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Communiqués du NPA... - Page 36

  • Malgré la répression, succès de la manifestation contre le Lyon-Turin...

    Le NPA était présent aujourd’hui à la mobilisation contre le projet inutile, destructeur et imposé de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin. Cette manifestation a rassemblé 4000 personnes, montrant à quel point l’opposition au projet est forte. La montagne s’est soulevée pour dire non au désastre écologique, non aux milliards d’argent public déversés pour le plus grand profit des entreprises du BTP. Dans la continuité de la mobilisation victorieuse contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, celles contre les mégabassines à Sainte-Soline ou contre les projets d’autoroutes Toulouse-Castres et à l’Est de Rouen, nous étions des milliers à exprimer notre opposition à la fuite en avant du capitalisme qui ruine nos vies et la planète.

    La répression dont a fait usage le gouvernement montre bien le niveau des enjeux de cette mobilisation. Ils sont prêts à tout pour défendre les intérêts directs des entreprises et surtout ce système capitaliste absurde et mortifère : 2000 policiers mobilisés, des contrôles massifs, des interdictions administratives d'entrer sur le territoire français, des jets de lacrymogènes et de grenades de désencerclement… Beaucoup de manifestantEs ont été blessés, dont un gravement.

    Malgré leurs coups de pression et leur terrible répression, nous n'avons pas été intimidés. Ils voulaient interdire notre manifestation mais ils ont échoué, car on ne peut pas interdire la colère ! La victoire de Notre-Dame-des-Landes a prouvé qu’il était possible de faire plier le pouvoir. La vraie démocratie est dans la rue, les campagnes, la montagne, dans nos luttes. Nous imposerons l’arrêt du Lyon-Turin parce que nos vies valent plus que leurs profits !

     

     

  • Les 17 et 18 juin, la montagne se soulève contre le train Lyon-Turin !

    Inutile, écologiquement dangereux, coûteux et antisocial : derrière ses faux airs « éco-responsables », le projet d’une nouvelle ligne de train Lyon-Turin est en réalité une machine à générer des profits au détriment des populations locales et de l'environnement. 

    Un projet inutile et destructeur 

    La vallée de la Maurienne est un lieu de passage millénaire entre la France et l’Italie. Creusée par l'Arc, il a connu un essor industriel métallurgique au 19e siècle puis le boum de l'or blanc et la construction ex nihilo de nombreuses stations de ski (et de très confortables fortunes) : La Norma, les Karellis, Saint-François-Longchamp... 

    La nouvelle ligne de train viendrait doubler la ligne existante qui est sous-exploitée puisqu'elle fonctionne seulement à 20% de sa capacité alors qu'elle suffirait pour transporter l'essentiel des marchandises. Sa construction serait un crime climatique car elle émettrait en quelques années une quantité énorme de CO2 qui ne serait compensée, dans le meilleur scénario, qu'après 25 ans d'utilisation. Ses promoteurs affirment que cette ligne ferait gagner 45 minutes aux voyageurs… mais on en gagnerait au moins autant si l'on s'épargnait les très longs arrêts que la police aux frontières impose à tous les trains pour procéder aux contrôles systématiques au faciès qu'elle fait subir à touTEs les passagerEs racisés, afin d'appliquer la politique de chasse aux migrantEs mise en place par le gouvernement. 

    La démocratie niée, l’accès à l’eau en danger

    Les habitantEs de la vallée de la Maurienne subissent déjà les conséquences des travaux préparatoires. Alors que les périodes de sécheresse s'accentuent, le creusement des tunnels nécessite de drainer l'eau en évacuant en permanence l'équivalent de la consommation d'eau d'une ville d'un million d'habitantEs. L'équilibre hydrogéologique a d'ores et déjà été rompu alors que les travaux n’en sont qu'à leur début : on parle  en effet à ce stade des seules attaques du Mont Granier et du massif de Belledonne. Des sources sont à sec et la suite des travaux met en péril l'accès à l'eau potable et l'irrigation des cultures tout en modifiant drastiquement l'équilibre des écosystèmes.

    Les patrons des grands groupes du BTP accaparent un bien commun, l'eau, et détruisent l'environnement tout en méprisant les populations locales dont l'avis n'est jamais pris en compte, dont les luttes sont ignorées et la parole dénigrée. On ne compte plus les mensonges des lobbyistes qui sont systématiquement démentis par les scientifiques, militantEs ou journalistes. Contrairement à ce qu'essaie de faire croire leur propagande, les criminels climatiques ne sont pas les militantEs, ce sont bien les capitalistes !

    Nos vies, pas leurs profits !

    En réalité, le projet Lyon-Turin a un réel intérêt… mais pour les seuls capitalistes. Alors qu'une partie des investissements est assurée par l'État, la SNCF et l’Union européenne, les promoteurs espèrent rafler la mise avec une privatisation de la future ligne, sans parler de tous les profits engrangés pour faire les travaux. 

    Au contraire, les 40 milliards d'euros sur la table pour un projet inutile et néfaste pourraient par exemple permettre de réouvrir plus de 13 000 km de « petites lignes » ou encore rendre gratuits les trains TER dans toute la région Auvergne-Rhône-Alpes pendant plus de 70 ans. De nouveaux emplois pourraient être créés dans l'ensemble des services publics où le manque d'effectifs et de ressources menace les droits essentiels à la santé, à l'éducation et au logement, les inégalités climatiques allant de pair avec les inégalités économiques et sociales. 

    Aller à contre-courant du modèle productiviste 

    Inscrit dans le modèle de développement productiviste des années 1980, fondé sur l'accélération et l'idée d'une croissance infinie, le Lyon-Turin promeut un vieil imaginaire du progrès technologique : faire croître toujours plus les échanges de marchandises et la vitesse des déplacements entre les gros nœuds industriels, continuer à mondialiser le commerce, peu importe le coût social et écologique. Mais n'y a plus d'industries qui auraient des marchandises supplémentaires à transporter, les échanges de marchandises ont largement baissé ainsi que le trafic voyageurs. Le tunnel du Gothard (57 km), modèle idéal suisse, perd de l'argent avec une fréquentation en baisse de 10% depuis son ouverture en 1999.

    À l'inverse, il est urgent d'encourager les circuits courts, de diminuer notre consommation, de nous réapproprier nos modes de vie et de production pour répondre à nos besoins tout en respectant les limites fixées par les écosystèmes. Nous promouvons des formes démocratiques de prise de décision et de gestion des biens communs, privilégiant la gratuité des services publics pour toutes et tous, pour répondre aux besoins collectifs des populations et non à des logiques de concurrence économique. Nous défendons un projet de société écosocialiste, débarrassée de l'exploitation et des oppressions, qui s'oppose à la vision du monde véhiculée par le projet Lyon-Turin.

    Les luttes NoTAV, des jalons vers l’écosocialisme 

    Des dizaines d'années de lutte, côté italien comme français, ont sévèrement attaqué le projet Lyon-Turin. L'État français commence à reculer et à préconiser l'utilisation de la ligne existante. Les 17 et 18 juin en Maurienne, les collectifs de lutte locaux organisent une mobilisation internationale. Soutenue par les Soulèvements de la Terre, elle pourrait amener un nouveau souffle à la lutte et lui redonner la dynamique nécessaire pour mettre fin au projet. Au-delà de la création d'une ligne ferroviaire, il s'agit bien ici de s'opposer au « capitalisme vert », à la bétonisation des sols, à l'accaparement des ressources, à la destruction du vivant dans le but d'accumuler du profit. 

    Comme à Sainte-Soline, à Rouen, entre Castres et Toulouse, nous continuerons à lutter pour le désarmement des projets inutiles et écocides, une lutte juste et nécessaire car c'est un geste de survie collectif. Pour cela, nous créons des liens entre des collectifs, habitantEs, travailleurEs et militantEs pour construire un rapport de force suffisant pour empêcher ces projets en nous inspirant de la victoire de Notre-Dame-des-Landes. Par leur intensité, leurs constructions unitaires et leur capacité de politisation, ces luttes sont des jalons pour avancer vers l'écosocialisme.

    Les propositions du NPA 

    •  Rouvrir plus de 13 000 km de « petites lignes » ;
    •  Rendre gratuits les trains TER en Auvergne-Rhône-Alpes pendant plus de 70 ans ;
    •  Créer de nouveaux emplois dans l'ensemble des services publics ;
    •  Encourager les circuits courts, diminuer notre consommation, nous réapproprier nos modes de vie et de production ;
    •  Développer l’agriculture paysanne ;
    •  Réquisitionner les logements vides ;
    •  Interdire la publicité ;
    •  Promouvoir des formes démocratiques de prise de décision et de gestion des biens communs ;
    •  Soutenir les luttes des travailleurEs d'industries polluantes qui veulent réorienter leur production ; lutter pour les 32h sans perte de salaire.
  • Combattons la déferlante raciste et islamophobe...

    L’horrible fait divers qu’est l’agression contre de jeunes enfants perpétrée à Annecy par un individu de nationalité syrienne est honteusement manipulée par le gouvernement, la droite et l’extrême droite. Ceux-ci veulent faire monter à son paroxysme l’hystérie raciste et xénophobe.

    Pour « tourner la page » de la mobilisation sur les retraites, l’heure est à la surenchère raciste contre les migrantEs, boucs émissaires de tous les méfaits du capitalisme. Tandis que des néonazis ont pu défiler en toute impunité dans les rues de Paris, la droite et le gouvernement n’hésitent pas à surenchérir sur leur autre dossier favori après la casse sociale : l’immigration. Ils déroulent le tapis rouge à Zemmour, qui appelle à se défendre contre un prétendu « francocide », et à Le Pen qui, avec sa démagogie pseudo-sociale, tente de tirer les marrons du feu.

    De Mayotte aux abayas 

    La loi immigration, mise en sourdine en raison des mobilisations, est finalement revenue au premier rang de l’agenda gouvernemental. Elle donne lieu aux tractations les plus sordides avec la droite LR qui cherche à occuper un espace politique autonome — entre le macronisme en crise et l’extrême droite — sur le dos des migrantEs. Ciotti renchérit en propositions racistes : réduction drastique de l’Aide médicale d’État, obligation d’assimilation dans la Constitution, refus de régularisation même pour les métiers en tension, modification du droit d’asile… Et pendant ce temps, le gouvernement poursuit son opération raciste et coloniale Wuambushu à Mayotte, sans aucune préoccupation pour la population sur place, et ne veut prouver qu’une seule chose : immigration = délinquance, avec pour seule réponse la répression et les expulsions !

    La campagne islamophobe reprend quant à elle de plus belle. Depuis le mois d’avril, les signalements de l’éducation nationale en « atteinte ont la laïcité » ont été montés en épingle pour ramener les difficultés auxquelles feraient face les personnels de l’éducation… au port de l’abaya, robe longue et ample fréquemment portée par les femmes musulmanes. Présentées depuis le début d’année de la même façon que des faits de délinquance, plus de 500 cas auraient été signalés en avril et en mai. La criminalisation de l’islam comme religion est ainsi rampante. 

    Stopper une vague pestilentielle

    Pour les démagogues de droite et d’extrême droite, les immigréEs des anciennes colonies et leurs descendantEs sont un danger pour la sécurité des Français, et un poids pour les services publics. Dans un entretien donné à l’Express, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe n’a aucun embarras à faire des Maghrébins la maladie qui atteint les services publics français quand il évoque leur « embolie ». Cette maladie, il la nomme – c’est l’islam : « L’islam est devenu un sujet central, un sujet inquiétant, un sujet obsédant ». Statistiques à l’appui, il désigne la part dans l’immigration que représentent les AfricainEs, qui aurait augmenté de 8% alors que l’immigration dans sa totalité est stable. De même, sur la délinquance : celle-ci, encore, serait le fait d’immigréEs alors que toutes les statistiques sur les faits de délinquance démontrent l’exact contraire.

    La forte mobilisation contre la réforme des retraites a pu tenir en respect la bête immonde du racisme et de la xénophobie. Aujourd’hui, pour les réactionnaires de tout poil —  de Macron-Darmanin à Le Pen-Zemmour en passant par Ciotti, l’heure de la revanche a sonné et la chasse est ouverte contre les plus vulnérables d’entre nous. Il est de la responsabilité du mouvement ouvrier, de ses organisations syndicales, associatives et politiques, de stopper cette vague pestilentielle et de mettre au centre de son combat pour le progrès social la lutte antiraciste et antifasciste ! 

  • Le NPA apporte son soutien aux personnes interpellées suite à une action contre Lafarge...

    Lundi 5 juin, une vaste opération de perquisitions et d’arrestations a été menée contre des personnes soupçonnées d’avoir participé à une action militante, le 10 décembre dernier dans les Bouches-du-Rhône, contre le cimentier Lafarge. Une quinzaine de personnes ont été interpellées au cours d’une opération menée par la BRI (Brigade de recherche et d’intervention de la police) et la SDAT (Sous-direction antiterroriste de la Direction centrale de la police judiciaire).

    Les témoignages cités par le média Reporterre sont frappants : « Je n’avais jamais vu un tel déploiement policier. Ils ont perquisitionné trois maisons dans le village et une autre à 10 kilomètres. La plupart étaient cagoulés et en treillis militaires, les armes en évidence » ; « C’étaient des arrestations ciblées. La police a fouillé plusieurs maisons avant de les trouver. Ils ont débarqué dans nos chambres et nous ont mis le dos au mur. Ils ont retourné le matelas et nos affaires, ils étaient très tendus. » 

    De quoi sont accusées les personnes visées ? D’avoir participé à une action conduite contre l'usine Lafarge de la Malle à Bouc-Bel-Air dans les Bouches-du-Rhône le 10 décembre dernier, occasionnant — volontairement — des dégâts. Une action de désobéissance, de sabotage, motivée par l’urgence climatique et la passivité, voire la complicité des pouvoirs publics vis-à-vis d’un secteur (le ciment, et plus largement le BTP) qui joue un rôle particulièrement néfaste et contribue largement au réchauffement climatique.

    Comme le rappellent les Soulèvements de la Terre dans un communiqué publié hier soir, « c’est bien Lafarge-Holcim qui est coupable de destruction en bande organisée ! Sur les 50 sites les plus polluants de France, 17 sont des cimenteries. Le béton représente 8% des émissions de CO2 mondiales. Quant au secteur du BTP c'est 39 % des émissions de CO2 au niveau mondial et de 33% des émissions françaises. L'entreprise Lafarge-Holcim semble cumuler les scandales environnementaux dans ses carrières, centrales à béton et cimenteries. »

    On notera d’ailleurs au passage que, pour faire du profit, Lafarge ne se contente pas de polluer : l’entreprise avait passé un deal avec Daesh en Syrie pour maintenir l’activité d’une des ses cimenteries, versant au groupe jihadiste plusieurs millions d’euros, le tout avec l’accord tacite de la DGSE…

    Ce nouvel épisode de répression politique contre le mouvement écologiste confirme à la fois le caractère autoritaire du pouvoir et son positionnement résolument au côté des multinationales polluantes et climaticides.

    Le NPA apporte tout son soutien aux personnes interpellées, et exige leur libération immédiate, sans poursuites. Le problème, ce n’est pas celles et ceux qui alertent sur la catastrophe climatique, y compris par des actions de désobéissance, dont nous sommes solidaires. Le problème, ce sont les criminels climatiques !

    Le NPA se joindra aux initiatives de solidarité qui seront organisées dans les prochains jours. 

  • Cachez ces sans-abris que l’on ne saurait voir...

    « Le projet de déplacement de personnes sans domicile fixe hors de la capitale avant la Coupe du monde de rugby, en septembre, et les JO, en 2024, est vivement critiqué », observe The Guardian (in Courrier International). Vu de Grande-Bretagne, pas de doute, il s’agit bien d’une opération de « nettoyage » avant ces événements à fort potentiel de profits.

    C’est le maire de Bruz, près de Rennes, qui a mis les pieds dans le plat ! Face à la discrète mise en place de ce dispositif, festival d’hypocrisie et de manœuvres répugnantes, l’édile a dénoncé le projet d’implanter dans sa commune un lieu d’hébergement temporaire pour « des sans-abris, venus de la région Île-de-France », selon la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Pas consulté, il pointe le fait que le terrain retenu est un site pollué en bordure de voie ferrée, et que rien n’est prévu pour accueillir les personnes déplacées.

    Au fil des jours, le scénario se dévoile via une succession d’articles dans la presse. Il s’agirait de « proposer » à des sans-abris, lors des opérations de « mise à l’abri » (entendre lorsque les flics démantèlent des campements de migrantEs), l’orientation vers de tels centres qui seront implantés dans 10 régions de France métropolitaine. Les migrantEs seraient alors mis dans des bus les conduisant dans ces centres. Puis, après un examen au cas par cas de leur situation dans un délai de trois semaines, ils seraient réorientés sur les départements de ladite région, vers des CADA, des centres DPAR, les hébergements d’urgence... Comme si tous ces dispositifs n’étaient pas déjà saturés dans les régions concernées ! Quant aux déboutéEs et autres sans-papiers, ils seraient reconduits vers leur pays (via les CRA ?).

    Déjà la presse annonce l’expulsion de migrantEs hébergés dans un hôtel du 115, afin d’accueillir le premier groupe de 50 sans-abris venus de Paris (en attendant la construction du centre de Bruz !). Comble de cynisme, deux squats ont été expulsés jeudi à Rennes !

  • Macron un giga champion des profits !

    Après avoir confirmé l’implantation d’une « giga usine » de batteries près de Dunkerque, et reçu à Versailles 200 patrons venus de tous les continents, Macron a osé affirmer que la « réindustrialisation de la France » est en marche, se félicitant des annonces d’une création de 8000 emplois au total dont 3 000 à Dunkerque. À son invité d’honneur Elon Musk, le patron des voitures électriques Tesla qui rêve de faire travailler cent heures par semaines dans ses usines, Macron a déclaré « Nous avons tant à faire ensemble ». Et fervent admirateur de Trump aux États-Unis, Elon Musk a répondu qu’il était « très impressionné » par le président français.

    L’industrie automobile serait donc au programme de la réindustrialisation prônée par Macron. Revenons aux faits qui témoignent de la réalité d’une politique contre l’emploi et indifférente à l’urgence climatique.

    Des emplois supprimés par dizaines de milliers

    Depuis 40 ans, en France, les effectifs salariés de la construction automobile ont chuté d’un tiers et sont passés de 330 000 il y a 20 ans à environ 200 000 aujourd’hui. La saignée est la plus violente pour Renault avec 40 000 salariés aujourd’hui contre 70 000 il y a 20 ans. Rapportons ces données aux 3 000 emplois possiblement crées près de Dunkerque pour en mesurer le caractère dérisoire. En plus, ils n’ont pas de sens pour celles et ceux qui, sortis des usines lors des restructurations de ces dernières décennies, ont été obligés de se « reconvertir » vers des petits boulots ou bien ont été mis en inactivité forcée. Leur vie brisée, pas question de pouvoir à nouveau postuler à un emploi dans une usine. Il n’y a pas de passerelle entre emplois supprimés et emplois créés.

    Alors que le nombre des voitures en circulation continuent d’augmenter, les raisons des chutes d’effectifs sont bien connues et tiennent principalement à la réorganisation géographique à l’échelle d’une Europe élargie au Maroc et à la Turquie, des outils de production de Renault et de PSA devenu Stellantis. L’irruption de voitures à moteur électrique suite à l’interdiction prévue pour 2035 des ventes de voitures à moteur thermique en Europe est bien sûr un facteur nouveau à l’origine de nouvelles restructurations.

    De nouveaux gisements de profits

    La fabrication d’une voiture électrique nécessite une quantité de travail moindre car il y a moins de pièces en mouvement que dans les voitures thermiques. Il n’empêche qu’une voiture électrique est vendue 40 % plus cher qu’une voiture thermique de puissance égale. Cela s’explique par les marges de profit que les firmes automobiles prélèvent et par le coût de fabrication des batteries, près de la moitié du coût total d’une voiture. En conséquence, les firmes automobiles, entourées de leur fournisseurs équipementiers classiques, vont encore aggraver, à durée et intensité du travail constantes, leurs suppressions d’emplois. D’autre part, la fabrication des batteries constitue dès maintenant un nouveau gisement de profits. Les changements en cours dans la chaîne de valeur de la production d’automobiles, suscite beaucoup de convoitises : la moitié du prix de chaque voiture peut changer de domaine d’activité et de parrain capitaliste. De quoi attiser les convoitises !

    Aujourd’hui 80 %des batteries de type standard pour voitures électriques sont fabriquées par des firmes chinoises. Chacun veut sa part du gâteau, et cela, tant aux États-Unis qu’en Europe. C’est la loi habituelle de la concurrence.

    Des usines de batteries se construisent partout en Europe. Les capacités annoncées en France et vantées par Macron sont quatre fois inférieures à celles annoncées en Allemagne. Selon l’organisation européenne Transport et Environnement, le total des plans annoncés en Europe pour l’horizon 2030 atteint déjà la capacité pour équiper 30 millions de voitures.

    La concurrence est exacerbée entre firmes et entre pays pour les accueillir à coups de subventions et d’avantages fiscaux. Gouvernement et région Hauts de France ont ainsi su attirer à Dunkerque la firme taïwanaise ProLogium qui propose d’y installer une technologie des batteries « solide », à la technologie non encore maîtrisée, destinées à des constructeurs non encore identifiés à des prix de vente inconnus. Plus de 5 milliards d’euros d’investissements pour 3000 emplois, c’est cher payé l’emploi créé !

    Giga pour milliards de profit

    Le terme de « gigas », pour milliards, ne s’applique pas au nombre d’emplois crées dans ce type d’usines : quelques milliers, jamais plus de 5000, par usine. Pour « mémoire », les sites historiques de Renault Billancourt, de Peugeot Sochaux ou de Fiat Mirafiori avaient compté jusqu’à 40 000 ouvriers. Mais le terme de « giga » s’applique sans conteste aux profits générés et à l’ampleur des ressources minières mobilisées. L’extraction du cobalt, nickel, et graphite et d’autres matériaux sont à l’origine des processus aboutissant là l’assemblage des batteries. Ces ressources naturelles sont de plus rares, à mesure de leur extraction croissante, d’où un nouveau massacre de la planète, une concurrence exacerbée pour avoir accès à ces ressources, et des prix orientés à la hausse. C’est pourquoi, contrairement aux prévisions d’il y a encore seulement quelques années, les voitures électriques demeurent et demeureront hors de portée d’achat de la grande majorité de la population.

    L’activité des firmes capitalistes ne se mesure pas d’abord en quantité mais en valeur des marchandises produites. Cette caractéristique de la production capitaliste réapparaît au grand jour : les firmes automobiles peuvent accepter de produire et de vendre moins de voitures si elles encaissent autant ou plus de profit.

    La destruction des capacités de production industrielle, au cours des décennies passées, est un fait avéré, encore plus marqué en France que dans d’autres pays européens. Ce qui est appelé « désindustrialisation » est cette politique en faveur des activités générant le plus de retours immédiats profitables, à commencer par tout ce qui tourne autour de la spéculation financière. En fait, Macron développe, depuis son soutien à Uber comme ministre de l’économie jusqu’à la mise en valeur de ces nouvelles giga usines, une politique cohérente fondée sur la promotion des activités de production les plus immédiatement rentables pour le capital. Quoi qu’il en coûte pour l’emploi et l’urgence climatique !

    Oui la question de la destruction des outils de production est un enjeu sérieux. Mais la reconstruction du monde d’avant, celui encore trop présent des usines polluantes, de la menace de l’amiante, de la permanence de l’exploitation du travail et des productions souvent inutiles reste à combattre.

    Lors de la pandémie, un débat avait surgi sur le caractère utile ou non des diverses activités de production Le mouvement ouvrier et syndical s’en était saisi pour revendiquer au cas par cas la suspension d’activités non essentielles. Notre horizon n’est pas celui d’une introuvable bonne politique industrielle aux finalités compatibles avec les impératifs du profit.

    Des activités de production demeurent bien sûr indispensables Il y a tant de besoins insatisfaits en terme d’équipements pour la santé et les services publics, de mobilité ou d’isolation thermique de dizaines de millions de logements. Mettre l’économie et la production à l’endroit, c’est satisfaire les besoins les plus nécessaires, partager le travail entre toutes et tous, et réduire massivement le temps de travail. Aux producteurs(trices) de pouvoir décider quoi et comment produire, avec, par, et pour la majorité de la population, en s’affranchissant des contraintes de la rentabilité capitaliste, et de la fascination pour ces « start up » porteurs de régression sociale.

    NPA Auto-critique
    https://lanticapitaliste.org/auteurs/blog-npa-auto-critique

  • Le revers de la couronne...

    À peine remisé le carrosse doré ayant servi à l’indécente exhibition du couronnement de son premier roi du 21e siècle, l’Angleterre donne à voir au monde son insupportable « innovation » concernant « l’accueil » des migrantEs : ce sera le « Bibby Stockholm » ! Cette barge géante va être arrimée dans le port de Portland pour héberger 500 hommes demandeurs d’asile pendant la durée de leur procédure. Cela fait suite au projet de sous-traiter avec le Rwanda la rétention des migrantEs cherchant à s’installer en Grande-Bretagne, actuellement suspendu à des décisions de justice.

    Après celle du Danemark, qui s’est aussi lancée dans le mirage rwandais avant de le suspendre pour préserver de possibles alliances politiques, la monarchie constitutionnelle du Royaume-Uni se distingue ainsi par son inventivité dans l’abjection. Le Premier ministre conservateur Rishi Sunak prétend vouloir économiser les deniers du contribuable britannique. En réalité, l’objectif de ces États couronnés consiste à déployer de nouveaux moyens afin d’empêcher l’arrivée sur leur territoire de milliers de personnes quittant leurs pays pour fuir la guerre, les persécutions et la misère.

    Notre monarque républicain n’est pas en reste, qui remet sur la table dès cet été l’examen de la loi Darmanin dont l’objectif n’est autre que de rendre la vie impossible aux migrantEs et de restreindre encore le droit d’asile. Il continue de la sorte à dérouler le tapis rouge — la carpette brune — à l’extrême droite qui se nourrit de ces politiques racistes et s’enhardit.

    La démission du maire de Saint-Brévin, en Loire-Atlantique, en est un nouvel indice inquiétant : victime de menaces, ses voitures incendiées, sa maison touchée par les flammes, harcelé par des identitaires inspirés par les discours de Reconquête et du RN, il se retire et quitte la commune. Après le renoncement de la municipalité de Callac, dans les Côtes-d’Armor, c’est un nouveau coup dur porté à l’accueil des étrangerEs.

    Face à l’internationale des chefs d’État, avec ou sans couronne, il est temps pour nous de nous rassembler pour mettre en échec les tenants de la Fortress Europe1 !

  • Attaque contre la communauté juive à Djerba...

    Nous avons appris avec consternation l’attentat antisémite du 9 mai à proximité de la synagogue de la Ghriba à Djerba en Tunisie.

    Cet attentat survient alors que se tenait le pèlerinage annuel réunissant près de 5000 personnes à Djerba qui compte une communauté juive d’environ 1300 personnes. Aujourd'hui, le bilan est de cinq morts — deux fidèles juifs et trois membres des forces de sécurité — et de plusieurs blessés.

    Le NPA adresse aux familles ses condoléances et ses pensées aux membres de la communauté djerbienne et tunisienne visée une fois de plus, car la synagogue de la Ghriba avait déjà été la cible d’un attentat au camion piégé en avril 2002, qui avait fait 21 morts. 

    Le NPA adresse sa solidarité envers les Juifs visés en tant que tels par cet attentat. Il dénonce l'antisémitisme et les théories du complot — le président tunisien, étant, par ailleurs, un adepte de ces dernières.

  • Soutien aux PalestinienEs face à l’agression israélienne à Gaza...

    Au cours d’une nouvelle agression sur la bande de Gaza par l'armée israélienne, plus de 20 PalestinienEs dont plusieurs enfants ont perdu la vie. Prétendant cibler des militants du Jihad islamique, Israël montre une nouvelle fois que le prétendu ciblage des « terroristes » masque mal une politique de domination violente sur une enclave où vivent plus de deux millions de personnes dans ce qui est une prison à ciel ouvert.

    Une fois de plus, l’armée israélienne a tué lors de bombardements, cette fois à Gaza, mais les meurtres ont lieu quotidiennement ailleurs, notamment en Cisjordanie. Le NPA dénonce avec vigueur l'attaque de l'armée israélienne sur Gaza. Nous ne sommes pas dupes de la rhétorique sur les cibles combattantes qui ne sont que des prétextes pour éteindre toute volonté de résistance des PalestinienEs.

    À quelques jours du 75e anniversaire des 75 ans de la Nakba, la Catastrophe que fut l’expulsion de 800 000 PalestinienEs lors de la création de l’État d’Israël, nos pensées vont aux victimes et notre soutien à la résistance et à la solidarité internationale envers le peuple palestinien. 

  • État des lieux et projet de société pour la jeunesse...

    Planète en feu, précarité qui s’étend rapidement, retour du service militaire, scolarité profondément dégradée, emplois de misère et de galère pour les jeunes en sortie d’apprentissage. Tel est le schéma de vie catastrophique dans lequel le néolibéralisme a laissé ou plongé des millions de jeunes en France. Un pays qualifié de « ce qui se fait de mieux ». Aux quatre coins du monde, la réalité est similaire ou bien pire. Allant, entre autres, jusqu’à l’interdiction aux jeunes filles d’étudier ou au recrutement forcé d’enfants soldats.

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