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Communiqués du NPA... - Page 36

  • Pour nos salaires, nos retraites et les services publics : un 1er Mai massif et bruyant...

    Macron voudrait siffler la fin de la partie en nous imposant « cent jours d’apaisement » pour tourner la page de la séquence des retraites. Mais en réalité la détermination reste intacte et, partout où il se déplace, le gouvernement est casserolé car il n’y aura pas de paix sans retrait. Il ne faut donc rien lâcher et faire du 1er Mai le début d’une nouvelle séquence de la mobilisation, avec grèves, blocages et manifestations.

    Pour l’anniversaire de sa réélection, Macron, droit dans ses bottes, affiche une autosatisfaction déconcertante concernant son bilan, qui tranche avec les casserolades qui ont encore résonné partout lundi 24 avril. Dans une interview accordée au journal le Parisien, il persiste et signe sans surprise sur la « légitimé » de sa réforme, dont l’utilité aurait été incomprise par des opposantEs qui ne savent selon lui que faire du bruit et se livrer à des incivilités. La colère de millions de personnes depuis plus de trois mois est ainsi piétinée par un gouvernement illégitime.

    Macron ose assurer que cette réforme « redonne du muscle à la France » et permet d’ouvrir de futurs chantiers. Sur le fond, c’est continuer de détruire nos acquis sociaux, saccager la planète. Sur la forme, c’est renforcer les pratiques de gouvernance autoritaire, les passages en force à l’Assemblée ou dans la rue, pratiques symbolisées par le refus également assumé de considérer les violences policières alors même que celles-ci s’institutionnalisent. Pire, Macron se campe en opposant au RN tandis qu’il annonce dans le même temps un durcissement de la politique migratoire. À Mayotte, la chasse aux pauvres et aux immigréEs via l’opération « Wuambushu » va aggraver une situation déjà dramatique et offrir à Darmanin un laboratoire pour sa politique migratoire (lire l’article ci-dessous).

    En renforçant la crise politique, en menant une politique autoritaire raciste et antisociale, le pouvoir déroule un tapis rouge aux fascistes en embuscade, qui rêvent de se nourrir des désillusions du mouvement social.

    Les JO du Zbeul

    Depuis plus d’une semaine maintenant, pas un jour ne passe sans qu’un déplacement d’un membre de la macronie soit perturbé par des actions et manifestations. Le phénomène a pris une telle ampleur que plus d’une dizaine de déplacements ministériels ont été annulés en l’espace d’une semaine, et que les ministères communiquent au dernier moment pour annoncer les agendas des ministres. À l’image du déplacement du ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye à Lyon le 24 avril, annoncé moins de deux heures en amont, et qui a pourtant été sévèrement perturbé… jusqu’au retour à Paris, gare de Lyon, Ndiaye étant contraint de quitter la gare par une porte dérobée et sous escorte policière.

    Les « JO du Zbeul », puisque c’est désormais leur nom, ne sont pas juste le fait de quelques militantEs de la gauche radicale, mais témoignent de l’ampleur et de l’ancrage du rejet de la contre-réforme des retraites et, plus globalement, de la macronie. Partout où ils se rendent, ils sont attendus par des dizaines, des centaines, voire des milliers de manifestantEs, déterminés à leur rendre la vie impossible. Et c’est tant mieux ! Loin de s’avouer vaincus, de plus en plus de gens sont convaincus qu’il est urgent de stopper ce gouvernement qui nous mène toujours plus droit dans le mur et de rompre avec un régime institutionnel anti-démocratique qui instaure qu’une poignées d’éluEs est plus légitime que l’avis et la mobilisation du plus grand nombre.

    Mobilisation pour construire une alternative anticapitaliste

    Il n’y aura pas de trêve dans la lutte de classe. Nous refusons de nous laisser imposer un agenda politique qui se calquerait sur l’agenda institutionnel. Comme avec le mouvement des casserolades ou la journée de la « colère cheminote » du 20 avril, c’est à notre camp social d’imposer un nouveau calendrier de mobilisations dont l’objectif à terme reste la mise à l’arrêt du pays par la grève générale. Ce 1er Mai doit constituer une démonstration de force permettant d’engager de nouvelles perspectives pour gagner le retrait de la réforme.

    Cette victoire est nécessaire pour inverser le rapport de forces et imposer des mesures d’urgences sociales : retour de la retraite à 60 ans (55 pour les métiers pénibles), avec 37,5 annuités de cotisation maximum, réduction drastique du temps de travail hebdomadaire, augmentations des salaires et des pensions, ­développement des ­services publics...

    C’est possible en construisant une riposte unitaire et radicale basée sur les forces politiques, syndicales et associatives déterminées à en découdre. Plus largement, il faut engager la bataille politique pour dégager ce gouvernement illégitime et travailler à la rupture révolutionnaire pour en finir avec le capitalisme, pour une société démocratique, écosocialiste, débarrassée de l’exploitation et des oppressions.

  • Contre-réforme des retraites : à l’évidence, c’est toujours non !

    Sans grande surprise, le Conseil constitutionnel a validé, vendredi 14 avril, le projet de contre-réforme des retraites et rejeté la proposition d’organisation d’un référendum d’initiative partagée. Dans la foulée, Macron a promulgué la loi, sans attendre les deux semaines que lui donne, pour le faire, le fonctionnement des institutions. Et quelques jours plus tard, à la télévision, il a affiché son mépris pour la mobilisation qui se poursuit.

    Après le 49.3, c’est un nouveau scandale démocratique, qui illustre la faillite d’institutions faites pour servir les puissants sous couvert de « cheminement démocratique ». Preuve que les institutions de la 5e République sont taillées sur mesure pour les politiques autoritaires qui accompagnent la mise en place des reculs sociaux, et qu’une véritable démocratie, où les exploitéEs et les oppriméEs prennent leurs affaires en main, passe par la rupture avec ces institutions.

    Le scandale démocratique continue

    Le gouvernement est issu d’un vote minoritaire aux législatives, il est minoritaire à l’Assemblée, il est illégitime et doit user de la répression policière pour passer en force. Macron est un président mal élu ayant réuni 21 % des inscritEs au premier tour de la présidentielle ; il y a dans le pays 70 % d’opposition au projet de loi sur les retraites, avec plus de 90 % chez les salariéEs ; des millions de personnes ont fait grève et ont manifesté depuis trois mois... Mais la 5e République permet au pouvoir de passer en force.

    Lundi soir, lors de son allocution, Macron a enfoncé le clou. « Cette réforme est-elle acceptée ? À l’évidence, non. » Mais manifestement cela ne pose aucun problème au monarque de traiter ce refus par le mépris et de raconter du baratin sur d’autres sujets : parler de la santé alors qu’il a contribué à casser l’hôpital, de la hausse des prix alors qu’il refuse que les revenus augmentent au moins au rythme de l’inflation, des personnes sans emploi alors qu’il qu’il détruit l’assurance chômage, du partage des richesses alors que sous son règne les inégalités n’ont cessé d’augmenter et le CAC 40 de se gaver. Et bien sûr, comme le font tous les gouvernements illégitimes, il parle d’insécurité, d’immigration, et annonce un renforcement des forces de répression avec la création de 200 unités de gendarmerie.

    Nous ne sommes pas dupes. Contre Macron et sa sale « réforme » des retraites, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté et fait du bruit lundi soir. Alors qu’il prenait la parole, plus de 300 rassemblements étaient organisés aux quatre coins du pays, suite à un appel de l’association Attac repris par la plupart des organisations de la gauche sociale et politique. Et les bruits de casseroles ont résonné un peu partout à 20 h. Dans la foulée, des dizaines de manifestations spontanées ont eu lieu, qui ont dû faire face, une fois de plus, à la répression policière.

    Nous pouvons les faire reculer !

    La bataille pour le retrait de la contre-réforme n’est donc pas terminée. D’abord parce que la grève peut redémarrer dans une série de secteurs toujours mobilisés, mais aussi parce que nous avons les moyens de réussir de nouvelles journées de mobilisation. Dans ce cadre, la journée de lutte internationale des travailleurEs, le lundi 1er Mai, doit être marquée par un déferlement populaire dans toutes les rues.

    Il faut continuer à faire vivre cette colère, avec notamment cet objectif d’un 1er Mai historique, mais sans attendre deux semaines pour se mobiliser à nouveau. La lutte contre Macron et sa réforme des retraites se poursuit, avec des initiatives à prendre chaque jour, des grèves à construire et à soutenir, à l’image de l’appel des organisations de cheminotEs à faire grève le jeudi 20 avril.

    Nous pouvons infliger une défaite au gouvernement malgré l’avis du Conseil constitutionnel, malgré la promulgation et l’arrogance satisfaite de Macron. Nous avons déjà fait reculer le pouvoir en 2006, qui avait dû retirer sa loi sur le CPE, pourtant promulguée.

    Il est urgent que toutes les organisations de la gauche sociale et politique — syndicats, partis, associations — se rassemblent pour construire ensemble de telles perspectives, de façon unitaire. Dans ce cadre, nous défendons notamment l’organisation rapide d’une grande manifestation nationale, d’une marche vers l’Élysée, pour aller chercher Macron.

    Après trois mois de lutte, ce n’est qu’un début !

  • Le mépris de Macron est un appel à renforcer la mobilisation...

    De nouveau, Emmanuel Macron a fait parler son mépris total des classes populaires dans son allocution. « Cette réforme est-elle acceptée ? A l’évidence, non. » Mais manifestement cela ne lui pose aucun problème de traiter ce refus par le mépris, contre toute évidence démocratique, et de raconter du baratin sur d’autres sujets : parler de la santé alors qu’il a contribué à casser l’hôpital, de la hausse des prix alors qu’il refuse d’augmenter les revenus autant qu’il y a d’inflation, du chômage alors qu’il casse l’assurance chômage, de partager les richesses alors que sous son règne, les inégalités n’ont cessé d’augmenter et le CAC 40 de se gaver. Et bien sûr, comme le font tous les gouvernements illégitimes, il parle d’insécurité, d’immigration, et renforce les forces de répression. Élu avec une minorité de voix, minoritaire à l’Assemblée, minoritaire dans l’opinion, ce gouvernement utilise pleinement la répression policière pour faire passer sa politique.

    Mais nous ne sommes pas dupes. Contre Macron et sa réforme des retraites, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ou fait du bruit ce lundi soir. Et bien sûr, la répression est déjà en cours pour tenter de faire taire ce soir les manifestations spontanées.

    C’est la colère du monde du travail que l’on entend. Il faut continuer à la faire vivre. Dans les prochains jours, nous continuerons à militer, à lutter contre Macron et sa réforme des retraites. À l’image des organisations de cheminotEs qui appellent à faire grève ce jeudi 20 avril, nous encourageons toutes les initiatives qui vont dans ce sens, mais aussi toutes les luttes qui pourraient profiter de l’affaiblissement du pouvoir pour engranger des victoires locales ou sectorielles, sur les salaires, des embauches, etc.

    Nous nous félicitons aussi qu’une réunion de toutes les organisations du mouvement social et du mouvement ouvrier, syndicats, associations, partis, ait été appelée par Attac. Pour notre part, nous y proposerons une grande marche vers l’Élysée, le 1er Mai ou à une autre date, contre Macron et sa contre-réforme, pour une autre société.

  • Rapport scientifique : climat, la biodiversité et la société humaine...

    Nos décideurs ne veulent pas entendre et n’ont sûrement pas lu le rapport d’atelier commun du GIEC (Groupe intergouvernemental d’étude du climat) et de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) du 10 juin 2021. Nous en publions ici un extrait :

    «Le renforcement mutuel du changement climatique et de la perte de biodiversité signifie qu’une résolution satisfaisante d’un des deux problèmes nécessite la prise en compte de l’autre. Certaines actions proposées telles que le boisement à grande échelle ou les plantations bioénergétiques peuvent violer un principe important des solutions basées sur la nature — à savoir qu’elles devraient fournir simultanément des avantages pour le bien-être humain et la biodiversité. Les impacts négatifs résultent généralement de la compétition pour l’espace — y compris le déplacement d’autres utilisations des terres localement ou par le biais d’un changement indirect d’usage des sols ailleurs, avec des pertes de carbone et de biodiversité associées. Les mesures destinées à faciliter l’adaptation à un aspect du changement climatique sans tenir compte d’autres aspects de la durabilité peuvent dans la pratique être inadaptées et entraîner des effets néfastes imprévus. Traiter le climat, la biodiversité et la société humaine comme des systèmes couplés est la clé du succès des interventions politiques. »

    Il faut dire que ce rapport a été mis sur une étagère, jamais diffusé, jamais traduit officiellement en français…

    Commission nationale écologie

  • Énergies décarbonées : photovoltaïque, où en sommes-nous ?

    L’inflation de projets en matière d’énergie photovoltaïque est particulièrement manifeste et va prendre encore de l’ampleur depuis le vote de la loi « d’accélération des énergies renouvelables » du 10 mars 2023.

    Le cadre est assez simple. La crise climatique impose de passer à une énergie « décarbonée ». La France est le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir réalisé ses objectifs dans le domaine des énergies renouvelables pour 2020. Le domaine du photovoltaïque n’utilise pas de terres rares, mais surtout du « silicium amorphe » qui n’est pas rare sur la planète. Vu comme ça, doit-on applaudir au développement de cette industrie, d’autant que, en alliance avec les éoliennes, elle permettrait de sortir du nucléaire ?

    Un nouveau concept : l’agrivoltaïsme

    En regardant de plus près, on constate toutefois un certain nombre de problèmes. La Chine produit entre 75 % et 97 % des éléments de la chaîne de production du photovoltaïque, donc en l’état actuel le développement de la filière pose pour le moins un problème de dépendance énergétique. Il y a un important manque de foncier disponible pour implanter les parcs au sol. On n’a pas résolu les importants manques de réseaux de transmission (bref le raccordement au réseau). Il peut y avoir des impacts négatifs sur la filière agricole et encore plus sur la biodiversité.

    Pour faire passer la pilule, on a même inventé un nouveau mot et un nouveau concept : l’« agrivoltaïsme ». Les terres ne seraient plus uniquement utilisées pour la ressource alimentaire mais pour fabriquer de l’énergie, avec le soutien enthousiaste des agriculteurs qui verraient là de quoi résoudre tous leurs problèmes économiques. Tout cela rappelle un peu le mirage des biocarburants !

    Une loi qui ne protège pas les terres agricoles

    Comment les différentes forces politiques se sont-elles positionnées lors du débat au Parlement sur la loi ? Le mouvement macroniste a fait voter la loi grâce aux voix du Parti socialiste. Europe Écologie s’est abstenu jugeant que la loi n’est pas assez ambitieuse et pointe qu’il faudrait « privilégier les structures déjà artificialisées » plutôt que les terres agricoles. LFI a en gros la même position, ajoutant que « ce projet de loi montre une absence de vision en termes de politique énergétique de la part du gouvernement » et a voté contre la loi, comme le PCF.

    La droite a voté contre à l’Assemblée nationale, mais pour au Sénat… L’extrême droite a voté contre. Ici, on sent le poids du lobby nucléaire et des identitaires (la défense du paysage « français »).

    Du côté associatif, France Nature Environnement milite pour le développement du photo­voltaïque tout en soulignant qu’il faut « privilégier le bâti et les milieux artificialisés », mais sans exclure le reste. La Confédération paysanne, de son côté, appelle « à refuser massivement ces projets » d’installation au sol en zone agricole et exige « leur interdiction sur toutes les terres agricoles, naturelles et forestières ».

    Hypocrisie du législateur

    Mais qu’y a-t-il exactement dans la loi ? Voici quelques extraits : « La loi facilite l’installation de panneaux solaires sur des terrains déjà artificialisés ou ne présentant pas d’enjeu environnemental majeur. »

    « L’agrivoltaïsme est défini et son déploiement encadré. Les installations agrivoltaïques (sur des hangars, des serres…) devront permettre de créer, maintenir ou développer une production agricole, qui devra rester l’activité principale, et devront être réversibles. Un décret déterminera les conditions de déploiement et d’encadrement de l’agrivoltaïsme. Les ouvrages solaires au sol sont interdits sur les terres cultivables. Ils seront uniquement permis sur des terres réputées incultes ou non exploitées depuis un certain temps. Dans les zones forestières, les installations solaires sont interdites dès lors qu’elles nécessitent d’abattre des arbres. »

    On peut traduire les extraits ainsi : « Faciliter » l’installation sur les terrains artificialisés ne veut rien dire ou plutôt veut dire qu’on n’interdit pas d’installer sur des zones naturelles ou agricoles. « L’enjeu environnemental majeur » n’est évidemment pas défini, donc juridiquement ne veut rien dire.

    Par contre « l’agrivoltaïsme est défini », cela veut dire qu’on entérine le concept d’utiliser les terres agricoles pour un autre usage que la production alimentaire. Les trois petits points après « serres » sont là pour dire discrètement qu’on pourra mettre les installations directement au sol. Un décret viendra plus tard. En catimini…

    On interdit sur les terres cultivables, mais… on pourra quand même si elles ne sont pas « exploitées depuis un certain temps ». Donc, en fait, on pourra quand même. Le « certain temps » en dit long sur l’hypocrisie du législateur. On parle même des « terres réputées incultes », cela veut dire que la cible privilégiée, ce sont les milieux naturels.

    Le sommet de l’hypocrisie concerne les forêts. Donc si (pour exploiter le bois !) on a fait une coupe rase, on pourra mettre les installations en zone forestière puisqu’il n’y aura plus nécessité de couper les arbres. On l’aura fait avant ! Mais de qui se moque-t-on ?

    Le photovoltaïque doit être uniquement sur les toits

    Nous soutenons complètement la position de la Confédération paysanne. Le photovoltaïque doit être installé uniquement sur les toits. Toute installation au sol dans les zones agricoles, forestières et naturelles doit être interdite. Si ce choix n’a pas été fait, c’est uniquement pour le profit immédiat des entreprises de l’énergie au détriment de la biodiversité et de l’agriculture paysanne, car les investissements seront moins coûteux et les dégâts « collatéraux » seront payés par la collectivité.

    Et c’est d’autant plus absurde que 80 % des Français vivent en zone urbaine, que les installations sur les toits évitent aussi les coûts et les impacts du raccordement, les pertes en ligne de l’électricité dues à l’éloignement de la source d’énergie par rapport aux besoins.

    On peut ajouter qu’il n’est pas justifié de développer ces installations sur des sites industriels qui demandent une surveillance particulière (par exemple d’anciennes mines d’uranium !) ou… sur des plans d’eau (installations flottantes) qui peuvent avoir un impact très fort sur la biodiversité ou même sur la santé lorsque les projets sont situés sur des réserves d’eau potable.

    Et surtout doivent être favorisées les initiatives, à l’échelle locale, régionale et nationale, pour développer la sobriété et l’efficacité énergétique. L’urgence absolue est de diminuer notre consommation énergétique. Si on ne raisonne pas en termes de sobriété, le photovoltaïque, comme les autres énergies renouvelables, continuera à s’ajouter aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon, nucléaire), comme c’est le cas aujourd’hui, sans jamais les remplacer.

    On peut espérer que les citoyens s’opposeront partout par des recours juridiques et des mobilisations à tous ces projets et que les associations de protection de l’environnement prendront la mesure des dangers, quitte à se priver de quelques financements…

    Commission nationale écologie

  • Stop à la catastrophe : changer d’énergie et… changer de société !

    Le productivisme capitaliste fondé sur l’extractivisme fossile a conduit l’humanité dans une dramatique impasse à la fois écologique et sociale. Parmi les multiples bouleversements écologiques, le changement climatique est le plus global et le plus dangereux. Il menace de rendre la terre inhabitable pour des milliards d’hommes, de femmes et d’enfants, les plus pauvres et les moins responsables de ce désastre.

    Pour arrêter la catastrophe en marche, il faut impérativement réduire de moitié les émissions mondiales de CO2 et de méthane avant 2030 et les annuler avant 2050. La fin des énergies fossiles n’est pas négociable. Il faut impérativement passer d’un système énergétique basé à 80 % sur les énergies fossiles à un nouveau système fondé sur les renouvelables. Il s’agit bien d’un nouveau système et non de remplacer les premières par les secondes dans un système demeuré identique. Ce système a été construit pour les fossiles. Reconduire la même production centralisée, le même mode de distribution… serait à la fois inefficace, écologiquement ­destructeur et socialement désastreux.

    Rapprocher les sources d’énergie de leur usage

    Comme le souligne Laurence Raineau dans « Adaptation aux changements climatiques : Vers une transition énergétique ? » (Natures Sciences Sociétés, 2011/2, vol. 19, p. 133 à 143), « le système énergétique actuel ne permet pas aux énergies renouvelables de tirer profit de leur plus grand atout : exploiter partout les multiples sources d’énergie présentes localement, même en faible densité afin qu’elles s’additionnent et se complètent ». Un nouveau système devrait « s’adapter à cette énergie abondante, inépuisable, mais éparse, en rapprochant par exemple la source de l’usage ».

    Sortir des fossiles signifie à la fois que 80 % environ des réserves connues de charbon, de pétrole et de gaz naturel doivent rester dans le sol et qu’une très grande partie des installations liées au système énergétique fossile doit être mise au rebut (le reste devra être mis au service de la construction du nouveau système). Or, réserves et infrastructures (un cinquième du PIB mondial) représentent du capital pour les compagnies et les États capitalistes qui les possèdent. L’énorme destruction de capital incontournable n’a pas grand-chose à voir avec une transition en douceur : elle implique l’affrontement avec les secteurs les plus puissants et structurants du système capitaliste !

    Produire pour répondre aux besoins sociaux

    Si le vent, le soleil… sont inépuisables, les matériaux nécessaires à leur utilisation ne le sont pas. Il est donc incontournable de réduire la consommation finale d’énergie et donc la production matérielle et les transports. Cette décroissance est une contrainte physique objective : c’est dans ce cadre que certaines productions doivent croître pour répondre aux gigantesques besoins insatisfaits de la partie la plus pauvre de l’humanité. Répondre à ces deux impératifs impose une rupture radicale avec le système capitaliste et sa logique productiviste : il s’agit de produire non plus des marchandises pour le profit mais des valeurs d’usage pour satisfaire les besoins. Ce n’est plus la logique du profit qui guide et organise la production mais la détermination démocratique des besoins humains réels et la régénération de l’écosystème mondial… Il s’agit d’un véritable changement de civilisation, d’une révolution écosocialiste !

    Commission nationale écologie

  • Macron, c’est le coup d’État permanent. Le 1er mai, allons le chercher chez lui !

    Après l’avis du Conseil constitutionnel qui, sans surprise, a validé l’odieux recul de l’aĝe légal de départ à la retraite à 64 ans, Macron a promulgué dans la nuit la loi sur la réforme des retraites, sans attendre les deux semaines que lui donnait le fonctionnement des institutions pour le faire. 

    Commettant sa forfaiture en plein coeur de la nuit, il évacue aussi la proposition des forces politiques de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) de soumettre la loi à une délibération de l’assemblée nationale, comme cela a été réclamé hier soir. Preuve que les institutions de la Vème République sont taillées sur mesure pour les politiques autoritaires qui  accompagnent la mise en place des reculs sociaux, et qu’une véritable démocratie, où les exploitéEs et les oppriméEs prennent leurs affaires en main, passe par la rupture avec ces institutions.

    Procédure accélérée de « débat » à l’assemblée nationale, passage au 49.3, répression des manifestations (avec encore hier soir des centaines d’arrestation dans tout le pays)... Macron ne connaît que le coup de force, cela alors que, plus que jamais, son projet de contre-réforme, son gouvernement, son pouvoir, sont illégitimes aux yeux du plus grand nombre.

    La bataille pour le retrait de la contre-réforme n’est donc pas terminée. D’abord parce que la grève peut redémarrer dans une série de secteurs toujours mobilisés, mais aussi parce que nous avons les moyens de réussir de nouvelles journées de mobilisation. Dans ce cadre, la journée de lutte internationale des travailleurs, le lundi 1er mai, doit être marquée par un déferlement populaire dans 
    toutes les rues. Pourquoi ne pas en faire une grande manifestation nationale avec montée à Paris, pour donner l’expression la plus massive à la colère populaire contre Macron et son pouvoir inique ?

    Contre la volonté de la très grande majorité de la population, contre la justice sociale et les intérêts du monde du travail, Macron le libéral-autoritaire fanfaronne et assène que « ne rien lâcher » serait  sa « devise ». Nous n’avons pas dit notre dernier mot, et la détermination de notre camp social est intacte. S’il le faut, nous irons chercher Macron chez lui !

    Montreuil le samedi 15 avril 2023

  • Après la validation de la loi, la mobilisation continue pour dégager Macron et sa réforme !

    Sans grande surprise, le Conseil constitutionnel vient de valider le projet de contre-réforme des retraites et de rejeter la proposition d’organisation d’un référendum d’initiative partagée. Après le 49.3, c’est un scandale démocratique de plus qui illustre une nouvelle fois la faillite de ces institutions faites pour servir les puissants. Ce  gouvernement est issu d’un vote minoritaire aux législatives, il est minoritaire à l’Assemblée nationale, il est illégitime et doit user massivement de la répression policière pour passer en force. Macron, un président mal élu ayant fait 21% des inscrits au premier tour de la présidentielle ; 70% d’opposition au projet de loi sur les retraites ; des millions de personnes en grève et dans la rue depuis trois mois... Mais cette Ve République leur permet de passer en force contre la volonté populaire.

    Derrière la constitutionnalité du projet de loi se cache l’injustice sociale de la contre-réforme. C’est bien la preuve qu’il faut en finir avec ces institutions, qu’il y a urgence à organiser une assemblée constituante : pour un pouvoir des exploitéEs et des oppriméEs, issus des mobilisations sociales, pour changer radicalement un système à bout de souffle.

    Dans l’immédiat, la mobilisation doit se poursuivre car nous n’avons pas perdu. Nous pouvons infliger une défaite à ce pouvoir, grâce à un sursaut populaire, une nouvelle vague de colère dès ce soir, dès ce week-end, et une relance de la grève pour arrêter ce gouvernement de casseurs. Nous avons déjà fait reculer le pouvoir en 2006, qui avait dû retirer sa loi sur le CPE, pourtant promulguée. Nous pouvons le faire de nouveau.

    Le NPA propose que toutes les organisations de gauche sociale et politique, du mouvement ouvrier – syndicats, partis, associations –  se rencontrent au plus vite pour construire  de telles perspectives, de façon unitaire. Dans ce cadre, nous défendons l’organisation rapide d’une grande manifestation nationale, d’une marche vers l’Élysée.

    Ce n’est qu’un début…

    Montreuil le vendredi 14 avril 2023

  • Leur «démocratie» n’est pas la nôtre: s’organiser pour imposer le retrait...

    La mobilisation contre la retraite à 64 ans et, au-delà, contre Macron et son monde, continue. Un rapport de forces qui se poursuit, et qui pourrait se résumer à un apparent paradoxe : Macron a perdu, mais nous n’avons pas encore gagné.

    Le jeudi 6 avril aura encore été une puissante journée de mobilisation. Dans tout le pays, deux millions de personnes ont pris la rue, des manifestations souvent accompagnées d’actions de blocage de voies de circulation ou de lieux symboliques (comme l’occupation du siège du fonds de pension BlackRock à Paris). Les jours qui viennent doivent être l’occasion de pousser définitivement la situation à notre avantage.

    Macron peut parader, mais Darmanin est obligé de frapper fort

    À voir les récentes déclarations de Macron, on pourrait presque penser que, vu d’en haut, tout irait bien. Outre son aspect toujours méprisant, la méthode Coué du président ne fonctionne plus qu’auprès de ceux qui veulent bien continuer à y croire. Selon Macron, pas de crise démocratique, pas de blocage du pays, et « si les gens voulaient la retraite à 60 ans ce n’était pas moi qu’il fallait élire »… Circulez, y a rien à voir !

    Pourtant, face à la colère de notre camp social, le pouvoir est en train de se casser les dents. Ainsi sa crainte de voir les jeunes rentrer massivement dans la danse l’a obligé à revenir sur la généralisation du Service national universel (SNU) dont l’objet est justement de mettre au pas la jeunesse… Et quand ça ne suffit pas, il reste toujours la matraque de Darmanin. De nombreuses personnes ont été révoltées par les images de cette police armée de LBD (lanceur de balles de défense classé comme « arme de de guerre ») se livrant à la chasse aux lycéenEs à Conflans-Sainte-Honorine jeudi dernier, ou par la mise en garde à vue sans aucun motif de jeunes ou de militantEs, souvent syndicaux, arrêtés au hasard des manifestations… Ces dernières semaines, ce sont ainsi des centaines de personnes qui se sont retrouvées en garde à vue, les autorités reconnaissant elles-mêmes que la très grande majorité d’entre elles sont ressorties sans aucune poursuite.

    Au-delà, la volonté de dissoudre les Soulèvements de la terre, après les scènes de guerre de Sainte-Soline, doit sonner comme un avertissement lancé par le pouvoir à toute volonté de le contester. On a même entendu Gérald Darmanin s’en prendre à la Ligue des droits de l’homme, exercice d’habitude réservé aux dirigeants de l’extrême droite. Mais qu’on se le dise : nous sommes solidaires de toutes celles et ceux qui sont visés, et nous ne nous laisserons pas faire !

    Toujours en grève et dans la rue

    Si le projet de contre-réforme des retraites ne tient plus que grâce à l’autoritarisme et à la répression, au 49.3, aux interdictions et aux arrestations, pour autant nous n’avons pas encore gagné. Cette semaine s’annonce, une nouvelle fois, particulièrement importante. À l’heure où ces lignes sont écrites, nous ne savons pas si, vendredi 14 avril, le Conseil constitutionnel va censurer tout ou partie du projet, mais quoi qu’il en soit, cela doit être pour nous l’occasion de franchir un nouveau cap dans le rapport de forces.

    Les possibilités d’amplifier la grève, de relancer la reconduction, existent dans bien des secteurs (dans le nettoiement, les raffineries, à la SNCF…), et cela peut se passer ces prochains jours. D’abord en réussissant la journée nationale de grève et de manifestations du jeudi 13 avril à l’appel de l’intersyndicale. Le lendemain, vendredi 14 avril, jour de l’avis rendu par le Conseil constitutionnel, la grève doit être reconduite au maximum, avec des rassemblements l’après-midi sur les places ou devant les préfectures partout où c’est possible.

    Quel que soit l’avis du Conseil constitutionnel — qui de toute façon n’est pas plus démocratique que cette 5e République dont il découle — ce vendredi n’est pas le bout du chemin. Nous ne nous arrêterons pas, même si le Conseil constitutionnel valide la loi ! C’est pourquoi nous défendons la perspective d’une marche sur l’Élysée, une manifestation nationale pour nos retraites, contre le pouvoir macroniste qui ne veut pas nous entendre.

    Parce que nous ne voulons plus de leurs contre-réformes, parce qu’il y a urgence à construire une alternative en rupture avec Macron et son monde capitaliste, l’heure est à la mobilisation générale pour qu’ils s’en aillent tous !

  • Solidarité avec les Soulèvements de la Terre face à Darmanin et à ses menaces de dissolution...

    Darmanin a annoncé aujourd’hui la mise en œuvre d’une procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre. C’est indécent. Après une répression ultra-violente, qui a vu l’utilisation de milliers de grenades lacrymogènes, de désencerclement, de GM2L et provoqué plusieurs centaines de blesséDs, dont 40 avec des plaies, des fractures, deux blessés avec des risques de séquelles importantes, voire la mort, Darmanin, qui ne cesse de mentir depuis samedi à propos de ce qui s’est passé à Sainte-Soline, réalise maintenant l’ultime provocation en proposant l’interdiction d’un mouvement qu’il a si durement attaqué.

    Les Soulèvements de la Terre représentent un nouveau secteur de la lutte écologiste, qui puise son expérience à Notre-Dame-des-Landes, avec des militantEs politiques et paysanEs mais aussi avec le mouvement ouvrier.

    Les Soulèvements incarnent une tentative de combiner mouvements de masse et mouvements radicaux en s’appuyant sur l’action des premierEs concernéEs, les habitantEs et les paysanEs. Radicaux dans le sens qu’ils prennent la crise écologique à la racine des choses, c’est-à-dire au fonctionnement d’un capitalisme destructeur.

    Cette démarche d’interdiction est scandaleuse et montre à quel point les libertés démocratiques sont menacées dans notre pays, avec la répression qui s’abat sur le mouvement contre la réforme des retraites et qui a même été dénoncée par le Conseil de l’Europe.

    Le NPA est révolté par cette demande d’interdiction et assure les Soulèvements de la Terre de toute sa solidarité. Comme le disent les Soulèvements de la Terre, c’est ce gouvernement qu’il faut dissoudre. Et ce sont les armes de la police qu’il faut interdire.