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Communiqués du NPA... - Page 41

  • Résolution sur la situation sociale et politique (Conseil politique national des 21-22 janvier 2023)...

    1- Une situation internationale marquée par l’offensive des classes dominantes

    La situation globale du capitalisme est caractérisée par des crises multiformes (crise économique, crise climatique, crise sanitaire, guerre impérialiste.....). L'ensemble des indicateurs économiques semblent confirmer que la crise va s'accentuer, générant de nouvelles catastrophes sociales et politiques. Et le ralentissement économique de la Chine est lourd de déstabilisations aussi bien comme accélérateur de la crise économique que de potentielles déflagrations politiques.

    Dans cette situation de chaos géopolitique, on assiste à des mouvements de flux et de reflux dans la lutte de classe avec un rapport de force globalement défavorable pour les travailleurEs, et des classes dominantes qui renforcent leurs politiques impérialistes et guerrières. Mais il existe aussi des réactions importantes face aux ravages du capitalisme qui constituent des points d’appuis.

    Depuis le début de l’année 2022, la guerre en Ukraine est devenue un élément central tant dans les rapports de forces inter-impérialistes que par ses répercussions diverses sur la crise d’approvisionnement, notamment énergétique. Face à l’invasion par les troupes de Poutine, nous avons affirmé notre solidarité avec la résistance armée et non armée du peuple ukrainien, avec les mouvements anti-guerre en Russie et en Biélorussie, avec les syndicalistes et féministes de ces pays. Avec le Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine, nous organisons des réunions publiques, nous avons manifesté et nous manifesterons à nouveau le samedi 25 février pour exiger l’arrêt immédiat des bombardements, le retrait des troupes russes d’Ukraine et l’arrêt de cette guerre terrible. Mais avec nos camarades de Sotsialnyi Rourh, nous nous mobilisons également contre les mesures anti-ouvrières et les lois contre le droit du travail du gouvernement Zelensky, contre les conditions néolibérales imposées par les gouvernements occidentaux à leur aide intéressée.

    Un autre élément majeur dans la situation internationale est la progression de l'extrême droite sous différentes formes.

    Aux États-Unis, elle s’est imposée comme une force au sein du Congrès. Une première depuis le début du XXe siècle, quand le Ku Klux Klan y était représenté. Mais au-delà du cadre institutionnel, la droite extrême et populiste a infusé comme jamais au sein de la société américaine. Les répercussions sur les vies des femmes et des personnes LGBTI sont d’ores et déjà graves.

    Au Brésil, renforcés en nombre de voix lors de la dernière présidentielle, les Bolsonaristes ont tenté un coup d’État une semaine jour pour jour après l’investiture de Lula. Malgré la défaite de Bolsonaro, l’extrême droite représente toujours une menace importante pour la société et les militantEs progressistes, notamment par sa présence dans le cœur des institutions. La complicité active de la police a permis l'insurrection dans le but de provoquer un chaos et ainsi justifier une intervention militaire. Les condamnations unanimes de l'extrême gauche jusqu'à la droite et les mobilisations populaires ont finalement affaibli les Bolsonaristes mais la menace fasciste reste bien là.

    En France, l'attentat qui a visé la communauté Kurde le 23 décembre, dix ans après le triple assassinat de militantes kurdes par les services de renseignements turcs, s'inscrit aussi dans ce renforcement des idées d'extrême droite en Europe, sous des formes diverses. L'attitude ambivalente du gouvernement français vis-à-vis des kurdes, oscillant entre une certaine souplesse (compte-tenu du rôle de ces derniers dans le combat contre l'Etat islamique) et un soutien à Erdogan, le rend complice de la multiplication de tels actes. Plus largement un climat raciste et autoritaire permet les passages à l'acte d'individus agissant ou non pour des États ou des groupes d’extrême droite.

    Face à ses offensives réactionnaires et autoritaires, des mobilisations populaires de masse constituent des points d'appui pour changer le cours des choses et peuvent même être déterminantes pour l'avenir des  peuples de leur région. En Iran, depuis le meurtre de Masha Amini le 16 septembre dernier, les travailleurEs, les femmes, les jeunes, mènent une résistance exemplaire et inédite face à un pouvoir corrompu, une théocratie sexiste et autoritaire dont le recours massif aux condamnations à mort exprime l’illégitimité croissante. Afin de juguler le risque de révolution politique, les grandes puissances capitalistes sont à la  manœuvre pour imposer une transition politique en opposition avec la dynamique des mobilisations et des aspirations sociales et démocratiques qui s'expriment.

    Dans tous ces rebondissements des luttes internationales, comme dans la solidarité avec les mobilisations contre la répression en Algérie, au Maroc, aux côtés du peuple palestinien notre engagement internationaliste est central, et il est concret.

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  • Face à Macron et aux capitalistes, la nécessité d’une riposte unitaire et radicale...

    Chaque mois de septembre, la même question revient dans les grands médias… et dans les milieux militants : la « rentrée sociale » sera-t-elle agitée ? Une chose est certaine : le NPA l’espère, et entend y contribuer, dans une démarche associant unité et radicalité. Tel est le sens de notre présence à la fête de l’Humanité, rendez-vous populaire où se retrouvent chaque année l’essentiel des sympathisantEs, militantEs et organisations de la gauche sociale et politique.

    L’été a été marqué par une poursuite de l’inflation, avec en perspective une accélération de l’augmentation des prix de l’énergie, le maintien d’un prix très élevé pour les carburants, et une flambée des prix de l’alimentation. Et ce ne sont pas les mesurettes adoptées à l’Assemblée cet été qui changeront quoi que ce soit au fait que le coût de la vie monte en flèche, les prix augmentant beaucoup plus vite que les salaires et les revenus.

    Les conditions d’une explosion sociale sont là

    Durant l’été, l’augmentation du coût de la vie et l’incapacité du gouvernement à y faire face se sont en outre doublées d’une multiplication des événements climatiques extrêmes, qui ont non seulement mis à l’agenda, d’une façon probablement inédite, la question de l’urgence climatique, mais qui ont en outre illustré à quel point l’abandon des services publics réduisait notre capacité à faire face, collectivement, aux crises qui s’accélèrent.

    Le pouvoir est inquiet d’une explosion sociale. La Grande-Bretagne et ses grèves ne sont pas loin, et le souvenir des Gilets jaunes est présent. Les raisons de la colère sont bien là, a fortiori lorsque l’on nous répète ainsi qu’il va falloir faire des « sacrifices », travailler plus longtemps, être mal payés, mais que dans le même temps on refuse de taxer les profits des grandes entreprises ou de s’en prendre au mode de vie des plus riches, qui accélèrent la destruction de la planète avec leurs jets privés et leurs loisirs pillant les ressources, à commencer par l’eau.

    Il faut un plan de bataille pour stopper Macron

    Le gouvernement ne comprend qu’un langage, celui du rapport de forces, comme l’avait montré son affolement face aux Gilets jaunes. À ce titre, nous nous félicitons de l’appel à la grève interprofessionnelle le 29 septembre : une date qui pourrait être, dans la foulée de la journée des salariéEs de la santé le 22, l’occasion d’une mobilisation massive, mais qui reste à construire. Sa réussite contribuerait à changer l’ambiance et à redonner confiance à notre camp.

    De même, la perspective d’une marche contre la vie chère en octobre est une bonne nouvelle : si elle est préparée dans l’unité, articulée avec la grève du 29 septembre, et pensée comme une étape dans la construction d’une mobilisation populaire d’ampleur et pas comme une simple démonstration de force pour venir en appui aux députéEs de la Nupes, elle peut être un point d’appui dans l’organisation de la bataille contre Macron et ses politiques.

    La nécessité d’une gauche de combat

    Dès lors, les récentes déclarations de Fabien Roussel expliquant qu’il ne « souhaite pas faire entrer le pays dans un cycle de manifestations et de grèves » ont de quoi surprendre… et inquiéter. Pense-t-on que l’on pourra faire l’économie d’une mobilisation massive, au-delà d’une seule journée de grèves et de manifestations, si l’on veut vraiment faire reculer Macron ? Nous ne le pensons pas, et sommes sûrs que c’est également le cas de nombreux et nombreuses camarades du PCF, à qui nous ne manquons pas de nous adresser pour construire la riposte.

    Au-delà, le NPA continuera d’avancer, dans le débat public à gauche, la perspective de la nécessaire reconstruction des outils d’organisation et de défense de notre classe, y compris sur le terrain politique, pour faire face à la menace de l’extrême droite et pour faire vivre un horizon politique de rupture, en posant la question d’une nouvelle organisation sociale, d’une transformation révolutionnaire de la société.

    Rédaction l'Anticapitaliste hebdo

  • Zaporijjia : la menace permanente...

    La centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine, la plus puissante d’Europe (six réacteurs, comme à Gravelines en France) est l’épicentre potentiel d’une catastrophe nucléaire. Et les dirigeants européens semblent découvrir les dangers du nucléaire civil, exacerbés en temps de guerre. D’autant qu’il y a neuf autres réacteurs en Ukraine, en plein théâtre d’­opérations militaires…

    Les autorités et les « experts » qui sévissent dans les médias affirment que les cœurs des réacteurs sont protégés par une enceinte en béton conçue pour résister aux tirs de missiles, ce qui est faux. Et les bombes peuvent aussi atteindre des cibles encore plus vulnérables : les conduites d’eau froide de la centrale ou l’alimentation électrique, indispensables pour refroidir et pour assurer la sécurité de l’installation. Dans ce cas, les groupes électrogènes « diesels d’ultime secours », peuvent prendre le relais, mais pour dix jours seulement. Si le combustible n’est plus refroidi, il y a risque de fusion du cœur et on va vers un accident majeur comme à Tchernobyl et Fukushima.

    De plus, ce besoin en eau et en électricité est vital pour refroidir en permanence le combustible entreposé dans les piscines de la centrale, que les réacteurs soient en activité ou pas. Des déchets nucléaires sont en outre stockés dans des piscines ou des conteneurs à l’air libre. En cas d’incendie, d’explosion ou d’impact de missile, un nuage radioactif sur un périmètre impossible à prévoir peut se déplacer en fonction des vents jusqu’en Russie, Pologne ou Europe de l’Ouest et au-delà.

    Le physicien nucléaire Bernard Laponche, ancien du Commissariat à l’énergie atomique, s’étonne : « C’est irresponsable de mener une guerre aux abords d’une centrale. ». Quant à Macron, qui craint une opposition à son programme de relance du nucléaire, il s’est

    entremis VRP auprès de Poutine pour qu’il accepte une « mission de contrôle » de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), promotrice du nucléaire civil pour le « bien-être des populations ». L’équipe de l’AIEA devra examiner les installations, mais aussi les conditions de travail extrêmement stressantes des employéEs, sous occupation russe depuis plusieurs mois, accentuant le risque d’une erreur humaine fatale.

    Les gesticulations de Macron et de l’AIEA ne servent qu’à protéger les intérêts de l’industrie nucléaire. Elles sont ridicules et irresponsables. Car la seule décision qui s’impose est l’arrêt immédiat de tous les réacteurs nucléaires en zone de combat.

    Commission nationale écologie

  • Un gouvernement de crise !

    Lundi, l’annonce du mini-remaniement gouvernemental a fait pschitt. Quoique lâchement dilué dans la mécanique de ce remaniement, on se réjouira du départ de Damien Abad accusé de plusieurs viols. Pour le reste, ce manège de playmobils ne vaut que pour ce qu’il réfracte, à savoir les graves difficultés de la macronie et ses conséquences potentielles.

    Alors qu’elle avait profité de la crise des anciens partis de gouvernement en 2017, la macronie a pour l’instant échoué à faire émerger de leurs décombres une grande force libérale-autoritaire « centrale » capable de stabiliser le jeu politique à moyen terme. Son élection par défaut à la présidentielle et la gifle qui a suivi aux législatives le montrent : Jupiter-Macron n’est plus tout-puissant, ni « maître des horloges » ni assuré de mettre en œuvre sans difficulté sa politique.

    Comme institution de la 5e République, l’Assemblée nationale reste faible et peu représentative. Mais dans ce contexte de crise politique où le président n’a pas de majorité, elle va occuper une place plus importante. Avec une dimension positive, l’augmentation notable des députéEs LFI et l’unité – pour l’instant maintenue – de la Nupes… Mais aussi pour le pire, avec un nombre élevé de députéEs RN et un rapport de forces global très favorable à toutes les nuances de droite, jusqu’à l’extrême.

    C’est donc au palais Bourbon (et plus à celui de l’Élysée) que va se jouer la politique — au moins — des prochains mois, la dissolution planant à moyen terme. Mais plus encore, c’est bien l’instabilité qui prime : de la crise politique à la crise institutionnelle, cela pourrait précipiter le pire, vers un régime irrémédiablement autoritaire. Mais une telle crise peut aussi gripper une machine qui ne pourra être combattue que par nos mobilisations, nos luttes dans la rue, sur nos lieux de vie, de travail et d’études. Quand ceux d’en haut ne peuvent plus et que ceux d’en bas ne veulent plus, alors une brèche peut s’ouvrir…

  • LFI et les violences sexistes : peut (beaucoup) mieux faire !

    Mais qui est encore surprisE que les hommes, en particulier en position de pouvoir, dans les organisations de gauche, aient des comportements sexistes parfois très graves ? On peut citer les cas de Benjamin Amar à la CGT et au PCF, de Taha Bouhafs à la LFI, de Denis Baupin à EÉLV, etc. Au NPA aussi, nous avons été confrontés à des cas graves de violences sexistes et sexuelles. Nous ne nous pensons pas irréprochables sur notre gestion de ceux-ci, mais nous avons essayé d’apprendre et continuons nos efforts dans cet engagement.

    Dans « l’affaire Éric Coquerel », ce qui nous amène à réagir ici ne sont pas les faits rapportés (qui ne sont pas l’objet de cet article), mais la façon dont LFI, et en particulier des militantEs actuellement très en vue, réagissent aux accusations dont fait l’objet l’un de leurs députés.

    Même à gauche, il est difficile de parler

    D’abord il est toujours bon de rappeler certaines choses qui devraient être des évidences. Les fausses accusations sont extrêmement rares (on estime ces cas à environ 2/1000). Tout simplement parce qu’il est très difficile de dénoncer de tels agissements : remise en doute de la parole des femmes, minimisation des faits, culpabilisation des victimes… Et quand c’est dans notre propre camp politique, les femmes peuvent être accusées de fragiliser leur organisation, voire d’utiliser des fausses dénonciations à des fins politiques. À l’échelle de la société, cela se transcrit par le faible nombre de plaintes qui sont déposées par les victimes, et par l’omerta qui règne encore globalement malgré le mouvement #metoo. Même dans les cas les plus graves comme les viols, on estime que moins de 1 % des violeurs sont réellement condamnés. Dans de telles conditions, il faut être vraiment motivée pour dénoncer les violences dont on a été victime.

    Dans ce contexte, faire valoir la présomption d’innocence de l’accusé, cela signifie mécaniquement dire à la victime que ses accusations sont a priori fausses. Or, ce que demandent les femmes victimes de violences c’est justement qu’on les croit a priori. Et c’est ce que ne font pas LFI, Jean-Luc Mélenchon, Leïla Chaïbi, etc. Pourtant, quand bien même l’accusé serait finalement innocent, il aura été au pire suspendu quelques semaines le temps d’une enquête interne à l’organisation puis réhabilité par une communication. Convenons que ceci est bien moins grave que de faire subir à une victime la présence de son agresseur.

    Une bataille de chaque instant

    La prise en charge des violences sexistes et sexuelles a beaucoup progressé depuis le mouvement #metoo. Dans les organisations de gauche, un réel travail est fait pour améliorer la prise en charge des victimes. L’affaire en cours, de la même manière que celle de Denis Baupin1, met en lumière les difficultés auxquelles nous sommes confrontéEs pour avancer, mais on voit aussi, dans les différences entre les deux affaires, les évolutions positives dans la prise en compte de la parole des militantes.

    La question du pouvoir reste un obstacle majeur : plus la position occupée par l’agresseur est « élevée », plus il est difficile de faire émerger la parole des femmes et de prendre en charge les faits. Or cette question du pouvoir est incontournable dans les organisations quelles qu’elles soient. La position exprimée entre autres par Caroline De Haas2, qui par ailleurs ne cache pas son soutien à la Nupes, résume bien ce qu’aurait pu être un traitement correct par LFI : assumer la prise en charge, encourager la parole des victimes, agir et sanctionner si nécessaire en proportion des actes, communiquer sur les actions prises.

    En finir avec les violences sexistes et sexuelles et avec le sexisme ordinaire au sein de nos organisations ne peut se faire de manière décorrélée du reste de la société. Cette bataille est une bataille de chaque instant, de chaque lieu : à la maison, au travail, dans la rue, dans nos syndicats, nos partis. Elle est nécessaire et subversive car elle remet en cause des fonctionnements profondément ancrés. Mais elle œuvre à l’émancipation de touTEs et à l’épanouissement de chacunE.

    Solidarité avec les femmes qui dénoncent les violences, victimes on vous croit ! Organisons-nous à tous les niveaux pour en finir avec cette société capitaliste et patriarcale.

  • Courrier du NPA à l'Union populaire et à la France insoumise...

    CherEs camarades,

    La situation sociale et politique est marquée par une grande instabilité. Les résultats des élections législatives confirment et même amplifient les grandes données de la présidentielle. Après l’épisode du président mal élu, la macronie sort fragilisée de cette séquence, incapable d’avoir la majorité parlementaire que sont censées pourtant lui garantir les institutions de la Ve République. Au-delà, ce sont bien les classes dirigeantes qui doivent faire face à une crise de gouvernance assez inédite.

    Dans ce contexte, le danger venu de l’extrême droite se précise. L’élection de 89 députés du Rassemblement national confirme la percée de Marine Le Pen, présente pour la seconde fois consécutive au second tour de l’élection présidentielle. Et le positionnement d’ouverture tant de représentants de Macron que de ceux de LR en direction de l’extrême droite (cf. ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale la semaine dernière) illustre les dynamiques politiques dangereuses qui peuvent se mettre en place durant cette nouvelle séquence.

    La percée positive d’une gauche de résistance au néolibéralisme largement incarnée par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (et plus particulièrement votre composante politique en son sein) montre que rien n’est écrit à l’avance. La course de vitesse entre les forces qui défendent les intérêts de notre camp social et les partis de la réaction, autoritaires et racistes, est engagée, et dans ce cadre, il va être nécessaire d’échanger, de débattre, de continuer à regrouper et de reconstruire des outils utiles aux mobilisations et porteurs de perspectives pour changer de société.

    Comme vous le savez, à votre invitation, le NPA a été partie prenante des discussions qui ont conduit à la NUPES, mais nous avons considéré que les conditions n’étaient pas réunies pour que le NPA accepte cet accord. Selon nous, les raisons en étaient le déséquilibre politique du regroupement dû à la participation d’EÉLV, puis à l’arrivée du PS dans la discussion... Ce sont ces mêmes facteurs, avec une très grande place laissée à EÉLV et au PS au niveau de la répartition des circonscriptions, qui expliquent que les propositions faites au NPA concernant cette répartition étaient selon nous inacceptables.

    Cela ne nous a pas empêché d’appeler globalement à voter pour les candidatures de la NUPES et de mener campagne dans différents endroits, en particulier pour des candidatEs issus de l’Union populaire.

    À l’issue de cette campagne électorale, nous souhaitons reprendre le fil de nos échanges avec vous. Quelles articulations entre les places prises dans les institutions et la construction de ces mobilisations ? Comment résister et porter des mesures d’urgence contre l’offensive de Macron et de ses alliés ces prochains mois ? Quel rôle peut jouer le Parlement populaire de la NUPES et de possibles déclinaisons locales dans la construction de nos perspectives ?

    Vendredi 24 juin, au côté de notre camarade Philippe Poutou, nous avons invité Aurélie Trouvé et Danielle Simonnet à une réunion publique de débat organisée par le NPA, et en conclusion de cette réunion, nous vous avons invité à poursuivre cet échange fructueux lors de notre Université d’été qui se déroulera du dimanche 21 au mercredi 24 août à Port-Leucate. Nous vous proposons en particulier d’y prendre la parole lors de réunions de débat organisées en son sein.

    Ceci dit, sans attendre cette échéance, nous souhaiterions vous rencontrer ces prochains jours avant la coupure estivale pour échanger sur nos perspectives et les possibilités et espaces d’activités communes ces prochains mois.

    Dans l’attente d’une réponse de votre part, recevez nos salutations anticapitalistes et militantes.

    Le comité exécutif du Nouveau Parti anticapitaliste

  • Le Rojava est en danger...

    À la veille du sommet de l'OTAN à Madrid, le gouvernement turc a clairement annoncé ses intentions en affirmant être prêt à envahir le nord de la Syrie. Le chantage autour de la guerre en Ukraine et de la question des réfugiés étant à son paroxysme, Erdogan espère obtenir un feu vert pour l'écrasement total de cette expérience démocratique, féministe et égalitaire, unique dans la région, que constitue la région autonome du nord et de l'est de la Syrie. Son but est bien d'éliminer toute expression kurde, voire de pratiquer un nettoyage ethnique de cette région.

    Et pourtant la diplomatie française et même la présidence restent complètement silencieuses. Les Forces démocratiques syriennes ont infligé une défaite au pseudo État islamique mais la Turquie c'est l'OTAN, seul maître à bord de toutes les diplomaties occidentales, a fortiori depuis l'invasion de l'Ukraine.

    Quant aux Russes, qui contrôlent en principe l'ouest de l'Euphrate, ils sont aussi en négociation avec la Turquie… et très occupés en Ukraine.

    Le Rojava est donc seul face à une menace imminente. Si Erdogan n’est pas stoppé, l'héroïsme des combattantEs des FDS ne pourra pas stopper l'invasion.

    Nous devons tout faire pour empêcher ce massacre et soutenir les populations de la région et les organisations kurdes, qui doivent être retirées de la liste des organisations terroristes de l’UE.

    Protection du Rojava ! 

    Stoppons Erdogan !

  • Vague brune sur l’Assemblée nationale...

    Les 35 députés du groupe FN-Rassemblement national de 1986 faisaient figure de mirage. De deux députés en 2012 puis huit en 2017, le parti explose ses espérances avec 89 éluEs en 2022. Leurs espoirs seront nos prochains cauchemars si le groupe parlementaire dirigé par Marine Le Pen parvient à s’imposer comme un « groupe d’opposition déterminant face aux déconstructeurs d’en haut, les macronistes, et aux déconstructeurs d’en bas, cette extrême gauche antirépublicaine », ainsi que l’a annoncé la finaliste de l’élection présidentielle.

    Niches parlementaires, représentation dans des commissions permanentes et au bureau, temps de parole largement augmenté, dépôt possible de motion de censure… c’est un pas de plus dans l’institutionnalisation de l’extrême droite auquel nous assistons, qui ne rimera pas avec modération. Avec la possibilité de demander la création de commissions parlementaires : les mouvements antiracistes et les organisations de gauche radicale, déjà pointées par Gérald Darmanin, vont être dans le viseur. Marine Le Pen assure vouloir être « une opposition ferme, responsable, respectueuse des institutions ». Mais dans un contexte où LR, qui entendent aussi être une opposition constructive, ont déjà l’un de leurs chevaux de bataille – avoir la peau du ministre de l’Éducation, trop « woke » à leur goût – on peut s’attendre à une institutionnalisation un peu plus poussée du discours xénophobe. Nul doute que face au projet d’« économie de guerre » qu’Emmanuel Macron propose pour l’industrie de la défense, le RN n’aura aucune difficulté à se montrer « ferme et constructif » dans son nationalisme.

    Renouvellement de l’appareil politique ?

    Le financement découlant des législatives ne parviendra pas à éponger tout de suite la dette de 24 millions. Mais ce sont des moyens militants accrus autour des députéEs. Heureusement, rien n’indique que, par miracle, le RN ait rompu avec son habitude d’aligner bras cassés et jeunes opportunistes. Le groupe RN se compose de plusieurs inconnuEs, pour certains novices : renouvellement d’un appareil politique ou confirmation de sa faiblesse structurelle ?

    Caroline Parmentier a fait ses premières armes comme journaliste puis rédactrice en chef de Présent, le quotidien national-catholique, avant de devenir attachée de presse de Marine Le Pen. Autre génération, Laure Lavalette est une ancienne du Renouveau étudiant à Bordeaux, passée par le MNR de Bruno Mégret. Soutien de La Manif pour tous et des mouvements anti-avortement, elle insiste peu sur sa « ligne sociétale » depuis sa nomination comme porte-parole du RN. On trouve aussi quelques anciens soutiens d’Éric Zemmour et proches de Marion Maréchal, des historiques ayant connu l’époque Jean-Marie Le Pen et beaucoup de militants portés par la Génération Le Pen, de Marine. Plusieurs ralliés, plus ou moins frais, ont fait leurs premières armes à l’UMP ou à Debout la France. Tout cela relativisera le conflit entre « union des droites » et « ni droite ni gauche ». Dans la « recomposition politique indispensable » à laquelle appelle Marine Le Pen, pour un « grand mouvement populaire unifiant tous les patriotes », toutes les recombinaisons sont envisageables. À l’intérieur, le « clan Hénin-Beaumont-Fréjus » ne semble pas prêt à desserrer sa mainmise sur le parti. Les dissensions ne s’apaiseront pas de sitôt.

    Supercherie sociale

    Entre le RN, avec un groupe parlementaire doté de moyens politiques inespérés, et Reconquête !, un parti fragilisé par son échec électoral mais fort d’une base militante inédite, que Marion Maréchal entend transformer en « prescripteur d’opinion », le vent mauvais que nous avons vu se lever début 2022 n’est pas prêt de tomber. En plus de ses fondamentaux, immigration et insécurité, Marine Le Pen a désigné ses prochains axes de batailles : « le chômage, la justice fiscale et sociale, les territoires oubliés, les citoyens maltraités ou la démocratie bafouée ». L’ancrage du RN est établi dans un axe nord-est autour de l’Île-de-France, dans le « couloir de la pauvreté » de la Garonne et dans le pourtour méditerranéen. Cette implantation se traduit aussi dans le profil social diversifié de ses nouveaux éluEs, avec plusieurs salariéEs – chauffeur-livreur, ouvrière qualifiée, auxiliaire de vie, agent de maintenance... La dénonciation de cette supercherie sociale, couplée à la popularisation de réponses anticapitalistes aux crises à venir, reste l’une des tâches majeures à venir, pour déconstruire et lutter contre cette fausse opposition.

  • Défaite de Macron et percée de l’extrême droite: une gauche de combat, c’est nécessaire et c’est possible !

    Les résultats du second tour des élections législatives sont une défaite pour le pouvoir en place. Emmanuel Macron est en effet très loin d’obtenir la majorité absolue des députés, confirmant son illégitimité et son statut de « président mal élu ». Les défaites de plusieurs figures de la Macronie, de Richard Ferrand à Christophe Castaner en passant par Amélie de Montchalin, qui rejoignent Blanquer battu au premier tour, témoignent du rejet qu’inspirent Macron et les siens.

    La composition de l’Assemblée nationale laisse augurer d’une poursuite et d’une amplification de la situation d’instabilité politique, avec une « majorité présidentielle » minoritaire et dans l’incapacité de gouverner seule. Au vu de la politique qu’il a menée lors de son premier mandat et de la campagne de l’entre-deux tours, radicalement anti-NUPES, c’est à n’en pas douter sur sa droite que Macron va chercher des appuis, en durcissant encore un peu plus sa politique.

    La crise démocratique se poursuit et se renforce, avec une très forte abstention et une déformation importante des votes en raison du mode de scrutin, qui n’inclut toujours aucune forme de proportionnelle. L’abstention est particulièrement forte dans la jeunesse et dans les classes populaires, qui se sont senties peu concernées par une campagne que le pouvoir en place a tout fait pour rendre inaudible.

    Les scores de la NUPES s’inscrivent dans la lignée des résultats du premier tour des législatives — et de la présidentielle — et témoignent de l’existence d’une dynamique significative et positive à gauche. La FI multiplie son nombre de députéEs par cinq, ce qui confirme la présence d’un important rejet « sur la gauche » de Macron et des politiques néolibérales, et d’une aspiration à plus de justice sociale, d’écologie et de démocratie, voire d’un espoir dans un monde meilleur. Malgré les critiques que nous avons pu formuler à l’égard de la NUPES, nous nous félicitons que des millions de personnes se soient saisies de ses candidatures pour exprimer leur colère contre Macron et envoyer à l’Assemblée un nombre élevé de députés représentant une gauche de rupture avec le social-libéralisme.

    Mais les scores de l’extrême droite doivent nous alerter. Avec plus de 80 députés, le Rassemblement national réalise un score historique, et confirme son processus de « normalisation », avec une réelle implantation dans plusieurs régions (au nord, à l’est et au sud-est) et des percées dans d’autres. Le RN aura certes moins de députés que la gauche, mais ses capacités de nuisance vont être considérablement amplifiées, tant il cherche — malheureusement avec succès — à tirer les marrons du feu de l’instabilité politique et de la crise démocratique et sociale. La menace fasciste est bien là, et le pouvoir en place porte une lourde part de responsabilité, par ses politiques et des discours, dans ce dangereux phénomène.

    Nous devons tout faire pour que la situation de crise politique qui va s’amplifier ne bénéficie pas aux forces les plus réactionnaires. D’où l’enjeu de préparer, dès aujourd’hui, les combats de demain, en s’appuyant entre autres sur les dynamiques militantes qu’ont pu générer les campagnes d’une partie des candidatEs de la NUPES, afin de constituer ou de pérenniser des collectifs prêts à mener les bagarres à venir face au néolibéralisme autoritaire, à commencer par la défense de nos retraites, qui devra être un combat de l’ensemble de la gauche politique et sociale, de même que celui pour la défense et la relance des services publics.

    Dans une situation où le danger d'extrême droite s'affirme, il y a également urgence à construire des outils de résistance et d’organisation de notre camp social, y compris au niveau politique. Nous avons besoin d'une force politique large pour défendre les intérêts de la grande majorité de la population et la perspective d'une autre société, libérée du capital et des désastres sociaux et écologiques. L’heure est à la construction, dans les prochains mois, de cette gauche de combat !

  • Après le premier tour des éléctions législatives...

    Les résultats du 1er tour des élections législatives constituent un désaveu pour le pouvoir. Pour la première fois, le président qui vient d’être élu pourrait ne pas disposer de la majorité absolue des députés à l’Assemblée.

    L’élimination d’un Blanquer dès le premier tour est une sanction pour un ministre emblématique de la casse des services publics.

    Le très haut niveau d’abstention montre également la colère des classes populaires contre un système injuste, celui de la 5e République, qui permet à un président si mal élu d’être bien disposé pour disposer de tous les pouvoirs, à un président qui a autant attaqué les classes populaires d’être réélu.

    Les scores des candidatEs de la NUPES, soutenus en règle générale par le NPA, montrent qu’un espoir existe pour le monde du travail, avec des scores très importants dans les quartiers populaires. Cependant, le résultat de l’extrême droite reste très important, malgré l’absence de campagne de sa part, montrant le danger qu’elle représente dans la situation. D’autre part, bien qu’encourageant et représentant une possibilité de déstabiliser le pouvoir de Macron, le score global de la gauche reste également très bas par rapport au nombre d’électeurs dans le pays, avec près de trois quart des voix qui se portent sur la droite et l’extrême droite.

    Il faut accentuer la mobilisation populaire, tout faire pour que Macron n’obtienne pas la majorité à l’assemblée nationale en votant pour les candidats de la NUPES, et transformer la colère électorale en mobilisation pour construire les luttes contre le gouvernement Macron, rompre avec sa politique, défendre les les intérêts des classes populaires et pour construire une autre société.