Dimanche dernier, Marine Le Pen passe de 8 millions de voix au premier tour à plus de 13 millions de voix au second (41,5%), contre 10,5 millions en 2017 (33,9%). Elle annonce son « éclatante victoire », celle de la « véritable opposition » à Emmanuel Macron. La recomposition d'un « contre-pouvoir fort » ressemblant toute l'extrême-droite est loin d'être acquise. Mais Marine Le Pen le rappelle : « Enterrés, nous l'avons été mille fois... ». Ce n’est plus, et depuis longtemps, une montée de l’extrême droite, mais bien l’installation d’une force nationaliste articulant collaboration de classe et projet xénophobe.
Communiqués du NPA... - Page 43
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Après la présidentielle, où vont les extrêmes droites ?
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Discussion en vue d’un accord avec l’Union populaire...
Lors de son dernier Conseil politique national, le NPA a arrêté son positionnement pour les prochaines élections législatives. Favorable à des candidatures d’union pour contester le macronisme et les politiques capitalistes, nous avons décidé de répondre favorablement à la proposition de rencontre de l’Union populaire.
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Législatives : pour des candidatures d’union en rupture avec le social libéralisme ...
Mardi 27 avril, une deuxième rencontre a eu lieu entre des délégations de l’Union populaire et du NPA. Nous avons continué à discuter des objectifs d’un accord pour les élections législatives : construire une dynamique électorale et militante pour tenter d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale sur un programme de rupture avec les politiques libérales et pro-capitalistes, dans le contexte de la menace de l’extrême droite et d’un nouveau quinquennat qui s’annonce destructeur pour les classes populaires. L’Union populaire insiste sur l’objectif de la nomination de Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre, le NPA sur les possibilités de mobilisations sociales qui pourraient exister dans cette dynamique pour imposer des mesures favorables à notre camp social.
L’Union populaire a proposé que l’Avenir en commun constitue la base programmatique de ce rassemblement. Nous sommes d’accord pour défendre un tel programme dans l’élection, comme un premier pas, même si le NPA, sans en faire un obstacle à un accord, reste convaincu des mots d’ordre en rupture nette avec le capitalisme qu’il a portés durant la présidentielle : revenu minimum à 1800 euros nets, régularisation de touTEs les sans-papiers, droit à l’autodétermination des peuples, y compris dans les colonies françaises, expropriation des grands groupes capitalistes, en particulier de l’énergie et du secteur bancaire… Des désaccords significatifs existent par ailleurs sur la politique militaire ou sur le rôle de la police, mais ils ne seront pas, d’un commun accord, au cœur de cette campagne.
Enfin, nous sommes d’accord pour construire des cadres de campagne commune dans les circonscriptions, ainsi qu’une direction de campagne pluraliste. Le NPA est favorable à ce que l’accord se fasse également avec d’autres forces politiques antilibérales et avec des collectifs comme « On s’en mêle ». Les discussions précises sur les candidatures n’ont pas encore commencé dans le cadre de ces échanges.
Au lendemain de ce deuxième rendez-vous avait lieu une rencontre entre l’Union populaire et le Parti socialiste. Nous le savions car cela avait été largement médiatisé. En revanche, nous sommes étonnés que les conclusions sorties hier dans la presse et, semble-t-il, partagées, laissent entendre qu’il n’y avait « pas de point de discussion qui paraissait insurmontable » avec le PS, et qu’il serait donc possible que l’accord national en discussion inclue cette organisation. Jusqu’ici, l’Union populaire nous avait affirmé que les lignes rouges qu’elle avait posées – la retraite à 60 ans, l’abrogation des lois séparatisme et El Khomri sur le travail, ou la désobéissance aux règles européennes – empêcheraient dans tous les cas le PS d’en être partie prenante.
Nous voyons bien que le PS, au vu de ses résultats à l’élection présidentielle, est aux abois dans la crainte de perdre ses 24 députés. Pour autant, nous ne croyons pas que le parti qui a été le principal agent du social-libéralisme depuis 40 ans dans ce pays puisse devenir du jour au lendemain une force de rupture avec les politiques libérales et antisociales. Et nous ne croyons pas que ce parti qui a mis le pied à l’étrier à Macron en en faisant un des ministres centraux des années Hollande soit devenu le parti de la lutte contre Macron et son monde...
Plus que jamais, nous partageons avec l’Union populaire l’enjeu de construire une campagne commune entre différentes forces autour de candidatures d’union pour faire face à la droite et à l’extrême droite, en rupture à gauche avec les politiques pro-capitalistes. Mais cela ne peut se faire qu’en traçant un chemin clair. C’est l’enjeu des discussions de ces prochains jours.
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Macron réélu, le combat continue !
Ce soir, en conclusion de cette non-campagne et comme symptôme d'une crise démocratique sans précédent, Macron a été réélu. Avec 58 %, son libéralisme autoritaire l'a donc emporté sur le libéralisme crypto-fasciste et raciste porté par Le Pen. Le « tout-sauf-Macron » ne l'a pas emporté sur le « tout-sauf-Le-Pen », et c’est tant mieux pour notre camp social, tant cette dernière représentait un danger mortel. Le pire a donc été évité : en politique plus qu'ailleurs, deux maux, mêmes très graves, doivent toujours être hiérarchisés. D'un côté une droite dure, ultra libérale technocratique, policière, liée aux vieux partis de gouvernement, à l’État et ses appareils, aux firmes du CAC40, mais sans base sociale de masse et détestée par une grande partie du pays. De l'autre une extrême droite populiste mais lissée, démagogique et menteuse, en quête de respectabilité, avec malheureusement une certaine base populaire...
Avec un taux d'abstention de 28 %, il s'agit du second score le plus important de l'histoire de la Ve République... derrière l'élection de 1969. Près d'un tiers des électeurs ne veulent même plus jouer cette comédie. Le taux de vote blanc et nul ne sera connu que plus tard, mais il pourrait a priori atteindre aussi un record. La crise politique, démocratique, qui met en cause la légitimité de ce président à nouveau mal élu, s'accentue. Son bilan négatif est sans appel, et ce second mandat s'annonce comme un approfondissement des attaques sociales, démocratiques et idéologiques réactionnaires. Le boulevard pour l'extrême droite devrait donc encore s'élargir...
Il y a urgence à tracer une perspective d’émancipation, à construire une gauche de combat. Le NPA est favorable à ce que dans les prochaines élections législatives, il y ait des candidatures d’union pour faire face à la droite et à l’extrême droite, sur la base d’un programme de contestation du macronisme et de rupture avec les politiques capitalistes. C’est la raison pour laquelle nous avons répondu positivement à l’invitation à discuter avec l’Union populaire, avec la ferme volonté d’aboutir à des candidatures unitaires à gauche. Mais c'est aussi, et peut-être surtout, le troisième tour social qui s'ouvre dans la rue, sur nos lieux de travail et d'études, à commencer contre la « réforme » annoncée de nos régimes de retraites. Des luttes sociales à construire pour résister à l’offensive de Macron II, condition indispensable pour changer la donne durablement.
Pour tout cela, nous aurons besoin à la fois d'unité et de radicalité. Partis, syndicats, associations et collectifs écologistes, antiracistes, féministes, LGBTI : il faut construire un front commun et durable de notre classe, articulant mobilisations de rue et batailles idéologiques, en particulier contre l’extrême droite. De ce front et des luttes multiples pourrait alors émerger une force politique anticapitaliste, antifasciste, féministe, écologiste et internationaliste, pour la transformation révolutionnaire de la société. C’est nécessaire et c’est urgent.
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Législatives : bilan d’étape pour un accord national avec l’Union populaire...
Les prochaines élections législatives auront un enjeu important. Le premier tour de l’élection présidentielle a hissé au second tour le libéral et autoritaire Macron et le danger mortel qu’incarne Le Pen. Mais il a aussi vu la percée significative de l’Union populaire autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Élément positif de ce premier tour, c’est un facteur important de résistance pour notre camp social qui va avoir à affronter des temps difficiles quel que soit l’issue du second tour.
En ce qui concerne les prochaines élections législatives, le NPA est favorable à des candidatures d’union pour faire face à la droite et à l’extrême droite, sur la base d’un programme de contestation du macronisme et de rupture avec les politiques capitalistes. C’est dans ce cadre que nous avons répondu favorablement à la proposition de rencontre de l’Union populaire, qui s’est adressée la semaine dernière à EELV, au PCF et au NPA en vue d’un rassemblement autour de l’Union populaire pour les élections. Ce rassemblement exprimerait une rupture positive avec les années « gauche plurielle » sous la domination du Parti socialiste.
Après une première rencontre mercredi entre des délégations du NPA et de l’Union populaire, nous tenons à réaffirmer notre volonté d’aboutir à un tel accord national, car cela serait un point d’appui important pour toutes celles et ceux qui ne veulent plus des politiques libérales, une expression unitaire utile aussi aux mobilisations, et le moyen de poser un jalon dans la reconstruction d’un outil politique pour une gauche qui se batte pour construire une alternative au capitalisme.
A l’issue de ce premier échange positif, plusieurs points nécessitent encore discussion.
Nous comprenons l’objectif fixé par l’Union populaire de faire élire le maximum de députés, voire d’avoir une « majorité alternative » de gauche à l’Assemblée nationale, ce qui poserait la question de former un gouvernement. L’élection d’une telle majorité serait l’expression d’une dynamique très positive, mais notre union ne peut pas pour autant se construire autour du seul objectif que Jean-Luc Mélenchon devienne premier ministre. Par ailleurs, au vu de notre rapport aux institutions, de notre conception stratégique quant à la rupture avec le capitalisme, nous ne serions pas d’un éventuel gouvernement issu de cette Union populaire élargie si elle remportait cette élection. Mais cela ne nous n’empêchera pas de défendre une perspective majoritaire lors de la campagne, et nos éventuels élu.e.s d’avancer de façon solidaire à l’Assemblée nationale sur les orientations de notre programme commun aux élections législatives.
Dans ce cadre, et sans créer de cacophonie, cette campagne ne peut s’envisager que de façon pluraliste, en permettant à toutes et tous d’y prendre leur place avec leur sensibilité. Si nous sommes bien d’accord qu’un label et une profession de foi commune doivent permettre d’incarner ce rassemblement, nous avons aussi la faiblesse de penser que notre diversité est une force et qu’il faut lui permettre d’être visible. Une pluralité qui devra aussi être présente dans l’animation de la campagne, et de ce point de vue, nous enregistrons positivement la proposition que les différentes forces prennent leur place dans le parlement de l’Union populaire et son comité d’animation (où leurs équivalents mis en place pour animer la campagne).
Sur le programme, nous partageons l’idée qu’au vu de la réussite de sa campagne présidentielle, c’est bien l’Union populaire qui a l’essentiel des cartes en main : l’Avenir en commun est le point de référence en la matière et sera la base du « programme partagé ». Nous y sommes prêts, même si nous pensons – comme nous l’avons exprimé dans le cadre de la campagne de Philippe Poutou – qu’une série de questions mériterait des réponses confrontant plus directement le fonctionnement inique du système capitaliste pour répondre aux besoins sociaux : mesures pour une autre répartition des richesses, socialisation des secteurs clés de l’économie, accueil de tous les réfugiés et régularisation de tous les sans-papiers, etc. Mais autant le dire, nous ne faisons pas de nos nuances ou désaccords programmatiques des lignes rouges.
Enfin, nous partageons l’idée que les candidatures doivent refléter la diversité d’un tel rassemblement, autour de représentants des forces politiques partie prenantes, des collectifs militants, de figures du mouvement social prêtes à s’engager… Nous sommes d’accord avec le fait que cette répartition s’appuie aussi avec une certaine souplesse sur des rapports de force tels qu’issus du premier tour de l’élection présidentielle.
Une nouvelle réunion entre le NPA et l’Union populaire doit avoir lieu en tout début de semaine. C’est dans le respect de notre indépendance, mais avec la ferme volonté d’aller jusqu’au bout du processus que nous y serons présents.
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Résolution de solidarité avec le peuple ukrainien contre la guerre de Poutine...
Résolution adoptée par le Conseil politique national du Nouveau Parti anticapitaliste réuni les 16 et 17 avril 2022.
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Pour les droits et les libertés démocratiques, contre l’extradition de Julian Assange !
Ce mercredi, la justice britannique a décidé d’autoriser l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis. La justice US veut le juger notamment pour « espionnage », avec des peines pouvant aller jusqu’à 175 ans de prison.
L’acharnement contre Julian Assange est un acharnement contre le journalisme, la liberté d’expression et plus profondément contre le droit démocratique à dénoncer les pratiques criminelles menées au plus haut sommet des États. Nous devons donc le défendre sans ambiguïté.
Nous ne nous reconnaissons pas dans un grand nombre de déclarations de Julian Assange, qui pour certaines sont clairement réactionnaires, antiféministes, racistes — sans même parler des accusations d’agression sexuelle — et doivent à ce titre être dénoncées. Mais Assange a été arrêté car il a, avec Wikileaks, exposé des images et des documents mettant à nu la violence de l’armée US, et plus généralement celle des puissances impérialistes.
Fondé en 2006, Wikileaks a été à l’origine de très nombreuses révélations de scandales de corruption, d’atteintes aux droits démocratiques, de crimes de guerre. Wikileaks avait reçu pour cela de nombreux prix journalistiques ou émanant d’ONG. Mais depuis avril 2010 et la publication d’une vidéo montrant comment des soldats étatsuniens avaient froidement abattu — et avec des commentaires d’un cynisme inimaginable — des civils irakiens dont des enfants, les États-Unis ont déclenché une véritable guerre contre Wikileaks et les lanceurs d’alertes.
De ce point de vue, il est impératif de le défendre face à la répression qu’il subit, à l’instar de celle que subissent d’autres lanceurs d’alerte. Nous exigeons sa libération immédiate et l’abandon de toutes les poursuites dans le cadre des affaires de Wikileaks, et le gouvernement français doit lui offrir le droit d’asile.
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Courrier du Nouveau Parti anticapitaliste à Lutte ouvrière...
Cher·e·s camarades,
Les résultats de l’élection présidentielle sont particulièrement inquiétants. Ils expriment à la fois un rapport de forces dégradé et une polarisation, certes déformée par un mode de scrutin particulièrement antidémocratique, dans la situation politique, avec l’arrivée au second tour du pôle d’extrême droite (dont le total des voix dépasse celui de l’ensemble des candidatures de gauche) et du pôle néolibéral-autoritaire autour d’Emmanuel Macron. Un troisième pôle, autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon, s’est également affirmé. Incarnant un réformisme renouvelé, il s’agit d’un positionnement plus radical que ce qu’incarnait le PS depuis 1983, ce qui est positif.
Pour autant, le tableau est plus que jamais inquiétant, et la victoire de l’extrême droite est désormais une possibilité sérieuse. Elle serait une catastrophe pour l’ensemble de notre camp social. Pour notre part, nous pensons que l’urgence de l’heure est que pas une voix de notre camp n’aille à Le Pen car il est vital que l’extrême droite soit battue dimanche, et c’est aussi la raison pour laquelle nous avons participé aux manifestations qui se sont tenues dans cet entre-deux-tours.
Ceci dit, si c’est Macron qui sort vainqueur dimanche, son programme de casse antisociale a déjà été annoncé, à commencer la mise en place de la retraite à 65 ans, s’appuyant sur un autoritarisme que l’on imaginera exacerbé, vu la pression exercée par l’extrême droite depuis plusieurs mois.
Nous devons donc nous préparer plus que jamais à l’affrontement, et pour cela à regrouper le monde du travail autour des résistances à construire et de mesures d’urgence. Cela passe, pensons-nous, par la construction de structures unitaires de coordination et de mobilisation. L’enjeu est d’obtenir enfin des victoires significatives pour changer le rapport de forces en faveur de notre classe.
Par ailleurs, nous avons pu mesurer durant cette campagne autour de notre candidat Philippe Poutou, en particulier dans les meetings, que beaucoup sont orphelin·e·s d’une perspective politique pour le monde du travail, d’une gauche de combat et d’une force politique à construire pour l’incarner.
C’est dans ce contexte que se préparent les élections législatives. Il y a un enjeu réel à limiter le nombre de députés d’extrême droite ou pro Macron, et à ce que s’y affirme une rupture à gauche avec la ligne sociale-libérale, ce qui serait aussi une bonne nouvelle pour les luttes. C’est pourquoi nous sommes favorables à ce que des candidatures d’union existent pour faire face à la droite et à l’extrême droite, sur la base d’un programme de contestation du macronisme, de rupture avec les politiques bourgeoises et les logiques capitalistes. C’est la raison pour laquelle nous avons répondu positivement à la proposition de rencontre que nous a envoyée l’Union populaire il y a quelques jours.
Nous savons qu’en ce qui vous concerne, vous ne partagez pas cette démarche. Pour autant il nous semble important que nous échangions ces prochains jours sur notre appréciation de la situation et des tâches pour les révolutionnaires, tant en ce qui concerne la construction des luttes que sur le terrain électoral. C’est la raison pour laquelle nous vous proposons de nous rencontrer rapidement.
Salutations anticapitalistes
Le Comité exécutif du NPA
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Courrier du Nouveau Parti anticapitaliste à l’Union populaire...
Cher·e·s camarades,
Nous avons bien reçu votre courrier concernant les élections législatives, et nous nous félicitons de l’initiative que vous avez prise.
Les résultats du premier tour de la présidentielle ont été le révélateur d’une situation politique et sociale de plus en plus polarisée, avec l’arrivée au second tour du pôle d’extrême droite (dont le total des voix dépasse celui de l’ensemble des candidatures de gauche) et du pseudo « centre » néolibéral-autoritaire, autour d’Emmanuel Macron. Un troisième pôle s’est également affirmé, représenté par la candidature de Jean-Luc Mélenchon, et c’est un élément positif dans un rapport de forces dégradé.
La victoire de l’extrême droite est une possibilité sérieuse. Elle serait une catastrophe pour l’ensemble des classes populaires, en premier lieu pour les personnes étrangères, les musulman·e·s, les personnes racisées, les femmes et les personnes LGBTI. L’urgence de l’heure est que pas une voix de notre camp n’aille à Le Pen, pour que l’extrême droite soit battue dimanche.
Mais nous savons bien, dans le même temps, qu’une victoire de Macron ne sera pas un répit pour le camp des exploité·e·s et des opprimé·e·s. Le président des ultras-riches a annoncé la couleur durant sa campagne : toujours plus de casse sociale (avec notamment la retraite à 65 ans) et de gestion policière/autoritaire de la conflictualité.
Le NPA et Philippe Poutou l’ont répété durant cette campagne : sans tirer un trait d’égalité entre le candidat néolibéral-autoritaire et la candidate fasciste, il faudra dans tous les cas se mobiliser face aux attaques contre nos droits et face à la menace fasciste, pour obtenir enfin des victoires significatives et changer le rapport de forces. Cela passe par la construction de structures unitaires de coordination et de mobilisation.
Mais nous savons aussi que les indispensables mobilisations ne peuvent se suffire à elles-mêmes. Il est urgent de reconstruire des outils d’organisation de notre classe : collectifs, associations, syndicats, partis… Nous l’avons, là aussi, répété durant la campagne : notre camp social est orphelin d’un outil politique à la hauteur des enjeux, d’une gauche radicale, décomplexée, déterminée à en découdre avec le capitalisme et son personnel politique, et à faire face à la menace fasciste.
Cet outil ne tombera pas du ciel. Il passera par des expériences collectives de mobilisation, par des discussions publiques entre forces politiques, par des dynamiques de reconstruction/recomposition. C’est aussi l’enjeu des batailles menées lors des échéances électorales, quand bien même ces dernières resteraient l’expression déformée des rapports de forces sociaux.
C’est pour exprimer tout cela que nous avons présenté la candidature de Philippe Poutou à la présidentielle, autour d’une démarche et d’un profil singuliers, ainsi que d’un programme de rupture anticapitaliste et révolutionnaire, internationaliste, qui n’auraient su se confondre avec ceux de Jean-Luc Mélenchon et de l’Union populaire.
La question des élections législatives se pose différemment. La raison essentielle est le constat du rapport de forces global, de l’urgence d’une riposte unitaire face à la classe dominante. De plus, il ne s’agit pas de voter pour un individu et un programme élaboré par un courant, mais pour 577 personnes, avec la possibilité de trouver des médiations, des équilibres, des compromis, autour une dynamique transcendant les logiques d’appareil et/ou boutiquières, tout en permettant que nos différentes positions politiques soient représentées.
Pour toutes ces raisons, nous répondons favorablement à votre demande de rencontre pour discuter de la possibilité de candidatures communes aux élections législatives.
Nous souhaitons une campagne regroupant diverses forces et collectifs, et se situant clairement dans une démarche à la fois de résistance à l’extrême droite et aux politiques antisociales et de proposition d’une politique en rupture avec la gestion loyale du capitalisme. Il s’agirait d’enclencher une dynamique militante pour les élections et pour les luttes sociales, particulièrement contre le pouvoir qui sera issu de la présidentielle, une dynamique capable de jouer un rôle positif pour la mobilisation de notre camp social et la modification des rapports de forces globaux, très dégradés.
Une campagne sociale, écologiste, antiraciste, féministe, contre toutes les oppressions et discriminations, portant les aspirations démocratiques et émancipatrices qui se sont exprimées ces dernières années, notamment dans la jeunesse : augmentation des salaires, accueil des migrantEs et régularisation des sans-papiers, lutte contre le changement climatique, lutte contre les logiques guerrières, développement des services publics (en particulier dans la santé et l’éducation), lutte contre les oppressions, etc.
Cette campagne devrait être menée en toute indépendance par rapport aux organisations de la gauche sociale-libérale, en particulier le Parti socialiste.
Nous souhaitons une campagne commune et démocratique à la base mais aussi l’indépendance politique de chaque organisation (liberté pour chaque organisation de s’exprimer et défendre son programme) et des élu·e·s qui pourraient en être issu·e·s, une répartition cohérente avec le poids de chacun des circonscriptions éligibles et non éligibles, ainsi qu’une répartition cohérente des financements de l’État.
Rencontrons-nous dans les jours qui viennent.
Salutations anticapitalistes
Le Comité exécutif du NPA
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Hommage à notre camarade Alain Krivine...