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Communiqués du NPA... - Page 37

  • L’opération de destruction du NPA par les fractions de l’ex-plateforme C doit cesser...

    Une agression politique et organisationnelle

    Depuis le début du mois d'avril, une agression politique est entreprise contre le NPA : les fractions Anticapitalisme et révolution (A&R)l’Étincelle et Démocratie révolutionnaire ont manœuvré secrètement auprès de la banque et de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) afin de couper la source de financement du parti. En effet, la présidente et la trésorière de l’association de financement du NPA, animatrices de fractions qui représentent respectivement 5% et 10% des effectifs du NPA, ont bloqué les moyens de financer le parti. Ainsi, alors qu'elles s'approprient son logo et s'en réclament, ces fractions mettent en péril l’existence même du NPA à court terme... en s’appuyant sur une banque et sur une autorité administrative de l’État !

    Jusqu'ici, nous n’avons pas rendu publics les aspects les plus concrets de la séparation qui se joue dans le NPA, de crainte qu’ils ne soient dépolitisants. Le désaccord de fond avec les fractions est leur incapacité politique à comprendre que les classes populaires ont besoin actuellement d’un travail unitaire déterminé, ce qui n’empêche pas de conserver nos convictions et nos orientations stratégiques révolutionnaires. L'essentiel est là. Mais les manœuvres et procédés utilisés par les fractions de l’ex-plateforme C (PFC) du congrès du NPA ont atteint un niveau qui nous oblige à les rendre publiques afin que les militantEs de la gauche radicale et révolutionnaire puissent apprécier les pratiques de ces groupes qu’aucun désaccord ne saurait justifier, et qui ne sont motivées que par une volonté de nuire.

    Nous en appelons à ces ex-camarades pour qu’ils et elles reviennent sur ces actes inacceptables dans le mouvement ouvrier, acceptent enfin d’entrer dans une négociation raisonnable pour gérer ensemble la séparation du NPA. Nous en appelons également aux autres organisations pour qu’elles affirment leur solidarité avec le NPA contre cette agression.

    Une séparation devenue inévitable

    Depuis plusieurs années, le NPA était miné par une lutte fratricide qui a mené à la séparation de 2022. Différentes fractions – A&R, l’Étincelle, Démocratie révolutionnaire, Révolution permanente – ont mis en place depuis 2012 un fonctionnement parallèle à celui du parti avec leurs propres cotisations, médias, directions, matériel, échéances, etc. Elles ne participaient qu’à la marge ou aléatoirement à la prise de tâches, aux instances intermédiaires, au versement des cotisations, à la vente du journal. Dans leur grande partie, elles n'avaient jamais adhéré aux principes fondateurs du NPA. Les désaccords politiques sont la vie d’une organisation, les droits de tendance et de fraction sont pour nous des acquis. Mais elles étaient devenues des organisations parallèles, hostiles et concurrentes du NPA.

    Nous avons donc, en tant que majorité, assumé au dernier congrès de décembre 2022 qu’il était préférable qu’une séparation s’opère. Nous revendiquons, dans ce cadre, représenter la continuité politique et organisationnelle du NPA parce que nous sommes en accord avec les principes fondateurs de l’organisation, parce que nous avons respecté ses instances et décisions, parce que nous n'avons ni direction, ni presse, ni matériel, ni cotisations, ni autre nom que ceux et celles du NPA. Les fractions, quant à elles, ont leur propre nom. Et depuis des années, elles utilisent le capital financier, matériel et symbolique du NPA comme une base arrière et une façade publique de construction.

    Le refus de respecter les statuts du NPA et le bon déroulement du processus du congrès

    Pendant les débats préparatoires et lors du congrès, nous avons alerté sur certaines irrégularités au niveau des votes. Un nombre significatif de votants n'étaient pas de véritables militants du NPA : des sympathisantEs des fractions, ne connaissant pas l’organisation et ses débats, sont venuEs voter opportunément.

    Pendant les débats préparatoires et lors du congrès, nous avons expliqué que le fonctionnement des fractions de la PFC était anti-statutaire car elles ont toujours refusé d’expliquer politiquement leur maintien entre deux congrès. Et pour cause, elles sont depuis longtemps des organisations parallèles, hostiles et concurrentes. Pour preuve récente, parmi d'autres innombrables, des membres des fractions Anticapitalisme et révolution et Démocratie révolutionnaire, se sont, toujours au mépris des statuts du parti, présentés contre la position du NPA dans plusieurs circonscriptions aux dernières législatives.

    Pendant les débats préparatoires et lors du congrès, nous avons indiqué que sans engagement à respecter les statuts du parti, le congrès ne pourrait que conduire à la séparation de l’organisation. Un des principaux dirigeants de l'ex-PFC nous a alors menacés à la tribune de violences physiques si nous assumions cette séparation tout en tentant de rester dans la salle initiale, comme il est de tradition que la plus grosse délégation le fasse. Pour ne pas que s’ajoutent aux violences verbales des violences physiques, nous avons continué le congrès dans le même lieu, mais dans une salle attenante. Puis, quand celle-ci n’était plus disponible, le lendemain dans le local parisien du NPA, où nous avons ensuite tenu une conférence de presse.

    Des faux et délits en série

    Au lendemain immédiat du congrès, l'ex-PFC a prétendu que Philippe Poutou et ses troupes « minoritaires » auraient « quitté le congrès », et ainsi « quitté le parti ». Il ne resterait alors plus que la PFC pour incarner le NPA. Pourtant, sur le plan numérique, elle n’a représenté que 45% des déléguéEs. Ensuite, sur le plan politique, les fractions qui la composent ont pour une grande majorité refusé les principes fondateurs du NPA. Enfin, sur le plan organisationnel, ses cotisations sont aléatoires, sa faible participation aux commissions est notoire, de même pour l'élaboration de sa presse, la vie des instances de directions intermédiaires, la prise des tâches concrètes. 

    Persistant dans son récit alternatif, l'ex-PFC a ensuite réalisé un faux procès-verbal du congrès et un faux BI de compte rendu, se prévalant au passage, sur sa couverture, d’une publication (LAnticapitaliste) sans en informer son directeur de publication. Elle a aussi désigné une fausse présidente, qui a fait sortir des fonds du parti sur son compte personnel pendant le congrès et qui s’est présentée en 2022 aux élections législatives contre une décision du parti. L’ex-PFC a aussi créé de nouveaux comptes réseaux sociaux concurrents à ceux du parti et qui usurpent son identité. Enfin, elle vient de lancer un journal concurrent, Révolutionnaires, ce qui prouve au passage que l'argent ne leur manque pas. Mais ce n'est pas tout : effraction et vols sur les locaux de Lyon et Grenoble, détournement de fonds de plusieurs comptes locaux vers des individus, vols de drapeaux, d’affiches et d’autocollants dans diverses villes…

    Et pendant ce temps, sur ordre et à l'instar de leurs directions, des centaines de membres de l’ex-PFC ont arrêté de cotiser au NPA, et ce dès le mois de janvier 2023 au moins...

    La fuite en avant doit cesser

    L'ex-PFC centralise ses cotisations depuis janvier 2023 et possède des réserves importantes sur des comptes personnels ou des structures inconnues. Elle a sa propre direction et son propre journal. Pourtant, le NPA paye toujours les permanents de l’ex-PFC, il a récemment payé des factures d'impression qui incombaient à cette dernière et les charges de certains locaux qu’elle utilise. C'est aussi au NPA que l’ex-PFC réclamait encore récemment le remboursement des voyages de ses militantEs. Nous avions accepté cela dans l'attente des négociations et pour permettre une séparation donnant à chacun les moyens de militer.

    Alors jusqu’où iront alors l'ex-PFC et les fractions qui la composent ? Continueront-elles de prétendre auprès de la banque et de l’État que nous ne sommes pas le NPA, que Philippe Poutou n’est pas le représentant légal de l’organisation, prenant ainsi le risque d’une destruction pure et simple du NPA par la banqueroute, ou sa mise sous tutelle par la justice bourgeoise ? Tentera-t-elle de spolier les acquis militants et matériels de dizaines d’années de militantisme, d’abord à la LCR puis au NPA, alors même qu'elle n'y a pas ou peu contribué ? Continuera-t-elle à mettre le NPA à la merci d’une non-validation de ses comptes annuels par la CNCCFP ? Enfin, mettra-t-elle en danger ses propres représentantEs et militantEs qui organisent des détournements de fonds sur des comptes locaux, un blocage de l'encaissement de ses cotisations, en opposition manifeste avec l’objet de l’association de financement ?

    Une organisation politique est un projet et une continuité organisationnelle. Qui peut croire que le NPA, ce n’est pas Philippe Poutou, Olivier Besancenot, Christine Poupin, Pauline Salingue, les camarades qui font vivre sa presse, ses instances démocratiques, son appareil ? Qui pourrait croire au contraire que le NPA, ce sont des militantEs ayant construit essentiellement leurs fractions et qui, pour certainEs, sont connuEs dans le mouvement social comme ayant des pratiques sectaires ?

    Des premières discussions ont eu lieu en janvier et février dans le périmètre de l’ancienne direction. Puis nous avons officiellement soumis par écrit un protocole de séparation aux fractions de l'ex-PFC le 15 mars. Aucune contre-proposition précise ne nous a été transmise. De plus, il nous a été demandé de changer le périmètre des discussions, ce que nous avons refusé. Plutôt que de négocier correctement, l'ex-PFC préfère donc exercer un chantage politique par une pression matérielle, en s’appuyant sur les banques et sur l’État, quitte à mettre en danger la survie même de notre organisation. Si les fractions constituant l'ex-PFC ont des demandes à formuler, elles doivent le faire de façon sérieuse pour entamer une négociation et organiser la séparation de façon acceptable pour toutes les parties.

  • Pas de trêve, pas d’apaisement : on est là et on sera là !

    Les manifestations du 1er Mai ont montré que le mouvement contre Macron reste extrêmement puissant. Pour gagner, nous avons besoin d’un programme unitaire d’action et de rupture avec les politiques capitalistes.

    Avec 2,3 millions de manifestantEs, ce 1er Mai est historique. Dans de nombreuses villes, ce sont 7, 8, 10 fois plus de personnes qui ont manifesté par rapport aux 1er Mai des années précédentes.

    Vers une grève massive le 6 juin

    Les chiffres restent très élevés pour un mouvement social, d’autant plus que le 1er Mai se situait pendant les vacances scolaires de deux zones et créait un week-end de trois jours, ce qui ne favorise pas la participation à la manifestation. On a vu des centaines de cortèges combatifs, prêts à continuer la lutte.

    Quelles sont les prochaines échéances pour le mouvement ? Le 3 mai, on saura si le Conseil constitutionnel valide le référendum d’initiative partagé (RIP) qui permettrait une mobilisation populaire, pétitionnaire, pour revenir à la retraite à 62 ans. Cette demande, bien minimaliste — nous sommes favorables au retour de la retraite à 60 ans, 55 pour les métiers pénibles, et 37,5 annuités de cotisations) —, si elle était rejetée, montrerait une fois de plus le caractère totalement antidémocratique de la 5e République. Son hypothétique acceptation ne serait toutefois que le début d’un long processus loin de garantir une victoire sur la contre-réforme des retraites.

    Ensuite, l’intersyndicale appelle à une nouvelle grève le 6 juin, deux jours avant le vote d’une loi proposant d’abroger la législation sur la retraite à 64 ans. Si cette date apparaît bien lointaine, nous devons nénamoins absolument réussir cette mobilisation du 6 juin, faire en sorte que la grève soit de nouveau massive, que cela exerce une pression maximale sur les députéEs pour tenter d’arracher une victoire en profitant de la faiblesse des macronistes à ­l’Assemblée nationale.

    Un affrontement global avec le pouvoir

    Mais il est peu probable que le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale aillent dans le sens de remettre en cause la réforme des retraites avec la seule pression d’une nouvelle grève le 6 juin. Car pour les institutions, l’enjeu s’est déplacé vers un affrontement plus global entre le pouvoir et le monde du travail. En interdisant les sifflets et cartons rouges au Stade de France, en arrêtant des centaines de personnes dans les manifestations, en mettant en danger de mort des manifestantEs comme à Sainte-Soline, le pouvoir montre qu’au-delà de cette réforme, il a prévu d’accélérer une politique antidémocratique et antisociale sans précédent dans un contexte où l’inflation continue de nous appauvrir à grande vitesse. Cette politique brutale a une dimension raciste évidente, comme le montre la situation à Mayotte, où le gouvernement entend déporter par la force 24 000 habitantEs — dont un tiers sont néEs sur le sol français et devraient donc avoir la nationalité.

    Nous sommes entréEs dans une période d’affrontement global avec Macron et son pouvoir, qui n’est pas aussi fort qu’il prétend l’être, comme le montre le fait qu’il soit obligé de lâcher quelques augmentations de salaires aux enseignantEs et de reporter la réforme du droit d’asile.

    Faire feu de tout bois

    Nous devons faire feu de tout bois pour gagner le retrait de la réforme et contre ce gouvernement : autour de la grève évidemment, mais aussi en construisant et multipliant les initiatives qui visibilisent le mouvement et notre opposition : les casserolades, actions, rassemblements, réunions publiques… Ce pouvoir est illégitime et minoritaire, cela doit continuer à se voir et à s’entendre !

    Faire feu de tout bois, également en multipliant les conflits sociaux sur toutes les questions : c’est le moment de revendiquer pour les salaires, le temps de travail, en profitant des fragilisations du gouvernement. De ce point de vue, l’extrême droite, qui tente de récupérer la colère, est un ennemi mortel car elle incarne ce qu’il y a de plus régressif pour nos droits et nos libertés.

    Nous avons besoin, face à cela, d’une contre-offensive unitaire du monde du travail, des classes populaires, de la jeunesse. Nous avons besoin que toutes les organisations, politiques, syndicales, associatives, se réunissent pour élaborer un programme d’urgence pour les classes populaires et contre le capitalisme, et mettent en place des structures pour organiser l’affrontement avec Macron. Pas de retrait, pas de paix ! Pas d’apaisement, nous serons là pour continuer le combat.

  • Pour nos salaires, nos retraites et les services publics : un 1er Mai massif et bruyant...

    Macron voudrait siffler la fin de la partie en nous imposant « cent jours d’apaisement » pour tourner la page de la séquence des retraites. Mais en réalité la détermination reste intacte et, partout où il se déplace, le gouvernement est casserolé car il n’y aura pas de paix sans retrait. Il ne faut donc rien lâcher et faire du 1er Mai le début d’une nouvelle séquence de la mobilisation, avec grèves, blocages et manifestations.

    Pour l’anniversaire de sa réélection, Macron, droit dans ses bottes, affiche une autosatisfaction déconcertante concernant son bilan, qui tranche avec les casserolades qui ont encore résonné partout lundi 24 avril. Dans une interview accordée au journal le Parisien, il persiste et signe sans surprise sur la « légitimé » de sa réforme, dont l’utilité aurait été incomprise par des opposantEs qui ne savent selon lui que faire du bruit et se livrer à des incivilités. La colère de millions de personnes depuis plus de trois mois est ainsi piétinée par un gouvernement illégitime.

    Macron ose assurer que cette réforme « redonne du muscle à la France » et permet d’ouvrir de futurs chantiers. Sur le fond, c’est continuer de détruire nos acquis sociaux, saccager la planète. Sur la forme, c’est renforcer les pratiques de gouvernance autoritaire, les passages en force à l’Assemblée ou dans la rue, pratiques symbolisées par le refus également assumé de considérer les violences policières alors même que celles-ci s’institutionnalisent. Pire, Macron se campe en opposant au RN tandis qu’il annonce dans le même temps un durcissement de la politique migratoire. À Mayotte, la chasse aux pauvres et aux immigréEs via l’opération « Wuambushu » va aggraver une situation déjà dramatique et offrir à Darmanin un laboratoire pour sa politique migratoire (lire l’article ci-dessous).

    En renforçant la crise politique, en menant une politique autoritaire raciste et antisociale, le pouvoir déroule un tapis rouge aux fascistes en embuscade, qui rêvent de se nourrir des désillusions du mouvement social.

    Les JO du Zbeul

    Depuis plus d’une semaine maintenant, pas un jour ne passe sans qu’un déplacement d’un membre de la macronie soit perturbé par des actions et manifestations. Le phénomène a pris une telle ampleur que plus d’une dizaine de déplacements ministériels ont été annulés en l’espace d’une semaine, et que les ministères communiquent au dernier moment pour annoncer les agendas des ministres. À l’image du déplacement du ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye à Lyon le 24 avril, annoncé moins de deux heures en amont, et qui a pourtant été sévèrement perturbé… jusqu’au retour à Paris, gare de Lyon, Ndiaye étant contraint de quitter la gare par une porte dérobée et sous escorte policière.

    Les « JO du Zbeul », puisque c’est désormais leur nom, ne sont pas juste le fait de quelques militantEs de la gauche radicale, mais témoignent de l’ampleur et de l’ancrage du rejet de la contre-réforme des retraites et, plus globalement, de la macronie. Partout où ils se rendent, ils sont attendus par des dizaines, des centaines, voire des milliers de manifestantEs, déterminés à leur rendre la vie impossible. Et c’est tant mieux ! Loin de s’avouer vaincus, de plus en plus de gens sont convaincus qu’il est urgent de stopper ce gouvernement qui nous mène toujours plus droit dans le mur et de rompre avec un régime institutionnel anti-démocratique qui instaure qu’une poignées d’éluEs est plus légitime que l’avis et la mobilisation du plus grand nombre.

    Mobilisation pour construire une alternative anticapitaliste

    Il n’y aura pas de trêve dans la lutte de classe. Nous refusons de nous laisser imposer un agenda politique qui se calquerait sur l’agenda institutionnel. Comme avec le mouvement des casserolades ou la journée de la « colère cheminote » du 20 avril, c’est à notre camp social d’imposer un nouveau calendrier de mobilisations dont l’objectif à terme reste la mise à l’arrêt du pays par la grève générale. Ce 1er Mai doit constituer une démonstration de force permettant d’engager de nouvelles perspectives pour gagner le retrait de la réforme.

    Cette victoire est nécessaire pour inverser le rapport de forces et imposer des mesures d’urgences sociales : retour de la retraite à 60 ans (55 pour les métiers pénibles), avec 37,5 annuités de cotisation maximum, réduction drastique du temps de travail hebdomadaire, augmentations des salaires et des pensions, ­développement des ­services publics...

    C’est possible en construisant une riposte unitaire et radicale basée sur les forces politiques, syndicales et associatives déterminées à en découdre. Plus largement, il faut engager la bataille politique pour dégager ce gouvernement illégitime et travailler à la rupture révolutionnaire pour en finir avec le capitalisme, pour une société démocratique, écosocialiste, débarrassée de l’exploitation et des oppressions.

  • Contre-réforme des retraites : à l’évidence, c’est toujours non !

    Sans grande surprise, le Conseil constitutionnel a validé, vendredi 14 avril, le projet de contre-réforme des retraites et rejeté la proposition d’organisation d’un référendum d’initiative partagée. Dans la foulée, Macron a promulgué la loi, sans attendre les deux semaines que lui donne, pour le faire, le fonctionnement des institutions. Et quelques jours plus tard, à la télévision, il a affiché son mépris pour la mobilisation qui se poursuit.

    Après le 49.3, c’est un nouveau scandale démocratique, qui illustre la faillite d’institutions faites pour servir les puissants sous couvert de « cheminement démocratique ». Preuve que les institutions de la 5e République sont taillées sur mesure pour les politiques autoritaires qui accompagnent la mise en place des reculs sociaux, et qu’une véritable démocratie, où les exploitéEs et les oppriméEs prennent leurs affaires en main, passe par la rupture avec ces institutions.

    Le scandale démocratique continue

    Le gouvernement est issu d’un vote minoritaire aux législatives, il est minoritaire à l’Assemblée, il est illégitime et doit user de la répression policière pour passer en force. Macron est un président mal élu ayant réuni 21 % des inscritEs au premier tour de la présidentielle ; il y a dans le pays 70 % d’opposition au projet de loi sur les retraites, avec plus de 90 % chez les salariéEs ; des millions de personnes ont fait grève et ont manifesté depuis trois mois... Mais la 5e République permet au pouvoir de passer en force.

    Lundi soir, lors de son allocution, Macron a enfoncé le clou. « Cette réforme est-elle acceptée ? À l’évidence, non. » Mais manifestement cela ne pose aucun problème au monarque de traiter ce refus par le mépris et de raconter du baratin sur d’autres sujets : parler de la santé alors qu’il a contribué à casser l’hôpital, de la hausse des prix alors qu’il refuse que les revenus augmentent au moins au rythme de l’inflation, des personnes sans emploi alors qu’il qu’il détruit l’assurance chômage, du partage des richesses alors que sous son règne les inégalités n’ont cessé d’augmenter et le CAC 40 de se gaver. Et bien sûr, comme le font tous les gouvernements illégitimes, il parle d’insécurité, d’immigration, et annonce un renforcement des forces de répression avec la création de 200 unités de gendarmerie.

    Nous ne sommes pas dupes. Contre Macron et sa sale « réforme » des retraites, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté et fait du bruit lundi soir. Alors qu’il prenait la parole, plus de 300 rassemblements étaient organisés aux quatre coins du pays, suite à un appel de l’association Attac repris par la plupart des organisations de la gauche sociale et politique. Et les bruits de casseroles ont résonné un peu partout à 20 h. Dans la foulée, des dizaines de manifestations spontanées ont eu lieu, qui ont dû faire face, une fois de plus, à la répression policière.

    Nous pouvons les faire reculer !

    La bataille pour le retrait de la contre-réforme n’est donc pas terminée. D’abord parce que la grève peut redémarrer dans une série de secteurs toujours mobilisés, mais aussi parce que nous avons les moyens de réussir de nouvelles journées de mobilisation. Dans ce cadre, la journée de lutte internationale des travailleurEs, le lundi 1er Mai, doit être marquée par un déferlement populaire dans toutes les rues.

    Il faut continuer à faire vivre cette colère, avec notamment cet objectif d’un 1er Mai historique, mais sans attendre deux semaines pour se mobiliser à nouveau. La lutte contre Macron et sa réforme des retraites se poursuit, avec des initiatives à prendre chaque jour, des grèves à construire et à soutenir, à l’image de l’appel des organisations de cheminotEs à faire grève le jeudi 20 avril.

    Nous pouvons infliger une défaite au gouvernement malgré l’avis du Conseil constitutionnel, malgré la promulgation et l’arrogance satisfaite de Macron. Nous avons déjà fait reculer le pouvoir en 2006, qui avait dû retirer sa loi sur le CPE, pourtant promulguée.

    Il est urgent que toutes les organisations de la gauche sociale et politique — syndicats, partis, associations — se rassemblent pour construire ensemble de telles perspectives, de façon unitaire. Dans ce cadre, nous défendons notamment l’organisation rapide d’une grande manifestation nationale, d’une marche vers l’Élysée, pour aller chercher Macron.

    Après trois mois de lutte, ce n’est qu’un début !

  • Le mépris de Macron est un appel à renforcer la mobilisation...

    De nouveau, Emmanuel Macron a fait parler son mépris total des classes populaires dans son allocution. « Cette réforme est-elle acceptée ? A l’évidence, non. » Mais manifestement cela ne lui pose aucun problème de traiter ce refus par le mépris, contre toute évidence démocratique, et de raconter du baratin sur d’autres sujets : parler de la santé alors qu’il a contribué à casser l’hôpital, de la hausse des prix alors qu’il refuse d’augmenter les revenus autant qu’il y a d’inflation, du chômage alors qu’il casse l’assurance chômage, de partager les richesses alors que sous son règne, les inégalités n’ont cessé d’augmenter et le CAC 40 de se gaver. Et bien sûr, comme le font tous les gouvernements illégitimes, il parle d’insécurité, d’immigration, et renforce les forces de répression. Élu avec une minorité de voix, minoritaire à l’Assemblée, minoritaire dans l’opinion, ce gouvernement utilise pleinement la répression policière pour faire passer sa politique.

    Mais nous ne sommes pas dupes. Contre Macron et sa réforme des retraites, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ou fait du bruit ce lundi soir. Et bien sûr, la répression est déjà en cours pour tenter de faire taire ce soir les manifestations spontanées.

    C’est la colère du monde du travail que l’on entend. Il faut continuer à la faire vivre. Dans les prochains jours, nous continuerons à militer, à lutter contre Macron et sa réforme des retraites. À l’image des organisations de cheminotEs qui appellent à faire grève ce jeudi 20 avril, nous encourageons toutes les initiatives qui vont dans ce sens, mais aussi toutes les luttes qui pourraient profiter de l’affaiblissement du pouvoir pour engranger des victoires locales ou sectorielles, sur les salaires, des embauches, etc.

    Nous nous félicitons aussi qu’une réunion de toutes les organisations du mouvement social et du mouvement ouvrier, syndicats, associations, partis, ait été appelée par Attac. Pour notre part, nous y proposerons une grande marche vers l’Élysée, le 1er Mai ou à une autre date, contre Macron et sa contre-réforme, pour une autre société.

  • Rapport scientifique : climat, la biodiversité et la société humaine...

    Nos décideurs ne veulent pas entendre et n’ont sûrement pas lu le rapport d’atelier commun du GIEC (Groupe intergouvernemental d’étude du climat) et de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) du 10 juin 2021. Nous en publions ici un extrait :

    «Le renforcement mutuel du changement climatique et de la perte de biodiversité signifie qu’une résolution satisfaisante d’un des deux problèmes nécessite la prise en compte de l’autre. Certaines actions proposées telles que le boisement à grande échelle ou les plantations bioénergétiques peuvent violer un principe important des solutions basées sur la nature — à savoir qu’elles devraient fournir simultanément des avantages pour le bien-être humain et la biodiversité. Les impacts négatifs résultent généralement de la compétition pour l’espace — y compris le déplacement d’autres utilisations des terres localement ou par le biais d’un changement indirect d’usage des sols ailleurs, avec des pertes de carbone et de biodiversité associées. Les mesures destinées à faciliter l’adaptation à un aspect du changement climatique sans tenir compte d’autres aspects de la durabilité peuvent dans la pratique être inadaptées et entraîner des effets néfastes imprévus. Traiter le climat, la biodiversité et la société humaine comme des systèmes couplés est la clé du succès des interventions politiques. »

    Il faut dire que ce rapport a été mis sur une étagère, jamais diffusé, jamais traduit officiellement en français…

    Commission nationale écologie

  • Énergies décarbonées : photovoltaïque, où en sommes-nous ?

    L’inflation de projets en matière d’énergie photovoltaïque est particulièrement manifeste et va prendre encore de l’ampleur depuis le vote de la loi « d’accélération des énergies renouvelables » du 10 mars 2023.

    Le cadre est assez simple. La crise climatique impose de passer à une énergie « décarbonée ». La France est le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir réalisé ses objectifs dans le domaine des énergies renouvelables pour 2020. Le domaine du photovoltaïque n’utilise pas de terres rares, mais surtout du « silicium amorphe » qui n’est pas rare sur la planète. Vu comme ça, doit-on applaudir au développement de cette industrie, d’autant que, en alliance avec les éoliennes, elle permettrait de sortir du nucléaire ?

    Un nouveau concept : l’agrivoltaïsme

    En regardant de plus près, on constate toutefois un certain nombre de problèmes. La Chine produit entre 75 % et 97 % des éléments de la chaîne de production du photovoltaïque, donc en l’état actuel le développement de la filière pose pour le moins un problème de dépendance énergétique. Il y a un important manque de foncier disponible pour implanter les parcs au sol. On n’a pas résolu les importants manques de réseaux de transmission (bref le raccordement au réseau). Il peut y avoir des impacts négatifs sur la filière agricole et encore plus sur la biodiversité.

    Pour faire passer la pilule, on a même inventé un nouveau mot et un nouveau concept : l’« agrivoltaïsme ». Les terres ne seraient plus uniquement utilisées pour la ressource alimentaire mais pour fabriquer de l’énergie, avec le soutien enthousiaste des agriculteurs qui verraient là de quoi résoudre tous leurs problèmes économiques. Tout cela rappelle un peu le mirage des biocarburants !

    Une loi qui ne protège pas les terres agricoles

    Comment les différentes forces politiques se sont-elles positionnées lors du débat au Parlement sur la loi ? Le mouvement macroniste a fait voter la loi grâce aux voix du Parti socialiste. Europe Écologie s’est abstenu jugeant que la loi n’est pas assez ambitieuse et pointe qu’il faudrait « privilégier les structures déjà artificialisées » plutôt que les terres agricoles. LFI a en gros la même position, ajoutant que « ce projet de loi montre une absence de vision en termes de politique énergétique de la part du gouvernement » et a voté contre la loi, comme le PCF.

    La droite a voté contre à l’Assemblée nationale, mais pour au Sénat… L’extrême droite a voté contre. Ici, on sent le poids du lobby nucléaire et des identitaires (la défense du paysage « français »).

    Du côté associatif, France Nature Environnement milite pour le développement du photo­voltaïque tout en soulignant qu’il faut « privilégier le bâti et les milieux artificialisés », mais sans exclure le reste. La Confédération paysanne, de son côté, appelle « à refuser massivement ces projets » d’installation au sol en zone agricole et exige « leur interdiction sur toutes les terres agricoles, naturelles et forestières ».

    Hypocrisie du législateur

    Mais qu’y a-t-il exactement dans la loi ? Voici quelques extraits : « La loi facilite l’installation de panneaux solaires sur des terrains déjà artificialisés ou ne présentant pas d’enjeu environnemental majeur. »

    « L’agrivoltaïsme est défini et son déploiement encadré. Les installations agrivoltaïques (sur des hangars, des serres…) devront permettre de créer, maintenir ou développer une production agricole, qui devra rester l’activité principale, et devront être réversibles. Un décret déterminera les conditions de déploiement et d’encadrement de l’agrivoltaïsme. Les ouvrages solaires au sol sont interdits sur les terres cultivables. Ils seront uniquement permis sur des terres réputées incultes ou non exploitées depuis un certain temps. Dans les zones forestières, les installations solaires sont interdites dès lors qu’elles nécessitent d’abattre des arbres. »

    On peut traduire les extraits ainsi : « Faciliter » l’installation sur les terrains artificialisés ne veut rien dire ou plutôt veut dire qu’on n’interdit pas d’installer sur des zones naturelles ou agricoles. « L’enjeu environnemental majeur » n’est évidemment pas défini, donc juridiquement ne veut rien dire.

    Par contre « l’agrivoltaïsme est défini », cela veut dire qu’on entérine le concept d’utiliser les terres agricoles pour un autre usage que la production alimentaire. Les trois petits points après « serres » sont là pour dire discrètement qu’on pourra mettre les installations directement au sol. Un décret viendra plus tard. En catimini…

    On interdit sur les terres cultivables, mais… on pourra quand même si elles ne sont pas « exploitées depuis un certain temps ». Donc, en fait, on pourra quand même. Le « certain temps » en dit long sur l’hypocrisie du législateur. On parle même des « terres réputées incultes », cela veut dire que la cible privilégiée, ce sont les milieux naturels.

    Le sommet de l’hypocrisie concerne les forêts. Donc si (pour exploiter le bois !) on a fait une coupe rase, on pourra mettre les installations en zone forestière puisqu’il n’y aura plus nécessité de couper les arbres. On l’aura fait avant ! Mais de qui se moque-t-on ?

    Le photovoltaïque doit être uniquement sur les toits

    Nous soutenons complètement la position de la Confédération paysanne. Le photovoltaïque doit être installé uniquement sur les toits. Toute installation au sol dans les zones agricoles, forestières et naturelles doit être interdite. Si ce choix n’a pas été fait, c’est uniquement pour le profit immédiat des entreprises de l’énergie au détriment de la biodiversité et de l’agriculture paysanne, car les investissements seront moins coûteux et les dégâts « collatéraux » seront payés par la collectivité.

    Et c’est d’autant plus absurde que 80 % des Français vivent en zone urbaine, que les installations sur les toits évitent aussi les coûts et les impacts du raccordement, les pertes en ligne de l’électricité dues à l’éloignement de la source d’énergie par rapport aux besoins.

    On peut ajouter qu’il n’est pas justifié de développer ces installations sur des sites industriels qui demandent une surveillance particulière (par exemple d’anciennes mines d’uranium !) ou… sur des plans d’eau (installations flottantes) qui peuvent avoir un impact très fort sur la biodiversité ou même sur la santé lorsque les projets sont situés sur des réserves d’eau potable.

    Et surtout doivent être favorisées les initiatives, à l’échelle locale, régionale et nationale, pour développer la sobriété et l’efficacité énergétique. L’urgence absolue est de diminuer notre consommation énergétique. Si on ne raisonne pas en termes de sobriété, le photovoltaïque, comme les autres énergies renouvelables, continuera à s’ajouter aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon, nucléaire), comme c’est le cas aujourd’hui, sans jamais les remplacer.

    On peut espérer que les citoyens s’opposeront partout par des recours juridiques et des mobilisations à tous ces projets et que les associations de protection de l’environnement prendront la mesure des dangers, quitte à se priver de quelques financements…

    Commission nationale écologie

  • Stop à la catastrophe : changer d’énergie et… changer de société !

    Le productivisme capitaliste fondé sur l’extractivisme fossile a conduit l’humanité dans une dramatique impasse à la fois écologique et sociale. Parmi les multiples bouleversements écologiques, le changement climatique est le plus global et le plus dangereux. Il menace de rendre la terre inhabitable pour des milliards d’hommes, de femmes et d’enfants, les plus pauvres et les moins responsables de ce désastre.

    Pour arrêter la catastrophe en marche, il faut impérativement réduire de moitié les émissions mondiales de CO2 et de méthane avant 2030 et les annuler avant 2050. La fin des énergies fossiles n’est pas négociable. Il faut impérativement passer d’un système énergétique basé à 80 % sur les énergies fossiles à un nouveau système fondé sur les renouvelables. Il s’agit bien d’un nouveau système et non de remplacer les premières par les secondes dans un système demeuré identique. Ce système a été construit pour les fossiles. Reconduire la même production centralisée, le même mode de distribution… serait à la fois inefficace, écologiquement ­destructeur et socialement désastreux.

    Rapprocher les sources d’énergie de leur usage

    Comme le souligne Laurence Raineau dans « Adaptation aux changements climatiques : Vers une transition énergétique ? » (Natures Sciences Sociétés, 2011/2, vol. 19, p. 133 à 143), « le système énergétique actuel ne permet pas aux énergies renouvelables de tirer profit de leur plus grand atout : exploiter partout les multiples sources d’énergie présentes localement, même en faible densité afin qu’elles s’additionnent et se complètent ». Un nouveau système devrait « s’adapter à cette énergie abondante, inépuisable, mais éparse, en rapprochant par exemple la source de l’usage ».

    Sortir des fossiles signifie à la fois que 80 % environ des réserves connues de charbon, de pétrole et de gaz naturel doivent rester dans le sol et qu’une très grande partie des installations liées au système énergétique fossile doit être mise au rebut (le reste devra être mis au service de la construction du nouveau système). Or, réserves et infrastructures (un cinquième du PIB mondial) représentent du capital pour les compagnies et les États capitalistes qui les possèdent. L’énorme destruction de capital incontournable n’a pas grand-chose à voir avec une transition en douceur : elle implique l’affrontement avec les secteurs les plus puissants et structurants du système capitaliste !

    Produire pour répondre aux besoins sociaux

    Si le vent, le soleil… sont inépuisables, les matériaux nécessaires à leur utilisation ne le sont pas. Il est donc incontournable de réduire la consommation finale d’énergie et donc la production matérielle et les transports. Cette décroissance est une contrainte physique objective : c’est dans ce cadre que certaines productions doivent croître pour répondre aux gigantesques besoins insatisfaits de la partie la plus pauvre de l’humanité. Répondre à ces deux impératifs impose une rupture radicale avec le système capitaliste et sa logique productiviste : il s’agit de produire non plus des marchandises pour le profit mais des valeurs d’usage pour satisfaire les besoins. Ce n’est plus la logique du profit qui guide et organise la production mais la détermination démocratique des besoins humains réels et la régénération de l’écosystème mondial… Il s’agit d’un véritable changement de civilisation, d’une révolution écosocialiste !

    Commission nationale écologie

  • Macron, c’est le coup d’État permanent. Le 1er mai, allons le chercher chez lui !

    Après l’avis du Conseil constitutionnel qui, sans surprise, a validé l’odieux recul de l’aĝe légal de départ à la retraite à 64 ans, Macron a promulgué dans la nuit la loi sur la réforme des retraites, sans attendre les deux semaines que lui donnait le fonctionnement des institutions pour le faire. 

    Commettant sa forfaiture en plein coeur de la nuit, il évacue aussi la proposition des forces politiques de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) de soumettre la loi à une délibération de l’assemblée nationale, comme cela a été réclamé hier soir. Preuve que les institutions de la Vème République sont taillées sur mesure pour les politiques autoritaires qui  accompagnent la mise en place des reculs sociaux, et qu’une véritable démocratie, où les exploitéEs et les oppriméEs prennent leurs affaires en main, passe par la rupture avec ces institutions.

    Procédure accélérée de « débat » à l’assemblée nationale, passage au 49.3, répression des manifestations (avec encore hier soir des centaines d’arrestation dans tout le pays)... Macron ne connaît que le coup de force, cela alors que, plus que jamais, son projet de contre-réforme, son gouvernement, son pouvoir, sont illégitimes aux yeux du plus grand nombre.

    La bataille pour le retrait de la contre-réforme n’est donc pas terminée. D’abord parce que la grève peut redémarrer dans une série de secteurs toujours mobilisés, mais aussi parce que nous avons les moyens de réussir de nouvelles journées de mobilisation. Dans ce cadre, la journée de lutte internationale des travailleurs, le lundi 1er mai, doit être marquée par un déferlement populaire dans 
    toutes les rues. Pourquoi ne pas en faire une grande manifestation nationale avec montée à Paris, pour donner l’expression la plus massive à la colère populaire contre Macron et son pouvoir inique ?

    Contre la volonté de la très grande majorité de la population, contre la justice sociale et les intérêts du monde du travail, Macron le libéral-autoritaire fanfaronne et assène que « ne rien lâcher » serait  sa « devise ». Nous n’avons pas dit notre dernier mot, et la détermination de notre camp social est intacte. S’il le faut, nous irons chercher Macron chez lui !

    Montreuil le samedi 15 avril 2023

  • Après la validation de la loi, la mobilisation continue pour dégager Macron et sa réforme !

    Sans grande surprise, le Conseil constitutionnel vient de valider le projet de contre-réforme des retraites et de rejeter la proposition d’organisation d’un référendum d’initiative partagée. Après le 49.3, c’est un scandale démocratique de plus qui illustre une nouvelle fois la faillite de ces institutions faites pour servir les puissants. Ce  gouvernement est issu d’un vote minoritaire aux législatives, il est minoritaire à l’Assemblée nationale, il est illégitime et doit user massivement de la répression policière pour passer en force. Macron, un président mal élu ayant fait 21% des inscrits au premier tour de la présidentielle ; 70% d’opposition au projet de loi sur les retraites ; des millions de personnes en grève et dans la rue depuis trois mois... Mais cette Ve République leur permet de passer en force contre la volonté populaire.

    Derrière la constitutionnalité du projet de loi se cache l’injustice sociale de la contre-réforme. C’est bien la preuve qu’il faut en finir avec ces institutions, qu’il y a urgence à organiser une assemblée constituante : pour un pouvoir des exploitéEs et des oppriméEs, issus des mobilisations sociales, pour changer radicalement un système à bout de souffle.

    Dans l’immédiat, la mobilisation doit se poursuivre car nous n’avons pas perdu. Nous pouvons infliger une défaite à ce pouvoir, grâce à un sursaut populaire, une nouvelle vague de colère dès ce soir, dès ce week-end, et une relance de la grève pour arrêter ce gouvernement de casseurs. Nous avons déjà fait reculer le pouvoir en 2006, qui avait dû retirer sa loi sur le CPE, pourtant promulguée. Nous pouvons le faire de nouveau.

    Le NPA propose que toutes les organisations de gauche sociale et politique, du mouvement ouvrier – syndicats, partis, associations –  se rencontrent au plus vite pour construire  de telles perspectives, de façon unitaire. Dans ce cadre, nous défendons l’organisation rapide d’une grande manifestation nationale, d’une marche vers l’Élysée.

    Ce n’est qu’un début…

    Montreuil le vendredi 14 avril 2023