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Communiqués du NPA... - Page 41

  • Le 11 octobre, Philippe Poutou à Aix-en-Provence et Marseille pour la liberté de manifester, contre les violences policières et l’extrême droite.

    Ce lundi 11 octobre, Philippe Poutou, candidat du NPA à l’élection présidentielle, sera dans les Bouches-du-Rhône pour apporter son soutien à des militants menacés par la justice et participer ensuite à une rencontre publique.

    Le 9 mai 2019 à Nice, à la fin d’une manifestation syndicale contre la casse des services publics, Alec, Dany (membre Solidaires étudiant.e.s), Delphine et Olivier (professeur d'histoire géographie et syndiqué à la FSU) ont été violemment interpellés et mis en garde à vue pendant 24h. La raison ? Des policiers du syndicat Alliance, proche de l'extrême droite, n'ont pas apprécié de se voir signifier qu'ils n'étaient pas les bienvenus dans cette manifestation. Ces policiers, qui n’étaient pas en service, sont venus provoquer le cortège, sans succès, et ont alors sollicité leurs collègues en service pour procéder à ces arrestations brutales et injustifiées en fin de manifestation.
    En première instance au Tribunal de Nice, les quatre interpellés ont été lourdement condamnés pour outrage, violence et rébellion : des peines de prison allant de 2 à 6 mois avec sursis et des dommages et intérêts conséquents à verser aux policiers les poursuivant. Pourtant, les témoignages concordants ainsi que les images et vidéos prises ce jour là montrent à quel point les accusations des policiers sont sans fondement. Cette répression s’inscrit bien dans le cadre d’une politique délibérée des autorités d’atteinte au droit de manifester afin de décourager le peuple de protester contre une politique anti-sociale et de dynamitage des services publics.

    Les quatre ayant donc décidé de faire appel, un rassemblement devant la cour d’appel d’Aix-en-provence (Palais Monclar) à l’appel de différentes organisations a lieu ce lundi à partir de 13h, rassemblement auquel participeront donc Philippe Poutou et le NPA.

    Le candidat du NPA se rendra ensuite à Marseille où un point avec la presse est prévu à 18h au restaurant L'Aiguade (8 rue Bernard Dubois dans le 1er arrondissement). Celui-ci sera suivi d’une rencontre débat à partir de 18h30 avec des militantEs syndicalistes, politiques et associatifs qui viendront témoigner de leur lutte en cours ou récentes, et échanger avec Philippe Poutou.

    La crise sanitaire a crûment révélé les tares d’un système qui nous mène à la catastrophe pour le seul profit des financiers et des capitalistes. Dans le cadre d'une campagne où les idées les plus nauséabondes risquent fort d'être largement relayées, il est indispensable qu'une autre voix se fasse entendre, clairement anticapitaliste, révolutionnaire et internationaliste, pour une société sans exploitation, sans discriminations et respectueuse de la planète. C’est cette parole que veut faire entendre Philippe Poutou.

  • Combattre Big Pharma, ce n’est pas croire aux fake news des anti-vax !

    Des interrogations ? Des éléments de réponse !

    Procès du Médiator, scandale de la Dépakine, Big Pharma nous a habitués à mentir. Pire, il n’a pas hésité à mettre en procès, en 2001, l’Afrique du Sud pour une loi de 1997 qui lui permettait de fabriquer ou d’importer des génériques à bas coût contre le sida, malgré les brevets des trusts. À cause de ce procès, 400 000 Sud-africainEs sont morts entre 1997 et 2001, faute de traitement. Face à une mobilisation mondiale, les 39 majors de la pharmacie ont dû abandonner les poursuites !

    Le gouvernement aussi nous a habitués à ses mensonges, sur les masques, les tests… Mais le meilleur moyen de combattre les capitalistes de Big Pharma et leurs fake news, ce n’est pas de faire confiance aux fake news… des anti-vax ! C’est d’exiger la transparence totale et le contrôle public indépendant sur tous les essais thérapeutiques, c’est d’exiger la fin des brevets et la socialisation de cette industrie ­indispensable à la santé humaine.

    Vaccin OGM, thérapie génique ? Faux !

    Le génome se trouve dans le noyau de nos cellules. Il est constitué d’ADN. Or les nouveaux vaccins sont à ARN, et ne pénètrent pas dans le noyau. Ils restent dans le cytoplasme de la cellule, où se trouvent les usines cellulaires, les ribosomes, qui vont fabriquer la protéine spike, déclenchant ainsi la protection immunitaire contre le virus. Alors réservons le terme de thérapie génique à l’insertion du gène manquant dans l’ADN des enfants enfermés dans une bulle, pour cause de déficit immunitaire. Au prix d’une augmentation importante du risque de leucémies. C’est pour cela que personne n’a testé de « vaccins OGM » à ADN contre le covid !

    Des vaccins développés trop vite ? Vite, oui ! Mais pas « trop » vite !

    Le premier cas de covid a été découvert le 8 décembre 2019. Un mois plus tard, le 12 janvier 2020, son génome était séquencé et rendu public. Alors qu’il a fallu quatre ans pour séquencer le virus du sida. Une semaine plus tard, les premiers tests covid faisaient leur apparition. Alors qu’il a fallu huit ans pour avoir des tests pour le VIH. Cette accélération générale de la science, plus que de s’en inquiéter, il faut s’en féliciter ! Elle a permis de mettre au point rapidement des vaccins, en s’appuyant notamment sur deux avancées majeures de la recherche, qui ont ouvert la voie aux vaccins à ARN : un brevet de 2005 de l’Université de Pennsylvanie, qui diminue le caractère inflammatoire des vaccins à ARN ; le brevet 070 du gouvernement américain, qui permet de stabiliser le fragment d’ARN du vaccin grâce à des micro-billes de lipides. Au début de la pandémie, tout était prêt pour mettre au point des vaccins à ARN qui sont aussi plus rapides à produire que les vaccins classiques. Quand on ajoute qu’un grand nombre de malades donnait la possibilité de recruter rapidement 40 000 personnes pour des essais cliniques, que le suivi des résultats par les agences de santé s’est fait en temps réel tout au long des essais, et que des milliards d’argent public ont coulé à flot dans les caisses des Big Pharma, on voit mieux pourquoi, heureusement, cela a été vite, et qu’il est scandaleux que la majorité de la population mondiale soit privée des fruits rapides de cette recherche.

    Pas assez de recul ? Un an et 5 milliards d’injections plus tard !

    Les études réalisées par les laboratoires ont été scrutées par des milliers de professionnels et de citoyens. Il avait fallu dix ans pour que The Lancet retire l’étude frauduleuse de Wakefield, qui prétendait établir un lien entre vaccination contre la rougeole et autisme. Aujourd’hui, il n’a fallu que 14 jours pour que le même Lancet retire l’étude bidon du Dr Sapan Desai sur l’hydroxy­chloroquine. Les premières études ont répondu à la question de l’efficacité contre les formes graves du covid, autour de 90 %. Les vaccins ont alors été utilisés à une large échelle, 5 milliards de doses en moins d’un an. De larges études, portant sur des millions de personnes, organisées par le service public de santé en Ecosse, Israël ou aux États-Unis, ont pu alors répondre à d’autres questions : l’efficacité vaccinale contre la transmission de la maladie, qui évolue d’ailleurs avec les variants, les effets secondaires trop rares pour être dépistés par les premières études qui portaient sur 40 000 personnes. La pharmacovigilance est, pour une fois, de bonne qualité, au moins en Europe et aux USA. Il est rare d’avoir un tel suivi sur des traitements… Nous ne sommes donc pas des cobayes, un an de recul et cinq milliards de doses sont là pour le prouver.

    Et les effets à long terme ?

    L’expérience vaccinale nous montre que les effets secondaires surviennent soit immédiatement, les allergies graves, soit entre une et quatre semaines, les effets auto-immuns. L’effet le plus tardif décrit après vaccination, à 3-4 mois, concerne le vaccin Pandemrix, contre la grippe H1N1. Un cas de somnolence grave, une narcolepsie, toutes les 400 000 injections. Pas de raison qu’il en soit autrement avec les nouveaux vaccins à ARN. L’ARN injecté, très fragile, est dégradé par l’organisme dans les heures après l’injection. Reste l’hypothèse Vélot, du nom d’un généticien, militant de la lutte anti-OGM. Il alerte sur le risque que les protéines spike fabriquées grâce aux vaccins à ARN se recombinent avec un autre virus qui infecterait les cellules. Un risque infinitésimal, mais surement beaucoup plus important pour les malades du covid, qui inonde tout l’organisme de ses virus hérissés de spike, pendant au moins une semaine, que pour les vaccinés, dont les spike sont à 90 % retrouvés au niveau de l’épaule, et pendant guère plus d’une journée ! 50 millions de vaccinéEs en France, plusieurs milliards dans le monde, aucune confirmation de l’hypothèse Vélot. Cela n’empêche pas France Soir, le média de la désinformation, de titrer : « Le remède pire que le mal ? » Faux, le vaccin reste la meilleure prévention contre le covid !

     

    Le vaccin rend stérile ? Encore une fake news !

    Régulièrement, des femmes refusent de se faire vacciner, car elles pensent que le vaccin peut rendre stérile. Le Dr Christian Fouché du collectif Reinfocovid, connu aussi pour ses déclarations anti-IVG, agite cette peur dans des vidéos vues des milliers de fois. Pour l'affirmer, le réanimateur marseillais se base sur la proximité entre des séquences d'acides aminés de la protéine spike, induite par le vaccin à ARN, et celle de la syncitine maternelle, une protéine qui permet la formation de l'utérus. Le vaccin ferait fabriquer des anti-corps anti-syncitine, rendant ainsi les femmes stériles. Tout faux. Les séquences d'ARN sont en fait constituées par l'enchaînement de quatre et seulement quatre nucléotides différents. Donc sur les kilomètres de chaînes de deux ARN, des arrangements de quatre nucléotides assez proches, il y en a quasiment toujours. Sans que cela n'ait aucune conséquence ! D'autant que l'arrangement dans l'espace des spikes et de la syncitine est très différent, ce qui rend la confusion plus qu'hypothétique. Et surtout, nombreuses sont les femmes enceintes à attraper le covid, à être inondées de virus avec ses protéines spike. Visiblement cela ne les a pas rendu stériles ! Et jamais on n'a pu trouver chez elles d'anti-corps anti-syncitine. Encore une fake news qui joue sur les peurs…

    Commission Santé du NPA

  • Loi Rilhac : se mobiliser contre le passage en force !

    Mercredi 29 septembre, la loi Rilhac a donc été adoptée à l’Assemblée, par 65 voix contre 14.

    Cette loi signifie une transformation profonde de l’organisation des écoles, et une modification totale des rapports entre collègues. Son article 1 redéfinit fondamentalement la fonction du directeur ou de la directrice. Il est en effet stipulé qu’« il bénéficie d’une délégation de compétences de l’autorité académique pour le bon fonctionnement de l’école qu’il dirige. Il dispose d’une autorité fonctionnelle permettant le bon fonctionnement de l’école et la réalisation des missions qui lui sont confiées ». En faisant du directeur ou de la directrice d’école un supérieur hiérarchique de ses collègues, le ministère Blanquer réalise un projet depuis longtemps poursuivi par les gouvernements successifs : casser le cadre collectif que constituaient les conseils des maîtres et des maîtresses, et mettre en place dans chaque école un chefaillon chargé d’imposer les  injonctions ministérielles et d’en faire le bilan aux inspecteurs et inspectrices.

    Ce n’est pas un hasard d’ailleurs si cette loi est adoptée au moment où Macron annonce la mise en place de l’expérimentation de l’embauche des enseignants et enseignantes par les directeurs d’écoles dans 50 écoles marseillaises. La majorité des conseils des maîtres concernés ont d’ailleurs pris position contre cette expérimentation.

    Dans le même temps, la loi ne prévoit évidemment aucun moyen pour que les directeurs et directrices puissent accomplir ce qui devrait être réellement leur tâche : pas d’élargissement du temps de décharges, aucune aide administrative. Ce sont pourtant les deux revendications portées par la profession !

    Cette loi ne poursuit qu’un seul but : une transformation managériale brutale de l’école. 

    Le texte doit maintenant être adopté en deuxième lecture au Sénat. S’il n’y a rien à attendre des amendements qui pourront être déposés, cela laisse cependant encore le temps de construire la mobilisation pour imposer le retrait total de la loi, et pour exiger au contraire de véritables moyens pour travailler dans des conditions dignes ! 

  • Communiqué du NPA 31 : 20 ans après la catastrophe d’AZF, « Nos vies valent plus que leurs profits » !

    Il y a 20 ans, l’usine AZF explosait à Toulouse et provoquait l’une des plus grosses catastrophes industrielles de tous les temps. La ville a été littéralement « soufflée ». Le bilan est terrible : 31 mortEs et plus de 2.000 blesséEs, des centaines d’entreprises et d’infrastructures ainsi que des milliers de logements détruits, des dizaines d’écoles, plusieurs collèges et lycées endommagés, deux lycées professionnels détruits, des centaines de blesséEs parmi les élèves et personnels, un élève décédé au LP Gallieni. Les zones les plus touchées sont les quartiers populaires du Sud Est de la ville.

    Les toulousainEs victimes de cette explosion ont été tuéEs ou blesséEs par la course aux profits qui se moque de la santé et de la sécurité des travailleurs.euses et des habitanEts. L’entreprise « grande paroisse », filiale à 100% du groupe Total, a été condamnée pour cela en 2017 après des années de mensonges, de désinformation, de pression, de guérilla juridique... orchestrés par le groupe Total. Cette condamnation avait fini par donner raison aux parties civiles, riverains ou salariés, aux associations de sinistréEs qui n’ont pas cessé de dénoncer la responsabilité patronale et en particulier le recours à la sous-traitance.

    La commémoration des 20 ans de cette catastrophe ne doit pas nous faire oublier qu’aujourd’hui les risques industriels, pour les travailleurs comme pour les populations sont plus que jamais présents. Le capitalisme, c’est les profits avant nos vies. La catastrophe de Lubrizol à Rouen nous montre qu’aucune leçon n’a été tirée. Partout la sous-traitance et la précarité se développent, et bien souvent le patronat rogne sur la sécurité des installations. La suppression des CHSCT ne va rien arranger à l’affaire !

    Alors, à Toulouse comme ailleurs, nous devons continuer de lutter pour dire « plus jamais ça » et imposer au patronat d’assurer une réelle sécurité des sites dangereux. Le NPA appelle à être présent ce mardi à 10h au rassemblement prévu au rond-point du 21 septembre aux côtés des syndicats et des associations de sinistréEs.

    Toulouse, le 20 septembre 2021

  • Solidarité avec les peuples d’Afghanistan ! Accueil inconditionnel de tou·te·s les réfugié·e·s !

    Il n’aura fallu que quelques semaines aux Talibans pour prendre le contrôle des principales villes d’Afghanistan avant de pénétrer dans la capitale Kaboul et de faire tomber le gouvernement. 20 ans après le déclenchement de la guerre par les États-Unis et leurs alliés, l’échec de l’intervention impérialiste est patent, avec le retour au pouvoir de ceux que George W. Bush et consorts prétendaient avoir éliminés.

    Contrairement aux affirmations occidentales, les Talibans n’ont jamais disparu, et ont pu se réorganiser et prospérer sur fond de pauvreté, d’inégalités, d’État failli, de trafic d’opium, de corruption et de rejet de la présence militaire étrangère. L’Afghanistan est demeuré l’un des pays les plus pauvres de la planète (avec le 7e plus faible PIB par habitant au monde), et l’un des plus corrompus (parmi les dix derniers au classement de l’ONG Transparency International).

    20 ans de guerre en Afghanistan, c’est plus de 160.000 morts côté afghan, des centaines de milliers de blesséEs et d’exiléEs, et près de 4000 soldats occidentaux (majoritairement étatsuniens) tués. Les 2200 milliards de dollars dépensés en 20 ans par les États-Unis — soit plus de 300 millions par jour — pour assurer leur présence sur place et « former » les forces de sécurité du gouvernement afghan n’y auront rien changé : le président afghan est en fuite, la police et l’armée afghanes se sont effondrées et les Talibans règnent en maîtres à Kaboul. Une énième démonstration du fait que les interventions militaires impérialistes ne se font jamais dans l’intérêt des peuples, et que pour ces derniers elles font partie du problème et non de la solution.

    Les images de chaos et d’évacuation précipitée des ressortissants occidentaux donnent une idée des menaces qui pèsent aujourd’hui sur des centaines de milliers, voire des millions d’Afghan·e·s. Nous exprimons notre solidarité avec toute la population afghane, qui risque de vivre encore des années de guerre civile, et notamment avec toutes celles et tous ceux qui sont aujourd’hui dans le viseur du pouvoir ultra-réactionnaire des Talibans : journalistes, militant·e·s associatifs, syndicaux ou des droits humains, ainsi que toutes les femmes et les personnes LGBTI, dont la situation déjà dramatique risque de se dégrader encore un peu plus.

    Les pays occidentaux, dont la France qui fut présente militairement pendant 13 ans en Afghanistan, portent une lourde responsabilité dans la situation actuelle. Il est dès lors particulièrement insupportable d’entendre Macron évoquer les « flux migratoires » face auxquels il faudrait « se protéger » : un discours emprunté à l’extrême droite, qui souffle sur les braises du racisme et vise à transformer en menace des réfugié·e·s cherchant à fuir la guerre et la misère.

    La mise en scène, ces derniers jours, de l’accueil de quelques dizaines d’exilé·e·s afghans ne fait guère illusion : les frontières doivent être ouvertes, l’accueil doit être inconditionnel et la traque aux réfugié·e·s déjà présents sur le territoire doit cesser. Solidarité avec les peuples d’Afghanistan ! De l’air, ouvrez les frontières !

  • Contre l’autoritarisme, pour une vraie politique sanitaire, pas de trêve estivale !

    Depuis les annonces d’Emmanuel Macron le 12 juillet, la contestation des projets gouvernementaux, et notamment du pass sanitaire, ne faiblit pas. Il faut dire qu’une fois de plus, la Macronie a choisi le passage en force, avec toujours le même principe : contraindre plutôt que convaincre.

    Logique dangereuse

    Ce pass sanitaire est une aberration. Exemple particulièrement significatif parmi bien d’autres, l’obligation de présenter un pass sanitaire attestant dune vaccination complète, un test PCR négatif ou un certificat médical de rétablissement du covid... pour toute personne se rendant dans un établissement sanitaire, social ou médico-social, sauf pour une urgence. Autrement dit, de potentielles privations de soins médicaux au nom d’arguments… de santé publique.

    De plus, si à cette heure, le principe du licenciement d’unE salariéE sans pass sanitaire n’est plus d'actualité, on parle néanmoins de suspensions de salaires... et même d’une possibilité maintenue de licencier. Et si le gouvernement affirme que les vérifications d’identité ne seront pas systématiques, c’est pourtant la surveillance généralisée qui s’étend.

    Enfin, à l’heure où l’hôpital manque cruellement de personnels et que la quatrième vague se développe, imagine-t-on que les soignantEs qui refuseront de se soumettre à l’obligation vaccinale seront interdits autoritairement d’exercer leur métier ?

    Quand les héros deviennent des traîtres

    Il y a un an, les soignantEs étaient des « héros », que Macron voulait même faire défiler le 14 juillet… Aujourd'hui celles et ceux qui hésitent seraient coupables de faire circuler la maladie, menacés d'être privés de salaire puis d’emploi. Il y a un an, le pouvoir n'avait guère de scrupules sur les risques de contamination, quand il envoyait les soignantEs « au front », sans masques appropriés, avec des sacs poubelles faute de surblouses, et quand les directions hospitalières imposaient à celles et ceux qui étaient contaminés de reprendre le travail s'ils et elles n'avaient plus de symptômes.

    En stigmatisant les hospitalierEs et, plus largement, les personnes réticentes au vaccin et/ou au pass sanitaire, l'exécutif espère détourner l'attention de ses propres responsabilités dans la remontée de l'épidémie et dans le délabrement d'un système hospitalier qui sera encore moins capable de faire face, faute de personnel et de moyens, à la 4e vague. Les promesses de moyens supplémentaires pour l'hôpital et les EHPAD sont restées du vent, les conditions de travail et d'accueil des patientEs continuent de se dégrader et le management autoritaire et répressif des directions a repris de plus belle, provoquant écœurement et démissions.

    Démocratie sanitaire

    Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, les dizaines de milliers de personnes qui se mobilisent ne sont pas une meute d’affreux réactionnaires anti-vaccins. Si l’on retrouve parmi les manifestantEs certaines franges de l’extrême droite et des adeptes des théories complotistes qui ne seront jamais nos alliés, la gauche sociale et politique ne peut rester l’arme au pied.

    Répétons-le : la vaccination générale à l’échelle mondiale est le meilleur moyen de stopper la pandémie, la balance bénéfices-risques plaidant absolument en ce sens. Mais disons-le également : cest par la levée des brevets et par des politiques sanitaires ambitieuses et associant la population que la pandémie sera vaincue, pas par la contrainte et l’extension de la surveillance. L’opposition à la nouvelle loi adoptée à l’assemblée, ainsi qu’aux mesures antisociales qui visent à faire payer la note de la crise au monde du travail, c’est ce que nous continuerons de défendre les semaines qui viennent, y compris en nous joignant, partout où il est possible de porter une telle politique, aux initiatives de mobilisation.

  • Campagne vaccinale : oui ! Pass sanitaire et sanctions : non !

    En pur manager libéral et autoritaire de la « start-up nation », Macron a refusé toute politique sanitaire démocratique, pédagogique, transparente et égalitaire. Au contraire, il a opté pour une politique répressive, opaque, inconstante, brutale, culpabilisante et discriminante, au service de la production capitaliste.

    La population est de la piétaille, tour à tour encasernée ou envoyée au casse-pipe. Elle n’a jamais été bien soignée, vaccinée, épaulés, considérée et, ultime danger, associée aux décisions et incluse dans leur mise en œuvre pour son propre bien. Les masses doivent rester passives, peu en importe le coup humain ou politique. Pour le pouvoir, les questions sanitaires ne méritent pas d’être traitées comme un objectif en soi, mais seulement comme un moyen pour maintenir l’usine France en marche. Et pour cela, il faut cogner.

    Toute-puissance et incompétence

    Si Macron a failli à toutes les étapes de la gestion de la pandémie, c’est aussi parce que quatre décennies de néolibéralisme, dont il est à ce stade le couronnement, ont privé la puissance publique d’une partie significative de ses capacités d’agir. À l’exception révélatrice de ses corps répressifs, l’ensemble de l’État est désarmé par manque de moyens financiers, humains, techniques, intellectuels, mais aussi, tout simplement, d’une culture du service public, négligé car jugé « non rentable ». La plupart des fonctionnaires en payent le prix au quotidien en même temps que les usagerEs, enseignantEs et soignantEs en première ligne. Ce même processus a vidé les institutions de la 5e République du peu de démocratie qu’elles recélaient encore. Entouré de quelques conseillers dans son palais pour décider, puis de tous ses flics pour appliquer, Macron est ainsi à la fois tout ­puissant... et incompétent.

    D’abord incapable de bien dépister, tracer, soigner et limiter la diffusion du virus, puis incapable de vacciner rapidement et massivement, Macron et son gouvernement peuvent être tenus un peu plus responsables de chaque nouvelle vague, jusqu’à la quatrième en pleine expansion. Aux différentes étapes du développement de la pandémie, à défaut d’une véritable politique sanitaire avec les moyens matériels et humains nécessaires, c’est à une fuite en avant que nous avons assisté : confinement, couvre-feu, fermetures en tous genres... et enfin le pass sanitaire.

    Atteintes majeures aux libertés publiques

    Disons-le sans détour : la vaccination générale à l’échelle mondiale est le meilleur moyen de stopper la pandémie et les obligations vaccinales, qui existent pour d’autres maladies et virus, ne sont pas scandaleuses en soi. Mais disons-le aussi avec la même vigueur : c’est par la levée des brevets et par des politiques sanitaires ambitieuses et associant la population que cette pandémie sera vaincue, pas avec un outil qui nous fait rentrer dans une nouvelle étape de la société de surveillance. Car soyons sûr que si les contrôles ne seront peut-être pas aussi intenses partout et pourraient s’estomper avec le temps, le pass sanitaire ne disparaitra jamais et pourrait finir dans une carte d’identité biométrique et biomédicale. De lois en renouvellement de l’état d’urgence, les prétendues mesures antiterroristes nous ont enseigné que leur détournement et l’effet de cliquet étaient systématiques.

    Se mobiliser contre le pass sanitaire est nécessaire et urgent. Il porte atteinte aux libertés de déplacement et d’accès à certains services et activités, il met en jeu l’emploi des non-vaccinés et apparaît donc comme un nouvel outil de recul social, il crée un outil et un climat de surveillance générale, etc. Il est un concentré qui dépasse même le cadre sanitaire. C’est un projet de société. Mais une telle mobilisation ne peut pas se faire à tout prix, y compris celui d’accepter d’être ­associé à l’extrême droite la plus rance et à des mots d’ordre confusionnistes, conspirationnistes, voire pire.

    Revendications démocratiques, sanitaires et sociales

    Nous ne sommes évidemment pas de ceux qui veulent réduire, pour mieux les délégitimer, les mobilisations qui ont eu lieu depuis les dernières annonces de Macron aux mots d’ordre les plus confus, complotistes, voire antisémites, qui s’y sont exprimés. Mais cela va mieux en le disant : non, le vaccin n’est pas un poison que l’industrie pharmaceutique voudrait nous inoculer ; non, le pass sanitaire n’est pas l’équivalent moderne de l’étoile jaune que portaient les juifs avant d’être déportés et exterminés par millions dans les camps de la mort ; non, Florian Philippot, Nicolas Dupont-Aignan et consorts ne sont pas nos alliés mais des opportunistes, et surtout des ennemis de la démocratie, des travailleurEs et de toutes les populations victimes d’oppressions et de discriminations.

    La lutte légitime contre le pass sanitaire et contre les mesures autoritaires imposées par les mêmes qui ont menti, raconté tout et son contraire et cherchent à culpabiliser la population pour se défausser de leurs responsabilités, ne peut se mener au nom d’un individualisme, voire d’un libertarisme plus ou moins confus quand il n’est pas franchement conspirationniste. Elle doit se faire à la fois au nom de la défense des libertés publiques et au nom d’une politique sanitaire et sociale ambitieuse, égalitaire et démocratique. C’est ce que le NPA a défendu depuis 18 mois, et qu’il continuera de défendre dans les jours et les semaines qui viennent, y compris en se joignant, partout où il est possible de porter une telle politique, aux initiatives de mobilisation, et en invitant les organisations du mouvement social et du mouvement ouvrier à faire de même.

  • Assez de complicité avec le régime marocain, liberté pour Omar Radi et les prisonniers politiques au Maroc...

    Le NPA condamne fermement le verdict inique prononcé lundi 19 juillet par la cour d'appel de Casablanca à l'encontre des journalistes indépendants Omar Radi (6 ans de prison ferme, 19 000 euros d'amende) et Imad Stitou (1 an de prison dont 6 mois ferme, 2 000 euros d'amende), ce dernier étant passé du statut de témoin en faveur de Radi à accusé de complicité de crime. Journaliste militant dénonçant depuis longtemps l'accaparement des terres et la collusion entre milieux d'affaires et dirigeants politiques marocains, cofondateur du média indépendant The Desk, observateur et soutien du Hirak du Rif (un tweet en 2019 dénonçant les lourdes condamnations de 42 porte-voix de cette profonde révolte sociale lui avait déjà valu 4 mois de prison avec sursis pour « outrage à magistrat »), Radi était arbitrairement maintenu en détention provisoire depuis le 29 juillet 2020.

    Cette condamnation est d'autant plus scandaleuse qu'elle intervient le jour même des révélations sur « Pegasus », ce logiciel de la firme israélienne NSO utilisé par une douzaine de gouvernements autocratiques, dont celui du Maroc, pour surveiller leurs opposants, nationaux ou non. Or, comble de l'ignominie, Omar Radi, victime de cet espionnage en 2019 — comme l'avaient révélé en juin 2020 Amnesty international et le consortium de médias indépendants Forbidden Stories contre lesquels le Maroc porte plainte aujourd'hui — était accusé non seulement de « viol » mais d' « atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'État » découlant de « financements étrangers en relation avec des services de renseignement » ! « L'espion c'est Pegasus ! » clamaient en marge de l'audience les soutiens de Radi qui affirme, au terme de ce qui n'est ni plus ni moins qu'un procès politique déguisé en simulacre de procès criminel de droit commun : « Le parquet est motivé par la vengeance et non par la quête de la vérité ».

    Cette condamnation s'inscrit dans le cadre d'une offensive judiciaire généralisée des autorités marocaines contre les militants du Hirak, des droits sociaux et de la liberté d'expression, contre des journalistes et des défenseurEs des droits humains, offensive qui recourt souvent au montage et à l'utilisation de chefs d'accusation à caractère sexuel comme le montre également la condamnation, quelques jours plus tôt, à 5 ans de prison pour « viol avec violence et séquestration » de l'ancien rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al-Yaoum (aujourd'hui fermé), Soulaiman Raissouni, en grève de la faim depuis plus de 100 jours et dont la vie est aujourd'hui gravement menacée. Nous dénonçons la complicité constante et scandaleuse des autorités françaises avec le régime marocain, qui ne s’embarrasse ni de ses méthodes de barbouzes ni de l’étouffement des libertés.

    Le NPA exige la libération immédiate d'Omar, de Soulaiman, d'Imad et de tous les prisonniers politiques et d'opinion marocains, arbitrairement détenus au terme de procès entachés d'irrégularités, et appelle à amplifier la campagne de solidarité internationale en leur faveur.

  • Refusons le projet de loi sanitaire et les régressions sociales...

    Un collectif de responsables associatifs, d’élus et de personnalités s’opposent à la nouvelle loi étendant le pass sanitaire, discutée ces jours-ci à l’Assemblée. Ils appellent à une mobilisation sur le long terme contre une politique sanitaire autoritaire.

    Tribune publiée dans Libération

    Tribune unitaire

    Le pass sanitaire marquera la vie de millions de Français·es, puisqu’en très peu de temps, et encore plus dès lors que le test PCR ne sera plus gratuit, toute vie sociale et professionnelle sera contrainte par le fait d’être vacciné. Pourtant, cette décision a été prise de façon autoritaire, non démocratique, dans un cadre de délibérations obscures, celui d’un seul homme : le président de la République qui n’aura réuni que le seul Conseil de défense. Elle passe outre toute discussion réelle au Parlement qui est, une fois encore, considérée comme une chambre d’enregistrement. La démocratie ne saurait être sacrifiée, et elle est pour nous plus que jamais la clé pour sortir de cette crise.

    Pourtant, il y a moins d’un mois, Emmanuel Macron, le ministre de la santé, les député.es de la majorité, à l’image de la présidente de la commission des lois qui avait même déposé un amendement pour en figer l’impossibilité d’avoir une obligation publique dans la loi, tou.te.s se disaient opposées à la généralisation du pass sanitaire au nom des libertés et individuelles tout comme à une vaccinale. Alors que tout indique que nous avons pour au moins des mois à vivre avec le virus, on ne peut rentrer dans la société du contrôle généralisé que le gouvernement veut imposer ainsi à la population.

    Une vaccination large et massive est nécessaire pour combattre cette pandémie, à commencer par la couverture des plus fragiles. Nous nous démarquons de toutes celles et ceux qui font de leur opposition frontale au vaccin un déversoir sectaire et complotiste et nous dénonçons fermement toute assimilation de la stratégie vaccinale à la Shoah ou à l’apartheid.

    Le pass sanitaire est antisocial

    Nous dénonçons la méthode employée par le gouvernement, génératrice de fortes tensions, ce qui est délétère en pleine crise épidémique. Les premiers leviers activés devraient être un grand débat démocratique, une information d’ampleur, des droits d’utilisation sur le temps de travail pour se faire vacciner, une prévention notamment par la gratuité des masques, une couverture bien plus importante des centres de vaccination et des moyens associés plus conséquents… La corrélation entre la vaccination et les revenus fait dire qu’en l’état actuel le pass sanitaire est antisocial. Ce sont des milliers de milliers de travailleurs·se·s qui se trouvent contraint·es et menacé·es de sanctions graves.

    Depuis le début de la pandémie, les moyens financiers et humains réclamés par les syndicats et associations de soignants, pour remettre debout les hôpitaux publics et soigner correctement, n’ont pas été octroyés. Il en est de même pour les Ehpad. Pire, dans certains endroits nous constatons même que la casse de l’hôpital public continue (fermeture de lits, suppressions de poste…).

    Et pendant ce temps, la France s’oppose toujours, avec l’Union européenne, à la levée des brevets au sein de l’Organisation mondiale du commerce, alors que c’est la seule façon pour que, dans les pays pauvres et émergents, les vaccins puissent être fabriqués et distribués massivement. C’est à la fois une question de solidarité internationale, de santé publique et d’efficacité. Car tant que la pandémie ne sera pas résolue à l’échelle mondiale, elle ne le sera nulle part.

    Enfin, pendant que ces décisions heurtent et divisent la population, de graves attaques contre les droits sociaux sont annoncées. Autoritarisme et casse sociale vont de pair. La réforme régressive de l’assurance-chômage serait entérinée dès le 1er octobre, diminuant fortement les durées et les montants des allocations des chômeurs. Et Emmanuel Macron a confirmé sa volonté de reporter l’âge légal de départ en retraite et la fin de tous les régimes spéciaux. Alors que le patrimoine cumulé des 500 plus grandes fortunes de France a augmenté de 30% en 2020, le gouvernement ne revient aucunement sur toutes les largesses qu’il leur a accordées depuis le début du quinquennat et veut faire payer la crise aux chômeurs et aux retraités. A l’inverse, nous demandons que soient mis à contribution, bien davantage qu’aujourd’hui, les multinationales et les très riches, au profit de la solidarité nationale. Nous exigeons une politique sociale ambitieuse, passant par des services publics de qualité et des droits sociaux plus importants.

    Pour cette raison, au nom de l’efficacité sur le long terme contre l’épidémie et pour préserver nos libertés, nous nous opposons à la nouvelle loi proposée à l’assemblée, tout comme aux mesures antisociales qui visent à faire payer la note de la crise sociale au monde du travail. A cette fin, nous aspirons à des mobilisations dans les semaines et mois qui viennent.

    Premiers signataires

    Responsables d’organisations : Aurélie Trouvé et Raphaël Pradeau (porte-parole d’Attac), Céline Verzeletti (secrétaire confédérale de la CGT), Simon Duteil et Murielle Guilbert (délégué·es généraux de l’Union syndicale Solidaires), Thomas Portes (porte-parole de Génération·s), Mélanie Luce (présidente de l’UNEF), Khaled Gaiji (président des Amis de la Terre France), Pierre Khalfa et Willy Pelletier (Fondation Copernic), Emmanuel Vire (secrétaire général du SNJ-CGT), Mireille Stivala (secrétaire générale de la fédération CGT Santé et action sociale), Jean Marc Devauchelle (secrétaire général de la Fédération SUD Santé Sociaux), Thierry Amouroux (porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI), Hafsa Askar (Secrétaire Générale de la FSE), Denis Lalys (secrétaire général de la FNPOS de la CGT), Ana Azaria (présidente Femmes égalité), Lenny Gras (porte parole du MNL), Mathieu Devlaminck (UNL), Aneth Hembert (co-secrétaire fédérale des Jeunes Ecologistes), Jean-Christophe Sellin et Hélène Le Cacheux (coordinateurs du Parti de Gauche), Jean-François Pellissier et Myriam Martin (porte parole d’ENSEMBLE !), Christine Poupin, Philippe Poutou et Olivier Besancenot (porte-parole du NPA), Christian Pierrel (porte parole du PCOF), Christian Eyschen (secrétaire général de la Libre Pensée), Martin Méchin et Louise Tort (Black Robe Brigade), Anthony Caillé CGT-Police, Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole Droit Au Logement, Delphine Glachant, présidente de l’Union syndicale de la psychiatrie.

    Elu·e·s : Éric Coquerel (député LFI), Elsa Faucillon (députée PCF), Eric Piolle (maire EELV), Jean-Luc Mélenchon (député LFI), Sébastien Jumel (député PCF), Emilie Carriou (députée Nouveaux Démocrates), Clémentine Autain (députée LFI), Aurélien Taché (député Nouveaux Démocrates), Mathilde Panot (députée LFI), Pierre Dhareville (député PCF), Caroline Fiat (députée LFI), Manon Aubry (députée LFI), Adrien Quatennens (député LFI), François Ruffin (député LFI), Muriel Ressiguier (députée LFI)

    Personnalités : Youcef Brakni (militant antiraciste), Sandrine Rousseau (EELV), Caroline Mecary (avocate), Taha Bouhafs (journaliste), Jean-Marie Harribey (économiste), Arie Alimi (avocat), Kevin Vacher et Deborah Ozil (Rencontre des Justices), Stéphane Jouteux (syndicaliste), Nicolas Mayart (journaliste), Dominique Plihon (économiste), Paul Poulain (spécialiste des risques industriels), Laure Vermeersch (L’ACID), Gilles Perret (réalisateur), Philippe Poutou, Porte-parole du NPA, Rokhaya Diallo, Claire Lejeune, EELV.

  • Le Nouveau Parti anticapitaliste rentre dans la campagne présidentielle...

    Déclaration adoptée par la conférence nationale présidentielle du NPA organisée les 26 et 27 juin 2021.

    Après 18 mois de pandémie, force est de constater que le système capitaliste est incapable de résoudre les grands problèmes de l’humanité : au contraire, il en crée de nouveaux. En utilisant la stratégie du choc à l’occasion de cette crise sanitaire, les classes dominantes amplifient leur offensive contre les classes populaires : suppressions d’emplois et licenciements, restructurations, développement de la précarité, remise en cause des libertés démocratiques… La course aux profits d’une minorité menace les emplois, la santé de la majorité de la population mondiale, comme l’état de la planète et l’avenir de l’humanité. Il est grand temps de mettre fin à cet ordre capitaliste injuste et d’avancer vers une société qui organise la production et les rapports sociaux en fonction des besoins sociaux et des nécessités écologiques, qu’on l’appelle écosocialiste, communiste ou autogestionnaire.

    La crise sanitaire est révélatrice à bien des niveaux, que ce soit l’origine de la pandémie ou l’incapacité du pouvoir à réagir, à stopper la machine à profit au détriment de la santé des « premières lignes » et de l’ensemble du monde du travail. La propriété privée est apparue à une large échelle en contradiction avec la défense de nos vies, comme l’illustre le maintien des brevets sur les vaccins. Tous les niveaux de crises — sanitaire, écologique, économique, sociale, démocratique — se conjuguent pour produire un sombre bilan pour le capitalisme. Cela ne peut plus durer ! Ce n’est pas seulement le NPA qui le dit mais des millions d’exploitéEs et d’oppriméEs qui défendent leurs droits les plus élémentaires dans différentes parties du monde.

    Face à un gouvernement à l’offensive, les colères sociales sont là

    Depuis le début du mandat de Macron, les colères sociales n’ont pas disparu, bien au contraire ! Ni les confinements ni l’empilement des lois répressives n’ont fait disparaître la radicalité de l’expérience des Gilets jaunes ou celle de la grève contre la réforme des retraites de l’hiver 2019-2020, des mobilisations de la jeunesse pour le climat, contre le racisme et le sexisme. Assurance chômage, violences policières, offensives islamophobes et racistes, lois autoritaires et liberticides, politiques qui font flamber la planète : les terrains de mobilisation n’ont pas manqué depuis un an pour que la révolte contre la politique du pouvoir se déconfine. Des luttes se développent également sur le terrain de la défense des droits : des femmes depuis le mouvement #Metoo, des LGBTI, notamment autour de la PMA, des migrantEs et contre les violences policières et racistes.

    La nécessité de la construction d’un mouvement d’ensemble, d’un affrontement qui puisse aller jusqu’au bout pour arracher des victoires, est là. Car, en l’absence de ces victoires sociales et de perspectives politiques pour sortir de ce système, les vents les plus mauvais soufflent. Du gouvernement au Rassemblement national, en passant par la droite dite « classique », le discours sur « l’islamo-gauchisme » et le séparatisme, les tribunes des militaires, la manifestation des policiers rejoints par plusieurs responsables politiques devant l’Assemblée nationale… participent d’une même dynamique. La montée en puissance de la droite et de l’extrême droite a de profondes racines sociales, qui se sont développées dans le terreau laissé par quarante années de politiques racistes et antisociales. Les idées d’extrême droite progressent, dans la société et au sein de l’appareil d’État, notamment dans la police et l’armée, et le pouvoir en porte la première responsabilité.

    Absence d’alternative, menace de l’extrême droite

    Surfant sur le désespoir des couches populaire, le RN tente de détourner la colère vers un projet mortifère, libéral, raciste et identitaire. La prise du pouvoir par l’extrême droite devient envisageable, avec tout ce que cela comporterait de dangers pour les droits et libertés démocratiques, pour touTEs et pour les organisations du mouvement social. Mais combattre l’extrême droite, ce n’est pas refaire « l’union de la gauche », une union électorale entre partis de gauche discrédités par leurs politiques passées et demain gestionnaires loyaux des intérêts capitalistes.

    Car à gauche, loin de d’affronter cette situation, les digues tombent les unes après les autres. Du PS au PCF, en passant par le possible candidat d’EÉLV, tous ces partis gestionnaires du système se sont fourvoyés en allant manifester aux côtés des policiers enragés et de l’extrême droite.

    Jean-Luc Mélenchon et LFI ne seront pas nos adversaires lors de l’élection présidentielle, mais ils sont l’expression d’un populisme de gauche qui refuse de s’affronter jusqu’au bout avec ce système. À savoir s'attaquer aux profits, à la propriété privée, au pouvoir patronal et aux institutions. Force est de constater qu’ils ne représentent pas une alternative pour le camp des exploitéEs et des oppriméEs. Les positions de LFI pour le deuxième tour des régionales montrent en particulier qu’elle ne rompt pas avec la gauche institutionnelle.

    Les dernières élections régionales et départementales sont riches d’enseignements. Par dizaines de millions, ouvrierEs, employéEs, jeunes, couches populaires, ne se sont pas déplacés pour aller voter. Le parti du pouvoir, LREM, plafonne à 10% des votants. Cela témoigne du refus de l’affrontement annoncé entre Macron et Le Pen l’an prochain, sans que s’esquisse la moindre alternative populaire et progressiste. Le RN, plus bas qu’annoncé, apparaît toujours comme le principal opposant aux « sortants », qu’ils soient LR ou PS.

    C’est dans cette situation que débute la séquence de l’élection présidentielle. Celle-ci doit être l’occasion de populariser une partie de notre programme pour redonner confiance dans un projet anticapitaliste et révolutionnaire.

    L’absence de représentation politique anticapitaliste de masse, l’offensive réactionnaire et le recul des luttes sociales, la montée du désespoir et la peur d’un avenir sombre, sont autant d’éléments qui pèsent sur la situation. C'est pourquoi un axe central de notre campagne sera de construire des fronts contre les thématiques réactionnaires et d'avancer la nécessité de lutter pied à pied contre l'extrême droite en construisant les mobilisations unitaires les plus larges.

    Nous voulons porter l’idée que celles et ceux d’en bas fassent irruption sur la scène politique, que les exploitéEs et les oppriméEs se représentent eux-mêmes et elles-mêmes, pour en finir avec l’exploitation capitaliste, le saccage de la planète et toutes les oppressions. Cela doit être au cœur de notre campagne.

    Une campagne qui part des urgences socialesécologiques et démocratiques

    • - Garantir une vie et un salaire décent pour toutes et tous.

    Cela passe par la garantie de vivre dignement avec un revenu tout au long de la vie, au moins égal à un SMIC de 1800 euros nets, y compris lorsque l’on est sans travail, que l’on fait des études, que l’on recherche un emploi ou que l’on est à la retraite. Toutes et tous doivent pouvoir avoir un travail, répondant aux besoins de la société et de la préservation de la planète. Cela passe par une réduction massive du temps de travail, sans augmentation des cadences, en parallèle d’une augmentation des salaires de 400 euros par mois pour toutes et tous. Ce partage du travail entre touTEs est le seul moyen d’en finir avec le chômage. Cela passe aussi par enlever le droit des capitalistes à décider de nos vies, en interdisant les licenciements. Nous voulons aussi développer ce qui rend la vie « belle », la diversité des expressions artistiques et culturelles…

    • - Contrôler, socialiser et étendre les biens communs pour résoudre l’urgence sociale, sanitaire et écologique.

    Nous proposons de renforcer les services publics existants et d’en créer de nouveau. Dans les secteurs de la santé, de l’industrie pharmaceutiques, de l’éducation, de l’énergie ou des transports, les capitalistes se sont assez gavés, ils ont suffisamment détruit la planète et notre santé. Il faut les exproprier et nationaliser les banques dans un monopole public. Nous défendons la gratuité des transports et d’autres services.

    Le productivisme et la course aux profits empêchent de réorganiser la production et menacent la planète. Il y a urgence à planifier la réorganisation de l’économie sur des bases écologiques et démocratiques. C’est la seule façon de préserver tous les emplois tout en produisant autrement et en préservant la planète.

    • - En finir avec un régime autoritaire, raciste et inégalitaire

    Pour contrôler nos colères, le pouvoir renforce toujours plus les moyens répressifs et autoritaires de l’État, et cherche à nous opposer les unEs aux autres : nos ennemis seraient selon eux les immigréEs, les féministes, les LGBTI…

    Notre campagne défendra la fin de cette république impérialiste des riches et des patrons et du présidentialisme particulièrement incarné par Macron. Le salaire des éluEs sera ramené au salaire médian de la population et touTEs les éluEs seront révocables en cours de mandat.

    La police, gangrenée par l’extrême droite, maintient l’ordre social par la violence et le racisme. Nous nous opposons à la répression policière et voulons la suppression des corps spéciaux de répression (BAC, BRAV…).

    À contre-courant, face à la montée du racisme et de l’islamophobie, nous serons les seuls à défendre la solidarité internationale, avec la liberté de circulation et d’installation, avec ou sans papiers, et le droit de vote pour les étrangerEs.

    Nous mènerons la bataille contre les violences et pour l’égalité des droits, pour les femmes et les LGBTI. La crise sanitaire a rappelé la nécessité de revaloriser les métiers des « premières de corvées » et de socialiser les tâches « reproductives ».

    Dans cette campagne, nous portons la volonté de rassembler pour changer le rapport de forces, de construire une contre-offensive, une mobilisation d’ensemble du monde du travail avec des grèves de masse, des manifestations, des révoltes. Parce qu’il n’y a pas de « sauveur suprême », il faut unir les nôtres pour se battre et défendre nos droits.

    Nous défendons la perspective d’une rupture avec le capitalisme : construire consciemment nos luttes, nos mobilisations pour exercer notre contrôle sur l’organisation de la société, de la production, reconstruire associations, syndicats et cadres d’auto-organisation. Pour un gouvernement du monde du travail, aussi fidèle aux intérêts de notre camp que Macron et Le Pen le sont à ceux des capitalistes.

    Nous proposerons à celles et ceux qui se retrouvent dans nos perspectives de se regrouper sans attendre. Les exploitéEs et les oppriméEs ont en effet besoin d’un parti pour la transformation révolutionnaire de la société, qui devrait être bien plus large que ne l’est le NPA, davantage implanté sur les lieux de vie, de travail et d’étude. Un outil pour contribuer au renversement du capitalisme, vers une société écosocialiste, pour l’émancipation de l’humanité.

    Philippe Poutou défendra les couleurs anticapitalistes et révolutionnaires

    Nous présentons la candidature de Philippe Poutou car il incarne la nécessité de s’affronter à ce système, de s’organiser pour le faire, et de défendre la perspective d’une société libérée de l’exploitation et des oppressions. C’est ce que nous voulons contribuer à porter dans la rue et dans les urnes.

    Ce n’est pas un professionnel de la politique. Ouvrier qui s’est battu contre Ford, un de ces groupes industriels qui nous met au bord du gouffre, licencié au bout de 10 ans, c’est un travailleur qui ne lâche rien et fait de la politique, s’oppose au grand patronat, et veut dégager Macron et tous les politiciens, de droite ou de gauche, au service des classes dominantes. À travers son activité militante, politique et syndicale, il représente aussi notre volonté de rassembler et de prendre nos affaires en main.

    Parce que nous refusons la personnalisation, nous voulons mener une campagne collective qui donne à voir une diversité de profils de camarades issuEs des luttes de ces dernières années. Ainsi, aux côtés de notre candidat et des porte-parole du NPA, nous mettrons en place un collectif de porte-parole de la campagne de Philippe Poutou.