeur du mouvement, sa légitimité. Il s’agit de construire des mobilisations partout, qui visent directement le pouvoir politique comme l’avait fait le mouvement des Gilets jaunes : il faut que le mouvement vise le blocage du pays. La question doit être posée d’une manifestation nationale à Paris pour contester politiquement et massivement la réforme et le pouvoir.

    Une riposte s’impose face au scandale démocratique en cours. Le gouvernement et Macron doivent partir, mais il faut empêcher que ce soit l’extrême droite, en embuscade, qui rafle la mise. Il s’agit d’imposer une politique qui parte des besoins des salariéEs de la jeunesse, des retraitéEs et qui s’appuie sur leurs mobilisations pour les imposer, un gouvernement aussi fidèle aux intérêts des salariéEs que celui de Macron l’est à ceux du patronat. Il est de la responsabilité de toutes les organisations de la gauche syndicale, politique, associative, de discuter de tous ces points.

    Au-delà, et plus que jamais, une alternative politique autour d’un projet de rupture avec les politiques capitalistes est nécessaire, une rupture pour une société écosocialiste.

  • Activisme des fachos : le bruit de fond ne doit pas nous étourdir...

    Graffitis sur les locaux du Planning familial à Bordeaux, attaques contre l’Unef à Clermont-Ferrand, menaces de mort sur des journalistes bretons... La récente actualité donne l’impression d’une montée en flèche des violences et d’une prise de confiance des extrêmes droites.

    Maintenir ses thèmes de campagne classiques (« woke », immigration, famille...) évite à une partie des extrêmes droites de se faire invisibiliser par les questions sociales tandis que le mouvement sur les retraites bat son plein. En outre, leur haine congénitale du marxisme réactive les vieux réflexes contre les militantEs politiques ou syndicaux. La mobilisation sur les retraites ne parvient pas à couvrir totalement les voix des extrêmes droites. Une partie, avec le RN, prétend même incarner l’opposition à la réforme de Macron.

    Les bandes font de la politique avec leur méthode : violence et pression sur les militantEs de gauche, féministes, antiracistes. Mais ces exactions sont régulières depuis des années, plus ou moins prégnantes selon les villes. Cette nébuleuse se structure localement et agit sans être forcément poussée par un agenda national.

    La nouveauté tient dans la structuration de Reconquête qui cherche à exister face au RN et son groupe parlementaire. Réseaux « de vigilance », « lanceurs d’alerte » et relais complaisants dans divers médias dessinent l’armature de cet activisme. La dernière mode est au militantisme contre l’installation de centres d’accueil d’immigréEs, dans la dynamique de « la mère des batailles » de Callac.

    Pourtant à Saint-Brévin, pour une mobilisation nationale, les racistes se retrouvent à moins de 400, quand les contre-manifestantEs sont plus du double. Il n’y a aucune fatalité à les laisser prospérer. Les nervis peuvent être dissuadés par des réflexes collectifs d’autodéfense. Il n’y a pas d’apparition anecdotique de l’extrême droite : la moindre d’entre elles doit être vite étouffée.

    La prise de confiance de ses différentes composantes est ancienne. L’heure n’est plus aux réactions ponctuelles motivées par l’actualité, mais à une campagne permanente contre toutes les extrêmes droites. « Leurs avancées sont faites de nos reculs », disait-on déjà au début des années 1990.

  • Violente répression à Millau...

    Dans la continuité de la grève générale et des manifestations en défense des retraites qui ont mobilisé le 7 mars 3,5 millions de personnes, les actions de blocages se sont poursuivies le 8 mars partout en France, souvent réprimées par les forces de l’ordre.

    Notamment, une opération « péage gratuit » avait lieu au Viaduc de Millau. Dans la matinée, une cinquantaine de membres du « Collectif Aveyronnais pour la grève reconductible » ont levé les barrières de péage, action vivement approuvée par les camionneurs et les automobilistes. La gendarmerie est intervenue avec une violence extrême : trois personnes ont été blessées, dont une figure historique de la Confédération Paysanne, Christian Roqueirol, qui a subi un traumatisme crânien et a dû être hospitalisé. Deux autres ont été arrêtées. En réaction, le centre-ville de Millau a été bloqué l’après-midi, blocage qui n’a été levé qu’à leur libération en début de soirée. La mobilisation va s’amplifier pour exiger la levée des poursuites judiciaires.

    Le NPA apporte sa solidarité totale avec les militantEs réprimés. Discrédité, fébrile et aux abois, le gouvernement n’a plus que la répression pour imposer sa politique antisociale. Il ne fait qu’attiser la colère qui - n’en doutons pas - va encore s’amplifier pour nourrir la mobilisation jusqu’au retrait complet de sa contre-réforme.