On se souvient de la façon dont, en 2017, Macron et son entourage avaient organisé le « recrutement » des députéEs LREM. L’épisode des investitures pour les élections législatives avait ainsi été l’un des premiers révélateurs de la « méthode Macron ». En 2022, rien – ou presque – n’a changé.
Communiqués du NPA... - Page 41
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Pour son acte II, Macron veut des député·e·s toujours plus à sa botte...
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Les contradictions de la Nupes...
Le NPA a accepté, après la présidentielle, de s’inscrire dans un processus de discussions avec l’Union populaire. Il s’agissait pour nous d’aider à la victoire d’une gauche recomposée, qui n’est pas perçue comme participant loyalement à la gestion du capitalisme, accompagner cette dynamique, nous lier à un milieu très large qui veut peser sur la situation, changer le rapport de forces et imposer des revendications sociales, pour prolonger cette dynamique dans la construction des luttes1.
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Nouveau gouvernement, même politique… Mobilisation !
Même quand on ne s'attend à rien, on peut parfois être quand même déçu : tout ce battage autour de la « future Première ministre du nouveau gouvernement Macron »... pour finalement nous annoncer l'ancienne ministre du Travail. Prétendue « femme de gauche », technocrate de renom, Élisabeth Borne fait partie des transfuges du gouvernement Hollande (au cabinet de Ségolène Royal) qui ont fait sans encombre le passage au gouvernement Macron.
Attaques antisociales et autoritarisme
Élisabeth Borne incarne surtout la continuité avec le premier quinquennat, passée avec loyauté au Travail, aux Transports, à l'Environnement... Trois fois ministre mais aussi ancienne présidente de la RATP, où elle a d'ailleurs hérité du surnom « Borne out », baptisée ainsi par les salariéEs qui devaient la supporter, en raison de sa politique et de sa gestion des « ressources humaines »... Pourtant, quand on écoute dans les médias les experts et politologues, on pourrait croire que l’on est face à un chantre du fameux « dialogue social » ! « Madame Borne sait parler aux syndicats », a-t-on ainsi pu entendre. Les syndicalistes et les militanteE se souviennent bien de son passage… mais pas pour ses qualités sociales !
Élisabeth Borne est aussi une de celles et ceux qui ont mené le combat contre le système de retraites et contre les mouvements sociaux de ces dernières années. Elle est également emblématique de la privatisation des services publics, à la RATP mais aussi à la SNCF, et de la réforme de l’assurance chômage. Selon ses alliés, elle est celle qui a « plié » la réforme de la SNCF contre les cheminotEs et leurs droits, et la partisane la plus fervente de la suppression des régimes dits « spéciaux ».
Loyale, acquise à la politique du président « tout-puissant » et discrète, elle est aussi l'incarnation du désir de Macron de tout régir et de rester le chef du gouvernement à la place du Premier ministre. L'intendance suivra, et le président estime que Borne a été jusque là une bonne intendante…
Dans les urnes et dans la rue, préparer les batailles à venir
La nomination de Borne est la promesse d'un quinquennat brutal dicté par l’ultra-libéralisme et l’autoritarisme, face auxquels il faudra continuer à s'opposer par tous les moyens : construire un mouvement pour les retraites, qui aille jusqu'au bout contre la réforme. Dans le public comme dans le privé, il y a urgence à construire les cadres pour nous opposer au gouvernement Macron-Borne, dans nos syndicats, sur les lieux de travail, de vie, d'études.
C’est pourquoi il est également important de donner confiance dans la possibilité d'imposer par nos luttes un autre projet de société. Une victoire écrasante de Macron aux législatives ne ferait qu'aller dans le sens de la politique affirmée par le choix de Borne. Sans même parler de la nécessité de faire reculer les idées racistes, sexistes et LGBTIphobes, venues de l’extrême droite mais qui continuent d'imprégner l'ensemble du champ politique (jusqu'à une large partie de la gauche réformiste…).
Il y a donc un enjeu réel dans le succès populaire de candidatures claires pour répondre aux urgences. Des candidatures issues du monde du travail et des quartiers populaires, pour une gauche de combat en rupture avec le social-libéralisme. Des candidatures pour faire entendre notre camp social et lui donner confiance dans sa capacité à s'opposer aux politiques des capitalistes. Ces candidatures, on peut les trouver parmi celles présentées par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), ou dans d'autres circonscriptions, où nous mènerons campagne autour de candidatures issues du NPA et de cadres unitaires regroupant des militant.e.s anticapitalistes, du mouvement social, féministe, antiraciste…
À nous d’être plus que jamais déterminé.e.s à faire face à Macron et à l’extrême droite, sans compromis avec le social-libéralisme.
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Assassinat de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh par Israël...
La journaliste d’al-Jazeera Shireen Abu Akleh a été tuée ce matin par l’armée israélienne alors qu’elle couvrait une opération militaire dans la région de Jénine en Cisjordanie. D’après al-Jazeera et les témoins sur place, elle a été tuée « de sang froid » par un tir israélien la ciblant directement au visage, alors qu’elle portait un casque et un gilet par-balles siglé « presse ».
Shireen Abu Akleh, Palestinienne née à Jérusalem, était un visage très connu de la chaîne al-Jazeera, en poste depuis 25 ans. Sa mort brutale a suscité une émotion légitime dans les territoires palestiniens et au-delà, et al-Jazeera a condamné un « crime odieux, qui a pour objectif d’empêcher les médias de faire leur travail ».
La mort de Shireen Abu Akleh n’est malheureusement pas un incident isolé. Elle est loin d’être la première journaliste tuée par l’armée israélienne, sans compter les nombreux et nombreuses blesséEs. Sa mort s’inscrit en outre dans un contexte d’accroissement des violences quotidiennes de l’armée d’occupation contre les PalestinienEs, avec des dizaines de victimes au cours des dernières semaines.
Le NPA apporte toute sa solidarité aux proches de Shireen Abu Akleh, ainsi qu’à tous ses collègues qui tentent de faire leur travail malgré les violences de l’armée israélienne. Au-delà, nous rappelons notre soutien aux PalestinienEs et à l’ensemble de leurs droits nationaux : fin de l’occupation civile et militaire, égalité des droits, droit à l’autodétermination et droit au retour.
Le soutien à l'État d’Israël doit cesser ! Ce dernier doit au contraire être sanctionné et rendu comptable de ses crimes. C’est tout le sens de la campagne BDS (Boycott-désinvestissement-sanctions), dont le développement et le renforcement, en l’absence de toute autre forme de sanction et de pression, demeurent une nécessité.
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Élections législatives : déclaration du Conseil politique national du NPA ...
Les résultats de l’élection présidentielle donnent une responsabilité à l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier et du mouvement social, à la gauche qui refuse le libéralisme et la destruction de nos droits, pour l’unité d’action dans la rue et dans les urnes. C’est dans ce sens que le NPA a souhaité discuter avec l’Union populaire de candidatures communes aux élections législatives. En effet, face à la montée de l’extrême droite et au danger fasciste, contre le nouveau mandat de cinq ans de Macron et de ses sbires organisant les attaques antisociales et autoritaires, nous souhaitons qu’une majorité de gauche de rupture, au moins le plus d’élu.e.s possible, puisse exister à l’Assemblée. Nous pensons donc qu’une dynamique d’union serait un signal positif en direction du mouvement social et des luttes, redonnant confiance aux opprimé.e.s et aux exploité.e.s. La perspective d’organiser les résistances et d’arracher de nouveaux droits par tous les moyens, doit nous unir.
Nous avons donc rencontré l’Union populaire pour tenter d’aboutir à un accord. Sur le plan programmatique, nous avons écrit ensemble un texte qui rappelle la nécessité d’une rupture avec les politiques libérales, de revenir en particulier sur les lois de Hollande et de Macron concernant le droit du travail, la répression, d’accueillir les migrant.e.s, d’augmenter le SMIC, de mettre en place la retraite à 60 ans pour toutes et tous, d’éradiquer la pauvreté... Ces mesures sont loin de représenter l’ensemble du programme anticapitaliste du NPA, mais elles sont suffisantes pour être défendue dans le cadre d’une alliance et même pour soutenir leur mise en œuvre par un gouvernement qui serait issu d’une telle coalition si elle était majoritaire, avec Jean-Luc Mélenchon pour Premier ministre, sans renoncer à notre indépendance.
Cependant, au fur et à mesure des discussions avec les autres forces politiques, l’équilibre politique de la coalition s’est modifié progressivement, atténuant le caractère de rupture avec les politiques libérales qui faisait sa force.
Ainsi l’accord trouvé avec Europe écologie-Les Verts, très avantageux en termes de circonscriptions offertes, revient sur plusieurs points du programme partagé entre le NPA et l’UP, par exemple sur la nécessité de ruptures avec l’Union européenne.
Par ailleurs, la faible place de collectifs de quartiers populaires dans l’accord unitaire comme « On s’en mêle » n’est pas le bon signal donné à celles et ceux qui subissent de plein fouet les politiques antisociales, sécuritaires, racistes et islamophobes.
Malgré tout, il nous semblait toujours important de participer à cette dynamique d’union.
Cependant, l’accord noué, mercredi matin, par l’Union populaire avec le Parti socialiste, est problématique à plus d’un titre. D’abord parce qu’il revient sur plusieurs propositions essentielles, une augmentation du SMIC qui ne serait plus « immédiate », une rupture avec l’Europe libérale aux modalités devenues floues, « la retraite à 60 ans pour tous » présente dans les accords contractés avec EÉLV et le PCF devenue un « droit à la retraite à 60 ans » (dont on sait qu’il signifie l’existence d’importantes décotes)…
Dans cette logique, le PS se voit octroyer 70 circonscriptions (dont 30 gagnables), soit bien plus que la proposition initiale de l’UP d’une répartition à la proportionnelle entre les différentes forces parties prenantes.
En ajoutant à ces candidatures PS les nombreuses candidatures d’EÉLV qui ne représentent pas une rupture avec le libéralisme, la marque de cette gauche, qui a gouverné à de nombreuses reprises contre les classes populaires et dirige aujourd’hui bon nombre de villes ou de régions, devient significative.
Tout cela constitue pour nous un point de bascule : cette « Nouvelle Union populaire écologique et sociale » (NUPES) n’assume pas la continuité politique de l’Union populaire qui a conduit, dans le cadre de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon à représenter un espoir de transformation radicale de la situation, ou alors de façon bien ambiguë et contradictoire.
Nous savons que de nombreuses et nombreux militantEs de gauche espéraient « voir Philippe Poutou à l’assemblée », mais ils et elles doivent savoir qu’à aucun moment une circonscription n’a été proposée par l’Union populaire permettant son élection, ni même sa candidature en Gironde. Dans le cadre d’un accord avec le Parti socialiste, l’UP nous propose seulement cinq circonscriptions – bien loin de la proportionnelle entre les différentes forces – dont aucune n’est éligible, ni ne correspondant à nos implantations militantes. Ainsi, le PS s’est vu accorder trois fois plus de circonscriptions que ce qu’il a pesé dans la présidentielle, tandis que le NPA se voit proposer trois fois moins que ce qu’il a pesé. Tout un symbole !
Dans les faits, l’Union populaire aurait souhaité une participation du NPA à la NUPES, mais sans possibilité d’existence politique réelle en son sein.
Nous constatons donc avec regret que l’UP a fait le choix de trouver un accord avec les composantes gestionnaires du système au détriment d’un accord avec le NPA, qui a pourtant répondu favorablement à la proposition de l’UP dès le début, et qui a poursuivi les discussions jusqu’au bout dans l’espoir d’aboutir à un accord.
Nous aurions pu nous mettre d’accord avec l’Union populaire, le PCF, et même EÉLV, mais nous ne pouvons pas valider un tel accord incluant le Parti socialiste et sur la base des propositions qui nous ont été faites. Le NPA ne signera donc pas l’accord de la NUPES.
Le NPA organisera sa participation aux élections législatives lors d’un Conseil politique national qui se tiendra le 14 mai. En tout état de cause, nous appellerons à voter et soutiendrons, y compris de façon militante, les candidatEs de gauche de rupture de la NUPES, face auxquels nous ne présenterons pas de candidatEs. Dans d'autres circonscriptions, là où les conditions sont réunies, le NPA cherchera, face à des candidats labellisés NUPES incarnant une continuité avec le social-libéralisme, à faire entendre une alternative, avec des candidatures unitaires, issues du monde du travail et des quartiers populaires, représentant une gauche de combat, indépendante des institutions et du social-libéralisme.
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Retour sur un premier quinquennat destructeur...
Le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, élu en 2017 sur les ruines des cinq années de la présidence Hollande, fut celui des services rendus aux plus riches, de la brutalité contre les classes populaires et de la course à l’échalote avec la droite extrême et l’extrême droite.
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Macron, Acte 2 : la même politique… en pire ?
La campagne et le programme de Macron ont montré qu’il n’avait nullement l’intention de revenir sur les politiques qui ont, durant cinq ans, favorisé les plus riches, creusé les inégalités et accentué les mécanismes d’exploitation. Bien au contraire, on peut s’attendre à un « Acte 2 » dans la droite ligne du premier, avec même le risque que les choses soient encore pires…
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Après la présidentielle, où vont les extrêmes droites ?
Dimanche dernier, Marine Le Pen passe de 8 millions de voix au premier tour à plus de 13 millions de voix au second (41,5%), contre 10,5 millions en 2017 (33,9%). Elle annonce son « éclatante victoire », celle de la « véritable opposition » à Emmanuel Macron. La recomposition d'un « contre-pouvoir fort » ressemblant toute l'extrême-droite est loin d'être acquise. Mais Marine Le Pen le rappelle : « Enterrés, nous l'avons été mille fois... ». Ce n’est plus, et depuis longtemps, une montée de l’extrême droite, mais bien l’installation d’une force nationaliste articulant collaboration de classe et projet xénophobe.
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Discussion en vue d’un accord avec l’Union populaire...
Lors de son dernier Conseil politique national, le NPA a arrêté son positionnement pour les prochaines élections législatives. Favorable à des candidatures d’union pour contester le macronisme et les politiques capitalistes, nous avons décidé de répondre favorablement à la proposition de rencontre de l’Union populaire.
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Législatives : pour des candidatures d’union en rupture avec le social libéralisme ...
Mardi 27 avril, une deuxième rencontre a eu lieu entre des délégations de l’Union populaire et du NPA. Nous avons continué à discuter des objectifs d’un accord pour les élections législatives : construire une dynamique électorale et militante pour tenter d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale sur un programme de rupture avec les politiques libérales et pro-capitalistes, dans le contexte de la menace de l’extrême droite et d’un nouveau quinquennat qui s’annonce destructeur pour les classes populaires. L’Union populaire insiste sur l’objectif de la nomination de Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre, le NPA sur les possibilités de mobilisations sociales qui pourraient exister dans cette dynamique pour imposer des mesures favorables à notre camp social.
L’Union populaire a proposé que l’Avenir en commun constitue la base programmatique de ce rassemblement. Nous sommes d’accord pour défendre un tel programme dans l’élection, comme un premier pas, même si le NPA, sans en faire un obstacle à un accord, reste convaincu des mots d’ordre en rupture nette avec le capitalisme qu’il a portés durant la présidentielle : revenu minimum à 1800 euros nets, régularisation de touTEs les sans-papiers, droit à l’autodétermination des peuples, y compris dans les colonies françaises, expropriation des grands groupes capitalistes, en particulier de l’énergie et du secteur bancaire… Des désaccords significatifs existent par ailleurs sur la politique militaire ou sur le rôle de la police, mais ils ne seront pas, d’un commun accord, au cœur de cette campagne.
Enfin, nous sommes d’accord pour construire des cadres de campagne commune dans les circonscriptions, ainsi qu’une direction de campagne pluraliste. Le NPA est favorable à ce que l’accord se fasse également avec d’autres forces politiques antilibérales et avec des collectifs comme « On s’en mêle ». Les discussions précises sur les candidatures n’ont pas encore commencé dans le cadre de ces échanges.
Au lendemain de ce deuxième rendez-vous avait lieu une rencontre entre l’Union populaire et le Parti socialiste. Nous le savions car cela avait été largement médiatisé. En revanche, nous sommes étonnés que les conclusions sorties hier dans la presse et, semble-t-il, partagées, laissent entendre qu’il n’y avait « pas de point de discussion qui paraissait insurmontable » avec le PS, et qu’il serait donc possible que l’accord national en discussion inclue cette organisation. Jusqu’ici, l’Union populaire nous avait affirmé que les lignes rouges qu’elle avait posées – la retraite à 60 ans, l’abrogation des lois séparatisme et El Khomri sur le travail, ou la désobéissance aux règles européennes – empêcheraient dans tous les cas le PS d’en être partie prenante.
Nous voyons bien que le PS, au vu de ses résultats à l’élection présidentielle, est aux abois dans la crainte de perdre ses 24 députés. Pour autant, nous ne croyons pas que le parti qui a été le principal agent du social-libéralisme depuis 40 ans dans ce pays puisse devenir du jour au lendemain une force de rupture avec les politiques libérales et antisociales. Et nous ne croyons pas que ce parti qui a mis le pied à l’étrier à Macron en en faisant un des ministres centraux des années Hollande soit devenu le parti de la lutte contre Macron et son monde...
Plus que jamais, nous partageons avec l’Union populaire l’enjeu de construire une campagne commune entre différentes forces autour de candidatures d’union pour faire face à la droite et à l’extrême droite, en rupture à gauche avec les politiques pro-capitalistes. Mais cela ne peut se faire qu’en traçant un chemin clair. C’est l’enjeu des discussions de ces prochains jours.